Journal Comparaison entre Manjaro et Debian Sid

16
23
fév.
2022

Sommaire

Bonjour les amis,

Introduction

Comparaison n’est pas raison et clairement la spécificité de l’un et la spécificité de l’autre sont très différentes. Néanmoins, je suis amené à devoir choisir et surtout expliquer mon choix autour de moi.

Pour des utilisateurs, à commencer par moi, qui souhaitent avoir des versions récentes des logiciels applicatifs, et qui sont prêtes à mettre la main à la pâte, comprendre comment fonctionne la gestion des paquetages, et les différents agencements logiciels, notre parcours fut : Debian → Ubuntu → Mint → Manjaro → et à présent je commence à revenir (moi le premier) à Debian Sid.

Manjaro a l’avantage d’être mise à jour de manière continue (“rolling release”), des versions récentes et aussi avec AUR de nombreux logiciels…

Mais tout compte fait, l’ami Didier me faisait remarquer que Debian Sid offrait des caractéristiques pas trop éloignées avec d’autres avantages (notamment éthiques)…

Pour finir, l’équipe qui "dirige" Manjaro ne semble vraiment pas sensible à l’étique en choisissant par exemple le navigateur web Vivaldi installé par défaut :(

Donc voilà, pour toutes les personnes concernées autour de moi avec l’ami Didier nous mettons au point un tableau comparatif. Voici une préversion, avec vos commentaires j’espère pouvoir l’améliorer :)

Tableau comparatif Debian (stable et Sid) Manjaro

Contenu du tableau

La distribution respecte-t-elle et fait-elle la promotion du logiciel Libre ?

Pour Debian (stable et Sid) :
• Un contrat social passé avec la communauté du logiciel libre définit de grands principes auxquels les développeurs adhèrent ;
• Les principes du logiciel libre selon Debian (ou “DFSG”) définissent précisément le sens du mot « libre » ;
• Le seul dépôt officiel, “main”, ne propose que des logiciels libres ;
• Un dépôt ne faisant pas partie du projet Debian, “non-free”, propose des logiciels non-libres mais redistribuables ;
• Un dépôt ne faisant pas partie du projet Debian, “contrib”, propose les logiciels libres qui dépendent de logiciels non-libres.

Manjaro inclut et fait activement la promotion de logiciels non-libres comme des micrologiciels, des pilotes NVIDIA, Microsoft Office Online, FreeOffice, Steam et le navigateur web Vivaldi installé par défaut au détriment de logiciels libres comme LibreOffice et Firefox.

Les logiciels sont-ils bien testés avant d’intégrer les dépôts ?

Debian stable : Oui très bien testés pendant plusieurs mois avant la sortie.

Debian Sid et Manjaro : Brièvement testés

Quelle stabilité au quotidien ?

Debian stable : extrêmement stable

Debian Sid et Manjaro : stabilité très correcte

Surveillance et correctifs des failles de sécurité détectées

Debian : Oui avec alerte dans le “Debian Security Advisory”.

Manjaro considère que ce n’est pas le travail de la distribution.

De quels genres sont les mises à jour proposés régulièrement après installation ?

Debian stable :
• Correctifs de sécurité.
Optionnels rétroportages de nouvelles versions pour certains logiciels uniquement tels que Firefox, LibreOffice ou Linux (le noyau)

Debian Sid :
• Correctifs de sécurités
Nouvelles versions de logiciels, y compris le noyau (“kernel”) Linux

Manjaro :
• Correctifs de sécurités
Nouvelles versions de logiciels. La gestion des versions installées du noyau (Linux) se fait à part et manuellement (graphique ou text)
**

Interventions manuelles** à prévoir suite aux mises à jour

Debian stable : Aucune

Debian Sid et Manjaro : Parfois, suite à de grands changements dans un logiciel d’une version à une autre.

L’installation est-elle aisée ?

Debian stable : Oui, grâce à de nombreuses possibilités : supports autonomes (“live”) avec installeur Calamares ; supports officiels de Debian (mode graphique ou texte) ; installation depuis le réseau.
**
Debian Sid* : **Non, car il s’agit d’opérations manuelles* à effectuer sur un système déjà installé en version stable pour la faire évoluer en Sid.

Manjaro : Oui, uniquement à partir de supports autonomes (“live”) avec installeur Calamares.

Quel genre d’environnement de travail avons-nous après installation ?

(GNOME / KDE / XFCE / etc.)

Debian : Les différents bureaux (Gnome, KDE, etc.) sont fournis tels que conçus par les développeurs des différents projets.

Manjaro : Les différents bureaux sont fournis avec une forte personnalisation propre à la distribution : thèmes, icône, comportement, intégration de logiciels et extensions supplémentaires.

Quelles architectures sont-elles supportées ? (microprocesseurs mais pas que)

Debian stable :amd64, arm64, armel, armhf, i386, mips64el, mipsel, ppc64el et s390x

Debian Sid : alpha, amd64, arm64, armel, armhf, hppa, i386, ia64, m68k, mips64el, mipsel, ppc64, ppc64el, riscv64, s390x, sh4, sparc64 et x32

Manjaro : amd64 et arm64

Quelle est la disponibilité des logiciels libres à partir des dépôts officiels ?

Debian : La plupart des logiciels libres sont ainsi disponibles. Il "suffit" qu’un mainteneur Debian s’en occupe. ± 1000 contributeurs en 2021

Manjaro : Les logiciels les plus courants et sélectionnés par les développeurs de Archlinux et Manjaro. ± 50 contributeurs en 2021

En dehors des dépôts officiels, quels sont les autres solutions pour installer des logiciels ?

Debian :
• La liste des dépôts est modulable et il est possible d’ajouter des dépôts tiers.
• Le format de fichier .deb permet de télécharger et installer un logiciel facilement. Le format gère les questions de versions et de dépendances.

Manjaro : AUR est un système centralisé de "recettes" automatisées qui permettent l’installation de logiciels. Par ce système, les logiciels libres (ou dont le code source est disponible) sont généralement compilés. Cela prend du temps et nécessite une grande rigueur dans l’écriture de la "recette".

Dans quelle mesure est-il possible d’installer certains logiciels non-libres et considérés dangereux ?

(« car sinon ma vie devient insupportable, je perds mon travail, mes amis ou ma famille »)

Debian : Si une version du logiciel est développé pour GNU/Linux, alors elle sera très généralement disponible d’une manière ou d’une autre pour les systèmes Debian : soit par le biais de fichiers .deb proposés au téléchargement ; soit par le biais de dépôts tiers mis en place et plus ou moins bien maintenus.

Manjaro : AUR, de manière parfois incertaine et instable dans le temps. Les recettes proposées sont alors généralement mises au point par les utilisateurs eux-mêmes, à la traîne des développeurs. Une telle recette consiste en général à télécharger un truc compilé pour un autre système (exemple Debian) et de faire en sorte que ça fonctionne…

De quels genres sont les logiciels de mise à jour et d’installation de logiciels ?

Debian est construite autour d’un format de fichier (.deb) et d’un système de paquetage sophistiqué (apt) qui permet de gérer la plupart des aspects et cas de figures tels que les dépendances, l’authentification, la traçabilité, etc. Il existe pour ce système et ce format de fichier de très nombreux logiciels spécifiquement conçus pour les différents types d’environnement de travail (Texte, Gnome, KDE, etc.)

Manjaro : Archlinux est conçu avec un système de paquetage également sophistiqué mais différent et pour lequel il n’y a pas réellement de format de fichier. Il existe principalement deux logiciels conçus pour un environnement Text et Gnome.

Possibilité de mettre à jour plusieurs mois après sans que ça casse

Debian stable : Oui sans problème

Debian Sid : Non supporté mais fonctionne généralement sans accros.

Manjaro : Non supporté, ne donne généralement pas de bons résultats.

Utilisation en serveur possible

Debian stable : Oui (possibilité d’avoir un écosystème uniforme avec serveurs et postes de travail en Debian).

Debian Sid : Non (Les distributions “rolling release” ne sont pas conseillées pour une utilisation serveur).

Manjaro : Non (Les distributions “rolling release” ne sont pas conseillées pour une utilisation serveur). De plus, l’interface graphique semble obligatoire.

  • # appréciations mal définies et non quantifiées

    Posté par  . Évalué à 5.

    Je parcours ta liste et je remarque que certaines choses ne sont pas quantifiées. Par exemple que veut dire "stable" ?

    • Une Debian stable en serveur plante le noyau très exceptionnellement et je n'ai jamais observé de plantage sur les logiciels serveurs—qui sont d'ailleurs configurés pour que la première mise en route soit sans surprise et sans problèmes de compatibilités.
    • Mais utilisée en bureau on peut avoir des plantages de logiciels.

    Bref, tes critères d'appréciations pourraient être plus précis.

  • # Alternative

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

    J'ai tendance à aller sur Debian stable ou testing (pour une base réputée et libre), avec Flatpak pour avoir les dernières versions des logiciels, pour ma part
    https://libre-ouvert.tuxfamily.org/index.php?article205/au-revoir-debian-bonjour-debian-avec-flatpak-mise-jour

    • [^] # Re: Alternative

      Posté par  . Évalué à 5.

      De ma (très) vieille expérience avec debian testing, j'ai le souvenir d'avoir eu beaucoup moins de soucis avec sid.
      En particulier, quand sid casse, elle est réparée très vite, alors que pour testing, il faut que ça passe par sid et ça pouvait prendre une ou deux semaines.
      Je ne sais pas ce qu'il en est aujourd'hui, mais je suis et reste en debian sid pour mes postes personnels.

      • [^] # Re: Alternative

        Posté par  . Évalué à 7. Dernière modification le 23 février 2022 à 17:18.

        Dans ma folle jeunesse, quand j’utilisais Debian testing, je faisais effectivement du pinning avec Sid pour pallier le problème que tu soulèves. Ça pouvait être pénible par moment, mais je trouvais que le filet de sécurité du délai de maturation avant migration dans testing évitait relativement efficacement les plus gros problèmes, et cette solution m’a convenu un certain temps.

        Je ne sais pas ce qu'il en est aujourd'hui, mais je suis maintenant en Debian stable sur mon poste de travail et j’en suis très satisfait, j‘utilise même très peu les backports. Par exemple, je ne les ai pas activés depuis la sortie de Bullseye. Je le ferai peut-être quand je jugerai la version de LibreOffice de stable vraiment dépassée, mais je ne le fais en général pas avant au moins un an après la sortie de la dernière version stable de Debian. Ce monde va trop vite pour moi, mais Debian m’attend un peu et j’apprécie.

        • [^] # Re: Alternative

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

          J'utilise debian sid depuis plus de 20 ans (coucou potato). Evidemment j'ai installé les paquets apt-listchanges et surtout apt-listbugs. Je l'utilise sur ma machine de développement mais aussi sur mon serveur dédié avec des mises à jour quoitidiennes ou très régulières. Jamais eu aucun problème majeur ne pouvant être résolu rapidement. Comme dit par certains le choix de la branche debian (stable, testing, unstable, experimental) ne correspond pas à la stabilité des logiciels packagés mais à la fréquence de leur mise à jour.

          • [^] # Re: Alternative

            Posté par  . Évalué à 3.

            je plussoie, moi c'est depuis woody.
            Et si j'avoue qu'au début, il arrivais d'avoir de la casse de temps en temps, ces dernières années ça c'est énormément amélioré, et à la louche je dirais que je rencontre 1 problème sérieux par an, que je résous en faisant un tour sur les mailing list ou en revertant quelques paquets, et quelques problèmes mineurs (généralement un fichier de doc déclaré présent dans deux paquets différents, lors de splits souvent) que je me contente de forcer à la main.

            • [^] # Re: Alternative

              Posté par  . Évalué à 4.

              De mon côté, sur mon poste, j'ai utilisé pendant de nombreuses années sidux, puis aptosid, puis siduction (cette dernière étant toujours active), je suis étonné que personne n'ai parlé de cette famille de distributions qui est en fait une sid "stabilisée" avec quelques outils supplémentaires (les paquets sont laissés dans sid quelques jours, avant de passer dans les dépôts siduction si aucun bug n'apparaît).

              Je n'ai jamais eu aucun problème avec les mises à jour, la seule condition demandée par l'équipe étant d'utiliser apt-get (et non synaptic) et de passer en init 3 avant de faire dist-upgrade. C'est complètement stable. J'ai fini par passer en debian stable parce que je ne voyais pas l'intérêt, dans mon cas de figure, de faire autant d'upgrades, le rythme de stable me convient parfaitement, mais ça n'est absolument pas pour une question de stabilité.

              J'ai entre-temps essayé manjaro, mais je n'ai pas été convaincu, peut-être parce que j'avais l'habitude de la famille debian. Je dois dire que AUR est une ressource appréciable, mais la richesse des dépôt debian fait que je n'en ressens pas trop le besoin, avec la sécurité en prime.

              J'ai même utilisé siduction juste pour l'installation de debian, passant en stable après installation, car elle s'installe merveilleusement bien, mieux que debian pur jus (ne me demandez pas pourquoi, je ne me souviens plus des problèmes — sûrement mineurs — que j'avais rencontré avec l'install debian, mais je sais qu'avec sidux/siduction tout se passe toujours en douceur).

  • # ArchLinux

    Posté par  . Évalué à 4.

    ArchLinux ne pourrait pas être une alternative à Manjaro ?

    Je l'utilise depuis quelques années maintenant avec KDE en environnement et jusqu'à présent le niveau de stabilité est plus que correct.

    • [^] # Re: ArchLinux

      Posté par  . Évalué à 2.

      Arch est stable, sauf quand une upgrade se passe mal. Or vu que c'est de la rolling release, les upgrades t'en as littéralement tout le temps. Déjà testé pendant 2 ans, déjà fatigué de devoir rattraper les problèmes suite à des upgrades de package. Comme Gentoo, je pense qu'il vaut mieux le voir comme une meta-distribution pour en faire ta distribution dérivée avec.
      C'est pas mauvais, mais faut avoir du temps libre ou du budget pour compenser le côté rolling release.

      • [^] # Re: ArchLinux

        Posté par  (Mastodon) . Évalué à 7.

        Franchement, utiliser une distribution uniquement rolling release, je ne pourrais pas.
        Parce que j'ai pas mal de machines à maintenir, et qu'il est hors de question d'être sur la brèche en permanence !

        Je veux bien être en rolling sur ma machine perso, où je m'amuse, mais le reste, moins ça bouge et mieux c'est.
        Et utiliser une distribution différente selon la machine ? J'ai autre chose à perdre de mon temps…

        Debian c'est bien pour ça, avec la version stable et la version Sid.
        Ou Slackware : la stable et la -current.
        Comme ça c'est la même distrib partout, avec un vrai soucis de maintenance corrective et de sécurité sur la base en version stable, et de quoi jouer/tester avec la version instable.

        • Yth.
      • [^] # Re: ArchLinux

        Posté par  . Évalué à 2.

        Arch est stable, sauf quand une upgrade se passe mal

        C'est quoi "se passe mal"? Je n'ai jamais rencontré de problèmes pénalisants avec Arch installé sur 3 PC différents. J'ai récemment mis à jour Arch sur un vieux portable abandonné depuis au moins un an, ça s'est bien passé.

        • [^] # Re: ArchLinux

          Posté par  . Évalué à 3.

          C'est quoi "se passe mal"? Je n'ai jamais rencontré de problèmes pénalisants avec Arch installé sur 3 PC différents.

          Moi aussi tout pareil. J'ai une install qui va sur ses 8 ans sans problème. Jusqu'à ce que je fasse exactement la même chose que toi le mois dernier. Un vieux PC pas upgradé depuis plus d'un an. Résultat, je me suis retrouvé sans grub et sans kernel ! Bon ça m'a pris 20 minutes pour terminer l'upgrade correctement à partir d'une vieille live-USB. Un arch-chroot et ça repart.

          Mais quand même ça m'a fait bizarre d'avoir réussi à planter une Arch juste avec un pacman -Syu. Et même si je m'en suis sorti rapidement, c'est pas le genre de trucs à conseiller à qqun qui veut éviter les "interventions manuelles".

          • [^] # Re: ArchLinux

            Posté par  . Évalué à 1.

            c'est pas le genre de trucs à conseiller à qqun qui veut éviter les "interventions manuelles".

            Je suis d'accord et d'ailleurs, Arch est fait pour les utilisateurs ayant un peu d'expérience. Important pour moi: j'utilise toujours un noyau lts, jamais le dernier dernier noyau. La différence vient peut-être de là.

            Résultat, je me suis retrouvé sans grub et sans kernel

            Bizarre. Pas de changement de disque? La première des choses à faire après avoir fait la maj c'est de lancer 'grub-mkconfig -o /boot/grub/grub.cfg' pour que grub retrouve les siens :) Et en plus, ça permet de voir si tout est OK question noyau

      • [^] # Re: ArchLinux

        Posté par  . Évalué à 2. Dernière modification le 23 février 2022 à 15:43.

        Soit j'ai eu du bol jusqu'à présent soit c'est toi qui n'a pas eu de bol car 99% des mes updates passent comme une lettre à la poste.
        Les seuls problème qu'il m'est arrivé d'avoir (si j’exclus les fois où c'est moi qui ai fait n'importe quoi) c'est des problème de dépendances lorsque des paquets sont mis à jours mais pas les dépendances (principalement sur des paquets AUR). C'est pas trop long à corriger en général.
        Avant ArchLinux, j'étais resté des années avec Debian Sid sans soucis majeur non plus.

        @Yth
        C'est sur ma machine perso que j'ai ArchLinux, je te rassure. Sur mon serveur et mon Raspberry où je cherche la stabilité c'est du Debian stable ;)

    • [^] # Re: ArchLinux

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      Je plussoie. A la mort d'un laptop sous Arch, et au moment de le remplacer, j'ai trouvé un live Manjaro. Le fait d'avoir un live me rassurait sur le support matériel. Je craignais d'installer Arch "à l'aveugle" et d'avoir une mauvaise surprise. J'ai alors fait le pas et installé cette distro, ignorant les critiques que j'avais lu.

      Résultat, je regrette d'avoir choisi cela à la va-vite, les critiques de Manajro sont, au moins partiellement, justifiées. Rien de dramatique au quotidien certes. D'autant plus qu'il me semble avoir vu du changement côté Arch au niveau de l'install?

  • # Presque le même parcours…

    Posté par  . Évalué à 3.

    Merci pour ce tableau, qui a le mérite d'offrir une vue très synthétique. Bien sûr, chacun·e a ses préférences et habitudes et c'est à prendre comme ce que c'est : un outil de plus.

    Tu cites le parcours Debian → Ubuntu → Mint → Manjaro, c'est pareil pour moi sauf au début : Kheops → Slackware → Zenwalk → Ubuntu → Mint → Manjaro.

    J'ai installé Manjaro il y a environ un an, juste pour voir. Et pareil : même si j'en suis assez content, je lorgne du côté de Debian Sid. J'adore le gestionnaire de paquets, la base installée est énorme et ça "juste marche". Pour le boulot, je n'ai d'ailleurs jamais utilisé que Debian (version stable, bien sûr).

    Sinon, une petit coquille dans le tableau (il y en a peut-être d'autres) : "sans accros" → "sans accrocs".

    • [^] # Re: Presque le même parcours…

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2. Dernière modification le 23 février 2022 à 14:21.

      Je me rends compte que j’ai un parcours vachement long et tumultueux en fait… Kheops → Mandrake → Debian (woody) → Ubuntu (Dapper drake !) → Arch Linux → Debian Sid → TrueOS (FreeBSD, moins d’une semaine) → Debian Sid → Ubuntu → Xubuntu → Lubuntu → Mint → Ubuntu (standard puis Budgie) → Ubuntu LTS (et ça n’a plus bougé depuis mai 2020).

      Tout ça c’est le résultat d’un équilibre entre mon envie (ou besoin) d’avoir des versions récentes des logiciels, ma détestation de bidouiller les fichiers de configuration (« faire du Linux » pour le plaisir, ça fait plus de 10 ans que je ne supporte plus, j’attends d’un OS qu’il fonctionne de base) et le support matériel / logiciel, qui souvent part du principe que tu as une version LTS d’une distribution connue. Et, à une époque (fin 200x début 201x) d’un manque de qualité certain d’Ubuntu.

      Pour le boulot, j’ai surtout utilisé Mint (ou Windows, hélas… même si avec WSL ça va mieux).

      La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

      • [^] # Re: Presque le même parcours…

        Posté par  . Évalué à 10.

        Moi aussi, j’ai un parcours tumultueux : Woody → Sarge → Etch → Lenny → Squeeze → Wheezy → Jessie → Stretch → Buster → Bullseye !

        • [^] # Re: Presque le même parcours…

          Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4. Dernière modification le 23 février 2022 à 14:37.

          Ah, j'ai fait 7.0 -> 7.1 -> 8.0 -> 8.1 -> 9.0 -> 9.1 -> 10.0 -> 10.1 -> 10.2 -> 11.0 -> 12.0 -> 12.1 -> 12.2 -> 13.0 -> 13.1 -> 13.37 -> 14.0 -> 14.1 -> 14.2 -> current -> 15.0

          :)

          • Yth.
          • [^] # Re: Presque le même parcours…

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

            Tu as raté le grand saut technologique entre la 4.0 et la 7.0 …

            À la décharge du Pat, il me semble que peu de temps avant, unixware était passé de 2 à 7 …

            • [^] # Re: Presque le même parcours…

              Posté par  . Évalué à 2.

              Il y a vingt ans, je ne me souviens plus trop…
              RedHat -> Mandrake -> Suze -> debian (stable -> sid)(2003) -> gentoo (±14 ans) -> debian stable.

              Maintenant, debian stable est suffisant pour moi, sauf peut-être pour avoir des versions récentes de blender… Mais pour ça, j’utilise la version dans steam :-p

            • [^] # Re: Presque le même parcours…

              Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3.

              Oui, je l'ai raté, j'ai pris le train fin 1999, à la sortie de la 7.0.
              Sachant que j'ai eu mon premier ordinateur a moi en août 1999, et ma première connexion internet stable et régulière en septembre de la même année, je n'avais pas spécialement eu l'occasion de découvrir l'univers Linux avant…

              Mais ça m'avait bien fait rigoler à l'époque :)

              • Yth.
  • # Manjaro/Archlinux

    Posté par  . Évalué à 6.

    Manjaro est basée sur Archlinux. C'est donc un peu plus qu'une alternative comme évoqué dans un autre commentaire.

    Même si je comprends le pourquoi de cette comparaison. Je comparerai plutôt Debian-sid et Archlinux pour être plus prêt de distro de base (pour moi, ça se vaut, après, c'est histoire de goût).

    Si l'on fait le choix d'une rolling release, ça va de pair avec l'entretien régulier du système et donc pas des mises à jour après plusieurs mois. Du coup ce critère tombe à l'eau il me semble. (ou alors c'est du masochisme) Pour ma part, mon seul cassage du système avec Arch remonte à 14 ou 15 ans, et c'était suite à une erreur de ma part (mal lu les news de la distro)

    Le choix premier est donc surtout entre publication continue ou par version. Perso, c'est soit rolling avec Arch soit versionning avec Debian (ou une de ces dérivées, Mint LMDE par exemple)

    Et entre Manjaro et Archlinux, je préfère nettement l'original. Notamment parce-que sur mes PC, je n'ai fait que mes propres choix techniques, sans la perturbation des choix de Manjaro (que je ne remet pas en cause, cela convient à d'autres). Et question stabilité, ben, c'est juste parfait pour moi.Les seuls bugs, c'est avec des paquets AUR exotiques, donc pas primordial (et puis,c'est le risque ma pov' lucette)

  • # De SID à Manjaro

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

    De mon côté, je suis passé de Debian SID à Manjaro pour mes PC de bureau et ceux de mon entourage.

    J'ai eut plusieurs fois des mises à jours qui se sont mal passées avec SID. Cela était peut-être de ma faute, mais c'était ennuyeux quand même.
    Sous Manjaro, je fais les mises à jours sur mon portable d'abord et si ça se passe bien, je les fais sur les autres postes (J'en ai 5 en tout sur Manjaro).
    Il faut savoir que les mises à jours arrivent par "paquets" environ tous les 15 jours et que les dépôts Manjaro ont un décalage par rapport à Arch, ce qui permet de mieux les tester.
    Pour les paquets, je les installe avec cet ordre de préférence :
    - Dépots officiels
    - Flatpak
    - Snap
    - Aur (en dernier recourt et avec beaucoup de précautions)

    Le bureau est bien intégré et plutôt joli (à mon goût) par défaut. Il plaît (ou indiffère) à toutes les personnes de mon entourage. Par contre, comme il y a beaucoup de personnalisation et de modules (je suis sur Gnome), les mises à jours peuvent parfois prendre du temps à arriver.

    Si toutes ces fonctionnalités vous gênent (dépôts Manjaro, personnalisation par défaut, Manjaro trop "commerciale"), il y a aussi Endeavour OS qui colle plus à Arch.

  • # Chouette idée et chouettes commentaires

    Posté par  (Mastodon) . Évalué à 7. Dernière modification le 24 février 2022 à 17:51.

    Ce que je trouve vachement intéressant avec les différents commentaires, c'est que si certains sont passés de Manjaro a Debian, d’autres sont passés de Debian à Manjaro pour exactement les mêmes raisons. C’est une bonne manière de se souvenir que nos choix ne sont jamais que ça : des choix personnels, qui peuvent très bien cohabiter ensemble.

    Perso, je suis passé de Manjaro à Debian à cause de soucis logiciels et j’y suis resté à cause de… son contrat social, et parce que je m'y sens bien… Non, c'est plus que ça, je m'y sens chez moi.

    Après un nouveau plantage sérieux suite à une mise à jour de Manjaro (je sais, certains n’ont jamais eut de plantage de Manjaro en 6 milliards d’années d’utilisation, moi oui : je ne condamne rien ni personne, j’essaye juste de faire en sorte que cela ne m’arrive plus). j’ai voulu tester un truc avec beaucoup moins de mises à jour. Debian m’a semblé un bon choix. Mais, franchement, je pensai n’y passer que quelques heures, un jour ou deux max pour voir à quoi ça ressemblait avant de me rendre compte que je ne pouvais pas y rester parce que tout y était trop vieux ou trop ou pas assez quelque chose.

    Ce qui m’a décidé à prolonger ce test un peu plus longuement que prévu, c’est l’impression de fluidité de… tout. Sur la même machine, tout semblait plus… heu… enfin, mieux marcher (c’est totalement subjectif, je sais mais ça a assez impressionné ma toute petite et facilement impressionnable subjectivité pour que je veuille en savoir plus).

    Traîner ainsi sur Debian m’a donné le temps d’apprécier une autre approche de ce que peut-être un OS, « pas en rolling release ». Et cette autre approche m’a énormément plu. Au point que j’ai décidé de continuer à la tester encore un peu plus sur mon portable (à côté de mon PC de bureau tournant sous Manjaro donc, où je fais le gros du boulot). Ça m’a aussi donné envie d’en savoir plus sur ce qui se cachait derrière cette Debian si étonnante. J’ai commencé à parcourir le site officiel.

    Première réaction, devant l’énorme choix d’ISO : « Oh, put*in c’est quoi ce foutoir ?! » Après lecture, surprise (?), ce foutoir n’en est pas un et répond à un besoin bien réel du projet Debian : être disponible « pour tout le monde ». Tout le monde ? WTF, c’est quoi encore ce délire? J’ai commencé à creuser, pas très loin en réalité : j’ai lu leur contrat social et leur constitution. Ça aussi ça m’a beaucoup plu, je dois dire.

    Mais ça restait des mots — le genre de jolis mots que nos communicant(e)s professionne… nos politicen(ne)s, pardon, excellent à déclamer en agitant les bras mais sans y croire un seul instant et sans jamais leur donner la moindre suite. Le genre de jolis mots qu’ils n’hésitent pas à renier ou à leur donner un nouveau sens, comme et quand ça les arrange.

    Du coup, pour voir comment ce contrat était appliqué dans les faits, je me suis perdu — littéralement perdu — dans les archives des mailing lists, de groupes, de blogs, de pages de wiki, etc. relatifs à Debian et à ses projets. J’ai aussi visionné quelques Debconf, la plupart ne s’adressaient pas un débutant aussi ignare que moi, mais pas toutes et… ça a été l’occasion de voir comment fonctionnait le projet Debian pour discuter des problèmes et des questions, techniques ou non : comment aussi des sujets plus polémiques, et autres crises d’hystérie, qui surgissent parfois, étaient répondus. Et au final, si pas sans quelques réserves, j’ai bien aimé ce que j’ai vu. Cela m’a laissé avec deux sentiments assez troublants :

    • Un énorme regret. Celui de n’avoir aucune compétence technique pour contribuer à ce projet génial, et pas assez de maîtrise des outils de base ne fut-ce que pour proposer d’aider là où je pourrais peut-être servir à quelque chose (trads, écriture,…) : je suis maladivement timide et les outils/procédures à utiliser pour contribuer me paraissent tellement intimidants (j’ai même pas encore osé m’inscrire à une mailing list, c’est dire où j’en suis). Bref, je compte bien y travailler.
    • À côté de cette frustration de ne servir à rien. il y avait cette impression qu’avec GNU/Linux Debian, j’avais peut-être bien trouvé un OS où je pouvais me sentir vraiment chez moi. J’ai posé mon sac dans un coin, accroché une photo de mon chat au mur et j’ai soupiré d’aise. J ‘ai aussi installé Debian sur mon desktop, en plus du portable donc. J’étais enfin, chez moi ;)

    C’est parfait. Debian ? Non, loin de là. Il y a des petits trucs agaçants. Comme partout.

    Et puis, faut bien le reconnaître, ces gens-là, ils vivent un peu au Moyen Âge encore. OK, tout n’est pas perdu, on peut faire un don à Debian, c’est un bon début. Mais où est la boutique officielles des Goodies Debian !?! Où est le mug Debian, et les t-shirts ? Et, c’est le véritable drame, où est le sticker officiel du (superbe) logo Debian pour mon portable qui se sent tout nu sans lui ? Laissez-moi consommer, que diable !

    Mon laptop veut en logo Debian

  • # Une rolling release robuste : openSUSE Tumbleweed

    Posté par  . Évalué à 10. Dernière modification le 26 février 2022 à 14:37.

    Quand on parle de distribution en rolling release, on évoque Manjaro, Arch or Debian sid.

    Perso, j'aime bien Debian, et j'aime bien aussi avoir les dernières versions des logiciels et une bonne stabilité, mais Debian sid est là pour tester des correctifs et des nouvelles versions avant que tout ça soit livré dans Debian Stable. Il y a cette période de gel avant les sorties de Debian Stable, et finalement les logiciels ne sont pas toujours dans les nouvelles versions, pendant longtemps. En particulier KDE.

    Arch, je l'ai utilisée un peu il y a longtemps, et ça a l'air de bien marcher mais le conseil de lire les notes de version avant de mettre à jour continue à être donné et je n'ai qu'une relative confiance sur la réussite des mises à jour à l'aveugle. Et pour beaucoup de logiciels, il faut passer par AUR, avec une qualité variable des recettes en laquelle je n'arrive pas à avoir confiance.

    Et puis j'ai découvert l'existence openSUSE Tumbleweed : une rolling release qui promet d'être bien peaufinée et stable / robuste. Un peu réticent au départ parce que c'est une distribution RPM (habitué à APT depuis des années), je me suis malgré tout dit pourquoi pas essayer, et effectivement je l'utilise depuis 2018 et c'est jusqu'à maintenant promesse tenu : pas une seule merde qui plante tout le système. J'ai le sentiment de pouvoir mettre à jour en fermant les yeux. Il y a énormément de choses dans les dépôts, et pour certaines choses il y a des dépôts semi-officiels supplémentaires (par exemple pour KDE si on veut avoir des versions encore plus récentes), et on peut se rabattre sur des paquets expérimentaux / non officiels pour les quelques logiciels qui ne sont pas dans les dépôts principaux.

    Très peu conseillée / discutée, et pourtant j'ai l'impression que c'est le meilleur des deux mondes : stable / peaufinée et rolling release. J'aime le confort des nouvelles versions des logiciels et des environnements de bureau sur distribution de bureau. Pas de problème de gestion comme chez Manjaro non plus. Je fais confiance. Ma préférence irait probablement vers une Debian réellement rolling release mais à défaut, je recommande cette distribution agréable au quotidien :-)

    Pour le serveur, ma préférence va à Debian Stable avec les dépôts packages.sury.org pour des versions récentes de PHP et Apache, par le mainteneur qui s'occupe de ces paquets chez Debian.

    • [^] # Re: Une rolling release robuste : openSUSE Tumbleweed

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

      Et puis j'ai découvert l'existence openSUSE Tumbleweed : une rolling release qui promet d'être bien peaufinée et stable / robuste.

      C'est très alléchant présenté comme ça :)

      Si je me rappelle bien, il y a quelques années, ils essayaient de mettre en place en plus un système de backups / restore automatique avec les snapshots de BTRFS.

      En gros si la dernière mise à jour ne te plait pas, tu dois pouvoir revenir à l'état précédent grâce au menu GRUB (et pas juste le kernel, mais le système entier).

      Si c'est bien en place, c'est encore un atout en plus pour leur rolling release :)

      Un peu réticent au départ parce que c'est une distribution RPM (habitué à APT depuis des années), je me suis malgré tout dit pourquoi pas essayer,

      J'ai essayé juste 1-2 jours il y a 2-3 ans, je voulais justement voir ce que permettait les snapshots BTRFS.

      Je ne me souviens plus exactement pourquoi j'ai réinstallé Debian après ces tests.

      J'avais juste une appréhension sur YaST. Est-ce que ça te dérange pour configurer tes logiciels ? Son utilisation est-elle obligatoire pour configurer son système ?

      J'ai l'impression que c'est une couche d'abstraction des configurations en plus et j'appréhende de ne plus savoir comment faire pour configurer les logiciels (par exemple sssd, apache, nftables…).

      • [^] # Re: Une rolling release robuste : openSUSE Tumbleweed

        Posté par  . Évalué à 5.

        Si je me rappelle bien, il y a quelques années, ils essayaient de mettre en place en plus un système de backups / restore automatique avec les snapshots de BTRFS.

        Tu dois parler de « snapper ». C’est un outil développé pour OpenSUSE mais disponible dans les autres distributions maintenant (comme Debian). L’intégration dans OpenSUSE est excellente (j’ai testé il y a quelques temps mais ça m’étonnerait que ce soit moins bien avec le temps). Dans Debian, faut faire des trucs à la main (notamment pour restaurer les sauvegardes, ce n’est pas dur de les faire mais ce n’est que la moitié du boulot pour que ce soit utile). Freedombox (Debian Pure Blend) s’en sert aussi.

        Personnellement, j’utilise Debian parce que c’est une distribution que je finis pas bien connaître, et comme ça toutes les machines que je touche fonctionnent pareil, qu’elles servent d’ordinateur pour le boulot, de serveur e-mail ou de plateforme vidéoludique avec Kodi, mais mes essais (qui datent un peu) d’OpenSUSE m’ont laissé un souvenir très positif.

      • [^] # Re: Une rolling release robuste : openSUSE Tumbleweed

        Posté par  . Évalué à 6.

        J'avais juste une appréhension sur YaST. Est-ce que ça te dérange pour configurer tes logiciels ? Son utilisation est-elle obligatoire pour configurer son système ?

        YaST est un point fort. C'est un outil qui n'est pas obligatoire, mais ça aide bien quand tu as envie de faire des choses sans passer trop de temps à étudier le système sans encore connaitre les détails (justement, ceux qui changent par rapport à une distribution que tu connais bien par exemple). C'est bien foutu et ça marche bien. Quand il y a un doute sur un réglage système, YaST permet d'aller voir dans une interface bien présentée et claire. Pour moi, une des killer feature c'est l'installation en cliquant sur des liens depuis un navigateur, installation des dépôts compris avec un assistant qui guide et fait vérifier les trucs (ajout de la signature du dépôt, priorité du dépôt, avertissements qui vont bien, etc). En fait, je me surprends à parfois préférer utiliser YaST que les outils en ligne de commandes pour les trucs que je fais rarement ou la gestion des dépôts. J'irais jusqu'à dire que toutes les distributions grand public devraient fournir un outil comme YaST. Il y a vraiment des modules de configuration pour un tas de choses, y compris des choses qui ne sont pas forcément très agréables à configurer sur d'autres distributions, Grub par exemple.

        Cela dit, toutes les fonctionnalités sont accessibles par les outils classiques et des fichiers de configuration classiques. YaST est un ajout plutôt qu'un outil qui se met en travers le chemin. Par exemple, il y a les équivalent de /etc/apt/sources.list et /etc/apt/preferences. Zypper est d'ailleurs très bien foutu et je trouve qu'il remplace avantageusement apt, et pourtant la barre est haute (et apt m'est plus familier). Sa sortie est concise, informative, en couleur, quand il y a des problèmes l'outil se met en mode interactif et propose des choix au lieu d'imposer une résolution arbitraire ou de botter en touche. Bloquer la version d'un paquet se fait en utilisant la commande zypper addlock, zypper install est aussi bien capable de prendre un nom de paquet dans les dépôts, un chemin vers un fichier rpm ou une URL sur internet. Il y a tout de base pour installer des nouveaux dépôts, ce n'est pas la galère comme sous Debian / Ubuntu avec les clés par encore importées, etc. Pour les opérations très bas niveau, il y a rpm, l'équivalent de dpkg, mais je ne m'en sert quasiment jamais, contrairement à dpkg sous Debian. Zypper mériterait probablement un journal à part entière en fait.

    • [^] # Re: Une rolling release robuste : openSUSE Tumbleweed

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      Super commentaire :)
      Elle m'a fait de l'oeil plusieurs fois celle là, mais je n'ai jamais franchi le pas. Et cela uniquement pour deux (sans doutes mauvaises) raisons :
      - On n'en parle quasiment jamais
      - OpenSuse ne s'appuie sur aucune distribution "communautaire"
      Du coup, ne te sens tu pas parfois seul face à tes problèmes / questions ? Y a t-il une communauté suffisamment grande (allemande, je crois) ?
      Ca te dit pas de nous faire un petit journal / dépêche pour parler du sujet ?

      • [^] # Re: Une rolling release robuste : openSUSE Tumbleweed

        Posté par  . Évalué à 6. Dernière modification le 28 février 2022 à 12:07.

        OpenSuse ne s'appuie sur aucune distribution "communautaire"

        openSUSE semble elle-même être une distribution communautaire : https://fr.wikipedia.org/wiki/OpenSUSE#Communaut%C3%A9_openSUSE

        Ça ne me choque pas qu'elle ne soit pas basée sur autre chose. Elle semble assez "grosse" pour se débrouiller et ses spécificités par rapport à Red Hat ou Debian justifient probablement cela. J'imagine que c'est en outre une bonne chose d'avoir une alternative commerciale (fournissant du support) à Red Hat et que cette alternative soit européenne.

        Du coup, ne te sens tu pas parfois seul face à tes problèmes / questions ?

        Non, pas particulièrement mais mon expérience existante en matière de GNU/Linux doit beaucoup aider. C'est vrai qu'on tombe de temps en temps sur des forums en allemand, mais en réalité :

        • j'ai tendance à faire toutes mes recherches en anglais depuis longtemps, avant même d'atterrir sur openSUSE. Je ne sais pas du tout comment ça se passe en français ;
        • l'écrasante majorité des problèmes ne sont pas spécifiques à openSUSE donc les solutions sur lesquelles on tombe pour les autres distributions fonctionnent en général sans adaptation. D'ailleurs, j'ai l'impression qu'openSUSE change très peu le fonctionnement des paquets. Parfois il y a un peu de branding mais il est léger, optionnel et clairement séparé dans un paquet -branding, avec un paquet alternatif -upstream si on veut le branding original. Par exemple pour Firefox, il y a un packet MozillaFirefox-branding-openSUSE et un paquet MozillaFirefox-branding-upstream en plus du paquet MozillaFirefox. C'est plutôt propre. Ça concerne 55 paquets à ce jour d'après zypper search, principalement les environnements de bureau, des trucs relatifs au démarrage, Firefox, LibreOffice, Yast, GTK et… NetworkManager ?!
        • en réalité, j'ai rencontré peu de problèmes. Les trucs sont plutôt logiques donc on s'en sort vite.

        Ca te dit pas de nous faire un petit journal / dépêche pour parler du sujet ?

        Dans le principe oui, pourquoi pas, faudrait que je m'y colle ! La demande est notée. Faut voir quoi présenter, dans quel but et pour qui. Les sources d'inspiration sont les bienvenues :-) Une écriture collaborative sur le sujet, et donc une dépêche, serait probablement plus adaptée. Je n'y connais pas grand chose en vrai. J'utilise assez passivement. Ça pourrait aussi valoir le coup de mentionner Open Build Service (en plus de Zypper et YaST).

        • [^] # Re: Une rolling release robuste : openSUSE Tumbleweed

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        • [^] # Re: Une rolling release robuste : openSUSE Tumbleweed

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

          Je viens de me l'installer dans une virtual box. Du coup, j'ai effectivement un gnome très proche d'une version "stock". Du coup, si je veux un truc un peu plus "OpenSuse", il faut que j'installe des paquets branding ? Mais lesquels ?
          Merci !

          • [^] # Re: Une rolling release robuste : openSUSE Tumbleweed

            Posté par  . Évalué à 3. Dernière modification le 28 février 2022 à 15:41.

            Je pense qu'ils sont installés par défaut, et le branding est léger. Perso j'utilise KDE, je n'ai jamais trop essayé Gnome sur openSUSE. Je regarde de temps en temps par curiosité, sans plus. Je crois qu'openSUSE a(vait) un focus KDE, et en effet on voit bien le branding openSUSE sur une nouvelle installation (faite la semaine dernière par PXE, tout à fait par hasard).

            De spécifique openSUSE, tu dois déjà avoir zypper pour le gestionnaire de paquet et YaST quelque part pour configurer le système, je suppose que YaST est aussi installé par défaut quand on fait une installation Gnome.

            Merci pour le lien vers ta dépêche sur Manjaro, je l'avais déjà lu mais je la lirai à nouveau dans la perspective d'en écrire une pour openSUSE.

            • [^] # Re: Une rolling release robuste : openSUSE Tumbleweed

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

              Ok ! Merci !
              Je vais me retenter une install avec KDE…

            • [^] # Re: Une rolling release robuste : openSUSE Tumbleweed

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

              Il y a BTRFS aussi, avec le système de snapshot et tous les montages à l'intérieur de la partition (donc en se partageant le même espace disque si j'ai bien compris). Je ne connais pas bien, mais comme ça, ça a l'air juste top !

              • [^] # Re: Une rolling release robuste : openSUSE Tumbleweed

                Posté par  . Évalué à 4. Dernière modification le 28 février 2022 à 20:48.

                Je confirme que c'est top (j'ai pu migrer un système d'un ordi à un autre en passant par des instantanés de sous-volumes Btrfs, pouvoir faire un instantané avant d'expérimenter et potentiellement foutre le bronx est un petit confort aussi ; j'adore Btrfs, en tout cas ses fonctionnalités, ça pourrait aussi être ZFS je suppose), par contre rien de spécifique à openSUSE il me semble, je le faisais aussi avec Ubuntu et Debian. D'ailleurs, je me demande si l'installateur d'Ubuntu ne fait pas ça aussi par défaut si on choisit Btrfs. Ils étaient peut-être pionniers. Ou Fedora ? Pour le coup je ne sais plus.

                En tout cas je confirme que l'installateur d'openSUSE choisit Btrfs par défaut. Je l'ai vu tourner pour la première fois la semaine dernière, j'ai fait ma première (et précédente) installation via un chroot depuis Debian…

                Je n'ai pas essayé Snapper dont tu m'apprends l'existence.

  • # Corrections du tableau

    Posté par  . Évalué à 3.

    Pour utiliser activement Arch et Debian, et avoir fait un passage sur Sid pendant quelques mois, voici quelques correctifs à apporter au tableau :

    Stabilité

    Pour comparer la stabilité entre Sid et Manjaro, un bref test de quelques semaines ne suffit pas. De mon expérience avec Arch, la stabilité est globalement correcte mais demande ponctuellement des interventions pour corriger/réparer manuellement certaines choses. Néanmoins rien du niveau du passage à systemd depuis plusieurs années.
    Sous Sid, attention à la stabilité à terme, la mienne avait implosée avec le même usage que mon Arch.

    Surveillance et correctifs des failles de sécurité détectées

    La comparaison entre Debian et Manjaro n'a pas de sens dans ce cas, vu que les dépôts de Manjaro reprennent le contenu des dépôts de Arch. Une comparaison plus pertinente ici, serait entre Debian et Arch.

    Quelle est la disponibilité des logiciels libres à partir des dépôts officiels ?

    Debian : 59 551 paquets
    Sid : 62 000 paquets
    Manjaro/Arch : 12 660 paquets + 78 128 paquets AUR
    Je pense qu'on peut dire que Manjaro contient un peu plus de choses que les logiciels les plus courants dans ses dépôts binaires.
    Globalement la plupart du temps on trouvera ce q'on cherche dans les dépôts binaires. Pour le reste, il y a AUR, qui est globalement bien intégré dans la plupart des gestionnaires de paquets de Arch/Manjaro. En entrant dans des choses moins populaires sans forcément être de niche, je n'ai pas retrouvé tout ce que j'utilisais sur Sid.
    D'un autre côté, dans Sid j'ai trouvé dans les dépôts des logiciels de niches et peu maintenus qu'on ne trouve que sur AUR dans le monde Arch, avec des arbres de dépendances pour le build assez improbables.
    En gros, y a à boire et à manger dans les 2, aucun n'est mieux que l'autre.

    Pour les dépôts tiers sous Debian, en particulier Sid, je dirais de se méfier des bibliothèques en doublons et des versions. Ca peut être une forte source d'instabilité.
    Pour les téléchargements en direct de "deb", généralement à côté un tar.gz ou un tar.xz est proposé et peut être déployé sur n'importe quelle distribution GNU/Linux. Certes il ne gère pas les dépendances, mais souvent il aura un PKGBuild dispo sur AUR pour ca.

    Pour le commentaire sur AUR du tableau, honnêtement, je ne suis pas tout à fait d'accord avec celui-ci et en particulier pour la fin qui laisse supposer que c'est du petit bonheur la chance.
    Déjà, d'une part, j'ai remarqué que la plupart des AUR de mon système utilisent plutôt des dépôts de codes type Git/Hub/Lab que les dépôts des autres distributions. Souvent, ca revient à de l'installation de paquets sources, les temps de compilations pouvant être parfois long.
    En revanche, la stabilité de ce procédé n'est pas aussi aléatoire que le commentaire pourrait le suggérer.

    De quels genres sont les logiciels de mise à jour et d’installation de logiciels ?

    Archlinux utilise un format spécifique embarqué dans du tar.xz (anciennement tar.gz).
    Debian utilise un format spécifique embarqué dans du tar.gz (de mémoire) renommé ".deb".

    Debian a 2 principaux gestionnaires de paquets : apt et aptitude (la résolution des dépendances est différente). Il existe des wrappers graphiques.
    Arch un seul gestionnaire de paquets, ayant de nombreux wrapper cli et graphiques pouvant être intégrés dans les différents environnements. Par exemple, il me semble que Discover de KDE peut être utilisé.

    Possibilité de mettre à jour plusieurs mois après sans que ça casse

    Debian stable : dans certains cas particuliers, peut très mal se passer, mais très généralement ca passe niquel
    Debian Sid : pas vraiment testé sur du long terme, mais déjà un mois entre était de trop dans mes tests
    Arch : plus de 6 mois ca passe niquel (à plusieurs reprises), sauf changement spécifiques

    Utilisation en serveur possible

    Manjaro : ca reste du GNU/Linux, l'interface graphique peut être enlevé par la suite. Cependant quand on sait que Manjaro est une simplification de Arch pour un usage bureautique, autant utiliser directement une Arch dans ce cas, ou alors autant comparer Manjaro à Ubuntu Desktop au lieu de Debian.

    Concernant l'utilisation d'une roll-release en serveur, le choix se discute. En revanche, la raison principale de ne pas utiliser une Debian Sid en production est bien la stabilité plutôt douteuse à l'usage. Globalement, le gros point négatif de Sid est la faible qualité de certains paquets. Comme c'est le début du processus de leur intégrations dans Debian, ils n'ont pas encore été testés, des surprises inattendues peuvent arriver.
    Concernant celle d'une Arch pour un usage serveur, je n'ai jamais tenté, d'autres auront de meilleurs retours. Néanmoins les paquets de Arch ont également une phase de test avant d'être intégrés dans les dépôts standards, ce qui implique une meilleure stabilité que Sid.

    Emacs le fait depuis 30 ans.

    • [^] # Re: Corrections du tableau

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      Utilisation en serveur possible

      Manjaro : ca reste du GNU/Linux, l'interface graphique peut être enlevé par la suite.

      Ou pas, hein. Un environnement de production c'est suffisamment difficile à maîtriser pour ne pas s'en remettre en plus au hasard et à l'ajout suppression de 1Go de logiciels. Ces logiciel ne seront en fait jamais tout à fait les mêmes et auront des comportement et effets de bords variables.

      Déjà en Debian stable on rencontre parfois des choses cocasses…

      Adhérer à l'April, ça vous tente ?

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