Adeimantos a écrit 31 commentaires

  • [^] # Re: Année de naissance de Jésus-Christ

    Posté par  . En réponse à la dépêche Où il est question de conservation. Évalué à 6.

    Quelques remarques :
    - Comme plusieurs commentateurs l'ont rappelé, l'existence réelle d'un individu nommé "Jésus" (et l'existence de sa famille) est attestée par des textes rédigés par des auteurs non-chrétiens (comme Flavius Josèphe), ce qui accrédite l'idée que tout n'est pas inventé … Certes, l'existence matérielle de quelqu'un est très souvent reliée, pour les périodes lointaines, à des mentions littéraires et parfois lapidaires. Si on prend l'exemple de Socrate, qui n'a rien écrit, on serait en mal d'en prouver l'existence réelle par l'archéologie, s'il n'y avait pas le témoignage écrit de ses contemporains (comme Platon et Xénophon, pour citer les principaux, ou Aristophane, l'auteur des comédies). C'est la même chose pour Jésus. Par exemple, Paul de Tarse (celui qui deviendra "saint Paul", l'auteur de plusieurs lettres aux communautés paléo-chrétiennes), qui a rédigé ses textes autour de 50 après J.C., était un juif de bonne famille venu du sud de la Turquie actuelle, est allé étudier à Jérusalem pour devenir rabbin. Il a même participé (passivement) à la lapidation d’Étienne (le premier martyr chrétien), gardant les manteaux de ceux qui jetaient des pierres sur Étienne. Certes, Paul de Tarse n'a pas connu Jésus, mais il était en relation avec des compagnons de Jésus plus âgés, comme Pierre et Jacques, qui comme Paul, sont allés évangéliser.
    - Les questions historiques relevant de l'Antiquité nécessitent des témoignages croisés : témoignages littéraires, paléographie, archéologie, mais ce n'est pas toujours possible, pour des raisons variées (l'incendie des archives en forme un exemple). Concernant Jésus, la recherche historique et archéologique, et paléographique (cf. les manuscrits attribués aux Esséniens, les [manuscrits de la Mer Morte]) est assez intense depuis longtemps. Comme il a été dit, on ne sait pas exactement qui est Jésus, même si son nom (comme celui de Joseph et de Marie) est un nom courant à son époque (cf. cette page sur le tombeau de Talpiot).
    - Comme la discussion sur l'existence réelle de Jésus vient à propos de la tradition du comput calendaire grégorien (qui a remplacé le calendrier julien), il n'y a pas beaucoup de sens à remettre en question l'existence réelle de Jésus à ce propos, puisque croyants ou pas, la plupart des Occidentaux, du moins institutionnellement, se fondent sur la date supposée de la naissance de Jésus pour établir les dates. Certes, on a le droit de remettre en question l'orientation "occidentalo-centrée" du calendrier commun aux institutions internationales. Les Juifs et les Musulmans utilisent d'autres références, mais personne n'aurait à l'idée de contester le calendrier des Musulmans ou des Juifs (ou des Hindous) avec l'argument selon lequel la date originelle est fondée sur des supputations. On peut prendre l'exemple des Romains : comme vous le savez, les Romains ont développé une histoire très précise de leur république, jusqu'à indiquer quand, comment, où, de quelle manière Rome a été fondée (le 21 avril 753 [av. J.C.] !). Tout le monde sait que la date de fondation de Rome est pure invention imaginaire. Mais ce n'est pas une raison pour se gausser des professeurs de latin, voire de les mépriser pour être des individus "romano-centrés" !
    - Si, pour revenir à la dépêche d'Ysabeau, les Akkadiens ont usé de l'écriture cunéiforme principalement pour compiler des transactions commerciales (la plupart des tablettes relèvent de la comptabilité), le code d'Hammurabi parle d'un personnage dont on ne sait rien si ce n'est qu'il a existé dans une fourchette historique à peu près fiable. Ce qui est remarquable, c'est que les vestiges archéologiques "en dur" (argile et pierre principalement) peuvent donner des sources fiables au travers des écritures qu'elles portent et dans la mesure où elles sont en grand nombre (comme les inscriptions grecques à Athènes, qui permettent de croiser des informations sur la succession des régimes politiques); pour le reste, comme par exemple décrypter les modes de vie de l'homme de Néanderthal ou de Cro-Magnon à partir de la fouille d'un campement, c'est très certainement faire preuve d'une grande imagination. Ce qui nous renvoie, encore, à l'importance de l'écriture et de sa conservation. Que l'écriture soit une invention récente, qu'elle soit passée par des supports assez divers et qu'elle fasse l'objet aujourd'hui d'un sérieux souci de conservation, voilà qui est extraordinaire !
    Merci Ysabeau pour ce travail !

  • # L'informatique au Ministère de l'EN

    Posté par  . En réponse à la dépêche Réponse du ministre de l'Éducation Nationale française à une question parlementaire sur Office 365. Évalué à 2.

    Comme quelqu'un le précise, le Ministère (amer) de l'EN chapeaute un certain nombre d'agents et de services sur lesquels il n'a pas tous les pouvoirs, du fait de la décentralisation (si ! si ! elle existe !). Il faut savoir que l'histoire de la maîtrise de l'outil informatique au sein des établissements d'enseignement (mais il y a d'autres services que l'enseignement initial ou général, comme la formation professionnelle conduite par les GRETA, par exemple), suit les aléas de l'histoire générale du développement de l'informatique dans le pays, avec ceci de particulier qu'il fallait (et il faut toujours) "faire plus avec moins". Je place ici une légère critique un peu sévère sur la manière dont l'EN a appréhendé l'outil informatique. Dans un premier temps, sur le mode sceptique ("les fiches bristol pour gérer une bibliothèque c'est bien aussi !"); dans un second temps : "si tu n'as pas un tableau numérique dans ta classe tu es un boloss, gro !".
    Sauf que, comme cela a été souligné, non seulement l'EN (premier budget de la Nation) épuise ses budgets en salaires, parfois sur des postes administratifs dont on peut se demander s'ils sont vitaux (regardez un organigramme d'un rectorat, et cherchez les "chargés de mission"), mais elle a refusé de créer un poste de fonctionnaire titulaire pour chaque établissement (type technicien de maintenance réseau), préférant le bricolage : en lycée, un "prof" surmotivé par l'outil informatique, qui a passé ses nuits en auto-formation (genre : installer une distrib debian du temps de Windows 3.0 …) est recruté (sur la base du volontariat), avec un aménagement horaire; lequel consiste à devenir "personne ressource" de l'établissement, payé en heures supplémentaires assez maigres, mais sur un poste de "factotum". J'ai occupé ce genre de poste durant quelques années avant de convaincre mon chef d'établissement, puisqu'il s'avérait impossible de créer un poste de technicien, au moins de passer un contrat de maintenance avec une entreprise privée spécialisée, afin d'installer un vrai réseau pédagogique (au bas mot 20 postes en bibliothèque + 4 salles de 30 postes en sciences physique et SVT) et un réseau administratif (les 2 réseaux étant séparés pour des raisons de confidentialité, mais accédant tous les deux à un serveur académique dénommé "monlycee.net", lequel propose des applications assez variées.

    Inutile de décrire les difficultés d'installation et de gestion au jour le jour d'un parc informatique avec des (souvent "un seul") personnels bénévoles, dont la formation aux outils informatiques reposaient sur leurs propres lectures et expériences. Déjà, il a fallu convaincre le chef d'établissement de la nécessité d'investir dans du matériel et des solutions informatiques idoines. C'est ainsi que peu à peu les SLIS ont pu être installés, faisant accéder l'informatique scolaire à un plan un peu moins sommaire.

    Une des difficultés vient surtout de la disparité entre les régions et les départements : sur l'Académie de Versailles (Région Île de France) les ordinateurs (de marque Lenovo) sont changés tous les 4 ans. Mais en Lozère ou en Creuse ?
    La question de la multiplicité des mots de passe afin d'accéder à Pronote (application de gestion des bulletins scolaires, adossée à un LDAP), ou au réseau pédagogique, ou à sa messagerie académique se pose, bien entendu. De fait, la messagerie professionnelle est gérée par les ervices informatiques du Rectorat, avec un quota assez souple. Rien n'interdit d'avoir le même mot de passe pour cette messagerie et pour avoir accès à Pronote, via l'interface de "monlycee.net".

    Dernière difficulté : la culture informatique dans un établissement d'enseignement de type lycée général est quasi nulle : les enseignants, comme la population générale, usent des smartphones et de l'informatique comme tous les consommateurs lambda, si on excepte quelques uns qui réfléchissent aux injonctions du Ministère sur "l'apprentissage par les tablettes" et l'avalanche soudaine de micro-ordinateurs portables pour les élèves de classe de Seconde, pour ne rien dire de l'usage du smartphone en classe, en particulier lors des exercices de contrôle de connaissances. Le fait est que peu d'enseignants connaissent à fond un traitement de texte, ou des choses comme LaTeX (et encore moins ConTeXt), sauf quelques enseignants de mathématiques. Aussi, demander à un enseignant de latin-grec (ou d'anglais), de se former d'abord à Microsoft Office, puis de se mettre rapidement à un autre type de logiciel, c'est semble-t-il beaucoup demander, surtout que les formations internes visent des publics très hétérogènes (la "prof" de comptabilité doit maîtriser un tableur, mais la "prof" de lettres, que doit-elle impérativement maîtriser  ? Bien sûr, dans les filières de techniciens la formation des élèves requiert une bonne maîtrise des outils informatiques, mais sommes-nous bien sûr que ce que nous faisons avec un tableau numérique connecté à Internet apporte une valeur ajoutée à l'enseignement sans commune mesure avec ce que l'on faisait en classe il y a 50 ans ?

    Une fois tout cela mis sur la table, les enseignants ne sont pas les mieux placés pour opérer un choix entre Office 365 et LibreOffice. D'une part, comme je l'ai dit, souvent du fait du rôle assez sommaire qu'ils font jouer à l'informatique. En langues vivantes, on enregistre de courtes vidéo-audio que l'on envoie à son professeur … Le plus souvent le tableau numérique (installé à grands frais par la Région) est ravalé au rang de gadget (cf. les tableaux numériques sur lesquels vont s'animer les graphiques ou le grand Duduche en train de baver devant la fille du proviseur). Certes, on accède à Internet pour afficher les détails d'un tableau ("la mort de Sardanapale" de Delacroix ?) au grand plaisir des élèves qui ne dorment pas, ou bien à telle ou telle autre ressource accessible depuis Youtube. Et enfin, comme je l'ai dit plus haut, les enseignants ne sont pas décisionnaires. Ils usent de LibreOffice, si tel est leur bon plaisir, mais travaillent avec les logiciels assignés dans les programmes officiels de l'EN. Je ne suis pas sûr, pour finir, que la majorité des enseignants (ou une forte minorité) soient informés de l'existence des "logiciels libres", de la différence entre Richard Stallman et Bill Gates, ou de l'utilité de pouvoir assigner manuellement un DNS … Bref ! Le monde de l'EN est un mélange de bricolages à base de système D (puisque l'enseignant jouit d'une certaine liberté) et de fortes contraintes administratives plus ou moins intelligibles. Sur le plan de la gestion des systèmes informatiques, on se trouve devant une pluralité de sites et d'applications : du système de serveurs académiques autonomes (accès aux missions d'examens avec ARENA, à son dossier numérisé par iProf, aux informations par la DANE, jusqu'au fameux Mon Lycée point Net.

  • # L'informatique au Ministère de l'EN

    Posté par  . En réponse à la dépêche Réponse du ministre de l'Éducation Nationale française à une question parlementaire sur Office 365. Évalué à 3.

    Comme quelqu'un le précise, le Ministère (amer) de l'EN chapeaute un certain nombre d'agents et de services sur lesquels il n'a pas tous les pouvoirs, du fait de la décentralisation (si ! si ! elle existe !). Il faut savoir que l'histoire de la maîtrise de l'outil informatique au sein des établissements d'enseignement (mais il y a d'autres services que l'enseignement initial ou général, comme la formation professionnelle conduite par les GRETA, par exemple), suit les aléas de l'histoire générale du développement de l'informatique dans le pays, avec ceci de particulier qu'il fallait (et il faut toujours) "faire plus avec moins". Je place ici une légère critique un peu sévère sur la manière dont l'EN a appréhendé l'outil informatique. Dans un premier temps, sur le mode sceptique ("les fiches bristol pour gérer une bibliothèque c'est bien aussi !"); dans un second temps : "si tu n'as pas un tableau numérique dans ta classe tu es un boloss, gro !".
    Sauf que, comme cela a été souligné, non seulement l'EN (premier budget de la Nation) épuise ses budgets en salaires, parfois sur des postes administratifs dont on peut se demander s'ils sont vitaux (regardez un organigramme d'un rectorat, et cherchez les "chargés de mission"), mais elle a refusé de créer un poste de fonctionnaire titulaire pour chaque établissement (type technicien de maintenance réseau), préférant le bricolage : en lycée, un "prof" surmotivé par l'outil informatique, qui a passé ses nuits en auto-formation (genre : installer une distrib debian du temps de Windows 3.0 …) est recruté (sur la base du volontariat), avec un aménagement horaire; lequel consiste à devenir "personne ressource" de l'établissement, payé en heures supplémentaires assez maigres, mais sur un poste de "factotum". J'ai occupé ce genre de poste durant quelques années avant de convaincre mon chef d'établissement, puisqu'il s'avérait impossible de créer un poste de technicien, au moins de passer un contrat de maintenance avec une entreprise privée spécialisée, afin d'installer un vrai réseau pédagogique (au bas mot 20 postes en bibliothèque + 4 salles de 30 postes en sciences physique et SVT) et un réseau administratif (les 2 réseaux étant séparés pour des raisons de confidentialité, mais accédant tous les deux à un serveur académique dénommé "monlycee.net", lequel propose des applications assez variées.

    Inutile de décrire les difficultés d'installation et de gestion au jour le jour d'un parc informatique avec des (souvent "un seul") personnels bénévoles, dont la formation aux outils informatiques reposaient sur leurs propres lectures et expériences. Déjà, il a fallu convaincre le chef d'établissement de la nécessité d'investir dans du matériel et des solutions informatiques idoines. C'est ainsi que peu à peu les SLIS ont pu être installés, faisant accéder l'informatique scolaire à un plan un peu moins sommaire.

    Une des difficultés vient surtout de la disparité entre les régions et les départements : sur l'Académie de Versailles (Région Île de France) les ordinateurs (de marque Lenovo) sont changés tous les 4 ans. Mais en Lozère ou en Creuse ?
    La question de la multiplicité des mots de passe afin d'accéder à Pronote (application de gestion des bulletins scolaires, adossée à un LDAP), ou au réseau pédagogique, ou à sa messagerie académique se pose, bien entendu. De fait, la messagerie professionnelle est gérée par les ervices informatiques du Rectorat, avec un quota assez souple. Rien n'interdit d'avoir le même mot de passe pour cette messagerie et pour avoir accès à Pronote, via l'interface de "monlycee.net".

    Dernière difficulté : la culture informatique dans un établissement d'enseignement de type lycée général est quasi nulle : les enseignants, comme la population générale, usent des smartphones et de l'informatique comme tous les consommateurs lambda, si on excepte quelques uns qui réfléchissent aux injonctions du Ministère sur "l'apprentissage par les tablettes" et l'avalanche soudaine de micro-ordinateurs portables pour les élèves de classe de Seconde, pour ne rien dire de l'usage du smartphone en classe, en particulier lors des exercices de contrôle de connaissances. Le fait est que peu d'enseignants connaissent à fond un traitement de texte, ou des choses comme LaTeX (et encore moins ConTeXt), sauf quelques enseignants de mathématiques. Aussi, demander à un enseignant de latin-grec (ou d'anglais), de se former d'abord à Microsoft Office, puis de se mettre rapidement à un autre type de logiciel, c'est semble-t-il beaucoup demander, surtout que les formations internes visent des publics très hétérogènes (la "prof" de comptabilité doit maîtriser un tableur, mais la "prof" de lettres, que doit-elle impérativement maîtriser  ? Bien sûr, dans les filières de techniciens la formation des élèves requiert une bonne maîtrise des outils informatiques, mais sommes-nous bien sûr que ce que nous faisons avec un tableau numérique connecté à Internet apporte une valeur ajoutée à l'enseignement sans commune mesure avec ce que l'on faisait en classe il y a 50 ans ?

    Au départ

  • [^] # Re: Ah, les fontes !

    Posté par  . En réponse à la dépêche Ysabeau, un chouette caractère. Évalué à 1.

    Personne ne parle de ConTeXt (au lieu de LaTeX), alors que cette distribution est généraliste (et non uniquement réservée aux amateurs d'équations). Certes, pour accéder aux compositions avec de belles mises en page et l'usage de polices multiples dans différents types de langages (y compris non-romains), il faut une certain temps d'adaptation et de l'entraînement … C'est vrai, il faut le reconnaître !
    Manuels : https://github.com/contextgarden/not-so-short-introduction-to-context/blob/main/fr/introCTX_fra.pdf
    Page d'accueil de ConTeXt Garden: https://wiki.contextgarden.net/Main_Page

  • [^] # Re: Évolutions techniques

    Posté par  . En réponse à la dépêche Marion Créhange, l’informatique au service des sciences humaines. Évalué à 4.

    Juste une remarque en passant : la discussion sur les bienfaits de la technique (ou ses apports négatifs) se heurte au problème suivant. Lorsqu'il faut prendre une décision politique majeure (déclarer ou non la guerre, changer la constitution, etc.), va-t-on ouvrir le capot d'une Tesla, ou appeler une dizaine d'ingénieurs du CEA ? Contrairement à une idée répandue (notamment par Francis Bacon au XVIe siècle, suivi par René Descartes [Discours de la Méthode, Partie VI]), "les progrès scientifiques font évoluer la société", certes, et très certainement de manière visible (cf. la disparition de la paysannerie dans les zones rurales du fait de la mécanisation); mais c'est "le souci de soulager la situation de l'homme" (the relief of humane state, dit Bacon), c'est-à-dire une réflexion morale et politique qui engage le désir de modifier les rapports humains, en présentant la technique comme le véritable moteur de l'Histoire humaine. Bien que ce point de vue garde toute sa valeur, il n'en reste pas moins vrai que les sociétés humaines ne trouvent pas leur fondations dans le levier, le fil à couper le beurre ou le téléphone GSM. De ce point de vue, le tournevis, les recherches sur l'électro-magnétisme ou la pharmacopée ne sont que des instruments en vue d'une fin qui relève de la littérature, des arts et de la réflexion sur les fins dernières de l'Homme. En effet, la manière dont l'Homme se représente sa situation dans le monde (sa Weltanschaung, si on préfère) n'est pas d'abord technique. On peut se demander en effet pourquoi les anciens Grecs et Romains (sans parler des Chinois), qui possédaient une culture mathématique (sauf l'algèbre analytique et le calcul intégral), n'ont pas inventé la machine à vapeur ou le moteur à combustion interne ?

    Beaucoup se sont essayé à mathématiser la sociologie et l'économie pour en faire des instruments d'aide à la décision politique, par exemple dans les politiques de santé. Mais on voit bien qu'entre la gestion des flux (la circulation automobile, les cohortes de personnes âgées et malades, des stocks de denrées, etc.), qui en effet peuvent être modélisés et traités de manière technique, et la manière dont une société oriente son urbanisation (autour de la circulation automobile, ou bien autour d'équipements de transports collectifs ?) la réflexion doit s'appuyer en premier lieu sur des représentations qui n'ont rien de technique. L'idée, pour finir, selon laquelle le monde dans lequel nous vivons se constitue autour d'une matière exploitable et dont nous devons disposer à loisir grâce aux machines et à l'électricité (ce que les techniques de l'ingénieur nous proposent), est contre-balancée par la thèse selon laquelle il existe fondamentalement des secteurs qui ne sauraient être exploités, ni être réduits à une réification marchande, sans être passés au crible de réflexions bio-éthiques. Aussi voyons-nous se poser à nouveaux frais aujourd'hui comme hier la question centrale étudiée dans les programmes de philosophie de la classe de Terminale : "Ce que nous pouvons faire, devons-nous le faire ?".

  • [^] # Re: Trivial ?!?!?!

    Posté par  . En réponse à la dépêche TuxMake et le noyau Linux. Évalué à 2.

    Il est nécessaire de noter que cette facilité de langage ("Depuis toujours", "Depuis des temps immémoriaux", etc.) se voit bien au-delà du cadre scolaire et des représentations courantes (triviales) de l'homme de la rue. Le politicien auquel il est fait référence ne défend pas une "vision transhistorique et inutilement grandiloquente", bien qu'il s'attache à souligner que sa vision politique de la société française s'inscrit sur fond du "tragique de l'Histoire". On peut trouver son expression grandiloquente, bien qu'elle ne soit pas triviale. En effet, considérer que la Nation se trouve à la croisée des chemins n'est pas banal, contrairement à ce que laissent entendre d'autres candidats qui s'évertuent à scander que le véritable problème que rencontre la Nation, c'est un peu plus de pouvoir d'achat ici, ou un peu plus de taxes là. Le discours électoraliste gestionnaire (et à vrai dire démagogique) est trivial en contexte démocratique : c'est d'une banalité triviale qui ne devrait surprendre personne, que de constater la surenchère dans les promesses selon lesquelles demain on rasera gratis.

    Cependant, il faut ajouter que le discours qui propose une « vision transhistorique et inutilement grandiloquente » est bien celui d'un Président d'une nation slave, qui fait fi des réalités historiques anciennes et récentes pour faire accroire que, "depuis l'aube de la nuit des temps" (formule équivalente à : " aussi loin que la mémoire humaine remonte") son peuple et le peuple d'une nation voisine forme un seul et même peuple.

    Il est vrai que la compilation du noyau Linux dans les années 90, si elle était devenue courante pour quiconque désirait faire fonctionner son PC taïwanais avec un clavier, un écran, une imprimante, etc. avait pour condition de s'y reprendre à maintes occasions, d'une part pour comprendre pourquoi la compilation échouait, d'autre part pour analyser et corriger les erreurs de manipulation, afin d'ouvrir la voie à une compilation successful. Mais, une fois les premières étapes de tâtonnement franchies par le vulgus pecum qui s'initiait aux délices d'un système inconnu mais plein de promesses, le même initié constatait avec joie que … "ça marche !". Et, en effet, la compilation du noyau à défaut d'être triviale était un exercice dont le respect scrupuleux des règles débouchait sur cette magie, aujourd'hui devenue triviale, qui faisait fonctionner les machines. N'oublions pas le mantra de l'époque qui opposait Linux au monde de Microsoft, selon lequel l'individu était maître de la machine. Avec la compilation on savait ce qu'on faisait ! De fait, il s'agissait de respecter des procédures et des protocoles, en bon artisan, tandis que Microsoft proposait de faire l'économie de ces apprentissages fastidieux, avec comme contrepartie l'affichage inopiné et gênant d'un écran bleu.

  • [^] # Re: Trivial ?!?!?!

    Posté par  . En réponse à la dépêche TuxMake et le noyau Linux. Évalué à 1.

    Zut ! Voici le bon lien du dictionnaire en ligne Trésor de la Langue Française sur lequel on peut chercher les diverses significations de "trivial"

  • [^] # Re: Trivial ?!?!?!

    Posté par  . En réponse à la dépêche TuxMake et le noyau Linux. Évalué à 6.

    En tant qu'ancien correcteur de copies de philosophie (bac + classes prépas), je dois préciser que la phrase d'introduction de la copie (et ses variantes) : "depuis l'aube de l'humanité, l'Homme a toujours recherché la sagesse", raccourcie économiquement en "Depuis toujours", voire étrangement en "Depuis l'aube de la nuit des temps …" est formellement et très sérieusement déconseillée. D'une part, cette phrase dénote une vision transhistorique et inutilement grandiloquente (remarques en marge de la copie : "Qu'en savez-vous ?", ou bien "Donnez vos références"); d'autre part, ce début d'introduction porte la marque d'une volonté subreptice involontaire ou volontaire de tourner autour du pot, de faire du remplissage, mais surtout d'élaborer une formule creuse qui ne mord pas sur ce qui est en jeu dans le sujet.

    En revanche, il semble que le terme "trivial" est ici mis pour "aisé", "facile", "commun", "banal". Par ailleurs, pour avoir compilé moult fois le noyau Linux à la fin des années 90, lorsqu'il fallait déclarer l'imprimante, la souris, l'écran etc., je peux témoigner qu'à l'époque la compilation était "courante".
    Voir leTrésor de la Langue Française

  • [^] # Re: Une analyse clef Allen?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Hommage à Frances Allen. Évalué à 3.

    Un certain nombre de commentaires confondent la revendication de l'égalité des sexes sur le plan professionnel et la situation des sexes sur le plan social. C'est une chose de revendiquer cette égalité, c'en est une autre de la considérer comme "naturelle" (donc allant de soi). Si en effet le parcours de Frances Allen est particulièrement impressionant (pas parce qu'il s'agit d'une femme, mais parce qu'elle vient d'un milieu rural et agricole et que ses études lui ont permis de développer des outils informatiques de premier rang sur la longue durée : chapeau !), ce parcours serait tout aussi impressionnant s'il s'agissait de celui d'un jeune homme. Le fait que la société américaine des années 50 laisse la possibilité à une jeune fille d'entrer chez IBM montre que les choses n'étaient pas aussi bloquées qu'elles le semblent. Certes, l'informatique des cartes perforées était un secteur féminisé (comme tout ce qui est travail de bureau, y compris les calculs de trajectoires par les mathématiciennes de la NASA …). C'est le premier point. Maintenant, envoyer les hommes au front pour combattre exige une réflexion minimale en ce qui concerne les choix d'une société dans les modalités de sa défense. On peut vouloir envoyer les femmes se battre au front à la place des hommes. Il suffirait de les entraîner suffisamment pour les transformer en machines à tuer (ce qu'on voit dans la mini-série "Band of Brothers", sur la Easy Company du 101e Airborne durant la Seconde Guerre Mondiale). La question de savoir pourquoi certains traitements sont discriminants (ou inégalitaires) relèvent, il me semble, du type de société que l'on cherche à développer. Les jeunes hommes agressifs et belliqueux forment des militaires plus fiables que les ingénieurs de 50 ans et plus (si on veut poursuivre la réflexion sur la discrimination, on peut se demander aussi pourquoi la guerre suppose l'emploi de jeunes plus que de vieux). Quant aux statistiques, elles laissent dans l'ombre deux choses : le poids des habitudes et corrélativement la possibilité pour un caractère déterminé d'aller porter sa liberté jusqu'au bout des choses.

  • [^] # Re: s'émanciper des contraintes régionales

    Posté par  . En réponse à la dépêche SambaÉdu 4, une solution de serveurs pédagogiques libres basés sur GNU/Linux. Évalué à 1.

    Bienvenu dans le "réel" de l'Éducation Nationale :-)
    En effet, les décharges de service (au compte-goutte selon les établissements) conduisent les meilleures volontés à jeter l'éponge : ta liste est terrifiante, mais c'est ainsi que cela se passe. La solution passe par le soutien d'une entreprise privée extérieure connue sur le bassin. Un technicien sera payé pour débrouiller les fourreaux, tester les postes qui ne répondent pas, ou leur attribuer une IP fixe …

  • # Samba ÉDU monte dans un bâteau

    Posté par  . En réponse à la dépêche SambaÉdu 4, une solution de serveurs pédagogiques libres basés sur GNU/Linux. Évalué à 2.

    Témoignage : comme "personne ressource" dans un lycée de 1200 élèves, il avait été décidé à l'origine (il = le chef d'établissement et moi, il y a plus de 10 ans aujourd'hui) de jeter notre dévolu sur SE2 (via un CD gravé à partir des sources fournies par l'Académie de Caen) parce que la solution permettait d'installer rapidement (et gratuitement) un ensemble de services dédiés sur un réseau comprenant :

    1) Des machines pour les salles de TP/Physique-Chimie/SVT
    2) Des machines pour les différentes filières d'enseignement (économie, gestion, accès web filtré etc.)
    3) Des machines en usage libre en bibliothèque, y compris l'accès aux bases de données de recherches bibliographiques
    4) Des machines dédiées aux enseignants dans leur salle de travail (avec la fameuse suite bureautique californienne, mantenant remplacée par LibreOffice) .

    Une fois le parc bien connecté dans les règles de l'art (ce qui a été fait à plusieurs reprises, sur un site qui est passé par toutes une série d'avatars, y compris le retour à 0, du fait de la rénovation des bâtiments) SambaEdu bénéficie d'une prise en main facile et autorise le déploiement rapide sur les postes clients des logiciels demandés par les usagers. Une difficulté néanmoins, qui a été mentionnée : la mise à jour annuelle du LDAP concernant les élèves et une partie des personnels. Pour les personnels, le problème est marginal en terme d'accès sécurisé aux postes clients, puisque le turn-over est limité. Pour l'annuaire des élèves, il est dépendant de la constitution d'une base de données validée après la rentrée scolaire par le Rectorat, ce qui peut prendre un certain temps.

    Les conditions requises pour un fonctionnement optimal (eu égard à la charge que les serveurs doivent supporter lorsque 400 postes se connectent dans les mêmes tranches horaires), consistent à installer des machines dédiées pour séparer les services (tous les services ne sont pas sur la même machine). Il a été difficile au début de convaincre la direction de l'établissement de la nécessité de faire l'acquisition de plusieurs machines puissantes, d'autant que les dotations pour les postes clients sont des dotations sur lesquelles les établissements d'enseignement n'avaient pas la main : "politiques publiques" obligent, c'est la Région qui fait déverser plusieurs centaines de poste sous Windows, en moyenne tous les 5 ans. Après des débuts laborieux, on peut dire que depuis quelques années, les réseaux informatiques en établissement scolaire n'en sont plus au stade de l'artisanat (quoique l'absence de poste officiel de "technicien réseau", supplée par une "personne ressource" issue du corps enseignant confine parfois, de fait, à une sorte de quasi-bénévolat).

    Le lecteur étranger à l'Éducation Nationale imagine sans doute difficilement comment un professeur de Lettres implante un réseau informatique sur plusieurs centaines de postes, avec l'aide d'un technicien d'une entreprise extérieure, rémunéré au départ pour faire de la maintenance ponctuelle (une matinée/semaine) et sans aucune expérience de Linux !

    Ce qu'il faut savoir : dans un établissement cohabitent plusieurs réseaux distincts, qui accèdent tous à l'Internet, mais qui ne doivent pas "se voir" (pour des raisons de sécurité : gestion comptable de l'établissement, gestion des absences et des emplois du temps des élèves et des enseignants, etc.). Un certain nombre d'élèves "testent" cette sécurité en permanence (pendant les TP, depuis la bibliothèque, etc.). SambaEdu est très efficace en termes de contrôle d'accès à Internet. Les divers postes clients élèves/profs sont accessibles par identifiant et mot de passe, chaque connexion et bail se retrouvant dans les logs. SE s'est montré particulièrement "touchy" en ce qui concerne l'accès à Youtube, et autres sites diffusant éventuellement des cochoncetés ! Il fut un temps ou l'expression "sex ratio" renvoyait à une "erreur 404" ! (On ne peut pas en dire autant de l'usage des mobiles dans l'enceinte des lycées …).

    Une question est souvent posée : pourquoi les postes clients dans les lycées sont-ils tous sous Microsoft (Windows 95, puis 7 …) et non pas sous Linux (Debian) ? La raison en est simple, mais double : a) nombre de logiciels pédagogiques ont été développés historiquement sous MSDOS, puis Windows; b) dans les programmes pédagogiques (notamment en gestion/compta/financière), il est prévu que les élèves travaillent avec des outils informatiques non-libres.
    D'où la nécessité de Samba !

  • [^] # Re: Jusqu'où faut-il s'adapter ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Pourquoi Microsoft Word doit mourir ?. Évalué à 7.

    Dans tout ce fil de discussion autour de l'enseignement des outils logiciels qui permettent de produire, d'afficher et de convertir du texte, on mélange à souhait plusieurs choses qui doivent être distinguées. Je vais tenter de justifier ces distinctions.

    1) L'école doit-elle apprendre aux élèves l'usage d'outils techniques ?
    Si la réponse est positive, il faut très rapidement savoir quels sont les outils techniques qui doivent être enseignés. Le Ministère de l’Éducation Nationale a inventé des bidules à la mode, qu'il qualifie de "formations diplômantes", dont la justification consiste à courir après la mode. Dans le B2i il n'y a pas grand chose que l'on puisse regarder comme une maîtrise d'un ensemble d'opérations où la technique vient en renfort d'un but non-technique. Rechercher le logiciel idoine pour une opération précise, je veux bien que l'on nomme cela "pratique des TICE", mais je ne suis pas convaincu qu'il faille pour cela mobiliser des heures et de l'énergie.

    2) Quelqu'un a très bien formulé un des aspects du problème. On a besoin d'un logiciel qui travaille le texte lorsqu'on … écrit. Comme on ne compare pas le moine copiste qui traduit les "Topiques" d'Aristote en latin, avec la demoiselle qui répond au quatrain sur un bout de papier, on ne confondra pas la thèse sur "L'influence de la pensée de Ming Zhe sur les légistes de la période Tang", ou bien l'édition des "Hymnes géorgiens" en bilingue, avec un Tweet. Très certainement, un éditeur aujourd'hui, ou tout simplement quelqu'un qui est confronté à des questions éditoriales aura besoin de passer par un mélange de LaTeX, de php et autres fariboles. Je devrais dire : dans les filières de l'édition, on devrait s'occuper de former les professionnels à ce type d'outils (un serveur mouline quelque part un texte, des photos, etc. et à la sortie, l'imprimeur peut disposer d'un cliché propre, l'éditeur du texte et d'un catalogue auteur contenant les données relatives à l'auteur et le texte, etc.). Mais l'auteur lui-même ? Est-il besoin, si par exemple il écrit sur Aristote ou son équivalent chinois, de connaître (outre le grec ancien, le latin et le chinois) le subtil art de LateX, de BibTEX, de emacs, etc. ?

    3) Ce qui est vrai, c'est que la plupart de ceux à qui on demande de rédiger une thèse ou un bouquin sur Word, ne savent pas que l'on pourrait leur fournir une feuille de style, qu'ils pourraient rédiger en RTF et qu'ils pourraient aussi (s'agissant des langues non-latines), jouer avec le clavier (en tout cas être aidés par des moyens qui existent). Mais de grâce, la moindre des choses que l'on attend d'abord de quelqu'un qui écrit, c'est qu'il sache … écrire ! Non pas qu'il sache utiliser un clavier.

    Or, je remarque, malgré les progrès du progrès, qu'aujourd'hui l'expression en langue française EST le problème massif des élèves et des étudiants (pour ne rien dire des cadres). Ce n'est pas l'utilisation fonctionnelle du clavier ou de tel ou tel logiciel.
    Pour être plus clair : si ton chef au bureau est une buse, car il ne sait pas organiser ses idées par écrit, que son propos est confus, son vocabulaire impropre, et ainsi de suite, peu importe qu'il le fasse avec emacs, xemacs, gedit, vim, AmiPro, WordPerfect, Word, OpenOffice, ou bien avec une mine HB ou BB. Il doit revoir sa copie. Et je pense que c'est là-dessus que l'école doit s'activer, pas sur la question de savoir si on doit enseigner l'usage du clavier virtuel.

  • [^] # Faites un don par Paypal pour Haiku !

    Posté par  . En réponse à la dépêche Haiku est vivant. Évalué à 2.

    Les objectifs de levée de fonds pour financer la campagne 2013 de codage de Haiku s'avèrent insuffisants. Pulkomandy (Adrien Destugues) vient d'achever ses 2 mois de travail sur WebPositive, alors que les besoins excèdent largement quelques centaines d'heures par mois. En prenant un abonnement mensuel, via Paypal, à la levée de fonds de Haiku, quelques dizaines d'euros par mois (20, 30, 40, 50, etc.) permettrait d'insuffler un peu plus d'énergie à ce projet. Pour donner de l'argent, c'est ici.

  • [^] # Re: A fundraising for HAIKU - Une levée de fonds pour HaIku ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Haiku est vivant. Évalué à 1.

    Oui, ça ne fait pas des masses de salaire, ni non plus beaucoup de fonds levés et par voie de conséquence, peu de codeurs rétribués. C'est dommage … Il faudrait passer à une levée de fonds de grande ampleur (du genre de celle initiée par Canonical l'été dernier !).

  • [^] # Re: Haiku sur AMD64 ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Haiku est vivant. Évalué à 1.

    Je me réponds à moi-même, mais ça peut servir à d'autres : le lancement de Haiku sur le disque dur est possible à partir du CD d'installation. Je l'ai testé sur AMD64.

  • [^] # Re: Haiku sur AMD64 ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Haiku est vivant. Évalué à 1.

    Il existe des "nightly build" de Haiku pour x64 qui ne sont pas supportées.

  • # Haiku sur AMD64 ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Haiku est vivant. Évalué à 1.

    J'ai tenté d'installer Haiku sur une partition de 4 Go sur une machine AMD64 double cœur : j'ai un "kernel panic" au démarrage et je rentre automatiquement dans une console qui me propose une palanquée de commande sous "kdebug". En cherchant un peu, je vois qu'on peu compiler la distro pour x86_x64, mais je n'ose pas me risquer là-dedans ;-(

  • [^] # Re: A fundraising for HAIKU - Une levée de fonds pour HaIku ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Haiku est vivant. Évalué à 1.

    je me réponds à moi-même à propos de l'emploi des sommes collectées; je cite la page d'accueil : "Because of their efforts and generosity (il s'agit des donateurs), we are able to finance another month of contractual development for both Adrien and Pawel!"

  • [^] # Re: A fundraising for HAIKU - Une levée de fonds pour HaIku ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Haiku est vivant. Évalué à 1.

    Il suffisait de se rendre sur le site, en effet ! Mais personne ne m'a paru avoir soulevé ce point dans les commentaires. Ou bien, faut-il que je me procure de nouvelles lunettes ? Le but de l'équipe de Haiku-OS est de lever 35000 US$…
    Question : l'équipe ne verrait-elle pas trop grand en visant un tel montant ? Avec pareille somme peut-on salarier 1 codeur pendant 1 an, 2 codeurs pendant 6 mois, etc. ?

  • # A fundraising for HAIKU - Une levée de fonds pour HaIku ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Haiku est vivant. Évalué à 3. Dernière modification le 08 novembre 2013 à 13:14.

    Moi aussi, je fais partie de ceux qui passaient leurs nuits à compiler des noyaux pour prendre en charge la carte son et l'imprimante; j'ai même utilisé OS2 avant qu'il ne devienne OS2/Warp, puis eCOM Station et j'ai essayé BeOS lorsque Jean-Louis Gassée en fut l'initiateur.
    Je me demande si, au lieu de faire traîner les choses pendant 10 ans, le temps de coder pour l'ajout de tel ou tel module, il ne serait pas plus judicieux de faire appel à une levée de fonds collaborative, pour aider à salarier des codeurs, en publiant une roadmap et en indiquant les coûts tranche par tranche.

  • # Ubuntu Edge, la course à la convergence.

    Posté par  . En réponse à la dépêche Ubuntu Edge, premier smartphone Canonical : convergent, haut de gamme, financement participatif. Évalué à 2.

    Contrairement à ce qui a été dit dans divers commentaires, la plupart des acteurs de l'informatique (et du personal computing) comme HP, Samsung, Apple, Microsoft, etc. cherchent à résoudre la quadrature de l'usage des terminaux connectés. De fait, certains ont pensé avant les autres que l'offre de services pouvait être une voie à suivre (Google et son Nexus ?). Pendant ce temps, Apple, après avoir changé son OS maison, s'est lancé dans la téléphonie et les tablettes. L'idée assez banale que caresse Shuttleworth à longueur de vidéo c'est d'avoir des applications homogènes dans un environnement ergonomiquement similaire. Canonical ne s'intéresse pas aux machines, mais bien aux OS et à la manière dont on peut retrouver les mêmes gestes et les mêmes applications, quel que soit le terminal. C'est loin d'être idiot.
    Ce qui semble étrange, c'est que personne n'ait jusqu'ici réussi dans une telle entreprise; ce qui me fait dire que le marché mûri lentement. Et il faut croire que le téléphone à gadgets (50 000 applis sur Android ou sur Appstore dont je n'utilise que 5 ou 6) continue pour l'instant à siphonner le marché.

    Je remarque aussi que Shuttleworth soigne la communication : les pages Ubuntu sont soignées, les vidéos sympathiques et pédagogiques (Shuttleworth avec une barbe de 3 jours MAIS le cheveu bien peigné et une ceinture "peace & love", ça le fait mieux que Xavier Niel). Et je note aussi que Ubuntu Edge a levé 7 M $ US en 5 jours, ce qui n'est pas rien. Sur le plan éthique, nous sommes dans une structure libérale ET capitaliste : je ne vois pas pourquoi Indiegogo empêcherait Canonical de tenter une levée de fonds par le "crowfunding". C'est assez étrange, du point de vue industriel, mais l'étrangeté et la singularité ne sont pas incompatibles avec ce que tente Shuttleworth.

  • [^] # Re: Tabassage

    Posté par  . En réponse à la dépêche Ubuntu Edge, premier smartphone Canonical : convergent, haut de gamme, financement participatif. Évalué à 1.

    En même temps, tu n'es pas obligé de donner, si les modalités te déplaisent. Et je ne suis pas sûr qu'un projet qui promet de faire accéder les minorités (sexuelles) à la technique (comme je l'ai vu sur Indiegogo), soit moins loufoque que celui de Canonical.

  • [^] # Re: Même analyse que l'auteur de l'article

    Posté par  . En réponse à la dépêche Ubuntu Edge, premier smartphone Canonical : convergent, haut de gamme, financement participatif. Évalué à 1.

    Si on regarde les diverses vidéos dans lesquelles Mark Shuttleworth fait la promotion des TV, Smartphones, Tablettes et PC connectés sous Ubuntu, c'est la convergence esthétique, ergonomique et applicative qui est recherchée (voir ici)). Et en effet, là où Open WebOS avait sa place (avant que HP ne vende le code au Coréen LG), une telle convergence était recherchée (même ergonomie quelque soit le terminal),

    On peut douter que Canonical lève 32 Millions USD en 30 jours, mais l'opération ne manque pas de panache (surtout en ayant levé US$ 7 millions en 5 jours). On peut se demander cependant quelle est l'idée que Shuttleworth et ses conseillers ont derrière la tête, car industriellement, Canonical pouvait lever des fonds auprès des banques et s'associer en partenariat à cette fin avec des acteurs de la téléphonie (mais lesquels ?).

  • [^] # Re: Droit naturel

    Posté par  . En réponse à la dépêche Libertarianisme et propriété intellectuelle, une traduction. Évalué à 0.

    Les Papous (ex: les Baruyas de Nouvelles Guinée étudiés par Maurice Godelier ou les Kundyau étudiés par Stéphane Breton) forment des familles, des clans et des tribus. Même chose en Amazonie. Depuis les études de Pierre Clastres, nous regardons les populations des "peuples premiers" comme s'ils débarquaient de l’Éden. Remarquons qu'Aristote (mais aussi Giambatisto Vico ou Rousseau) soulignent le fait qu'avant tout "régime politique" (oligarchie, démocratie, monarchie) et toute "forme politique" (cité, royauté, empire, nation), il y a le système non-politique de la famille, noyau de toute chose. Aristote dit des choses assez dures sur ceux qui vivent en familles : il les appelle des "barbares" parce que, dit-il "ils considèrent leurs femmes, leurs enfants et leurs bêtes comme des objets".

    Si on regarde l'histoire comme une série de tentatives pour trouver le meilleur régime politique, il n'est pas sûr que la vie clanique soit ce qui se fait de mieux. Mais bien évidemment, cela dépend du type de représentation qu'on nourrit à l'égard d'un genre de vie que l'on estimerait le meilleur …

  • [^] # Re: Droit naturel

    Posté par  . En réponse à la dépêche Libertarianisme et propriété intellectuelle, une traduction. Évalué à -3.

    Un peu de vocabulaire en philosophie politique ne ferait pas de mal …

    1) "l'État" à Rome comme à Athènes.

    Les postes de généraux, gestionnaires du Trésor, etc. sont des magistratures souvent électives et souvent à connotation religieux (comme le pontifex maximus). Il n'y a pas d'État conçu comme un ensemble de pouvoirs et d'administrations de la chose publique comme on peut le voir à partir du XVIIe siècle européen (avec des ministères, des Directions centrales ou déconcentrées) et des fonctionnaires salariés recrutés sur concours. Les fonctions politiques, via le cursus honorum dans la République romaine supposent que le prétendant à un poste soit littéralement milliardaire (pour des raisons trop longues à expliquer ici) et ces fonctions servent essentiellement à réguler les affaires juridiques, militaires et fiscales. Ces postes sont aux mains des patriciens jusqu'à la création du tribunat de la plèbe (mais même les tribuns de la plèbe n'appartenaient pas à … la plèbe). Comme il n'y avait pas de distinction entre la loi civile et la loi religieuse, on peut dire que certaines fonctions sont religieuses et politiques.

    2) Les "cannibales"

    Comme chacun sait, il y a plusieurs façons d'aborder les questions politiques. Soit on considère que la vie politique est une forme pure d'inconscience sociale et on adopte ce que Nietzsche appelait "les idées anglaises" (celles de Locke, Hume, Smith, Mandeville, etc.), qui consistent à dire (en gros) que "les vices privés font les vertus publiques", ou encore que "chacun cherchant à satisfaire son intérêt finit par trouver un accord avec les autres" et qu'ainsi aux principes des États modernes on trouve le contrat et l'intérêt liés au commerce (c'est Montesquieu qui pointe le premier le nerf de la politique moderne : la centralité du commerce). Montesquieu apprécie ce dispositif que l'on peut appeler (et qu'on appelle) le "dispositif libéral". On remarque que c'est l'intérêt, voire l'utilité qui est le carburant du consentement et de l'ordre politique. Mais évidemment, même si Montaigne fait l'éloge des Cannibales, on ne voit pas de cannibalisme dans l'Europe moderne.

    Soit on considère qu'à côté en bon sociologue qu'on doit séparer les faits et les valeurs. Certains sont cannibales, d'autres ne le sont pas; et de fait, personne ne l'a fait exprès. C'est comme ça ! C'est la résultante de siècles de processus socio-économiques et de hasard. C'est justement méconnaître le droit naturel et le fait que les hommes peuvent choisir leur façons de vivre. C'est ainsi qu'on peut passer de la royauté à la république, de la république à la tyrannie, de la tyrannie à l'empire et de l'empire à la démocratie. La question qui subsiste est celle-ci : pourquoi et comment ?