Posté par symp .
Évalué à 6.
Dernière modification le 06 septembre 2021 à 19:56.
Un singe en hiver (Blondin, Verneuil, Audiard, 1962, lorsqu'on pouvait encore n'avoir pas le vin petit, ni la cuite mesquine) : Gabin en hôtelier au novembre de sa vie, ému par l'amitié qu'il aurait pu porter au jeune et magnifique Belmondo, égaré dans des rêves de voyage, s'ils avaient été de la même génération. Et aussi Suzanne Flon…
« En Chine, quand les grands froids arrivent, dans toutes les rues des villes, on trouve des tas de petits singes égarés sans père ni mère. On sait pas s'ils sont venus là par curiosité ou bien par peur de l'hiver, mais comme tous les gens là-bas croient que même les singes ont une âme, ils donnent tout ce qu'ils ont pour qu'on les ramène dans leur forêt, pour qu'ils trouvent leurs habitudes, leurs amis. C'est pour ça qu'on trouve des trains pleins de petits singes qui remontent vers la jungle. »
Absolument !
Un excellent film, du grand Audiard, un magnifique duo Belmondo / Gabin.
L'histoire du tournage n'est pas inintéressante : blogspot
Oui, comme tu dit, on n'avait pas la cuite mesquine, j'imagine que dans 10 ans, à la vitesse où les puritains gagnent du terrain, ce genre de films ne pourra plus passer, et à plus forte raison être tourné. Mais c'est encore possible pour l'instant, vu que Druk vient de sortir.
J'ai eu la chance de travailler (écrire des textes et faire enregistrer) avec quelques imitateurs, dont Lecoq, Herzog…
Daniel Herzog (qui, en plus de sa palette de personnages qu'il faisait aux Guignols, peut faire plein de voix d'acteurs), lors de nos séances d'enregistrements, est parti en live dans une reprise d'un dialogue du « Singe en hiver » entre Gabin et Bebel. Comme ça, au débotté :
Bebel — Et là où on va, qu'est-ce qu'il y a ?
Gabin — Les gastronomes disent que c'est une maison de passe et les vicelards un restaurant chinois.
Bebel — Et pour nous, il vaudrait mieux que ce soit ?
Gabin — Il vaut mieux que ce soit fermé.
Grands éclats de rires, sur le coup, mais on convenait que ce film a un grain magnifique, des personnages écorchés vifs, et transforme le dérisoire de vies en lambeaux en poésie. Deux acteurs face à face là où ils nous touche au coeur.
Par "pourra plus passer", tu entends quoi ? Qu'on ne les diffusera ou regardera plus ?
Il est en effet probable que les films des années 60, sauf de rares exceptions, soient de moins en moins regardés parce qu'ils auront vieilli. C'est d'ailleurs déjà le cas. Toujours est-il qu'il semblerait qu'au contraire, les films de Verneuil, Audiard et compagnie semblent bien être parti pour garder une place dans la mémoire du cinéma.
Si par "être tourné", tu entends qu'on ne fait ou fera plus de films tels qu'ils s'en faisaient il y a 60 ans ou plus, cela me semble évident : la société à changé, ainsi que les pratiques artistiques et les attentes du public.
De la même manière qu'on ne regarde plus trop les films populaires des années 20, et qu'il semble inconcevable de tourner des films comme il y a un siècle.
Cela n'a rien à voir avec une montée supposée ou non du puritanisme, c'est simplement comme ça que fonctionnent l'art et la culture.
Après, on peut en effet considérer qu'une partie des changements de société qui engendrent le vieillissement de ce genre de film soit liée à la montée d'un puritanisme ambiant, mais quand bien même ça serait le cas, ça ne serait qu'une toute petite partie du phénomène.
Et pour terminer, la société d'aujourd'hui est-elle réellement plus puritaine que celle de 1962 ? Très honnêtement, je suis loin d'en être convaincu.
Et pour terminer, la société d'aujourd'hui est-elle réellement plus puritaine que celle de 1962 ? Très honnêtement, je suis loin d'en être convaincu.
Prenons un exemple de la même époque : Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot. Tollé avant même la sortie, pression de la part de religieuses et parents d'élèves, puis totalement interdit en 66, interdit au moins de 18 en 67 et censure finalement annulée en 1975…
Donc non, moi non plus je ne suis pas convaincu… M'enfin comme d'habitude certains trouvent que De nos jours™ on ne peut plus rien dire montrer, et d'autres qu'on montre tout et n'importe quoi. Bref c'était mieux à vent systemd.
Il y a une dizaine d'années (ou plus ?), ma femme trouve un portefeuille par terre à Grenoble. Dedans, quelques billets et une carte de crédit AE au nom de Jean Paul Belmondo. On appelle American Express qui nous confirme que c'est bien la carte de Belmondo et nous demande nos coordonnées.
Le jour même, on lit que Belmondo faisait une tournée théâtre à Grenoble. On contacte le théâtre qui nous passe l'accompagnateur principal de Belmondo. Ma femme convient avec lui de ramener le portefeuille le lendemain à l'hôtel où il était hébergé à Grenoble.
Quand elle arrive à l'hôtel et qu'elle veut laisser le portefeuille à la réception, le réceptionniste lui demande d'attendre car Belmondo veut la remercier personnellement.
Et en effet, il descend avec ses petits chiens et discute quelques minutes avec ma femme, la remerciant et s'informant brièvement de ce qu'elle faisait.
Quelques heures plus tard, un coursier arrive chez nous avec un grand bouquet de fleurs et un petit mot de remerciement de Belmondo (j'imagine que c'est American Express qui lui avait fourni notre adresse).
Classe, non ?
J'ai juste un regret : que ma femme (brésilienne) n'ait pas pensé à lui dire qu'elle ne pouvait pas faire autrement que de rendre son portefeuille à l'homme de Rio.
Dommage, j'aurais quand même bien voulu avoir le décodage de la dernière phrase :
J'ai juste un regret : que ma femme (brésilienne) n'ait pas pensé à lui dire qu'elle ne pouvait pas faire autrement que de rendre son portefeuille à l'homme de Rio.
“It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume
Pour celles et ceux qui ont connu ce dessin animé/manga, Bébel a servi de modèle au personnage.
Outre les classiques qu'on lit partout en ce moment, il est aussi à revoir dans Week-end à Zuydcoot qui raconte la débâcle de 1940 et l'opération Dynamo, avec une scène impressionnante de mitraillage par avion sur une plage entre Dunkerque et Bray-Dunes, suivie de l'éjection du pilote allemand au milieu de ceux qu'il vient de viser.
# Et merde
Posté par Andre Rodier (site web personnel) . Évalué à 5.
Parti trop tôt, mais bon, quel panache.
J'avoue que j'ai du mal à trouver autant de talent et de professionnalisme dans les acteurs actuels.
Je vais me refaire tous ces films, j'ai le temps. À commencer par mon préféré, « Itinéraire d'un enfant gâté »
À vos torrents, DVDs, VHS, etc.
[^] # Re: Et merde
Posté par Gil Cot ✔ (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.
bonne revue de bébel à toi
“It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume
[^] # Re: Et merde
Posté par symp . Évalué à 6. Dernière modification le 06 septembre 2021 à 19:56.
Un singe en hiver (Blondin, Verneuil, Audiard, 1962, lorsqu'on pouvait encore n'avoir pas le vin petit, ni la cuite mesquine) : Gabin en hôtelier au novembre de sa vie, ému par l'amitié qu'il aurait pu porter au jeune et magnifique Belmondo, égaré dans des rêves de voyage, s'ils avaient été de la même génération. Et aussi Suzanne Flon…
« En Chine, quand les grands froids arrivent, dans toutes les rues des villes, on trouve des tas de petits singes égarés sans père ni mère. On sait pas s'ils sont venus là par curiosité ou bien par peur de l'hiver, mais comme tous les gens là-bas croient que même les singes ont une âme, ils donnent tout ce qu'ils ont pour qu'on les ramène dans leur forêt, pour qu'ils trouvent leurs habitudes, leurs amis. C'est pour ça qu'on trouve des trains pleins de petits singes qui remontent vers la jungle. »
La classe.
[^] # Re: Et merde
Posté par sebas . Évalué à 2.
Absolument !
Un excellent film, du grand Audiard, un magnifique duo Belmondo / Gabin.
L'histoire du tournage n'est pas inintéressante : blogspot
Oui, comme tu dit, on n'avait pas la cuite mesquine, j'imagine que dans 10 ans, à la vitesse où les puritains gagnent du terrain, ce genre de films ne pourra plus passer, et à plus forte raison être tourné. Mais c'est encore possible pour l'instant, vu que Druk vient de sortir.
[^] # Re: Et merde
Posté par Da Scritch (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 7.
J'ai eu la chance de travailler (écrire des textes et faire enregistrer) avec quelques imitateurs, dont Lecoq, Herzog…
Daniel Herzog (qui, en plus de sa palette de personnages qu'il faisait aux Guignols, peut faire plein de voix d'acteurs), lors de nos séances d'enregistrements, est parti en live dans une reprise d'un dialogue du « Singe en hiver » entre Gabin et Bebel. Comme ça, au débotté :
Bebel — Et là où on va, qu'est-ce qu'il y a ?
Gabin — Les gastronomes disent que c'est une maison de passe et les vicelards un restaurant chinois.
Bebel — Et pour nous, il vaudrait mieux que ce soit ?
Gabin — Il vaut mieux que ce soit fermé.
Grands éclats de rires, sur le coup, mais on convenait que ce film a un grain magnifique, des personnages écorchés vifs, et transforme le dérisoire de vies en lambeaux en poésie. Deux acteurs face à face là où ils nous touche au coeur.
[^] # Re: Et merde
Posté par Yala . Évalué à 3.
Par "pourra plus passer", tu entends quoi ? Qu'on ne les diffusera ou regardera plus ?
Il est en effet probable que les films des années 60, sauf de rares exceptions, soient de moins en moins regardés parce qu'ils auront vieilli. C'est d'ailleurs déjà le cas. Toujours est-il qu'il semblerait qu'au contraire, les films de Verneuil, Audiard et compagnie semblent bien être parti pour garder une place dans la mémoire du cinéma.
Si par "être tourné", tu entends qu'on ne fait ou fera plus de films tels qu'ils s'en faisaient il y a 60 ans ou plus, cela me semble évident : la société à changé, ainsi que les pratiques artistiques et les attentes du public.
De la même manière qu'on ne regarde plus trop les films populaires des années 20, et qu'il semble inconcevable de tourner des films comme il y a un siècle.
Cela n'a rien à voir avec une montée supposée ou non du puritanisme, c'est simplement comme ça que fonctionnent l'art et la culture.
Après, on peut en effet considérer qu'une partie des changements de société qui engendrent le vieillissement de ce genre de film soit liée à la montée d'un puritanisme ambiant, mais quand bien même ça serait le cas, ça ne serait qu'une toute petite partie du phénomène.
Et pour terminer, la société d'aujourd'hui est-elle réellement plus puritaine que celle de 1962 ? Très honnêtement, je suis loin d'en être convaincu.
[^] # Re: Et merde
Posté par Faya . Évalué à 3.
Prenons un exemple de la même époque : Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot. Tollé avant même la sortie, pression de la part de religieuses et parents d'élèves, puis totalement interdit en 66, interdit au moins de 18 en 67 et censure finalement annulée en 1975…
Donc non, moi non plus je ne suis pas convaincu… M'enfin comme d'habitude certains trouvent que De nos jours™ on ne peut plus rien
diremontrer, et d'autres qu'on montre tout et n'importe quoi. Bref c'était mieux à vent systemd.[^] # Re: Et merde
Posté par Letho . Évalué à 4.
Et ces répliques ciselés…
« C'est pas l'alcool qui me manque, c'est l'ivresse. »
[^] # Commentaire supprimé
Posté par Anonyme . Évalué à 8.
Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.
[^] # Re: Et merde
Posté par windu.2b . Évalué à 2.
Luchini, avec un seul 'c' et un 'h'
# la classe
Posté par mahikeulbody . Évalué à 10.
Il y a une dizaine d'années (ou plus ?), ma femme trouve un portefeuille par terre à Grenoble. Dedans, quelques billets et une carte de crédit AE au nom de Jean Paul Belmondo. On appelle American Express qui nous confirme que c'est bien la carte de Belmondo et nous demande nos coordonnées.
Le jour même, on lit que Belmondo faisait une tournée théâtre à Grenoble. On contacte le théâtre qui nous passe l'accompagnateur principal de Belmondo. Ma femme convient avec lui de ramener le portefeuille le lendemain à l'hôtel où il était hébergé à Grenoble.
Quand elle arrive à l'hôtel et qu'elle veut laisser le portefeuille à la réception, le réceptionniste lui demande d'attendre car Belmondo veut la remercier personnellement.
Et en effet, il descend avec ses petits chiens et discute quelques minutes avec ma femme, la remerciant et s'informant brièvement de ce qu'elle faisait.
Quelques heures plus tard, un coursier arrive chez nous avec un grand bouquet de fleurs et un petit mot de remerciement de Belmondo (j'imagine que c'est American Express qui lui avait fourni notre adresse).
Classe, non ?
J'ai juste un regret : que ma femme (brésilienne) n'ait pas pensé à lui dire qu'elle ne pouvait pas faire autrement que de rendre son portefeuille à l'homme de Rio.
[^] # Re: la classe
Posté par Gil Cot ✔ (site web personnel, Mastodon) . Évalué à -8.
Comment ça elle pouvait pas faire autrement ?
“It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume
[^] # Re: la classe
Posté par Gil Cot ✔ (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.
Dommage, j'aurais quand même bien voulu avoir le décodage de la dernière phrase :
“It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume
[^] # Re: la classe
Posté par Donk . Évalué à 2.
https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Homme_de_Rio
# bronsonized
Posté par Meku (site web personnel) . Évalué à 6.
Mais il reste Bob Saintclar !
[^] # Re: bronsonized
Posté par calandoa . Évalué à 5.
Vous voulez un cachou ?
[^] # Re: bronsonized
Posté par Da Scritch (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.
Revu "Le Magnifique" hier, un Belmondo au top de sa forme dans un condensé vertigineux de sa filmographie et sa palette d'acteur.
[^] # Re: bronsonized
Posté par Bruce Le Nain (site web personnel) . Évalué à 6.
C’est ce film où il est emmené dans un hélicotè?
[^] # Re: bronsonized
Posté par bbo . Évalué à 3. Dernière modification le 11 septembre 2021 à 19:16.
Saloperie de cachou ! ;)
C'est tellement improbable.
# LE MAGNIFIQUE
Posté par bunam . Évalué à 10.
J'ai vaiment adoé ce supebe film
[^] # Re: LE MAGNIFIQUE
Posté par Andre Rodier (site web personnel) . Évalué à 3.
Excellent, il m'a fallu quelques minutes pou compende…
[^] # Re: LE MAGNIFIQUE
Posté par bbo . Évalué à 2.
Normal, c'est parce que, comme les blagues, ça vole haut un hélicotè
Ce film serait devenu une référence sur LinuxFR si le clavier s'était complètement blo
# Cobra, week-end à Zuydcoot
Posté par Goffi (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.
Pour celles et ceux qui ont connu ce dessin animé/manga, Bébel a servi de modèle au personnage.
Outre les classiques qu'on lit partout en ce moment, il est aussi à revoir dans Week-end à Zuydcoot qui raconte la débâcle de 1940 et l'opération Dynamo, avec une scène impressionnante de mitraillage par avion sur une plage entre Dunkerque et Bray-Dunes, suivie de l'éjection du pilote allemand au milieu de ceux qu'il vient de viser.
[^] # Re: Cobra, week-end à Zuydcoot
Posté par Xinul . Évalué à 2. Dernière modification le 07 septembre 2021 à 11:42.
et Belmondo a aussi en parti inspiré Spielberg pour le personnage d'Indiana Jones, ainsi que probablement pas mal d'autres personnages de cinéma.
[^] # Re: Cobra, week-end à Zuydcoot
Posté par sebas . Évalué à 3. Dernière modification le 07 septembre 2021 à 13:18.
… et Blueberry, alors ?
Très net dans les premiers volumes ; au cours des volumes, Blueberry a ensuite gagné son propre physique.
# l'hommage du monde des échecs
Posté par palm123 (site web personnel) . Évalué à 2.
Kasparov, Radjabov et Karpov
https://www.france-echecs.com/article.php?art=20210907140700864
ウィズコロナ
[^] # Re: l'hommage du monde des échecs
Posté par modr123 . Évalué à 1.
karpov c'est le méchant dans le magnifique pas le joueur d’échec
a se demander si kasparov aime pas ce film pour ça
# Enfance
Posté par Bruce Le Nain (site web personnel) . Évalué à 6.
Petit, avant même d’aimer Belmondo, sans le savoir j’étais déjà fan.
# Potentiellement utile pour les informaticiens
Posté par Arthur Accroc . Évalué à 3.
… s’entraîner à dire « impeccable » avec le même aplomb que Bébel. La classe dans l’adversité.
« Le fascisme c’est la gangrène, à Santiago comme à Paris. » — Renaud, Hexagone
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