Christophe SELLIER a écrit 37 commentaires

  • # et le sav, on a pensé au sav ?

    Posté par  . En réponse au journal Google Robotics. Évalué à 10.

    Google Robotics ? Allo ?
    Oui je vous appelle parce que j'ai perdu la main ! non, ma main artificielle à 8 doigts, que vous m'avez livrée il y a 2 jours.
    Oui la main, la main droite, je vous parle de mes lunettes là, voyez
    Vous pouvez m'en livrer une rapidement ?
    Quoi 3 jours ?, mais c'est beaucoup trop long, le contrat de maintenance prévoit une livraison sous 24h !
    Comment ? Signer et retourner le contrat d'assistance ? Mais non je n'ai pas pu, c'est ma main artificielle qui signe habituellement, et je viens de vous dire que je l'ai perdue !!!!
    Allo ?

  • [^] # Re: Jusqu'où faut-il s'adapter ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Pourquoi Microsoft Word doit mourir ?. Évalué à 2. Dernière modification le 23 novembre 2013 à 21:42.

    C'est des rachats qui ont rendu Microsoft immense ? Quels rachats exactement ?

    Parce que les mastodontes de MS ca a toujours ete Windows et Office, qui ont ete crees purement en interne, tout comme Exchange, XBox, System Center, …

    Ces rachats là :
    Chez Microsoft himself : http://www.microsoft.com/investor/Stock/AcquisitonHistory/All/default.aspx
    Chez wikipédia : http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_mergers_and_acquisitions_by_Microsoft
    … Since Microsoft's first acquisition in 1987, it has purchased an average of six companies a year …

    Ca commence à faire du monde non ?

    Développé purement en interne Office ?
    Vermeer Technologies Inc fondée en 1994 par C.H. Ferguson et R. Forgaard. Leurs produits étaient un outil de développement de site web appelé FrontPage, et un serveur web en compléement au développement dans FrontPage appelé Personal Web Server. Vermeer Tech. Inc, a été racheté "purement" par Microsoft en janvier 1996 pour 133 "purs" millions de dollars.

    Même chose avec Forethought Inc. qui a développé le logiciel "Presenter" connu plus tard sous le nom de Powerpoint.
    Voilà 2 exemples de produits conçus ailleurs, puis rachetés et intégrés par Microsoft. Ces deux là ont formé des produits complets, et connus du public. Beaucoup d'autres acquisitions sont des sous-ensembles logiciels qui n'ont pas forcément de noms commerciaux "extérieurs" connus du public. Par exemple, le rachat d'une partie des brevets détenus par Novell, http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-microsoft-rachete-882-brevets-novell-pour-450-millions-de-dollars-32228.html

  • [^] # Re: Jusqu'où faut-il s'adapter ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Pourquoi Microsoft Word doit mourir ?. Évalué à 2.

    c'est à toi de t'adapter en tant que formateur:

    Mais on s'est adapté à l'époque et pas qu'un peu :
    Les formations sont passées de groupes à dates fixes à parcours individuels à entrée et sortie permanente. Les personnes formées arrivaient aux dates qui leur convenait, et l'on définissait ce qu'elles connaissaient à l'entrée pour ne les faire travailler et progresser que sur les points qui leur manquait.

    Sur cette période de 10 ans, les premières années correspondaient à un public qui découvrait complètement la micro-informatique et donc des outils comme les traitements de textes, sur des machines de type (en vrac et de mémoire) amstrad pc1512 double disquette, micral, goupil G3, G4, etc…) Les formations complètes étaient donc la norme puisque pas d'acquis particulier en début de formation. Les mentalités et les finances de l'époque étaient calées sur une formation de type 'groupe', en général des groupes d'environ 15 personnes et des formations allant de quelques jours à plusieurs mois. PLusieurs mois qui portaient alors sur d'autres choses que la micro-informatique bureautique : gestion, comptabilité, …..
    L'évolution que nous connaissons tous à ensuite banalisée cette partie bureautique. Les machines et les logiciels se sont retrouvés en grande surface à coté d'équipements standards de la maison : électroménager, hifi, audiovisuel, etc….
    Les politiques de financement se sont adaptées aussi, c'est à dire qu'elles se sont portées sur d'autres domaines de l'informatique. La bureautique était devenue moins sexy, moins attractive pour les financeurs institutionnels, type conseil régional ou équivalent. Les nouvelles générations d'utilisateurs connaissaient d'entrée ces produits, la demande en formation s'est donc transformée. On s'est bien entendu adapté pour proposer des formations à la carte, en réorganisant intégralement les parcours et les supports, grâce à des outils de formation individualisés, sur cdrom à l'époque, outils inexistants quelques années auparavant.

    tu connais beaucoup d'éditeurs de solutions Libres ou non-Libres qui ne veulent pas que leur produit soit supérieur aux autres?
    La compétition, par définition, c'est en mode guerrier!

    Que signifie supérieur aux autres ? Microsoft, à une époque, est de taille à peu près similaire à ses concurrents : la compétition a du sens, tout le monde étant à peu près au même niveau. Puis de rachats en rachats, la société atteint un gigantisme qui fait que plus aucune entreprise ne peut se mettre en concurrence. A ce niveau de taille, le produit Microsoft ne doit plus être supérieur aux autres, il doit tout simplement être la seule alternative. Rachats des concurrents, et intégration de leur nouvelle idée, nouveau concept dans le gros machin qui continue de gonfler. Là, pour moi, la compétition n'en est plus une. C'est devenu un modèle prédateur qui ne représente plus rien de positif. Lorsque Microsoft en vient à "convoquer" les inspecteurs de l'EN dans ses locaux, lorsque qu'il (avec quelques autres gros acteurs informatiques) se retrouve financeur principal de rencontres de type lobbying dans les salles de la commission européenne, qu'est devenue la compétition ?

    Et surtout quel est le poids de l'utilisateur face à un Microsoft omniprésent ?
    En face des modèles de type Microsoft, on a donc le modèle contributif qui remet ce fameux utilisateur au centre du débat, où l'on retrouve effectivement une compétition, que je trouve vraiment beaucoup plus saine que celle que nous impose ces grandes multinationales qui ne raisonnent plus exclusivement que pour elles mêmes.
    Pour que ce modèle contributif se développe activement, l'utilisateur de l'outil informatique se doit de prendre du recul et considérer d'autres façons de pratiquer l'informatique que celle imposée par Microsoft et quelques autres grandes cathédrales. Tout est fait pour qu'il n'y parvienne pas.
    Voilà pourquoi je me demande jusqu'où s'adapter. Face à des gigantismes tels que ceux-là, l'adaptation n'a plus beaucoup de sens sauf à passer à un autre modèle, de type contributif.

  • # Jusqu'où faut-il s'adapter ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Pourquoi Microsoft Word doit mourir ?. Évalué à 9.

    C'est un peu long, mes excuses auprès des adeptes de commentaires courts…

    Mmmh, Charlie est en train de passer du coté obscur de la force, il est envahi par la haine. C'est pas bien.

    Mais qu'il se rassure, Word dans sa forme actuelle est bien en train de mourir.

    D'obésité.

    Word date de l'époque où tout se passait dans un environnement bien cadré : 1 pc monochrome, lourd et pesant, posé sur un bureau relié par un câble parallèle (lourd et pesant) à une imprimante matricielle bruyante, lourde et pesante. C'était le must, et ça coûtait une véritable fortune dans les boutiques spécialisées. A ce moment, Word est jeune et svelte : il a déjà écrasé un ou deux concurrents, il est prêt à faire feu.

    Cible visée : l'Entreprise, qui produit pour vivre des quantités colossales de rapports, synthèses, documents administratifs, règlements, listings, puis le marketing aidant enquêtes, publipostages variés,…. la liste est infinie. Le support officiel est le papier mais les outils de création sont en plein changement. Les pools de secrétaires, dactylos, machines à écrire, dévolues à ces lourdes et pesantes tâches sont rapidement éliminées (tout le monde s'en fout de Judith…)
    Le chef, privé de sa secrétaire, doit donc se farcir lui même ses comptes rendus de réunions, en tête à tête avec la ligne de tabulation et sa touche associée, le trombone déglingué, et des barres d'icônes multicolores. Word s'adapte, présente des assistants, intègre de nouvelles fonctions, bref il enfle.
    Surviennent d'autres événements : le réseau local (avec des bouchons terminateurs) puis distant (avec des modems rtc), puis planétaire (avec pas mal d'autres trucs www,…). Word propose de nouvelles fonctions d'envoi de mail, d'export html -sauce aigre-douce microsoft- et toutes ces sortes de choses. Il enfle encore.

    Il enfle donc à chaque transformation sociétale, il enfle par absorption et étouffement de l'ennemi. Au bout de quelques années on obtient une sorte de monument terrifiant, multiforme, un couteau suisse gigantesque avec plusieurs manches.

    Le modèle dominant est celui de l'entreprise, qu'on applique à tous les milieux avec des (in)fortunes diverses. Ce sont les outils de l'entreprise qui sont imposés : un thésard travaillera donc avec word, et soutiendra sa thèse avec powerpoint.

    Word, comme Excel et le reste de la collection reflète la montée en puissance de Microsoft, et de son modèle agressif sous-jacent : connaître son ennemi, l'absorber par rachat et intégrer les avantages dans son propre camp.
    Nov. 1999 office 2000 - 122 Mo sur disque
    Office 2003 - 263 Mo
    Office 2010 - 657 Mo
    Office 4000 - R.I.P. …

    Pendant une dizaine d'années (de 1990 à 2000), c'était mon métier que d'apprendre aux secrétaires, puis aux secrétaires licenciées, puis aux chef(fe)s de services, responsables, patron(ne)s de pme à se servir d'un traitement de texte : wordstar, amipro, puis très rapidement Word et toutes ses déclinaisons. Pour faire le tour de toutes ses fonctions, il nous fallait plusieurs semaines avec de nombreuses heures de pratique.
    On y causait de comment distinguer la forme du fond, appréhender la structure du document, sa taille, la saisie au kilomètre, la mise en forme (directe ou non), la mise en page, bref tout ce qui permet de construire un document.
    Et comme dans l'Entreprise, on se doit d'être organisé et efficient, on causait aussi de feuilles de styles, de modèles, d'organisation et de partage de documents.

    Aujourd'hui, la tendance est au light : tablette, smartphone, le monument ne rentre pas. Ça coince. Plus besoin de word pour twitter. La nouvelle approche consiste à déposer le mastodonte sur un (gros) nuage, et à facturer ses accès par abonnement. C'est ce que j'ai compris de la philosophie d'office 365 : cachez cette obésité que nous ne saurions voir.

    Que faire pour former le monde éducatif à tout ça ???
    Le texte dit : "… la qualité de notre enseignement est pauvre au point que nos élèves soient incapables de s’adapter à divers contextes logiciels…"

    S'adapter sûrement, mais comprendre d'abord que le modèle sous-jacent à word, excel, et donc Microsoft et équivalent, c'est la compétition en mode guerrier. Il est question de cible, d'objectif, de garder une longueur d'avance sur les autres. Jusqu'où faut-il s'adapter ?
    Comprendre aussi qu'il existe d'autres modèles de vie numérique, par exemple le modèle contributif. Ce genre de chose ne se voit pas dans l'interface graphique, ni dans la taille du logiciel mais entre autre par le fait que mon fournisseur de logiciel ne cherche pas à m'enfermer dans son modèle, qu'il soit payant ou non, et qu'il n'agisse pas uniquement pour ses intérêts propres. Il y a du boulot…

    J'ai tapé ce texte et corrigé quelques fautes de frappe et d'orthographe dans gedit. Je pense que je pourrai le reprendre plus tard sans trop de problèmes.

  • [^] # Re: Florilège

    Posté par  . En réponse au journal Humour : e-marabout. Évalué à 2.

    La poudre verte et référencement magie, ça peut aller ?

    http://www.poudreverte.org/
    http://referencement-magie.com/

  • [^] # Re: Intérêt

    Posté par  . En réponse au sondage Comment aimez-vous les serveurs vocaux ?. Évalué à -2.

    Haaaa ben oui, Marc Labrèche, yad'sa c'est sûr ; la touche étoile de Brenda…
    A voir aussi, les conseils de star de Brenda Montgomery, rrrrien à voir avec les automates et les répondeurs mais plutôt avec Marc Labrèche, tabarnak !

  • [^] # Re: Intérêt

    Posté par  . En réponse au sondage Comment aimez-vous les serveurs vocaux ?. Évalué à 8.

    Allons-y :

    Vous avez 11 minutes d'attente,

    Dans la grande famille des outils de la Relation Client (<--look at ze majuscules), je suis corvéable à merci. Disponible à toute heure du jour et de la nuit, je peux fournir une expérience utilisateur irremplaçable. Je ne tombe pas malade, ma voix ne fluctue jamais, et ne comporte pas d'accent susceptible d'incompréhension.
    J'enregistre fidèlement TOUS les appels, les stockent et suis capable d'en extraire des statistiques détaillées à même d'améliorer le service offert et de vous faire gagner, cher propriétaire, une MONTAGNE d'espèces sonnantes et trébuchantes.

    Si besoin, je peux masquer efficacement la structure réelle de l'entreprise pour laquelle je travaille. Pour des raisons fiscales ou administratives, je peux être dématérialisé et installé sur une plate-forme lointaine et exotique, je continuerai fidèlement mon travail.

    Bonus :
    Non content de répondre aux appels entrants des clients furieux des utilisateurs à satisfaire, je suis aussi capable de prendre des initiatives et d'appeler moi-même des prospects des personnes intéressées par les services fournis par votre entreprise.

    Pour la suite appuyez sur la touche dièrenthèse …

  • [^] # Re: Durée du droit d'auteur dans le cinéma

    Posté par  . En réponse au journal « Le domaine public est du communisme », pour Nicolas Seydoux, . Évalué à 3.

    Un pti schéma pour illustrer la durée possible

  • [^] # Re: En France

    Posté par  . En réponse au journal Pourquoi plus aucune ville ne passe à Linux ?. Évalué à 6.

    La ou MS est bien meilleur que Linux … c'est dans le lobbying.

    Bien plus puissant c'est certain.
    Le lobbying est bien distinct du marketing, et des autres aspects commerciaux, je pense qu'il joue un rôle de premier plan dans cette constatation. Quelques infos sur la machine de guerre :
    Sur le "registre de transparence" publié par l'union européenne, on peut voir les activités de lobbying fournies par les entreprises qui ont bien voulu s'y inscrire.
    Pour microsoft, CEO Steve (Ballmer) :
    Les objectifs et missions sont de "enable people and businesses throughout the world to realize their full potential" permettre aux personnes et au monde des affaires partout dans le monde de maximiser leur potentiel.
    Données financières :
    Période juillet 2011 - juin 2012 : Estimation des coûts liés aux activités directes de représentation d'intérêts effectuées par l'organisme auprès des institutions européennes durant cet exercice : compris entre 4500000 € et 4750000 € … "activités directes de représentation d'intérêts effectuées par l'organisme auprès des institutions européennes" ça s'appelle du lobbying !

    En 2011, Microsoft à dépensé à peu près la même somme pour les USA.

    Sur le même "registre de transparence", on peut trouver la liste des personnes accréditées pour accéder aux bâtiments du Parlement européen afin de représenter des organisations enregistrées. Leur nombre 2821. Soit 2821 spécialistes de tout bord qui se chargent "d'expliquer", "d'argumenter" et de "convaincre" les employés et décideurs du parlement européen : en mars 2011, la Commission européenne avait été accusée de favoritisme car elle avait décidé de faire passer les systèmes informatiques internes aux institutions européennes à Windows 7 de Microsoft sans appel d'offres public.

    Plus généralement sur la puissance du lobbying au niveau européen, un article de François Ruffin sur le monde diplomatique.

  • # chaine éditoriale

    Posté par  . En réponse au message Génération / Gestion de documentations techniques. Évalué à 2.

    Il y a la chaine éditoriale scenari qui est capable de répondre à une grande partie de la demande, sauf peut être l'utilisation en ligne de commande, encore que…
    http://scenari-platform.org/
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Scenari
    Peut-être un peu lourd pour le résultat souhaité ?

  • [^] # Re: et le grand œil Google

    Posté par  . En réponse à la dépêche Sergey Brin dénonce les « cages dorées » de Facebook et Apple. Évalué à 4.

    Apparemment, Google -avec ses p'tites voitures - n'indexe pas que le web :
    Google Collected Data From Wi-Fi Networks

    Si on ajoute "_nomap" au ssid, ils jurent de ne pas scanner ….

  • # pourquoi investir

    Posté par  . En réponse à la dépêche Pourquoi investir sur des auteurs vivants quand les morts sont aussi rentables ?. Évalué à 2.

    Un artiste aujourd'hui est un produit, les investisseurs placent leur argent dans ce produit, et attendent en retour des bénéfices -rapides- évidemment. Les droits d'auteurs sont une partie de ces bénéfices que les investisseurs dans leur grande mansuétude, laissent à l'artiste pour ne pas qu'il dépérisse trop vite. Pour que ce produit fonctionne, on met en oeuvre la publicité, des circuits de diffusion contrôlés dont les coùts sont connus. Le produit-artiste est tenu de fournir des résultats réguliers, de qualité constante, dans des délais définis par avance. Notre artiste doit donc fournir à date fixe un album de x morceaux, eux-mêmes de x minutes et x secondes, dans une plage "artistique" prédéfinie (l'album devra être de type rock par ex., ya pas intérêt à y trouver un passage tout doux ou alors ce doit être défini dans le contrat de départ) pour pouvoir satisfaire aux circuits de diffusions sus-cités. S'il lui arrive -à notre artiste- d'avoir une panne d'inspiration, les bonnes idées originales n'arrivant pas à heures fixes, il risque d'avoir des comptes -financiers pour le coup- à rendre à ces commanditaires, et en conséquence à disparaitre rapidement du circuit pour y être remplacé par un autre plus productif et plus fexible. Les aspects juridiques sous forme de contrats/avovats sont là pour veiller et recadrer si besoin tout ce bazar.

    Ce mode de fonctionnement est aujourd'hui appliqué à TOUT ce qui nous entoure. La musique que vous écoutez là en ce moment, l'eau que vous buvez -qu'elle soit du robinet ou en bouteille- l'électricité que vous consommez, etc etc etc…
    Exemple avec Maurice Ravel et son boléro, extrait de "MAIN BASSE SUR LA MUSIQUE Enquête sur la Sacem" Par Irène Inchauspé et Rémy Godeau Editions Calmann_Lévy, 2003 :
    Maurice RAVEL est né à Ciboure, au Pays Basque en 1875 et décédé en 1937. Il compose en 1928 le Boléro. Ses oeuvres rapportent chaque année environ 1.5 millions d’euros de droits d’auteur. A qui ? A un ancien directeur juridique de la Sacem, Jean-Jacques Lemoine, parti en 1969. Comment ? Par des comptes anonymes dans des paradis fiscaux tels que Monaco, Gibraltar, Amsterdam, les Antilles néerlandaises et les Iles Vierges Britanniques. C’est une bataille juridique qui a duré pendant dix ans. En attendant, les droits d’auteur étaient bloqués à la Sacem.
    Jean-Jacques Lemoine a donc créé une société aux Nouvelles-Hébrides, appelée ARIMA (Artists Rights International Management Agency) qui devient la société éditrice des principales oeuvres de Ravel. Elle s’est expatriée et elle est aujourd’hui installée à Gibraltar car l’exemption fiscale est de 25 ans. Les oeuvres de Maurice Ravel ne tomberont dans le domaine public qu’en 2015. Il faut savoir que depuis 1970, le boléro a rapporté plus de 46 millions d’euros et tout ce pillage s’est fait sous les yeux de la Sacem, « consentante et silencieuse ». Si la Sacem intervenait, le catalogue risquerait de s’expatrier aux Etats-Unis.

    Dans ce grand guignol désolant, la culture vivante ne se laisse pas faire ; difficile de la définir sous forme de réglements, de contraintes, de contrats ; difficile de la définir tout court d'ailleurs. Pour moi et quel que soit le support cela consiste en un élément qui me fait progresser, qui me fait découvrir un nouveau quelque chose. Ce peut donc être un bon livre, un film, des photos, une exposition, mais aussi un bon repas, une conversation fructueuse, un commentaire constructif sur un site reconnu…

    Voila pourquoi je pense que les artistes morts, la culture morte sont plus faciles à rentabiliser. C'est prêt à consommer, c'est testé et c'est cuit depuis longtemps, ya juste à réchauffer. La télévision-micro-onde s'en charge très bien, rien qu'a voir les émissions régulières sur les 80's (entre autre), les re-re-re-méga-compilations qui relancent la machine pour un tour.

    Reconsidérer l'artiste tel quel, le démouler de ce truc mercantile dans lequel il est coulé, ca va pas être facile. Le concert en direct est un point de départ, on écoute, on participe, on danse, on chante avec les artistes… A partir de là disposer de copies de l'évènement ne devrait pas coùter quoi que ce soit de plus.
    Reste que l'artiste doit pouvoir vivre et non survivre. La mécanique en place aujourd'hui ne le permet tout simplement plus ; au même titre d'ailleurs que pour tout un tas d'autres activités de la vie courante.

    Puisqu'on parle d'artiste et pour s'aérer l'esprit, voici une production qui m'a bien plu, vue ya un moment chez Maitre Eolas, je ne connais pas les modalités financières sous-jacentes ;-)

    Enfin sur l'actuelle "culture gratuite" définie plus haut par Nayco que je cite : Une approche plus radicale me semble nécessaire : à l'ère des nouvelles technologies, la culture est gratuite. Point.

    En réponse : Une citation de Andrew Lewis lue sur un blog voisin :
    si vous ne payez pas un service, c’est que vous n’êtes pas le consommateur, vous êtes le produit vendu.
    La musique téléchargée "gratuitement" est payante, payez votre matériel informatique, payez votre abonnement internet, votre consommation électrique, payez les taxes sur les supports tels cd dvd clé usb disque dur et autres. Dans le cas de la musique téléchargée, VOUS êtes le produit vendu, vous faites fonctionner le système.