Journal For musicians only (*)

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22
jan.
2013

Sommaire

De mon point de vue le domaine de la notation musicale représente presque caricaturalement le microcosme linuxien :

  • un logiciel phare (Lilypond) permettant de produire un résultat hors du commun mais au prix d'un apprentissage difficile et d'un environnement pas franchement user friendly.
  • un éditeur WYSIWYG (MuseScore) et un séquenceur (Rosegarden) se positionnant comme alternatives libres aux ténors des logiciels propriétaires (Finale, Sibelius ou Encore pour l'un, Cubase pour l'autre).
  • une flopée de logiciels gravitant autour, plus ou moins bien ficelés et naviguant entre version bêta et abandonware.

Voici un tour d'horizon des solutions que j'ai testé.

Préliminaire : Ma pratique musicale

pour résumer je suis saxophoniste amateur, compositeur et arrangeur pour mon groupe de jazz. Nos thèmes sont entièrement écrits même si, jazz oblige, la plus grande liberté est laissée au musicien pour l'interpréter. Les partitions qui en découlent comprennent, outre les portées de notes, la grille harmonique servant de support aux chorus. Le résultat consiste en un fichier pdf par instrument plus un conducteur (tous les instruments).
Pour faire cela l'idée est d'utiliser un éditeur visuel avec un rendu moyen mais la possibilité de jouer la musique grâce au synthétiseur midi et, une fois la musique entrée, d'exporter au format lilypond pour la mise en forme.
Voici un exemple de ma production.

Liminaire : le midi sous Linux

dans une vie antérieure (quand j'utilisais Windows il y a une quinzaine d'année…) et que j'ouvrais un séquenceur midi, j'avais du son, sans me poser de question. Depuis que je suis libre il n'en va plus de même : il faut préalablement que je m'assure qu'un synthétiseur midi est correctement lancé (en root) et qu'il ne soit pas en conflit avec ces rogntudjû de "serveurs de son" genre Pulseaudio ou Phonon (bon, ça aussi ça fait une baille que je m'en suis libéré, alsa m'est bien suffisant). Après il faut aussi vérifier que l'application est bien connecté. Et au bout de quelques heures ça fini parfois par tomber et faut tout relancer ! Bon, pour être honnête les choses commencent à évoluer : certains logiciels (par ex MuseScore) peuvent s'appuyer sur des synthétiseurs intégrés.
À ce jour j'utilise Fluidsynth ou Timidity

À tout seigneur tout honneur : commençons par Lilypond

Bien loin des clicodromes standards, Lilypond est en fait un un langage descriptif permettant de produire un fichier source qui sera ensuite compilé. Il faut donc apprendre une syntaxe et de nombreuses règles… qui sont susceptibles d'évoluer d'une version à l'autre.
Pour faire court l'intérêt principal que je trouve à Lilypond c'est de pouvoir faire exactement ce que je veux avec une qualité de sortie irréprochable. Pour nous aider une documentation abondante et une communauté active et bien sympathique.
Pour utiliser Lilypond il suffit, à priori, d'un éditeur de texte, d'un terminal et d'une visionneuse poscript/pdf pour voir le résultat. Optionnellement un lecteur midi car Lilypond sait aussi produire du midi. Ah, il faut aussi pouvoir lire l'abondante documentation, du courage et une bonne dose de patience :)
Dans les faits il existe des éditeurs de texte spécialisé Lilypond (Frescobaldi) ou disposant d'un plugin dédié (jedit).

- Frescobaldi

C'est un éditeur de texte dédié à LilyPond, avec coloration syntaxique, visionneuse PDF et lecteur midi intégrés. La fonction "point and click" permet de rapidement retrouver la correspondance entre le pdf et le code, et ce dans les deux sens. Quelques palettes d'outils permettent un accès rapide à des symboles dont on aurait oublié la syntaxe et on peut afficher la documentation Lilypond à partir d'un emplacement local ou d'une URL. Les différents panneaux qui le compose peuvent être ancrés à la fenêtre principale ou détachés, ce qui est bien pratique quand on a un double écran. Il ne fait pas le café, c'est à mes yeux son seul défaut. Vous aurez compris que c'est mon outil préféré.

- LilyPondTool

C'est un plugin pour jedit et qui se positionne sur le même créneau que Frescobaldi. Valentin Villenave, un des grands manitous lilypondesques francophones, ne jurait que par ça. Il est vrai qu'à l'époque Frescobaldi n'existait que pour Linux, ce qui n'est plus le cas. Perso le java je le préfère dans une tasse que sur mon écran.

- Lied

C'est pour être exhaustif, je ne l'ai pas essayé, mais qui semble bien moins complet et pas très actif.

Les éditeurs musicaux compatibles

Il y a quelques intérêts à saisir la musique dans un éditeur musical

  • c'est plus rapide (quoique…) et plus intuitif
  • on entend la note en la saisissant, ce qui évite bien des erreurs
  • on peut plus facilement rejouer tout ou partie du morceau (positionnement exact) Encore faut-il que l'éditeur en question exporte correctement les données au format Lilypond. Ce qui n'est pas toujours gagné.

- Rosegarden

C'est le séquenceur emblématique du libre. Il sait faire des tas de choses (dont je n'ai pas forcément l'usage) comme mélanger du midi et de l'audio, il est compatible avec jack, hydrogen et ardour, dispose d'un éditeur super complet… sauf pour les reprises (||: --- :||). Arf… dans mon cas c'est rédhibitoire. Et la gestion des noms d'accord n'a pas l'air non plus d'être compatible Lilypond. C'est donc sans doute un bon logiciel mais qui ne correspond pas du tout à mon besoin.

- Denemo

Il est présenté comme un frontend pour Lilypond. À priori ça devrait me convenir, si ce n'est qu'il est est encore en bêta, que son interface est loin d'être intuitive et que la documentation est tout juste embryonnaire. J'ai passé des heures carrées à essayer de deviner comment m'en servir, j'abandonne pour l'instant (mais je garde un œil dessus).

- Laborejo

Lui aussi est un frontend pour Lilypond mais en version alpha ! Pour le peu que j'ai pu tester la saisie des notes au clavier n'est pas des plus pratique. On verra plus tard!

- NoteEdit

C'est le premier éditeur que j'ai utilisé sous Linux mais il est à l'abandon depuis 2006. Dépendant de bibliothèques exotiques et / ou périmées je ne peux plus l'installer sur ma distrib ArchLinux. Son seul gros défaut était sa gestion des noms d'accords non compatible avec Lilypond

- Canorus

aurait du être le successeur à NoteEdit, repris par une nouvelle équipe, mais la dernière version stable (0.7) date de 2009 et il manque encore quelques fonctionnalités importantes. Encore un peu d'activité sur le site mais ça commence à ressembler à un abandonware.

- Nted

C'est l'œuvre de l'auteur initial de NoteEdit dont il reprend les principes. L'interface est carrément spartiate (voire bizarroide) mais l'essentiel est là et le défaut sur les noms d'accord est corrigé. Pour entrer les notes à la souris il y a une petite boîte à outils pas trop pratique dont le seul intérêt est de libérer l'écran au bénéfice de la partition. Heureusement il est possible de pratiquement tout rentrer au clavier ce qui toujours la solution la plus rapide.
La documentation est assez complète (pas trop sexy non plus), j'essaierai d'en faire une traduction française si j'en ai le temps un de ces jours.
L'export au format Lilypond est correcte et on peut importer des fichiers musique xml ce qui me permet de récupérer tout mon travail antérieur.

- MuseScore

Là on est franchement quelques crans au dessus (excepté Rosegarden). L'interface est propre, bien léchée et suffisamment intuitive. Il est naturellement possible d'exporter au format Lilypond, mais la composition interne n'est pas ridicule et peut parfaitement convenir à des utilisateurs moins exigeants. Ici aussi on peut importer au format xml. Petit bug sur l'export Lilypond en ce qui concerne les noms d'accords, bug que j'ai rapporté sur la page qui va bien. À suivre…

actuellement j'utilise alternativement Nted et MuseScore

Conclusion

Voilà, ce n'est là qu'une simple présentation des principales solutions que je connais.
Pour compléter votre information je vous convie à visiter l’excellent LinuxMAO.

À l'occasion, et si ça intéresse, je ferai un article plus détaillé sur mon emploi du couple Lilypond / Frescobaldi.

(*) For musicians only est un album de Jazz paru en 1958 réunissant Dizzy Gillespie (trompette) Sonny Stitt (saxophone alto), Stan Getz (saxophone ténor), John Lewis (piano), Herb Ellis (guitare), Ray Brown (contrebasse) et Stan Levey (batterie).

P.S. comment fait-on pour que l'intro précède le sommaire ?

  • # Vitesse de frappe

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

    Merci pour ce journal très complet!

    Ce qui m'a toujours beaucoup rebuté dans l'édition de partitions, c'est la lenteur à laquelle j'arrive à entrer les notes. C'est rageant d'aller beaucoup plus vite avec un crayon qu'avec un clavier.

    Le cliquodrome, peu précis, fait rapidement très mal à la main, et je n'ai pas encore trouvé d'éditeur dont le mode d'édition complètement au clavier me satisfasse.

    Peut-être une combinaison clavier pour le rythme, et piano midi pour la hauteur du son?

    Quelle est ta méthode préférée, et à quelle vitesse arrives-tu à créer tes partitions?

    • [^] # Re: Vitesse de frappe

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      Avec Nted c'est pas encore génial mais avec MuseScore, dès que j'arrive à ne plus toucher à la souris ça va assez vite. Plus vite qu'au crayon en mode "je m'applique". Il faut aussi un minimum de pratique mais le système est assez simple : la main droite choisi la durée (de 1 = triple croche à 9 = double ronde, le point et le signe + pour les liaisons) et la gauche la note en dénomination anglo-saxonne (A=la, B=si…). Tout le reste (articulations, nuances, nom des accords….) se met après à la souris.

      Maintenant si c'est juste pour recopier une partition ça va assez vite directement en code Lilypond dans Frescobaldi, par contre faut bien écouter le fichier midi en sortie pour vérifier qu'on a pas fait d'erreur

  • # Format de fichier reconnu par tous

    Posté par  . Évalué à 4.

    Merci pour cette présentation des divers outils existants.

    Ce qui m'intéresse, c'est plus particulièrement l'interopérabilité entre ces solutions (à la fois entre elles et avec les solutions propriétaires).
    Petit aparté personnel, ma sœur est une musicienne intermittente, et elle ne décroche pas de Finale. D'abord par habitude (elle a fini par migrer sur une Ubuntu donc ce n'est pas le frein principal), mais aussi et surtout par soucis d'interopérabilité avec les autres musiciens.

    Quel format utiliser pour que tout le monde puisse profiter de la production ? Je ne parle pas d'un PDF pour distribuer la solution finale, mais d'une version éditable, que les autres membres d'un groupe puisse apporter des modifications (sur leur partie ou celle des autres pourquoi pas :p), quelque soit le logiciel de composition qu'ils utilisent.

    Quand j'avais jeté un coup d’œil sur ce sujet il y a quelque temps, MusicXML paraissait le format le plus propice pour cela. Je sais que ce format a eu plusieurs révisions, mais MuseScore ne précise pas avec quelle version ils sont compatible, NtEd peut l'importer mais ce n'est pas précisé sur l'export, pour Lilypond il faut utiliser un programme externe musicxml2ly mais pour l'export je n'en sais rien (qui plus est je pense que Lylipond avait plus d'info sur le layout qui n'étaient pas forcément transcriptible dans ce format), Finale et Sibelius sont apparemment compatibles MusicXML 3.0 d'après ce que je vois sur leur site web (mais ce n'est évidemment pas leur format d'export par défaut non plus :p), bref, cela a encore l'air d'être dur d'avoir quelque chose d'interopérable.

    MusicXML est-il bien supporté par tout le monde maintenant ou un autre format a-t-il émergé ?

    • [^] # Re: Format de fichier reconnu par tous

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

      J'utilise assez peu MusicXML, juste pour récupérer mes vieux fichier sous NoteEdit. Et Nted comme MuseScore n'on pas eu de problème particulier.

      Et pour ma part je n'ai pas de problème d'interopérabilité, j'ai réussi à mettre mon pianiste sous MuseScore et il m'a même demander de lui expliquer Lilypond :)

      Par contre si tu gravites dans un conservatoire, le problème est sans doute différent

  • # Le midi sous Linux avec Pulseaudio

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3. Dernière modification le 23 janvier 2013 à 01:09.

    Yo Vincent, I'm very pertinenté about your journal, imma let you finish, mais Pulseaudio est one of the best serveurs de son of all time. One of the best serveurs de son of all time !

    Blague à part, j'ai jusqu'à présent réussi à simplifier mon expérience utilisateur au maximum - ce qui a impliqué que j'installe Pulseaudio, les solutions à base d'ALSA seul ou d'OSS occasionnant trop de lacunes dans mon usage quotidien - , mais à chaque fois que j'essaie de faire de la musique avec Rosegarden, par exemple, lancer ce dernier ne suffit pas et j'oublie tout bonnement comment je m'y étais pris avant. J'ai dû poser la question sur le wiki Arch Linux pour avoir en retour quelques explications relatives à systemd, et tout ça est encore bien cryptique pour moi. Comment ça se passe sous Ubuntu, par exemple ? Existe-t-il d'autres programmes de MAO utilisables "out-of-the-box", ou à défaut, en lançant simplement JACK Control au préalable ?

    S'agissant de Rosegarden, un sale bug rendait inutilisable l'export en MIDI. Il a été apparemment corrigé dans la version 12.12 sortie le mois dernier.

    • [^] # Re: Le midi sous Linux avec Pulseaudio

      Posté par  . Évalué à 6.

      Quand je pense que tout ça marchait tip top bien dès l'installation il y a 15 ans sous BeOS …

      BeOS le faisait il y a 20 ans !

      • [^] # Re: Le midi sous Linux avec Pulseaudio

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        Arf… sujet trollesque par excellence :(

        pour ma part j'ai un environnement relativement minimaliste (openbox + tint2) qui me va bien, et coté son je n'ai pas de souci avec alsa. Je peux même avoir un synthétiseur midi lancé et du son sous audacious ou vlc, truc que je n'ai jamais réussi à avoir sous pulseaudio. Pour être honnête cela fait plus d'un an que je n'utilise plus de serveur de son, peut-être les choses ont-elles changé ?!

        • [^] # Re: Le midi sous Linux avec Pulseaudio

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 1. Dernière modification le 23 janvier 2013 à 15:23.

          Honnêtement, je me mets dans la position Michu-fiante (et trollesque comme tu le dis) qu'évoque dinomasque : si les OS proprios le font depuis quinze ans, peut-on le faire sous Linux ?

          Or il se trouve que la "recette" la plus populaire pour un OS desktop libre inclut Pulseaudio dans ses ingrédients. En cherchant dans la mailing-liste de Rosegarden, on ne trouve guère que quelques messages où des utilisateurs se demandent comment retirer cette "abomination" de Fedora… 14. Alors OK, on a Jack, on a un workflow intéressant, on peut tout à fait faire de la MAO sous Linux en se distinguant du monde Windows ou OSX… mais je me mets précisément à la place de celui qui veut juste commencer par faire de la musique, sans avoir à se demander pourquoi le son d'une appli empêche une autre d'en produire.

          .Or précisément, je demandais sur les forums Arch Linux l'autre jour comment lire un MIDI avec Totem. Qui est l'association par défaut sous GNOME. J'ai appris plus tard qu'Ubuntu le faisait, mais je n'arrive pas à savoir comment. Alors certes, j'utilise Arch qui n'est pas tout à fait ce qu'on appellerait une distro "Michu-compliant", mais j’aimerais vraiment savoir s'il existe un moyen d'ajouter, une bonne fois pour toutes et sans manipulation subséquente, le support MIDI sur une installation utilisant Pulseaudio. Et, par extension, comment faire simplement un peu de musique sur un bureau Linux, sans s'embêter avec des outils comme Jack.

          • [^] # Re: Le midi sous Linux avec Pulseaudio

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

            mais j’aimerais vraiment savoir s'il existe un moyen d'ajouter, une bonne fois pour toutes et sans manipulation subséquente, le support MIDI sur une installation utilisant Pulseaudio.

            Si la carte son possède un synthétiseur MIDI matériel (ce n’est jamais le cas si la « carte » son est en réalité un chipset intégré à la carte mère, ce qui est semble-t-il le cas le plus courant aujourd’hui), le support MIDI est présent d’office.

            Dans le cas (fréquent donc) contraire, il faut un synthétiseur logiciel, supportant PulseAudio et utilisable en mode démon (Fluidsynth par exemple). Lancé au démarrage,¹ il créera une interface MIDI virtuelle que pourra utiliser n’importe quel logiciel. C’est aussi simple que ça, il ne reste aux distributions qu’à installer un tel synthétiseur logiciel par défaut. Lesquelles le font ? Aucune idée.


            ¹J’imagine qu’avec systemd, il devrait être possible de ne lancer le synthétiseur logiciel que lorsqu’une application en a besoin, de façon transparente. Mais ça ne change rien au principe.

    • [^] # Re: Le midi sous Linux avec Pulseaudio

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      Je viens de réinstaller une debian wheezy (actuel testing) et tout ce que j’ai eu à faire c’est d’installer timidity-daemon. Dans mon cas, utilisant tuxguitar, j’ai du paramétré celui-ci dans les préférences pour utiliser le serveur midi. Et hop, ça roule. Je ne me suis pas encore pencher du coté de jack, dont la configuration est bien plus galère d’après mon expérience. Mais pour tuxguitar et des applications comme MuseScore, ce n’est pas nécessaire ; sauf peut-être, mais encore n’en suis-je pas certain, si tu veux utiliser le séquenceur pour synchroniser la lecture dans différents applications.

  • # MuseScore : très bien pour un usage occasionnel

    Posté par  . Évalué à 4.

    Pour ma part, j'ai juste besoin d'éditer de temps en temps des partitions. MuseScore est très bien pour cela. Autre intérêt : pouvoir exporter en midi. Cela m'a permis de m'entraîner pour jouer en groupe, en ayant une idée de ce que jouent les autres!
    Sinon, ma fille s'y est mise aussi, et à 10 ans, elle n'a eu aucun mal à prendre en main le logiciel pour éditer sa partition : la première fois c'était aussi pour avoir une idée de l'accompagnement de piano avec lequel elle devait jouer.
    Lilypond est trop lourd à apprendre pour nous, vu nos besoins, et la fréquence à laquelle on édite des partitions (2 fois par an…)

  • # Mon expérience à la batterie

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7. Dernière modification le 23 janvier 2013 à 11:57.

    Journal très intéressant. De mon côté, je joue de la batterie depuis 2 ans. J'ai commencé il y a un an environ à réécrire les partitions que je trouve sur le net, pour ne pas perdre l'habitude des partitions type solfège (je suis nul en déchiffrage de notes). En effet, ce qu'on trouve sur le net c'est plutôt ce genre de tablatures pour batterie.

    J'ai testé d'abord MuseScore, que l'on peut conseiller sans hésitation aux débutants: c'est pour moi la solution de référence, et il est multiplate-forme. J'aimais aussi beaucoup le rendu. En revanche, je n'ai que moyennement apprécié la saisie de notes, j'ai eu l'impression de retomber sur les mêmes travers que sur tout outils WYSIWYG comme Word: tu te retrouves avec des trucs invisibles qui t'empêchent de faire ce que tu veux. Tu changes un truc, zut ça en change un autre automatiquement, et impossible de trouver comment retomber sur ses pattes. La séparation des notes sur les voix m'a passablement énervée, alors que j'avais suivi le tutoriel vidéo du site spécifique à la batterie. Là dessus la doc est très bien, les tutoriels vidéo sont super. J'ai ensuite atteint des limitations, par exemple le symbole de répétition des deux dernières mesures n'existe pas, il faut importer un bitmap. Du coup, on peut oublier la génération de MIDI, qui ne comprendra pas le symbole. Les partitions de batterie étant souvent répétitives, j'ai trouvé ça assez dommage.

    J'ai testé rapidement Denemo (parce que je suis plus GTK que Qt), et j'ai trouvé l'interface très obscure. Le logiciel n'a pas l'air assez avancé pour l'instant. Après avoir essayé MuseScore, j'ai été très déçu.

    Ensuite je me suis mis à LilyPond. À l'ancienne, à coup de vim. Le gros avantage est qu'étant développeur, je peux utiliser les mêmes outils que d'habitude, ce qui me permet de gérer mes partitions sur un dépôt github. C'est clair, l'apprentissage est assez balaise, la doc est gigantesque, mais une fois que tu as un template de fichier, la saisie devient assez agréable, sans trop de surprise. Les notes sont intuitives par exemple une cymbale crash → cymc, une cymbale ride → cymr, un coup de caisse claire (snare drum) → sn, pas besoin de mémoriser les notations américaines ABCD. Tu peux même pour d'autres instruments saisir en notation italienne à coup de do-ré-mi. Ensuite ça s'écrit comme du code… Je factorise un max des petits bouts, puis je rappelle ces morceaux. Au final, ça donne un truc comme ça pour Come As You Are de Nirvana. Ça a l'air verbeux, mais j'ai dû utiliser une notation plus verbeuse pour contourner un bug de génération du MIDI. Les répétions sont gérées au poil, et j'ai découvert un tas de termes techniques musicaux. Du coup même si j'ai arrêté les cours de solfège, je continue d'en apprendre avec LilyPond.

    Il reste un logiciel que tu n'as pas évoqué: DrumBurp. Ce dernier est spécialisé dans les partitions de batterie. Il permet de rédiger une tablature, et d'exporter dans différents formats, dont LilyPond. Le développeur est très sympa, actif et prêt à aider. Il teste surtout sous Windows, mais le logiciel est censé fonctionner sous Linux (c'est écrit en Python et Qt). Je ne l'ai que peu testé, car il lui manque la possibilité de faire un import texte. Ce n'est pas si simple, car le format n'est pas normalisé, du coup il existe un tas de variations. J'avais dû désactiver la partie MIDI qui joue les notes à la saisie pour faire fonctionner une version récente, mais l'origine était plutôt un bug de ma distrib qui packageait mal un composant. Pour ceux qui veulent une saisie rapide et ne pas perdre de temps, c'est un logiciel à tester.

  • # format abc

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7. Dernière modification le 23 janvier 2013 à 13:45.

    Ne pas oublier le format ABC, plus simple que lilypond, et qui permet également de produire des partitions et des fichiers midi de bonne qualité. Comme la plupart des outils sont en ligne de commande, c'est facile à gérer avec un makefile etc.

    L'export en pdf peut se faire grâce à abcm2ps : http://moinejf.free.fr/
    et en midi grâce à http://moinejf.free.fr/

    Voici le rendu possible d'une session de travail : http://abcplus.sourceforge.net/jedabc.png

    Et sinon il est également possible d'exporter de abc vers lilypond (même si le rendu avec abcm2ps n'a pas à rougir face au rendu de lilypond)

    « I approve of any development that makes it more difficult for governments and criminals to monopolize the use of force. » Eric Raymond

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