Journal Piratage et logiciel libre

Posté par  (site web personnel) .
9
23
oct.
2010
Chers journaux,

En ce moment sur Linuxfr, de nombreux sujets évoquent le piratage. Ainsi, il n'est quasiment plus un seul sujet qui ne parle d'HADOPI, de copyright, de respect des licences. Si j'en crois l'article sur Thierry Lhermite [https://linuxfr.org/~RedFox/30344.html], celui sur l'éloge du vol [https://linuxfr.org/~julo4lfr/30353.html], celui sur Oxmo Pucino [https://linuxfr.org/~marciUn/30294.html] ou encore celui sur la revue du P2P [https://linuxfr.org/~SamWang/30315.html], le débat sur le piratage est relativement bien chargé en ce moment.

Pour continuer à nourrir ce débat malgré les vacances qui se profilent, je vous propose une petite traduction d'un article de notre ami Benjamin Mako Hill [http://mako.cc]. Vous pouvez le lire en anglais ici: [http://mako.cc/copyrighteous/20101011-00]. L'article original étant en CC-BY-SA, cette traduction le sera également !
Bien entendu, elle est perfectible et j'espère ne pas avoir fait trop de contresens ! Pour des raisons de lisibilité, je n'ai pas mis tous les liens présents dans l'article.

Voici la traduction:

Piratage et logiciel libre:

Dans "Pourquoi le logiciel ne devrait pas avoir de propriétaires [http://www.gnu.org/philosophy/free-sw.html]", Richard Stallman explique que lorsqu'un ami vous demande un bout de logiciel et que sa licence vous empêche de le partager, vous devrez alors choisir entre violer la licence ou être un mauvais ami. Stallman suggère que les utilisateurs choisiront le moindre mal en violant la licence. Il fait remarquer qu'il est injuste de demander à un utilisateur de faire un tel choix.

Ces dernières années, les partis pirates ont émergé un peu partout dans le monde moderne. Bien entendu, le piratage reste le principal moyen de distribution de contenus à travers le reste du monde. Les activistes de l'accès à l'information se sont fédérés et organisés sous la bannière "pirate", représentants du choix de partager avec des amis sans respecter les termes des licences.

Les mouvements du logiciel libre (FLOSS) et de la culture libre semblent avoir des réactions variées et confuses à propos de tout cela. D'un côté, les promoteurs les plus influents de nombreux partis pirates sont des fidèles du logiciel et de la culture libre et plusieurs partis pirates font de l'activisme autour du logiciel libre un élément de leur discours politique. Le rejet des brevets logiciels et des DRM de la part des partis pirates est porteur dans les communautés du libre. D'un autre côté, les leaders du mouvement du logiciel libre, y compris Stallman, nous mettent en garde à propos des stratégies "pirates" anti-copyright [http://www.gnu.org/philosophy/pirate-party.html]. Les leaders de la culture libre, tels que Lawrence Lessig, ont constamment et fortement dénoncé le piratage, allant même jusqu'à considérer que toute annonce d'association avec le piratage était un affront. Ils ont systématiquement mis de la distance entre leurs travaux et le piratage.

Les mouvements du logiciel libre et de la culture libre devraient-ils considérer les pirates comme des compagnons de combat ou devraient-ils les condamner ? Devons-nous choisir d'être pour ou contre les pirates ? Nos communautés semblent ne pas encore avoir trouvé de consensus clair et argumenté sur ce sujet.

Intuitivement, je pense que si vous prenez une position de principe [http://www.advogato.org/article/1012.html] en faveur de la liberté de l'information et que vous faîtes la distinction entre les principes et la stratégie, il est possible de trouver une réponse nuancée et plus consensuelle. A la lumière du principe que les utilisateurs devraient pouvoir échanger de l'information, nous pouvons conclure qu'il n'y a rien d'éthiquement négatif à pirater. Les licences ont le pouvoir de la loi mais elles sont protégées par d'injustes règlements sur la "propriété intellectuelle". Ceci-dit, les principes ne sont pas les seules raisons de faire des choses pour les activistes. De nombreuses manipulations politiques sont de mauvaises idées non parce qu'elles sont fausses mais parce qu'elles ne fonctionnent pas et qu'elles ont des effets négatifs. La stratégie a également de l'influence. Même s'il n'y a peut-être rien d'éthiquement mauvais à propos du piratage du point de vue du logiciel libre ou de la culture libre, il reste peut-être quand même une mauvaise idée. Il existe au moins trois raisons essentielles qui peuvent motiver le logiciel libre et la culture libre à ne pas encourager ou participer aux mouvement et à la politique pro-pirates.

D'abord, un non-respect systématique du copyright sape tout respect pour l'ensemble des licences, lesquelles ont été d'un bénéfice essentiel pour le logiciel libre et un important facteur de succès de la culture libre. Les licences Copyleft telles que la GPL ou la CC-BY-SA ont du pouvoir uniquement parce que le copyright en a également. Comme Stallman l'a suggéré, les actions anti-copyright sont anti-copyleft. Mais ça n'est pas un argument contre les tentatives de limitation du copyright. En fait, je pense que nous devons limiter et réduire le copyright. Mais nous devons procéder avec précaution. Dans le climat actuel sur le copyright, je pense que le copyleft offre un net avantage. Pourquoi les autres devraient respecter nos licences si nous ne respectons pas les leurs ? Sur le long terme, nous devons peser le pour et le contre entre promouvoir la violation systématique des licences propriétaires et l'adhésion au logiciel libre et la la culture libre.

Ensuite, le piratage est fondamentalement réactionnaire. Une partie de sa résonance en tant que symbole politique vient du fait que le piratage représente un moyen de défense pour les consommateurs de contenus contre plusieurs compagnies qui les ont attaqués -- avec des poursuites judiciaires, avec les systèmes de DRM et aussi leur propagande démoniaque -- pour partager de la manière dont la plupart des consommateurs pensent qu'il est naturel et socialement positif. Mais le piratage se focalise davantage sur la réaction plutôt que sur l'importance fondamentale du partage. En résultat, la majorité des pirates n'encouragent pas , voire ne sont pas même familiers avec, l'approche de principe de l'accès à l'information. Ainsi, de nombreux activistes pirates qui critiquent les DRM sur les DVDs utiliseront aussi bien NetFlix pour streamer des films sous DRM pour 5$ par mois que le téléchargement libre. Les meilleurs appels au ralliement ne se traduisent pas forcément dans les mouvements les plus robustes.

Enfin, à travers cette focalisation sur la réaction, le discours sur le piratage évite de s'engager sur les questions difficiles à propos de ce qui remplacera le système actuel de copyright. Une position de principe suggère qu'il est de notre prérogative éthique de créer des modèles alternatifs. Le mouvement du logiciel libre a rencontré le succès car il a créé une telle prérogative et, avec le temps, a fourni des exemples fonctionnels d'alternatives. L'approche de principe du logiciel libre n'impose pas de fournir de nouveaux systèmes immédiatement fonctionnels mais il fait du développement d'une approche créatrice et durable une priorité. Attaquer le système sans même mentionner des modes alternatifs de production est non durable (unsustainable). Le logiciel libre et la culture libre appellent à une révolution. Le piratage appelle seulement à une révolte.

Après ces trois arguments, le piratage peut être perçu comme stratégiquement imprudent, sans être pour autant sans aucune éthique. En prenant cette position de principe, nous pouvons construire et aller plus loin que le commentaire de RMS. Selon les termes du logiciel libre et de la culture libre, on peut dire que le piratage n'est pas éthiquement mauvais mais qu'il est un moyen déviant d'essayer de promouvoir le partage. Sans être hypocrites, nous pouvons dire: "Je ne pense pas que le piratage soit sans éthique. Mais je ne l'encourage pas."


Mon avis sur la question rejoint celui de l'auteur, c'est pourquoi j'ai souhaité vous faire profiter de son approche.

Les partis pirates et le piratage ont sans doute une certaine utilité dans le sens où certains de leurs activistes mettent en lumière des problèmes de société et de conflits entre des groupes puissants et des citoyens désemparés à la fois par la technique et la machine juridique. Toutefois, sur le sujet précis du logiciel libre, très clairement, encourager le piratage revient à se couper l'herbe sous le pied.

À un autre niveau, pour tous les libristes que nous sommes, habitués à utiliser, à développer et à distribuer des logiciels libres, le piratage des oeuvres culturelles n'est pas non plus à souhaiter. Mettons plus nos efforts dans la construction d'une culture libre qui, à l'inverse de son homologue traditionnelle et commerciale, a besoin de contenus et de forces vives... En ce sens, dessiner des images libres, écrire des chansons libres, réaliser des courts métrages libres est du même acabit que le fait de coder du logiciel libre.
  • # Le piratage

    Posté par  . Évalué à 10.

    Ce qui est bien, c'est que la novlangue a gagnée avec la généralisation de
    l'usage invalide du terme « piratage » pour la contrefaçon d'œuvres.
    • [^] # Re: Le piratage

      Posté par  . Évalué à 4.

      Ils auraient pu trouver un nom plus repoussant, je trouve ça mignon des bandits qui partent à l'aventure sur un bateau. En plus, les pirates aiment la liberté : https://secure.wikimedia.org/wikipedia/en/wiki/Libertatia

      DLFP >> PCInpact > Numerama >> LinuxFr.org

      • [^] # Re: Le piratage

        Posté par  . Évalué à 4.

        et boivent du grog !
      • [^] # Re: Le piratage

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        Cela dit, même dans le cas du bateau, le terme employé devrait être « piraterie » et pas le néologisme « piratage ».
    • [^] # Re: Le piratage

      Posté par  . Évalué à 3.

      Ça doit faire entre 20 et 30 ans qu'on emploie le mot, faut passer à autre chose à un moment.
      • [^] # Re: Le piratage

        Posté par  . Évalué à 4.

        euh....

        Dans le nouveau sens "Hadopi" du terme (piratage=contrefaçon) je ne crois pas (avis perso)....

        Avant pirater c'était s'introduire dans un système informatique...

        PS : je ne porte pas de jugement de valeur si c'est le bon mot ou pas!
        • [^] # Re: Le piratage

          Posté par  . Évalué à 9.

          pas vraiment, on parlair de radios pirates et de cassettes pirates bien avant : http://www.alterdigue.com/2009/05/13/de-la-cassette-audio-a-(...) 1980 d'après ce lien.
          • [^] # Re: Le piratage

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

            Encore bien avant, la taxe appliquée sur les cassettes remonte aux années 70.

            Avant les considérations "philosophiques" sur la contrefaçon et le respect des llicences, faut peut être rappeler la situation en France ?
            -> prix cinéma
            -> prix cd, dvd
            -> prix télévision (redevance dans le même lot que les abonnements)
            -> prix location physique
            -> prix location virtuelle

            comme tout ça ne suffit pas, on instaure des taxes sur les objets permettant de rémunérer les ayants droits de la "culture"

            -> taxe sur les cassettes
            -> taxe sur les vidéo-cassettes
            -> taxe sur les fai
            -> taxe sur les cd
            -> taxe sur les dvd
            -> taxe sur les clefs usb
            -> taxe sur les tuner TV
            -> taxe sur les ordinateurs
            -> taxe sur les disques durs
            -> taxe les lecteurs de salons (dvd, boitiers divers)
            -> taxe tva augmentée de 5.5 à 19.6% sur les accès internet

            Une partie de tout ça va aux sociétés gestionnaires des droits d'auteurs. SIC.

            En échange de tout ce pognon que le citoyen donne, qu'a ce dernier ?
            -> DRM
            -> Intéropérabilité massacrée, même sur le service public (pluzz.fr)
            -> Flicage par des sociétés privées aux intérêts très douteux
            -> Hadopi, service d'état au bénéfice d'intérêts privés
            -> Restriction des accès, QoS imposée parfois, DNS menteurs
            -> Manipulation mentale (médias classiques, communication de hadopi)
            -> Destruction programmée des réseaux de productions indépendants (plus de possibilités pour eux sauf le gratuit)
            -> Destruction programmée de la neutralité du réseau informatique mondial pour l'accès Français
            -> Utilisation massive programmée du chiffrement, rendant difficile des taches plus importantes que surveiller le dernier film de disney ...

            Bon voilà, j'en ai certainement oublié.
            Mais quant on fait ce bilan, on se dit qu'on serait bien cons de continuer à avoir un quelconque respect pour ces gens là... et leur production...
            • [^] # Re: Le piratage

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

              Ha zut j'ai oublié le gros morceau :

              -> destruction de l'exception culturelle française
              • [^] # Re: Le piratage

                Posté par  . Évalué à 6.

                elle existait encore ? parce que entre Taxi 12 et Les Bronzés 7, j'ai comme des doutes.
            • [^] # Re: Le piratage

              Posté par  . Évalué à 2.

              C'est d'ailleurs triste que certaines taxes soient payées docilement alors qu'il est facile d'y échapper.

              La taxe sur les disques durs est uniquement sur les disques externes, si on achète le boîtier et le disque séparément, il n'y en a pas. Pour les clés USB, passé une certaine capacité ça vaut le coup d'acheter à l'étranger, pareil pour les CD et DVD (il faut juste faire une grosse commande pour amortir les frais de port).

              Pour la télé, sauf si on regarde vraiment la télé hertzienne, il vaut mieux acheter un écran d'ordinateur. Pour le lecteur de salon, autant utiliser un PC pas cher avec MythTV ou du genre.


              Pour les DRM, on est dans une situation dingue où je ne peux tout simplement pas lire de formats HD légalement (pas de HDCP pour ma carte graphique et écran, pas de support Linux pour les DRM). Je pourrais me contenter de DVD, qui eux marchent, mais ça reste illégal sous Linux, et quand même vraiment inférieur à ce que je peux pirater niveau qualité. J'ai fini par revendre mes DVD !

              DLFP >> PCInpact > Numerama >> LinuxFr.org

              • [^] # Re: Le piratage

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

                >>> La taxe sur les disques durs est uniquement sur les disques externes, si on achète le boîtier et le disque séparément, il n'y en a pas.

                Et quand on veut un 2.5 pouces on fait comment ? A ma connaissance la dissociation boitier-disque n'existe que sur les 3.5 pouces.
              • [^] # Re: Le piratage

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

                Je pourrais me contenter de DVD, qui eux marchent, mais ça reste illégal sous Linux, et quand même vraiment inférieur à ce que je peux pirater niveau qualité.

                Alors soit tu achètes des DVD de qualité inférieure et tu télécharges que des rips de DVD Blueray à peine compressés, soit… bah en fait pas d'alternative.
                À part quelques mkv particulièrement bien encodés et des DVD pourris digne d'une cassette vidéo, tous mes DVD ont une qualité largement supérieure à ce que j'ai pu télécharger.
                Ok, à part les sous-titres. Vous avez remarqué comme les producteurs de DVD semblent mettre un point d'honneur à fournir des sous-titres sans anti-aliasing ? Moi ça m'énerve d'avoir des sous-titres plus jolis pour ma série télé copiée illégalement (merci mplayer) que sur un DVD que j'ai payé !

                Being a sysadmin is easy. As easy as riding a bicycle. Except the bicycle is on fire, you’re on fire and you’re in Hell.

              • [^] # Re: Le piratage

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

                Pour les clés USB, passé une certaine capacité ça vaut le coup d'acheter à l'étranger, pareil pour les CD et DVD (il faut juste faire une grosse commande pour amortir les frais de port).


                Il me semble que quand tu achètes des cd/dvd/clés usb à l’étranger, tu es sensé le déclarer et payer la taxe.
                Enfin c'est la version officielle, je ne connais personne qui le fasse.
            • [^] # Re: Le piratage

              Posté par  . Évalué à 1.

              Au moins la généralisation du chiffrement peut être considérée comme une bonne chose.
    • [^] # Re: Le piratage

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      Hello,

      la novlangue a gagnée
      peux-tu m'aider: comment traduirais-tu en français "Piracy" et "Pirates parties" ?

      Peut-être que les anglophones ont un terme différent de chez nous, à l'instar de free/libre contre free/gratuit ?

      Si ce n'est pas le cas, malheureusement, la novlangue aura même gagné dans la langue anglaise... En même temps, les partis pirates ne se sont pas baptisés partis pour la libération de la contrefaçon !
      • [^] # Re: Le piratage

        Posté par  . Évalué à 2.

        Je crois pas qu'il critique ta traduction, la novlangue ça existe en anglais aussi. Le terme pirate a été choisi pour diaboliser, même si on peut dire que c'est en partie raté.

        DLFP >> PCInpact > Numerama >> LinuxFr.org

      • [^] # Re: Le piratage

        Posté par  . Évalué à -3.

        Les mouvements pour et contre l'extension des droits d'auteurs sont internatiaux. On adapte désormais les mots entre les langues pour leur ressemblance phonétique (cf mél, adaptation de mail). La novlangue est le nouvel esperanto, une langue unique mais avec quelques adaptations locales, et non une langue nationale restreinte à des critères géographiques. Le business n'a plus de frontières !
        • [^] # Re: Le piratage

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

          cf mél, adaptation de mail

          Vous sortez tous cet exemple alors que c'est faux ! L'académie française dit que mél. est à utiliser comme tél. dans les abréviations (message électronique), mais pas pour désigner le courrier électronique dans son ensemble. Je les cite :


          D’origine québécoise, courriel, qui s’est répandu dans l’usage comme équivalent de l’anglais e-mail, désigne le message électronique et peut être, par extension, employé au sens de messagerie électronique : envoyer un courriel ; confirmer sa venue par téléphone ou par courriel.

          Ce terme a été approuvé par l’Académie française en juin 2003. Toutefois les termes message électronique d’un côté et messagerie électronique de l’autre, peuvent être employés comme synonymes de courriel.

          En revanche, on ne peut substituer mél. à courriel puisque mél. n’est pas un mot plein, mais l’abréviation de messagerie électronique. Il doit s’utiliser uniquement devant une adresse électronique, de même qu’on utilise tél. uniquement devant un numéro de téléphone. Mél. : untel@voila.fr
          • [^] # Re: Le piratage

            Posté par  . Évalué à 2.

            Pourquoi utiliser untel@voila.fr alors que example.net est fait pour ça ?

            Tous les nombres premiers sont impairs, sauf un. Tous les nombres premiers sont impairs, sauf deux.

    • [^] # Re: Le piratage

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      Même "contrefaçon", c'est un terme mal adapté, puisqu'à l'origine ça désigne quelqu'un qui copie les créations d'autrui pour s'enrichir.

      Ici on parle juste de deux amis qui s'échangent un morceau de musique, ça n'a vraiment rien à voir.
      • [^] # Re: Le piratage

        Posté par  . Évalué à 3.

        Effectivement ce n'est pas pour s'enrichir, par contre dire que c'est de
        l'échange entre deux amis c'est un peu hypocrite.
        • [^] # Re: Le piratage

          Posté par  . Évalué à 4.

          Sauf si c'est « ami » au sens Facebook !

          DLFP >> PCInpact > Numerama >> LinuxFr.org

          • [^] # Re: Le piratage

            Posté par  . Évalué à 4.

            Pourquoi?

            Sur facebook, je ne laisse passer que mes véritables amis proches que je connais depuis longtemps et qui me connaissent.

            C'est une question de fermeté et de discipline. Dans la vie, si quelqu'un cherche à te voir souvent et que tu ne veux pas, tu ne te forces pas.

            Et bien là c'est pareil.

            J'ai 437 véritables amis qui me connaissent très bien et que je connais très bien.
            -----------------------> [ ]
      • [^] # Re: Le piratage

        Posté par  . Évalué à 7.

        Pour moi (et les dicos) dans contrefaçon il y a aussi la notion de se faire passer pour authentique (notamment pour profiter de l'image de marque de ce qui est copié). Ce qui ne s'applique pas vraiment au "piratage".
        • [^] # Re: Le piratage

          Posté par  . Évalué à 2.

          Sauf que ce ne sont pas les dictionnaires qui font référence en matière législative, ce sont les textes législatifs (si si).

          Quant à la notion authentique-qui-défend-l'image-de-marque, on ne peux pas faire plus flou.

          En matière numérique, si tu fais une copie bit à bit, tu ne perds pas en qualité. Donc l'excuse de l'image de marque, ça ne tient pas.
          • [^] # Re: Le piratage

            Posté par  . Évalué à 2.

            Il me semblait que le fil s'attachait plus au problématique linguistique que législative.

            En matière numérique, si tu fais une copie bit à bit, tu ne perds pas en qualité
            C'est ce que je pensais avoir écrit...
      • [^] # Re: Le piratage

        Posté par  . Évalué à 2.

        Même "contrefaçon", c'est un terme mal adapté, puisqu'à l'origine ça désigne quelqu'un qui copie les créations d'autrui pour s'enrichir.
        Non pas du tout.

        Dans le droit, la contrefaçon désigne la copie non autorisée. Ce n'est aucunement lié au fait de s'enrichir ou pas. Pour ça il existe la notion de recel (en l'occurrence de recel de contrefaçon).

        Et ce n'est pas parce que nous avons des contrefaçons dématérialisées qu'il ne faut plus utiliser le terme.

        Le viol a été défini bien avant que le GHB ne soit utilisé. Ce n'est pas pour autant que les nouveaux types de viols sont moins des viols que les autres, même si les circonstances diffèrent sensiblement.
        • [^] # Re: Le piratage

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

          Oui mais justement, ça ne pose plus du tout les mêmes problèmes, donc utiliser le même terme (et les mêmes lois) n'a aucun sens.
  • # Non, non et non

    Posté par  . Évalué à 2.

    Dans un monde sans copyright, on serait concrètement dans des droits proches de la licence BSD. Ce que la GPL fait, c'est, en plus de simuler un monde sans copyright comme la BSD, c'est d'obliger les autres à faire de même.

    Tu utilises le gros mot « réactionnaire », je dirais plutôt agoriste : le copyright n'est pas légitime, et il s'agit donc d'un appel à ignorer une loi illégitime.

    Ce qui doit remplacer le copyright ? C'est bien simple : rien.

    DLFP >> PCInpact > Numerama >> LinuxFr.org

    • [^] # Re: Non, non et non

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      Hello,

      Tu utilises le gros mot « réactionnaire ». Ce n'est pas moi qui emploie ce terme mais Benjamin Mako Hill. C'est peut être une mauvaise traduction... mais il qualifie le mouvement pirate qui vient bien en réaction face au copyright.

      Quand au monde sans copyright, difficile d'imaginer à quoi il pourrait ressembler si on prend en compte tout ce qui est "protégé" avec (il n'y a pas que le secteur de la "culture"). Tiens, ça serait un bon exercice de simulation: l'avantage et les inconvénients du copyright.
      • [^] # Re: Non, non et non

        Posté par  . Évalué à 3.

        Je pense que c'est facile vu que c'est une invention assez récente dans l'histoire de l'humanité.

        DLFP >> PCInpact > Numerama >> LinuxFr.org

      • [^] # Re: Non, non et non

        Posté par  . Évalué à 6.

        Moi, je ne partage pratiquement rien de cette analyse.

        - En quoi l'organisation politique qui se fonde peu à peu dans certains pays , le " parti pirate " , représente-t-il réellement les individus qui violent des droits étendus par la DADVISI ( et pas avant, où seule la redistribution contre rétribution pouvait et était réellement sanctionnée )
        - L'utilisation du mot " pirate " est un non-sens, pour ma part, les personnes que je connais qui "violent " les droits de distribution des œuvres , ce sont des entreprises ( les Majors sont les premiers à violer les contrats qui les lient aux créateurs ), ou des individus établis en société, qui ont un travail ou qui n'en ont pas, et qui agissent sans avoir conscience des enjeux liés à leurs actes. Tout ceci est à l'opposé de la piraterie.
        - L'utilisation du copyright pour la gestion des droits des créateurs est à nuancer avec le droit français qui reconnaît la paternité de toute œuvre publiée sans avoir à " s'enregistrer " .
        - Placer le débat en confrontant " Parti pirate " et " Association pour la défense des logiciels libres " est extrêmement dangereux pour plusieurs raisons :
        1/ Confronter un parti politique face à une fondation, une association non lucrative, une association loi 1901 , ou toute autre structure non commerciale dont le but est de fédérer ceux qui promeuvent le libre et le copyleft peut faire dériver fortement les attitudes de ces associations, servir de prétexte à un gouvernement pour faire voter des lois encadrant/tuant ces associations , et faire fuir les gens qui se retrouvent totalement dans des objectifs des associations comme l'AFUL. Demander ( de la part, visiblement de quelqu'un qui souhaite remettre en cause le copyright ) que LES ACTEURS DU LIBRE s'impliquent dans cette bagarre alors que ces acteurs adhèrent à des associations qui ont leurs propres objectifs, c'est se tromper de client et se tromper d'interlocuteurs. La prise de position visant à tuer les notions de copyright est d'abord une prise de position politique et d'abord un débat avec tous les citoyens des pays concernés.
        2/ Le parti pirate n'est pas le seul parti qui soulève la question de l'échange de fichiers à domicile ( par l'intermédiaire du net ou en gravant des CD ) . La question de la propriété et de la gestion sociale de la propriété est une question fondamentale pour le système politique dans lequel nous nous trouvons.
        La reconnaissance du domicile privé est aussi une notion fondamentale du droit français ou devrait l'être.
        Par contre, le parti pirate est pratiquement le seul dont les objectifs pourraient aboutir à une disparition totale des droits des œuvres par leurs auteurs. Serait-il envisageable que le créateur se retrouve dépossédé de son œuvre et que seuls ceux qui ont les moyens de la redistribution des œuvres puissent en tirer bénéfice ? ( dans les magasins , les supermarchés ou sur le net ? ) . La position de la FSF est pourtant claire à ce sujet. Tu as mis le lien, mais, l'as-tu lu ?

        Que diraient les créateurs s'ils ne peuvent plus financer leurs concerts et leurs déplacements en partie par le fruit de leur travail ?
        Je rappelle qu'en ce qui concerne HADOPI, aucun article de cette loi ne donne plus de droit aux créateurs, en fait, seuls les distributeurs sont impliqués et peuvent en tirer bénéfice .

        Sedullus dux et princeps Lemovicum occiditur

        • [^] # Re: Non, non et non

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

          Hello,

          Moi, je ne partage pratiquement rien de cette analyse.
          Si c'est l'analyse de Mako Hill, je trouve, au contraire que tu t'en rapproches fortement (cf la suite).

          - En quoi l'organisation politique qui se fonde peu à peu dans certains pays , le " parti pirate " , représente-t-il réellement les individus qui violent des droits étendus par la DADVISI ( et pas avant, où seule la redistribution contre rétribution pouvait et était réellement sanctionnée )
          Dura Lex sed Lex ! Même si la majorité estime que la loi est injuste, elle s'applique quand même. Le combat des partis pirates est justement de modifier cette réglementation. Le combat du mouvement pour la culture libre est également de modifier la loi (vision à très long terme) mais en s'appuyant sur la loi.

          - L'utilisation du mot " pirate " est un non-sens, pour ma part, les personnes que je connais qui "violent " les droits de distribution des œuvres , ce sont des entreprises ( les Majors sont les premiers à violer les contrats qui les lient aux créateurs ), ou des individus établis en société, qui ont un travail ou qui n'en ont pas, et qui agissent sans avoir conscience des enjeux liés à leurs actes. Tout ceci est à l'opposé de la piraterie.
          Ok, pour le terme abusé de "pirate" (cf les remarques au dessus). Toutefois, d'un point de vue concret, c'est à toi qu'on demandera des comptes et non aux entreprises que tu cites. C'est malheureux mais ça se passe plutôt comme ça dans la pratique (cf HADOPI) et il ne faut pas l'ignorer.

          Placer le débat en confrontant " Parti pirate " et " Association pour la défense des logiciels libres " est extrêmement dangereux pour plusieurs raisons :
          Le débat n'est sans doute pas dans la comparaison mais dans la complémentarité.
          Pour ton point numéro 1, Mako Hill pose la question: Est-ce-que les libristes sont pour le piratage (sens parti pirate) ? Sa réponse est: dans la vision finale oui (copyleft) mais dans la pratique: surtout pas ! C'est bien pour ça que Stallman indique qu'il est contre ! Et je suis d'accord avec lui...

          Pour ton point numéro 2: tu partages complètement ce que dit Mako Hill (en fait Stallman), à savoir: sans copyright, pas de copyleft ! Effectivement, il me paraît plutôt sain de conserver une réglementation sur le droit d'auteur même si l'actuelle doit être remodelée.

          Je rappelle qu'en ce qui concerne HADOPI, aucun article de cette loi ne donne plus de droit aux créateurs, en fait, seuls les distributeurs sont impliqués et peuvent en tirer bénéfice.
          On est d'accord ! C'est ce troisième interlocuteur (après le créateur et le public) qui a tendance à tirer la couverture à lui comme le montre les orientations de la réglementation (LCEN, DADVSI, HADOPI).
    • [^] # Re: Non, non et non

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

      ReHello,

      je rebondis sur ce que tu viens de dire en essayant de recoller à l'article de Benjamin Mako Hill.

      D'abord, il indique expressément qu'actuellement, les lois sur le copyright sont très restrictives et qu'il convient de les modifier. C'est également un des objectifs des partis pirates: agir sur la réglementation du copyright de manière à donner plus de liberté aux utilisateurs.

      Dans un monde sans copyright, on serait concrètement dans des droits proches de la licence BSD. Ce que la GPL fait, c'est, en plus de simuler un monde sans copyright comme la BSD, c'est d'obliger les autres à faire de même.
      Le monde sans copyright que tu évoques n'existe plus. Il aurait pu voir le jour si à un moment donné, un État avait lancé une réflexion sur le sujet qui aurait abouti à affirmer qu'il n'y a pas besoin de protéger la copie d'oeuvres et que ça ne porte pas préjudice aux auteurs. Peut-être que si on avait initié le problème maintenant, la question se trancherait de cette manière, en faveur de la liberté des utilisateurs et non en faveur des auteurs (et de certains modèles économiques).
      Toutefois, ce n'est pas ce qui c'est passé mais bien le contraire: une réglementation qui dure depuis quelques années quand même, s'est mise en place et, nous devons la gérer.

      C'est là que l'approche des partis pirates et des activistes du logiciel libre diffère: les objectifs sont identiques (qu'y a-t-il de plus contraire au copyright que le copyleft ?) mais les moyens sont différents.

      En effet, comme le fait remarquer Benjamin Mako Hill, Stallman et Lessig travaillent à vider de son sens et de sa substance le copyright en créant une alternative à celui-ci. Ce qui est positif c'est que cette alternative offre non seulement quelquechose de concret aujourd'hui mais également qu'elle repose sur les fondements même de la régulation du copyright. On retourne le copyright contre lui-même. Ce faisant, on attire peu à peu les acteurs à utiliser ces éléments.

      Tu utilises le gros mot « réactionnaire », je dirais plutôt agoriste : le copyright n'est pas légitime, et il s'agit donc d'un appel à ignorer une loi illégitime.
      A l'inverse du travail des libristes, les partis pirates ont une action politique directement contre la réglementation du copyright. L'affrontement est frontal (d'où "en réaction"): on vise à changer la règle en ne la respectant pas. C'est une méthode mais elle a l'inconvénient de venir en conflit direct avec des lois et des pratiques. Les acteurs en jeu ne sont pas les mêmes.

      Benjamin Mako Hill ne fait que nous rappeler que l'approche du logiciel libre et de la culture libre est plus subtile: l'objectif est identique mais l'évolution est plus douce. C'est dans ce sens qu'on peut aboutir à sa conclusion: le partage des contenus est plutôt positif mais plutôt que de partager des contenus non prévus pour (sous copyright) créons plutôt des contenus libres et diffusables. Quand cette création libre aura gagné, le copyright sera caduque de fait !

      Cette méthode a, en outre, de nombreux avantages. En procédant de la sorte, on libère davantage les usages, on accède à un nouveau type de contenu (quand on est libre, l'expression est différente), on participe à rendre la société plus créatrice que passive, etc... Je pense que cette méthode, identique à celle développée par le logiciel libre, est meilleure pour la société à long terme. La technique compte moins que la liberté !
      • [^] # Re: Non, non et non

        Posté par  . Évalué à 3.

        En effet les licences libres peuvent montrer que le copyright n'est pas une nécessité, je ne l'avais pas vraiment vu comme cela jusqu'à maintenant. Il s'agit donc de montrer que c'est possible/efficace, bref une approche utilitariste.

        DLFP >> PCInpact > Numerama >> LinuxFr.org

      • [^] # Re: Non, non et non

        Posté par  . Évalué à 2.

        Comment peut-on écrire sérieusement que le libre vise l'abolition du copyright?

        C'est peut-être vrai pour les licences les plus permissives (WTFPL, BSD). Mais pas pour toutes ces licences qui imposent de proposer le code source avec les binaires: cette clause n'a rien à voir avec l'état "naturel" du logiciel dans un monde sans copyright.

        THIS IS JUST A PLACEHOLDER. YOU SHOULD NEVER SEE THIS STRING.

  • # traduc.

    Posté par  . Évalué à 4.

    Juste un petit point pour sustainable, durable vient de la traduction pour « développement durable », mais fournit une mauvaise traduction hors de ce contexte, à mon avis. Plutôt que de dire « Attaquer le système sans même mentionner des modes alternatifs de production est non durable (unsustainable). », j’aurai dit « [...] n’est pas défendable. » ou encore « [...] n’est pas tenable. ». Ou encore « crédible » pour la phrase précédente : « [...] créatrice et durable », car le « durable » n’est vraiment pas français je trouve, je n’ai pas lu le texte anglais, mais « crédible » se case bien alors je propose !

    My 2 cents. :)

    Merci pour la traduction ! Tu devrais proposer tes services à framasoft (je crois qu’ils en font beaucoup sur la philosophie du libre).
    • [^] # Re: traduc.

      Posté par  . Évalué à 3.

      Toute petite remarque également...

      "Mais je l'encourage pas" -> "Mais je ne l'encourage pas"
  • # Comme pour le logiciel

    Posté par  . Évalué à 10.

    Ça fait des années qu'on sait que le piratage (appellez ça comme vous voulez) des logiciels rend service à leurs éditeurs. Ça maintient leur position de monopole: leurs formats sont partout, les habitudes (de langage, d'interface) sont partout.

    C'est bizarre que, dans le milieu du libre, peu de gens ne remarquent que c'est exactement pareil avec les oeuvres audiovisuelles: la possibilité d'y accéder gratuitement et illégalement maintient leur caractère incontournable dans les esprits.

    Les mécanismes ne sont pas exactement les mêmes: pour un logiciel propriétaire, il tient en place grâce à ses formats fermés, grâce aux habitudes des utiisateurs (qui voudront le même logiciel pour travailler que celui qu'ils ont piraté pour étudier).
    Mais, pour une oeuvre audivisuelle propriétaire, il y a aussi une contamination: quelqu'un qui a vu une oeuvre audiovisuelle va en parler, va relayer les mèmes de cette oeuvre autour de lui, et donner à d'autres l'envie d'y accéder. Quand on me dit "C'est pas faux", je sais que ça vient d'une série. Je sais aussi que cette série est propriétaire et que je devrais, soit payer, soit enfreindre la loi, pour y accéder. Autrement dit, il existe une pression sociale qui pousse à avoir vu ou entendu telle ou telle oeuvre.

    Et le piratage favorise ça. On n'a pas l'excuse "C'est trop cher" pour expliquer qu'on n'a pas pu accéder à une oeuvre: tout est disponible gratuitement. Donc on pirate. Et, hélas, de temps en temps on achète. Et surtout, on n'a plus de temps de cerveau disponible pour s'intéresser aux oeuvres libres et pour les faire connaître, les soutenir, les financer.

    THIS IS JUST A PLACEHOLDER. YOU SHOULD NEVER SEE THIS STRING.

    • [^] # Re: Comme pour le logiciel

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      Hello,

      ta réponse ne m'étonne pas: ça fait quelques temps que j'ai remarqué que tu milites pour la culture libre et sa diffusion... ou que tu penses qu'il ne faut pas pirater mais bien utiliser ce qui est libre ! On est assez d'accord là dessus.

      Comme tu l'évoques, la composante sociale est importante: la diffusion de la culture et des oeuvres tient beaucoup des relations que les humains entretiennent ensemble. C'est le media de diffusion principal. Les réseaux sociaux n'en sont que l'émergence numérique.

      Effectivement, qui dit culture libre, dit également culture plus librement réalisée et c'est, comme le logiciel libre a su également innover, un facteur de différenciation: avec moins de contraintes (financières, politiques, etc...), on aboutit à des oeuvres forcément différentes.

      A l'instar du logiciel libre qui peine à s'imposer sur le bureau, c'est à dire chez mr tout le monde, la culture libre a encore du travail devant elle pour s'imposer mais ce n'est pas une question de technique, ni de contenu...
    • [^] # Re: Comme pour le logiciel

      Posté par  . Évalué à 2.

      C'est pas faux ... et même très juste.
      Cependant, la part gain / bénéfice commence à basculer lorsque le piratage se généralise au point de mettre en cause :
      1 - la rentabilité du modèle économique sur lequel les "propriétaires" s'appuyaient,
      2 - la légitimité même de ce modèle.

      C'est pour ça que j'aime bien le point de départ de l'article faisant "la distinction entre les principes et la stratégie".

      Reste que le principe de base du libre reste ... la liberté : (y compris de faire du proprio from scratch, même si une GPL cherchera à contaminer afin de faciliter le choix du libre.
      Alors que "le piratage" va imposer le partage de ce qui est le plus populaire (favorisant une culture "dominante" en effet, mais pas forcément ceux qui la produise)
  • # Quelques remarques

    Posté par  . Évalué à 1.

    Les partis pirates et le piratage ont sans doute une certaine utilité dans le sens où certains de leurs activistes mettent en lumière des problèmes de société et de conflits entre des groupes puissants et des citoyens désemparés à la fois par la technique et la machine juridique. Toutefois, sur le sujet précis du logiciel libre, très clairement, encourager le piratage revient à se couper l'herbe sous le pied.

    Pourquoi tu mets en parallèle les partis pirates et la contrefaçon (ou le « piratage », comme tu dis).

    Je ne connais pas spécialement bien les partis pirates, mais il me semblent qu'ils militent pour repenser le droit d'auteur à l'ère du numérique et pour le partage, et non pas pour le contournement de la loi actuelle.

    Du moins c'est, je crois, le cas pour le vrai parti pirate (le suédois original), pas pour les espèces de blagues que sont les partis pirates qui ont essaimé ensuite.


    Mettons plus nos efforts dans la construction d'une culture libre qui, à l'inverse de son homologue traditionnelle et commerciale, a besoin de contenus et de forces vives... En ce sens, dessiner des images libres, écrire des chansons libres, réaliser des courts métrages libres est du même acabit que le fait de coder du logiciel libre. Là, tout à fait d'accord.

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