Sauvetage de films à la limite du domaine public

Posté par  (site web personnel) . Modéré par Jaimé Ragnagna.
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juin
2003
Cinema
Les vieux films argentiques, on le sait, pourrissent. Malheureusement la période de copyright est de plus en plus longue, et étendue à loisir par les groupes de pression (Eldred v. Ashcroft). L'héritage culturel et historique est alors mis en danger.

Un groupe américain d'archivistes tente de ramener dans le domaine public les oeuvres n'étant pas activement exploitées sous copyright, afin de les copier, archiver et préserver. Extrait :
"The tragedy of our current system is that to protect the 1 or 2% of
movies that are still commercially viable, we lock up the remaining
98%, and often let them crumble into dust," said James Boyle,
professor of Law at Duke University Law School. "We need a common
sense solution to this problem. This Bill is a very moderate
compromise. It allows preservationists and archivists to restore and
display the 'orphan films' while respecting the rights of the
commercial film companies. There are countless experts and
enthusiasts ready and willing to preserve our cultural heritage, and
make it available to the world over the Internet - they just need the
legal OK to do so."


A propos de la liste Escape_l :
L'esprit du libre. Escape_l est une liste de diffusion consacrée à la propriété intellectuelle et à ses interactions avec la santé, la connaissance, la création, l'économie, la liberté d'expression...

Aller plus loin

  • # Re: Sauvetage de films à la limite du domaine public

    Posté par  . Évalué à 9.

    Je suis bien content de voir que nous avons chez nous l'INA. Ils ne s'embarassent pas des copyright puisque cet institut national à pour devoir d'archiver tous les documents audios/vidéos.

    http://www.ina.fr/(...)
    • [^] # Re: Sauvetage de films à la limite du domaine public

      Posté par  . Évalué à 5.

      Mais eux même sont très pointilleux sur _leurs_ droits. Une copine a un jour reçu une mise en garde de la part de l'INA parcequ'il y avait des images sur son site d'une vieille émission. L'INA parlait de préjudice dans sa lettre (les images ont été enlevées, il n'y a pas eu de suite).
    • [^] # Re: Sauvetage de films à la limite du domaine public

      Posté par  . Évalué à 5.

      < ma vie >
      J'ai bosser à l'INA (interimaire) sur le developpement d'une
      application pour la restauration de film endommagés(en 2001).
      2 magnotoscopes reliés par cable serie et video a un ordinateur sous RTLinux .
      Mon boulot etait d'implementer le protocole mis au point par sony pour piloter les magnetoscopes et recevoir les infos sur son état (notament le timecode courant).
      L'interface etait developpé en GTK, utilisait bttv, et permetait d'appliquer des filtres développés en interne.
      J'ai vu des filtres pour estomper les traits verticaux dues aux frottement de la bobine sur le mecanisme, ou un autre pour estomper les poils ou taches presentent sur l'objectif (donc qui y était aussi sur l'original)
      l'implémentation du protocole ayant mis moins de temps que l'interface, je n'ai pas pu voir le produit fini.
      J'avais demander qu'on mettent les modifications du scheduler et du drivers serie de RTLinux en GPL et les partager a l'équipe de dev de RTLinux. Ils n'avaient pas l'air contre, a priori, mais ca sortait du processus habituelle et personne n'a fait remonter la demande a une personne autorisé à prendre cette decision.
      Mon statut d'interimaire me permettait pas trop d'insister.
      C'etait mon experience professionnelle la plus passionnante.
      < /ma vie >
    • [^] # Re: Sauvetage de films à la limite du domaine public

      Posté par  . Évalué à 2.

      Le problème, c'est que l'INA n'a pas le temps matériel de sauver /tous/ les films,
      en particulier ceux sur celluloïd, et qu'il est obligé de faire des choix.
    • [^] # Re: Sauvetage de films à la limite du domaine public

      Posté par  . Évalué à 2.

      Depuis peu (à tout cassé 10 ans mais je peux me planter), l'INA a effectivement le devoir d'archiver tous les documents audiovisuels par l'intermédiaire du mécanisme de dépôt légal. Avant cette période l'INA a hérité de toutes les archives de l'ORTF et des chaînes publiques.

      C'est considérable et, comme l'a fait remarqué justement quelqu'un, l'INA n'a pas les moyens pour tout restaurer et il lui faut gérer les priorités (sauver tel document car il n'existe plus que 2 magnétoscopes en état de marche dans le monde permettant de lire cette bande, etc.).

      Cependant cela ne concerne que très peu le cinéma et la tâche est plutôt confiée aux cinémathèque (en particulier celle de Bois d'Arcy) qui ont la charge de répertorier les films, de les restaurer et de les stocker. Bien sûr comme dans le cas de l'INA, ces organismes n'ont pas les moyens nécessaires pour tout sauver.
  • # Re: Sauvetage de films à la limite du domaine public

    Posté par  . Évalué à 0.

    à destination des modos :
    "les oeuvres n'étant activement exploités"
    "les oeuvres n'étant pas activement exploitées"

    Just my 0.02 €
  • # Archivage et droit.Re: Sauvetage de films à la limite du domaine public

    Posté par  . Évalué à 4.

    Il me semble que le copyright empeche la diffusion de l'oeuvre protegee en dehors d'un cadre bien precis blablabla. Mais si un groupe/organisation decide de (par exemple) numeriser une oeuvre sans la diffuser pendant la periode couverte par le copyright, cela enfreint-il la loi?
    • [^] # Re: Archivage et droit.Re: Sauvetage de films à la limite du domaine public

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      a deux conditions:c'est qu'ils achètent un examplaire (si ça existe)et....
      ..
      ..
      qu'il reste dans le cercle familiale alors pour une entreprise dur dur mais si c'est une netreprise faimiliale de 3 persos c'est bons ils peuvent!! enfin je crois que par rapport a la loi c'est ca
    • [^] # Re: Archivage et droit.Re: Sauvetage de films à la limite du domaine public

      Posté par  . Évalué à 3.

      Ze problème est que pour numériser un film il faut dans le meilleur cas avoir accès au négatif original et dans le pire des cas à une copie d'exploitation. Ze problème est que ces éléments appartiennent (physiquement), directement ou indirectement, aux ayants-droits. Si ces derniers n'ont rien à foutre de la préservation du patrimoine, et bien tu peux toujours t'accrocher pour y avoir accès.
  • # Re: Sauvetage de films à la limite du domaine public

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

    Le truc fort qu'ils arrivent à faire, c'est de trouver un compromis (alors que l'extension de la période de copyright ne concerne que 2% des oeuvres, les 98% passent à la trappe) pour le cinéma... mais aussi pour le reste... Le patrimoine de l'humanité, c'est ça qui est important, on s'en fout de Mickey, qu'ils le gardent... quelquesoient les méthodes qu'ils uilisent et les lois qu'ils vont nous pondre, il ne faut pas que ce soit au détriment de tout le reste !
    • [^] # Re: Sauvetage de films à la limite du domaine public

      Posté par  . Évalué à 3.

      Plusieur fois j'ai poste des commentaires sur DLFP lorsque l'on parlait de copyright pour que ce point soit le premier a être opposé lors de discussion sur la prolongation du droit d'auteur. Je suis heureux que quelqu'un utilise ce qui pour moi est l'argument ultime contre la prolongation du copyright: la sauvegarde du patrimoine de l'humanité.
    • [^] # Re: Sauvetage de films à la limite du domaine public

      Posté par  . Évalué à 1.

      Le patrimoine de l'humanité, c'est ça qui est important, on s'en fout de Mickey, qu'ils le gardent... quelquesoient les méthodes qu'ils uilisent et les lois qu'ils vont nous pondre, il ne faut pas que ce soit au détriment de tout le reste !

      Réduire le cinéma à Mickey c'est un peu ... réducteur non ?
  • # Chercher les ayants droits est un problème

    Posté par  . Évalué à 4.

    Lu dans Transfert : http://www.transfert.net/a8962(...)

    Le plus gros problème avec l'allongement des copyrights est de trouver les ayants-droits.

    Cette difficulté ne permet pas aux personnes qui souhaitent restaurer des films de les "reexploiter" (au moins pour amortir le coût de restauration) par peur de violer le droit de quelqu'un car trouver les ayants-droits d'une oeuvre cinématographique est un vrai casse tête.

    Ils proposent donc que la prolongation des droits soit un acte volontaire, par une taxe presque symbolique de 1$ par an et par oeuvre.
  • # Re: Sauvetage de films à la limite du domaine public

    Posté par  . Évalué à 2.

    Dans le genre cocasse, j'ai lu sur une mailing-list que la BBC avait la fâcheuse habitude, dans les années 60 et/ou 70, d'effacer les anciennes bandes pour les réutiliser. Du coup, les archives de cette époque sont réduites à leur plus simple expression.

    Comme quoi, parfois, la stupidité remplace très bien l'opportunisme politique.

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