Règles de modération des contenus, commentaires et comptes problématiques

Sommaire

Rôles d’une équipe de modération 

Quatre points, tous importants :

  1. la modération a priori (acceptation/rejet, édition, ajout d’une N. D. M.) ;
  2. la modération a posteriori (rejet, édition, ajout d’une N. D. M., sanction sur le compte personnel ou l’adresse IP) ;
  3. le rappel de la loi, des règles du site ou de vie en société, via un commentaire ;
  4. le signalement des cas litigieux ou incertains au reste de l’équipe pour discussion.

Statut de la modération sur le site au printemps 2012 

Modération a priori

La modération a priori par l’équipe de modération concerne uniquement les dépêches et les sondages : il y a déjà une charte pour les dépêches, il est assez facile de discuter les points litigieux via les tribunes de modération et des dépêches et la liste de diffusion notamment, l’équipe a conscience de son rôle et s’en acquitte plutôt bien. Mais la modération du site :

  • ne se limite pas uniquement aux corrections de français des dépêches ;
  • assume les sondages, le passage en dépêche phare, confirme les étiquettes.

Modération a posteriori

La modération a posteriori concerne les contenus (dépêches, journaux, forums, pages wiki, forums et entrées de suivi) et commentaires par les utilisatrices et utilisateurs via le karma (avec pour conséquence masquage, non‑indexation et non‑suivi des liens dans les moteurs de recherche). Ça marche plus ou moins bien, mais ça ne couvre pas tous les besoins de modération, évidemment.

Les rappels aux règles via un commentaire

  • rien de prévu ou discuté au sein de l’équipe ;
  • et c’est très peu pratiqué ;
  • mais ça arrive et permet de relancer la discussion ou nuancer un propos sibyllin.

Signalements au reste de l’équipe

Les signalements au reste de l’équipe pour discussion sont :

  • peu pratiqués (et pas de voie privilégiée : par courriel ? par IRC ? par XMPP ?) ;
  • souvent effectués uniquement en petit groupe (oui, plutôt, ou temporairement via la tribune de modération) ;
  • ponctuels, par quelques membres de l’équipe via courriel ; peu de réponses a priori, pas de consensus (ou difficulté à l’atteindre) ; cette méthode est assez lente, si des réponses ont été effectuées sous l’entrée litigieuse, c’est déjà un peu trop tard pour intervenir ; il me semble que sur certains sites, le commentaire est suspendu le temps de la modération et remis après si c’est OK ou effacé dans le cas contraire.

Modération a posteriori

La modération a posteriori des contenus et commentaires s’effectue avec :

  • des règles larges, peu directives1 ;
  • des possibilités techniques d’intervention nombreuses2 ;
  • des interventions de fait arbitraires ;
  • trop peu de membres de l’équipe, un manque de communication et de discussion au sein de l’équipe (tout le monde ne lit pas tout, signalement pas forcément diffusé à tous, doute dans le constat, etc.).

Référence 1

  • droit de refuser l’accès au site, droit d’effacer toute intervention sur ce site, ainsi que de supprimer tout compte dont l’utilisation nous semblerait détournée, droit de faire ce qu’on veut (cf. linuxfr.org/informations) ;
  • fermeture de comptes multiples, droit de fermer les comptes utilisant des adresses jetables (cf. /compte/inscription) ;
  • commentaires « appartenant à celles et ceux qui les ont postés. Nous n’en sommes pas responsables » (sur chaque page de contenu).

Référence 2 :

  • les moyens (Web ou SQL) d’intervenir sur tous :
    • les contenus,
    • les commentaires,
    • les comptes,
    • et les étiquettes ;
  • la réédition ou suppression :
    • d’un contenu,
    • d’un commentaire,
    • la fermeture et la purge d’un compte,
    • la privation de tribune,
    • la suppression d’un compte,
    • la hausse ou la baisse de karma.

Règles définies 

Le manifestement illégal 

→ édition ou suppression systématique + prévenir (le « manifestement » prêtant à interprétation).

Les contenus pornographiques 

Et probablement les liens vers du matériel pornographique, sont illégaux ici car présence de personnes mineures, cf. article 227‑24 du Code pénal français) → édition ou suppression systématique.

Le hors‑sujet ou non accepté 

  • les contenus, commentaires et comptes de spam/pourriel → édition/suppression systématique ;
  • les comptes multiples → édition ou suppression systématique ;
  • les abus de ressources → édition ou suppression systématique ;
  • les contenus creux ou vides → laisser le système de notation régler le problème des contenus creux ou vides car il est difficile de placer la limite entre « pas très intéressant » et contenus creux ou vides ;
  • ce qui n’a pas sa place à tel ou tel endroit : par exemple, limiter l’utilisation du wiki à tel ou tel sujet ? les foires aux questions ? → les dérives sont limitées, laisser le système de notation et les commentaires de notre lectorat régler le problème du bon endroit (et, éventuellement, déplacer ensuite au besoin).

Le dérangeant divers et varié (et peut‑être illégal) 

→ pas d’édition ou de suppression sans discussion, commentaire de rappel à systématiser pour éviter les dérives :

  • le discriminatoire (article 225-1 du Code pénal français) : origine, sexe, situation de famille, grossesse, apparence physique, patronyme, état de santé, handicap, caractéristiques génétiques, mœurs, orientation sexuelle, âge, opinions politiques, activités syndicales, (non‑)appartenance vraie ou supposée à une ethnie, nation, race ou religion ;
  • le possiblement diffamatoire ;
  • le désagréable, désobligeant, injurieux, agressif ou l’attaque personnelle ;
  • le contenu politique, le prosélytisme politique ;
  • le contenu religieux ou sectaire, le prosélytisme religieux ou sectaire ;
  • les controverses sociétales (avortement, peine de mort, sexualité, laïcité, désobéissance civile, géopolitique…) ;
  • les critiques virulentes (les autres n’étant pas problématiques) de l’équipe du site et de sa politique ;
  • des liens vers des contenus dérangeants et peut‑être illégaux ;
  • etc.

Les corrections de pure forme 

Orthographe, erreur de lien, etc. → édition uniquement.

Avantages et limites d’une politique de modération 

Une politique de modération ne réglera jamais tous les cas. D’où l’intérêt du point 4 des rôles d’une équipe de modération.

Avoir une politique de modération : c’est avoir des règles connues de tous, équipe du site et lectorat. C’est permettre de traiter une grande partie des cas en sachant comment et pourquoi.

C’est savoir plus clairement ce que l’on doit faire, l’assumer et savoir que c’est ce qu’il fallait faire.

Ne pas avoir de politique de modération : c’est fonctionner uniquement à l’arbitraire, à l’humeur du moment d’un membre de l’équipe de modération, c’est être un membre isolé quand il faut décider, agir et assumer.

Avoir une politique de modération réduit fortement l’arbitraire, même s’il est toujours possible d’interpréter à sa façon.

L’équipe de modération et l’association portant le site se réservent le droit de supprimer purement et simplement toute contribution publique si son contenu ne respecte pas les critères définis ici. Toutefois l’équipe et l’association n’ont pas qualité pour juger de la légalité d’un contenu : une décision de justice en bonne et due forme est requise pour cela.

De la perception du site 

  • ce qui a été édité ou supprimé n’est plus ni visible, ni accessible, ni indexé par les moteurs de recherche ;
  • les contenus restants qui, avec un karma strictement négatif, ne sont plus indexés par les moteurs de recherche (mais restent visibles dans les index du site) et les liens des commentaires de ces contenus ne sont pas suivis par les moteurs (actuellement les liens dans ces contenus sont suivis via les pages d’index du site) ;
  • actuellement, les commentaires à karma strictement négatif des contenus à karma positif sont indexés et leurs liens suivis ;
  • les contenus et commentaires avec un karma strictement positif sont largement visibles (par défaut), les autres ne sont vus que par ceux qui ont volontairement abaissé le seuil d’affichage ; dans tous les cas, ils restent accessibles si quelqu’un pointe vers eux.

Ce qui est visible, accessible ou indexé est ce sur quoi le site est perçu et jugé, c’est‑à‑dire ce qui est mis par les comptes du site et les éventuels commentaires de réaction de l’équipe de modération. Si des contenus jugés choquants sont laissés, l’équipe sera taxée de laxiste, je‑m’en‑foutiste, passive et donc consentante, manquant d’envie de s’en occuper, de faire l’autruche, d’être cynique, se cachant derrière une liberté d’expression absolue. Ces critiques seront adressées via le site, ou plus probablement via d’autres canaux (numériques ou réels) et contribueront à la « réputation » du site.

Par ailleurs, cela peut produire de l’auto‑censure :

  • ne pas proposer de contenus ;
  • ou de commentaires, pour ne pas se voir associer à ceux existants ;
  • ne pas s’exprimer sur tel ou tel sujet polémique ;
  • ne pas s’exposer à des attaques personnelles ou à un lynchage public ;
  • ne pas intervenir, en pensant adopter une « neutralité absolue », peut donc aussi limiter la liberté d’expression.

D’où le point 3 des rôles de l’équipe de modération, le rappel via commentaire afin de :

  • soit défendre les personnes qui seraient empêchées de s’exprimer ou prises à partie ;
  • soit pour rappeler les règles par un lien vers celles‑ci ou par une citation partielle.

Notre lectorat nous jugera aussi sur ce qui a été édité ou supprimé :

  • si la modération jugée est abusive, arbitraire, à la tête de la cliente ou du client, fonction de l’âge du capitaine, si les règles sont jugées peu explicites ou mal appliquées, si des personnes crient à la censure ou au politiquement correct, etc. :
    • cela contribuera tout autant à la réputation du site,
    • produit des flopées de commentaires et contenus pour en discuter,
    • et pourra aussi produire de l’auto‑censure ;
  • d’où l’intérêt d’avoir une politique claire, publiée, de la rappeler, d’avoir une action transparente et expliquée ;
  • politique claire ou pas, plusieurs personnes (dont « l’humeur du moment », la sensibilité et l’interprétation peuvent varier) modèrent le site, des « erreurs » seront commises (oublis, différences de traitement, etc.).

Résumé 

  • intervenir oriente les commentaires, les contenus et l’esprit général du site ; ne pas intervenir aussi ;
  • que l’équipe de modération intervienne ou pas, il faudra bien au final qu’elle assume son action ou inaction, qu’elle explique son choix ou son absence de choix.

De l’intervention 

  • qui : toute personne de l’équipe de modération ; chaque membre accepte de faire appliquer la politique de modération prévue, et donc d’intervenir sur les contenus et commentaires, de faire des rappels dans un commentaire, de signaler les cas litigieux, lorsque cela doit être fait ; les personnes qui ne le feraient pas ne sont pas à leur place dans une équipe de modération dont c’est justement le rôle : cela peut vouloir dire qu’elles seraient plus à l’aise dans l’équipe d’animation de l’espace de rédaction, par exemple ;
  • quand : chaque fois que cela est nécessaire ; chaque fois qu’un membre de l’équipe visite le site, comme toute autre personne, mais aussi plus proactivement, c’est‑à‑dire en parcourant régulièrement le site pour assurer son rôle, ce que ne ferait pas forcément une personne simplement visiteuse ;
  • comment : les fonctions d’intervention sont pour partie disponibles depuis l’interface web (donc les utiliser), pour partie accessibles uniquement à l’équipe d’administration du site ou d’administration système (donc, signaler), et la possibilité de faire un rappel dans un commentaire est disponible pour tous ; dans un souci de transparence, les actions de modération doivent être enregistrées (qui a fait quoi, quand, pourquoi) et publiées, et les actions peuvent toujours être contestées en écrivant à l’équipe de modération.

Remarque : simplement noter un commentaire ou contenu ne relève pas du rôle de l’équipe de modération, c’est accessible à chaque compte personnel (et c’est un choix individuel) ; se limiter à cliquer sur pertinent ou inutile est donc insuffisant pour un membre de l’équipe de modération face à un commentaire ou contenu problématique, et l’équipe de modération n’a pas plus le droit de se coordonner pour s’en prendre massivement à un contenu, un commentaire ou un compte personnel que n’importe quel groupe de notre lectorat. Bref, les appels à « moinsage » ou « plussage » massifs ne doivent pas avoir lieu. Pour autant, l’équipe de modération se réserve le droit de supprimer des contenus illégaux ou nuisant à l’ambiance sur le site, à charge de gérer les réactions en expliquant le contexte donnant lieu à cette action.

Lorsqu’un problème est signalé sur la liste de modération, il n’est pas envisageable de patienter jusqu’à ce que tout le monde se soit exprimé. Si trois personnes ou plus, comprenant au moins deux membres de l’association LinuxFr, se sont toutes exprimées pour la même décision, elle est considérée comme adoptée. Une décision ne devrait pas prendre plus de 24 h ; passé ce délai, tout membre de l’association peut intervenir sur les contenus, commentaires ou comptes comme il lui semble nécessaire de le faire.

En cas de désaccord prolongé (que la discussion n’a pas permis de supprimer) :

  • l’avis du directeur de publication est prépondérant, puisqu’il assume la responsabilité du site, il est mentionné sur la page « Mentions légales » (Benoît Sibaud, au printemps 2012) ;
  • l’avis du président de l’association portant le site est ensuite prépondérant ;
  • l’avis de l’équipe peut être pris en compte pour nuancer la réaction, dans le cas d’une participation significative et effective (dans les temps effectif de réactivité nécessaire), une analyse a posteriori peut être effectuée et discutée pour prise en compte éventuelle, si nécessaire ;
  • l’avis de l’équipe peut être retenu sur le long terme, sous réserve qu’il soit significatif et prenant en compte les remontées du lectorat du site.

Soutien : même si la coordination est principalement informelle, il y a peu de désaccords et, de fait, un soutien affiché au sein de la modération. Il est logique qu’il n’y a que les personnes qui ne font rien qui ne font pas d’erreur, d’une part ; mais aussi, d’autre part, notre bon sens nous indique à chacune et chacun que nous aurions sans doute fait pareil. Sans chercher de légitimité parmi les personnes qui ne disent rien parce qu’elles soutiennent, un petit mot de temps en temps pour initier la discussion ou la réflexion permet de confirmer un consensus… (même si un « +1 » peut être très énervant).