• # Bof bof

    Posté par  . Évalué à 7.

    D’abord, ça date (2015).

    Et puis il serait temps d’admettre que le problème n’est pas « l’humanité », mais juste la folie dominatrice et prédatrice de quelques-uns, entretenue et perpétuée parce ce qui s’appelle le capitalisme.

    « Y a même des gens qui ont l’air vivant, mais ils sont morts depuis longtemps ! »

  • # L'affirmation du titre est fallacieuse (et statistiquement erronée)

    Posté par  . Évalué à 5.

    Je me permets de commenter ce lien. Même si je suis très intéressé et très inquiet par les enjeux climatiques à moyen et à long terme, l'affirmation du titre est pour le moins discutable. En fait il s'agit d'une généralisation abusive qui entend que l'humanité, sinon dans sa totalité en tout cas dans sa majorité, l'a bien cherché. Autrement dit, c'est une moisissure argumentative, même si l'auteur ne l'a pas réellement cherchée pour reprendre son expression.

    "L'humanité l'a bien cherché" sous-entend qu'une majorité d'êtres humains a sciemment émis du CO2 en dépit des conséquences, ce qui est très largement à relativiser.

    Prenons le cas de la France où, selon les données issues de Statistica.com, en 2020 on aurait émis en moyenne 4,4 tonnes de C02 par habitant. Pour atteindre la neutralité carbone, il faudrait en émettre moins de 2 tonnes.

    Selon un reportage du Monde disponible ici en ligne (lien Invidious), il y a un secteur sur lequel le citoyen lambda n'a que très peu de contrôle (à part dans l'urne, mais on reprendra cet élément plus loin) : les services publics, ceux-ci émettent l'équivalent de 1,1 tonne par habitant. La journaliste qui a préparé le reportage a donné l'exemple de deux personnes écologiquement vertueuses qui sont arrivés à 3,4 et 2,6 tonnes par an respectivement. Bref, même avec beaucoup de volonté, on n'y est pas encore.

    Le citoyens lambda pourrait éventuellement voter pour des représentants soucieux de l'environnement. Mais il se doute bien qu'appliquer les mesures écologiques nécessaires induirait probablement un net ralentissement de l'économie nationale et donc une forte baisse de son niveau de vie, voire de sa qualité (ex. services publics dont le secteur de la santé notamment). En fait, le soucis principal c'est que - le réchauffement climatique étant un phénomène planétaire - il faudrait que la majorité des États s'y mettent, sinon seule la France serait lésée. Avec la réticence de la Chine et des pays émergents, dont l'économie ralentirait ; des pays exportateurs d'hydrocarbures, dont certains n'auraient littéralement rien à manger ; et la trahison des États-Unis après la COP21, qui risque de se répéter une fois sur deux avec l'alternance Démocrates-Républicains à la tête du pays ; il faut reconnaître que ce n'est pas si simple. Trouver une solution relève de la résolution d'une forme de dilemme du prisonnier, nous autres simples mortels n'avons ni la compétence ni les moyens de le faire.

    Le cœur du problème vient en réalité des pays industrialisés et/ou riches. Un pays comme le Qatar qui n'est pas particulièrement industrialisé, mais consomme énormément et émet tout autant de C02 (37T/habitant, réduit de 24% depuis 2017 à 49,18T/habitant). Par ailleurs l'Inde est un pays industrialisé et l'un des plus gros pollueurs dans le monde, mais sa population est relativement pauvre. En faisant fi de la production, un indien moyen émets pour ses besoins individuels probablement beaucoup moins qu'un français moyen.

    Dans d'autres contrée moins avancées et moins nanties, les gens émettent nettement moins de CO2 en moyenne. Toujours selon Statistica.com, 91 pays émettent moins de 2 tonnes de C02 par an et par habitant, de l'Arménie avec 1,99 tonnes à la République Démocratique du Congo avec son petit 0,03 tonne. Cependant, parmi ces pays, certains sont exportateurs d'hydrocarbures, de produits manufacturés, de denrées non-essentielles (café, cacao, fruits exotiques) qui doivent être transportés par bateau ou par avion, ainsi que de produits nécessaires à la vie moderne, mais pas essentiel pour entretenir la civilisation (ex. terres rares et divers minerais pour l'électronique), on serait tentés de dire qu'ils sont indirectement co-responsables des émissions à effets de serre. Le soucis est que leurs populations ne bénéficient pas spécialement de cette manne financière et continuent de vivre chichement tout en émettant beaucoup moins de C02 (le bon côté de la misère humaine?) et surtout vivent sous des régimes autoritaires où il n'ont pas leurs mots à dire sur les questions environnementales.

    D'aucuns diront : "Oui, mais ils sont nombreux et se reproduisent comme des lapins!". N'empêche qu'en émission globale par pays, tout en pullulant de petits mioches, ces contrée émettent toujours moins de C02 que les pays industrialisés. Et puis ce n'est pas comme si les masses avaient accès à des moyens de contraception à faible coût pour…disons se divertir sans se reproduire, ou si les dogmes religieux qui régissent la vie quotidienne de ses pauvres malheureux encourageaient la contraception.

    En conclusion, le problème du changement climatique étant un problème multidimensionnel très complexe à résoudre à court terme, l'attribuer à toute l'humanité n'est ni vrai, ni juste envers des millions de gens qui le subissent sans avoir rien demandé.

    Nec spe, nec metu

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