Le droit d'auteur n'est finalement qu'une courte exception temporaire au domaine public. Le destin de toute création est de rejoindre un jour le domaine public. C'est pour rappeler, défendre et fêter cela que se déroule actuellement à Paris le 1er festival du domaine public.
Il est à l'initiative de Véronique Boukali (fondatrice de Romaine Lubrique) et Alexis Kauffmann (fondateur de Framasoft) et bénéficie du soutien et de l'implication d'une cinquantaine de structures dont Wikimedia France, SavoirsCom1, La Quadrature du Net, OKF France, CC France, OSM France.
Pourquoi en janvier ? Parce que c'est le 1er de ce mois qu'entrent ensemble dans le domaine public les œuvres des auteurs morts 70 ans auparavant. Et cette année on a du beau monde : Munch, Kandinsky, Mondrian, Maillol, Giraudoux…
La technique permet aujourd'hui comme jamais la libre circulation de la culture. L'interdit est avant tout juridique à cause du droit d'auteur. Or, avec les œuvres du domaine public, on a certes attendu longtemps mais on a enfin le droit d'utiliser, partager, diffuser, modifier, remixer… sans demander autorisation ni s'acquitter de droits. Alors profitons-en !
Du 16 au 31 janvier à Paris et sa région, auront lieu, dans 20 lieux différents, 30 événements, tous libres et gratuits, pour s'informer, se former, se cultiver, pour numériser et créer ensemble, pour aborder le domaine public dans toutes ses formes et sous tous les angles.
Petite sélection « spécial DLFP » :
- Grande fête du Remix, le samedi 24 janvier à Numa ;
- Libre interprétation de Bach et Chopin, le dimanche 25 janvier à l'église Saint-Mérri ;
- Le Petit Prince au pays des Hackers, le lundi 26 janvier au garage de la Quadrature du Net ;
- Brevets, santé, semences… le domaine public et le vivant, le mardi 27 janvier à La Paillasse ;
- Enjeux politiques et juridique du domaine public, en présence d'Isabelle Attard et Lionel Morel, le mercredi 28 janvier à l'ENS ;
- Cérémonie de clôture des « Copyfraud Awards », le samedi 31 janvier à la Recyclerie.
# Modification et remix sont-ils vraiment autorisés lorsqu'une œuvre passe dans le domaine public?
Posté par Cédric Temple (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.
Est ce que la modification et le remix sont-ils, aujourd'hui, vraiment autorisés lorsqu'une œuvre passe dans le domaine public? Le Droit_Moral est inaliénable et imprescriptible et sur deux points, cela me semble incertain :
- droit de paternité : si l'on remixe plusieurs œuvres, comment identifier clairement qui est l'auteur de chaque partie?
- droit au respect de l'œuvre : cela me semble encore plus complexe. Je suis un créateur qui souhaite remixer une œuvre : comment être sûr que je ne prendrai pas un procès sur ce sujet? Comment être sûr que je n'enfreins pas l'esprit de l'œuvre?
Autant pour la diffusion, le partage et l'utilisation, je suis serein. Pour le remix et la modification, cela me semble plus complexe.
Merci de vos lumières sur ce sujet.
[^] # Re: Modification et remix sont-ils vraiment autorisés lorsqu'une œuvre passe dans le domaine public?
Posté par Alexis Kauffmann (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.
Oui, tu as raison de pointer la question du droit moral qui peut constituer une "menace qui plane".
On a coutume de dire que si De Vinci avait encore des héritiers identifiés, ils auraient interdit le "gribouillage" de Marcel Duchamp sur La Joconde.
Si tu en as le courage "L’exercice du droit moral après la mort de l’auteur" mémoire M2 enrichissant
https://docassas.u-paris2.fr/nuxeo/site/esupversions/ac6b7b8d-d860-4f6c-a4b4-f2ff7f2c9f1e
[^] # Re: Modification et remix sont-ils vraiment autorisés lorsqu'une œuvre passe dans le domaine public?
Posté par linette . Évalué à 1. Dernière modification le 29 janvier 2015 à 17:41.
La réponse est ici : Texte du lien
Je suis étonée que les auteurs de la dépêche n'aient mis un commentaire pour justement annoncer ce changement de programme forcé, peut être cause a un manque de temps pour faire ceci.
[^] # Re: Modification et remix sont-ils vraiment autorisés lorsqu'une œuvre passe dans le domaine public?
Posté par Alexis Kauffmann (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.
Effectivement on a manqué de temps avec toute cette histoire. Sans parler du coup au moral de ce satané droit moral.
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