Journal France Culture: que reste-t-il du logiciel libre ?

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42
14
juin
2018

Bon jour Nal !

L'émission Du grain à moudre d'hier, sur France Culture, posait cette question: « Que reste-t-il du logiciel libre ». Des représentants de Framasoft et de Microsoft tentaient de répondre à la question. On peut écouter l'émission en podcast.

J'écoutais vaguement en faisant la cuisine… J'en ai néanmoins déduit une conclusion:

  • Le modèle économique du logiciel libre, qui consiste à vendre un service plutôt que le logiciel l'a emporté. C'est du moins le modèle économique que le représentant de Microsoft considère dorénavant le plus viable.
  • Le logiciel libre, entendu comme 4 libertés, prospère dans les piles logicielles éloignées de l'utilisateur final, mais peine à s'imposer dans les logiciels plus proches de l'utilisateur final.
  • L'éthique que certains (dont moi) associent au logiciel libre, de maîtrise de son outil de travail ou de ses données perd du terrain. Non seulement parce que le modèle du service (dans les nuages) s'est imposé, mais aussi parce que d'une manière générale, plus l'on s'approche de l'utilisateur final, moins on trouve de logiciel libre.
  • # le lien est cassé

    Posté par  . Évalué à 4.

  • # Pas proche de l'utilisateur final ?

    Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3.

    Le logiciel libre, entendu comme 4 libertés, prospère dans les piles logicielles éloignées de l'utilisateur final, mais peine à s'imposer dans les logiciels plus proches de l'utilisateur final.

    Firefox, Chromium, VLC, LibreOffice ?

    • [^] # Re: Pas proche de l'utilisateur final ?

      Posté par  . Évalué à 5. Dernière modification le 14 juin 2018 à 22:24.

      Firefox, celui qui est au même niveau que IE en parts de marché ?
      https://www.clubic.com/navigateur-internet/mozilla-firefox/actualite-843909-firefox-dessous-10-parts.html

      Je pense que c'est la définition du LL qui a du mal à s'imposer, oui.

      Et je dis ça en tant qu'utilisateur depuis 10 ans… Chrome a tué toute concurrence.

      "Quand certains râlent contre systemd, d'autres s'attaquent aux vrais problèmes." (merci Sinma !)

      • [^] # Re: Pas proche de l'utilisateur final ?

        Posté par  (Mastodon) . Évalué à 9.

        Ce qui est dommage c'est qu'à mon humble avis firefox est repassé au dessus de chrome en terme d'expérience utilisateur maintenant mais il traine les casseroles et une mauvaise image de navigateur de l'ère pré-quantum.

        Jami: beabb2b063da0a2f0a2acaddcd9cc1421245d5de

        • [^] # Re: Pas proche de l'utilisateur final ?

          Posté par  . Évalué à 4. Dernière modification le 15 juin 2018 à 11:40.

          Vieil utilisateur de Firefox, j'étais à deux doigts de l'abandonner, lorsque, miracle …
          Je ne pense plus l'abandonner.

          • [^] # Re: Pas proche de l'utilisateur final ?

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

            miracle … Je ne pense plus l'abandonner.

            Décidément le monde quantique est bien mystérieux 😃

            kentoc'h mervel eget bezan saotred

          • [^] # Re: Pas proche de l'utilisateur final ?

            Posté par  . Évalué à 3. Dernière modification le 15 juin 2018 à 12:02.

            Pareil, sauf que je doute toujours. Je vois plus l'utilité de Firefox par rapport aux autres car la seul chose qui me retenait était certaines extensions qui sont mortes après passage au Web-Extension (notamment Adblock Plus qui a perdu plein de fonctionnalité) et l'interface personnalisable qui est en train de se figer pour ressembler à Chrome.

            @Mozilla si vous m'entendez : Si c'est pour copier Chrome, autant le forker ou s'associer avec eux, mais n'oubliez pas vos utilisateurs. Si on reste chez vous, c'est pas pour avoir une copie conforme de la concurrence.

            • [^] # Re: Pas proche de l'utilisateur final ?

              Posté par  . Évalué à 10.

              Utilise ublock origin. Pas Adblock plus.

              Adblock plus fait ramer Firefox, utilise trop de mémoire, et affiche par défaut certaines pubs.

              "Quand certains râlent contre systemd, d'autres s'attaquent aux vrais problèmes." (merci Sinma !)

            • [^] # Re: Pas proche de l'utilisateur final ?

              Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3.

              adblock origin marche bien avec quantum et je ne pourrais plus me passer des multi-containers.

              Jami: beabb2b063da0a2f0a2acaddcd9cc1421245d5de

            • [^] # Re: Pas proche de l'utilisateur final ?

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

              L’« utilité » n’est pas que technique ! Pour ma part, j’utilise avant tout Firefox parce que de ceux qui respectent la vie privée et ne sont pas guidés pas des choix mercantiles, il est le navigateur qui m’offre le plus de fonctionnalités et de performance.

              Évidemment, c’est lié au fait que pour moi, le logiciel libre est avant tout un mouvement de liberté, de partage, de maîtrise, etc. et non une simple livraison de code « open source »…

              • [^] # Re: Pas proche de l'utilisateur final ?

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

                respectent la vie privée et ne sont pas guidés pas des choix mercantiles

                Le problème c’est que sur ces deux points Mozilla traîne de belles casseroles. Alors c’est sûr, leur concurrence est pire mais ça affaiblit quand-même beaucoup le discours marketing de Mozilla.

                • [^] # Re: Pas proche de l'utilisateur final ?

                  Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

                  Peux-tu citer ces casseroles ? Mozilla œuvre pour le respect de la vie privée, mais ils sont pragmatiques car ils ont besoin de financement. Alors :

                  • oui, ils ont mis des pubs dans les vignettes non utilisées de la grille « nouvel onglet », mais:
                    • elles ne sont pas gênantes dans l’usage quotidien du navigateur (et disparaissent vite vu que toutes les cases finissent par être utilisées),
                    • elles sont sélectionnées pour leur respect de la vie privée ;
                  • oui, ils ont laissé le moteur de recherche Google, en échange d’un apport de financement, mais :
                    • tu peux changer de moteur de recherche très facilement (Qwant, DuckDuckGo…),
                    • le navigateur en lui-même n’est pas « compromis » ;
                  • oui, ils ont activé l’extension permettant de lire les médias avec DRM, mais :
                    • ils l’ont fait dans un bac à sable pour garantir la sécurité et le respect de la vie privée,
                    • et sinon, beaucoup d’utilisateurs abandonneraient Mozilla => Mozilla disparaîtrait => serais-tu gagnant ?

                  Autre chose ? Pour ma part, je préfère soutenir Mozilla, et qu’ils survivent et agissent pour nous.
                  Et en plus, maintenant, c’est rapide !

                  • [^] # Re: Pas proche de l'utilisateur final ?

                    Posté par  . Évalué à 4.

                    https://bugzilla.mozilla.org/show_bug.cgi?id=858839

                    "Quand certains râlent contre systemd, d'autres s'attaquent aux vrais problèmes." (merci Sinma !)

                    • [^] # Re: Pas proche de l'utilisateur final ?

                      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

                      Et une autre « bourde » que je veux bien croire involontaire, mais conséquence assez inévitable du « pragmatisme » de Mozilla :
                      https://github.com/mozilla/addons-frontend/issues/2785

                      Dans les premières réponses de Mozilla :

                      As I mentioned in #1107: we will not be removing analytics support entirely. It is extremely useful to us and we have already weighed the cost/benefit of using tracking.

                      Si protéger la vie privée des utilisateurs était vraiment une priorité, la solution pragmatique serait justement de désactiver le tracking pour éviter ce genre de bogues/fonctionnalités. Pour rappel, le pragmatisme, ce n’est pas un vernis que l’on peut mettre sur une stratégie mercantile pour justifier tout dérapage, c’est un courant philosophie qui attache de l’importance aux conséquences concrètes plutôt qu’aux idées.

                      • [^] # Re: Pas proche de l'utilisateur final ?

                        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

                        Les 2 liens concernent la même chose : l’utilisation d’analytics malgré le paramétrage de DoNotTrack.

                        Et si tu lis au-delà du rapport de bug initial, tu verras que DoNotTrack est respecté puisqu’il n’y a pas de tracking (suivi) de l’utilisateur, uniquement de la collecte anonymisée à des fins statistiques pour Mozilla.

                        Nous avons tous été « formatés », du fait d’abus extrêmes à notre encontre sur le web et ailleurs, pour rejeter toute forme de publicité ou de ressource tierce, à cause d’une crainte (souvent justifiée) d’être tracés, c’est à dire suivis de page en page pour mieux nous connaître.
                        Mais ça n’est pas toujours le cas, et c’est d’ailleurs pour cela que PrivacyBadger, par exemple, ne bloque pas tout.

                        • [^] # Re: Pas proche de l'utilisateur final ?

                          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

                          Et si tu lis au-delà du rapport de bug initial, tu verras que DoNotTrack est respecté puisqu’il n’y a pas de tracking (suivi) de l’utilisateur, uniquement de la collecte anonymisée à des fins statistiques pour Mozilla.

                          Le soucis est pourquoi ces données sont collectées par Analytics alors qu'il y a des alternatives ?

                          Je veux dire, pour l'usage de Mozilla, Piwik ou d'autres solutions libres, similaires et auto hébergées sont disponibles. Et s'il y a un manque, ils peuvent contribuer, ils avaient le temps de le faire.

                          C'est une question de cohérence. Et la vie privée et sécurité sont des sujets ayant besoin de confiances. Ils ne peuvent se permettre de cracher sur Google ou similaires et leur politique puis utiliser leur service en même temps. Cela entraîne une perte de confiance dans leur discours et action.

                          Note, cela ne m'empêche pas d'apprécier Mozilla et leurs logiciels. Mais j'apprécierais beaucoup qu'ils corrigent ce genre de choses. Ils ne peuvent que gagner en faisant cela.

                          • [^] # Re: Pas proche de l'utilisateur final ?

                            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

                            Merci Renault pour cette réponse très juste et nuancée. Je suis tout à fait d’accord avec toi.

                            Je voulais juste souligner le fait que Firefox conserve (et améliore encore !) ses qualités et ses engagements, malgré des choix de gestion discutables. Il est facile de tout amalgamer mais c’est ce qu’on appelle « jeter le bébé avec l’eau du bain », et c’est dommage ;-)

    • [^] # Re: Pas proche de l'utilisateur final ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      C'est effectivement la liste des logiciels libres grand public qui se sont fait une petite place sur le marché. Mais justement, face à leurs concurrents (IE, Microsoft Office), ils n'occupent qu'une petite part de marché.

      Ce que les invités de cette discussion mettaient en avant, était le contraste saisissant entre une présence minoritaire du logiciel libre dans les produits finaux et une présence probablement majoritaire dans les briques logicielles bas niveau.

    • [^] # Re: Pas proche de l'utilisateur final ?

      Posté par  . Évalué à 3.

      et pourtant:
      - la quasi totalité des logiciels finaux reposent sur des briques logicielles libres (librairies de compression, de gestion des images, piles réseau…)
      - Android (pas forcément 100% libre, certes, mais basé sur Linux) est l'OS majoritaire des smartphones.
      - Linux est de plus en plus présent dans les logiciels enfouis. Il y a de fortes chances que votre box, votre routeur wifi, votre télé intelligente, votre voiture récente, etc… tournent sous Linux.
      - les ordinateurs personnels à base de x86 intel tournent tous sous Minix cf https://linuxfr.org/users/kalenx/journaux/minix-plus-utilise-que-linux

      Donc même si le logiciel libre n'est pas toujours visible, il est en réalité omniprésent. Il y quasiment 100% de chances que Mme Michus ait plusieurs Linux qui tournent chez elle, c'est juste qu'elle n'en n'est pas consciente.

      Je dirais plutôt "que reste-t-il du modèle tout propriétaire ?"

  • # Le libre dans mon travail

    Posté par  . Évalué à -4. Dernière modification le 15 juin 2018 à 08:13.

    Pas écouté l'émission mais d'après les commentaires j'imagine qu'encore une fois on parle du libre côté desktop / utilisateur. On oublie que sous le capot et sur les serveurs, y'en a énormément. Que ce soient les serveurs Linux, ansible, docker, apache, postfix… et toute la culture devops qui peut vivre grâce au partage de connaissances et à la culture de l'ouverture (documentation accessible) alors que dans le monde propriétaire tout est soigneusement gardé secret à moins de payer très cher tes cours, tes livres et des certifications (Cisco, Oracle..). Pour moi si Microsoft a racheté github c'est pour se forcer une place dans ce monde (certes github n'est pas libre, mais on y publie quand meme du code…). Aujourd'hui j'utilise vscode qui est un produit Microsoft et qui est libre…

    C'est là dedans que je bosse et les boites ont l'air d'avoir beaucoup de mal à recruter en ce moment, preuve que ce secteur se porte bien.

    Le problème vient peut-être des exigences de la FSF et de RMS qui ne sont plus réalistes dans notre monde.

    • [^] # Re: Le libre dans mon travail

      Posté par  . Évalué à 5.

      On oublie que sous le capot et sur les serveurs, y'en a énormément.

      C'est explicitement écrit dans le journal :

      Le logiciel libre, entendu comme 4 libertés, prospère dans les piles logicielles éloignées de l'utilisateur final, mais peine à s'imposer dans les logiciels plus proches de l'utilisateur final.

    • [^] # Re: Le libre dans mon travail

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à -3.

      Non mais RMS plus personne en a grand chose à faire de ce qu'il raconte. Il y a plein d'autres organisations que la FSF qui font la promotion du libre plus efficacement et de façon pertinente. Va voir la SFC ou la FSFE par exemple.

      Je vois les choses d'une façon un peu plus positive: le logiciel libre progresse plus vite que les notions d'éthique qui y étaient souvent associées. ça ne veut pas dire que la partie éthique régresse, au contraire.

      • [^] # Re: Le libre dans mon travail

        Posté par  . Évalué à 7.

        Non mais RMS plus personne en a grand chose à faire de ce qu'il raconte.

        Ca me fait un peu mal de lire ça. Il me semble que les mots de Richard Stallman n'ont jamais touché beaucoup de monde, la communauté libriste étant limitée en nombre et les positions de Stallman étant radicales, son discours ne peut être entendu/accepté par un grand nombre. Par contre, je crois qu'il est encore dans le comité de direction du projet GNU, ce projet a une certaine influence dans le monde du logiciel. Son discours n'est peut être pas entendu par beaucoup mais ses idées voyagent mieux et se propagent comme un logiciel libre.

        Tout ça pour dire que sa parole a un poids, certes, indirect, sur le monde du logiciel.

        • [^] # Re: Le libre dans mon travail

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10. Dernière modification le 15 juin 2018 à 13:12.

          les positions de Stallman étant radicales, son discours ne peut être entendu/accepté par un grand nombre.

          Le problème n'est pas tellement le point de vue radicale de RMS sur le LL qui pose soucis, moi j'en vois plein d'autres qui rebutent beaucoup de gens :

          • Déjà ces conférences sont assez similaires d'une conf ou d'une année à l'autre, tu en as vu quelques unes et tu les as toutes vues. Ce n'est pas une bonne stratégie de com' (d'autant qu'il n'est pas en soi un grand orateur non plus) ;
          • Stallman a un caractère assez particulier et son intransigeance avec les médias (sur notamment le média à utiliser pour rediffuser un entretien) est contre productive ;
          • Stallman crée des polémiques et essaye de garder un contrôle là où ce n'est pas nécessaire ce qui met des gens contre lui. Voir les polémiques récurrentes sur le développement d'Emacs, GCC ou Hurd… alors qu'il ne code plus et que ce sont des détails.

          Et je passe outre sa communication au quotidien, globalement depuis quelques années tous ces courriels (du moins publics) débutent par :

          [[[ To any NSA and FBI agents reading my email: please consider    ]]]
          [[[ whether defending the US Constitution against all enemies,     ]]]
          [[[ foreign or domestic, requires you to follow Snowden's example. ]]]
          

          Et sa signature contient :

          Skype: No way! That's nonfree (freedom-denying) software.

          C'est typique du genre de propos inutiles, qui ajoutent de la pollution visuelle pour rien (tu crois que sur la liste d'Emacs on s'attend de lui qu'il ait Skype et qu'on s'en préoccupe ?) Tu crois que des employés de la NSA vont être convaincus par son entête ? Sérieusement ? Et cela traduit très clairement que RMS est mauvais en com' et n'est pas socialement apte.

          Puis RMS au lieu d'essayer de réunir, il fragmente la communauté. Suffit de voir les crises quand on parle d'OpenSource au lieu de libre, de Linux au lieu de GNU/Linux ou du fait qu'il insiste pour dire que le choix de licence de CLang (MIT) est nuisible et que GPL aurait été un meilleur choix et que c'est pour ça qu'on doit utiliser GCC. Pourtant CLang est un LL de qualité, on devrait s'en réjouir.

          Bref, intransigeance de RMS n'est pas vraiment le soucis. De ce que j'ai listé plus haut il semble que RMS a un soucis d'égo, n'est pas un bon communicant, a du mal à travailler en équipe ou du moins à confier le bébé et cherche plus à souligner les différences que ce qui rassemble (comportement typique des courants idéologiques ou politiques, mais ce n'est pas comme ça que la com' fonctionne bien).

          L'ensemble rend l'action de RMS, à la tête du mouvement du LL, assez nuisible au développement idéologique de ce qu'il promeut. Et c'est regrettable.

          • [^] # Re: Le libre dans mon travail

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4. Dernière modification le 25 juin 2018 à 14:58.

            Il faut distinguer le fond de la forme. Effectivement RMS n'est pas toujours un bon communicant, il a des problèmes de comportement et il est excentrique. Oui, il se mange les ongles des pieds en public, fait des caprices de star inacceptables, se met dans des colères noires et incendie son interlocuteur pour un mot qu'il ne veut pas entendre. En revanche, son regard sur l'informatique et la politique est encore très pertinent et beaucoup de dangers qu'il voyait venir dans le passé se sont produit (par exemple les révélations de Snowden ou la main mise grandissante du monde des affaires sur la politique). Sa pensée est assez affûtée, et en ce sens, il n'est certainement pas nuisible.

            Puis RMS au lieu d'essayer de réunir, il fragmente la communauté.

            Cela n'a aucun sens. RMS défend une ligne particulière, il est intègre avec ses idées. Il réunit les gens qui pensent comme lui. Il n'est pas là pour faire du consensus! C'est un idéologue. Il essaie d'être convaincant et il fait des conférences pour essayer que le plus possible de gens rejoignent sa cause, mais ce n'est pas si facile et des gens ont une vision différente.

            (comportement typique des courants idéologiques ou politiques, mais ce n'est pas comme ça que la com' fonctionne bien).

            Effectivement, c'est un peu comme si tu reprochais à la France Insoumise de diviser la gauche ou aux Républicains de diviser la droite. C'est normal qu'ils divisent, puisqu'ils suivent un programme précis. Le seul moyen de rassembler c'est souvent de commencer à mettre de l'eau dans son vin et de dire tout et son contraire, ou d'être grandement imprécis. RMS fait de la politique, pas de la publicité.

            • [^] # Re: Le libre dans mon travail

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

              En revanche, son regard sur l'informatique et la politique est encore très pertinent et beaucoup de dangers qu'il voyait venir dans le passé se sont produit (par exemple les révélations de Snowden ou la main mise grandissante du monde des affaires sur la politique). Sa pensée est assez affûtée, et en ce sens, il n'est certainement pas nuisible.

              Je ne dis pas qu'il faut mettre RMS au bûcher. Je pense en effet également qu'il a des avis aussi pertinent.

              Ma critique était que RMS ne devrait pas assumer le rôle de porte parole car il est mauvais communicant et que peu de monde ne semblent remettre en cause cela. Ni même la direction de GNU et de la FSF car il en a une mauvaise gestion.

              RMS devrait donc uniquement faire ce pourquoi il est bon : avoir un rôle de consultant pour avoir un point de vue sur un sujet donné. Mais que quelqu'un d'autre diffuserait.

              RMS défend une ligne particulière, il est intègre avec ses idées. Il réunit les gens qui pensent comme lui. Il n'est pas là pour faire du consensus! C'est un idéologue. Il essaie d'être convaincant et il fait des conférences pour essayer que le plus possible de gens rejoignent sa cause, mais ce n'est pas si facile et des gens ont une vision différente.

              C'est bien là tout le soucis. En étant extrême dans ses positions, il véhicule une mauvaise image du mouvement et empêche des gens de venir car justement sa position est trop extrême. On attire pas les mouches avec du vinaigre.

              En favorisant l'image extrême de la FSF et de GNU, il dilapide les efforts plutôt que d'améliorer ce que l'on a. Je pense entre autre son refus de considérer Debian, Ubuntu ou Fedora comme distributions libres au profit de gNewSense par exemple et tout ceci pour des détails ridicules.

              Et tu peux le voir ailleurs. Le mouvement OpenSource a été fondé justement pour se défaire de la com' trop rigoriste de la FSF et de RMS. Ce n'est pas un hasard si l'OSI et la FSF acceptent globalement les mêmes licences et ont les mêmes critères. Ni d'ailleurs que les membres de l'OSI sont souvent des éminents contributeurs du LL voire de la FSF avant sa fondation. Preuve que l'idéologie de RMS ils la connaissent et l'acceptent. Mais ils ne trouvent pas que la FSF et RMS font du bon travail dans ce but. Et étant donné le succès du terme OpenSource, on peut deviner que sur ce point l'OSI a eu raison.

              Effectivement, c'est un peu comme si tu reprochais à la France Insoumise de diviser la gauche ou aux Républicains de diviser la droite. C'est normal qu'ils divisent, puisqu'ils suivent un programme précis. Le seul moyen de rassembler c'est souvent de commencer à mettre de l'eau dans son vin et de dire tout et son contraire, ou d'être grandement imprécis. RMS fait de la politique, pas de la publicité.

              Mais je reproche à nos partis politiques de parfois privilégier le clivage quand cela n'est pas nécessaire, quand cela ne concerne que des détails idéologiques (je pense notamment aux communistes / FO / NPA qui sont globalement dans les mêmes positions sur tout). En politique il faut savoir justement mettre de l'eau dans son vin, faire des compromis pour s'imposer. C'est comme ça que les gens adhèrent aux mouvements et aux idées. Si la barrière d'entrée est trop haute, tu perds des gens en route c'est inévitable.

              • [^] # Re: Le libre dans mon travail

                Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

                Ça rejoint la fameuse théorie de « négociation » qui consiste à dire que si on a pas tout ce qui est demandé, alors on ne prends rien : toute solution intermédiaire est rejetée.

                On la retrouve en vrac à la CGT, chez le MEDEF ou à la FSF et dans beaucoup d'autres organisations. C'est globalement utile d'avoir des gens durs sur leur ligne ; mais est-ce vraiment une manière efficace de négocier ? Je ne pense pas (et vus les résultats des dernières élections syndicales, il semblerait que je ne sois pas le seul).

                C'est particulièrement frustrant quand tu te retrouves à conserver un statu quo inintéressant et à abandonner 90 % d'éléments qui t'arrangent parce que 10 % sont considérés comme inacceptables.

                La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

    • [^] # Re: Le libre dans mon travail

      Posté par  . Évalué à 3.

      Le problème vient peut-être des exigences de la FSF et de RMS qui ne sont plus réalistes dans notre monde.

      Donc tu admet qu'elles l'ont été a un moment ?

      Perso je pense plus que vue que ébouillantage par les gros proprio n'a pas fonctionné, ils sont obligés de passer par l'eau froid et de remonter la température petit à petit. RMS est juste là pour nous rappeler la bonne température de l'eau (informatique).

      • [^] # Re: Le libre dans mon travail

        Posté par  . Évalué à -2.

        Donc tu admet qu'elles l'ont été a un moment ?

        Oui, jusqu'à la fin des années 80.

        • [^] # Exigences de RMS plus réalistes ?

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10.

          Juste pour réagir à ça :

          Le problème vient peut-être des exigences de la FSF et de RMS qui ne sont plus réalistes dans notre monde.

          Au fond, ses exigeances se résument en une phrase : « refuser de se faire imposer des limitations arbitraires sur l’utilisation de mon matériel ou de mes données ». Moi ça me semble relever du simple bon sens. C’est même inquiétant que des modèles économiques principalement fondés sur ces limitations arbitraires aient pu fleurir et prospérer, car ça suggère que la plupart des gens s’y soumettent sans problème (du coup, à quelles autres limitations arbitraires non-informatiques se soumettent-ils aussi sans broncher ??).

          • [^] # Re: Exigences de RMS plus réalistes ?

            Posté par  . Évalué à 10.

            Comme je le dis souvent j'ai surtout un problème avec le refus de considérer Debian comme une distribution libre et promouvoir des projets inutiles et sans moyens tels que Replicant ou gnewsense. C'est un dogme religieux: si tu ne rentre pas dans les cases (qui sont des vérités absolues), tu n'es pas digne.

            Et moi j'aime Debian, Red Hat aussi d'ailleurs, c'est grâce à ces distributions impures aux yeux de la FSF qu'aujourd'hui on a du Linux sur un paquet de serveurs dans le monde. Et si on avait écouté la fsf, ben on les utiliserai pas, et on aurait 99.9% de windows et 0.1% de unix à la place.

            Je code sous licence MIT ou BSD mais je publie sur github et bitbucket. C'est pas libre, mais l'alternative serait d'autohéberger un serveur à processeur MIPS complètement libre, payer une fortune un accès FDN artisanal, installer mon instance git sur un OS gnewsense ou triskel, pour au final me retrouver isolé. Sur github y'a un service, une communauté et si un jour ils font chier ben j'irai voir ailleurs. C'est ce qu'on appelle un compromis.

            • [^] # Re: Exigences de RMS plus réalistes ?

              Posté par  . Évalué à 0.

              C'est de l'intransigeance. Ça s'appelle avoir des valeurs. Mais ça plaît pas aux moutons ça.

              • [^] # Re: Exigences de RMS plus réalistes ?

                Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à -2.

                De mon point de vue, RMS n'est pas simplement intransigeant, il est carrément extrémiste.

                La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

              • [^] # Re: Exigences de RMS plus réalistes ?

                Posté par  . Évalué à 1.

                Moui, c'est un argument de complotiste ça. "Tu crois que la terre est ronde? T'es un mouton du système!". Mais à mon sens il faut être courageux pour admettre qu'on croit au système ou qu'on l'accepte. J'ai choisi d'accepter qu'aujourd'hui l'informatique ne s'arrête pas à l'OS et qu'au lieu de tourner le dos à certaines choses il vaut mieux les accepter et essayer de changer les choses de l'intérieur.

                • [^] # Re: Exigences de RMS plus réalistes ?

                  Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

                  J'ai choisi d'accepter qu'aujourd'hui l'informatique ne s'arrête pas à l'OS

                  OK, c’est vrai.

                  au lieu de tourner le dos à certaines choses il vaut mieux les accepter et essayer de changer les choses de l'intérieur.

                  Quel rapport ? Puisque l’informatique ne se limite pas à l’OS il vaut mieux utiliser Windows et Dropbox et développer des outils (comment ?) pour limiter leurs capacités d’espionnage/bridage des utilisateurs ? Ça me paraît très discutable comme point de vue, et absolument pas étayé.

                  il faut être courageux pour admettre qu'on croit au système

                  Lequel ? Celui que RMS dénonce c’est le logiciel propriétaire/privateur et son utilisation pour enfermer l’utilisateur. C’est à ça que tu crois ? Ça ne me paraît pas très clair. Je suis d’accord pour dire que la fin du logiciel propriétaire serait insuffisante pour cesser d’enfermer l’utilisateur à l’heure des réseaux sociaux et des plateformes centralisés, mais ça ne me fait pas plus « croire au système ».

  • # que reste-t-il du logiciel libre ?

    Posté par  . Évalué à 10.

    Tout je dirais. Il y a plus de 20 ans quand j'ai commencé à faire du LL, à passer des heures à installer des linux, compiler des kernel, écrire du shell et du perl j'étais un extra terrestre. Ça m'a d'ailleurs causé de sérieuses frictions avec mon père, informaticien lui aussi. Mais de l'autre coté.

    Quand j'ai commencé à bosser j'ai eu du mal à rester sous linux. Mais j'y suis arrivé. Même chez IBM en 2007 on pouvait choisir son laptop sous windows ou linux. Linux proposé et supporté par l'it interne.

    Finalement en 15 ans de carrière j'ai toujours réussi à utiliser ma debian pour bosser. Sauf les quelques mois que j'ai passé chez un fabriquant de pneu. Ça m'a d'ailleurs pousser à partir rapidement.

    Aujourd'hui quand je recrute des jeunes sorti de l'école il est naturel pour eux d'avoir un desktop sous linux. D'utiliser une session à distance pour bosser. De faire du python et du R. Du ssh et du shell. Cependant il est vrai que le coté politique du LL n'est pas vraiment perçu mais quand j'en parle avec eux ils prennent conscience de l'importance de ce partage. Même chose pour la vie privé et leurs données personnelles. Ils n'ont juste pas conscience de ce qu'ils font. Mais quand on en parle les comportements évoluent un peu.

    Alors je ne me demande pas ce qu'il reste quelque chose du LL. Je dirais que le LL est la pierre angulaire de l'informatique moderne. Et finalement si MS rachète github c'est juste que c'est leur seule manière d'exister encore. De faire parler d'eux. Qui est encore excité par les "nouveautés" de MS ?

    • [^] # Re: que reste-t-il du logiciel libre ?

      Posté par  . Évalué à -5.

      Alors je ne me demande pas ce qu'il reste quelque chose du LL. Je dirais que le LL est la pierre angulaire de l'informatique moderne. Et finalement si MS rachète github c'est juste que c'est leur seule manière d'exister encore.

      Ne t'inquiète pas pour eux, ils engrangent des milliards avec Azure, office, Windows, la Xbox, …

      Qui est encore excité par les "nouveautés" de MS ?

      Bah moi. C'est toujours intéressant de voir les nouveautés dans le dernier Windows ou le dernier Visual Studio ou le dernier framework .NET…

      Aussi, quand la plupart des sécurités présentes dans Windows depuis Vista (notamment au niveau du serveur d'affichage, comme la résistance face aux keyloggers), sont encore des nouveautés sous GNU/Linux/Xorg, on la ramène pas en mettant les nouveautés de MS entre guillemets.

      "Quand certains râlent contre systemd, d'autres s'attaquent aux vrais problèmes." (merci Sinma !)

      • [^] # Re: que reste-t-il du logiciel libre ?

        Posté par  . Évalué à -1.

        Quand tu vois que Windows 10 pompe tout le débit réseau quand il fait ces mises à jour et que l'option pour réduire a mis 3 ans à venir, que les gens achètent des tablettes pour éviter d'acheter un PC avec Windows 10, les réticents à LibreOffice commencent à changer d'avis, que Microsoft a été obligé de baser Azure sur du Linux et implémenter un sous-système Linux dans Windows, moi je dis que Microsoft est en train de mourir par la force des choses. Mais faut pas crier victoire, car on oublie que l'Open Source est à la mode mais que le Libre est toujours aussi marginal.

        • [^] # Re: que reste-t-il du logiciel libre ?

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

          Quand tu vois que Windows 10 pompe tout le débit réseau quand il fait ces mises à jour et que l'option pour réduire a mis 3 ans à venir

          C'est regrettable, et alors ?
          Le produit parfait n'existant pas, reprocher une fonctionnalité manquante (que d'ailleurs la concurrence ne propose souvent pas non plus) n'apporte rien.

          Car oui, graphiquement, pas moyen globalement sous Linux, macOS, iOS ou Android de limiter le débit pour les MaJ. Par défaut c'est à fond les ballons.

          que les gens achètent des tablettes pour éviter d'acheter un PC avec Windows 10

          Tu mélanges pas mal de choses.
          Les tablettes sont déjà souvent un complément d'un PC (la plupart des foyers avec une tablette ont aussi des PCs) et cela ne signifie pas que c'est un rejet de Windows 10 lui même, mais éventuellement du concept de PC (lourd et cher).

          D'ailleurs les tablettes sont depuis un an ou deux sur le déclin. Preuve que ce n'est pas le nouvel eldorado prédit par trop de monde, mais comme souvent sur de mauvaises bases.

          les réticents à LibreOffice commencent à changer d'avis

          Sources ?

          que Microsoft a été obligé de baser Azure sur du Linux et implémenter un sous-système Linux dans Windows

          Je ne vois aucune obligation. Ils ont fait des choix techniques et commerciaux.
          Microsoft comme tout le monde ne peut tout produire en interne et avoir la solution idéale en toute situation.

          Utiliser partiellement une solution concurrente n'a rien de choquant. Ils utilisent aussi git en interne et cela n'a rien de scandaleux non plus. Ni un témoin d'un échec de la boîte.

          moi je dis que Microsoft est en train de mourir par la force des choses.

          Tu n'es pas un bon analyste économique ou commercial.

          Microsoft a une santé financière et commerciale insolente. Ils ne sont clairement pas sur un déclin global. Ils ont, comme toute boîte des déclins locaux. Microsoft se recentre sur ses forces et sur le service et laisse tomber ce qui n'a que peu de valeurs ou ce qui a été un échec pour eux. C'est un comportement sain. Ils sont justement en train de réussir à changer de méthodes.

          Microsoft est d'ailleurs assez diversifié pour survivre à des changements de marché ce qui est là encore une force intéressante. Ils ont en effet Windows, Microsoft Office, la Xbox, Azure, etc. Apple par exemple a un succès commercial qui ne repose que sur l'iPhone (les Mac ce n'est pas un gros volume et a des marges plus faibles, et l'iPad comme tout le secteur des tablettes est sur le déclin). Et globalement Apple Music, Apple Store ou Apple Cloud reposent sur la vente d'iPhone aussi. Si demain Apple loupe le coche du mobile (comme Nokia en son temps) cela fera très mal. Bien plus mal que Microsoft aurait par une chute des ventes de Windows ou d'un autre secteur où Microsoft est présent.

          • [^] # Re: que reste-t-il du logiciel libre ?

            Posté par  . Évalué à -2. Dernière modification le 15 juin 2018 à 13:59.

            Peu importe ce que tu penses ou je pense, l'avenir nous le dira.
            Ce que je constate, c'est que Microsoft a été obligé de changer de modèle pour survivre face aux solutions libres et fonde maintenant son fond de commerce sur le service, mais que pour tout le reste, ils font de plus en plus des mauvais choix qui tuent leur réputation (Windows Mobile, Surface, Windows 10, intégration partielle de Linux, rachat de GitHub…), et même si pour le moment il y a toujours du profit, sur le long terme ça va finir par se ressentir.

            • [^] # Re: que reste-t-il du logiciel libre ?

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

              Même si Microsoft continuait à faire pas mal de mauvais choix, Microsoft aurait les ressources pour survivre. Microsoft a 100 000 employés, a fait un résultat net de 20 milliars de dollars en 2017. IBM a parfois fait de mauvais choix et ils existent toujours. Un jour Microsoft se fera peut-être racheter par quelqu'un, comme Sun Microsystems, mais ce n'est pas pour tout de suite (ils seraient plutôt dans la position de racheter quelqu'un, comme ils l'ont prouvé en rachetant Skype, Linkedin, Github et en entrant au capital de Facebook). On pourrait imaginer Microsoft fusionner avec Oracle ou SAP, voire Dell, par exemple, ou acquérir des startups du genre Snapshat ou Spotify. Bref, ils ont plein de moyens de s'en sortir.

        • [^] # Re: que reste-t-il du logiciel libre ?

          Posté par  . Évalué à 1.

          moi je dis que Microsoft est en train de mourir par la force des choses

          C'est une Corporation qui pése des milliard, ils ce reconvertise dans autre chose que la créations et la vente d'os pour particulier depuis un moment.

          Et je ferais pareil à sa place en voyant que mon truc qui m'a rapporté tout ça est dépassé par tout mes concurrents ;)

          Allez tous vous faire spéculer.

          • [^] # Re: que reste-t-il du logiciel libre ?

            Posté par  . Évalué à 0.

            D'ailleur ils ont vendu à la France un système de gestion de leur cloud stratégique militaire. On soutient et on à confiance en Microsoft en france.

            Allez tous vous faire spéculer.

    • [^] # Re: que reste-t-il du logiciel libre ?

      Posté par  . Évalué à 10.

      Finalement en 15 ans de carrière j'ai toujours réussi à utiliser ma debian pour bosser. Sauf les quelques mois que j'ai passé chez un fabriquant de pneu.

      Un seul dérapage et c'est chez un fabriquant de pneu ! Faut le faire !

      Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

      • [^] # Re: que reste-t-il du logiciel libre ?

        Posté par  . Évalué à 2.

        j'avoue j'ai ri :)

      • [^] # Re: que reste-t-il du logiciel libre ?

        Posté par  . Évalué à 7. Dernière modification le 17 juin 2018 à 10:54.

        J'image quand il raconte sa journée:

        « J'ai mis la gomme sur mon install, mais je me suis fait gauler en installant latex⁽¹⁾. Du clou, je me sens un pneu crevé. »

        Oui, il était temps de changer de boite !

        ⁽¹⁾ je sais que ça se prononce latek mais du coup c'est moins drôle.

        Discussions en français sur la création de jeux videos : IRC freenode / #gamedev-fr

  • # D'accord avec tes conclusions

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Puisque c'était moi qui causait dans le poste, je ne peux que confirmer tes conclusions.

    Le modèle économique du logiciel libre, qui consiste à vendre un service plutôt que le logiciel l'a emporté. C'est du moins le modèle économique que le représentant de Microsoft considère dorénavant le plus viable.

    C'est même pire que ça : le représentant de MS a clairement dit qu'ils allaient vers un modèle cloud locatif, donc oui il vont proposer du service, mais plus à la location qu'à la vente. Et pour moi, ça signifie beaucoup plus de difficultés à changer de prestataires.

    Le logiciel libre, entendu comme 4 libertés, prospère dans les piles logicielles éloignées de l'utilisateur final, mais peine à s'imposer dans les logiciels plus proches de l'utilisateur final.

    Ouaip.
    Et pour moi, nous devons faire une autocritique, car :
    - on sait depuis plus de 20 ans que MS pratique le https://fr.wikipedia.org/wiki/Embrace,_extend_and_extinguish et ils ne vont pas arrêter demain, et que même si on l'a vu venir de loin, on s'est laissé déborder.
    - on a foiré (avis perso) pas mal de choses, sur la sensibilisation, sur l'éducation au numérique, sur notre capacité à co-construire avec les utilisateurs, avec les designeurs, sur la prétendue facilité de switcher du proprio au libre, sur une forme d'élitisme libriste qui a fait fuir beaucoup d'utilisateurs (qui doivent "mériter" la lumière), sur le fait qu'on se marre sur TapTempo mais qu'on ne met pas vraiment nos talents aux services de personnes qui veulent vraiment changer la société, etc.

    L'éthique que certains (dont moi) associent au logiciel libre, de maîtrise de son outil de travail ou de ses données perd du terrain. Non seulement parce que le modèle du service (dans les nuages) s'est imposé, mais aussi parce que d'une manière générale, plus l'on s'approche de l'utilisateur final, moins on trouve de logiciel libre.

    Tout à fait. C'est l'analyse d'Amaelle Guitton que je trouve plutôt juste.

    Après, plein de gens, que ça soit chez MS ou sur LinuxFr, ne définissent pas forcément le libre comme "Libre = open source (qualités technique) + valeurs (éthiques et sociales)", car pour beaucoup, l'opensource se suffit à lui-même, est amoral et apolitique (et que pour définir ce qu'est l'éthique du libre dans la startup nation des premiers de cordée, faut pas avoir peur de passer pour un ringard ou un hippie).

    Bref, c'était très frustrant de devoir débattre à 4 sur 40mn sur un sujet aussi vaste. Mais je pense que si on veut rééquilibrer opensource et valeurs, il va sérieusement falloir se sortir les doigts :-/

    • [^] # Re: D'accord avec tes conclusions

      Posté par  . Évalué à 1.

      Bref, c'était très frustrant de devoir débattre à 4 sur 40mn sur un sujet aussi vaste. Mais je pense que si on veut rééquilibrer opensource et valeurs, il va sérieusement falloir se sortir les doigts :-/

      Le débat était d'un très bon niveau. Les arguments étaient parfaitement exposés, de façon claire et posée.

      Concernant les raisons de l'achat de Github par Microsoft, si on pense à mal (et vu le passé et le passif de Microsoft, on peut se le permettre), on peut en envisager deux :

      • Embrace,_extend_and_extinguish, comme tu l'as fort bien expliqué dans le débat.
      • le représentant de Microsoft a évoqué la mise en place d'une « intelligence artificielle » dans Github, qui, je suppose, sera une sorte de data mining permettant de rechercher rapidement des morceaux de code. J'imagine très bien Microsoft rechercher les algorithmes les plus brillants pour les intégrer dans ses propres produits propriétaires. La GPL c'est bien, mais j'imagine qu'une fois le code compilé et intégré dans un ensemble plus vaste, la réutilisation illégale du code est indétectable.

      Concernant la défense du logiciel libre, je constate dans ce type de débat que l'on avance souvent en priorité les raisons éthiques. Je suis parfaitement convaincu de l'importance sociétale de la philosophie du libre, mais n'avancer parfois que cet argument a tendance a faire passer les libristes pour de gentils idéalistes déconnectés des réalités.

      Personnellement, dans mon entreprise, le choix du logiciel libre s'est fait parce que c'était la meilleure solution technique. Lorsque j'essaye de promouvoir l'usage du logiciel libre en entreprise, je constate que les éditeurs de logiciels propriétaires, malgré leur produits souvent pourris, parviennent à conserver une image de sérieux et de professionnalisme qui rassure les décideurs. Ce qui est un comble quand on sait que Windows a été conçu pour un image familial et que Linux vient d'Unix, le vrai système professionnel de l'époque.

      Je pense que dans ce type de débat libre / propriétaire, il faut vraiment avancer la qualité technique du code, sa fiabilité (rapidité de correction des failles), sa pérennité du fait de son indépendance et de l'utilisation de format ouverts et documenté, sa rapidité souvent (les développeurs du libre se soucient moins de rajouter des fonctionnalités bling bling inutiles). Ensuite on peut évoquer l'intérêt économique lié à la licence, qui permet une grande facilité de déploiement. Et à la fin, ajouter "et en plus, … [développer ici l'intérêt éthique et sociétal].

      • [^] # Re: D'accord avec tes conclusions

        Posté par  . Évalué à 3.

        Embrace,_extend_and_extinguish, comme tu l'as fort bien expliqué dans le débat.

        Sérieusement, ces 10 dernières années, ils ont embracé, extendé et extinguishé quoi, Microsoft ?

        • [^] # Re: D'accord avec tes conclusions

          Posté par  . Évalué à 1.

          Rien, mais c'est toujours un épouvantail très populaire sur TrollFR.

          C'est l'apogée du non-argument.

          "Quand certains râlent contre systemd, d'autres s'attaquent aux vrais problèmes." (merci Sinma !)

        • [^] # Re: D'accord avec tes conclusions

          Posté par  . Évalué à 4.

          Firefox. Depuis qu'ils ont mis Gecko dans l'UA de Edge, les parts de marché de Firefox chutent. Coïncidence ?

          « Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche

        • [^] # Re: D'accord avec tes conclusions

          Posté par  . Évalué à 3. Dernière modification le 20 juin 2018 à 11:17.

          Ils ont essayé en tout cas : skype par exemple (racheté en 2011), linkedin (rachat en 2016)

          Après faut bien se dire que Microsoft n'innove plus de la même façon qu'avant. Microsoft (et les autres GAFA) n'innove quasiment plus en interne : ils se contentent de racheter des boîtes prometteuses.
          Quand on regarde les derniers innovations "à la mode", on s'aperçoit qu'ils ont rarement était développé en interne par les GAFAM mais sont plutôt développés par des starts up racheté par la suite.

          • [^] # Re: D'accord avec tes conclusions

            Posté par  . Évalué à 5.

            Ils ont essayé en tout cas : skype par exemple (racheté en 2011), linkedin (rachat en 2016)

            Il faut relire la définition d'Embrace, Extend, Extinguish. Il s'agit de prendre des standards, de les étendre puis couic interopérabilité.
            La, tu me parles de rachat de services propriétaires. Quel rapport ?

            • [^] # Re: D'accord avec tes conclusions

              Posté par  . Évalué à 0. Dernière modification le 21 juin 2018 à 09:58.

              Le fait est que Microsoft ne s’embête plus à prendre le risque d'innover (et donc d'utiliser cette technique) : ils préfèrent attendre qu'une autre boîte fasse le travail d'Embrace, Extend, Extinguish à leur place pour ensuite l'acheter une bouchée de pain (vis à vis du potentiel du produit).

              Skype ne respecte aucun standard de communication mais c'est vrai qu'ils n'ont jamais été interopérable non plus, ils sont directement passé à l'absence d'interopérabilité.

              • [^] # Re: D'accord avec tes conclusions

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

                Le fait est que Microsoft ne s’embête plus à prendre le risque d'innover (et donc d'utiliser cette technique)

                Zut, leurs laboratoires de recherches super réputés n'est donc qu'un mythe.
                Microsoft n'est plus une startup, avant de lancer un produit il y a des tas de procédures et de tests pour éviter de lancer un truc trop mal ficelé dès le départ. Cela les rend plus lent mais toute grande structure connaît cela.

                ils préfèrent attendre qu'une autre boîte fasse le travail d'Embrace, Extend, Extinguish à leur place pour ensuite l'acheter une bouchée de pain (vis à vis du potentiel du produit).

                On attend toujours un exemple concret de cette stratégie. Depuis l'affaire OOXML il n'y a rien de notable à ce niveau.

                Skype ne respecte aucun standard de communication mais c'est vrai qu'ils n'ont jamais été interopérable non plus, ils sont directement passé à l'absence d'interopérabilité.

                Bah oui, du coup ce n'est pas la stratégie de EEE, c'est juste du proprio de bout en bout. Génial. Dans ce cas toute entreprise qui fait du proprio fait du EEE. Cela n'a pas de sens.

                EEE est une stratégie précise, qui fonctionne très bien car justement cela suit ces étapes. Si tu n'as pas l'extend, le reste n'est absolument pas pareil.

                • [^] # Re: D'accord avec tes conclusions

                  Posté par  . Évalué à 5.

                  EEE est une stratégie précise, qui fonctionne très bien car justement cela suit ces étapes. Si tu n'as pas l'extend, le reste n'est absolument pas pareil.

                  Techniquement, dans l'exemple Skype, le truc ayant été proprio et non interopérable depuis 0, ça n'a été ni "Embrace" ni "Extinguish" non plus. Ça commence à faire beaucoup de trucs qui manquent dans Embrace, Extend et Extinguish.

        • [^] # Re: D'accord avec tes conclusions

          Posté par  . Évalué à 0.

          Sérieusement, ces 10 dernières années, ils ont embracé, extendé et extinguishé quoi, Microsoft ?

          • un OS pour téléphone (ah non, ça n'a pas super bien réussi)
          • les anti-virus (mouais, ça marche moyen cette stratégie)
          • le cloud (heu, non plus)
          • ah je sais : ils ont fait un store (mauvais exemple)
          • la revente d'informations personnelles, ou publicités ciblées (non, ça n'a « éteint » personne)
          • les consoles de jeux (résultats mitigés, mais plutôt pas mal)

          Ben je ne sais pas.

          Le fait qu'ils n'aient pas réussi n'implique pas qu'ils n'aient pas essayé. Et clairement ils ont essayés dans tout un tas de domaines.

          • [^] # Re: D'accord avec tes conclusions

            Posté par  . Évalué à 5.

            Il faut relire la définition d'Embrace, Extend, Extinguish. Il s'agit de prendre des standards, de les étendre puis couic interopérabilité (mode IE4/5/6 qui été le maître étalon).

            En l'espèce, sur les sujets que tu as donné, ils ont essayé d'Embracer quoi comme standard ou même comme truc existant ?
            Parce que là tu me parles d'un OS réécrit sur les cendres d'un OS mobile qui leur appartenait, d'un antivirus probablement pas basé sur clamav et qui marche pour des raisons commerciales assez moyennement, d'un cloud (qui contrairement à ce que tu penses marche plutôt du feu de Dieu commercialement), de la revente d'info personnelles (seriously, saikoi le rapport), des consoles de jeu sur lesquelles le truc le plus grave qu'ils aient fait c'est de négocier des exclus comme tous les autres. A l'extrême limite, on pourrait peut être trouver des trucs du côté du store, mais il faudrait vraiment tordre le concept.

            Et clairement ils ont essayés dans tout un tas de domaines.

            Ou ??????
            Y a pas un seul cas dans tes exemples qui ne tombent pas dans la case de "on a tenté de lancer un produit"… comme n'importe quel industriel, en fait.

      • [^] # Re: D'accord avec tes conclusions

        Posté par  . Évalué à 7.

        le représentant de Microsoft a évoqué la mise en place d'une « intelligence artificielle » dans Github, qui, je suppose, sera une sorte de data mining permettant de rechercher rapidement des morceaux de code. J'imagine très bien Microsoft rechercher les algorithmes les plus brillants pour les intégrer dans ses propres produits propriétaires. La GPL c'est bien, mais j'imagine qu'une fois le code compilé et intégré dans un ensemble plus vaste, la réutilisation illégale du code est indétectable.

        Je pense que tu devrais te poser deux secondes et arrêter de supposer.
        Au delà du fait que c'est frontalement illégal (il y a quand même des gens chez MS qui gèrent le risque légal et à l'image), qu'il ne faudra pas oublier de ne pas le breveter ce truc génial (on parle de boîtes qui "inventent" régulièrement des trucs genre boucle "if") parce que ce serait très très con d'inventer un truc sur lequel il y a un prior art dispo en GPL sur Internet, on peut se poser la question du quoi chercher et comment. Question simple, par exemple : 1)comment caractériserais-tu un algorithme de tri "brillant", 2) comment le détecterais-tu dans 1Go (au hasard) de code qui peut être dans une dizaine de langages ?
        Le "data mining", le "machine leurningue", etc, c'est pas magique.

        Par contre, pourquoi est que cette IA ne serait pas un truc pour faciliter la vie du développeur ? Par exemple un truc qui au git push/commit va regarder le code et dire : "oulà ce que tu fais ici, ça a l'air bien foireux" ou "vu les commits de résolutions de tickets, le truc que tu as fait là ressemble à un truc qui va te claquer entre les doigts", ou "nan nan, vu comment t'as appelé la fonction bidule, ça va probablement pas faire ce que tu veux" … Ou alors c'est pour la compliance au GDPR ou l'article 13…

        C'est fou comment MS est perçu sur Linuxfr. Je sais que ce ne sont pas des tendres mais on en fait une sorte de méta entité démoniaque aux moyens illimités qui aurait dépensé 26myards (linkedin) plus 7.5myars (github) pour trouver les meilleurs développeurs et les algos GPL les plus brillants.

    • [^] # Re: D'accord avec tes conclusions

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      C'est surtout parce que la problématique s'est déplacée, et que les licences libres ne suffisent plus à y répondre. Une licence libre répondait plutôt bien à l'enjeu de maîtrise de son outil de travail à l'époque de l'ordinateur personnel, mais pas du tout à l'enjeu de maîtrise de ses données personnelles à notre époque. On peut maintenant respecter à la lettre la licence d'un logiciel libre, sans accorder de droits à l'utilisateur du même logiciel.

      Bref, c'était très frustrant de devoir débattre à 4 sur 40mn sur un sujet aussi vaste.

      La frustration doit être inhérente au fait de débattre, parce que ce débat était plutôt réussi. ;)

    • [^] # Re: D'accord avec tes conclusions

      Posté par  . Évalué à 4.

      C'est même pire que ça : le représentant de MS a clairement dit qu'ils allaient vers un modèle cloud locatif, donc oui il vont proposer du service, mais plus à la location qu'à la vente. Et pour moi, ça signifie beaucoup plus de difficultés à changer de prestataires.

      Je ne comprends pas cette phrase. Un cloud à la base c'est de la location : tu donnes une quantité extravagante d'argent à un prestataire tous les mois et en échange il te fournit un service qui peut aller jusqu'à l'applicatif sizé pour tes besoins. Dans certains cas, tu payes à l'usage. Quand tu ne payes plus … ben tu pries pour que ton prédécesseur ait bien négocié la clause de réversion.
      Que MS pousse de plus en plus vers du tout locatif ce n'est pas un secret, ni une nouveauté. Par exemple, en entreprise, O365 c'est 2011, la Software Assurance c'est 2006. Mais "en même temps", MS te permet aussi d'héberger des trucs Azure en mode "On Premise", donc dans ton datacenter.

      • on a foiré (avis perso) pas mal de choses, sur la sensibilisation, sur l'éducation au numérique, sur notre capacité à co-construire avec les utilisateurs, avec les designeurs,

      Moi je pense que ce qu'on a surtout pas compris c'est que pour un utilisateur final le fait qu'un logiciel soit libre (pour le soft classique) et qu'il soit maître de ses données (pour le soft classique ou le cloud) n'est qu'un critère parmi d'autres. Du coup, toute la stratégie de comm de ces 15 dernières années est passée à côté (ex. les multiples solutions libres de video conf vs Skype ou le four absolu du mot dièse deletefacebook lors du "scandale" Cambridge Analytica).

      sur le fait qu'on se marre sur TapTempo mais qu'on ne met pas vraiment nos talents aux services de personnes qui veulent vraiment changer la société, etc.

      C'était rigolo TapTempo :D

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