• # Résumé

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5. Dernière modification le 23 décembre 2019 à 18:38.

    Le podcast manque d'une colonne vertébrale, ce qui le rend difficile à suivre.
    J'ai dû pour ma part l'écouter plusieurs fois pour en saisir toutes les idées.

    Je vous mets ici les idées fortes que j'ai notées du coup :


    Sur le film Les Misérables de Ladj Ly, prix du jury à Cannes, plus d'1,4 millions de spectateurs, quelques thèmes abordés : banlieues, désœuvrement, ultra-violence, révolte, une histoire des banlieue toujours la même ? (la bac qui court après des noirs et des arabes).


    Puis l'échange se poursuit en prenant appui sur les enquêtes de terrain menées par les invités :
    - défiance des habitants envers les médias qui stigmatisent la banlieue (habitant obligé de se dédouaner d'entrée : « je suis banlieusard mais je ne suis pas un délinquant »)
    - la représentation des banlieues bascule en 1981 avec « l'été chaud » des Minguettes
    - nécessité de connaître l'histoire des banlieues pour les comprendre : ex aux Mureaux, ville construite pour loger les ouvriers de l'usine Renault.

    David Farjon, auteur et metteur en scène de la pièce « Et c’est un sentiment qu’il faut déjà que nous combattions je crois » :

    197 ZUP créées de 1958 à 1967
    exode rurale, arrivée des pieds noirs, reconstruction d'après guerre : planification gaullienne pour créer des logements là où il y en avait besoin
    on parle beaucoup d'intégration mais faudrait intégrer qu'on est français
    Citant Yassine Belattar : « avant de légaliser le cannabis, faudrait légaliser les arabes »
    (phrase exacte publiée dans Liberation : « il faudra légaliser les musulmans dans ce pays avant de légaliser la marijuana »)
    faire avancer les imaginaires sur la banlieue : les gens qui sont en banlieue sont français, même les femmes voilées. Les femmes voilées sont françaises, je le répète.

    François Beaune, auteur de la BD documentaire « Dans ma zup » :

    La revendication des jeunes de 2è et 3è génération qui n'avaient plus envie d'être obéissants comme leurs parents, qui n'avaient plus envie de baisser la tête et d'être soumis, qui avaient le droit à part entière d'être français et d'ailleurs ils sont étonnés aujourd'hui de se rendre compte qu'ils le sont pas encore.
    Il y a un vrai enjeu de faire entrer dans l'imaginaire commun, encore maintenant on en est encore là, les arabes, les noirs…
    Aujourd'hui on a encore à faire un travail pour raconter autrement à la fois les banlieues et qui compose le peuple français afin qu'on fasse société.

    Emmanuelle Daviet, journaliste, médiatrice des antennes de Radio France, créatrice du programme citoyen d’éducation aux médias «InterClass’", auteure du livre "InterClass’ Éducation aux médias et à la citoyenneté" :

    On ne peut pas généraliser, il n'y a pas « la banlieue » mais des parcours heurtés.
    Ce que montre très bien le film en revanche c'est que cette misère est protéiforme. La misère elle est sociale, économique, culturelle, langagière, informationnelle…

    Désaccord sur la question : la banlieue attend t-elle encore quelquechose du politique ?

    François Beaune susnommé :

    À partir des années 90 il n'y a plus eu d'argent pour l'organisation sociale (les centre sociaux…)
    Il n'y a plus eu d'argent que pour le bâti
    Toutes les banlieues arrivent à 50 ans
    Elle s'organisaient autour du parti communiste ou des chrétiens de gauche (exemple de Chambéry-Le-Haut)
    Les 10 dernières années ils ont dépensé 152 millions en bâti pour refaire la ZUP de Chambéry-Le-Haut. Il ont pas réussi à mettre 1 million d'euros pour le social pour tous les gens qui allaient travailler avec les gamins, les ados…
    La banlieue souffre le plus de son stigmate, et ce stigmate fait que par exemple il n'y a pas assez de commerces et donc la société ne fonctionne pas comme en centre-ville

    Un habitant :

    pourquoi c'est le ministre de l'intérieur qui vient aux Mureaux et pas le ministre de l'emploi par exemple ?

    Manon Ott, documentariste, auteure du film et du livre « De cendres et de braise » :

    Depuis une trentaine d'années, les politiques de la ville en direction des quartiers populaires se sont de plus en plus resserrées sur deux axes : d'un côté la lutte contre la délinquance et de l'autre le bâti (la rénovation urbaine avec de nombreuses démolitions).
    Et on a de plus en plus par contre laissé de côté ce qui devait faire l'objet de cette politique : le développement social des quartiers, s'appuyer sur les forces qui existent dans ces quartiers, le soutien aux associations… le souci des habitants, en fait, pour aller de plus en plus vers des interventions soit centrées sur le bâti soit sur le souci sécuritaire.


    Pièce de théâtre évoquée : « Et c’est un sentiment qu’il faut déjà que nous combattions je crois »
    * https://www.theatrorama.com/theatre-paris/theatres-parisiens/et-cest-un-sentiment-quil-faut-deja-que-nous-combattons-je-crois/
    * http://www.arts-chipels.fr/2019/11/et-c-est-un-sentiment-qu-il-faut-que-nous-combattions-je-crois.quand-la-maniere-de-dire-recouvre-et-denature-la-realite.html

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