Open Advice : de la traduction collaborative à la publication d'un Framabook

Posté par  . Édité par Xavier Teyssier, Pierre Jarillon et patrick_g. Modéré par Pierre Jarillon. Licence CC By‑SA.
13
25
mai
2013
Doc

Le projet Open Advice

(Un billet de l'équipe Framalang/OpenAdvice)

Le manuel Open Advice, dont les 42 contributions sont autant de retours d’expériences dans tous les compartiments du Libre, a fait l’objet d’une traduction en français qui sera publiée dans les prochains mois. La traduction proposée par LinuxFr et mise en œuvre par Framalang pour aboutir à Libres Conseils est un exemple intéressant de la dynamique contributive.

Plus de détails dans la suite de la dépêche.

Sommaire

L’intérêt de l’ouvrage

Ni traité savant ni tutoriel technique, Open Advice se présente comme une série de conseils assez pragmatiques destinés à éviter au lecteur les erreurs commises, à leurs débuts dans un projet libre, par les différents auteurs. Ces derniers, qui occupent maintenant des fonctions-clés dans les entreprises où ils mettent en œuvre le libre et l’ open source, ont accepté de répondre à la question :

« Qu’auriez-vous aimé savoir avant de commencer à contribuer ? »

On peut considérer que la lecture du livre fera gagner du temps et de l’énergie à tous ceux qui participent à un projet libre ou envisagent de le faire.

De plus, Open Advice couvre la quasi-totalité des aspects d’un projet libre, comme en témoigne le regroupement en sections des chapitres : depuis les idées et innovations qui donnent envie de se lancer dans un nouveau projet jusqu’aux aspects commerciaux du logiciel libre, en passant par la gestion du code et celle de la communauté des contributeurs, les 42 chapitres abordent quasiment tout ce qu’il est bon de savoir, et au-delà.

Enfin le livre original est disponible sous format .pdf de façon libre puisqu’il est sous licence CC-BY-SA, donc nous pouvions librement le traduire et le diffuser.

Une démarche en quatre temps

Une phase préparatoire et de communication a consisté à :

  • lancer l’appel à traduction ;
  • créer une liste diffusion spécifique ;
  • planifier soigneusement le découpage du texte en unités traduisibles dans un temps donné.

Une fois publié sur le blog un premier texte (l’avant-propos) pour servir d’amorce, l’opération proprement dite a commencé.

1. Une traduction collaborative ouverte

C’est d’abord un rendez-vous rituel qui a été fixé, facilement mémorisable : un soir par semaine à heure fixe, le rendez-vous est donné sur un Framapad, cœur du projet. Quelques chapitres sont proposés à la traduction (généralement trois par semaine) et ceux qui veulent venir participer sont les bienvenus, qu’ils soient des habitués ou de nouveaux arrivants, pour quinze minutes ou la soirée, pour une phrase, un paragraphe ou davantage. Les volontaires traduisent ensemble dans la détente et la bonne ambiance, quel que soit leur niveau de traduction.

2. Une révision et une publication rapides

Après chaque session, une équipe réduite a assuré un travail de révision de ce premier jet. Son rôle était de s’assurer de la qualité des traductions, de l’absence de contre-sens par rapport à l’original et de l’harmonisation par rapport à l’ensemble. Elle tranchait également quand plusieurs traductions avaient été proposées, et corrigeait l’orthographe et la typographie. Une fois révisés, les chapitres ont été publiés sur le Framablog. Cette révision rapide garantissait à chaque contributeur la possibilité de voir en ligne quelques jours plus tard le fruit de sa participation dans une version propre. Notons aussi que la mise en ligne rapide permettait de récolter via les commentaires sur le blog quelques précieux retours sur des fautes résiduelles inévitables.

3. Une révision approfondie en vue de la publication

Une fois l’ensemble des articles traduits et publiés sur le Framablog, la troisième phase a commencé. Il y a du travail pour passer d’articles indépendants les uns des autres à un livre cohérent, qui utilise les mêmes codes, les mêmes standards, un vocabulaire harmonisé et bien sûr un respect rigoureux des règles d’orthotypographie. C’est une phase ingrate souvent méconnue du lecteur. Et pourtant elle représente à elle seule plus de travail que toutes les séances de traductions et de révisions rapides réunies. Pour cette phase nous avons utilisé le Booktype de Framasoft, une plate-forme (libre, évidemment) mise au point et utilisée par Flossmanuals. Elle est plus orientée vers les exigences de la publication, mais sa prise en main reste tout à fait abordable : mode wysiwyg et mode source y coexistent.

4. Du numérique au papier

Après cette révision qui en principe ne laisse plus de fautes d’orthographe ni de maladresses de style — mais on sait bien qu’il y aura toujours des imperfections à corriger — la dernière étape est plus technique. Il s’agit de créer une version en LaTeX générée à partir de la sortie HTML du Booktype, de produire une maquette en PDF qui va une nouvelle fois faire l’objet de relectures. Pour cette partie, c’est toute l’équipe Framalang qui est sollicitée pour relire et corriger sur le PDF (avec par exemple Xournal). Il s’agit de détecter les problèmes de mise en page : éventuels problèmes de césures, position malencontreuse de sauts de page, équilibrage des blancs et bien d’autres anomalies qui ne se révèlent à l’œil que dans une version pré-finale. La suite est assez classique dans l’édition : échange entre l’imprimeur et Framabook, BAT (Bon À Tirer) et bientôt un nouveau Framabook sera disponible gratuitement en format électronique et à l’achat sous format papier, mais toujours sous licence libre Creative Commons Attribution 2.0.

Bilan

La traduction collaborative représente du travail, certes, dès la mise en œuvre d’une procédure jusqu’à la réalisation finale, mais le plaisir qu’on y trouve à tous les niveaux justifie largement les efforts : satisfaction et fierté des contributeurs occasionnels de donner de leur temps et de leur compétences pour le Libre, échanges sympathiques et souvent cocasses sur le chat associé à chaque nouveau pad, mais aussi ébauche possible de liens amicaux avec un petit réseau d’habitués à mesure que les séances hebdomadaires s’enchaînent.

C’est du reste au sein de ces groupes informels que peuvent émerger des contributeurs plus assidus ou carrément impliqués qui vont tout naturellement s’inscrire à la liste de diffusion du projet et pour quelques-uns, le suivre jusqu’à l’étape finale, tout en s’impliquant davantage au sein de Framalang.

Au bout du compte, ce projet illustre assez bien de ce que peut faire une association libriste : initier un projet, accueillir ses contributeurs, lui donner une continuité et un aboutissement tangible qui est finalement restitué au public des lecteurs.

Aller plus loin

  • # Rien du côté de Google ?

    Posté par  . Évalué à -10.

    Dommage qu'il n'y ait rien du côté de Google…
    [Google Plus, etc.]
    Pourtant les deux projets [français et anglais] sont sur cette face de bouc…

    • [^] # Re: Rien du côté de Google ?

      Posté par  . Évalué à 2.

      Obsédé des réseaux sociaux.

      Écrit en Bépo selon l’orthographe de 1990

      • [^] # Re: Rien du côté de Google ?

        Posté par  . Évalué à -10.

        Obsédé des réseaux sociaux.

        Réaliste.
        Si quelqu'un met du FB je ne vois pas pourquoi il ne mettrait pas du Google+ et même du Twitter.
        C'est un non sens.

        • [^] # Re: Rien du côté de Google ?

          Posté par  . Évalué à 2.

          Framasoft est sur Twitter.

          Écrit en Bépo selon l’orthographe de 1990

          • [^] # Re: Rien du côté de Google ?

            Posté par  . Évalué à -9.

            Framasoft est sur Twitter.

            Je ne parle pas de framasoft mais du projet openadvice français.

            Framasoft est sur G+ ?

            • [^] # Re: Rien du côté de Google ?

              Posté par  . Évalué à 2.

              Je ne parle pas de framasoft mais du projet openadvice français.

              Ils parlent d'OpenAdvice sur leur compte Twitter.

              Ils font aussi de la pub sur Linuxfr; c'est une sorte de réseau social non?

              En bref, le public cible est déjà bien touché avec Framablog etc + DLFP + Twitter + Facebook. Ou t'as qu'à le faire. :p

              Écrit en Bépo selon l’orthographe de 1990

            • [^] # Re: Rien du côté de Google ?

              Posté par  . Évalué à 1.

              Framasoft est sur G+ ?

              Oui.

  • # Combien de temps ?

    Posté par  . Évalué à 3.

    Ce qui serait intéressant, c'est d'avoir une idée factuelle du temps passé pour chaque étape.

    En tout cas, merci pour ce retour. Framapad est un outil que je trouve vraiment génial pour son caractère collaboratif.

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