Ces 3 et 4 février 2024 ont lieu à Bruxelles le FOSDEM, Free and Open Source Software Developers' European Meeting ou Réunion européenne des développeurs de logiciels libres et open source, une conférence ayant lieu tous les ans à l’Université Libre de Bruxelles (la bien nommée) depuis 2001.
Lors de l’édition 2023 du FOSDEM j’avais lu ce Tweet sur le réseau social qui s’appelait encore Twitter:
Plus de 20 [ans] que l’ULB accueille le #FOSDEM, évènements majeurs de la communauté opensource.
Mais ce n’est pas assez « tape à l'œil » pour qu’un média belge en parle un peu ;(
Ce compte était publié par le compte Bad Service Belgium qui se spécialise dans le partage d’expérience de mauvais service en Belgique.
Ça tombe bien, quand bien même LinuxFr.org n’est peut-être pas un « média belge », j’y étais en 2023, et à l’occasion de l’édition 2024 du FOSDEM je vous propose donc une présentation de ce rassemblement incontournable, illustrée de mes photos de l’année dernière.
Sommaire
- De la difficulté de voir les événements liés aux logiciels libres être couverts par la Presse
- Mais qu’est-ce que le FOSDEM ?
- Un évènement populaire
- Les conférences
- Suivre les conférences en ligne
- Les stands
- Les visiteurs
- Où est la Presse ?
- À propos des photos
De la difficulté de voir les événements liés aux logiciels libres être couverts par la Presse
Le constat de Bad Service Belgium ne s’applique pas seulement à la Belgique.
En décembre dernier Stéphane Bortzmeyer a partagé dans la rubrique liens de LinuxFr.org la conférence de Loris Guémart intitulée « Les journalistes se moquent des logiciels libres, je vous explique pourquoi ». Cette conférence avait eu lieu lors du Forum PHP organisé par l’AFUP. Ce journaliste d’Arrêt sur images avait commencé sa conférence par questionner pourquoi il n’y pas de journalistes couvrant l’évènement.
En 2022 lors du salon Open Source Experience (OSXP), en discutant avec Nÿco sur le stand LinuxFr.org, j’avais émis l’idée d’aller au FOSDEM en 2023 pour faire un reportage photo comme celui que j’avais fait pour les Journées Méditerranéennes du Logiciel Libres et de le la démopartie Alchimie en 2013.
Car un événement de plus de 20 ans d’âge réunissant plus de 8000 spécialistes à la pointe de la technologie ça mérite l’intérêt et le détour.
Mais qu’est-ce que le FOSDEM ?
Créé à l’initiative de Raphaël Bauduin en 2001 sous le nom de OSDEM pour Open Source Software Developers' European Meeting (le F de Free fut ajouté plus tard), le FOSDEM rassemble chaque année des milliers de développeurs de logiciels libres du monde entier, aussi bien utilisateurs, contributeurs bénévoles, ou salariés d’entreprises travaillant dans ce domaine ou ayant un intérêt dans le logiciel libre, et probablement aussi certains de leurs employeurs.
L’événement se passe sur deux jours, et accueille une grande quantité de conférences sur des sujets divers et variés en rapport avec le logiciel libre.
Une conférence au FOSDEM |
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Se faufiler parmi la foule pour prendre cette photo ne fut pas chose aisée…
L’évènement reçoit régulièrement pour ses conférences des personnes renommées comme Larry Lessig et Alan Cox en 2003 et 2005, Theo de Raadt, Jimmy Wales et Richard Stallman en 2005, Keith Packard et Miguel de Icaza en 2007, Andrew Tanenbaum et Greg Kroah-Hartman en 2008.
Vous êtes journaliste et vous ne connaissez pas ces noms ? C’est le moment de commencer à potasser le sujet. Cette liste est incomplète et s’arrête en 2008 ? Je vous invite à écrire les articles qui permettront de compléter et sourcer la page Wikipédia. 😉️
Mais au-delà de quelques personnalités qu’on peut parfois y croiser, le FOSDEM est un événement très populaire qui rassemble beaucoup, mais vraiment beaucoup de monde.
D’abondantes conférences ont lieu en simultané toute la journée, et de nombreux stands sont présents un peu partout pour des présentations plus informelles, notamment pour les associations.
C’est l’occasion d’acheter quelques goodies et de se servir en autocollants à apposer sur son laptop de hacker, mais surtout de faire des rencontres. Lors de ma visite en 2023 j’ai par exemple eu l’occasion de trinquer à la buvette avec Karol Herbst de chez Red Hat (l’auteur de RustiCL, la nouvelle implémentation d’OpenCL en Rust de Mesa).
libriste + ordinateur portable + autocollants == ❤️ |
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Repartir du FOSDEM avec un ordinateur aussi bien décoré que celui du stand FreeBSD, c’est un projet de vie tout à fait honorable…
Un évènement populaire
Je me suis rendu compte à mon retour en 2023 que mes photos ne sauront entièrement retransmettre le sentiment que provoque l’impressionnante foule que rassemble le FOSDEM. Dans mon exercice photographique, je me suis surtout concentré sur des tableaux illustrant la vie au FOSDEM avec un cadrage plus personnel, ce qui rend moins évident cet aspect de masse humaine très impressionnante.
Mes photos de la conférence de clôture 2023 qui se déroule alors sans concurrence donne un certain aperçu du nombre de personnes présentes, mais humainement, je pense que le plus fort sentiment pour un visiteur sur place est nourri à midi lorsque tout le monde fait la queue aux différents food trucks.
Certains viennent en famille |
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PostgreSQL et patin-couffin…
Cette année 2024 voit l’ouverture d’un FOSDEM junior avec des ateliers pour les plus-jeunes, de 7 à 17 ans ! Contrairement aux ateliers des adultes, les ateliers pour les jeunes sont sur inscription.
Quelqu’un qui participe au FOSDEM se trouvera un hôtel à proximité et s’achetera une carte du tramway local. J’ai remarqué que le matin du deuxième jour, les suggestions Youtube sur la télé de mon hôtel avaient complètement changé en comparaison avec celles de la veille : Youtube me proposait désormais des vidéos de développement avec Rust. 😁️
Le primo-visiteur du FOSDEM aura aussi besoin d’un smartphone avec un grand écran et une bonne batterie (qu’il n’est pas forcément évident de recharger sur place). En effet, la grande taille du campus, le nombre considérable de salles, le nombre de conférences impressionnant, et la quantité de monde toute aussi superlative font qu’il vaut mieux compter sur sa poche pour avoir un plan des lieux à tout instant, ainsi que le programme complet. En fait ce n’est pas absurde pour un nouveau venu de venir avec un dossier imprimé sous le bras, plus fiable qu’une zappette au lithium.
La restauration est assurée par des restaurateurs ambulants locaux et leur camion-fricadelle, camion-frites, camion-pizza, camion-pâtes, et camion-gauffres, sans oublier le chocolat, avec les gauffres.
Les food-trucks |
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Bon par contre, j’ai testé pour vous, on a beau être en Belgique où la langue française est une des langues nationales, si mon hôtel parlait français, aucun des restaurateurs ambulants n’a honoré des simples commandes (frites, pizza…) en français. Même à Bruxelles, l’anglais est obligatoire pour manger sur le lieu de l’évènement. Ah, et la moutarde n’existe pas. Vous aurez droit à une variété de sauces pour vos frites, mais la moutarde y est totalement inconnue ! 😲️
Frites et fricadelle | Pizza |
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Un « vrai influenceur » prend en photo ce qu’il mange n’est-ce pas ? J’attends encore ma moutarde…
Une buvette tenue par les volontaires est disponible dans les locaux. Oubliez les distributeurs automatiques que vous pourriez trouver dans les couloirs, ils ne seront jamais en mesure d’encaisser le choc d’une telle population, de toute façon.
La buvette est aussi le lieu parfait pour le geek qui veut se poser avec son ordinateur portable (là encore, avec une bonne batterie) pour geeker en toute convivialité, accompagné d’une gaufre au chocolat et d’un sympathique petit rafraîchissement à bulles.
La buvette |
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Avec ses milliers de participants, le FOSDEM ne tournerait pas sans son armée de bénévoles qui font un travail tout aussi précieux que discret. J’en ai compté environ 160 pour 2023.
L’organisation et ses volontaires |
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L’équipe du FOSDEM veille au bon déroulement de l’évènement.
Au-delà de ses conférences et de ses stands chamarrés, le FOSDEM est donc aussi l’occasion d’une virée en Belgique pour y manger des frites, des gaufres et boire de la bière. Si vous n’avez pas une conférence qui vous attend très tôt le lendemain matin, c’est l’occasion de vous promener en centre-ville dans la soirée.
Les conférences
Le FOSDEM a 35 salles de conférences, en 2023 il y avait 787 conférenciers. En 2024 ce sont 946 conférenciers qui sont attendus ! Pour deux jours seulement de conférences !
Il faut donc compter qu’au plus fort de la journée, à chaque instant, se déroulent plus d’une trentaine de conférences en simultané. Une fois qu’une salle est pleine, on n’entre plus. C’est l’usine.
Quelques photos panoramiques… |
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Mmh, ça en fait du monde…
Les salles de conférences vont de petites salles de cours à l’atmosphère intimiste aux grands amphis qui peuvent nous faire regretter de ne pas avoir apporté une jumelles.
Conférences sur conférences |
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Le découpage en de très nombreuses conférences permettent tout de même quelques échanges de questions/réponses à la fin de celles-ci, malgré le nombre conséquent de visiteurs.
Questions/Réponses |
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Suivre les conférences en ligne
Toutes les conférences du FOSDEM sont captées, diffusées, et enregistrées !
Il est donc possible d’assister aux conférences en ligne, y compris les archives des années précédentes.
En 2023, le FOSDEM avait diffusés 35 flux vidéo simultanés (une par salle j’imagine), avec 19 630 spectateurs uniques et 800 spectateurs concurrents. Ça fait plus de 300 heures de vidéo pour un seul FOSDEM !
Captation des conférences |
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Des développeurs Microsoft viennent au FOSDEM pour nous parler de Rust, certains douteront-ils encore que Rust saylemal?
Les stands
Les couloirs de l’université sont le lieu des stands, et cette partie est similaire à ce qu’on peut trouver à d’autres rassemblements d’utilisateurs et développeurs de logiciel libres.
Stands en tout genre | Stands en tout genre |
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On y trouve aussi bien des stands d’associations que d’entreprises et cela reflète bien la dynamique libre de collaboration. Prenez l’expérience OSXP et imaginez les entreprises avec la même ambiance que le village associatif, ça donne les couloirs du FOSDEM.
Stands en tout genre |
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J’y ai retrouvé le stand Debian que j’avais vu à l’OSXP quelques mois plus tôt, ainsi que celui de VLC avec sa roue de la fortune dont le succès n’était égalé que par l’incroyable salopette orange de son animatrice.
Stands en tout genre |
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Au détour de ces stands lors de ma visite en 2023 j’ai eu une conversation très sympathique avec les tenanciers du stand de Chamillo, un logiciel libre d’ « e-learning ».
Stands en tout genre |
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Les visiteurs
Le bain de foule du FOSDEM est aussi l’occasion d’une analyse sociologique de sa population, entre les officiels de certaines entreprises, les invités de marque, les geeks barbus dont la taille de la pilosité reflète peut-être la profondeur de leur expertise (ou pas), etc.
Rust saymal… | Google c’était mieux avant ! |
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Quelques affichages sauvages facétieux…
On peut aussi sonder certaines tendances parmi cette population. Prenons par exemple deux catégories d’utilisateurs de logiciel libre : le geek enthousiaste à la pointe de la technologie et prêt à sauter sur la première nouveauté d’où qu’elle vienne, et le prudent et circonspect par défaut, plus porté sur les aspects de souveraineté, de vie privée, etc.
On peut supposer que la communauté des utilisateurs et développeurs des logiciels libres soit plus favorable à la seconde population que d’autres communautés, par exemple on aura probablement plus de chances de trouver un partisan de l’autohébergement chez un libriste linuxien que chez un membre d’un fanclub Apple.
Mais la population « circonspecte » est-elle majoritaire dans la population libriste ? Il y a une dizaine d’années certains remarquaient l’omniprésence de Macbooks à certaines conventions de libristes, cette mode semble être passée et j’ai observé un grand retour des Thinkpads quoi que j’ai pu entendre des intentions d’achat de machines Apple silicon pour jouer avec Asahi Linux.
Un autre aspect cher à certains libristes attachés à une certaine philosphie Unix est : un outil pour une tâche. Je me suis pourtant trouvé un peu comme un OVNI à séparer les fonctions téléphone, appareil photo, et carte bancaire…
C’est pour ces deux raisons que j’ai trouvé particulièrement intéressante et inattendue l’observation sociale suivante : le constat que l’écrasante majorité des participants au FOSDEM paient leurs consommations avec leur téléphone. Cela vous surprend-il ? N’hésitez pas à partager votre analyse ou vos explications en commentaire ! 😉️
Où est la Presse ?
Comme indiqué en introduction, en 2023 la conférence de clôture était donc donné par Steve Crawford de la NASA, ce qui pouvait susciter un article facile pour la presse non-spécialisée. On pouvait traduire le début de l’annonce de cette conférence ainsi : « Le logiciel a été le fil conducteur de toutes les grandes réalisations de la NASA, de l’alunissage aux images les plus profondes de notre univers. Aujourd’hui, la NASA s’appuie sur les logiciels libres, y contribue et les publie pour faire avancer ses missions scientifiques. ». Sans forcément entrer dans des détails cryptiques, il était facile de faire quelques publications avec un joli titre accrocheur.
La conférence de clôture du FOSDEM en 2023 |
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La NASA au FOSDEM en 2023 | Dans les étoiles |
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La conférence de clôture du FOSDEM en 2023 |
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Cette année 2024, on notera la conférence « Where have the women of tech history gone? » qu’on doit pouvoir traduire par « Où sont passées les femmes de l’histoire technologique ? », un sujet accessible à de très nombreux médias, et tout à fait dans l’air du temps pour vendre du papier.
À propos des photos
Ces photos sont un peu mes cartes postales envoyées au lectorat de LinuxFr.org, avec un service postal soumis aux aléas de mes (in)disponibilités 😜️.
Souvenirs du FOSDEM |
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Les photos de ce reportage sont distribuées sous license libre CC By 4.0 (Creative Commons Attribution). L’album complet peut être téléchargé ici. On y trouvera quelques photos que je n’ai pas mises ici pour ne pas noyer le reportage, et quelques photos un peu redondantes mais dont le point de vue ou certains aspects peuvent susciter un certain intérêt (spécialement si certains s’y reconnaissent !).
Ceux qui souhaiteraient faire un don libre pour les photos peuvent le faire ici.
Ce reportage photographique a été réalisé avec les logiciels libres suivants :
- Darktable (développement photo numérique) ;
- Hugin (assemblage de photo panoramique) ;
- Magic Lantern (extension pour micrologiciel d’appareil photo) ;
- GpsPrune (géolocalisation de photos) ;
- Ghostwriter (édition de texte au format Markdown).
Et si vous êtes au FOSDEM cette année, n’hésitez pas à venir raconter votre aventure ! 👋️
Aller plus loin
- Le site du FOSDEM (81 clics)
- Le programme de l’édition 2024 (61 clics)
# Super, mais grosse pression
Posté par Luc-Skywalker . Évalué à 2.
Merci pour ce chouette tour d'horizon. Cela donne envie d'y aller.
Mais ça place la barre assez haute pour les moules en goguette qui y vont cette année.
Alors là, oui, carrément.
L'argent liquide n'est pas accepté aux stands ?
"Si tous les cons volaient, il ferait nuit" F. Dard
[^] # Re: Super, mais grosse pression
Posté par Glandos . Évalué à 6.
Oui, en effet, je ne vais pas payer mes consommations avec mon téléphone, je préfère les payer avec de l'argent, et en plus, après je n'aurais plus de téléphone, c'est très bête. En plus, je suis sûr que personne ne voudrait de mon téléphone :
[^] # Re: Super, mais grosse pression
Posté par lolop (site web personnel) . Évalué à 2.
Ho, un «Solid Bxxx» — j'ai eu ça… y'a longtemps.
Votez les 30 juin et 7 juillet, en connaissance de cause. http://www.pointal.net/VotesDeputesRN
[^] # Re: Super, mais grosse pression
Posté par zerodeux (site web personnel) . Évalué à 3.
C'est surtout ironique si il n'existe pas de téléphone libre (je parle du soft) qui permette de faire du paiement NFC, il me semble que c'est le cas …
[^] # Re: Super, mais grosse pression
Posté par Tarnyko (site web personnel) . Évalué à 4.
J'ai constaté ça aussi.
Je pense que c'est plutôt une question de génération que de librisme ou même de technologisme : les djeunz utilisent rarement le liquide.
Perso si je paie avec le tél, c'est forcément avec une cryptocoin ; pourquoi faire les choses à moitié ;-) ?
# La Belgique est sous le lobbying des Gafam...
Posté par jplbeewee (site web personnel) . Évalué à 5.
C'est triste à dire, mais toute la Belgique est sous la coupe des GAFAM. La presse est muselée car fortement politisée, elle cherche continuellement à "plaire".
Ils partent du principe que l'open-source est peu utilisée et donc, ne pourrait intéresser personne.
Il faut aussi savoir, que tout l'enseignement officiel est tout aussi muselé par les GAFAM et que certains enseignants/directions poussent même le bouchon jusqu'à interdire l'utilisation de logiciels libres dans l'établissement.
Personnellement, j'en ai aussi été victime, c'est dire la façon dont les enfants sont directement orientés vers les logiciels commerciaux.
Il existe pourtant un décret neutralité interdisant l'utilisation commerciale dans les écoles, mais ce décret est totalement ignoré.
Les enfants sont soumis à un dicta en matière informatique qui est assez grave et que je n'hésites pas à dénoncer quand j'en ai l'occasion.
Ce n'est pas pour rien que Microsoft a installé son "boot-camp" dans un zoning à Mons et que les data-center de google se répandent sur les surfaces résidentielles et agricoles !
Voilà une belle explication de la situation du numérique libre en Belgique.
# Mixité ?
Posté par cg . Évalué à 1.
À voir la liste des orateurs et oratrices, et les photos du reportage (chouette reportage, merci !), on pourrait croire que FOSDEM veut dire Free and Open Source Software Developers' European Men.
[^] # Re: Mixité ?
Posté par Thomas Debesse (site web personnel) . Évalué à 8.
Pourtant j’ai bien écrit Stands en tout genre. 😄️
ce commentaire est sous licence cc by 4 et précédentes
[^] # Re: Mixité ?
Posté par cg . Évalué à 1. Dernière modification le 04 février 2024 à 14:56.
Oui j'avais noté :). C'est d'ailleurs ce qui m'a fait remarquer que la photo avec la plus grande proportion de femmes (environ 30%) est celle d'un foodtruck. Et sur cette photo, les femmes sont au service, pas sur la scène.
C'est chouette d'avoir mis cette conf en avant, mais pourquoi dire "dans l’air du temps pour vendre du papier", plutôt que "dénoncer grave l'invisibilisation systémique des femmes, dans un milieu fortement masculin et peu accueillant pour les femmes, problème encore d'actualité ?".
Je parlais de ça justement l'autre soir avec un ami, et j'ai compté les personnes de genre féminin que j'ai pu côtoyer dans mon métier de sysadmin. J'ai pu repenser à 4 personnes, sur environ 150-200 au cours de 20 ans de carrière. Et de ces cinq personnes, il y en a une que j'ai embauchée moi-même.
Dans le développement, c'est quand même beaucoup moins marqué, mais on est encore très très loin d'une parité.
Bien sûr, on a pas besoin de s'excuser d'être un homme, mais les organisateurs et organisatrices des événements peuvent mettre en place des règles pour rétablir artificiellement une parité, le temps que cet équilibre devienne naturel.
Tout cela n'enlève rien à la qualité de l'événement ou du reportage, mais je crois important d'appuyer une énième fois ce déséquilibre persistant.
[^] # Re: Mixité ?
Posté par Funix (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6.
Bien sûr et tu les sors du chapeau comment ? Rameuter des hôtesses d'accueil pour faire potiche comme dans les salons automobiles ?
https://www.funix.org mettez un manchot dans votre PC
[^] # Re: Mixité ?
Posté par cg . Évalué à 2.
Alors je n'ai pas forcément de solution (en même temps je n'organise pas de salon :D).
En regardant la liste des gens qui parlent, sur la lettre A on trouve 12% de femmes, c'est sans doute similaire sur les autres lettres. Tu peux imaginer que l'orga décide que l'année prochaine, ce sera 20% minimum, puis 25%, puis 30%, etc… jusqu'à atteindre peut-être pas la parité, mais une masse critique.
Parce qu'il y a certes les femmes qui sont rares dans ces métiers, mais aussi les femmes intimidées, qui se sentent incapables d'affronter le club des mâles détendus du slip car entre eux, et donc de se déclarer comme intervenantes.
Sur 900 intervenant·es qui viennent de toute l'Europe, trouver 450 femmes qui ont le niveau pour tenir une causerie au FOSDEM, c'est atteignable et c'est réaliste. Comment les faire venir plus nombreuses ? En communicant sur le fait que le salon veut avoir une représentation plus mixte, pour stimuler l'envie et faire jouer l'émulation chez les jeunes filles qui adorent coder mais vont faire une filière littéraire par conformation.
Ce n'est certainement pas facile, mais c'est après tout un critère parmi plein d'autres dans l'organisation d'un événement, et on peut choisir de le prioriser ou pas.
[^] # Re: Mixité ?
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5.
C'est de "l'humour" et ça rabaisse le sujet de la conférence puisqu'en fait, ça fait comprendre que ce n'est pas un sujet important. Comment veux-t-on attirer des femmes si, pour une conférence sur le sujet, on le traite de cette façon ?
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: Mixité ?
Posté par Funix (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.
ce n'est pas le sens de mon message, les femmes sont juste sous représentées dans ce domaine et c'est donc statistiquement normal qu'on en voit aussi peu quel que soient les incitations qu'on peut mette en place. C'est encore une illustration que les filles évitent dans leur grande majorité les carrières scientifiques et techniques et je suis le premier à le déplorer, mes deux filles ont choisi une filière littéraire malgré tous mes efforts :-(
https://www.funix.org mettez un manchot dans votre PC
[^] # Re: Mixité ?
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.
Non mais c'est le sens de la dépêche ! La conférence sur la place des femmes (ou plutôt leur absence) y est signalée comme :
Bref, un sujet "people", voire minable dont il convient de se gausser et qui passe crème la modération masculine d'ailleurs.
Et les filles n'évitent pas forcément les carrières scientifiques et techniques, elles sont nombreuses en médecine par exemple.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: Mixité ?
Posté par Thomas Debesse (site web personnel) . Évalué à 3.
Mon navigateur m’a fait des misères pendant que j’écrivais et j’ai perdu mon commentaire. J’ai pu faire une copie d’écran partielle entre le moment où ça a figé et le moment où ça a crashé, donc je retaperai plus tard à partir de ma copie d’écran.
Mais :
Il y a plusieurs fils humoristiques tissés dans ma dépêche, mais ce point là n’est pas pour rire. J’insiste simplement sur le fait que le sujet n’est pas un sujet obscurs (pas de langage hermétique) et qu’il correspond aux intérêts actuels, ce qui rend encore plus incompréhensible le fait que ce ne soit pas traité.
Je développerai plus tard.
ce commentaire est sous licence cc by 4 et précédentes
[^] # Re: Mixité ?
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 0.
La rédaction est très maladroite ! Plutôt qu'une phrase lapidaire et dépréciative il aurait été préférable de développer un peu.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: Mixité ?
Posté par devnewton 🍺 (site web personnel) . Évalué à 3.
Quand j'en ai parlé autour de moi, la réaction de la majorité des femmes a été Pff, encore un truc de geeks….
Ça ne donne pas trop envie d'insister :-(
Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.
[^] # Re: Mixité ?
Posté par Thomas Debesse (site web personnel) . Évalué à 10.
Dans cet article c’est moi qui dénonce grave l’invisibilisation systémique des femmes en dénonçant l’invisibilisation de cette conférence et de cette conférencière.
Si tu veux tu peux écrire un article où tu dis que « Thomas Debesse dénonce grave l’invisibilisation systémique des femmes », mais ça se sera ton article sur le mien, pas mon article sur le FOSDEM, ni la conférence de Laura Durieux.
Au moment où j’ai écrit ces lignes, la conférence n’avait pas eu lieu (et je ne l’ai pas encore regardée), je ne savais pas ce que Laura Durieux allait dire et comme je n’ai pas encore regardé la conférence je ne sais toujours pas pas ce que Laura Durieux a dit, je ne vais pas lui mettre des mots à moi dans sa bouche, ni le tiens.
Je ne peux prétendre qu’elle tiendra ou a tenu ce discours : « dénoncer grave l'invisibilisation systémique des femmes, dans un milieu fortement masculin et peu accueillant pour les femmes, problème encore d'actualité ? ».
Si je le fait, je supposerai alors qu’elle n’a que cet angle et que ce langage pour traiter ce sujet, ou pire encore, qu’elle devrait traiter ce sujet sous cet angle et avec ce langage. Non.
Pour prétendre pouvoir parler à sa place comme ça il faut supposer que le sujet doit être traité comme ça, ou qu’il n’y a qu’une façon de le traiter, de cette manière. C’est du totalitarisme intellectuel et moral. C’est pas toi qui décide ce qu’elle doit dire et comment elle doit le dire.
Ici je fais un reportage, je rapporte ce que j’ai vu et ce que je vois, je peux me permettre certaines analyses et soulever quelques questions, ce que je vois et ce que je rapporte est certainement emprunt de biais et marqués par mes affections diverses, j’ai probablement des opinions sur le sujet ou des pistes de réflexions à partager, mais si je veux faire un essai sur la place de la femme ou la présence féminine ou l’agir féminin ou la condition féminine ou les relations hommes-femmes dans le métier, c’est ni le lieu ni le moment.
Nous vivons dans une société contractualiste. C’est l’idéologie dominante : c’est l’idée que le contrat social produit et doit produire une nature. Dans ce contexte et environnement contractualiste, si tu mets des contraintes ou des récompenses, tout ce que tu obtiendras c’est que la moitié des hommes se déclareront femme et les indicateurs seront satisfaits.
Il n’y a pas d’inscription pour être visiteur au FOSDEM. J’aurai pu le mentionner dans mon reportage mais comme écrit ici sur leur site : « FOSDEM is free to attend. There is no registration. Just turn up! », qu’on doit pouvoir traduire par : « La participation au FOSDEM est libre/gratuite. Il n'y a pas d'inscription. Venez-simplement ».
Les conférences sont sur inscription évidemment, mais je doute qu’accepter ou refuser une conférence en fonction du sexe de la personne soit très vertueux. Le choix de mettre la conférence de Laura Durieux comme conférence principale (j’aurai pu appuyer là-dessus dans mon article) est probablement déjà un choix politique, c’est déjà une forme d’éditorialité.
Le FOSDEM est un reflet des intérêts actuels. Si t’avais une majorité d’écossais en kilt tu pourrais en déduire que l’évènement attire surtout des écossais en kilt, et que peut-être la profession subit une sur-représentation d’écossais en kilt, etc.
Si tu veux mettre du contrôle et de la régulation pour forcer le réel à se conformer au contrat social que tu veux et produire la nature que tu veux, tu ne ferais pas mieux que les plus tragiques sociétés national-contractualistes du siècle dernier : le nazisme et le bolchevisme, qui chacun dans leur vision de leur nation parfaite supposément produites par le contrat social nous ont sorti les camps de concentrations et le goulag pour raboter matériellement et physiquement les personnes qui faisaient échec à ce contrat social et qui donc, selon le principe superstitieux inhérent au contractualisme, faisaient échec à l’avènement de la nouvelle race du nouvel homme que devait produire ce contrat social.
C’est exactement ça le national-socialisme : produire une nature (nation) conforme à un contrat social. Je ne t’accuses pas de nazi hein, je pointe simplement le problème du doigt et dont tu hérites forcément, comme tout le monde, de notre environnement. Tout le monde répète cela de tout le monde car la société actuelle est profondément social-contractualiste. L’idéologie social-contractualiste est dominante quelque soit le bord politique. Et donc on répète tous les mêmes choses avec la même idéologie, et la conformité sociale requiert de répéter cela, en se rassurant de ne pas être comme les national-contractualismes du 20e siècle parce qu’au moins, si on exprime la même idéologie, au moins on n’a pas la même esthétique…
On peut travailler à améliorer l’accueil des femmes, leur médiatisation, leur représentativité, etc. mais il s’agit alors de prendre soin, respecter et honorer la femme, et non pas prendre soin, respecter et honorer un contrat social. C’est la femme le plus important et c’est à la femme qu’il faut sacrifier, ce n’est pas le contrat social le plus important et ce n’est pas au contrat social qu’il faut sacrifier, autrement il y a un risque sérieux de tomber dans une démarche superstitieuse. Qu’est-il plus important ? La femme ou l’équilibre ? Et quel est son avis à elle ? L’équilibre ne parle pas, ne vit pas, c’est une idole de pierre. Si un jour l’équilibre est atteint, ça devra l’être parce que c’est mieux ainsi pour elle, pas parce que c’est mieux ainsi pour « l’équilibre ». Et si un jour l’équilibre est inversé et que ça convient à « ceux qui vivent », je ne pleurerait pas le deuil de « l’équilibre » qui lui, ne vit pas.
Ici ça a probablement plus d’effet sur ta considération sociale que sur le réel mais bon. Et là encore je pourrai demander : est-ce que ce déséquilibre est gênant pour la femme ou pour le contrat social ? Il ne faut pas faire passer le contrat social avant la femme, et si quelque chose doit être fait, ce doit être fait pour la femme et non pour le contrat social. Mettre en lumière ce déséquilibre, c’est bien, je suppose que la conférencière a cette intention du moins en partie (la présentation est explicitement comparative entre les femmes et les hommes). Mais ce serait donc l’objet de sa conférence, pas de mon reportage.
Il y a visiblement des femmes sur beaucoup de mes photos, et pas seulement en service de food trucks, et même si elles sont visiblement minoritaires, elles sont là. Je n’ai eu aucune intention spécifique à ce sujet quand j’ai pris mes photos, le sujet de la femme est quelque chose que j’ai ajouté à ce reportage parce que c’est au programme de l’année 2024, et que j’ai choisi de questionner la représentation de l’évènement dans la presse et que les sujets liés à la condition féminine sont des sujets que la presse traditionnelle traite ordinairement (en bien ou en mal n’est même pas le sujet).
Pour donner mon avis, je pense que mettre en avant cette conférence, la médiatiser, faire de même avec les autres conférences données par des femmes (et pas seulement les sujets de femme qui parle de femme !) me semble plus utile que de mettre en place une coercition. Il me semble plus utile de s’assurer que les femmes aient envie de venir, que ce soit parce qu’elles s’y sentent à leur place, qu’elles veulent geeker comme tout le monde ou au contraire par esprit de revanche féministe ou je ne sais quelle autre motivation, qu’elle sachent qu’elles y sont bienvenues, que leur conférence sera écoutée, etc.
Ma méthode pour prendre mes photos de conférence était simplement d’en faire une petite série dans chaque bâtiment, je n’ai pas regardé les sujets ni les intervenants, donc mes photos de conférence sont peut-être assez représentatifs, ou pas. Il y a pu avoir des biais assez compréhensifs comme le fait de photographier la dernière conférence mais autrement, je me suis surtout baladé, d’où le titre du reportage. Les bâtiments et salles de conférences sont surtout regroupés par sujets, en faisant le tour de chaque bâtiment je m’assurais aussi de photographier éventuellement des populations ayant des centres d’intérêts et donc potentiellement des populations différentes. La photo avec écrit H1302 au tableau était une salle de conférence sur Rust. Je pourrai retrouver le nom de l’intervenante et le sujet si besoin (l’heure est dans le nom du fichier et dans les métadonnées de la photo).
Pour les photos des stands et de foule, il y a probablement plus de biais personnels ou artistiques. Autant pour les conférences je ne savais pas sur quoi je tomberai avant d’entrer dans une salle et avant que la conférence ne commence, autant pour les photos de stands j’ai été guidé par mes instincts de photographe en quête d’image, et comme je l’ai dit dans mon article, de mon exercice à produire des tableaux.
C’est un constat partagé. Au lycée en 1ère (Scientifique spécialité Sciences de l’ingénieure) il n’avait pas de femme dans ma classe, en terminale il n’y en avait une seule et uniquement parce qu’elle avait redoublé. En école d’ingénieur il y avait deux femmes pour une promo de 100 élèves ou quelque chose comme ça, on tombe sur la même proportion que ce que tu as vu dans ta carrière : 1%.
Il y a quelques années lors d’un mariage que je photographiais, je me suis retrouvé à table d’une jeune maman qui travaillait dans l’informatique, je ne sais plus le métier exact mais un métier où on voit très peu de femmes, et ça m’avait fait un truc du genre si elle était développeuse « woah, la première femme développeuse que je rencontre en vrai », bon ce n’est pas tout à fait, j’en ai rencontré avant et j’en ai rencontré plus tard, mais je me souviens de cet effet tellement c’est rare, l’effet « 1% ». Plus tard j’ai photographié une de ses grossesses, on a gardé le contact. Aujourd’hui elle est formatrice Montessori, et je doute que désormais elle ira donner une conférence au FOSDEM… Là tout de suite sans faire d’effort je peux penser à deux autres personnes dont c’est le métier d’être soit développeur, soit sysadmin, et une seule qui a été collègue dans mon travail. Une femme dans ma famille a fait une formation de développeur il y a quelques années, elle ouvre un salon de thé. Ce qui est bien c’est que maintenant cette personne comprend mieux certains aspects de mon métier, et notamment connaît expérimentalement ce que ça fait de voir son code faire ce qu’elle veut qu’il fasse, c’est espèce de sensation créatrice « j’ordonne, et la chose est, et je vois que c’est bon ». Il y a là une expérience et des émotions spécifiques que peut-être seul le métier de développeur peut connaître. Si un autre métier produit cet effet, c’est que d’une manière ou d’une autre, il y a une forme de développement dedans. Ça pourrait être un sujet de conférence d’ailleurs, y compris une discussion de filles : « les filles, vous ne savez pas ce que vous ratez », « vous ne pouvez pas imaginer ». Pour cette personne de ma famille, cette expérience a apporté des découvertes qu’elle ne pouvait pas imaginer.
Ce sujet-là est passionnant, on pourrait titrer une conférence ainsi, de façon provocatrice et accrocheuse : « ce qu’il n’est pas permis aux femmes de vivre », ou « ce que les hommes nous cachent ». Bon la corde victimaire est un peu grosse et pas toujours digne, mais il y a un peu de vrai. 😄️
ce commentaire est sous licence cc by 4 et précédentes
[^] # Re: Mixité ?
Posté par cg . Évalué à 3.
Hello,
merci pour ta longue réponse, et encore une fois pour ton reportage.
Concernant les contrats sociaux, il y en a des explicites et des tacites. Ici, le tacite est que les ordis c'est pour les mecs. Je propose de rendre le contrat explicite, et en forçant artificiellement pour défaire une nature qui s'est installée. C'est parce que je ne crois pas à la concurrence libre et parfaite, que les filles sont élevées pour être sages et les garçons pour prendre des risques, et que finalement la déconstruction demande autant d'énergie que la construction. Donc oui c'est artificiel et politique, c'est du féminisme.
Aussi, là je parle des femmes, mais pas des Noirs, par exemple. C'est parce qu'en Europe, ben il y a moins de Noirs (minorité numéraire) que de femmes (minorité de représentation), et que là pour le coup, retrouver moins de Noirs semble plus compréhensible.
Il faut garder en tête que la population humaine est 50/50 femme/homme. Dès lors, souhaiter une présence plus équilibrée dans un milieu pro spécifique1 n'a rien à voir avec l'extermination de minorités gênantes (Juifs, Roms, homos…) ou la mise au goulag d'opposants politiques, je crois que tu t'es laissé emporter par le sujet :).
Je termine avec une petite phrase choc : la police est plus paritaire que les sysadmins !
Bonne semaine !
Il y a d'ailleurs des milieux dans lesquels c'est l'inverse, comme les assistantes maternelles, ou les sagefemmes ↩
[^] # Re: Mixité ?
Posté par lejocelyn (site web personnel) . Évalué à 4.
Même pas, en France, il y a plus de femmes, et ce, à partir de 25 ans, et l'écart ne fait que s'agrandir avec le temps¹. Alors qu'à la naissance, c'est 52℅ d'hommes, et 48℅ de femmes (bizarrement, ces stats n'incluent pas les personnes intersexuées, qui selon certaines estimations représentent jusqu'à près de 2% de la pop.).
¹ donc cette sous-représentés des femmes est encore plus dérangeante.
Ps: J'ai pas les sources sous la main, mais elles se trouvent facilement sur le site de l'INSEE, voire Wikipedia.
[^] # Re: Mixité ?
Posté par cg . Évalué à 2.
punaise quel lapsus ! Numérique, minorité numérique.
# Food trucks
Posté par Tarnyko (site web personnel) . Évalué à 4.
Les gens des food trucks parlent en général flamand.
Mais ils se débrouillent correctement aux gaufres ; tu n'as sûrement pas dû trop fréquenter ceux-là ;-).
# "(le F de Free fut ajouté plus tard)"
Posté par CasimirEXTR . Évalué à 4.
C'est devenu Fosdem l'année suivante, d'après la demande/suggestion de Richard Stallman.
[^] # Re: "(le F de Free fut ajouté plus tard)"
Posté par Benjamin Henrion (site web personnel) . Évalué à 3.
J'ai encore le Tshirt gris de la première édition OSDEM, sponsorisé par Mind.be et VALinux :-)
# Quelques astuces
Posté par JeffD . Évalué à 7.
Très bon article. En 2024 c'était ma 5eme participation (physique), et ma 4ème en tant que bénévole, je me permet donc d'ajouter quelques détails:
le paiement en liquide est toujours possible, c'est simplement galère de gérer le remboursement. C'est le rush en permanence, surtout à la buvette, donc c'est plus simple pour l'orga de privilégier la CB. Les distributeurs près de l'université se sont retrouvés en rupture en 2019 je crois. Le fait que l’événement soit en accès libre, sans service de sécurité joue peut être aussi sur l'idée d'éviter trop de liquidité. Bon ça n'empêche pas les petites coupures de réseau, autant avoir deux moyens de paiement.
les salles sont très vites pleines. Si on vient pour la 1ere présentation et la 3ème, les gens restent souvent dans la salle pour la 2ème, du coup la salle est saturée toute la demi-journée. Sortir d'une salle à 9h55 pour traverser le campus et voir quelque chose qui commence à 10h00 est assez ambitieux. La foule fait que les chemins les plus courts sont définitivement pas les plus rapides.
C'est très bruyant: les gens peuvent entrer-sortir à tout moment, les sièges en bois claquent, des gens causent, y'a des soucis de micro parfois. Dans les amphis c'est une bonne idée de se mettre dans les premiers rangs. Vu que les couloirs et du coté stands ça l'est aussi j'ai remarqué beaucoup de casques à réduction de bruit cette année. Il existe toujours des escaliers, des salles et des couloirs loin de la foule pour se poser.
Il faut pas venir en jaune ou en orange, vous risqueriez d'être assailli de questions vu que c'est les couleurs de l'orga et des bénévoles :)
De manière générale ça parle peu français, certains stands (Jenkins, Debian, VLC…) et plutôt peu de bénévoles. On a pas d'indication/badge avec les langues donc par réflexe on commence en anglais.
Il y a beaucoup de monde, ça peut être oppressant dans certains couloirs ou passages. Le coté distribué sur plusieurs bâtiments permet de faire des détours par l’extérieur pour éviter les points d'engorgement. Les bus/tram sont souvent saturés mais la fréquence est élevée pour un week-end. Il faut savoir attendre ou aimer marcher.
L'ULB Solbosh est à l'écart du centre-ville tout en restant pas trop loin: c'est pratique en cas de manifestation devant les instances européennes, on est moins gêné. Il y a un grand parc, des commerces, des transports, trouver un hébergement dans le secteur peut être une bonne idée. Dormir au centre-ville est surtout pratique si on reste tard à la soirée le samedi-soir.
Il y a des salles où ça ne parle pas que de développement pur (community, documentations, radio, railway/energy pour 2024). C'est plutôt diversifié. Il faut faire attention au niveau des présentations, parfois c'est très poussé.
Il faut pas avoir peur d'être bénévole, c'est très simple, on aide en fonction de ses capacités et le rangement le dimanche soir permet de récupérer plein de stickers perdus ou oubliés :) On a quelque avantages (comme voir le dessous d'un amphi, ou avoir des prises électriques dans des locaux interdits au public). L'organisation est très bien rodée, l'événement est préparée le vendredi midi pour le samedi matin et le rangement le dimanche soir se fait en 3-4h. Tout est noté, étiqueté, trié c'est très instructif si jamais vous voulez organiser un événement.
[^] # Re: Quelques astuces
Posté par BAud (site web personnel) . Évalué à 2.
merci pour ton implication, c'est l'intérêt d'avoir un événement bien rôdé pour que tout se passe au mieux _o/
ce n'est pas trop un problème, les franchouillards se font vite repérer avec leur accent, permettant de revenir à une langue compréhensible (le françois donc :p)
c'est le propre du bénévole, chacun fait au mieux, et cela motive l'implication de chacun. Le fait d'avoir un événement annuel sur le même site permet aussi de mieux transmettre les us et coutumes — sachant que de cadrer un événement avec autant de personnes en plus chaque année sur aussi peu de jours demande d'être un peu rôdé :-)
# Merci !!
Posté par bghflt (site web personnel) . Évalué à 2.
Merci beaucoup pour ce compte-rendu.
J'aimerais tellement y retourner, mais depuis 2009 obtenir dans ma collectivité un ordre de mission pour ça c'est impossible.
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