Le DRM ne fonctionne pas, et on le savait.

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sept.
2004
Humour
« Nous vous avons menti. »

C'est ainsi que commence une (fausse) lettre ouverte de l'industrie informatique à l'industrie des loisirs. « Nous vous avons dit que les micro-paiements et la protection du contenu allaient fonctionner. Que vous pourriez facturer de minuscules sommes d'argent quand quelqu'un écouterait votre musique ou regarderait votre film. Nous vous avons dit des contre-vérités dont nous savions parfaitement qu'elles ne fonctionneraient jamais »

Cette lettre humoristique s'inspire du discours de Cory Doctorow (auteur de SF et membre de l'EFF) donné en juin 2004 chez Microsoft, rien que ça (extrait traduit en deuxième partie de la dépêche).

NdM : DRM pour Digital Rights/Restrictions Management, les mesures techniques de contrôle des oeuvres numériques Traduction de la lettre ouverte:

Chers producteurs et possesseurs de contenu:

Nous vous avons menti. Pendant l'âge d'or des années 80 et 90, nous vous avons dit que les micro-paiements et la protection du contenu allaient fonctionner. Que vous pourriez facturer de minuscules sommes d'argent quand quelqu'un écouterait votre musique ou regarderait votre film. Nous vous avons dit des contre-vérités dont nous savions parfaitement qu'elles ne fonctionneraient jamais - après tout, nous ne les aurions jamais utilisées nous-mêmes. À la place, nous avons écrit des choses comme Kazaa et Gnutella, et d'autres logiciels de P2P maléfiques pour obtenir vos trucs gratuitement.

Nous vous avons dit ces choses pour que vous financiez ce que nous voulions vraiment construire, et pas ce que vous auriez voulu qu'il soit construit. Nous savions depuis le début que les modèles de DRM ne fonctionnaient pas, et nous savions que tout ce que nous pouvions créer, nous pouvions aussi le contourner. Nous ne nous en soucions plus, car votre argent nous a rendu plus importants que vous.

Regardez nous: chaque année, nous obtenons plus des jeux vidéos que la valeur de toute votre industrie. Comment faisons-nous cela ? Nous aimons nos clients. Nous ne les traitons pas comme des criminels potentiels, et nous n'essayons pas de faire que nos produits fassent moins de choses. Nous inventons de nouvelles choses, comme des jeux de rôle en ligne, d'où l'argent ne vient pas de la duplication de bits (qui ne peut être stoppée, peu importe vos idées de DRM) mais de l'apport de sensations que les gens recherchent.

Nous avons vu que vous étiez vieux et faibles. Alors nous en avons tiré avantage: nous vous avons dit ce que vous vouliez entendre afin de pouvoir vous démolir vingt ans plus tard. Certains de nous vous ont dit que le futur serait interactif. Qu'avez-vous fait ? Vous avez commencé à réfléchir à la manière de faire des films interactifs (CD-I, quelqu'un ?), ce qui ne correspondait pas à la vraie signification, pendant que nous écrivions des jeux et que nous essayions de comprendre les nouveaux médiums, et pas comment les adapter à de vieux concepts.

Nous vous avons menti. Et nous nous en excusons, mais c'était pour le meilleur. C'est pourquoi nous ne sommes pas le moins du monde désolés.

Signé: l'Industrie Informatique

Extrait du (long) discours de Cory Doctorow:

[Résumé de la cryptographie à clé secrète. Dans ce type de cryptographie, l'algorithme est public et, tant que la clé reste connue uniquement d'Alice et de Bob, le message chiffré peut tomber entre les mains d'un attaquant (Carole) sans risque. La sécurité repose sur le fait que l'attaquant possède l'algorithme, le texte, mais pas la clé.]

Maintenant, appliquons cela au DRM.

Avec le DRM, l'attaquant est aussi le receveur. Ce n'est pas une histoire entre Alice, Bob et Carole, c'est juste entre Alice et Bob. Alice vend un DVD à Bob. Elle vend un lecteur de DVD à Bob. Le DVD contient un film, disons "Pirates des Caraïbes", et il est chiffré avec un algorithme appelé CSS, ("Système Mélangeur de Contenu"). Le lecteur de DVD contient un "démélangeur" de CSS.

Maintenant, résumons ce qui est le secret, ici. L'algorithme de chiffrement est bien connu. Le texte chiffré est assurément entre les mains de l'ennemi, arrr. Et alors ? Aussi longtemps que la clé est inconnue de l'attaquant, tout va bien.

C'est là qu'est le truc. Alice voudrait que Bob lui achète "Pirates des Caraïbes". Bob va acheter "Pirates des Caraïbes" seulement s'il peut déchiffrer sur son lecteur de DVD le VOB (video object) chiffré par le CSS. Dans le cas contraire, le disque ne sera utile à Bob qu'en tant que sous-verre. Alors Alice doit donner à Bob, l'attaquant, la clé, l'algorithme et le texte chiffré.

Un fou-rire s'en suit.

Note

Le premier texte, ainsi que les traductions, sont sous licence [Creative Commons] Attribution-ShareAlike. Cory Doctorow place son texte dans le domaine public.

Aller plus loin

  • # mouaich

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

    J'ai du mal à comprendre la position prise pour l'industrie des jeux vidéos...
    nous n'essayons pas de faire que nos produits fassent moins de choses
    ben sans déconner, leur durée de vie est de plus en plus faible (jeux vidéos)

    Nous ne les traitons pas comme des criminels potentiels
    Ben voyons, c'est pour celà que 90% des jeux du marchés sont protégés par une "protection anti-piratage" à 2 balles tout aussi facile que les DRM à contourner...

    Franchement cette lettre est censé être humoristique mais elle ne m'a pas fait beaucoup rire, elle a beau être sous une licence Creative Commons, son contenu n'a pas beaucoup d'intérêt et énonce des vérités connues de tous. Il ne suffit pas de le vouloir pour être drôle.
    • [^] # Re: mouaich

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 6.

      Je pense que son intérêt ne repose pas sur le fait de savoir si l'approche décrite est réellement celle de l'industrie informatique en général, mais plutôt sur le fait que c'est une des meilleures approches qu'on pourrait (et devrait) avoir face aux nouvelles technologies.

      Bon ok, en plus j'ai trouvé ça drôle...
    • [^] # Re: mouaich

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

      Comme le dit un bout de texte, les jeux vidéos, bien que courts, essayent de nous vendre plutôt des sensations plus qu'une durée de vie.

      Regarde Doom 3: le jeu est relativement court (pour son genre) mais on sursaute à chaque instant comme dans un bon film d'épouvante, sauf que là on ne regarde pas, c'est nous le héros.

      C'est pareil pour certains grands jeux console: le but de jeux de rôle comme les Final Fantasy ou les Suikoden n'est pas tellement d'amuser le joueur (enfin si, le garder intéressé) mais plutôt de lui faire ressentir des émotions au travers d'images, musiques, et parfois voix appropriées. Bien sûr, ça demande une certaine sensibilité (j'avoue, j'ai failli avoir les larmes aux yeux dans certains FF) et ça demande aussi de s'investir un peu dans le jeu, comme quand on regarde un bon film, on ne fait que ça. Certains aiment les jeux vidéos pour la détente qu'ils procurent et rechercheront alors les jeux rapides demandant peu d'investissement, et d'autres comme moi aiment s'immerger dans les univers qu'on nous livre. A ce sens, je trouve que les jeux vidéos (certains) font un énorme boulot en livrant au joueur un univers bien souvent riche et avec plein de choses à explorer.

      Bien sûr là je parle des bons jeux, c'est un autre débat après...

      C'est pour ça, un film ça émeut pendant une demi-heure (une heure quand le film est bien fait) mais après? On essaye de nous les vendre souvent la moitié du prix d'un jeu vidéo (ou le prix d'un jeu online) alors qu'ils procurent moins de sensations et moins longtemps...

      Ceci dit, j'ai trouvé le texte plutôt moyen dans l'ensemble, pas aussi marquant que d'autres (comme le droit de lire, le droit d'écrire, le droit d'écouter...) mais avec de bonnes bases et idées. Les jeux vidéos ont su innover, pas toujours comme on le voudrait, mais bon...
      • [^] # Re: mouaich

        Posté par  . Évalué à 6.

        Mais un jeu video ça reste du divertissement. J'ai passé des tonnes d'heures à jouer, c'était souvent "intense", mais ça ne reste que des tonnes d'heures. Par contre un film ça peut changer une vie, pas forcément la révolutionner, mais ça aura toujours plus d'importance que des tonnes d'heures intenses (je parle pas de Matrix, mais plutôt des films de Kubrick par exemple).

        La fausse lettre est sympathique et à l'avantage d'être courte, mais elle ne vaut pas le discours de Doctorow qui lui est bien écris, drôle ET pertinent (mais en anglais et long :-)).
        • [^] # Re: mouaich

          Posté par  (Mastodon) . Évalué à 6.

          De toutes façons, le but de la lettre n'était pas (je pense) de conclure que les films/CD/livres sont sans intérêt par rapport aux jeux vidéos. Quand il parle d'essayer que leur produits fassent "moins", je comprend qu'il fait allusion au fait que jusqu'à maintenant, on achète un CD, qu'on peut copier pour son usage personnel et écouter tant qu'on veut. Actuellement la tendance serait à changer cela pour que l'on ne puisse plus copier le CD. À plus long terme, la tendance semble être à l'encouragement de la location et du micro-paiement: je paye une toute petite somme à chaque fois que je veux écouter un morceau. Pour moi c'est ça, des produits qui font de moins en moins de chose. Au fil du temps, on paye toujours, mais on obtient moins.

          Quand on compare ça aux jeux vidéos, en dix ans le prix des jeux n'a pas sensiblement augmenté, mais ce qu'on peut faire avec est sans comparaison.
          • [^] # Re: mouaich

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

            Euh le prix des jeux est passe de 100-150 francs (disquette Amiga) a plus de 400 (60euros), dernier hit PS2.

            le prix d'un k7 devait etre de l'ordre de 50 francs,le Cd oscille entre 10 et 25 euros. (moyenne : 15euros)
            le prix d'un DVD est environ 15-20 euros, un VHS 10-15.

            Bref je pense que le prix des jeux video a tres sensiblement augmenter. (enfin plus vite que mon salaire :^)
            • [^] # Re: mouaich

              Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3.

              J'ai jamais beaucoup joué sur ordinateur, plutôt sur console de jeux, et le prix des cartouches GameCube ou GBA ne me semble pas plus élevé que ce que je payais pour mes cartouches NES, en tenant compte de l'inflation. En tout cas c'était plutôt entre 250 et 350 FF, si je me souviens bien. J'aurais peut-être dû m'acheter un PC plus tôt ;-)
              • [^] # Re: mouaich

                Posté par  . Évalué à 4.

                euh moi je me souviens des 2 prix de jeux nes...

                360 F ou 430 F.

                ça n'a donc pas bougé beaucoup, meme si de nos jours, le support (optique) coute bcp moins cher à produire que les cartouches de l'époque...
                • [^] # Re: mouaich

                  Posté par  . Évalué à 2.

                  Ben oui, dans le cas de la PS2, c'est un CD que l'on presse. On ne fabrique pas le module entier avec son boitier plastique, son circuit imprimé et les composants qui vont bien, et le reste tel que l'étiquette et la visserie. Les éditeurs économisent énormément.

                  Toujours est-il que pour moi, une console de jeux, cela fonctionne avec une cartouche ! J'ai pris l'arrivée de la PSX et de ses CD comme un sacrilège ! :-)

                  Effectivement, vers la fin des années 80 je payais mes jeux vidéos environ 200 francs. C'est vrai que depuis on les a vu doubler, mais il ne faut pas oublier que:

                  1) En 15 ans, les prix augmentent.
                  2) Les jeux vidéos sont devenus une industrie comparable à celle du cinéma. On ne peut - malheureusement - plus envisager écrire un jeu vidéo tout seul, par exemple. D'autre part, cela nécessite d'être rompu à toutes les dernières technologies, et évidement, de connaître parfaitement la 3D car aujourd'hui, « jeu vidéo » est pratiquement synonyme de « simulation » (Rha, les jeux de plateforme: nostalgie ... :-) ).

                  A mon avis, la seule raison pour laquelle le prix des jeux se stabilise autour de 60 euros est qu'un jeune ne peut s'offrir un logiciel de jeu pour l'équivalent de 500 francs ou plus, spécialement s'il a une durée de vie de quelques mois tout au plus, et que d'une manière générale personne n'a envie de le faire.
                  • [^] # Re: mouaich

                    Posté par  . Évalué à 2.

                    Je me souviens avoir vu certaines cartouches de 64.
                    "1) En 15 ans, les prix augmentent."
                    En effet :
                    - certains jeux PS2 ont dépassé la barre des 70 euro neuf si je me souviens bien.
                    - la X-Box a été vendue au départ près de 499¤, sans compter les achats nécessaires en plus comme une manette et un jeu. résultat hors de prix pour une console de jeux.
                    - la PSP sera la première console portable depuis la game gear et largement distribuée (pour ne pas compter la gp32), dont le prix dépassera les 1000fr, on parle de 250 euro je crois. Après, faut oser se balader dans le métro en prenant les mêmes risques qu'un convoyeur de fonds. Sans compter qu'une console portable, ça se traine partout et à 250 euro, ça me ferait bien c**** de rayer l'écran.
                    Bon, y'a pas que le prix qui compte, mais vu le manque de nouveautés (au dernier e3, il n'y a eu que des suites, seul nintendo a montré sa volonté de faire du nouveau avec la ds), je risque pas de dépenser trop dans ce domaine cette année (un peu comme depuis 2 ans quoi).
                    • [^] # Re: mouaich

                      Posté par  . Évalué à 2.

                      s/ Je me souviens avoir vu certaines cartouches de 64./ Je me souviens avoir vu certaines cartouches de 64 à plus de 500francs
        • [^] # Re: mouaich

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

          Mais un jeu video ça reste du divertissement. J'ai passé des tonnes d'heures à jouer, c'était souvent "intense", mais ça ne reste que des tonnes d'heures. Par contre un film ça peut changer une vie

          et un livre ?
          y'a personne qui lit ici nom d'un chien ?
          en lisant un livre je peux ecouter Platon ou Aristote ou Marc Aurele ou Montaigne.
          Je peux vivre la vie de des héros de Stendhal ou de Balzac.
          Je peux littéralement rentrer dans la tête des personnes les plus intelligentes de l'histoire de toute l'humanité et qui ont laissé à ma disposition des oeuvres innombrables....et en plus y'a pas besoin d'alim ou de piles !
          • [^] # Re: mouaich

            Posté par  . Évalué à 4.

            Par contre, il faut un cerveau (cela en fait qd même plus appel, et cela fait plus travailler l'imagination) et aussi l'outil ultime(que je n'utilise pas d'ailleurs): le marque-ta-page
            ;-)
          • [^] # Re: mouaich

            Posté par  . Évalué à 3.

            quelque part, les DRM vont difficilement etre applicables aux livres... ;-)
            • [^] # Re: mouaich

              Posté par  . Évalué à 4.

              Mais si, voyons, il y a la solution de Farenheit 451...
            • [^] # Re: mouaich

              Posté par  . Évalué à 2.

              comme s'il n'y avait pas de DRM dans les ebooks de Microsoft...
              • [^] # Re: mouaich

                Posté par  . Évalué à 3.

                dont les ventes, comme precise dans le lien de la news, se comptent en dizaines, voire centaines quand c'est festival..

                le marche des ebooks est tellement insignifiant face a celui des vrais livres...

                je comprends d'ailleurs toujours pas comment on peut lire un livre sur un ecran..
                • [^] # Re: mouaich

                  Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3.

                  «je comprends d'ailleurs toujours pas comment on peut lire un livre sur un ecran..»

                  C'est ce que je me disais, et puis finalement je l'ai fait (Le Comte de Monté-Cristo, entre autres, donc un paquet de pages) et c'est moins désagréable que je pensais (sur un écran LCD... sur un cathodique j'ai plus de mal). Ceci dit, l'avenir du livre électronique, c'est l'encre électronique et/ou les écrans souples, qui feront que l'on pourra se rapprocher des vraies sensations d'un livre, avec toute la flexibilité des e-books.
                  • [^] # Re: mouaich

                    Posté par  . Évalué à 3.

                    Sony a sorti un joujou sympa, décrit ici par exemple :

                    http://www.dottocomu.com/b/archives/002571.html(...)


                    Le matériel est là, la résolution et la technologie à cristaux liquides est convaincante.

                    Au niveau design, on peut espérer que puisque Sony est à l'oeuvre ici, ils arriveront à sortir l'objet idéal après au pire quelques essais.


                    Au niveau contenu et DRM, le reviewer a assez bien résumé la situation, bien que nettement agressif, et surtout il n'a pas parlé du prix des oeuvres car c'est ça qui déterminera surtout l'acte d'achat.

                    (en gros, puisque Sony est à l'oeuvre ici, ils risquent de répéter plusieurs boulettes récentes ou passées qui aboutiraient à un échec commercial complet)


                    Les commentaires de son article sont assez interessants aussi, moins le spam à la fin.

                    Il y a quelques mentions d'un serpent de mer "encore mieux" par Panasonic (Sigman ebook reader), on verra bien.
          • [^] # Re: mouaich

            Posté par  . Évalué à 8.

            en lisant un livre je peux ecouter Platon ou Aristote ou Marc Aurele ou Montaigne. Je peux vivre la vie de des héros de Stendhal ou de Balzac.

            Mais pourquoi diable faut-il que chaque fois que l'on parle de littérature ou d'art, et d'une manière générale de culture, on fasse référence aux classiques ?

            Loin de moi l'idée de remettre en cause l'immense contribution apportée au patrimoine de l'humanité par ces grands auteurs, mais nom d'un chien, ils ne sont pas tout seuls !

            On nous distille cette vérité toute faite depuis l'école, et comme l'Education Nationale est pratiquement le seul sésame pour arriver à faire quelque chose de sa vie en France, ceux qui réussissent et qui donc définissent les standards sont ceux qui ont adhéré et apprécié les oeuvres définies par les programmes.

            Moi, cela me dérange. En suivant cette voie, un auteur ne peut être s'il ne suit les traces de ces « modèles », et restera de toute façon qu'un « ordinaire » tout au long de sa vie, à moins que se produise le miracle qui brusquement va le faire entrer au panthéon, au club très fermé des gens qui nous montrent la voie.

            J'ai beaucoup plus d'estime pour quelqu'un qui va aller faire l'effort de dénicher une perle rare, un livre presqu'anonyme et en révéler toutes les subtilités, plutôt que pour quelqu'un qui va se gargariser d'oeuvres archi-connues sous prétexte que c'est culturellement correct.

            Sur tous les grands lecteurs, combien sont capable d'apprécier le monde et l'histoire de la bande dessinée ?

            Si bon nombre de personnes sont (heureusement) encore capables d'apprécier un bon morceau de musique dite « classique », sur tout ceux qui vont vous parler de Mozart, Beethoven, Brahms, Chopin, Bach ... combien sauront vous parler de John Williams, de Danny Elfmann ou Jerry Goldsmith ?

            D'autre part, beaucoup de ces auteurs ou compositeurs sont devenus des « génies » parce qu'ils étaient pionniers en leur domaine. Qui se souviendra du 10ème homme à avoir marché sur la Lune ? Qui se souviendra dans 100 ans des plus grands morceaux composés à la fin du vingtième siècle ?

            La plupart des « classicistes » le sont en fait soit parce qu'ils ont une banale affinité pour ce style, soit parce qu'on leur a toujours dit que c'était Bien™.

            Ben moi, je ne les crois plus.
            • [^] # Re: mouaich

              Posté par  . Évalué à 2.

              Voilà une chose à laquelle je songeais depuis un certain temps... A part peut être la conclusion du message, j'avoue être complètement d'accord avec son contenu...
  • # Linux will do it ;-)

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

    Excusez-moi le titre anglais, il signifie : Linux le fera.
    C'est en réponse à la dernière affirmation de la longue lettre vraiment intéresante (elle ne dit rien de nouveau, mais elle dit tout haut ce que chacun de nous pense et n'a pas l'occasion de prononcer en dehors des cercles d'amis ou collègues)

    "Go build the record player that can play everyone's records.
    Because if you don't do it, someone else will."

    Ce qui veut dire "Aller contruire le lecteur de musique qui peut jouer n'importe quelle musique. Parce que si vous ne le faites pas, quelqu'un d'autre le fera."
    C'est un peu sorti hors contexte, mais c'était une sorte de parallèle à Sony et son premier magnétoscope qui permettait d'enregistrer n'importe quel film à la télé. L'auteur pense que si Sony ne l'avait pas fait à cause de la pression des Majors du cinéma, quelqu'un d'autre l'aurait fait et aurait sucré tout ce business.
    Dans le cas de la musique et des DVD, le quelqu'un d'autre risque bien d'être Linux avec son DeCSS et son iTunes Fair Play (les deux de DVD Jon), etc. Avec notre Linux, on peut jouer bon nombre de film ou musique à notre envie... :-)

    J'espère (pour Linux) que Microsoft ne suivra pas l'avis de cette personne, mais il faudra malheureusement une grosse compagnie comme eux pour faire bouger l'industrie du cinéma et de la musique pour faire changer les mentalités et le "business"...

    Jean-Christophe
  • # Sur le DRM ...

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Ben moi, le discour de Doctorow ne me fait pas rire.

    Tant qu'on reste dans le monde du logiciel, ou on peut étudier l'executable que l'on execute (c'est pas toujours facile quand c'est un binaire, mais c'est toujours "possible"), le discour est parfaitement valable. C'est comme ça d'ailleurs que CSS a été cracké, la clé privée étant distribuée avec le lecteur vidéo ...

    Maintenant si on ajoute un support par le matériel, la clé secrete est *dans* une puce, et elle y reste. Il reste toujours la possiblité de passer par de l'analogique, mais pour faire une copie numérique, c'est *beaucoup* plus difficile de faire le décryptage.

    Bien sur, il y aura toujours un mec sur terre qui aura à la fois 1) du super bon matériel de son/vidéo analogique 2) internet 3) un client P2P, donc, ça n'empêchera personne de se procurer les oeuvres sur internet, en qualité très raisonnable. Par contre, je pense qu'un bon "marketeux" pourra facilement vendre le concept aux majors et aux gouvernements qui votent les EUDC, DMCA, ...

    Bref, le fait que les DRM softs ne marchent pas est en train de servir de prétexte pour la mise en place de DRM avec support du hardware.

    C'est la que le Linuxien/BSDiste/ajouter-ici-votre-système-alternatif se fait ba*ser : Le principe même du DRM via NGSCB ou TCPA, c'est de n'autoriser que les applications signées à accéder au contenu protégé. Pour être certifiée, il faut que l'application n'ai pas la fonctionalité "sauvegarder une copie en clair", et donc forcément, qu'on ne puisse pas la rajouter. Pour quelqu'un qui veut faire un logiciel libre qui accède au contenu, on oublie : L'auteur pourra faire signer certaines versions particulières du logiciel, mais si l'utilisateur s'amuse à modifier le logiciel, ou bien à le recompiler avec d'autres options, paf, la signature n'est plus bonne, le soft n'a plus accès au contenu. Pour quelqu'un qui veut faire un logiciel non libre, techniquement, c'est faisable, mais politiquement, à la place de l'éditeur du logiciel, j'aimerais que çe soit moi qui décide si mon logiciel a le droit ou non de lire tel ou tel contenu. Avec les brevets, les grosses boites ont déjà des possiblités légales pour empêcher les concurents de faire des logiciels compatibles, et on va vers un système ou il y aura aussi de très bons moyens techniques.

    En bref, l'interopérabilité avec certains logiciels propriétaires est déjà un problème aujourd'hui, mais si NGSCB ou équivalent se met en place, ça sera *nettement* pire demain.

    Ca n'empêchera pas les gens de télécharger leurs DVD sur Kazaa pour les raisons évoquées plus haut, mais pour le mec qui ne veut pas passer par Kazaa, mais qui veut lire son DVD tranquilement, ça va être très chiant.
    • [^] # Re: Sur le DRM ...

      Posté par  . Évalué à 8.

      Ca n'empêchera pas les gens de télécharger leurs DVD sur Kazaa pour les raisons évoquées plus haut, mais pour le mec qui ne veut pas passer par Kazaa, mais qui veut lire son DVD tranquilement, ça va être très chiant.

      Il suffira d'aller acheter le DVD puis de télécharger le film sur kazza pour le matter ;-)

      bon, --> []
      • [^] # Re: Sur le DRM ...

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

        le pire, c'est que c'est vraiment ça :
        il faudra :
        1. acheter le support officiel
        2. acheter le support officieux (taxe sur les CDs)
        3. acheter le graveur ( il y a déjà une taxe sur les graveurs, non ?)
        4. payer la bande passante (télécharger 4 Go de DVDs... avec les projets de taxes sur le download dont ils ont parlé)

        ça va finir par faire cher pour lire un pauvre DVD !

        ---> lisez des bouquins !
        • [^] # Re: Sur le DRM ...

          Posté par  . Évalué à 2.

          Comment ca des taxes sur le DL???? Il vont faire payer les grosses bandes (pas de jeux de mots svp)?? Si oui, c'est l'état/Entrprises/Univ/GdesEcoles qui vont payer le plus. Si non, il vont vérifier la taille de ce que je dl -et donc savoir forcément d'où je le prends,....- et utiliser cette information (électronique) à mon encontre-> ca va pas à l'encontre de la loi info et lib?
          Blackshack (qui a peur et qui pourtant dl rien d'autre que du Libre (c vrai rien d'autres, (Logiciels Libres, Documentations Libres, Oeuvre artisitique libres -ou tout du moins dont le dl est au minimum autorisé par le(s) ayant(s)-droits))
          • [^] # Re: Sur le DRM ...

            Posté par  . Évalué à 2.

            Mais bien sûr comme si l'Etat ou les entreprises allaient se taxer eux-mêmes :)

            Non le projet actuel vise:
            1. les particuliers
            2. pour l'instant est volontaire, tu paye un forfait et tu peux te vautrer avec délice dans le mass download.

            Mais bon le projet n'est pas près d'aboutir car les maisons de disques ne sont pas mais alors pas du tout d'accord avec cette idée.

            Ensuite pour taxer ils n'ont pas besoin de savoir la destination ou la provenance des paquets, il suffit de les compter, ce que font déjà les FAI à une échelle macroscopique afin de vérifier l'utilisation de leur réseaux.
            • [^] # Re: Sur le DRM ...

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

              Juste pour signaler qu'en Belgique, la plupart des FAI limitent déjà à 10Go de transfert par mois (up+down). C'est probablement tout aussi efficace qu'une taxe sur le download tout en étant moins intrusif que s'il y avait une vérification de la taille de chaque fichier mais quand même fort embétant pour les gros downloadeurs légitimes (vaut mieux vérifier où on en est avant de télécharger la dernière Knoppix,...). Et pour ceux qui dépassent, ils peuvent payer pour avoir droit à télécharger qq Go en plus. Ca m'étonne un peu que ça soit pas encore comme ça en France (enfin tant mieux pour vous).

              pertinent adj. Approprié : qui se rapporte exactement à ce dont il est question.

              • [^] # Re: Sur le DRM ...

                Posté par  . Évalué à 2.

                Oui, bien que n'étant pas un téléchargeur fou, j'espère que cela n'est pas près d'arriver en France.
                Il faudrait dans ce cas-là s'attendre à une vague de résiliations massive chez les FAI qui appliqueraient ce principe.
                • [^] # Re: Sur le DRM ...

                  Posté par  . Évalué à 3.

                  Wanadoo propose deja un forfait limité à 5 Go ...
                  Pour ne pas etre limité, ilm faut payer 5 euros de plus .
                  • [^] # Re: Sur le DRM ...

                    Posté par  . Évalué à 2.

                    Certes... mais ce n'est pas généralisé.
                    Je vois mal Free le faire par exemple (je vois : ça n'implique que mon pt de vue bien sûr).
              • [^] # Re: Sur le DRM ...

                Posté par  . Évalué à 2.

                je touche du bois pour que cela ne change pas en france dans ce sens là
    • [^] # Re: Sur le DRM ...

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

      La Xbox aussi avait sa clef dans une puce.

      De toute façon comme dis dans le discoure, tout ce qu'il faut est dans les main de l'attaquant.

      Les DRM reposent sur une chaine de crypto complète qu'il suffit de casser à un seul endroit. Il suffit d'un simple buffer overflow dans la chaine...

      "La première sécurité est la liberté"

      • [^] # Re: Sur le DRM ...

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

        > La Xbox aussi avait sa clef dans une puce.

        A ma connaissance, c'était un simple checksum. Il y aurait eu un md5 à la place, la première tentative de crackage n'aurait pas été possible.

        > Il suffit d'un simple buffer overflow dans la chaine...

        Oui, mais là, c'est le deuxième argument massue pour faire gober le deuxième gros problème du DRM : Si un logiciel signée est jetté dans la nature, et qu'on se rend compte qu'il peut, à cause d'un buffer overflow, dumper le contenu en clair, il faut empêcher ce logiciel d'accéder au contenu, et forcer une upgrade. D'ou les clauses de la license de Media player (MS se reserve le droit de forcer une upgrade, sinon, plus moyen d'accéder au contenu protégé) par exemple, et la nécéssité pour que le système marche de pouvoir désactiver les droits d'accès à distance pour l'éditeur de logiciel.

        Et puis tu devrais savoir que les gens qui exploitent les buffer overflows, c'est des terroristes, et ils méritent d'aller en prison, alors je vois pas pourquoi tu parles de ça a des gens honnetes ;-)
        • [^] # Re: Sur le DRM ...

          Posté par  . Évalué à 2.


          > La Xbox aussi avait sa clef dans une puce.

          A ma connaissance, c'était un simple checksum. Il y aurait eu un md5 à la place, la première tentative de crackage n'aurait pas été possible.


          Il me semble que c'était plutôt un système à clé publique/privée. Le kernel sur lequel la console boot est signé par microsoft, et la console contient la clé publique pour vérifier l'origine du kernel. D'où le problème de booter avec linux dessus.

          Le buffer overflow n'a pas servi à découvrir la clé (qui est assez grande pour être incassable aussi, 2048 bits il me semble) mais à executer un bout de code qui charge le kernel linux en mémoire (tient, yaurait eu un patch NX pour la xbox ils auraient été dans la merde). Mais la console devait d'abord booter normalement, et puis executer le jeu dont on a trouvé le buffer overflow.
          • [^] # Re: Sur le DRM ...

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

            > Le buffer overflow n'a pas servi à découvrir la clé

            Le buffer overflow, c'est la deuxième fois. Je parlais de la première expérience, avec une Xbox modifiée au niveau matériel. Mais je ne connais pas les détails.
            • [^] # Re: Sur le DRM ...

              Posté par  . Évalué à 1.

              Les détails sont là :

              http://www.xbox-linux.org/(...)
              http://www.xbox-linux.org/docs/xbesecurity.html(...)

              En fait, il y a un hachage SHA1 et une clé RSA.

              Je crois qu'ils ont utilisé deux buffers overflows : un dans un jeu pour booter une image Linux depuis une sauvegarde, le second dans l'OS pour installer Linux sur le HD. Il y a aussi une manip hardware pour flasher un nouveau Bios, mais ca implique d'ouvrir la boîte.
              Dans tous les cas, y'a rien d'illégal. En achetant une console, on devient propriétaire du bidule, au pire on perd la garantie si on l'ouvre.

              J'aime bien ce concept de détourner les consoles (vendues à perte par M$) pour faire qqch qui n'a rien à voir, comme un cluster de calcul ;-)
            • [^] # Re: Sur le DRM ...

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

              Le tout premier barrière crypto, c'est le boot dans une prom du chipset qui contient une toute petites fonction de hash qui hash le bios au boot. Il comparre ensuite, ce hash avec celui stoqué en prom avant de "booter le bios".

              Malheureusement pour eux, la petite fonction de hash est foireuse, et ils ont pu détourner le bios vers du code à eux.

              "La première sécurité est la liberté"

    • [^] # Re: Sur le DRM ...

      Posté par  . Évalué à 2.

      Pour quelqu'un qui veut faire un logiciel libre qui accède au contenu, on oublie : L'auteur pourra faire signer certaines versions particulières du logiciel, mais si l'utilisateur s'amuse à modifier le logiciel, ou bien à le recompiler avec d'autres options, paf, la signature n'est plus bonne, le soft n'a plus accès au contenu.

      Bob télécharge son cher film avec une application parfaitement certifiée (et pour cause, il ne l'a pas modifiée).

      Ensuite, il lance un faux serveur X, qui se comporte comme un vrai vis-à-vis des applications qui croient s'exécuter dessus, mais qui, au lieu de s'afficher à l'écran, redirige ce qu'il devrait afficher dans un fichier. Puis il lance l'application certifiée sur le nouveau serveur X...

      Comment fait-on, au juste, pour certifier un serveur X avec des DRMs? En sachant bien s^ur que les appels-système de l'application certifiée ont toutes les chances d'avoir été interceptés et leurs résultats modifiés, pour éviter qu'elle ne puisse faire la différence entre les vrais et les faux serveurs X...

      Et toc, Bob a encore fait leur f^ete aux DRMs :-) !
      • [^] # Re: Sur le DRM ...

        Posté par  . Évalué à 2.

        Et en plus simple

        Bob télécharge son cher film avec une application parfaitement certifiée (et pour cause, il ne l'a pas modifiée).

        bob lance le film en plein ecran en 1600x1200, mais son film transite uniquement par la sortie DVI-D de sa carte video, et bien c'est pas grave,
        BOB debranche son ecran et le remplace par
        un boitier de conversion DVI-D vers VGA http://www.goyona.com/VIDEOvgam.htm#cp253(...)
        puis un boitier VGA vers S-VIDEO
        puis une carte d'aquisition S-VIDEO

        et c'est encore une victoire de BOB !
        • [^] # Re: Sur le DRM ...

          Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4.

          En fait, tout ça n'est qu'une manière de dire que puisque Bob peut lire le DVD, il peut le copier, quoi qu'il arrive. La suite du discours de Cory Doctorow est intéressante, et le passage que j'ai traduit, sorti du contexte, a une portée un peu limitée donc j'encourage tout le monde à lire le reste.

          En résumé, il explique que puisqu'on a un problème technique insurmontable (le DRM ne peut pas marcher), on cherche des artifices légaux (il devient illégal de contourner le DRM), et il développe les conséquences de cela.
      • [^] # Re: Sur le DRM ...

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        > il lance l'application certifiée sur le nouveau serveur X...

        Réponse de NGSCB : Si l'application accepte de se lancer sur un serveur X comme le tiens, elle n'aura pas la certification. Le principe de NGBSC comme de TCPA, c'est une chaine de confiance, qui part du hardware, et qui permet à chaque composant de s'assurer que les autres composants dont il dépend sont bien ceux qu'il croit.

        En ce qui concerne NGSCB en tous cas, ils y ont pensé, rassures-toi :

        http://www.microsoft.com/technet/security/news/ngscb.mspx(...)
        • Secure path to and from the user. Secure channels allow data to move safely from the keyboard/mouse to nexus-aware applications, and for data to move from nexus-aware applications to a region of the screen.

        Bref, derrière chaque argument technique contre les DRM avec support du hardware, il y a un argument pour t'imposer encore un logiciel certifié en plus :-(
        • [^] # Re: Sur le DRM ...

          Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4.

          À moins d'une connexion neuronale (certifiée) sur le cerveau (certifié) du client (certifié ?), il semble difficile d'empêche d'introduire un copieur à une étape de la chaîne.

          Je peux toujours chopper la sortie vidéo, et faire une copie. Ah non, à l'endroit de la sortie vidéo c'est encore chiffré. Alors je peux le faire au niveau de l'écran. Si c'est encore chiffré "dans" l'écran, alors je peux coller un caméscope devant l'écran. On a une perte de qualité, mais c'est difficile à parer et c'est mieux qu'un screener enregistré au cinéma...

          Bref, ça complique les choses pour l'utilisateur honnête qui voudrait juste faire une copie légale (exemple de Doctorow de la mère de famille qui veut faire une copie children-proof de son DVD tout neuf), mais il suffit qu'une seule personne fasse l'effort de faire une copie et de la diffuser pour que les utilisateurs "malhonnêtes" puissent en profiter.
          • [^] # Re: Sur le DRM ...

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

            C'est bien ce que je dis un peu plus haut : Tu peux toujours récupérer la sortie analogique. C'est la copie numérique qui est vraiment plus difficile.

            En résumé :

            * Le mec malhonete qui a le lecteur certifié peut copier en qualité raisonnable

            * Le mec malhonete qui veut télécharger sur Kazaa peut utiliser l'étape précédante

            * Le mec honnete qui n'a pas le lecteur certifié l'a dans le c*l, parce que pour lui, le fait de mettre une caméra devant son écran ne lui apportera pas grand chose pour décrypter son DVD :-(
        • [^] # Re: Sur le DRM ...

          Posté par  . Évalué à 3.

          >Réponse de NGSCB : Si l'application accepte de se lancer sur un serveur X comme le tien, elle n'aura pas la certification.

          L' application et l'OS bricolés apparaissent à l'application certifiée comme rigoureusement identiques au vrai OS et au vrai serveur X. Donc la seule solution pour les bloquer est de ne certifier aucune application sur serveur X et sur cet OS... Ce qui revient à renoncer à proposer le produit à la vente (ben oui, il y aura bien un rigolo pour faire le m^eme coup avec ReactOs, donc on ne peut pas certifier sous Windows non plus, et ainsi de suite...)

          Ah si, éventuellement, on pourrait imaginer d'embarquer l'OS avec le film, en rendant le support bootable.

          Sauf si ce tra^itre de client boote le film dans un émulateur de PC...

          Aaaarghhhhh!
          • [^] # Re: Sur le DRM ...

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

            > Donc la seule solution pour les bloquer est de ne certifier aucune application sur serveur X et sur cet OS...

            C'est bien le but. Par contre, l'OS modifié et le serveur X modifié pour gérer correctement la technologie pourraient s'identifier de manière sure auprès de l'application. Tu comprends pourquoi j'ai des doutes sur l'implémentabilité d'une solution de DRM basée sur NGSCB ou TCPA sur un système libre.

            > il y aura bien un rigolo pour faire le m^eme coup avec ReactOs,
            > donc on ne peut pas certifier sous Windows non plus, et ainsi de suite...

            Si ReactOS n'est pas certifié, il ne pourra pas accéder aux fonctionalités DRM de la puce, donc, les logiciels qui tournent dessus ne pourront pas accéder au contenu, point barre.

            Si ReactOS est certifié, c'est à l'autorité de certification de s'assurer qu'il n'y a pas de backdoor comme celle dont tu parle dedans. Et si tu essaie avec un ReactOS bricolé, tu te fais jetter parce que la signature n'est plus valide.

            > Sauf si ce tra^itre de client boote le film dans un émulateur de PC...

            Tu veux dire un émulateur de PC avec un émulateur de puce TCPA ou composant hardware de NGSCB, et avec un émulateur de clé secrete dedans ?
            • [^] # Re: Sur le DRM ...

              Posté par  . Évalué à 2.

              l'OS modifié et le serveur X modifié pour gérer correctement la technologie pourraient s'identifier de manière sure auprès de l'application

              Et comment? L'application ne peut communiquer avec l'OS (et l'autre application, et tout le matériel, y compris la puce) qu'au travers d'appels-systèmes (ou de quelques autres services offerts par l'OS, comme /proc).

              S'ils sont tous truqués, l'application est bernée.

              Et si tu essaie avec un ReactOS bricolé, tu te fais jetter parce que la signature n'est plus valide.

              M^eme remarque. C'est ReactOs, et lui seul, qui fournit à l'application tous les éléments dont elle a besoin pour calculer cette signature. Si ReactOs ment de partout, en se comportant à chaque fois comme le ReactOs certifié (ou mieux, comme le Longhorn certifié :-) ), c'est fichu.

              Tu veux dire un émulateur de PC avec un émulateur de puce TCPA ou composant hardware de NGSCB, et avec un émulateur de clé secrete dedans ?

              Pourquoi, c'est g^enant? La puce n'a m^eme pas à ^etre émulée, je peux intercepter tous les appels que l'application fait à la puce, et les rediriger sur la mienne, qui n'y verra elle aussi que du feu, et me donnera les réponses dont j'ai besoin...
              • [^] # Re: Sur le DRM ...

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

                Tu n'as pas compris le principe de TCPA et NGSCB. Il ne s'agit pas d'une puce qui t'empêche d'accéder au contenu protégé, mais d'une puce qui te permet d'y accéder.

                L'application, elle demande gentillement au système d'exploitation de décrypter le contenu. Le système, lui même, demande gentillement à la puce de le faire. Si le système n'est pas le bon, la puce l'envoie bouller, point.

                > je peux intercepter tous les appels que l'application fait à la puce, et les
                > rediriger sur la mienne, qui n'y verra elle aussi que du feu, et me donnera
                > les réponses dont j'ai besoin...

                Tu peux peut-être le faire si tu le fais de manière hardware, en connectant toi-même les broches de ta puces sur un montage de ta fabrication.

                Dans le cas contraire, ton émulateur de PC n'est pas signé, il n'a pas accès aux fonctions de la puce. Le principe de base de ces systèmes, c'est que la clé privée est dans la puce, elle y reste, et la puce n'offre ses services qu'aux softs qui ont montré patte blanche avant.
                • [^] # Re: Sur le DRM ...

                  Posté par  . Évalué à 2.

                  Je vois...

                  Le problème de cette technique, c'est que ce n'est pas très loin du codage en dur du système d'exploitation sur la machine.

                  Comment fait-on une mise à jour du système d'exploitation, dans ce cas?

                  Parce que si on peut en faire une qui soit inoffensive sans perdre la capacité à appeler la puce, alors on peut en faire une "méchante" qui ne perde pas non plus cette capacité, tout en re-permettant d'utiliser son ordinateur normalement. La puce ne peut pas conna^itre à l'avance les mises à jour du système d'exploitation qui seront proposées.

                  Et je vois mal une technologie pareille s'implanter avec la restriction "attention, avec cette technologie, vous ne pourrez plus faire de mises à jour de sécurité de votre système".

                  Cela dit, cela m'a tout l'air contournable, mais tout de m^eme plus technique que je ne le pensais.
                  • [^] # Re: Sur le DRM ...

                    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

                    > "attention, avec cette technologie, vous ne pourrez plus faire de mises à jour de sécurité de votre système".

                    Ce n'est pas tout à fait ça.

                    Tu pourras faire une mise à jour, à condition que la mise à jour soit signée elle aussi.

                    Après, le truc pervert, c'est que réciproquement, si on découvre après coup que l'appli avait un "trou de sécurité" qui permet à l'utilisateur de sauvegarder le contenu en clair, là, c'est le contraire de d'habitude : Le logiciel est chez toi, mais c'est pour le fournisseur de contenu que c'est dangereux, et pour garantir la "sécurité" du contenu, il faut qu'ils puissent te forcer à faire la mise à jour. Ca, ça n'est pas du fantasme, ça existe déjà dans Media Player. :-( (sauf que vu que c'est du 100% soft, c'est contournable avec un déboggeur et un éditeur hexa, à la place du fer à souder et de l'oscilloscope ;-)


                    Enfin, dans tous les cas, si ce système arrive à se mettre en place, ça sera toujours beaucoup plus difficile pour le mec honnete de lire son CD/DVD avec un lecteur non certifié que pour le mec qui a un lecteur certifié pour copier son CD et le mettre sur Kazaa. J'espère que les majors se rendront compte de ça à temps ...
                  • [^] # Re: Sur le DRM ...

                    Posté par  . Évalué à 1.

                    La puce ne peut pas conna^itre à l'avance les mises à jour du système d'exploitation qui seront proposées.

                    Signature crypto je suppose ? Pour faire une analogie, un mailreader n'a pas besoin de connaitre a priori tout les emails possibles et imaginables pour authentifier ceux signés en gpg. Là je suppose que c'est pareil, la confiance n'est pas accordée à une chaine logiciel particulière, mais à toute chaine signée par la bonne clef.

                    Enfin j'dis ça, j'y connais rien, j'ai vu tellement d'explications divergentes sur le couple TCPA/Palladium à une époque que j'ai renoncé à essayer de savoir comment ça marchait vraiment.
    • [^] # Re: Sur le DRM ...

      Posté par  . Évalué à 2.

      C'est la que le Linuxien/BSDiste/ajouter-ici-votre-système-alternatif se fait ba*ser

      Je ne suis pas d'accord avec toi, car si la sécurité est basée sur le fait que la clé est cachée quelque part dans le système d'exploitation on ne peux décoder le film avec le soft prévu pour le système d'exploitation X (window$) mais si la sécurité est basée sur du matériel externe libre aux développer Linux d'interfacer ce matériel !
      • [^] # Re: Sur le DRM ...

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        Oui, le développeur Linux peut écrire un logiciel qui utilise le driver tcpa.

        Ensuite, disons que la société X distribue du contenu qu'elle souhaite protéger (musique ou autre). C'est un distributeur de musique, donc, ce n'est pas trop son role de certifier les lecteurs multimédia. Elle va donc demander à une société Y de certifier un certain nombre d'applications qui auront le droit d'accéder au contenu. Les applications sont signées avec une clé privée, et sont les seules a avoir accès à la clé qui permet de décrypter le contenu distribué par X.

        Si Y est Microsoft par exemple, croit-tu qu'il mettront beaucoup de bonne volonté à certifier Mplayer, totem et xine ? Alors que justement, ils ont déjà un service de DRM basé sur WMP, clé en main, à vendre a Y ?

        Par contre, ce qui peut être intéressant, c'est si X est le patron d'une entreprise, et que Y est l'administrateur système. Le patron t'envoie un truc super confidentiel et demande a l'admin de s'assurer que le document ne sortira pas de la boite. Ca, c'est une utilisation compatible avec le logiciel libre, oui.
        • [^] # Re: Sur le DRM ...

          Posté par  . Évalué à 1.

          Si Y est Microsoft par exemple, croit-tu qu'il mettront beaucoup de bonne volonté à certifier Mplayer, totem et xine ? Alors que justement, ils ont déjà un service de DRM basé sur WMP, clé en main, à vendre a X ?

          ?
          • [^] # Re: Sur le DRM ...

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

            X: « Bonjour, je voudrais distribuer de la musique sous DRM »
            Y: « Pas de problème »
            X: « Vous avez quoi à me proposer »
            Y: « Si vous voulez, je peux vous permettre de crypter votre musique et les gens ne pourront la lire qu'avec WMP. »
            X: « Et quoi d'autre ? »
            Y: « Bah, si vraiment vous y tenez, vous pouvez faire certifier d'autres players, mais de toutes façons, qui n'a pas Media Player chez lui ? »

            J'ai employé le mot "vendre", j'aurais du dire "proposer" parce que ce n'est pas forcément payant pour Y, mais Y propose bien un service à X.

            Par exemple,

            http://msdn.microsoft.com/msdnmag/issues/01/12/DRM/default.aspx(...)

            Qui explique comment être bien sur que le consommateur ne puisse pas lire sa musique sous Linux, en gros (ouais, j'interprête un peu, là ;-)...
            • [^] # Re: Sur le DRM ...

              Posté par  . Évalué à 2.

              Hé hé... je corrigeais juste la dernière lettre de la phrase...
              Je ne me posais pas de question quand au sens de la phrase, j'avais bien tout compris.
  • # Très bien, mais

    Posté par  . Évalué à 4.

    mais quid de la vf (je parle du discourds de Doctorow)? il donne lien pour la version en différentes langues, mais pas en français, si on veut le diffuser, il faudra un peu y mettre du sien,non?
    Qui s'y colle?? (moi cela ne me pose pas de problème pour le lire en vo, mais de là à pouvoir le traduire d'une bonne facon pour des tierces personnes...... ehu non. (je veux bien discuter dessus pour critiquer une traduction ca oui je sais faire, mais bon)

    Pour revenir au contenu, c très bien construit comme discours. Les examples utilisés sont de plus très en rapport avec les acteurs actuelles, et leur mettent bien le nez dans leur conneries passèes, présentes et malheuruesement futures...
    Il y a juste une faute il me semble -un détail- sur le nom du détenteur de l'ayant-droit sur "My Way" lorsqu'il prend l'exemple de Sid Vicious. C'est pas le bon non? (allez, chercher dans le textes maintenant ca vous obligera à le lire si vous ne l'avez pas déjà fait)
  • # De la supériorité de l'humour et du nombre.

    Posté par  . Évalué à 7.

    L'avantage de ce type de textes, c'est qu'il permettent d'asséner des vérités insupportables autrement.
    Affirmer haut et fort aux majors que nous n'avons rien à faire de leurs moyens de protection est un acte légalement risqué. Le faire sur le ton humoristique, assure d'un part, une bonne protection légale et d’autre part, la diffusion rapide du message.

    De fait, si personne ne respecte le DRM, il finira par tomber en désuétude. Les jugements sont souvent rendus par un jury populaire. Si dans ses membres les deux tiers considèrent que le DRM est une aberration ou qu’eux même copient allègrement des CD, des DVD ou autres supports protégés, il y a fort à parier que la sanction sera symbolique.

    Pour finir je me permet de faire un parallèle avec une vieille affaire. Il y a une vingtaine d’années, la CB est arrivé en Europe. Elle utilisait la bande des 27 MHz déjà attribuée aux radio-modéliste en France et dans quelques autres pays d’Europe. Je ne vous explique pas le problème quand en plein coeur d’un meeting aérien un abruti allumait sa CB et que des avions se sont carrément plantés dans la foule des spectateurs. Ainsi, les titulaires légaux se sont vu interdire de faire voler leur modèle et les CiBistes ont continué « presque » impunément à émettre dans les 27 MHz. En effet ils étaient déjà trop nombreux et les camionneurs qui s’étaient emparés de cet outils bien pratique n’étaient pas prêt à le lâcher. En fin de compte, les pouvoirs publiques ont du libérer la bande des 41 MHz et l’attribuer aux modélistes.

    Bref, la loi du plus fort, les majors, a de forte chances de céder devant la loi du nombre !
  • # C'est louche

    Posté par  . Évalué à 1.

    Vous ne trouvez pas que TCPA (ou peu importe son nom officiel) fait un peu trop peu (!) parler de lui après une période de monopilisation de l'antenne ?
    • [^] # Re: C'est louche

      Posté par  . Évalué à 1.

      ah bon ???
      J'avais plus l'impression que ça faisait un bon bout de temps (=> ~qlq mois) qu'on en avait pas entendu parler...
      ... évidemment je ne préfèrerais pas en entendre parler... quoique du coup on saurait pas se qu'il se trame dans l'ombre... brrrrrr...
      • [^] # Re: C'est louche

        Posté par  . Évalué à 2.

        T'as mal lu:

        ...fait un peu trop peu (!) parler de lui ...
        • [^] # Re: C'est louche

          Posté par  . Évalué à 5.

          Ca me rappelle le coup du CPUID du Pentium III.

          Vous vous souvenez, ce n° de série qui permet de vous identifier sur le Net ?
          Un début de boycott avait forcé Intel à le désactiver par défaut. Eh bien il est bel et bien actif dans le P4, et personne n'en a parlé.

          Je crains une stratégie du genre : on parle de TCPA, ca fait un tollé, on l'enterre.
          Et un beau jour, une fois qu'on a tout oublié, Longhorn ne marche que sur certaines cartes mères (mais Linux ne fonctionne plus dessus) et on est coincés.
        • [^] # Re: C'est louche

          Posté par  . Évalué à 2.

          ... oops... trop habitué à des formules toutes faites
          :(

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