Journal Du respect de la licence des logiciels libres : GeoGebra - SimulaMaths

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avr.
2018

J'ai vu passer dernièrement plusieurs articles — se fondant sur un article de la BBC — concernant Michel Seck, un doctorant sénégalais qui a créé un logiciel pour « simplifier » les maths : SimulaMaths.

J'ai voulu en savoir plus, et ai tout d'abord découvert que Google en « parle » depuis au moins 2017. J'ai ensuite appris que « jusqu’ici, des pays africains étaient contraints de recourir au logiciel « Géogebra » fabriqué en France (sic) et qui ne prend pas en compte les réalités et les préoccupations des pays africains » et que donc SimulaMaths était une révolution par rapport à GeoGebra. Mais finalement, au détour d'une interview, j'apprends qu'il n'en est en réalité qu'une simple « extension » qui en a repris tout le code…

Alors j'ai voulu télécharger ce logiciel basé sur un logiciel libre et en savoir plus sur son respect de la licence de ce dernier, mais tout ce que j'ai pu obtenir, c'est un PDF pointant vers les versions compilées pour Windows.

Je ne parviens pas à accéder aux sources du logiciel, ni à un quelconque site dédié, et la seule page de contact que j'ai pu dégotter semble être la page Facebook de son créateur, mais je rechigne à me créer un compte…

L'un d'entre vous aurait-il davantage d'informations ou d'éléments en sa possession ?

  • # Auteurs ?

    Posté par  . Évalué à 6.

    Sur le PDF, c'est noté "Michel BECK" est le concepteur et le principal développeur du logiciel SimulaMath".
    L'université virtuelle du Sénégal a l'air d'une belle tromperie elle aussi : http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/07/23/le-calvaire-bien-reel-des-etudiants-de-l-universite-virtuelle-du-senegal_4695253_3212.html

    • [^] # Commentaire supprimé

      Posté par  . Évalué à -10. Dernière modification le 30 avril 2018 à 14:01.

      Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

      • [^] # Re: Auteurs ?

        Posté par  . Évalué à 10.

        On parle ici souvent de l'ambiance délétère et de l'impunité des délits commis dans les zones de commentaires, et je trouve que ton post illustre parfaitement ça. Ce n'est pas une opinion que tu émets, c'est au mieux de la diffammation, au pire une injure publique, sans compter le limpide sous-entendu xénophobe (et probablement raciste, à mon avis) sur le niveau intellectuel au Sénégal.

        La liberté d'expression ça n'est pas le droit de commettre des «délits de presse» impunément. Tu as le droit d'avoir une opinion sur ce monsieur, tu as même le droit de concevoir cette opinion sans aucune base, juste sur une vague impression. Mais quel intérêt de la partager, si tu n'as aucun élément à part une sorte de haine pour quelqu'un que tu n'as aucune raison de connaitre plus que nous? Je pense qu'on sait tous que beaucoup de gens ont des opinions préconçues sur beaucoup d'autres gens qu'ils ne connaissent pas, je ne vois pas l'intérêt de l'illustrer.

        Sur le fond, des problèmes d'égo et de parternité se posent systématiquement en cas de fork non-amiable d'un logiciel libre. À partir de quand l'auteur d'un fork peut-il prétendre, selon tes critères personnels, à parler de «son» logiciel? Le problème n'est pas du tout nouveau, et ça n'est juste qu'un problème de com (puisque la propriété intellectuelle se superpose, elle ne se remplace pas : le logiciel forké est bien l'œuvre de plusieurs personnes).

      • [^] # Re: Auteurs ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10. Dernière modification le 30 avril 2018 à 14:04.

        (message supprimé par l'équipe de modération)

        À moins que j’ai raté quelque chose il n’est nulle part dit qu’il est (ou se prétend) professeur d’université, il est clairement présenté comme doctorant (i.e. étudiant en thèse).

        Et il n’y a rien de surprenant à ce qu’un doctorant soit aussi chargé d’enseigner, c’est une pratique très courante dans toutes les universités du monde — y compris en France, pas seulement dans les shithole countries™.

  • # Contacter les auteurs de Geogebra?

    Posté par  . Évalué à 10.

    Je pense que c'est la solution la plus simple, parce qu'eux seuls peuvent prendre la décision de creuser la situation ou non.

    Sans compter qu'après avoir parcouru la licence de Geogebra (https://www.geogebra.org/license), la situation est très loin d'etre claire. Geogebra est distribué sous une licence "maison", à deux branches : si tu en fais une utilisation "non commerciale", alors c'est sous GPL (la raison donnée est "the source code is licensed under the GNU General Public License to ensure consistency with the various other pieces of software and libraries which are used within the GeoGebra source code"), mais si c'est pour une utilisation commerciale, alors il faut les contacter et négocier une licence commerciale. D'après ce que j'ai compris, l'argument, c'est que les installateurs et les webservices ne sont pas sous GPL mais sous licence maison. Ils prétendent avoir blindé ça avec des juristes, mais la manière dont ils présentent les choses est tellement trompeuse que j'ai de forts doutes sur le respect du fond de la GPL, parce que j'ai l'impression que la GPL a des clauses pour éviter ça, justement. Techniquement, ils vont livrer des binaires (avec installateur et les fichiers de langue sous leur licence) qui contiennent du code GPL compilé, mais le binaire n'est pas sous GPL, et je pense que si un juriste vous dit que c'est possible, alors il se fout de vous, parce que c'est explicitement interdit par la licence.

    Alors bon, SimulaMaths pourrait bien violer la GPL, mais il est aussi possible que GeoGebra viole également la GPL, donc ça me semble être un beau sac de nœuds.

    • [^] # Re: Contacter les auteurs de Geogebra?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

      Il y a toujours eu des problèmes avec les œuvres composites. J'ai souvenir de moteur de jeux vidéo qui était open source, mais proposait des "art work" non libre pour un jeu particuliers pour le vendre. Cela permettait d'avoir du code libre et un jeu fermé. Ce qui semblait vertueux.

      Mais je crois que la justice n'a pas aimé ça du tout, et il y a une condamnation disant qu'une seule licence s'appliquait.

      Ici, on a une sorte de multilicence, pourquoi pas, mais pour cela il doivent posséder les droits d'auteur de tout le code, et ne pas réutiliser des libraries GPL par exemple.

      De plus, la GPL a été explicitement écrite pour interdire sa modification comme l'ajout de clause non-commercial. Une fois une version distribué sous cette licence, ils ne peuvent pas du tout s'opposer à une redistribution.

      A priori, il y a des lib GPL et pas seulement MPL, leur truc n'est pas possible :
      https://dev.geogebra.org/trac/wiki/SourcesForUsedLibraries

      Il ne leur reste que le cout de la licence différente sur l'installeur, et les fichiers de traduction mais je ne pense pas que cela tienne en justice.

      "La première sécurité est la liberté"

      • [^] # Re: Contacter les auteurs de Geogebra?

        Posté par  . Évalué à 6. Dernière modification le 30 avril 2018 à 10:45.

        Je suis content de ne pas être le seul à avoir cette lecture de leur licence… La justification de l'utilisation de la GPL (imposée parce que leur code se lie avec des bibliothèques GPL) exclut le multilicence.

        Ceci dit, pour les jeux code-libre et artwork non-libres, j'ai toujours cru que ce montage était possible. La GPL ne fait référence qu'au code du logiciel ; si tu offres au téléchargement une archive qui contient le code (sous GPL) et une archive qui contient les artwork (sous licence proprio), l'utilisateur peut très bien les installer indépendamment et reconstituer un jeu parfaitement fonctionnel, sans aucun problème de licence. Le problème, ça reste vraiment la distribution d'un binaire sous licence proprio qui contient des bouts sous GPL, parce que ça, normalement, ça n'est pas possible.

        Pour GeoGebra, leur explication dans leur licence est dans leur FAQ est super-floue et paradoxale. Ils prétendent que leur logiciel est l'ensemble installateur - cœur sous GPL, mais en même temps ils disent que leur licence est valide parce que leur installateur semble «contaminer» le reste. Ils ne mentionnent jamais directement la possibilité de distribuer le cœur GPL dans n'importe quelles conditions, ce qui est évidemment légal. Bref, la FAQ embrouille plus les choses qu'elle ne les clarifie, et ment ouvertement par omission. Je pense également qu'ils n'ont pas compris qu'ils n'avaient pas le droit de distribuer leurs binaires de la manière dont ils le font. Ils pourraient rectifier les choses seulement si les parties sous licence proprio ne se lient pas dynamiquement à la partie sous GPL (ce qui est probablement le cas pour l'installateur, mais reste plus douteux sur la partie "interface web", il faudrait creuser les détails pour voir ce qu'il en est, mais je n'ai pas du tout envie :-) ). Dans ce cas, ils devraient proposer leur installateur binaire, qui télécharge et installe le cœur GPL. Là, pas de problème de licence, puisqu'ils proposent deux logiciels, un proprio et un libre, et que le proprio interagit avec le logiciel libre de manière transitoire (juste pour l'installer) et sans lien binaire (c'est juste de la manipulation de fichier, et éventuellement des input/output, ce genre de choses). Le hic, c'est que dans ce cas, leur discours qui tourne autour d'un seul logiciel ne tient pas.

        • [^] # Re: Contacter les auteurs de Geogebra?

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

          La GPL ne fait référence qu'au code du logiciel

          Non justement. "Prefered form of work"

          l'utilisateur peut très bien les installer indépendamment et reconstituer un jeu parfaitement fonctionnel, sans aucun problème de licence.

          Si la reconstruction se fait après, à condition que cela ne soit pas artificielle. Si le code est nécessaire pour l'art work, cela ne marche pas. Car c'est un dérivé, une extension d'un travail sous GPL (c'était la méthode pour faire payer des licences MySQL malgré l'usage du réseau), et la GPL s'applique.

          si les parties sous licence proprio ne se lient pas dynamiquement à la partie sous GPL

          Non, cela ne changerait absolument rien d'un point de vue licence. Seul la LGPL parle de liaison dynamique, la GPL jamais.

          Là, pas de problème de licence, puisqu'ils proposent deux logiciels, un proprio et un libre, et que le proprio interagit avec le logiciel libre de manière transitoire (juste pour l'installer) et sans lien binaire (c'est juste de la manipulation de fichier, et éventuellement des input/output, ce genre de choses). Le hic, c'est que dans ce cas, leur discours qui tourne autour d'un seul logiciel ne tient pas.

          Là, je suis d'accord.

          "La première sécurité est la liberté"

          • [^] # Re: Contacter les auteurs de Geogebra?

            Posté par  . Évalué à 3.

            Non, cela ne changerait absolument rien d'un point de vue licence. Seul la LGPL parle de liaison dynamique, la GPL jamais.

            Certes, mais comme on parlait de distribuer séparément les binaires, la liaison statique est exclue, non?

            C'est une partie de la GPL qu je n'ai jamais vraiment comprise, parce qu'elle reste quand même arbitrtaire. Il est possible de construire du non-GPL basé sur des softs en GPL et vice-versa, s'ils ne sont pas distribués ensemble, et s'ils n'interagissent pas «trop» à bas niveau (du moins, c'est ce que j'arrive à reconstituer à partir des exemples). La liaison (statique ou dynamique) est exclue, l'include de code également, bien sûr, mais par contre, les éléments peuvent s'interfacer. Par exemple, on peut piper des briques GPL et non-GPL, on peut aussi bien sûr interagir via des fichiers ou des connexions réseau.

            Le problème que j'ai toujours eu, c'est que ça se contourne relativement facilement, tout ça. Imagine que tu doives d'interfacer avec une bibliothèque sous GPL, par exemple un truc qui te donne des nombres aléatoires. Ce qui est interdit, c'est de faire un '#include' dans ton code. Par contre, c'est tout à fait possible de créer un binaire trivial sous GPL qui appelle la bibliothèque et sort un nombre sur cout. Libre à toi de récupérer ce nombre dans ton soft pour en faire ce que tu veux ; après tout les programmes GPL peuvent communiquer avec des programmes non-GPL. Ça va avoir des conséquences en termes de perfs ou autres choses, bien sûr, mais en fonction du contexte, si le service est non-trivial et que les perfs ne sont pas un problème, il n'y a aucune raison de ne pas utiliser ce genre de combine.

            • [^] # Re: Contacter les auteurs de Geogebra?

              Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6.

              La question s'est posée pour GCC quand Next a voulu l'utiliser comme base pour faire un compilateur Objective-C sans publier les sources de leur frontend. Ils ont imaginé un truc de ce genre, mais ils n'ont pas trouvé de solution acceptable.

              Il faut bien voir que la GPL n'est pas rédigée d'un point de vue technique. La façon dont les différents composants communiquent ne change rien. La question, c'est est-ce qu'il s'agit de deux composants indépendants et donc, est-ce qu'on peut les utiliser l'un sans l'autre. Le mieux pour le prouver étant d'avoir un remplacement du morceau de code en GPL, mais une fois que tu l'as écrit, on voit mal l'intérêt de continuer à intégrer la version GPL de départ avec le reste de ton code :o)

              En gros, la chose est laissée à l'appréciation du juge, et les bricolages du genre "je lance un programme et je lis la sortie standard donc ça va y'a pas de problème" vont plutôt passer pour de la mauvaise foi qu'autre chose.

              En ce qui me concerne, j'ai décidé que la GPL était trop compliqué, que j'avais autre chose à faire que de me lancer dans des études de droit ou embaucher un juriste pour savoir ce que j'avais le droit de faire avec mon propre code, et maintenant, je publie mon code sous licence MIT autant que possible.

            • [^] # Re: Contacter les auteurs de Geogebra?

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

              Pour complètement la première réponse, il y a le cas des drivers non libre dans linux. Ils sont légaux, car à l'origine fait pour un autre OS. Je crois que le tout premier exemple est le code de gestion du système de fichier de Minix, qui n'était pas sous GPL. Ensuite, il y a le drivers issues du monde Windows comme celui de Nvidia.

              La GPL ne parle jamais de technique et se base uniquement sur les concepts du droit d'auteur. Pour implémenter la vaccination, il utilise le concept de travaux dérivé. Habituellement, c'est le cas des traduction de livre, des interprétations de chansons, ou des représentations théâtrales. Bref, tout nouveaux travaux qui se base/repose/dépend du travail actuelle. La licence GPL impose que ce travail dérivé soit aussi en GPL.

              Donc, on peut bidouiller ce que l'on veut d'un point de vue technique, la GPL s'en fout, elle ne joue pas sur ce terrain-là.

              Si les CC ont vu le jour tout de même, c'est que la GPL est bien pour des outils en perpétuel évolution, un texte fini qui reflète la pensé d'un auteur, n'a pas beaucoup d’intérêt d'être en GPL (sinon on pourrait faire dire l'inverse à l'auteur en question). La GPL s'applique mal sur le hardware car les produits fini ne sont pas géré par les droits d'auteurs. Seuls les plans, les fichiers d'entrée/généré (code VHDL, bitstream, floorplan), le sont. Ainsi, les travaux dérivés n'incluent pas les objets finis.

              "La première sécurité est la liberté"

              • [^] # Re: Contacter les auteurs de Geogebra?

                Posté par  . Évalué à 3.

                il y a le cas des drivers non libre dans linux.

                C'est un cas à part, puisque Linux définit spécifiquement des exceptions à la GPL afin de permettre ce genre de choses. On a le même genre de restrictions dans les implémentations des "headers" standard dans les compilateurs libres.

                La GPL ne parle jamais de technique et se base uniquement sur les concepts du droit d'auteur.

                Certes, mais c'est quand même une faiblesse étant donné la marge d'interprétation que ça offre. J'ai lu le paragraphe "Linking and derived works" dans GNU_General_Public_License, et je n'en suis pas plus avancé. Quel est réellement l'argument avancé par la FSF pour prétendre que lorsqu'on utilise une bibliothèque sous GPL, notre programme est «contaminé» par la GPL, et ce, même quand la liaison est dynamique? À noter que cette interprétation semble être la plus courante (en tout cas, c'est la seule que je connaissais), puisqu'elle a justifié l'existence de la LGPL qui permet la liaison sans «contaminer» le logiciel appelant. Or, si le seul critère à prendre en compte est le «travail dérivé», ça voudrait dire que l'effet contaminant n'existe que parce qu'on considère qu'utiliser l'API d'une bibliothèque GPL définit un travail dérivé. Ça ne peut être vrai que si l'on considère qu'une API est soumise à la protection par le droit d'auteur, chose qui a récemment ici même été considéré comme une hérésie.

                • [^] # Re: Contacter les auteurs de Geogebra?

                  Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

                  Le problème ce n'est pas l'API ou le lien dynamique. Le problème, c'est de distribuer un logiciel comme un ensemble complet et fonctionnel.

                  Prenons l'exemple d'un livre. On pourrait imaginer que quelqu'un a écrit un chapitre et l'a diffusé sous licence GPL. Toi, tu écris le chapitre suivant, et tu veux diffuser les deux ensemble. Tu auras beau essayer de les imprimer comme deux tomes séparés (c'est l'équivalent du lien dynamique), ça ne change rien: la diffusion de l'ensemble est sous GPL à cause des contraintes sur le premier chapitre. Note que cela concerne uniquement l'ensemble des deux tomes. Si par contre tu vends uniquement le tome 2 séparément, alors il n'y a pas de contamination. Mais les gens ne vont rien comprendre à l'histoire.

                  Et là où on rentre un peu plus dans l'interprétation, c'est si une boutique met en ligne, séparément, les tomes 1 et 2. On peut se demander si c'est possible d'acheter le tome 2 sans avoir besoin du 1. Même s'ils sont vendus séparément, il est possible que le juge décide que non, le tome 2 n'est pas indépendant, et que par conséquent la "contamination" par la GPL s'applique.

                  Pour en revenir aux logiciels: tu peux par exemple avoir un logiciel qui utilise des plug-ins entièrement optionnels. Il y a une API entre le logiciel et les plug-ins. Certains plug-ins sont en GPL et d'autres pas. Et même, cette API est standard et plein d'autres logiciels vont utiliser les mêmes plug-ins.

                  Dans ce cas, il n'y a pas de dépendance ni dans un sens ni dans l'autre entre le code GPL et le reste. Ils sont seulement interopérables. Et ça, ça ne pose pas problème. La technique utilisée est la même (lien dynamique), mais du point de vue de la GPL (et du droit d'auteur) c'est tout à fait différent.

                  Ce qui définit un travail dérivé dans ton exemple, ce n'est pas l'utilisation de l'API. Si tu as deux bibliothèques qui implémentent la même API et que ton logiciel peut se lier indifféremment avec l'une ou l'autre, alors il constitue vraiment une entité indépendante, et cette API peut être une frontière pour l'application de la GPL. Mais en pratique, tu ne vas pas t'embêter et prendre uniquement la deuxième librairie avec une licence qui te coûtera moins d'aspirine ;)

                • [^] # Re: Contacter les auteurs de Geogebra?

                  Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

                  C'est un cas à part, puisque Linux définit spécifiquement des exceptions à la GPL afin de permettre ce genre de choses. On a le même genre de restrictions dans les implémentations des "headers" standard dans les compilateurs libres.

                  Pas du tout justement. Il n'y a aucune exception comme pour la lib gpl de GCC qui se lie à chaque binaire produit par lui.

                  Quel est réellement l'argument avancé par la FSF pour prétendre que lorsqu'on utilise une bibliothèque sous GPL, notre programme est «contaminé» par la GPL, et ce, même quand la liaison est dynamique?

                  C'est l'usage qui le dit. Est-ce que ton programme fonctionne sans le code GPL ? Est-ce qu'il existe une alternative non GPL ? Cela te donne ta réponse.

                  À noter que cette interprétation semble être la plus courante (en tout cas, c'est la seule que je connaissais), puisqu'elle a justifié l'existence de la LGPL qui permet la liaison sans «contaminer» le logiciel appelant.

                  C'est l'inverse. La LGPL a été créé pour le permettre car c'était impossible avec la GPL.

                  Or, si le seul critère à prendre en compte est le «travail dérivé», ça voudrait dire que l'effet contaminant n'existe que parce qu'on considère qu'utiliser l'API d'une bibliothèque GPL définit un travail dérivé.

                  En gros oui.

                  Ça ne peut être vrai que si l'on considère qu'une API est soumise à la protection par le droit d'auteur, chose qui a récemment ici même été considéré comme une hérésie.

                  C'est pas l'API qui compte, c'est le code derrière.

                  "La première sécurité est la liberté"

                  • [^] # Re: Contacter les auteurs de Geogebra?

                    Posté par  . Évalué à 3.

                    Si on se réfère à cette interprétation, j'ai l'impression qu'utiliser une interface à un programme GPL rend le programme appelent GPL. Par extension, appeler une API Rest fournie par un code GPL ne devrait être possible que si le code appelant est GPL (ou alors une subtilité m'échappe).

                    • [^] # Re: Contacter les auteurs de Geogebra?

                      Posté par  . Évalué à 6.

                      Si on se réfère à cette interprétation, j'ai l'impression qu'utiliser une interface à un programme GPL rend le programme appelent GPL.

                      Je me suis mal exprimé : lier du code GPL à du code non GPL ne transforme pas le code non GPL en code GPL automatiquement (la GPL n'est pas "virale") : c'est juste interdit.

                      J'aurais donc du dire :

                      j'ai l'impression qu'utiliser une interface à un programme GPL ne peut être fait que par un programme GPL

                  • [^] # Re: Contacter les auteurs de Geogebra?

                    Posté par  . Évalué à 5.

                    Pas du tout justement.

                    Bah il y a quand même l'exception pour le userspace:

                    "NOTE! This copyright does not cover user programs that use kernel
                    services by normal system calls - this is merely considered normal use
                    of the kernel, and does not fall under the heading of "derived work". "

                    Il y a également des listes de symboles qui sont autorisés à s'interfacer avec des éléments sous licence quelconque, et d'autres qui ne peuvent être utilisés que pour du code sous GPL.

                    Est-ce que ton programme fonctionne sans le code GPL ? Est-ce qu'il existe une alternative non GPL ? Cela te donne ta réponse.

                    Mais pourtant, ce critère n'a rien à voir avec le travail dérivé. Le travail dérivé, c'est quand ton code est basé sur des éléments protégés par le droit d'auteur. Une traduction est un travail dérivé, une copie, un fork… tout ça, c'est du travail dérivé.

                    Écrire un bout de code qui s'interface avec un autre, ça n'a rien à voir avec du travail dérivé, et je ne vois pas comment la GPL peut "contaminer" du code qui ne contient rien que des appels à une fonction… sauf si c'est bien l'API qui est protégée.

                    C'est pas l'API qui compte, c'est le code derrière.

                    Le code est protégé par le droit d'auteur, et c'est tout. Si tu écris une grosse fonction et que j'utilise ta fonction, ça n'est pas une contrefaçon, je n'ai pas diffusé ou recopié ton code… sauf le nom de l'appel de fonction. Si dans un roman tu expliques que le personnage écoute "Let it be" des Beatles, le roman n'enfreint pas les droits de la chanson, toute la discussion ne peut porter que sur le titre. Et ça, ça marche même si le lecteur va se chanter la chanson dans sa tête, "utiliser" un élément protégé par le droit d'auteur en faisant référence à son nom n'a jamais constitué une contrefaçon.

                    • [^] # Re: Contacter les auteurs de Geogebra?

                      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

                      Il y a également des listes de symboles qui sont autorisés à s'interfacer avec des éléments sous licence quelconque, et d'autres qui ne peuvent être utilisés que pour du code sous GPL.

                      Il faut que je creuse mais pour moi, c'est là uniquement pour des raisons de clarté, ce n'est pas une extension de la GPL.

                      Écrire un bout de code qui s'interface avec un autre, ça n'a rien à voir avec du travail dérivé, et je ne vois pas comment la GPL peut "contaminer" du code qui ne contient rien que des appels à une fonction… sauf si c'est bien l'API qui est protégée.

                      C'est juste le principe de base juridique du copyleft de la GPL depuis le début.

                      Le code est protégé par le droit d'auteur, et c'est tout. Si tu écris une grosse fonction et que j'utilise ta fonction, ça n'est pas une contrefaçon, je n'ai pas diffusé ou recopié ton code… sauf le nom de l'appel de fonction.

                      Bien sûr que tu utilises le code derrière la fonction. Sinon, cela voudrais dire que le binaire ne l'appel pas. Si tu as un appel de fonction, tu as forcément l’exécution de son code, et la licence du code s'applique. La licence s'applique avant tout sur le binaire. Le code n'est que la "prefered form of work".

                      Si dans un roman tu expliques que le personnage écoute "Let it be" des Beatles, le roman n'enfreint pas les droits de la chanson, toute la discussion ne peut porter que sur le titre. Et ça, ça marche même si le lecteur va se chanter la chanson dans sa tête, "utiliser" un élément protégé par le droit d'auteur en faisant référence à son nom n'a jamais constitué une contrefaçon.

                      Très mauvaise comparaison, une vrai comparaison serait que "Let it be" se fasse écouter au moment ou tu ouvres le livres à cette page. Et crois-moi l'auteur aura payer les droits qu'il faut.

                      "La première sécurité est la liberté"

                      • [^] # Re: Contacter les auteurs de Geogebra?

                        Posté par  . Évalué à 5. Dernière modification le 02 mai 2018 à 10:26.

                        Il faut que je creuse mais pour moi, c'est là uniquement pour des raisons de clarté, ce n'est pas une extension de la GPL.

                        Ah non, c'est bien plus que ça. D'après https://www.kernel.org/doc/htmldocs/kernel-hacking/sym-exportsymbols-gpl.html, c'est pas du tout symbolique :

                        EXPORT_SYLBOL_GPL: Similar to EXPORT_SYMBOL() except that the symbols exported by EXPORT_SYMBOL_GPL() can only be seen by modules with a MODULE_LICENSE() that specifies a GPL compatible license. It implies that the function is considered an internal implementation issue, and not really an interface.

                        C'est juste le principe de base juridique du copyleft de la GPL depuis le début.

                        C'est l'interprétation de la FSF depuis le début, mais quand tu creuses un peu les avis de juristes, ça n'est pas du tout l'unique interprétation (et notamment l'OSI considère que n'importe quelle liaison, statique ou dynamique, n'enfreint pas la GPL, chose que je ne comprends pas vraiment pour la liaison statique, mais bon).

                        Après, tu as l'air très sûr de toi, mais une recherche rapide sur Google tendrait à montrer que tu es peut-être un peu trop sûr de toi, étant donné que la question reste très incertaine.

                        Bien sûr que tu utilises le code derrière la fonction. Sinon, cela voudrais dire que le binaire ne l'appel pas. Si tu as un appel de fonction, tu as forcément l’exécution de son code, et la licence du code s'applique

                        C'est peut-être vrai (en fait, c'est ce que j'avais toujours compris du fonctionnement de la GPL, mais ça, c'était avant d'avoir découvert que le seul argument reposait sur le concept de "derivative work"). Cette interprétaion ne peut pas tenir avec l'argument du travail dérivé, parce que si tu ne livres pas ton logiciel avec la bibliothèque (ce qui est le cas pour une liaison dynamique), alors je ne vois pas comment tu peux être accusé de contrefaçon : tu livres des sources, ou même un exécutable, et dans ce que tu livres, il n'y a rien qui est couvert par le droit d'auteur d'un tiers (à part les appels à l'API, et il est très douteux qu'une API puisse être protégée, même si récemment il y a eu une décision judiciaire locale aux US qui a conclu le contraire à la surprise générale).

                        En fait, je ne comprends pas ton argument, et je ne sais pas honnêtement si tu essayes de me dire "c'est comme ça et pas autrement, ne cherche pas à comprendre" (auquel cas je te renverrais vers les interprétations alternatives à celles de la FSF, qui viennent aussi d'avocats et de juristes), ou si tu as un argument réel sur le fait que la notion de travail dérivé est différente de celle que j'ai comprise (où la contrefaçon repose sur la copie totale ou partielle d'un contenu).

                        Très mauvaise comparaison, une vrai comparaison serait que "Let it be" se fasse écouter au moment ou tu ouvres le livres à cette page. Et crois-moi l'auteur aura payer les droits qu'il faut.

                        Mais non, en cas de liaison dynamique, tu ne livres pas le binaire avec ton œuvre. Dans l'exemple, OK, tu ouvres la page du livre, et un système automatique fait en sorte que ton ordinateur vérifie que tu as bien "Let it be" dans ta base de données, et le lance. Il n'empêche, tu as récupéré la chanson d'une manière indépendante, probablement légalement ; elle n'a pas élé livrée avec le livre. Comment peux-tu considérer que le livre est un "travail dérivé" de la chanson des Beatles? Pour moi, ça ne tient pas, même si le livre est inutilisable (par exemple, il ne s'ouvre pas, ou tu ne peux pas le comprendre si tu n'as pas la chanson). Tu pourrais considérer que ces œuvres sont liées d'une certaine manière; tu pourrais attaquer l'auteur du livre pour avoir vendu un produit qui n'est pas utilisable sans avoir acquis indépendamment une autre œuvre. Mais techniquement, je ne vois pas ce qui diffère entre cette situation, et par exemple un logiciel que tu achètes et qui ne s'exécute que sous Windows. Il est totalement dépendant d'un logiciel tiers, mais le logiciel en question ne peut pas être considéré comme un travail dérivé de Windows. Encore une fois, rien de fait du livre un travail dérivé, parce qu'il ne reprend aucun élément d'une œuvre couverte par le droit d'auteur (paroles, musique, interprétation).

                        Visiblement, l'interprétation de la FSF se base sur une sorte d'extension du concept de travail dérivé, qui considère que quelque chose qui a besoin d'une œuvre X pour fonctionner correctement est par définition un travail dérivé. D'après mes recherches rapides, j'ai l'impression que cette partie de la GPL n'a jamais été confrontée à une évaluation par un tribunal, ce qui veut dire deux choses : (i) qu'elle est suffisamment crédible pour que personne pour l'instant n'ait cru bon d'aller avec certitude à un procès gagné d'avance, mais que (ii) personne ne sait réellement si elle tient. En gros, ça veut dire que si tu distribues une bibliothèque sous GPL stricte, et que tu t'aperçois qu'un logiciel propriétaire l'utilise, tu as deux choix : laisser tomber, ou aller au procès avec une issue incertaine (puisque ça va être interprétation contre interprétation), avec le risque de perdre et d'entrainer dans ton sillage un pan très signiticatif du logiciel libre.

                        • [^] # Re: Contacter les auteurs de Geogebra?

                          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

                          C'est l'interprétation de la FSF depuis le début, mais quand tu creuses un peu les avis de juristes, ça n'est pas du tout l'unique interprétation (et notamment l'OSI considère que n'importe quelle liaison, statique ou dynamique, n'enfreint pas la GPL, chose que je ne comprends pas vraiment pour la liaison statique, mais bon).

                          Après, tu as l'air très sûr de toi, mais une recherche rapide sur Google tendrait à montrer que tu es peut-être un peu trop sûr de toi, étant donné que la question reste très incertaine.

                          Je suis sûr de moi, car cette conversation a déjà eu lieu il y a 10 ans sur linuxfr. Que j'ai cherché une licence pour le f-cpu. Et que je me suis beaucoup documenté à l'époque.

                          alors je ne vois pas comment tu peux être accusé de contrefaçon : tu livres des sources, ou même un exécutable, et dans ce que tu livres, il n'y a rien qui est couvert par le droit d'auteur d'un tiers (à part les appels à l'API, et il est très douteux qu'une API puisse être protégée, même si récemment il y a eu une décision judiciaire locale aux US qui a conclu le contraire à la surprise générale).

                          En gros, tu parles de cas de livraisons de code fermé, qui ne fonctionne qu'avec une lib GPL, dont la liaison serait uniquement sous le contrôle de l'utilisateur finale et non par l'auteur du logiciel fermé. Tu pars aussi du principe qu'il n'y a aucun header (.h) de la lib GPL en question utilisé par le logiciel fermé.

                          Je ne vois pas trop ce que cela change au fait que le logiciel fermé n'a d’intérêt et ne fonctionne qu'avec une lib GPL. Il "dépend" au sens fort de cette librairy. C'est en cela que c'est un travail dérivé. ( https://en.wikipedia.org/wiki/Derivative_work )

                          En gros, ton code fermé est un travail dérivé. Tu dois donc respecter une licence d'utilisation de l’œuvre d'origine. Le fait de livrer la lib GPL ou non n'intervient pas la dedans.

                          Mais non, en cas de liaison dynamique, tu ne livres pas le binaire avec ton œuvre.

                          Je ne pense pas que cela change le fait que tu as fait une oeuvre composite de fait, même si c'est l'utilisateur qui colle les morceaux. Dans la cas du livre, cela pourrait être simplement l'ouverture d'une vidéo youtube avec la chanson. Il faudrait tout de même payer des droits, le fait de le prendre sur youtube, ne change rien à ça.

                          Pour moi, ça ne tient pas, même si le livre est inutilisable (par exemple, il ne s'ouvre pas, ou tu ne peux pas le comprendre si tu n'as pas la chanson).

                          C'est pourtant une des méthodes des juges pour savoir si il y a plagiat.

                          Il est totalement dépendant d'un logiciel tiers, mais le logiciel en question ne peut pas être considéré comme un travail dérivé de Windows.

                          Très mauvais exemple, toutes les lib de windows contiennent explicitement la licence d'en faire ce que tu veux, de la même façon que sous linux.

                          Visiblement, l'interprétation de la FSF se base sur une sorte d'extension du concept de travail dérivé, qui considère que quelque chose qui a besoin d'une œuvre X pour fonctionner correctement est par définition un travail dérivé.

                          Oui ou "travail composite" cf le lien wikipedia. La GPL est passé dans les mains de beaucoup de juriste, et personne n'a remis en cause ce principe (Eden Molgen, Lawrence Lessig,…).

                          D'après mes recherches rapides, j'ai l'impression que cette partie de la GPL n'a jamais été confrontée à une évaluation par un tribunal,

                          Directement, je n'ai pas de souvenir. Cette validation par les tribunaux a déjà été tenté : cf http://www.gpl-violations.org/ issue du codeur du firewall de linux de mémoire, qui en avait marre de voir son travail pillé par des vendeurs de boites noires sans redistribution de leur modification.

                          "La première sécurité est la liberté"

                          • [^] # Re: Contacter les auteurs de Geogebra?

                            Posté par  . Évalué à 4.

                            Et que je me suis beaucoup documenté à l'époque.

                            Visiblement, tu ne t'es documenté qu'auprès de la FSF et de gens qui avaient la même opinion. De toutes manières, j'ai réellement l'impression que tu n'as pas l'intention de revoir ton opinion, donc la discussion va s'arrêter rapidement. Je pense avoir fait des efforts pour avoir apporté des arguments légitimes que tu repousses systématiquement parce que tu n'as pas envie de changer de point de vue.

                            En gros, ton code fermé est un travail dérivé.

                            Encore une fois, tu n'essayes même pas d'expliquer pourquoi. Tu balances en bloc l'article de Wikipedia sur Derivative Work, qui dit exactement le contraire de ce que tu prétends : un travail dérivé se base sur l'inclusion: "includes major copyright-protected elements of an original, previously created first work". Or, dans la liaison dynamique, rien n'est inclus, à part les headers, qui pésentent l'API, et que les défenseurs du LL ont toujours jusqu'ici prétendu qu'elle n'était pas soumise à copyright.

                            Je ne pense pas que cela change le fait que tu as fait une oeuvre composite de fait, même si c'est l'utilisateur qui colle les morceaux.

                            Bah pourtant ça change tout, parce que c'est bien la distribution des morceaux qui va compter. Si tu récupères plusieurs parties légalement en respectant les droits respectifs des différents ayant-droit, je ne vois pas quelle licence tu violes. C'est le principe de la distribution sous licence différente du moteur et des éléments artistiques de certains jeux vidéos.

                            La GPL est passé dans les mains de beaucoup de juriste, et personne n'a remis en cause ce principe (Eden Molgen, Lawrence Lessig,…).

                            Ça, c'est factuellement faux. Par exemple, Lawrence Rosen, de l'OSI, a toujours prétendu que cette interprétation était abusive et que la liaison ne créait pas de travail dérivé (https://www.linuxjournal.com/article/6366).

                            Cette validation par les tribunaux a déjà été tentée

                            La GPL a déja été "validée" par des tribunaux, au moins aux USA et en Allemagne, mais sur des questions de contrefaçon (copie de code). À ma connaissance, l'interprétation de la GPL sur le fait que la dépendance induisait un travail dérivé ou une œuvre composite n'a jamais été validée, donc la question reste complètement en suspens.

                            • [^] # Re: Contacter les auteurs de Geogebra?

                              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

                              De toutes manières, j'ai réellement l'impression que tu n'as pas l'intention de revoir ton opinion, donc la discussion va s'arrêter rapidement. Je pense avoir fait des efforts pour avoir apporté des arguments légitimes que tu repousses systématiquement parce que tu n'as pas envie de changer de point de vue.

                              Tu n'apportes aucun argument juridique, tu essais de réfléchir dessus sans connaitre les concepts juridiques utilisés.

                              un travail dérivé se base sur l'inclusion: "includes major copyright-protected elements of an original, previously created first work". Or, dans la liaison dynamique, rien n'est inclus, à part les headers, qui pésentent l'API, et que les défenseurs du LL ont toujours jusqu'ici prétendu qu'elle n'était pas soumise à copyright.

                              Tu n'as retenu que la seule phrase qui confirmait ta vision biaisée. Il faut comprendre "includes" de façon bien plus large. D'ailleurs, la loi françaises parle plus "d’œuvres composites" qui est encore plus parlant.

                              Bah pourtant ça change tout, parce que c'est bien la distribution des morceaux qui va compter.

                              Non justement, cela ne change rien au fait que le logiciel fermé ne sert à rien sans le morceau GPL. C'est juste une tentative de noyer le poisson.

                              Si tu récupères plusieurs parties légalement en respectant les droits respectifs des différents ayant-droit, je ne vois pas quelle licence tu violes.

                              De base, le code fermé qui ne fonctionne qu'avec un code GPL n'est pas légal de base. Même sans la lib, il n'est pas légal, distribution ou pas du morceau GPL.

                              Par exemple, Lawrence Rosen, de l'OSI, a toujours prétendu que cette interprétation était abusive et que la liaison ne créait pas de travail dérivé

                              Ce n'est pas ce qui est écrit dans l'article que tu pointes :
                              "4) In most cases we shouldn't care how the linkage between separate programs was technically done, unless that fact helps determine whether the creators of the programs designed them with some apparent common understanding of what a derivative work would look like. We should consider subtle market-based factors as indicators of intent, such as whether the resulting program is being sold as an “enhanced” version of the original, or whether the original was designed and advertised to be improvable “like a library”."

                              "La première sécurité est la liberté"

                              • [^] # Re: Contacter les auteurs de Geogebra?

                                Posté par  . Évalué à 3.

                                Même sans la lib, il n'est pas légal, distribution ou pas du morceau GPL.

                                Encore une fois, interprétation purement GNU/FSF qui nie le problème du travail dérivé pour l'utilisation d'une bibliothèque.

                                whether the original was designed and advertised to be improvable “like a library”

                                Bah justement, ce qu'il veut dire, c'est que si tu as fourni ton truc comme étant une bibliothèque, alors quelqu'un peut construire dessus sans que tu n'aies rien à dire, ce n'est pas du travail dérivé.

                                L'interprétation de l'OSI, c'est que la liaison (qu'elle soit dynamique ou statique) ne génère pas de travail dérivé. Du coup, la présence d'une liaison et sa nature n'a pas de raison d'influencer sur le fait que le travail est dérivé ou non : le travail est dérivé si tu présentes ton travail comme l'amélioration d'un truc existant, par exemple.

                              • [^] # Re: Contacter les auteurs de Geogebra?

                                Posté par  . Évalué à 5. Dernière modification le 02 mai 2018 à 14:19.

                                Quelques liens supplémentaires, pour enrichir la réflexion :

                                Il semble que la position officielle de la commisson européenne est que l'interprétation de la FSF est au mieux douteuse, au pire invalide. C'est une lecture très utile :
                                * https://joinup.ec.europa.eu/collection/eupl/eupl-compatible-open-source-licences#section-3
                                * https://joinup.ec.europa.eu/news/why-viral-licensing-ghost

                                En fait, pour ne pas s'étendre éternellement et laisse au lecteur de notre «débat» un petit résumé, on peut se mettre d'accord sur les choses suivantes :
                                * Les rédacteurs de la GPL avaient très probablement l'intention de considérer que l'interaction d'un programme avec un logiciel sous GPL imposait à ce programme de se conformer à la GPL.
                                * Rien n'est explicite dans la GPL, et ce lien ne peut exister que si le programme est considéré comme un travail dérivé du logiciel sous GPL.
                                * Cette interprétation est soutenue par le projet GNU et la FSF, comme en témoignent la FAQ du projet GNU et l'existence de la LGPL, qui lève justement cette restriction pour les bibliothèques. Il y a toutes les chances qu'il s'agisse également de l'interprétation de l'auteur d'un logiciel sous GPL, encore plus probable s'il s'agit d'une bibliothèque. Cependant, la rédaction de la GPLv3 prouve que les auteurs de la licence ne sont pas aussi sûrs d'eux, puisque la GPLv3 admet que dans un "aggregate", chaque élément garde sa licence.
                                * Cette interprétation est toutefois contestée ouvertement par des gens influents (comme Linus Torvalds) et compétents (comme les avocats de l'OSI ou de la commission Européenne), avec tout un tas de degrés divers sur les détails (importance de la liaison dynamique/statique ou non, importance de la distribution conjointe ou non, etc). D'après le document cité par exemple, en Europe, l'interopérabilité prévaut sur le droit d'auteur pour les logiciels, et l'interopérabilité entre composants logiciels ne peut être interdite par une clause de la licence.
                                * Ces interprétations n'ont apparemment jamais été testées directement devant un tribunal, et elles restent donc des interprétations. Autrement dit, mettre sous une autre licence un logiciel qui se lie à une bibliothèque GPL est dangereux (parce que l'auteur de la bibliothèque pourrait suivre l'interprétation de la FSF et considérer qu'il s'agit d'une contrefaçon), mais inversement, en tant qu'auteur d'une bibliothèque sous GPL, il ne faut pas surestimer ses chances de faire valoir ses droits, car beaucoup de gens compétents considèrent l'interprétation de la FSF comme abusive.

                                Merci pour cette discussion, qui m'a permis de creuser le sujet, et de sortir de l'interprétation "GNU/FSF" que j'imaginais naïvement comme universelle. Il semble en effet que l'idée qu'une simple laison, voire une inclusion dans un même binaire, ne peut raisonnablement pas être considéré comme un travail dérivé, et que le ton péremtoire de la FAQ de GNU ne reflète pas la diversité des opinions des spécialistes sur le sujet. J'espère avoir pu convaincre nos lecteurs au moins que des gens très sérieux pensent que la GPL ne protège pas de ce cas spécifique (interfaçage entre composants logiciels). Je ne souhaite pas continuer ce «débat», puisque j'ai simplement l'impression que tu ne souhaites pas considérer la possibilité que tu te puisses te tromper…

                                • [^] # Re: Contacter les auteurs de Geogebra?

                                  Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

                                  • Les rédacteurs de la GPL avaient très probablement l'intention de considérer que l'interaction d'un programme avec un logiciel sous GPL imposait à ce programme de se conformer à la GPL.

                                  Pas l'interaction : la dépendance. C'est même fait exprès pour pouvoir faire des lib compatible GPL pour commencer.

                                  Cependant, la rédaction de la GPLv3 prouve que les auteurs de la licence ne sont pas aussi sûrs d'eux, puisque la GPLv3 admet que dans un "aggregate", chaque élément garde sa licence.

                                  Rien à voir. L'aggregate, c'est le bundle, le CDROM. Le but est de pouvoir mettre à jour ses logiciels GPL v3 par l'utilisateur pour ne pas être coincé (tivoïsation).

                                  Il semble en effet que l'idée qu'une simple laison, voire une inclusion dans un même binaire, ne peut raisonnablement pas être considéré comme un travail dérivé, et que le ton péremtoire de la FAQ de GNU ne reflète pas la diversité des opinions des spécialistes sur le sujet. J'espère avoir pu convaincre nos lecteurs au moins que des gens très sérieux pensent que la GPL ne protège pas de ce cas spécifique (interfaçage entre composants logiciels). Je ne souhaite pas continuer ce «débat», puisque j'ai simplement l'impression que tu ne souhaites pas considérer la possibilité que tu te puisses te tromper…

                                  Depuis le début, je dis que le link n'a aucune importance, j'ai même repris le bout de ton article qui le dit. Ils disent la même chose que la FSF : peut importe comment le code est inclus. La différence d'interprétation est sur le fait de reprendre sans y toucher le code GPL pour savoir si cela créait un produit dérivé ou non. Même les opposants à la FSF disent que cela dépend des cas.

                                  Ton 2ième article propose une autre piste : les obligations d'interopérabilités. C'est intéressant, mais ils oublient que la mise en oeuvre de ces lois sont très contraintes.

                                  Depuis le début, j'explique la vision de la GPL par leurs auteurs, et l'articulation de la GPL avec les lois sur le droit d'auteur.

                                  "La première sécurité est la liberté"

      • [^] # Re: Contacter les auteurs de Geogebra?

        Posté par  . Évalué à 8.

        Mais je crois que la justice n'a pas aimé ça du tout, et il y a une condamnation disant qu'une seule licence s'appliquait.

        Là il va falloir en dire plus, parce que balancé comme ça sans lien c’est bien mystérieux son histoire. Je doute de ton interprétation mais c’est tellement vague qu’on sait même pas précisément ce que la justice « a pas aimé ». Est-ce vraiment la double licence en soi ou un vice dans la manière dont le distributeur a distribué?

        • [^] # Re: Contacter les auteurs de Geogebra?

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

          Je n'ai plus le cas en tête. En gros, c'est une boite qui voulait diffuser son moteur de jeu en licence libre, et ses art work en propriétaire. Mais il y avait été en justice, je ne sais plus pourquoi, et celle-ci avait contesté le principe de licence multiple pour une œuvre composite.

          "La première sécurité est la liberté"

    • [^] # Re: Contacter les auteurs de Geogebra?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10. Dernière modification le 30 avril 2018 à 15:19.

      Vaut mieux contacter l'auteur de SimulaMaths, c'est le plus simple non ? Parce que là vous montez sur vos grands chevaux sur la base d'articles de journalistes, lesquels sont toujours prêt à s'enthousiasmer et jamais avares de superlatifs — et pas de raison que les journalistes étranger comprennent mieux le logiciel libre que les journalistes français. Or ni la page Linkedin, ni la page Facebook de Michel Seck ne mentionnent SimulaMath. J'en déduis que ce "tapage" et ce détournement ne viennent probablement pas de lui.

      "La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay

  • # Adresse universitaire

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    En tant que doctorant à l’Université Cheick Anta Diop (UCAD), Michel Seck a une adresse e-mail universitaire en @ucad.edu.sn, comme on peut le voir sur un de ses papiers.

    Il est sur ResearchGate, aussi.

  • # Fournir le code sur demande

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    La licence GPL ne demande pas à ce que le développeur fournisse le code en libre accès à tout le monde, mais que si l'utilisateur le demande, il doit lui fournir par le moyen approprié de son choix. Par exemple, le développeur peut fournir les sources par envoi sur CDROM, en faisant payer au demandeur les frais de livraison et le support.

    Ce n'est pas vraiment comme ça qu'on va créer une communauté autour du logiciel, mais c'est conforme à la licence.

    Un LUG en Lorraine : https://enunclic-cappel.fr

  • # réponse

    Posté par  . Évalué à 4.

    Nous avons partagés que la version distribuable pour Windows. L'équipe SimulaMath compte publier une nouvelle version du logiciel dans quelques semaines ou mois sur le site du projet qui est en cours de développement. Et probablement les versions Mac , Linux et Windows seront disponibles sur le site.
    Le logiciel n'est pas pour l'instant Open source.

    Cordialement,

    Michel Seck

    • [^] # Re: réponse

      Posté par  . Évalué à 3.

      Merci, cela semblerait donc indiquer que SimulaMaths ne respecte pas la licence libre du logiciel GeoGebra dont il n'est qu'une extension (sans tenir compte des étrangetés des licence soulevées concernant ce dernier).

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