Stewart Brand disait en 1984: « d'un certain côté, l'information veut être coûteuse, car elle a beaucoup de valeur. La bonne information au bon endroit peut changer votre vie. D'un autre côté, l'information veut être gratuite (libre?) car le coût pour la transmettre diminue continuellement. Et donc vous avez ces deux forces qui luttent l'une contre l'autre. »
Nous sommes tous conscients de la pertinence de cette citation dans le dommaine de l'informatique, mais cet article s'intéresse à un autre domaine qui se voit confronté à l'action de ces deux forces: la biologie. D'une part il est de plus en plus facile de s'échanger des informations, même des génomes complets, via le web, et d'autre part la possession de telles informations vaut potentiellement de plus en plus, compte tenu des sommes investies dans le domaine des biotechnologies.
L'auteur s'interroge sur la possibilité d'appliquer le modèle open-source à la biologie, sur le plan de l'efficacité (et prend pour exemple le développement collaboratif de Linux), mais on pourrait aussi s'interroger sur l'aspect éthique de la rétention d'informations concernant notre propre « code source », et sur la légitimité des brevets sur le vivant. Le libre (ou au moins l'ouvert) ne serait-il pas le seul modèle de développement acceptable dans ce domaine qui nous concerne tous ?
NdM: je n'arrive pas à charger le dernier lien donc voici l'URL du cache Google
Aller plus loin
- L'article (12 clics)
- La dépêche sur slashdot (7 clics)
- Une organisation de promotion de l'open-source en bioinformatique (19 clics)
# Contenu / Contenant.
Posté par Anonyme . Évalué à 10.
Concernant la biologie (ou tout même un autre type d'info), je pense qu'il y a une autre "dimension" est à prendre en compte: l'intérêt général.
Contrairement aux analyses sur la bourse par exemple, la biologie, et surtout le génôme représente un intéret non négligeable dans le domaine de la sante. Il faut donc la "libérer".
[^] # Re: Contenu / Contenant.
Posté par Mascarin (site web personnel) . Évalué à 2.
Clairement, les brevets sur le vivant sont inacceptables d'un point de vue éthique (et contrairement à ce que vous pourriez penser aprés la lecture de ce post, c'est bien ma position), mais ils répondent à l'évidence à une équation difficilement contournable dans le modéle actuel de la recherche scientifique: investissement -> recherche -> brevet -> profit et donc réinvestissement dans la recherche, ce qui finalement conduit à des découvertes bénéfiques pour l'ensemble de l'humanité !
Supprimez un maillon de la chaine et c'est tout le systéme qui s' éffondre, ce qui éthiquement est aussi inacceptable ... Le fait que le brevet concerne le vivant n'apparait plus alors comme une donnée importante car il n'est tout simplement pas pris en compte dans l'équation.
Oui, éthiquement c'est répugnant, mais comment gérer cette contradiction ? C'est un choix de société qui mérite de prendre en considération la totalité des enjeux, chose qui fait défaut dans cet article et me semble éminemment critiquable.
[^] # Re: Contenu / Contenant.
Posté par Anonyme . Évalué à 3.
Ben c'est pas difficile. La vie avant tout. Pour le pognon, on verra plus tard.
[^] # Re: Contenu / Contenant.
Posté par Mascarin (site web personnel) . Évalué à -1.
[^] # Re: Contenu / Contenant.
Posté par Yusei (Mastodon) . Évalué à 1.
Euh, franchement, je ne vois pas pourquoi. Ce n'est pas parce qu'actuellement la recherche passe souvent par le dépôt de brevets qu'ils sont forcément nécessaires ou même souhaitables dans tous les cas. C'est exactement comme de dire que les brevets logiciels facilitent le progrès, et que le logiciel libre est une entrave au progrès.
[^] # Re: Contenu / Contenant.
Posté par Mascarin (site web personnel) . Évalué à 2.
Deux conceptions s'opposent sur la brevetabilité du vivant. La premiére, qui est la plus répandue aujourd'hui, considére que les brevets peuvent exister partout, y compris dans le domaine du vivant, ce dernier étant alors traité comme une marchandise où la logique libérale prévaut sur les droits fondamentaux de l'Homme. La deuxiéme, éthiquement plus acceptable, considére que le vivant doit bénéficier d'un statut particulier, qui privilégie le partage des connaissances mais pose le probléme du retour sur les investissements réalisés et donc du financement de la recherche. (étant entendu que dans le domaine du vivant, la recherche est majoritairement financée, directement ou indirectement, par le secteur privé)
Le choix parait simple ..., je vais prendre un exemple, celui de la recherche sur le génome humain: celle-ci devrait permettre à terme la création de nouveaux médicaments dont la mise au point nécessitera des sommes colossales: qui les investira sans brevet à la clef ?
Ce n'est pas parce qu'actuellement la recherche passe souvent par le dépôt de brevets qu'ils sont forcément nécessaires ou même souhaitables dans tous les cas
Entiérement d'accord avec toi, mais la solution alternative n'est pas encore définie.
C'est exactement comme de dire que les brevets logiciels facilitent le progrès, et que le logiciel libre est une entrave au progrès.
Non, je n'ai pas dis ça. A mon avis, le modéle du logiciel libre n'est pas directement transposable au domaine du vivant, ne serait-ce que parceque le développement du premier n'implique pas nécessairement les lourds investissemments du développement du second.
[^] # Re: Contenu / Contenant.
Posté par Yusei (Mastodon) . Évalué à 2.
Il faut quand même noter deux choses:
D'une part, le même argument a été souvent appliqué aux logiciels pour dénigrer les logiciels libres, puisqu'un logiciel coûte cher en termes de recherche et développement. On a pu voir qu'un modèle moins centralisé, basé sur des motivations personnelles, marche relativement bien pour le logiciel. Rien ne dit donc qu'il n'y a pas d'alternatives au financement privé tel qu'on le connait.
D'autre part, ce financement privé à des effets pervers, puisque la recherche n'est pas (forcément) dirigée vers ce qui est utile ou qui fait avancer la science, mais vers ce qui est rentable. Il est plus rentable de trouver une pilule anti-rides miraculeuse que de soigner une maladie qui touche une personne sur un million.
Enfin, sachant tout ce à quoi l'avancée de la science du vivant va nous mener, j'ai tendance à préférer l'idée des financements publics, orientés (autant que possible) pour le bien du plus grand nombre, et de manière transparente.
«je vais prendre un exemple, celui de la recherche sur le génome humain»
Justement cet exemple est parfait: on voit des laboratoires de séquencage breveter des gènes, alors que ce n'est nullement une invention. C'est un peu comme si on te donnait un programme, que tu le désassemble et que tu décides de breveter le code source obtenu. Éthiquement, c'est très gênant ;)
«la création de nouveaux médicaments dont la mise au point nécessitera des sommes colossales: qui les investira sans brevet à la clef ?»
Des financements publics ? Mais de toute manière, je ne suis pas persuadé que des brevets soient vitaux à ce point, ni persuadé qu'ils favorisent vraiment le retour sur l'investissement. Si un labo veut utiliser quelque chose qui se trouve breveté par un autre labo, il va essayer de contourner le problème, quitte à réinventer la roue, ce qui lui fait perdre de l'argent. À mon avis c'est plus une question de mentalité, les investisseurs ne pensent que par les brevets, et n'imaginent pas de vivre sans :/
«Non, je n'ai pas dis ça.»
Peut-être mais plein de gens le disent :) C'est la même idée, dire que les brevets logiciels sont bons car ils permettent de dégager l'argent nécessaire à la recherche et développement.
[^] # Re: Contenu / Contenant.
Posté par Yusei (Mastodon) . Évalué à 3.
Découvertes qui, pendant 20 ans, seront inaccessibles à ceux qui n'ont pas les moyens de payer, ce qui est bien plus grave dans le domaine de la manipulation du vivant que dans le domaine de, disons, l'industrie automobile.
Pour les molécules pharmaceutiques, on connait les conséquences des brevets pour les pays en développement. Même quelqu'un qui a un niveau de vie correct dans ces pays n'aura pas forcément les moyens de se payer un traitement aux prix "du Nord".
Encore plus grave, si on en vient à utiliser la manipulation génétique sur nous mêmes pour "améliorer" certains de nos caractères, on ne peut pas se permettre de n'offrir cette possibilité qu'à une partie de la population, ou alors on risque de creuser un fossé encore plus grand entre le nord et le sud, où les gens "riches" seront améliorés génétiquement et les pauvres ne le seront pas. J'ai bien peur qu'on en vienne là à relativement court terme.
«Supprimez un maillon de la chaine et c'est tout le systéme qui s' éffondre, ce qui éthiquement est aussi inacceptable»
Faut voir. Si le système est éthiquement inacceptable, son effondrement ne l'est pas forcément ;) En tout cas ça mérite discution sur la place publique, et pas en petit comités comme c'est le cas actuellement.
Quoi qu'il en soit l'apparition du libre en informatique n'a pas causé l'effondrement du propriétaire, il y a donc peut-être un espoir de cohabitation, dans un premier temps.
«C'est un choix de société qui mérite de prendre en considération la totalité des enjeux»
Le problème, c'est que les gens qui sont chargés de décider ne sont pas forcément objectifs. Si on met toute l'humanité dans la balance, y compris les pays en développement, les ONG, et monsieur tout le monde chez nous, je te garantis que la balance pencherait en faveur de l'ouverture. À vrai dire je ne pense pas qu'on puisse mettre en balance des profits d'un côtés et une vie de l'autre, mais certains n'hésitent pas à le faire :/
[^] # Re: Contenu / Contenant.
Posté par Nelis (site web personnel) . Évalué à 3.
[^] # Re: Contenu / Contenant.
Posté par Yusei (Mastodon) . Évalué à 2.
Enfin, fort heureusement, on peut aussi compter sur l'aspect "publicité" pour les pousser à publier ce genre de choses. Niveau marketing, ça vaut toutes les campagnes de pub.
[^] # Re: Contenu / Contenant.
Posté par Nelis (site web personnel) . Évalué à 0.
# Post-LSM
Posté par Benoît Sibaud (site web personnel) . Évalué à 10.
Libre software for medicine
http://lsm.abul.org/program/topic15/topic15.php3(...)
Law, Economy, Politic and libre software
http://lsm.abul.org/program/topic17/topic17.php3(...)
Les présentations ne devraient pas tarder à être en ligne.
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