Phil a écrit 5 commentaires

  • [^] # Re: Un autre modèle

    Posté par  . En réponse à la dépêche L’Académie des sciences française prétend vouloir l’ouverture des publications scientifiques. Évalué à 0.

    En parlant de revue indienne dans mon post, je pensais à Hindawi. Mais je crois que c'est plutôt égyptien (Caire)…

  • [^] # Re: Un autre modèle

    Posté par  . En réponse à la dépêche L’Académie des sciences française prétend vouloir l’ouverture des publications scientifiques. Évalué à 9.

    Donc non, c'est carrément faux de prétendre que les éditeurs publient le pdf des auteurs directement sur leur site web.

    Je n'ai jamais parlé de pdf. Dans mon domaine, on envoie à l'éditeur scientifique (celui de l'editorial board qui est donc un scientifique, pas un employé de la maison d'édition, et qui donc bosse gratuitement tout comme l'auteur) les sources LaTeX prêtes à être publiées d'un texte précédemment lu par un referee anonyme (ou plusieurs parfois). Il est tout simplement impensable de soumettre un article autrement. Après l'éditeur scientifique relit l'article, et s'il est satisfait, il envoie les sources à l'éditeur (l'autre, celui dont on parle, qui n'est plus un scientifique) qui rajoute les numéros de pages, le numéro de volume, parfois fait quelques remarques (on a coupé votre ligne ici parce que ça faisait pas joli, vous êtes d'accord ?) et publication sur le site et indexation dans les méta-journaux. Les coûts d'édition (la dernière partie donc) sont ridicules, et je sais de quoi je parle pour avoir discuté avec des gens s'occupant de revues académiques. Evidemment, si dans votre domaine, on peut soumettre des travaux sur des rouleaux de parchemin, je comprends que les coûts d'édition soient prohibitifs.

    Au temps des revues papier par contre, il y avait bien un réel travail d'édition. J'ai connu ça aussi, pas longtemps car je ne suis pas assez vieux : une fois l'article accepté, on recevait une épreuve (la galette je crois ils appelaient cela), on devait corriger l'épreuve, il y avait tout un code pour faire les corrections je me souviens avec des symboles cabalistiques dans les marges, et l'épreuve était relue par l'éditeur (le non-scientifique), il pouvait y avoir un nouvel envoi, le processus était assez long d'ailleurs car il n'y avait pas d'emails, cela se faisait par la poste autant que je me souvienne (je ne me souviens pas avoir utilisé le fax !), c'était un vrai travail en effet. Et après l'impression dans une revue en papier, avec une couverture, une reliure, l'envoie de copies gratuites à l'auteur, la diffusion dans les bibliothèques, bref de l'édition au sens traditionnel du terme !

    Bizarrement, alors qu'avec l'édition électronique, toute la dernière partie a quasiment disparu, les abonnements chez les éditeurs traditionnels n'ont cessé d'augmenter. Mais j'espère que maintenant en lisant cette discussion, les lecteurs qui n'étaient pas encore au courant comprennent un peu les mécanismes. L'inertie du système vient du prestige des revues traditionnelles autant que de la méconnaissance totale qu'ont les scientifiques de ce que sont les maisons d'édition traditionnelles. Beaucoup s'imaginent (j'espère s'imaginaient) de vénérables institutions, abritées par de vénérables universités. Alors qu'en fait ce ne sont que des sociétés cotées en bourse occupées à faire de l'argent.

    Je n'ai effectivement pas parlé des revues Open Access prédatrices (avec siège fictif dans des rues qui n'existent pas, j'avais lu un article sur ce sujet et si quelqu'un pouvait le retrouver et poster l'URL, je pense que cela intéresserait plus d'une personne) dont les coûts sont aussi largement prohibitifs je trouve, même si le modèle économique est plus satisfaisant. Par revue Open Access prédatrice, je parle bien de ces revues, souvent indiennes d'ailleurs, il y a apparemment une industrie naissante dans ce pays, qui spamment nos boîtes aux lettres (et qui les spamment tellement bien que le flag spam est sur YES d'ailleurs !).

    L'idéal serait de devoir mettre ses publications dans un site comme HAL ou ArXiv, et les publications auraient un flag quand elles auraient été reviewées de façon anonyme. Une sorte de revue unique universelle.

  • [^] # Re: Un autre modèle

    Posté par  . En réponse à la dépêche L’Académie des sciences française prétend vouloir l’ouverture des publications scientifiques. Évalué à 2. Dernière modification le 30 octobre 2014 à 17:02.

    Oui c'est exactement cela. Le contribuable paie deux fois.

  • [^] # Re: Un autre modèle

    Posté par  . En réponse à la dépêche L’Académie des sciences française prétend vouloir l’ouverture des publications scientifiques. Évalué à 10. Dernière modification le 30 octobre 2014 à 16:02.

    Le travail "ingrat" est entièrement fait par les chercheurs, je parle bien de la préparation du fichier LaTeX et de tout ce qui est lié. L'éditeur se contente de mettre les numéros de page, de rendre disponible sur une page Web et de faire indexer l'article dans les moteurs de recherche spécialisés (les journaux de journaux, indexant références bibliographiques exactes et résumés). Et c'est tout.

    Par contre les éditeurs privés sont plein d'imagination pour rajouter à leur site des fonctionnalités sans intérêt aucun, qui en disent d'ailleurs long sur la façon dont ils voient la recherche scientifique. Par exemple les hit-parades des articles les plus lus, sur le modèle de ce qui se fait sur les sites commerciaux où on a les incontournables "qu'achètent les gens en ce moment ?". Histoire d'être dans le coup sans doute.

    pour éviter de payer un service rendu par des entreprises privées, dans des conditions de concurrence relativement honnêtes

    Là, ou je comprends mal la phrase, ou c'est une méconnaissance complète du sujet. Il n'y a pas de concurrence du tout dans ce domaine. Uniquement une poignée d'éditeurs privés qui s'entendent pour faire monter artificiellement le prix des revues, voir les urls que j'ai donnés plus bas. Les méthodes sont par exemple le packaging (vente forcée de certaines revues avec d'autres que l'on veut), ou ces fameux indices bidons pour mesurer la qualité du travail scientifique (Impact Factor et autre bêtise du même genre, qui rejoignent dans leur esprit les hit-parades des articles les plus lus) qui, comme par hasard, ont tendance à favoriser les scientifiques publiant dans les revues de ces éditeurs privés plutôt que dans des revues open-access. Bien entendu, il y a aussi dans les contrats d'abonnement les habituelles clauses léonines, comme l'indexation annuelle du coût des abonnements sur des indices qui évoluent plus vite que l'inflation (!), ou parfois simplement une augmentation totalement arbitraire du coût d'une revue (+100%), augmentation permise uniquement car l'acheteur est captif et a besoin des revues pour travailler. Rappelons d'ailleurs que les acheteurs sont captifs car les scientifiques perdent le copyright sur leurs propres travaux !

    Pour les éditeurs privés, les acheteurs, universités et centres de recherche, ne sont que des cash cows qui permettent d'obtenir des liquidités pour des montages financiers plus vastes : car ces gens-là ne font pas que de l'édition scientifique évidemment. Certains vendent même des armes d'ailleurs. Mais presser jusqu'au citron des labos sans le sou ou bien vendre des engins de mort à tous les meurtriers et dictateurs de la planète, ce n'est finalement pour eux qu'un seul business : faire de l'argent.

  • # Un peu de lecture sur le sujet

    Posté par  . En réponse à la dépêche L’Académie des sciences française prétend vouloir l’ouverture des publications scientifiques. Évalué à 4.