benoar a écrit 4229 commentaires

  • [^] # Re: Tout doucement alors

    Posté par  . En réponse au journal L'IPv6 et moi. Évalué à 2.

    Bon, je vois que tu viens du monde de l'industrie, et moi je connais IPv6 par le prisme libriste et académique, mais je vais essayer de comprendre ce que tu racontes (je suis intéressé parce qu'en particulier, les déploiements multicast longue distance réels je n'en ai malheureusement jamais vu en concret) :

    Le problème principal est que IPv6 a besoin de nombreux mécanismes en plus du transport unicast pour fonctionner. Entre autre (mais pas seulement) du well known multicast et de tout un tas de protocoles qui utilisent ce well known multicast.

    Je ne comprends pas ce qui pose problème : le principe des adresses « bien connues » c'est d'avoir une base commune d'identifiant spécifique à chaque application. Pour NDP il en utilise quelque peu pour fonctionner, et tes IGP aussi ; IPv6 « à la base » n'est même pas définit en fonction de ça.

    Pour tous ces mécanismes il existe le plus souvent plusieurs choix, qui sont incompatibles les uns avec les autres et qui en plus passent souvent mal les méthodes de virtualisation de réseau.

    Pour les choix, je t'ai vu citer OSPFv3 et IS-IS pour les IGP, mais c'est à peu près tout. Les méthodes de « virtualisation » de réseau, je ne sais pas exactement de quoi tu parles, ça peut recouper des pratiques qui je pense n'ont pas leur place en IPv6.

    Typiquement si tu fais du eVPN pour relier deux réseaux

    En fait, le problèmes commence déjà ici selon l'approche que j'ai évoquée : si tu te dis que tu as forcément besoin d'un eVPN pour commencer, c'est déjà que tu as un problème applicatif sur la manière dont le réseau est imbriqué avec les applications. Du routage simple devrait théoriquement suffire. Je sais bien que c'est la réalité du terrain, il faut faire avec, mais j'essaye de montrer en quoi IPv6 est handicapé par ces pratiques, pour lesquelles il n'est pas mieux fait qu'IPv4 (à part peut-être grâce à sa taille d'adressage, qui permet de faire des bidouilles d'encapsulation/traduction plus facilement ; mais ça reste des bidouilles).

    tu vas avoir vraiment beaucoup de mal à faire que les infos multicasts passent correctement d'une branche de réseau à l'autre via l'overlay.

    Pourquoi ? Parce qu'elles sont mal scopées à la base ? Problème de configuration alors, comme je l'évoquais au début, qui est le compagnon des problèmes applicatifs.

    Par exemple tu veux fusionner les cœurs de réseau de deux sites, mais tu veux que les bordures de réseau et les vlans internes restent chacun sur leur site. De ton coté tu utilises SLAAC + DHCPv6 static pour configurer tes machines internes - de l'autre l'admin utilise aussi SLAAC mais utilise le WKM pour mettre le DNS sur la gateway en ::3.

    Je ne sais pas ce qu'est WKM, mais si tu parles de ne pas partager les VLAN je suppose que tu parles de routage pur, et à ce moment-là les méthodes de configuration des deux sites sont complètement indépendantes ! Je ne vois pas où est le problème encore une fois d'avoir ces deux méthodes des deux côté (à part en complexité opérationnelle, mais ça n'est pas la faute d'IPv6).

    Si WKM est un mécanisme de Microsoft pour provisionner les machines, je supputes que c'est pour contourner le fait que MS a toujours refusé de faire du provisionning des resolvers DNS par RA avec RDNSS et oblige à passer par DHCPv6, et que l'admin devait avoir la flemme. Toujours pas la faute d'IPv6 !

    Après de ton coté les routes convergent en utilisant IS-IS, mais de l'autre coté tout est réglé pour utiliser OSPFv3. OSPFv3 est aussi utilisé pour les segments sur la même branche entre switchs/routeurs alors que toi pour ces segments là tu utilises NDP.

    Là je te suis un peu moins : oui, si tu veux échanger tes tables de routage entre tes deux IGP, ça va être un peu plus galère. Mais bon, à défaut de machine qui pourrait mélanger les deux (je suppose que bird le fait en libre, mais tu as l'air d'être bloqué sur du Cisco/Juniper & co), tu peux toujours n'annoncer qu'un préfixe qui englobe tout de chaque côté, vu que de toutes façons on parle d'un seul lien entre deux sites, non ? Ou faire parler les deux en BGP (déjà fait ici ; ça rajoute un troisième larron, mais ça marche). Je n'ai par contre pas compris la deuxième partie.

    Et tout ça c'est de la complication applicative — certes liée au routage — mais qui encore une fois n'est pas plus complexe qu'en IPv4. Tu peux regretter qu'IPv6 n'ai pas unifié tous les IGP, mais il n'a pas de pouvoir magique pour mettre tout le monde d'accord sur l'applicatif ; déjà que standardiser sur un format de paquet commun c'était galère…

    Et bien bonne chance pour réussir ta mission sans reconfigurer tous les équipements d'un coté ou de l'autre, voire en racheter au cas ou certains mécanismes ne sont pas disponibles.

    Je ne vois pas la nécessité de reconfigurer « tous les équipments » : ceux en bordure, oui, le reste je ne comprends pas. Pour les mécanismes dispos, ça dépend de la politique de ton constructeur, et c'était pareil en v4 (avec moins de maturité pour v6, je l'accorde), mais tu peux toujours passer par des workaround moins optimisés également. Je ne vois pas de complexité « en plus », à défaut d'être mieux qu'IPv4 sur ce point précis.

    Et là on essaye de faire un lien pur L2. Bien sur à chaque fois que l'on remonte un layer on se prend une couche de complexité supplémentaire.

    Pourquoi vouloir étendre un L2 ? C'est évident que la complexité va arriver, après.

    (Genre connecter le cloud kubernetes du site A et tous ses réseaux virtuels sur le coeur du site B)

    Ah, très bonne remarque : Kubernetes, Docker, OpenStack et consorts, toutes ces technos « modernes », ont été faite avec zéro IPv6 en tête. Ce sont des archis entièrement basées sur du NATtage dans tous les sens, pour lesquelles on a mis IPv6 à posteriori pour faire joli. Alors forcément c'est moche. Les mecs qui ont fabriqué ces horreurs n'y bitent rien en réseau, et c'est une tragédie pour des soft soit-disant modernes.

    Ce qui me ramène encore une fois à mon point initial : le problème est dans les softs qui sont codés à contrario de l'archi Internet, et qui se comportent donc très mal avec IPv6. C'est là que le bât blesse et qu'il faut améliorer les choses pour qu'IPv6 perce mieux.

  • [^] # Re: Tout doucement alors

    Posté par  . En réponse au journal L'IPv6 et moi. Évalué à 3.

    En fait, ce que tu sembles décrire, c'est principalement un problème d'application client : l'adressage est complètement imbriqué « dans » les applications, qui ont besoin d'un routage particulier pour fonctionner correctement, et que tu essayes de recréer.

    C'est selon moi un des problèmes principaux qui freine IPv6, et pas tant que ça l'accès réseau. Depuis toujours les devs inventent des softs qui ne respectent pas du tout la séparation du réseau et l'applicatif, les admins les configurent n'importe comment, et du coup tu empiles des LANs dans tous les sens. Forcément, IPv6 ne règle rien à ce problème si les devs continuent de garder la tête dans le sable.

    La « solution IPv6 » dans ce cas est de corriger ces applications (bon courage !), et à ce moment-là tu n'aurais plus du tout besoin de tunneler quoi que ce soit, juste de mettre quelques policies IPsec (par exemple). Ça sera le nirvana !

  • # Un journal directement ?

    Posté par  . En réponse au message Alternative à google news ?. Évalué à 5.

    Un journal, à la base, c'est un « tiers de confiance » qui regroupe les informations qui se passent dans le monde, en triant et résumant. À toi de choisir celui qui correspond à ton opinion (ou pas).

  • [^] # Re: Bon vent

    Posté par  . En réponse au journal Au revoir, LinuxFR. Évalué à 3.

    Ça leur sert juste à éviter le plus possible, à elles, d'être constamment ramenées à ces souvenirs.

    Je ne comprends pas à quoi se rapporte ton « ça » : le fait de ne plus participer au Libre, ou d'avoir évincé Stallman ?

    Parce que quand même, la suite de la phrase que commentait Thomas à laquelle tu as répondu se termine par « It is 20 years past time to remove Richard Stallman. »

    J'ai commencé à répondre (à ce fil en particulier, je veux dire) à quelqu'un qui s'indignait que des femmes puissent s'éloigner du Libre en supposant qu'elles le faisaient à cause de "ceux qui restent".

    Ce n'est pas ce que j'ai compris de la phrase de Thomas : il dit que ces femmes voudraient apparemment faire passer le « vivre bien ensemble » avant toutes les valeurs du libre. Je ne comprends pas ton lien avec « ceux qui restent ».

  • [^] # Re: Bon vent

    Posté par  . En réponse au journal Au revoir, LinuxFR. Évalué à 3.

    Je crois te comprendre, mais je ne vois pas où tu veux en venir… Ces femmes dénoncent le harcèlement, montrent leur traumatisme. Et ça doit servir à quoi selon toi ?

  • [^] # Re: Bon vent

    Posté par  . En réponse au journal Au revoir, LinuxFR. Évalué à 8.

    Non, cette phrase montre à quel point il y a traumatisme.

    Et est-ce que ça mérite de l'associer de manière calomnieuse avec une affaire de pédophilie à laquelle il n'a jamais participé, ni soutenu ? Qu'il soit accusé de sexisme et qu'on discute de ses actions, OK. Mais aucune procédure correcte n'a été mise en place pour juger de son comportement : on demande sa tête directement.

    Je suis également d'accord que ceux qui parle de l'ignorance stratégique de ces accusatrices peuvent sembler sans cœur, mais c'est également un aspect important. Les accusations semblent provenir de personnes qui n'ont pas d'intérêt dans le Libre (peut-être justement à cause de Stallman), voire ont intérêt à détruire le Libre (cf. Sharp qui dit ne plus faire de Libre, l'autre qui bosse pour Salesforce, LOL). C'est très moche.

    Et ça ne présuppose pas d'une opinion de ces femmes au sujet d'utilisateurs/contributeurs du Libre.

    Bah en tous cas elles continuent leur coup :

    https://twitter.com/sarahmei/status/1174370576556642305

    The @fsf board is still stacked with his supporters.
    As we look towards what the future of free software COULD be, we need to dismantle that twisted structure and rebuild something better.

    On confond combat féministe et chasse aux sorcières en utilisant les méthodes les plus abjectes. Sache que ça n'est pas comme ça qu'on obtient justice, bien au contraire.

  • [^] # Re: À cause des accès aligné par les instructions en asm

    Posté par  . En réponse au message probleme de compréhension sur l'alignement.. Évalué à 2.

    En gros, le code utilisant la structure non-alignée est plus complexe et plus coûteux. Le padding qui te fait « perdre » de l'espace mémoire te fait gagner en performance et en compacité de code.

  • [^] # Re: Bon vent

    Posté par  . En réponse au journal Au revoir, LinuxFR. Évalué à 10.

    C'est marrant de dire que Torvalds a un problème alors que la personne qui a allumé la mèche est une personne qui a changé de sexe/genre entre ses premières attaques en 2013 et la dernière tentative de putsch il y a 1 ans.

    Tiens, pour remettre une pièce dans la machine, dans un journal HS en plus, je n'ai encore vu personne faire remarquer que c'est la même personne qui a demandé la tête de Stallman à la FSF.

    The @fsf needs to permanently remove Richard Stallman from being President and Chair of the Free Software Foundation Board of Directors.

  • [^] # Re: Regardons la définition

    Posté par  . En réponse à la dépêche Bénévalibre, un logiciel libre pour faciliter la valorisation du bénévolat. Évalué à 4.

    si le don ne se monnaye pas, il s'attend tout de même à une reconnaissance (d'une manière ou d'une autre). C'est peut être ce que tente de faire le compte engagement citoyen.

    Je pense que ce qui gêne certains ici, c'est quand on commence à quantifier le bénévolat : dans l'idéal bénévole, on ne classifie pas vraiment, on ne compte pas. Ici, en quantifiant les choses, on se rapproche de l'approche pécuniaire.

  • [^] # Re: Merci pour les DNS FDN

    Posté par  . En réponse au journal Le DNS d'Orange bloque twitch.tv (à la Réunion). Évalué à 2.

    Traduction : un routeur troué sauf une fois tout les 3-4 ans.

    Même pas : je le fais avec un ou deux ans de retard, juste pour ne pas traîner des configurations trop anciennes qui deviendraient in-migrables. Si tu es si sûr que la box de ton FAI est bien mise-à-jour et sécurisée, bah mon impression c'est que ça n'est pas du tout le cas. (OK, impression seulement)

  • [^] # Re: Merci pour les DNS FDN

    Posté par  . En réponse au journal Le DNS d'Orange bloque twitch.tv (à la Réunion). Évalué à 1.

    Un OpenWRT ça tourne tout seul (avec dnsmasq en resolver). Une MàJ majeure tous les 3-4 ans — et encore — mais le reste du temps ça tourne tout seul.

  • [^] # Re: Blocage administratif

    Posté par  . En réponse au journal Le DNS d'Orange bloque twitch.tv (à la Réunion). Évalué à 3.

    Tiens, après frnog je vois passer ta constatation ici : je suppose que le problème est que le résolveur ici indiqué avec une adresse de liaison locale est mal utilisé par l'outil de la sonde Atlas, sans expliciter l'indice de la zone du lien (ça fait un peu bizarre en français) ; le nom de l'interface (sous Linux), quoi. C'est bien géré par un rdnssd qui l'ajoute correctement avec %eth0 dans /etc/resolv.conf (testé ici), mais peut-être que la sonde Atlas le fait mal. En tous cas « Invalid argument » est l'erreur renvoyée en cas d'utilisation d'adresse LL sans index de zone (vu souvent ici quand on utilise mDNS avec du link-local, qui ne fonctionne pas sous Linux depuis toujours, en attendant un changement d'API interne de la libc pour le corriger, depuis… des lustres).

  • # J'ai un bookmark « raccourci »

    Posté par  . En réponse au journal [ma vie] Parfois, il est préférable de ne rien faire. Évalué à 2.

    Je ne sais plus quel est leur nom, mais perso j'ai un bookmark associé à un mot-clé qui me permet d'afficher n'importe quelle RFC en deux mots : l'adresse est https://tools.ietf.org/html/rfc%s et le mot-clé « rfc ». Après, je tape « rfc 8200 » dans la barre d'adresse, et il substitue le paramètre « %s » par l'argument (ici, le numéro de la RFC). Je fais ça depuis une éternité…

  • [^] # Re: on sort le fer à souder

    Posté par  . En réponse au message Ma souris est buggée. Évalué à 2.

    Le problème n'a jamais été le pays de fabrication mais les directives en terme de tolérances et le contrôle qualité.

    Oui, et donc la Chine a un problème fondamental avec les étrangers qui font fabriquer là-bas : ils ne veulent jamais s'améliorer, contrairement au Japon historiquement, ou Taïwan et la Corée du Sud comme tu le cites. Note que pour tous ces pays, ils se sont améliorés pour leur production propre, ce qui n'est pas le cas ici d'un pays impérialiste (comme d'autres) qui veut faire fabriquer à pas cher. J'ai plus d'espoir pour les productions chinoises faites par des chinois, qui s'amélioreront je pense.

  • [^] # Re: on sort le fer à souder

    Posté par  . En réponse au message Ma souris est buggée. Évalué à 2.

    Intéressant cette histoire de switchs foireux de chez Omron, qui est pourtant réputé. Quand on regarde les « classiques » utilisés auparavant (Omron D2F-*, toujours dispos, hein) ils sont « seulement » classé à 1 million de clics, mais marchent très bien et longtemps (déjà utilisé en remplacement ici). Et quand on creuse un peu plus, on trouve le détail qui tue : les D2FC-* sont fabriqués en Chine, alors que les D2F-* sont fabriqués au Japon. Et ça, ça bat toutes les specs (imaginaires pour les 50 millions, je pense) possibles : made in china = caca.

    Sans parler des anciens D2F-je_sais_pu_quoi d'origine de ma souris de 1996 (que j'utilise toujours), qui étaient des japonais 10 millions de clics, qui m'ont duré plus de 15 ans, dont une bonne partie en utilisation gamer.

  • [^] # Re: Ici Entr'ouvert (enfin un bout de)

    Posté par  . En réponse au journal Une violation de licence est une rupture de contrat et pas une contrefaçon (en France). Évalué à 3.

    Autant je peux comprendre ta position sur le sentiment de « concurrence déloyale » que veut faire ici Entr'ouvert comme d'autres, mais qui perso ne me dérange pas tant que ça. Par contre :

    Arrêtez donc de dire que vous défendez le libre, le libre non copyleft n'a rien à faire de votre bataille (et le copyleft non plus en fait vu ce que vous voulez à la fin, voir plus bas).
    Je maintien que la CC0 ou WTFPL n'y voient aucune importance car contrefaçon impossible avec ces licences par définition, et vous n'avez pas indiqué en quoi ca serait important pour eux, comme par hasard (bref : aucune contre argumentation, juste offusqué).

    Mais qu'est-ce que tu veux qu'on reconnaisse à des gens qui disent qu'ils se foutent de ce qu'on fait leur code ? Pourquoi veux-tu amalgamer des gens qui font ces soft qui respectent certes les quatre libertés mais qui ne sont pas libristes avec ceux qui défendent la GPL, puisque ces premiers se foutent des utilisateurs ! Tu dis toi-même que le libre s'intéressent à « celui qui reçoit ». Ceux qui font du CC0/WTFPL le font pour eux, parce que ça les amuse.

    Ceux qui font de la GPL comme Entr'ouvert défendent les utilisateurs avec ces actions. Les autres comme toi s'en foutent (tu le dis texto ici), alors pourquoi tu la ramène quand des gens se battent pour des valeurs dont tu te fous ? Tu n'as pas de morale (texto encore ici), certaines personnes si, il va bien falloir qu'on vive ensemble plutôt que d'essayer de niveler tout le monde par le bas.

    Le libre s'interesse à celui qui reçoit, vous vous limitez des droits pour pouvoir les négocier.

    Les quatre libertés édictées par Richard Stallman qui a inventé la GPL n'a jamais rien dit sur des droits autres que ceux-ci. Que tu n'aies pas le droits de « fermer » une production libre n'est pas, pour un paquet de monde, une « limitation des droits » inadmissible : c'est un compromis juste.

  • [^] # Re: Ici Entr'ouvert (enfin un bout de)

    Posté par  . En réponse au journal Une violation de licence est une rupture de contrat et pas une contrefaçon (en France). Évalué à 3. Dernière modification le 17 juillet 2019 à 10:27.

    Merci pour ces précisions. J'ajoute que je ne connais pas les détails de l'affaire, et que c'est bien que vous ameniez plus d'infos ici, mais je ne suis pas contre Entr'ouvert, je suis vraiment pro-GPL mais j'essaye de comprendre comment ça peut se passer devant la justice (qui n'est pas toujours très logique).

    La question de base est : Orange avait-il le droit de distribuer Lasso, et pour répondre à cette question il faut déterminer si leur logiciel dépend du notre

    Là tu vas un peu vite : à priori ils ont le droit de distribuer Lasso tout court sous GPL ; tu esquisse déjà une terminaison de leurs droits car ils auraient distribué un travail dérivé en ne respectant pas la licence.

    (la réponse est oui, ils sont liés dans le même espace mémoire et il y a des appels directs à notre API depuis leur code), et est-ce que la licence de distribution de leur soft (il s'appelle IDMP), lors de la distribution à l'ADAE, est compatible avec celle de Lasso (la GPL) ? Et non elle ne l'est pas; c'est aussi simple que cela.

    OK, donc c'est bien votre principal grief : la distribution d'un travail dérivé, sous des conditions ne respectant pas la GPL ? (je le précise pour être clair)

    Il faut arrêter de faire une fixette sur les sources, ça n'a pas d'importance, auraient-ils distribuer les sources d'IDMP à l'ADAE que ça ne changerait rien à l'affaire, il faudrait que l'ADAE ait reçu une license leur permettant de modifier et re-distribuer ces sources dans les mêmes conditions que Lasso.

    Oui, tout à fait, désolé de l'approximation.

    Nous somme simplement dans la défense de notre propriété intellectuel, au regard de la licence que nous avons choisis pour les logiciels que nous écrivons.

    Tout à fait. Mais dans le cadre de la loi, il faut voir de quelle manière vous pouvez vous défendre : et là, dans un cas d'un contrat qui a été fait avec un tiers, ça devient peut-être un peu plus ambigu. Perso, j'aurais peut-être (mais IANAL) attaqué sur le contrat entre vous et Orange lorsqu'ils ont téléchargé Lasso. La contrefaçon peut être un angle intéressant, mais vous voyez bien qu'ici ça n'a pas marché comme ça. Comment comptez-vous vous défendre dans le cas d'un contrat ?

    Accessoirement on est en train de défendre toutes les licences libre, parce que si l'interprétation du TGI continue aucune licence (GPL, CC, etc..) n'est vraiment défendable et demandera à entrer dans des contentieux contractuel bien moins inquiétants pour les contrefacteurs.

    Effectivement, c'est une décision inquiétante pour le Libre. Mais du coup je ne comprends toujours pas si vous souhaitez casser la décision et garder l'angle contrefaçon, ou aller vers le contractuel.

    Il faut bien voir que la contrefaçon est un délit, ça n'a pas du tout les mêmes conséquences juridiques qu'une simple rupture de contrat. Nous n'avons même pas demandé d'argent, quel dommage financier pourrions nous invoquer si ce n'est qu'un contrat.

    Oui, si rien d'autre n'est dans le contrat, les sentences peuvent sembler « légères ». Mais la GPL prévoit de terminer les droits de l'utilisateur à ce moment-là, et vous pouvez peut-être alors les poursuivre pour des dommages dans le cadre de l'utilisation hors-contrat d'un logiciel ? (bon, je patauge un peu là)

    Aussi cela voudrait dire que nous serions responsables des dommages causés par notre logiciel, en opposition total avec les termes de la GPL.

    Là je n'ai pas compris comment vous pourriez en arriver là.

    je ne vois pas comment appliquer un contrat d'adhésion en cas de re-distribution à un tiers par un contrefacteur, cela devient très difficile, la personne n'ayant même pas conscience d'avoir contracté avec nous n'ayant même pas reçu le logiciel de notre part ou télécharger depuis un site nous appartenant

    Effectivement, même si la GPL(v3) prévoit bien la transitivité :

    Each time you convey a covered work, the recipient automatically receives a license from the original licensors, to run, modify and propagate that work, subject to this License.

    et le fait que les utilisateurs des re-distributions d'un contrefacteur ne les affectent pas :

    Termination of your rights under this section does not terminate the licenses of parties who have received copies or rights from you under this License.

    Accessoirement je pense que ça met à mal la possibilité d'une économie pérenne autour du logiciel libre, les juges n'ont vraiment pas réfléchi à tout ça en rendant leurs avis.

    Oui ça met clairement à mal l'économie des « petits » du LL, mais par contre compter sur un juge pour être gentil avec toi parce que ton économie ne tient pas vis-à-vis de son interprétation de la loi… j'ai peur qu'il s'en foute un peu. (et c'est triste)

  • [^] # Re: Ici Entr'ouvert (enfin un bout de)

    Posté par  . En réponse au journal Une violation de licence est une rupture de contrat et pas une contrefaçon (en France). Évalué à 3.

    Merci pour votre communication.

    Donc vous maintenez que c'est valable de poursuivre un utilisateur qui ne vous a pas re-distribué le soft ? Ça semble un « trou » assez triste de la GPL selon mon interprétation, mais perso j'ai du mal à voir comment on pourrait poursuivre quelqu'un qui refuse de vous distribuer la version modifiée. Je comprends l'approche contrefaçon, mais d'un côté j'avais toujours historiquement compris la GPL comme un contrat.

  • [^] # Re: Ici Entr'ouvert (enfin un bout de)

    Posté par  . En réponse au journal Une violation de licence est une rupture de contrat et pas une contrefaçon (en France). Évalué à 3.

    Nous allons prochainement publier notre opinion sur cette affaire et les suites que nous allons y donner.

    Un petit avant-goût pour ici ?

    De ce que je comprends, ce qui vous fait chier c'est qu'Orange vend un logiciel dérivé de Lasso sans respecter la GPL, mais que comme on parle de droit contractuel avec l'utilisateur (qui n'est pas directement votre client) et que l'ADAE ne réclame pas les sources, vous n'avez apparemment pas moyen de vous plaindre ? J'avoue que c'est un cas « chiant », si je comprends bien. Vous comptez faire appel ?

  • [^] # Re: Ce que j'ai compris

    Posté par  . En réponse au journal Une violation de licence est une rupture de contrat et pas une contrefaçon (en France). Évalué à 4.

    Et hop on tombe dans l'opinion bien subjective basée sur ses idées mais pas sur les faits.

    Je suis bien obligé, le juge a refusé de juger le fond, encore une fois — combien de procès sur la GPL et on n'a toujours pas discuté du fond ?… Donc j'essaye d'interpréter ce qui s'est passé au cœur du problème, et je donne mon avis (de comptoir).

    la critique va alors sur X qui se fait niquer par Y pour… utiliser une liberté du libre (droit de modifier soit-même et pas devoir passer par le développeur initial).

    Ton disque est rayé : essaye d'adapter ton argumentaire à ton interlocuteur (tu connais mes positions) et au sujet : ici ça n'est pas du tout ça le problème sur lequel ils ont été débouté, mais encore « pire » (point de vue liberté qu'on aimerait mais qu'on ne peut pas obliger), le fait que tu n'as pas de levier directement sur les redistributions de ton soft.

    Ce qui est encore pire, c'est que dans le fond il y a apparemment (cf. message de Benjamin Dauvergne plus bas) une histoire de travail dérivé qui n'est pas considéré comme tel par Orange. Et le principe du travail dérivé c'est la base légale de la GPL. Et ça n'a pas été jugé, c'est triste.

    Le libre n'interdit pas les gros, ça a l'air de te déranger…

    Je regrette le problème de travail dérivé de la GPL non reconnu ici, arrête tes hommes de paille, je n'ai rien contre les gros qui font de la GPL. Mais pour moi c'est clair que même si n'y a pas d'obligation sur le redistributeur si le client final ne demande rien, les « gros » qui ne font pas de travail substantiel sur le cœur de projet et qui cherchent à profiter des petits sans jouer un minimum le jeu (moral, pas légal, comme tu le pointes), ils vont tuer la poule aux œufs d'or. C'est ça qui est moralement dégueulasse, même si la GPL n'y peut rien (et la BSD encore moins).

    En pratique, ce que tu critiques est le libre. Je te rassure, tu n'es pas seul, MangoDB a la même position que toi par exemple

    Puisque tu es resté bloqué sur le problème d'obligations non actionnables pour les redistributions de la par de l'auteur original, je redis que non, je ne critique pas ce manque d'obligation. Depuis le temps qu'on débat, tu devrais savoir que ça n'est pas ma position, même si beaucoup ici l'ont. Et je ne suis pas d'accord avec Mongo, tu ne comprends vraiment rien à ce que je dis…

    ici tu parles surtout de copyleft, pas de libre en général

    C'est sous-entendu, puisqu'on parle de redistribution. Il s'agirait de BSD, on ne saurait même pas qu'il y a du libre utilisé par Orange dans ce projet, et il n'y aurait aucune affaire.

  • [^] # Re: Ce que j'ai compris

    Posté par  . En réponse au journal Une violation de licence est une rupture de contrat et pas une contrefaçon (en France). Évalué à 3.

    Bon, de ce que j'ai compris après avoir lu ça en diagonal : Orange et Entr'ouvert ont bossé ensemble à une époque (avant le contrat évoqué) et Orange est monté en compétence sur Lasso. Orange a ensuite utilisé Lasso comme base de son soft pour un nouveau contrat (sur la dernière version du soft GPL, plus récente que celle sur laquelle ils avaient bossé avant), et n'a pas voulu appliquer la GPL pour l'ensemble ; ce problème n'a pas été jugé ici. Lasso réclame des dommages pour violation de droit d'auteur, mais Orange dit que c'est juste contractuel, et le juge leur donne raison, donc la plainte telle qu'effectuée est irrecevable.

    Bref, c'est tout pourri puisque ça ne dit rien sur les fautes qu'a fait Orange, et Lasso se retrouvent comme des cons alors que ce sont juste de « petits » libristes qui se font encore une fois niquer par des mastodontes. Bref, les modèles économiques du Libre sont encore très fragiles et c'est dur de s'en tirer face à des gros.

  • [^] # Re: Ce que j'ai compris

    Posté par  . En réponse au journal Une violation de licence est une rupture de contrat et pas une contrefaçon (en France). Évalué à 2.

    Sur la différence entre implications du droit d'auteur et droit contractuel :

    une licence libre [ne] constitue pas selon [Entr'ouvert] un contrat entre un concédant et un licencié, mais consiste en une autorisation octroyée par un auteur à des tiers, applicable dans les limites qu’elle détermine et sous réserve du respect de ses conditions.

  • [^] # Re: Ce que j'ai compris

    Posté par  . En réponse au journal Une violation de licence est une rupture de contrat et pas une contrefaçon (en France). Évalué à 2.

    Il y a aussi pas mal de chose liées à la définition de travail dérivé et « d'indépendance » des modules complémentaires par rapport au soft GPL :

    [Entr'ouvert] précise que la licence doit s’appliquer “comme un tout” à l’ensemble de la combinaison associant un logiciel sous licence, et d’autres modules, de telle sorte que les sociétés Orange avaient l’obligation de publier le code source de Lasso, dès lors qu’elle en a fait une distribution.

    [Orange a] indiqué à l’ADAE de manière trompeuse que la bibliothèque serait un module autonome et ainsi de ne pas avoir respecté les obligations imposées par la licence.

  • [^] # Re: Ce que j'ai compris

    Posté par  . En réponse au journal Une violation de licence est une rupture de contrat et pas une contrefaçon (en France). Évalué à 6.

    Tiens c'est drôle, en fait Orange argue qu'il n'a pas distribué le soft car c'est un service web :

    Les sociétés Orange ajoutent que la société Entr’ouvert ne prouve un quelconque manquement de leur part aux stipulations de la licence et qu’elles n’ont pas “distribué” celle-ci au sens de la licence, parce que le code source du logiciel Lasso est utilisé par l’intermédiaire d’un site internet et parce que le prestataire qui agit pour le compte d’un client ne procède pas à un acte de distribution.

    Encore un argument pour l'AGPLv3.

  • [^] # Re: Ce que j'ai compris

    Posté par  . En réponse au journal Une violation de licence est une rupture de contrat et pas une contrefaçon (en France). Évalué à 2.

    Bon j'ai trouvé plus de détail, mais je suis encore plus confus, ça semble beaucoup plus compliqué que ça :
    https://www.legalis.net/jurisprudences/tgi-de-paris-3eme-ch-3eme-section-jugement-du-21-juin-2019/