Après la Tunisie, l'Afrique du Sud s'engage !

Posté par  (site web personnel) . Modéré par Fabien Penso.
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17
juin
2003
Presse
Approbation de la stratégie gouvernementale logiciels libres en Afrique du Sud.

Elle a été approuvée par le Conseil des Ministres le 12 juin. Madame Geraldine Fraser-Moleketi en a fait l'annonce au Parlement avant la discussion du budget. Elle a dit : "L'Afrique du Sud est fière de faire partie des pays qui ont adopté le logiciel libre".
La décision est concrétisée par la mise en place des structures adéquates au sein de l'administration.
Selon François Pellegrini, c'est le deuxième pays après la Tunisie à afficher clairement une politique nationale concernant les Logiciels Libres.

Il est juste dommage qu'elle ait utilisé le terme Open Source Software (OSS). De nombreux anglophones utilisent maintenant "Libre Software" qui a le mérite de ne pas être ambigu. Mais le rapport (voir le lien) ne l'est pas. C'est un engagement parfaitement argumenté.

Geraldine Joslyn Fraser-Moleketi est Ministre des services publics et de l'administration depuis 1999. L'Afrique du Sud est un grand pays industrialisé de 45 millions d'habitants. À lui seul il représente près de 90% des internautes africains. Son poids sur le continent africain est considérable.

Il s'agit vraiment d'une nouvelle importante. Il faut noter que ce genre de nouvelle a tendance à devenir de plus en plus fréquent, et ce n'est qu'un début.

Aller plus loin

  • # Re: Après la Tunisie, l'Afrique du Sud s'engage !

    Posté par  . Évalué à 3.

    De nombreux anglophones utilisent mantenant "Libre Software"
    Ce ne serait pas plutot free software ?
    • [^] # Re: Après la Tunisie, l'Afrique du Sud s'engage !

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

      Non, justement, parce qu'en anglais le terme "free" est ambigu : il signifie à la fois "gratuit" et "libre". Pour lever l'ambiguité, le terme "Libre Software" est de plus en plus utilisé, même en anglais. Cf "Libre Software Meeting" par exemple ;-)
      • [^] # Re: Après la Tunisie, l'Afrique du Sud s'engage !

        Posté par  . Évalué à 1.

        Bah merci, je ne savais pas... C'est vrai que c'est beaucoup moins ambigu comme ça, et en plus c'est en frog :)
        • [^] # Comment qu'on dit ?

          Posté par  . Évalué à 1.

          Ça se prononce comment? Comme « amour libre » ou comme « Cuba libre » ? ;O)
          • [^] # Re: Comment qu'on dit ?

            Posté par  . Évalué à 3.

            Je penche pour la seconde solution:

            "Geraldine was a member of Umkhonto we Sizwe (the military wing of the ANC) and received her basic training in Angola, she also received Officer's Training at the Military Institute of the former USSR and specialised training in Cuba"
      • [^] # Re: Après la Tunisie, l'Afrique du Sud s'engage !

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        Libre Software Meeting ... C'est après quelques courriers échangés en particulier avec Guylhem Aznar, Sebastien Blondeel et Gaël Duval que j'avais fini par proposer ce nom. "Rencontres Mondiales du Logiciel Libre" était quasiment intraduisible en anglais.
        En fouillant dans mon courrier de 1999, je trouve aussi : Libre Meeting, Libre Software World... On m'avait rapporté que Richard Stallman et Miguel de Icaza utilisaient assez souvent le mot Libre. Il est vrai qu'ils parlent le français tous les deux.

        On retrouve aussi "Libre Software" dans des textes européens officiels de la CE.
        Nous pouvons donner un mot de plus aux anglophones. Certains d'entre eux devront même en apprendre le sens.
    • [^] # Re: Après la Tunisie, l'Afrique du Sud s'engage !

      Posté par  . Évalué à 1.

      De nombreux anglophones utilisent mantenant "Libre Software"
      Ce ne serait pas plutot free software ?


      Non, le terme "libre" en français permet de ne pas avoir la confusion libre - gratuit qu'on trouve dans la langue anglaise.

      C'est aussi ce qui explique l'appellation anglaise "Libre Software Meeting" des Rencontres Mondiales des Logiciel Libres.

      Mes 2 centimes d'Euros
      • [^] # Re: Après la Tunisie, l'Afrique du Sud s'engage !

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

        "libre" + "livre" sont autant de mots qui existent dans différentes langues et qui signifient la même chose : français, espagnol, portugais, italien, ...
      • [^] # Re: Après la Tunisie, l'Afrique du Sud s'engage !

        Posté par  . Évalué à 2.

        Bof, si je te dis "entrée libre" qu'est-ce que tu comprends ?
        • [^] # Re: Après la Tunisie, l'Afrique du Sud s'engage !

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à -2.

          Je comprends que je n'ai pas a appartenir a un quelconque groupe, de faire parti de quelconque association ou club pour entrer.
        • [^] # Re: Après la Tunisie, l'Afrique du Sud s'engage !

          Posté par  . Évalué à 2.

          Bof, si je te dis "entrée libre" qu'est-ce que tu comprends ?

          Pour avoir animé des introductions à Linux et aux logiciels libres en France et en Angleterre, je peux te dire que lorsque le français est utilisé, l'audience me demande souvent ce qu'est un logiciel libre (ce que j'explique par la suite) alors qu'en anglais, il y a toujours au moins une personne qui me parle directement de freeware.

          Tout ça pour dire que dans le milieu du logiciel, le terme "logiciel libre" traduit mieux l'idée de liberté que le terme "free software" souvent assimilé au "freeware"; c'est pourquoi ma présentation en anglais comporte une diapositive en plus pour expliquer: "Free as in free speech not as in free beer".

          Sinon, tu peux toujours trouver des expressions dans un domaine autre que le logiciel ou le mot français "libre" a aussi une acception de gratuité ("entrée libre"), tout comme tu peux en trouver en anglais ou le mot free a un sens permier de liberté ("free spirit").
    • [^] # Re: Après la Tunisie, l'Afrique du Sud s'engage !

      Posté par  . Évalué à 2.

      la Tunisie favorise les logiciels libres ? une URL ?

      Microsoft s'y ait installé depuis deux ans (pour faire passer à la caisse ceux qui pirates) pour améliorer l'arabisation de windows.



      merci

      PS: Linux parle - t-il bien arabe ? <-- je sais qu'il y a KDE et autres mais j'aimerai du vécu!
      • [^] # Re: Après la Tunisie, l'Afrique du Sud s'engage !

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

        Un ami à moi a fait une install pour un pote parlant l'arabe (bon, ok, c'est une info de 3e main, mais bon), une mdk pour être précis, et gnome semble nettement mieux/plus traduit que kde.
        Par contre, le pote en question s'est régulièrement marré pendant l'installation, car de nombreux textes étaient écris en caractères arabes, mais ce n'étaient qu'une suite de lettres sans aucun sens. Sans doute juste un changement de police effectué à partir d'un texte en anglais.

        En gros, ça avance, mais y'a encore des efforts à fournir.
        • [^] # Re: Après la Tunisie, l'Afrique du Sud s'engage !

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

          La traduction en Arabe des outils mdk est faite principalement par des gens du Mashreq, peut-être y a-t-il des differences lexicales importantes avec le Maghreb? (par exemple "linux" ne s'écrit pas pareil, "links" au Mashreq et "linouks" au Maghreb).

          Le fait qu'on ne note pas les voyelles peut sans doute rendre un mot inconnu semblable à une "suite de lettres sans aucun sens" j'imagine. Ce ne peut être un changemment de police à partir d'un texte anglais; en locale arabe c'est unicode (utf-8) qui est utilisé comme encodage, et il fait bien la difference entre les differents systèmes d'écriture.

          Si ton ami est interessé il devrait contacter le(s) traducteur(s) pour voir ce qui peut être amelioré.

          S'il utilise un clavier français, il devrait, après avoir choisi la config de clavier arabe, éditer le fichier /etc/X11/XF86Config-4 pour changer la definition du clavier de "us,ar(digits)" en "fr,ar(digits)" pour utiliser le clavier français en mode latin.
      • [^] # Decret presidentiel pour les logiciels libres en Tunisie

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

        C'est annonce en partie sous: http://www.infotunisie.com/2001/07/120701-6.html Le plan lui-meme a ete publie au Journal Officiel de la Republique Tunisienne, no 47, 13 juin 2003, pages 1926-1927 : "Decret no 2003-1249 du 2 juin 2003, portant creation d'une unite de gestion par objectifs pour la realisation du plan d'action national dans le domaine des logiciels libres et fixant son organisation et les modalites de son fonctionnement." f.p.
  • # Et la France ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

    Quand est-ce que notre cher pays ce sort les doigts et annonce lui aussi une politique d'adoption des logiciels libres ? :-(

    L'association LinuxFr ne saurait être tenue responsable des propos légalement repréhensibles ou faisant allusion à l'évêque de Rome, au chef de l'Église catholique romaine ou au chef temporel de l'État du Vatican et se trouvant dans ce commentaire

    • [^] # Re: Et la France ?

      Posté par  . Évalué à 1.

      Qd le gouv sera sortie de la crise des retraitres ?
      J'ai le droit de rêver non ;o)
    • [^] # Re: Et la France ?

      Posté par  . Évalué à 1.

      et la Suisse ? ;-)

      la situation est assez semblable à la France pour le moment, il y a une écrasante majorité de logiciels et d'OS proprios au niveau du gouvernement... :-/
  • # Re: Après la Tunisie, l'Afrique du Sud s'engage !

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

    J'aime particulièrement le petit encadré de la page 9 du rapport.
    Il différencie les softs sous licence libre développés par une seule société, et les softs sous licence libre développés par une communauté.
    Dans le premier cas, on a l'avantage de "preventing vendor lock-in", dans le second, on a EN PLUS les bénéfices de "increased stability" et "rapid development".
    Ils ont tout compris.
    • [^] # Re: Après la Tunisie, l'Afrique du Sud s'engage !

      Posté par  . Évalué à 1.

      J'espère ne pas me faire moinsser, mais ne connaissant pas bien les exemples de développement communautaires, j'aimerai avoir confirmation sur le point de la rapidité de développement.

      Parce qu'à première vue, dire qu'une communauté auto-gérée va plus vite qu'une boîte commerciale, ce n'est quand même pas si évident que ça !

      Les exemples réels confirment-ils cet argument ? Par ex, Debian (que je ne connais pas) est-il plus ou moins rapide que Mandrake à intégrer des "nouveautés" ?
      • [^] # Re: Après la Tunisie, l'Afrique du Sud s'engage !

        Posté par  . Évalué à 0.

        Mauvais exemple, mandrake s'appuie sur une communauté de développer.

        Comme Belle exemple, il y a mozilla&co vs ie&co,
      • [^] # Re: Après la Tunisie, l'Afrique du Sud s'engage !

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

        Je crois que je vais même te plusser :-)
        Parce que ta question est pertinente.
        Je pense qu'il faut séparer 2 cas :
        * logiciel "neuf". Dans ce cas, le plus efficace, c'est lorsqu'une entreprise (ou un groupe petit et soudé) s'y colle pour sortir une V1, avec des fonctionnalités diverses et variées. Pourquoi ? a mon avis, parce qu'une unique entreprise a un objectif clair et va sortir le logiciel dont elle a besoin. Alors qu'une communauté peut se "perdre" dans la stratégie, avec des objectifs parfois opposés ou incompatibles.
        * Une fois que le logiciel en V1 est sorti, là, c'est beaucoup plus efficace si une communauté prend le relais. Pour plusieurs raisons : une communauté, c'est des idées et des ressources "fraiches". Qui donc auront un regard neuf, et sauront faire "rebondir" et "bonifier" le produit.

        <mode mon expérience perso>
        Je suis responsable de la V2 de Koha, logiciel de gestion de bibliothèque sous licence GPL, récemment vainqueur des trophées du libre (www.koha-fr.org)
        La V1 a été développée en nlle zélande, la V2.0 est portée par moi, (financée par une bibliothèque US en partie).
        Ca a été très important dans la vie de Koha de changer de manager. Parce que les kiwis, ils n'étaient pas intéressés par une fonction très importante pour la plupart des bibliothèques, (mais pas eux)...
        Et j'espère bien que le responsable de la V2.2, qui vient d'être nommé (un canadien, on a fait le tour du monde comme ca), saura amener du sang neuf. Sang neuf dont je bénéficierai aussi dans les services commerciaux que je propose autour de Koha.
        Je n'ai aucun état d'ame à confier mon "bébé" à quelqu'un d'autre, je sais qu'il va en prendre soin...
        J'ai aussi constaté 1000 fois l'intérêt du modèle bazar. Par exemple, un canado-chinois a débarqué pour ajouter des fonctions de support des langues pas à alphabet. Il a "disparu" de l'équipe des développement, mais sans lui, ca n'aurait pas encore été fait. Il a ajouté ce dont il avait besoin. Un magnifique effet boule de neige.
        </mode mon expérience perso>
        • [^] # Re: Après la Tunisie, l'Afrique du Sud s'engage !

          Posté par  . Évalué à 2.

          Merci pour ces exemples.

          Effectivement, en distinguant le projet initial de son évolution, je comprends beaucoup mieux la force du développement communaitaire.
        • [^] # Re: Après la Tunisie, l'Afrique du Sud s'engage !

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

          Merci pour cette explication lumineuse. Elle confirme et complète des idées généralement admises :
          - Une version limitée mais opérationnelle est indispensable pour faire décoller un nouveau logiciel.
          - Une architecture saine, la capacité d'évoluer et la maintenabilité sont essentielles pour continuer.
          - Des centaines de personnes auront toujours plus d'dées qu'une seule.

          Quand je compare la vitesse d'évolution, on peut voir que partis bien après windows NT, les LL devancent maintenant Windows. Il a fallu 5 ans pour faire ce que Microsoft a fait en 10 ans.
      • [^] # Re: Après la Tunisie, l'Afrique du Sud s'engage !

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        >Parce qu'à première vue, dire qu'une communauté auto-gérée va plus vite
        >qu'une boîte commerciale, ce n'est quand même pas si évident que ça !

        Oui, mais communauté ne veut pas dire auto-gérée.

        Linux est développé par plusieurs entreprises (IBM, Red-Hat, SuSE ...) + des individus. On peut appeler ça une communauté, mais pourtant, il y a des moyens qui suivent. Idem pour Gnome (SUN contribue pas mal je crois depuis qu'ils ont choisi de l'adopter pour Solaris), GCC (développé en grande partie par Red Hat, et Ada Core Technologies pour le front-end Ada), et pleins d'autre projets.

        Pour l'exemple Debian Vs Mandrake, c'est difficilement comparable. Debian a un cycle de release en version stable beaucoup plus long que Mandrake, mais c'est parce que leur définition de la stabilité n'est pas la même.
  • # Pour le logiciel libre et pour les OGM !

    Posté par  . Évalué à 1.

    Dommage que dans le même temps, l’Afrique du sud favorise les OGM (voir Libération, http://www.liberation.fr/page.php?Article=116828#(...) ). Pour le logiciel libre mais également pour la privatisation du vivant. Pas très cohérent, tout ça… J’ai bien peur que les actionnaires des éditeurs de logiciels propriétaires, menacés dans leurs dividendes par la progression du libre, ne mettent de plus en plus leur billes dans ce nouvel Eldorado potentiellement mortel pour l’humanité tout entière.
    • [^] # Re: Pour le logiciel libre et pour les OGM !

      Posté par  . Évalué à 1.

      Potentiellement mortel pour l'humanité toute entière ? Ahh j'ai peur, des hordes de maïs mutants vont nous réduire en esclavage !

      Par contre, moi ce qui m'a fait marrer c'est la référence à la Tunisie. Peut être qu'ils vont utiliser des logiciels libres, mais pour ce qui est de la liberté de la presse, qui ne s'arrange pas vraiment, c'est une autre affaire.
      • [^] # Re: Pour le logiciel libre et pour les OGM !

        Posté par  . Évalué à 3.

        On dirait que tu connais pas « Terminator », le gène de la stérilité de Monsanto... Associé à l’appauvrissement de la biodiversité, c’est un risque potentiellement mortel pour l’humanité, je le répète.

        Ces gens-là voient le code génétique comme un système d’exploitation. Quand un virus se ballade sur le Net, 90% des machines peuvent le chopper, car elles ont le même OS. Imagine que ce gène se ballade par transgénèse vers la principale variété de blé ou de riz cultivée dans le monde, par exemple et je te laisse imaginer le résultat.

        Bon appétit !

        http://www.ethicalinvesting.com/monsanto/terminator.shtml(...)
        • [^] # Re: Pour le logiciel libre et pour les OGM !

          Posté par  . Évalué à 1.

          Et imagine que le gène de la couleur des carottes se propage comme un virus, on aura alors des tomates oranges, des pommes oranges, etc ! Ca sera terrible ! Il faut immédiatement arrêter ces irresponsables qui cultives des carottes !
          • [^] # Parallèle

            Posté par  . Évalué à 1.

            Le 16 juillet 1945, au cours du projet Manhattan, la décision de faire exploser la 1ère bombe atomique dans l'atmosphère a été jugée « sûre » sur la base de calculs mathématiques.

            Aucune expérience empirique ne permettait alors de savoir si, comme le pensait Edward Teller, l'atmosphère pouvait prendre feu. Les seuls calculs d'Oppenheimer on semblé suffisants pour prendre ce risque. Alors, tu m'excuseras, mais je ne fais pas confiance aux experts.

            http://www.saga.co.uk/magazine/article/D4826C8B-21C9-4186-A6E8-8DE6(...)

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