Trac est un outil de gestion de « tickets » (rapports de bugs) développé en Python. Il était beaucoup utilisé à l’époque de SVN mais a aujourd’hui laissé la place, dans beaucoup de cas, à des outils plus gros comme GitHub (pas libre) ou GitLab. Il continue toutefois son développement et est toujours utilisé par certains projets, en particulier parce qu’il est assez simple à personnaliser à l’aide de plug-ins et facile à déployer.
Les versions 1.5.x sont les versions de développement avant la publication d'une version stable 1.6.x. La branche 1.4 continue également des corrections de bugs. Le rythme de développement n'est pas très rapide puisque la version 1.5.3 date de mai 2021, et il y a finalement assez peu de changements d'une version à la suivante.
La grosse nouveauté que tout le monde attend dans la version 1.6, c'est la possibilité d'utiliser Python 3. Le code principal de Trac est prêt depuis longtemps, mais certains plug-ins ont encore besoin d'un peu de travail pour être adaptés. Malheureusement, cela a conduit par exemple au retrait de Trac dans les paquets Debian il y a quelques années avec la mise à la retraite de Python 2.
Petit historique
Le projet Trac a démarré en 2003. Il s'agit au départ d'une adaptation de CVSTrac pour pouvoir l'utiliser avec Subversion à la place de CVS.
Il est publié au départ sous licence GPL (version 2), mais en 2005, la licence choisie est finalement la licence BSD (version à 3 clauses).
La version 0.10 a introduit le système de plug-ins qui rend Trac entièrement personnalisable.
Les versions suivantes ont connu des évolutions assez importantes, le système de rendu HTML a été remplacé. Dans la version 0.10, Trac utilisait ClearSilver, dans la version 0.11 c'était Genshi (un moteur développé dans le cadre de Edgewall, pour Trac et d'autres projets associés), et dans la version 1.4 c'est finalement Jinja qui est utilisé. À chacune de ces migrations, les plug-ins ont dû être adaptés. Cependant, les branches stables 1.0 et 1.2 sont toujours maintenues pour les équipes utilisant Trac avec de vieux plug-ins pas encore migrés vers ces nouveaux moteurs.
Depuis la version 1.0, les versions paires (1.0, 1.2, 1.4) sont des versions avec un support à long terme. Les versions impaires (1.1, 1.3 et 1.5) sont les versions en cours de développement sur lesquelles il n'y a pas de support.
Principales fonctionnalités
Le cœur de Trac est plutôt minimaliste. Il propose les fonctionnalités suivantes:
- Un explorateur de dépôt de code source ;
- Un gestionnaire de tickets pour les remontées de bugs ;
- Un wiki ;
- Une "timeline" avec les dernières modifications.
Il n'y a pas d'outil intégré pour la revue de code (équivalent des "merge requests" de GitHub ou GitLab), il faudra pour cela associer un outil externe comme Gerrit, ou bien un des plug-ins prévus pour cet usage: la version IEC 61508 avec tout son process compliqué, ou la version simplifiée.
L'intégration entre les différents composants permet par exemple de lister les tickets correspondant à certains critères de recherche directement dans une page de wiki. Les messages de commit sont analysés et peuvent déclencher des actions automatiques (fermeture d'un ticket de bug par exemple).
De plus, il est facilement possible de récupérer le contenu des pages (listes de tickets, pages de wiki, etc) via des requêtes HTTP avec un résultat en CSV, qui peut être utilisé pour une intégration simple avec d'autres outils. Des flux RSS sont également disponibles dans de nombreux cas (en plus des classiques notifications par e-mail).
Historiquement, Trac est associé à Subversion, mais il permet aujourd’hui d'utiliser Git, et des plug-ins sont disponibles pour Mercurial et plusieurs autres outils.
Les plug-ins
Ce qui fait tout l'intérêt de Trac, c'est de pouvoir personnaliser entièrement le système. Pour cela, on peut se baser sur les Trac Hacks, de nombreux plug-ins et macros qui peuvent être ajoutés à l'installation de base.
On peut par exemple:
- Gérer une page de téléchargement ;
- Faire des sondages ;
- Tenir un blog ;
- Ajouter des boutons de vote (+1/-1) sur les tickets pour repérer les plus populaires (ou les plus impopulaires) ;
- Avoir une hiérarchie de composants auxquels les tickets peuvent être associés (pour les gros projets) ;
- Remplacer le thème css par défaut et le rendu HTML par quelque chose de plus joli (ou pas) ;
- Permettre aux utilisateurs de s'authentifier via un service tiers (OpenID, LDAP, Discourse, …) ;
- Éditer des fichiers de localisation pour traduire un logiciel ;
- Intégrer une documentation générée avec Doxygen ;
- Intégrer un service d'intégration continue (Buildbot, Jenkins, …).
Vous pouvez faire votre sélection dans la liste complète des plugins, scripts, workflows et intégrations.
Le développement de plug-ins ou de modifications sur le cœur du projet est assez simple, tout est écrit en Python et on peut facilement déployer un environnement de test (installation avec pip et lancement d'une instance Trac avec une base de données sqlite et le serveur http embarqué). Il est donc assez courant de voir des versions de Trac plus ou moins modifiées et des plug-ins maintenus pour des usages assez spécifiques.
Qui utilise Trac?
Une liste de projets est disponible sur le site de Trac, mais pas très bien tenue à jour. Beaucoup de projets ont migré vers d'autres outils.
Parmi les projets qui restent fidèles à Trac, citons par exemple:
- 0 A.D.
- cppcheck
- ffmpeg
- Haiku
- jQuery
- LyX
- MacPorts
- Midnight commander
- WebKit (uniquement pour le wiki)
- Wordpress
Aller plus loin
- Le ticket de suivi de la version 1.5.4 (196 clics)
- Site officiel de Trac (340 clics)
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