Journal Le Web sauvera Internet

Posté par  (site web personnel) .
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15
oct.
2010
Nous voyons fleurir depuis quelques temps déjà des interrogations sur la fin d'internet tel que nous le connaissons, au profit d'un Web de consommation. Que l'on parle de QoS à des fins stratégiques commerciales comme par exemple élevée la bande passante de tel service sur tel plateforme. Que l'on parle de Web 2.0 où l'intégration du bureau et des données dans cet immense cloud. Ou que l'on parle de *TV qui se préparent (au rabais chez apple, grand luxe chez google) dans lequel le contenu devient roi et internet un tuyau. Ou bien que l'on parle de la libération prochaine des fréquences usuelles de télé permettant d'envoyer du haut débit là où il est difficile de faire autrement, donc d'avoir un très bas débit en upload et un débit correct en download. Ou que l'on parle de la médiocrité supposé de nombreux bloggueurs, qui font s'arracher les cheveux de corporatistes du journalisme.

Finalement, il semble que l'on revienne toujours à la même interrogation sur le devenir d'Internet : améliorer l'accès aux contenus, améliorer la pertinence des recherches, améliorer le service au consommateur, et peut être au passage restreindre les passerelles entre consommateurs et acteurs.

Pour le moment, force est de constater que le Web et Internet se confondent souvent, dans un bel élan participatif, où tout à chacun peux obtenir une bonne visibilité et un accès à des outils de qualité professionnelle pour sa diffusion.

Mais demain ?

Passons les évidences.
Mais si le Web, avec tout les changements évidents à venir, correspondait plus à Mme Michue ? Est ce que Mme Michue manquerait à Internet ? Et si l'émergence d'un Web de consommation permettait à Internet de retrouver ses valeurs initiales ? Serait ce la fin du troll sur le site web de Debian (qui est parfait : simple, efficace) ?

Est ce possible d'avoir un Web en suprématie, pour tous, et un Internet retrouvant en dessous son fonctionnement initial ? Y aura t il possibilité de consolider Internet, ses us et coutumes, en aidant le Web de Mme Michue à devenir une simple place marchande ? Est ce vraiment contradictoire ? Allons nous regretter Mme Michue ?
  • # Attention !

    Posté par  . Évalué à 10.

    Le plus important est de ne pas confondre le web et internet

    </mode ortolo>
  • # Internet, c'était mieux avant.

    Posté par  . Évalué à 5.

    Je me souviens à l’époque des années 1993 sur Compuserve, au début du WWW, avec l’interface austère de mosaic comme navigateur.
    A cette époque, il s’agissait d’un lieu de rencontre pour l’échange de la connaissance, pas de spams, le réseau n’était pas encore envahi par les publicitaires à la Google et le contenu des sites publiés était plus important que la présentation.
    Aujourd’hui, entre le flash partout inaccessible, les bannières publicitaires dans tous les sens, je trouve que le charme est rompu.
    • [^] # Re: Internet, c'était mieux avant.

      Posté par  . Évalué à 10.

      Mouais.
      Je ne troquerais pas la charmante sobriété du passé avec ma connexion haut-débit illimitée.

      Ne pouvoir se connecter que pendant une petite heure par jour où l'on passait la moitié du temps à attendre le chargement des pages (surtout quand il y avait des images), ne pouvoir s'offrir le luxe de regarder une petite vidéo (mais attention, pas trop longue, très compressée et pas en streaming) que de temps en temps, ça ne me manque pas du tout, personnellement.
      • [^] # Re: Internet, c'était mieux avant.

        Posté par  . Évalué à 8.

        Je sais pas. Avant, en 95-96, qu'on soit à Chambéry, Strasbourg ou ailleurs, on avait déjà le câble, 300 ko/s, 24h/24, et en toute quiétude et sans que personne ne s'émeuve de la copie massive d'oeuvres sans l'accord des ayant droits. Je pense que le mauvais goût a progressé sur l'Internet en même temps que les représentants des industries créatives ont augmenté le volume de leur râlerie contre ce qu'ils appellent le piratage.

        J'aimais bien à l'époque que l'Internet soit une vraie jungle : chacun était responsable de ce qu'il faisait des octets qui arrivaient devant sa carte réseau, car les octets n'ont pas d'intention, et encore moins d'intention délictuelle (on est encore vendredi, j'ai le droit d'être cryptique).
    • [^] # Re: Internet, c'était mieux avant.

      Posté par  . Évalué à 8.

      Quitte à comparer, ce site n'existait pas, pas plus que wikipedia.

      La messagerie instantanée non plus à cette époque. Dans d'autres domaines, la diffusion des articles scientifiques en ligne n'existait pas non plus, et je ne fais que la liste de ce qui me vient instantanément à l'esprit.

      Les sites de l'époque sont toujours pour partie sur web.archive.org. On pourrait hasarder une comparaison ... Je crains que le résultat de la comparaison montrerait que sur bien des points, y compris sur l'échange de la connaissances et la rencontre, le charme que tu évoques relèves plus de la nostalgie que de quelque chose de quantifiable objectivement ...
    • [^] # Re: Internet, c'était mieux avant.

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 5.

      J'ai moi aussi connu cette époque, et j'ai plutôt le souvenir que c'est que le web était particulièrement pourri.

      Le web était quasi inexistant, les sites ftp (*) étaient les rois du contenu, les newsgroup étaient la quasi seule source d'information (particulièrement interactive, encore mieux que Wikipedia !)

      Bref je trouve que le web, non, c'était pas mieux avant.

      (*) Je me rappelle encore de certains de mes préférés de l'époque :
      ftp.funet.fi
      ftp.cict.fr
      ftp.jussieu.fr

      En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

    • [^] # Re: Internet, c'était mieux avant.

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

      sur Compuserve,

      101355,2112
    • [^] # Re: Internet, c'était mieux avant.

      Posté par  . Évalué à 2.

      J'ai jamais eu Compuserve mais dans mon souvenir, je voyais des publicités pour ça ou d'autres FAI comme Infonie, et l'abonnement a un de ces services ne donnait accès qu'au réseau du FAI, Internet était en supplément. Je me souviens encore de ces CD-Rom de démonstration pour Infonie qui vantait les mérites du Tir au Schtroumpfs en ligne...
  • # Pas gagné

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

    Ce n'est pas gagné, parce que ces mêmes opérateurs qui cherchent à contrôler les flux proposent déjà des forfaits d'accès à Internet selon Orange, autrement dit au Web. Et quand on n'a que ça, ben Internet, on n'y a pas accès du tout, d'une façon générale.
  • # non, tous les deux sont/seront asservis

    Posté par  . Évalué à 3.

    Ce n'est pas le problème de "voir fleurir des interrogations" ou tout autre considération philosophique.
    Actuellement, le net et toutes ses applications représentent la colonne vertébrale de la communication, des médias et d'une partie du commerce mondial. Egalement un vecteur d'opinion au moins aussi important que la télévision ou les journaux traditionnels.
    Il est donc impossible, sauf à tout abdiquer, que les gouvernements quels qu'ils soient ne contrôlent pas ceci d'une façon ou d'une autre.
    En particulier, l'évolution actuelle du monde, juste mise en lumière par la crise économique aux rebonds multiples, c'est la montée en puissance inéluctable et juste à ses débuts, de pays comme Chine, Inde, Brézil etc et le déclin symétrique des pays de la vieille Europe et des USA, malgré tous leurs efforts. D'autant que face à ceci c'est le chacun pour soi, le sauve qui peu comme dans tous les naufrages, chacun piétinant le voisin dans l'espoir de s'en tirer (ainsi les USA pratiquent ils une politique de dévaluation de fait qui pénalyse les européens eux aussi désunis...).
    Dans ces conditions, la mythique Reprise parait de plus en plus légendaire et appartenir au passé, on l'utilise beaucoup à titre incantatoire mais sans jamais aucune argumentation solide quand à son existence. En fait, pour nous, c'est fini d'une certaine façon et nous sommes tous des pays de deuxième ou troisième zone.
    Avec tous les problèmes sociétaux y étant liés, quand les gens malgré tout le broullage médiatique, vont s'en apercevoir et surtout en ressentir les conséquences.
    Pour minimiser et contrôler les mouvements et explosions sociales à venir, il est donc crucial que les gouvernants mettent en place contrôles, filtrage, voire censure. Avec tout de sortes de justifications qui ne tiennent pas la route mais qui permettent de cacher cette main mise à l'oeuvre dès aujourd'hui.
    Dons ce cadre ACTA ou post ACTA, il est donc logique et normal que le Net soit contrôlé et maitrisé, donc c'est la fin inéluctable de cet espace de relative liberté qui n'aura duré au final guère plus d'une trentaine d'années.
    Une rigolade quand on parle de processus historiques.

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