Journal Une rétrospective sur mes contributions au libre

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juin
2013

Sommaire

J'ai récemment entrepris d'alimenter OpenGameArt.org avec les dessins que j'avais fait pour Plee the Bear. Étonné par les évolutions des téléchargements, j'en suis venu à faire le bilan des quelques contributions que j'ai pu faire au libre ces dernières années et de ce que ça a apporté ; à moi-même et aux autres. Du coup, quel meilleur endroit que LinuxFr pour échanger sur le sujet ? Allez c'est parti, voici le récapitulatif de mes contributions au domaine…

L'apprentissage

Je ne sais pas trop quand j'ai commencé à m'intéresser au libre. Quand j'étais au lycée j'apprenais à développer grâce aux codes que des types mettaient en ligne et je me disais que je partagerai aussi mes codes quand j'en ferai ; mais je ne savais pas encore que je finirai par en faire du libre. D'ailleurs les premiers programmes que j'ai mis en ligne, un Tétris et un Puissance 4, ne sont pas accompagnés d'une licence libre. Il y a juste le code dans un mélange d'anglais et de français (bouh !), un espace de nom avec mes initiales (quelle honte !) et des traces partout (faites moi sortir d'ici !). Bon… j'apprenais. Et je découvrais la démarche du partage en même temps. Ces codes n'ont pas apporté grand chose par eux mêmes mais j'ai eu quelques retours intéressants sur les articles qui les présentent.

Les premiers projets

Je m'intéressais doucement à Linux à l'époque et c'est sûrement peu après que j'ai commencé à diffuser mes développements sous licences libres. Ma contribution suivante a été une bibliothèque « généraliste » en C++ nommée libclaw. Généraliste signifie qu'elle reçoit tout le bazar des trucs utilitaires que je fais ainsi que le résultat de quelques expérimentations. Du coup il y a évidemment des trucs pas top top dedans mais je suis assez fier des ajouts les plus récents, notamment les maps pouvant contenir des données de plusieurs types simultanément, le calcul de courbes de Bézier et les tweeners. Ces derniers m'ont d'ailleurs apporté quelques bons commentaires et des contributions, et j'ai même pu proposer les tweener à Boost. Wouhou !

Les gros projets

Puis ensuite, je me suis mis à développer Plee the Bear. Là il y avait de l'ambition ! L'idée était de faire un jeu de plates-formes complètement libre, code, images, musiques, etc. ! Non seulement il s'agit d'un bon exercice pour le développement et la gestion de projet, mais en plus ça me permet de toucher aux autres domaines que sont la musique et le dessin. J'ai eu l'occasion de le présenter à plusieurs reprises sur LinuxFr et d'autres sites autour du libre ou des jeux vidéo, ainsi qu'au RMLL à deux reprises ; et cela a toujours apporté quelque chose de positif, soit dans les commentaires des utilisateurs, soit dans les contributions. En effet, le projet a reçu des contributions de code, de dessins, de musiques, de bruitages et de traductions ! C'est vraiment une expérience très intéressante.

La parenthèse non libre

Après ça, j'ai fait une petite parenthèse en développant le jeu non libre Andy's Super Great Park. Ça ne rentre pas directement dans le sujet mais j'en ai profité pour sortir un outil libre de création de feuilles de sprites nommées Pack My Sprites. C'est un outil qui m'a grandement aidé durant la création du jeu et que j'utilise maintenant pour Plee the Bear et d'autres projets. Il n'a pas reçu de contributions et je ne sais pas si d'autres l'utilisent, mais je pense qu'avec un peu de communication et éventuellement une sortie CSS il se trouvera une place.

Et les autres ?

Dans tous ces projets, ma contribution a principalement été sur le code, sauf pour Plee the Bear où j'ai aussi produit des graphismes et des musiques. Ce sont aussi que des projets que j'ai initié. Qu'en est-il pour les contributions au projets des autres ?

J'ai bien proposé quelques patches par ci par là mais dans l'ensemble je n'ai pas codé grand chose pour les projets des autres. J'ai essayé de me pencher dans d'autres projets, comme Wormux, Enigma ou wxWidgets, mais finalement je ne me suis pas lancé. Principalement parce que Plee the Bear me prend déjà tout mon temps libre. Ce n'est que récemment que j'ai trouvé le temps de contribuer à Newton Adventure, un jeu libre que vous connaissez certainement. J'ai envoyé quelques dessins à l'auteur, qui les a intégrés dans le jeu assez rapidement. Ce fut là encore une expérience très intéressante, notamment grâce à la réactivité de l'auteur (je compte sur toi pour me plusser ;) mais je n'ai malheureusement plus assez de temps pour contribuer.

Il n'y a pas que le logiciel dans le libre

J'ai aussi pu contribuer à Wikipédia et l'expérience me fait penser que c'est une très bonne façon de contribuer au libre. J'ai bien sûr écrit un article sur mon domaine de recherche, lorsque j'étais doctorant, et j'ai aussi corrigé quelques articles. Mais les contributions qui m'ont le plus apporté étaient sur Commons. J'ai en effet importé quelques photos sur le site pour illustrer divers articles, et je me suis rendu compte avec le temps que ces images se diffusaient toutes seules. En particulier, il y a une image d'un billet et de quelques pièces qui se retrouve à gauche à droite. Même cette affreuse image d'un café liégeois mal détouré, que j'ai failli supprimer du site tellement je le trouve laid, se retrouve sur d'autres sites ou dans différentes catégories sur Wikipédia. Je suis aussi souvent surpris de voir les crédits photos correctement indiqués quand je tombe dessus. Globalement, les contributions d'images sur Wikipédia m'ont vraiment satisfait.

Et j'en reviens au point de départ : l'alimentation d'OpenGameArt.org avec les images de Plee the Bear. Depuis que je mets les images sur ce site, j'ai accès à des statistiques de téléchargement qui me montrent quels sont les fichiers les plus populaires. Je découvre que les animations de personnages l'emportent haut la main ! C'est une information que je ne pouvais pas avoir quand les images étaient dans le dépôt du jeu, et que je ne peux pas avoir sur les projets de code. Au mieux, je sais si quelqu'un clone le dépôt, mais je ne sais pas s'il y prend quelque chose. Ce genre de retour est très satisfaisant et je trouve que ça encourage à contribuer encore plus.

Comment ça se passe dans votre cas ?

Voilà, je voulais partager ces réflexions. C'est sympa d'avoir lu jusqu'ici. Et vous, quel bilan faites-vous de vos contributions au libre ? Où trouvez-vous votre satisfaction ?

  • # Le plaisir de partager et de retrouver plus tard ses contributions

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10. Dernière modification le 25 juin 2013 à 16:12.

    C'est dommage que l'essentiel du code que nous produisons dans les différentes missions (SSII) se perdent. Et quand on est passionné, on a tendance à beaucoup donner dans son travail (application non libre). Du coup, une fois rentré à la maison, on a du mal à se motiver pour un autre projet. Surtout quand Madame n'apprécie pas que Monsieur passe des heures devant son PC.

    Dans les années 2005, j'avais pourtant tenté de développer avec un ami un téléphone WiFi dans notre garage

    Wikipédia a donc été mon premier échappatoire réussi vers le libre (Oliver h, Oliver H et photos).

    Puis, j'ai plutôt contribué au libre financièrement (adhésion/donation Wikimédia, April, Parinux, Framasoft, FDN²…)

    Mais depuis deux ans, j'essaye de me consacrer sur un projet qui me tient à cœur : un site web pour permettre à tous de dessiner des plans pour les déficients visuels. Et pour y arriver, j'ai du sacrifier pas mal de trucs : suppression de la télé, moins de contributions sur Wikipédia, j'arrive en retard au bureau, je passe moins de temps à papillonner sur le web, expliquer à Madame pourquoi c'est important pour moi… dur dur… (pour les curieux, LittleMap).

    Mais c'est avec satisfaction : plaisir de partager, de rencontrer la communauté du libre dans une atmosphère d'ouverture, d'entraide, d'extrémisme de tolérance, d'éthique  ;-)

    Et cela donne du sens à sa vie :-D
    Et au moins, quand on change de mission, on ne perd pas tout ce que l'on a produit \(_)O< ~youpi -o_/

    Commentaire sous licence Creative Commons Zero CC0 1.0 Universal (Public Domain Dedication)

    • [^] # Re: Le plaisir de partager et de retrouver plus tard ses contributions

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à -2.

      Surtout quand Madame n'apprécie pas que Monsieur passe des heures devant son PC.

      Et après on s'étonne que les geeks soient sexistes.

      Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

    • [^] # Re: Le plaisir de partager et de retrouver plus tard ses contributions

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2. Dernière modification le 25 juin 2013 à 20:49.

      intéressant "little map". Par contre le wiki n'indique pas comment sont produites les cartes. Vous utilisez un langage de descriptions style graphviz ou ditaa ? Car ça permettrait aussi aux mal-voyants de contribuer également.

      « I approve of any development that makes it more difficult for governments and criminals to monopolize the use of force. » Eric Raymond

      • [^] # Re: Le plaisir de partager et de retrouver plus tard ses contributions

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1. Dernière modification le 25 juin 2013 à 23:21.

        Le projet est encore en version alpha, donc chut, n'en parlons pas trop tôt.

        Nous avons essayé plusieurs possibilités pour produire les plans :

        1. Avec Dokuwiki + plugin SVG-Edit, mais c'était trop compliqué !

        2. À partir de OSM: Cinq élèves de l'ECE ont choisi comme projet la réalisation d'un simplificateur de plans OSM (ne garder que l'essentiel, mettre les rues à angle droit&#8230;). Le projet n'a pas (encore?) abouti&#8230;

        3. À partir d'un éditeur en ligne en JavaScript http://lmap.org/test/

        4. Preuve de concept d'un éditeur en ligne en SVG + JavaScript http://www.lmap.org/LittleEditor.svg

        5. Réutilisation du projet libre SVG-Edit http://lmap.org/se/svg-editor.html

        6. Ceux qui veulent utiliser une feuille et un crayon, pourrons numériser ou photographier la feuille et l'envoyer sur le site

        On avait aussi essayé ditaa mais c'est trop limité pour ce que l'on souhaite faire. Mais c'est surtout très fastidieux pour corriger un trait ou déplacer un objet. Ci-dessous un essai d'une station de métro en ditaa.

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           |  | <--vers la Défense  |  M  | |  1  |                     |
           |  |                     | cBLK| |cYEL |  c888               |
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        Commentaire sous licence Creative Commons Zero CC0 1.0 Universal (Public Domain Dedication)

  • # ++pertinent

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

    Excellent journal, ça fait du bien de faire le bilan de temps en temps et de découvrir le parcours des uns et des autres!

    Je me permets de reprendre ton plan, puisqu'il est en CC-by-sa :-)

    L'apprentissage

    J'ai découvert le libre avec une distribution linux fournit avec un magazine. Je n'ai pas tout compris immédiatement, mais j'ai rapidement adhéré à la philosophie.

    Par contre j'ai mis plusieurs années avant de me lancer vraiment dedans et de me séparer de tout logiciel pwivateur: à cause des demandes de l'école d'ingé, de la pression sociale, des jeux… surtout les jeux en fait :-)

    Et puis durant un stage dans un endroit isolé, j'ai fait le grand saut: plus de compromis, on vire windows & co, on quitte les fournisseurs de service et on autohéberge tout sur un serveur dans un placard!

    Les premiers projets

    J'ai démarré des dizaines de moteurs de jeu qui devaient devenir des projets libres pour conquérir le monde… Les plus aboutis étaient:

    • un shmup 2d pour lequel j'avais scanné des vieux jouets pour faire les vaisseaux enemis :-) Mal codé et difficile niveau license à cause des scans. Je l'ai laissé dans un coin.
    • un moteur 3d qui permettaient de faire voler un avion autour d'une île avec des vagues animées. C'était joli, mais je n'en ai jamais rien fait!

    Les gros projets

    Sur un vague concept de niveaux tournants et pour le besoin d'une formation à Java, Newton Adventure est né. De petite démo, c'est devenu un jeu complet, notamment grâce aux nombreux contributeurs!

    La plupart des autres projets que je maintiens en découle:

    • nanim pour créer les animations 2d commencent à être utilisé par d'autres.
    • scoreserver me sert à voir les meilleurs scores sur Newton Adventure.
    • libtiled-android et quelques patchs que j'ai envoyé au très bon éditeur de niveau tiled.

    J'ai aussi fait des choses plus anecdotiques comme passgrid, un générateur de mot de passe, des patchs pour Retroshare, des rapports de bug…

    Il n'y a pas que le logiciel dans le libre

    Je me suis mis à dessiner et je partage aussi mes créations sur le fabuleux opengameart.

    Pour conclure ce qui m'a le plus étonné dans cette aventure, c'est de recevoir des contributions, la tienne étant l'une des plus importantes d'ailleurs!

    Bref le libre c'est bon mangez en!

    Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

  • # Pas grand chose comme contribution

    Posté par  . Évalué à 4.

    Juste une contribution à la traduction en Français de la documentation de Berlin/Fresco un serveur d'affichage mort il y a longtemps..
    De manière amusante sa conception était diamétralement opposée à celle de Wayland, l'idée était d'envoyer des primitives de haut niveau du client vers le serveur.

  • # β-testeur sociologue

    Posté par  . Évalué à 10.

    Je ne suis pas codeur, je ne peux pas, mon père a été informaticien pendant 40 ans, vous comprenez? mais bon, les ordis, j'aime bien ça.

    En 2004, je ne connaissais pas Linux, je connaissais Solaris et j'aimais pas. Mais à mon nouveau boulot, j'étais sous Linux et là: la claque. J'ai découvert que savoir bricoler son ordinateur, ce n'était pas savoir installer un bon anti-virus gratuit. Dans ce monde où il est bien normal que tout le monde vous arnaque parce que "c'est comme ça", il y a des gens qui ne sabotent pas la qualité de leur travail pour gagner plus de pognon. Mais comment-pourquoi-qui? une fois avoir appris la théorie, je me suis dit que pour en savoir plus, il fallait en faire partie.

    2006, je me suis mis à aider à la traduction du manuel de MPlayer. J'ai vachement progressé en codage vidéo et j'ai appris que la traduction, c'est globalement chiant, mais c'est un exercice intellectuel auquel je n'étais pas habitué et c'est intéressant de varier. J'ai pas compris pourquoi on s'échangeait des mails à l'ancienne plutôt que d'avoir un wiki bien comme il faut. Mon correspondant chez MPlayer a installé un wiki, mais le temps qu'il fasse ça, j'étais passé à autre chose, pardon.

    2007, je me mets à essayer d'aider des gens chez forum.ubuntu-fr. J'aimais bien forum.ubuntu-fr, un joyeux bordel poli. Mais assez vite, je trouve que la difficulté des questions augmente et le plaisir d'aider des gens quand on ne sait pas soi-même est plus faible.

    2008, je me suis mis à faire de la doc chez doc.ubuntu-fr. Je me suis abonné à une mailing-list. Créer des pages, c'est pas rien pour quelqu'un qui a toujours détesté rédiger, mais quel plaisir de les voir évoluer et se perfectionner "toutes seules". Pis j'ai un peu progressé en rédaction, c'est douloureux, mais c'est utile. De toutes façons, j'étais pas là pour rigoler, j'étais là en sociologue. J'ai donc fait mon chieur une fois de plus pour éprouver le système et j'ai proposé d'arrêter de travailler par mailing-list pour le faire par forum afin d'augmenter la visibilité et d'appâter de nouveaux contributeurs. Des gens étaient bien contres, y'a eu débat, un peu de houle et les autres ont gagné alors qu'ils ont tort. C'était bien ce débat, j'ai beaucoup appris sur le fonctionnement de ce milieu.

    2008, c'est aussi l'époque ou je faisais des expérimentations vidéos rigolotes avec Image Magick. C'est puissant IM, mais impossible d'enchainer 2 traitements sans mériter le Nobel. Et là, avec un timing parfait, sur le forum ubuntu-fr, apparait exactement ce que je voulais : G'mic. Après avoir montré un peu d'intérêt, je me suis retrouvé invité dans une mailing-list avec des gens bizarres comme moi pour discuter libre. Et depuis ce jour, je suis beta-testeur G'mic. Les conversations et les gens sur la mailing-list étaient bien, merci. Mais les raisons de discuter dessus se sont montrées trop faibles et la liste s'est asséchée petit à petit.

    Beta-testeur, c'est appuyer le plus précisément possible là où ça fait mal jusqu'à ce qu'on vous dise merci. Pour un chieur comme moi, c'est bien. Je ne le savais pas à l'époque, mais c'était le tout début du projet et pour un sociologue, vivre un début, c'est intéressant. J'ai fait un bon morceaux de la doc, j'ai suivi les conversations sur le forum Flickr, j'ai vu le projet croitre et j'ai énormément appris sur le traitement d'images (j'en fais maintenant à titre professionnel) et mes vidéos expérimentales ont atteint un niveau inégalé, maintenant, elles sont pourries.

    J'exerce maintenant ma compétence de beta-testeur pour d'autres logiciels que j'utilise professionnellement, je crois que mon expérience G'mic m'aide là aussi.

    Sinon, j'ai essayé wikipédia, mais faut savoir des choses, et pis faut rédiger. J'ai essayé OpenStreetMap et je comprends que ça plaise. Je me suis un peu baladé avec mon vélo et mon appareil photo, j'ai principalement rajouté une boite au lettre et le numéro de téléphone de mon pizzaïolo préféré.

    J'ai continué mon travail sociologique en proposant à des gens de passer à Linux et j'ai principalement échoué. Ça m'a bien aidé à comprendre qui pouvait avoir Linux et m'a un peu fait passer pour un con. J'ai quand même installé quelques Linux chez des autres gens et la meilleure pub pour le libre, c'est quand quelqu'un réputé nul en informatique explique qu'il n'a aucune difficulté ni aucun soucis. Je ne sais pas pourquoi, mais moi quand je le dis, j'attire au mieux des moqueries.

    Je n'ai pas réussi à faire passer mon père à Linux, pourtant, il a que ça à foutre.

    • [^] # Re: β-testeur sociologue

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 7. Dernière modification le 25 juin 2013 à 23:43.

      J'aime bien le style un peu désabusé.

      De mon côté, j'aime bien rédiger. Du coup parmi mes contributions au libre se trouvent quelques interviews mises au point pour (faire) découvrir ceux qui ont un business gravitant autour du libre, combiner soupe et libre est le saint graal pour qui adhère à la philosophie du libre.

      J'ai participé à pas mal de traductions, en vrac, sur launchpad, je saurais pas dire ce qui a été retenu et rejeté.

      J'ai fait du dév en tant que contributeur sur le wiki personnel Zim : j'ai implémenté le support de git et de mercurial pour versionner le contenu. J'étais ému quand j'ai fait ça parce que le développeur principal m'avait complimenté sur la qualité professionnelle de mon code. Bon, il faut relativiser aussi : je pisse du code depuis maintenant une dizaine d'année à titre professionnel&#8230; il était de bon ton de produire du code professionnel ;)

      A une époque je faisais de la propagande dans mon entourage, mais j'y gagnais aucun charisme, bien au contraire. Alors j'ai décidé d'arrêter. Désormais je réponds volontiers aux questions concernant les logiciels libres, mais chacun porte sa croix. En revanche, dans un cadre professionnel je fais toujours un peu de propagande, et je fais toujours le choix de solutions libres quand elles existent.

      Ma toute première contribution avait été de proposer la traduction du site web d'un jeu : pachi el marciano. Ca s'est pas super bien passé parce que le jeu était développé par 2 frangins, et dès qu'ils décidaient de mettre un truc en ligne, il aurait fallu que je fasse la traduction dans l'heure qui suit, sans aucune anticipation. Ca m'avait pas mal freiné, j'avoue.

      Sinon j'ai proposé quelques patchs mineurs et remontés des bugs sur des modules python, rien de transcendant et rien de spécialement glorieux : c'était dans un cadre pro, j'aurais fait la même chose probablement avec une techno propriétaire.

      Financièrement, quasiment rien, si ce n'est l'achat d'un DVD du film Elephant Dream de la fondation Blender, et de 2 distributions sous forme de pack DVD+support, un coup Mandrake et le suivant Suse ; j'avais été extrêmement déçu du support dans les deux cas.

      Ah si, une contribution dont je suis assez fier : avoir pris le temps d'envoyer un email aux développeurs de projets que je trouvais originaux et/ou bien foutus, juste pour leur dire qu'ils faisaient du bon boulot. C'est pas une grosse contribution, mais pour le coup ça ne coûte vraiment rien, et quand il s'agit d'un projet "mineur" (ou en tout cas avec peu de visiblité), j'imagine que ça fait bien plaisir.

      Je me relis, c'est un peu décousu, j'espère que moules ne va pas me tomber dessus ;)

      • [^] # Re: β-testeur sociologue

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        Ma toute première contribution avait été de proposer la traduction du site web d'un jeu : pachi el marciano

        Sur leur nouveau site, il ne parle plus du côté libre… Dommage!

        Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

  • # Me and myself

    Posté par  . Évalué à 2.

    Une fois, j'ai écrit un Window manager : https://github.com/pyknite/catwm (j'en avais même parlé ici même : http://linuxfr.org/users/pyknite/journaux/catwm-encore-un-tiling-window-manager et http://linuxfr.org/users/pyknite/journaux/catwm-is-back)

    J'ai bossé tout seul comme un grand dessus, donc je n'ai pas appris grand chose sur le développement en équipe :( Mais j'ai appris qu'il ne fallait pas déconné avec les licences : https://github.com/c00kiemon5ter/monsterwm/issues/1

    Je pense que personne ne l'utilise plus (on était au moins 10 du forum d'archlinux à l'époque a l'utiliser oO), mais je sais que "pas mal" (c-a-d, au moins 3,14 personnes) ont repris mon code pour écrire leur propre WM.

  • # (I Can't Get No) Satisfaction

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 7.

    Et vous, quel bilan faites-vous de vos contributions au libre ? Où trouvez-vous votre satisfaction ?

    Très variable pour le bilan. Je fais en général quelque chose parce que j'en ai besoin sur le coup, et c'est agréable de voir que d'autres personnes l'utilisent. Des fois le projet est repris, une fois je me suis rendu compte qu'on avait changé mon nom pour un pilote de manette sur happypenguin sans me prévenir, ce que j'ai assez mal pris, mais j'étais d'un côté content de voir que le projet était continué (et mon nom d'auteur était heureusement resté dans l'archive), du coup j'ai laissé comme ça. Le mec en question m'avait envoyé un courriel ou un commentaire sur mon blog je ne sais plus, que je n'avais pas vu ou oublié, et croyant que je ne répondais pas par manque d'intérêt il a fait ça. Des fois le projet est repris et je file un coup de main pour (ça a été le cas pour « list movies », j'avais fait un journal à cette occasion, mais au final ça semble être re-abandonné).

    Des fois on t'encourage, parfois on te critique de manière pas toujours très classe (moi encore ça ne m'est pas trop arrivé, ou alors je réponds, mais j'ai déjà pris la défense de développeurs qui se faisaient agresser un peu trop gratuitement, ce que j'ai beaucoup de mal à accepter pour des projets libres). Il y aussi toutes les petites phrases du genre « tu n'y arriveras jamais », ou « c'est n'importe quoi de faire ci ou ça, moi j'aurais fait de telle façon » qui sont usantes à force, et qui peuvent facilement décourager (ou motiver pour prouver qu'on a raison, selon le caractère). J'ai aussi beaucoup de mal avec ceux qui arrivent en voulant t'expliquer la vie. Ton état du moment (fatigue, vie privée, soucis extérieurs, etc) font que tu encaisses plus ou moins bien, mais ça les gens ne le comprennent jamais.

    Pour la satisfaction, ben déjà il y a la mienne parce que j'utilise ce que je code en général, et c'est notamment le cas pour SàT. Ce dernier est un cas particulier, parce que j'ai un projet derrière plus large, et j'espère réussir à montrer que le code n'est pas tout, et que la conception d'un logiciel peut aller plus loin que les 4 libertés du logiciel libre et la vie privée. Je pense que je serai vraiment content le jour où on viendra me voir pour parler de choses autres que la date de sortie ou si on trouve des fonctionnalités similaires aux sites web populaires du moment.

  • # De la découverte au projet personnel

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

    quel bilan faites-vous de vos contributions au libre ? Où trouvez-vous votre satisfaction ?

    Le libre, pour moi, c'est ce qui m'a appris à coder. J'ai été fasciné par un manuel distribué dans le live cd de knoppix, qui expliquait ce qu'était un fichier de configuration textuel. Du coup, j'ai appris à comprendre mon système en l'explorant via le navigateur de fichier, et petit à petit j'ai appris le bash, python, html et css, et un peu de sql. Et trouvant que j'apprenais beaucoup, j'ai eu envie de contribuer moi aussi. D'abord par des conseils sur le forum d'ubuntu, puis sur celui de la naissante slitaz, puis avec un peu de code à l'arrache pour slitaz.

    Mon engagement était très instable à l'époque : je changeais souvent de projet, travaillais beaucoup sur des logiciels avec lesquels j'apprenais à coder et que je ne publiais jamais.

    Et puis j'ai découvert troff. Autour de ce langage, s'articulent ma passion pour le texte et les livres, et celle découverte avec le libre pour l'algorythmie, l'architecture logicielle, et la philosophie Unix. M'y trouvant chez moi, je me suis d'abord dit que si je maintenais un jour un projet personnel, ce serait autour de troff. Et finalement, je me suis jeté à l'eau, et le résultat, en version bêta, est maintenant public : utroff.

    Et c'est incroyable le plaisir que je prends à travailler sur ce projet. J'apprécie en particulier la liberté incroyable qu'offre un petit projet personnel. J'apprécie aussi la difficulté des énigmes qu'il me pose. J'apprécie en outre le fait qu'il m'oblige à me documenter sur nos vieux outils et usages hérités d'Unix.

  • # Animations sur OpenGameArt

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

    Juste une remarque en passant, pour les animations sur OpenGameArt, ça aide vachement quand ya un gif de prévisualiation qui permet de voir à quoi ressemble l'animation.

    Sinon, sur le sujet des retours, pour ceux qui ont la chance d'avoir un projet packagé chez Ubuntu, aller lire les commentaires laissés dans la logithèque est assez chouette.

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