Le RGI est toujours en danger

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20
nov.
2007
Communauté
Le comité de pilotage du RGI (Référentiel Général d'Interopérabilité) s'est réuni le 12 octobre 2007 et n'a pris aucune décision quant à l'adoption définitive de ce document que tout le monde attend... sauf Microsoft.
Alors que d'autres pays comme la Belgique nous envient le RGI qui a représenté 6 ans de travail, il y a des Français qui tombent dans le jeu d'une compagnie étrangère qui nous coûte fort cher. Cette stérilité et l'attitude incongrue et suspecte de certains membres du comité de pilotage va à l'encontre des intérêts du pays.

L'un des opposants les plus acharnés du RGI est Monsieur Alain Risson, maire de Gluiras (07) et rapporteur du groupe de travail TIC de l'association des maires de France (AMF). Son attitude est d'autant plus dommageable que Microsoft utilise sa position pour pousser en avant son format OpenXML qui n'a d'ouvert que l'apparence. Le salon des maires ouvrant ces jours-ci à la porte de Versailles, nous pouvons espérer que d'autres maires lui feront part de l'inconvenance de ses propos rapportées par son président en ces termes : "Le RGI ne peut donc s'appliquer aux collectivités territoriales".

Les analyses de Bernard Lietaer et de Bernard Carayon convergent vers la même mise en garde comme quoi le risque de la prise de pouvoir par des entreprises devient réalité. La saga du RGI suit malheureusement leurs prévisions le plus pessimistes et la notion d'intelligence économique du rapport de M. Carayon démontre ici toute sa pertinence et son acuité. Déclaration de Monsieur Alain Risson, responsable TIC de l'AMF :

Les collectivités font le choix de leur mode de gestion, et aujourd’hui ce choix là est celui de systèmes d’information autonomes, indépendants et responsables et non de plateformes centralisées. Elles font aussi le choix de leurs matériels, de leurs outils logiciels (hard et soft) et il n’est pas question de leur imposer quoi que ce soit.

Le document dont cette phrase est extraite a été publié sur le web puis retiré... on ne sait pas à la demande de qui ! Il a cependant été sauvegardé ici.
C'est également le cas de la lettre de l'AMF dont est extraite la phrase "Le RGI ne peut donc s'appliquer aux collectivités territoriales".

Monsieur Risson a également été récompensé par un Big Brother Awards.

Aller plus loin

  • # compagnie étrangère...

    Posté par  . Évalué à 0.

    une compagnie étrangère qui nous coûte fort cher


    Si Microsoft était une société française, ça changerait quoi au problème ?
  • # Arguments caricaturaux

    Posté par  . Évalué à 4.

    La cictation complète est : "En l'état, Le RGI ne peut donc s'appliquer aux collectivités territoriales" ce qui signifie autre chose que la citation tronquée: les négociations sont encore ouvertes (c'est l'air du temps!)

    Si, sur le fond, on peut s'inquiéter, il me semble qu'il faut aussi prendre en compte les remarques: aucun maire de France ne veut voir un système informatique lui arriver de Paris dont il ne maitriserait plus les couts et ou il ne trouverait plus de maintenance en local. Or si l'idée du RGI n'est pas du tout ce système il va permettre le marché qui serait précisément une centralisation à outrance. L'outil peut être bon mais l'ouvrier le maniant (le gouvernement) le sera t-il ?

    Les maires sont parfois réticents à ce que l'état leur "impose" mais c'est aussi sans doute par expérience...
    • [^] # Re: Arguments caricaturaux

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      il ne trouverait plus de maintenance en local


      Je comprends l'inquiétude, mais il y manque du bon sens:
      formulé comme ça on est face au vieux problème de l'oeuf et de la poule.
      C'est faire peu confiance aux informaticiens Windows de croire qu'ils ne pourraient pas s'adapter et se former aux logiciels recommandés par le RGI. Alors qu'en réalité ils s'adaptent tout le temps, car même sous Windows l'informatique évolue.

      "La liberté est à l'homme ce que les ailes sont à l'oiseau" Jean-Pierre Rosnay

    • [^] # Re: Arguments caricaturaux

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      L'argument "aucun maire de France ne veut voir un système informatique lui arriver de Paris" est un contre-sens. Définir le format des documents permet de s'affranchir du choix des matériels et des logiciels. C'est le fondement de l'interopérabilité.

      Comme certains le savent, je suis girondin (d'adoption) et j'exècre les jacobins. Mais dans cette affaire, M. Risson a vraiment tort de tenir ces propos et montre les limites de sa compétence et de sa bonne foi. Il serait grand temps que l'AMF lui trouve un successeur.
    • [^] # Re: Arguments caricaturaux

      Posté par  . Évalué à 5.

      Les maires sont parfois réticents à ce que l'état leur "impose" mais c'est aussi sans doute par expérience...


      Comme le dit Pierre, c'est justement l'effet inverse recherché par une normalisation propre et ouverte des format de document. D'autant qu'il existe au moins un logiciel libre et gratuit qui reconnaît ce format.

      Ce qui est vrai, c'est qu'il est toujours facile pour MS de faire peur aux uns et aux face au changement vers quelque-chose qu'ils ne connaissent pas. En fait, ça me paraîtrait étonnant qu'un RGI puisse être mis en place aussi vite parce qu'au fond, OpenOffice n'est que très peu utilisé par rapport à MS Office. Pour les gens qui ont une obligation de résultat et qui doivent changer brutalement de logiciel de travail, c'est normal qu'il y ait de la peur, de plus, si à la base ils ne sont déjà pas à l'aise avec l'informatique. Ça facilite le travail de lobbying de Microsoft.

      Un RGI acceptable passera au final, mais pour l'instant on peut comprendre qu'il puisse apparaître arbitraire du point de vue de l'utilisateur final. Il faut déjà que OpenOffice soit plus utilisé qu'il ne l'ait actuellement. Ça facilitera l'argumentaire sur les formats ouverts.
    • [^] # Re: Arguments caricaturaux

      Posté par  . Évalué à 5.

      Si, sur le fond, on peut s'inquiéter, il me semble qu'il faut aussi prendre en compte les remarques: aucun maire de France ne veut voir un système informatique lui arriver de Paris dont il ne maitriserait plus les couts et ou il ne trouverait plus de maintenance en local.


      Par contre, si ce même système vient de Redmond, ça passe tout seul, dirait-on ...
  • # Alain Risson et les petites attentions

    Posté par  . Évalué à 1.

    J'ai connu Alain Risson sur un autre dossier. A l'époque lui et ses collaborateurs avaient choisi une solution Microsoft sans l'avoir vue.

    Pourquoi ? Parce que ces messieurs se réjouissaient d'être les invités privilégiés de Microsoft à Paris où il assisteraient à des conférences, ils seraient conviés à des réceptions et bénéficieraient de solutions MS gratuites (pour tester) avant de les imposer (payantes) aux autres.

    Voilà comment un élu choisit telle ou telle solution si il n'a pas une once d'honnêteté.

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