Journal INA, pas en libre accès

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27
fév.
2005
Bonjour, suite à ma visite sur le site de l'INA (Institut National de l'Audiovisuel qui bénéficie de financements publics : http://www.ina.fr/entreprise/index.fr.html(...)), en voulant regarder qques vidéos en libre accès (http://www.ina.fr/visite/mediatheque/index.fr.html(...)), quelle ne fut pas ma surprise de voir des formats propriétaires uniquement.
J'écris donc au webmaster (adresse au bas de la page dans le lien contact) :
mon adresse + mon email

Bonjour,
je suis allé sur votre site afin de visualiser quelques vidéos en libre accès (http://www.ina.fr/visite/mediatheque/index.fr.html(...)). Or, quelle ne fut pas ma surprise de constater que les vidéos sont toutes dans des formats propriétaires (quicktime, realvideo ou wmv pour le dernier - enfin je l'ai supposé avec l'icône).
Il est très gênant pour l'ina d'utiliser ces formats. Je vous rappelle que l'une de vos missions (http://www.ina.fr/entreprise/index.fr.html(...))
est de renforcer l’accessibilité aux images et aux sons dans l’environnement Internet.
Or, cette accessibilité est fortement remise en question avec l'utilisation de formats propriétaires difficilement accessibles sous Linux par exemple. Pourtant, en utilisant un format de conteneur de type AVI (le conteneur Matroska étant toujours en phase de test, je ne le cite que pour information : http://www.matroska.org/(...)) et des codecs libres (ogg, ogm, xvid etc.) cette accessibilité serait mieux garantie.

Dans l'attente de votre réponse, je vous prie d'agréer, Monsieur, mes salutations numériques distinguées."


Votre avis ?
  • # correction

    Posté par  . Évalué à 9.

    un format de conteneur de type AVI (le conteneur Matroska étant toujours en phase de test, je ne le cite que pour information : http://www.matroska.org/(...(...))) et des codecs libres (ogg, ogm, xvid etc.) cette accessibilité serait mieux garantie.

    ogg et ogm sont des conteneurs. ogm n'est qu'un hack non reconnu par xiph pour pouvoir transcoder des avi dans des ogg (http://www.xiph.org/container/ogm.html(...)).

    Pour xvid c'est libre, mais ca viole des brevets MPEG et je ne suis pas sur que des companies soient pres a l'adopter. Mais l'utilisation d'un autre codec ISO MPEG n'est pas de refus...
    • [^] # Re: correction

      Posté par  . Évalué à 3.

      Il faudrait pas non plus oublier de faire en sorte que tout le monde puisse lire ça. Donc pas prendre un truc trop exotique que seuls les geeks ayant un VideoLAN ou MPC pourrait lire. Enfin, j'exagère un peu, mais il convient tout de même de garder un format qu'à peu près n'importe machine sous Windows ou Mac puisse lire. Qu'il y ait des formats genre ogg et mkv est bien sûr indispensable pour nous autres Linuxiens et éventuellement pour une meilleure pérénité.
      • [^] # Re: correction

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

        Ogg et Ogm sont lisibles sous windows, et de toutes façons, les utilisateurs peuvent bien installer un logiciel supplémentaire (beaucoup d'utilisateurs de windows ont bien installé les codec divx, un de plus, un de moins) . Au contraire, les formats proprio sont difficilement lisibles sur d'autres systémes que windows ou MacOS, même en installant d'autres logiciels.

        De toute façon, à l'apparition du mp3, personne n'avait de lecteur supportant ce format d'installé, ce qui n'a pas empéché celui-ci de devenir majoritaire.
    • [^] # Re: correction

      Posté par  . Évalué à 5.

      C'est en effet tout à fait dommageable de voir encore une fois des confusions entre conteneurs et codecs.
      Il faudra m'expliquer l'intérêt de mettre en avant l'AVI. Le wmv ça suffit pas ? des supporters du libre vont-ils militer activement pour que tous les formats pondus par Microsoft depuis 15 ans soient supportés ?
      Outre OGM et Matroska, on peut rappeler que la norme MPEG4 définit un conteneur de plein droit, adapté de celui de Quicktime et qui n'est pas la propriété exclusive d'un seul industriel.
      Mais sourtout, le format des conteneurs est un faux problème. C'est toujours le codec qui est le point d'achoppement pour la lecture sur les plateformes actuellement mal supportées. Le codec est très souvent du soft propriétaire closed source, disponible sous des licenses end-user pas forcément très sympathiques et compilé uniquement pour une ou deux architectures. Le format de conteneur, même "propriétaire" est en général documenté et utilisable en dehors de l'implémentation de référence. D'ailleurs Apple et Real filent même des sources pour l'utilisation des leurs formats de fichiers, à travers les projets Darwin Streaming Server et Helix.
  • # Pire encore (vous allez rire)

    Posté par  . Évalué à 10.

    Oui, je voulais en faire (peut-être) un journal, mais puisqu'on parle de l'INA ici...

    Voulant revoir un documentaire diffusé il y a quelques mois sur Arte, j'ai cru m'étouffer en découvrant que le français lambda ne peut pas accéder aux archives du dépot légal gérées par l'INA, administration de service public.

    Seuls les professionnels et les étudiants et chercheurs en audio-visuel motivés (il faut comprendre: justifiant d'un travail de recherche correspondant à leur demande, montrant leurs dents, leur pedigree, etc) peuvent (peut-être, selon le bon vouloir de l'INA) consulter ou obtenir des copies des archives, tout ça étant bien sûr payant.

    Autrement dit: pour qu'Arthur nous resserve ses best-of de merde, composés uniquement d'extraits d'archive en provenance directe de l'INA, aucun problème. Mais si un citoyen français lambda veut revoir un documentaire diffusé sur une chaîne du service public, archivé par un service public au titre du dépot légal, pour demander une copie privée le plus légalement du monde, il peut toujours aller se faire foutre.

    Vous pouvez pas savoir à quel point ça me débecte. Je suis attaché aux valeurs de partage et de démocratie ainsi qu'aux administrations de mon pays ; ça me donne d'autant plus l'envie irrépressible d'emprunter ses instruments de torture au coyote des Looney Tunes pour rappeler à nos amis fonctionnaires, en leur arrachant les yeux si nécessaire, leur devoir de promotion et d'accès à la culture.

    En vous remerciant, bronsoir.
    • [^] # Re: Pire encore (vous allez rire)

      Posté par  . Évalué à 3.

      100% d'accord. C'est honteux qu'une partie au moins des archives, celle qui n'a pas d'intérêt commercial ou ce qui fait partie du patrimoine culturel français par exemple, ne soit pas à la disposition de tous!
    • [^] # Re: Pire encore (vous allez rire)

      Posté par  . Évalué à 3.

      Seuls les professionnels et les étudiants et chercheurs en audio-visuel motivés (il faut comprendre: justifiant d'un travail de recherche correspondant à leur demande, montrant leurs dents, leur pedigree, etc) peuvent (peut-être, selon le bon vouloir de l'INA) consulter ou obtenir des copies des archives, tout ça étant bien sûr payant.

      As-tu la moindre idée du coût de ce service publique ?

      Imagine le volume de données qui arrivent tous les jours : les télés et radios diffuse 24h/24. Il y bien des rediffusions de films et séries pour la télé à ne pas archiver, mais ça fait un sacré volume qu'il faut classer et archiver tous les jours.

      Maintenant imagine le cumul de ces données sur 50 ans, si ce n'est pas plus. Il faut de sacré locaux pour stocker ça, surtout qu'il faut un environnement stable (température et humidité) pour le stockage, sécurisé (vole, incendie, innondation).

      Certains des supports se dégradent et doivent être restaurés : pour les vieux films, c'est de la retouche image par image (après numérisation), parfois un montage entre plusieurs sources, pour garder ce qui est dans le meilleur état.

      Et enfin, quand l'une de ces personnes (chercheurs, étudiants, Arthur) souhaite quelque chose, il faut retrouver le documents souhaité parmi des millions !

      Financièrement parlant, les impôts plus les frais pour accèder à ces documents ne sont donc pas de trop.

      Alors, pourquoi pas laisser n'importe qui consulter ces archives gratuitement quand il le veut, mais quand je vois le mal qu'on ceux qui hébergent tant bien que mal des sites web comme linuxfr ...
      • [^] # Re: Pire encore (vous allez rire)

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

        il n'a jamais été dit de laisser l'acces gratuitement ... même si ça a été sous-entendu ... non, le premier problème c'est que toi ou moi ne pouvons pas y avoir acces même si nous sommes pret à payer ... parce que nous ne sommes pas des professionnels, des chercheurs ou des étudiants ayant passé le système de censure ( dans le sens qu'il faut justifier sa demande).
      • [^] # Précisions

        Posté par  . Évalué à 9.

        As-tu la moindre idée du coût de ce service publique ?

        Maintenant oui, après recherches dans les archives du Monde.

        - Budget 2004 : 69,3 millions d'euros

        - Son budget est constitué, à 62 %, par sa quote-part sur la redevance audiovisuelle (2,78 %), le reste venant de ses recettes propres (cessions de droits, formations, etc.). [1]. Le contribuable y va donc de ses sous, à hauteur de 62 %.

        - Ses dirigeants sont grassement payés, mais que voulez-vous, c'est une "tradition" dans l'audiovisuel (Le montant des plus grosses rémunérations de l'INA s'élève à 5,6 millions de francs[2]).

        - La Cour des Comptes en a d'ailleurs sanctionné la gestion peu rigoureuse, s'étonnant que ses dépenses de fonctionnement, notamment le personnel, n'étaient pas rigoureusement gérées [3].
        Mais ça aussi, c'est manifestement une tradition, d'enterrer bien profond les rapports de la Cour des Comptes.

        - Au passage, pour la durée de son étude (Le contrôle de la Cour des comptes a porté sur les exercices 1991 à 1998), elle souligne l'appel croissant au financement par la redevance qui a triplé entre 1990 et 1998.

        Imagine [blabla, beaucoup d'archives, les pauvres]. Maintenant imagine le cumul de ces données sur 50 ans, si ce n'est pas plus

        - L'INA ne gère les archives du dépot légal que depuis 1995 [3]
        - C'est sûrement plus volumineux que ma boîte de cd, mais c'est leur boulot, non ? Chacun de ses directeurs s'est targué d'avoir surmonté le problème, ça doit pas être insurmontable non plus (surtout avec 70 millions d'euros par an, faut quand même pas déconner)

        Certains des supports se dégradent et doivent être restaurés

        En l'occurence, mon documentaire d'Arte d'il y a quelques mois était déjà numérisé à peine diffusé, je vois pas trop le rapport avec la choucroute (pourtant j'habite Strasbourg)

        Et enfin, quand l'une de ces personnes [...] souhaite quelque chose, il faut retrouver le documents souhaité parmi des millions !

        Ah oui mon bon monsieur, tout le monde en est là, pour parcourir l'index d'une base de données, il faut une équipe d'emplois-jeunes pour regarder à la loupe des millions de 1 et de 0... une vraie sinécure

        Alors, pourquoi pas laisser n'importe qui consulter ces archives gratuitement quand il le veut

        Mais je te parle pas d'un accès gratuit, malheureux ! Si je devais banquer 15 ou 20 euros pour la copie de mon documentaire sur cassette, ok (je suis même prêt à oublier les 63% que j'ai déjà déboursé sous forme de redevance). Mais ça n'est même pas possible pour le particulier, parbleu !

        Tout ça d'ailleurs, était visiblemet déjà en filigranne dans la guéguerre de 1990 entre la Bibliothèque Nationale de France (qui dépend du ministère de la Culture) et l'INA [4]. A l'époque, les deux se disputaient déjà le stockage des archives audiovisuelles, et la BNF dénonçait déjà la vocation " commerciale " de l'INA, au détriment de l'accès à la culture. On voit qui a eu le dessus.

        Artistes & intellectuels ont déjà signé une pétition en 1999 [5]. Craignant une « dérive commerciale », ils ont décidé de créer une association d'usagers. « Démembrée, son directeur "remercié", l'Inathèque est fondue dans une activité purement gestionnaire et subordonnée à une logique d'archives, devenues simples marchandises »

        Ah oui, j'oubliais. L'INA a signé avec l'Etat un « contrat d'objectifs et de moyens ». Ainsi, le contrat d'objectifs prévoit d'investir 250 millions de francs sur quatre ans pour la mise en ligne des archives. [6]
        Cinq ans plus tard (et donc 250 MF plus tard), je vous laisse découvrir le résultat: http://www.ina.fr/visite/particuliers/index.fr.html(...)

        Ouaiiiiis. Merci l'INA. Bravo, 2h d'archives en flash à tout casser, ça sent pas l'argent public dilapidé.

        [1] Le Monde du 04.04.03
        [2] Le Monde du 14.04.00
        [3] Le Monde du 25.01.01
        [4] Le Monde du 15.07.90
        [5] Le Monde du 27.02.99
        [6] Le Monde du 29.04.00
      • [^] # quantité de boulot et coût ?

        Posté par  . Évalué à 4.

        Pourtant ca ne ressemblerait pas un peu a ce qu'a fait la BBC l'année passée ?
  • # Deuxième couche...

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

    Bon je vais en rajouter encore un peu. L'INA est juste à coté de chez moi. Il y a quelques jours, nous étions donc prêt à faire un peu de marche pour aller récupérer une copie d'un feuilleton des années 60 dans lequel mon beau frère avait joué. Que nenni, après une longue discution téléphonique avec le secrétariat, il n'a même pas pu obtenir de rdv pour exposer sa demande.
    Alors comme Louis Lumière n'est pas très loin non plus, je vais aller faire le planton à la sortie pour voir si un étudiant accepterait de faire la démarche pour nous sans garantie aucune du traitement que l'INA voudra bien accorder à la demande.
    La-men-table! :-(

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