Les impacts de l'idéologie sur l'efficacité des projets Open Source

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août
2006
Communauté
Katherine J. Stewart et Sanjay Gosain, de l'université du Maryland, ont mené une étude sur les liens entre l'idéologie et l'efficacité des projets Open Source.

Il en ressort qu'un certain nombre de croyances, de normes et de valeurs, ont un impact souvent bénéfique sur le fonctionnement des projets Open Source en général, et Libres en particulier : soit sur les ressources (nombre de contributeurs, efforts consentis par chacun), soit sur l'efficacité (capacité à produire des logiciels qui marchent). Les valeurs de collaboration, la norme qui veut que l'on évite les "forks" de projets, le partage de l'information, ... participent à la confiance et la cohésion des équipes, et rendent plus efficace le travail.
À l'inverse, le risque principal que font courir ces mêmes valeurs est le coût pour atteindre le consensus (coût en temps, en qualité, en efficacité).

Pour la petite touche polémique, les croyances dans la valeur intrinsèque de liberté des logiciels sont les seules à n'avoir que des effets négatifs. Les explications avancées sont que les personnes qui adhérent fortement à ces valeurs de libertés sont tentées de participer à de multiples projets, sans jamais se concentrer sur un seul, réduisant ainsi leur efficacité directe.

L'étude (au format PDF) date d'avril 2005 mais semble intéressante.

NdM : pour ceux intéressés, appliquer l'étude à celle du journal de tipote est laissé à titre d'exercice d'été :p

Aller plus loin

  • # Une seule chose à la fois.

    Posté par  . Évalué à 10.

    les personnes (...) sont tentées de participer à de multiples projets, sans jamais se concentrer sur un seul, réduisant ainsi leur efficacité directe

    C'est souvent un des (nombreux) défauts des informaticiens, moi même je
  • # Conclusion intéressante

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

    Les explications avancées sont que les personnes qui adhérent fortement à ces valeurs de libertés sont tentées de participer à de multiples projets, sans jamais se concentrer sur un seul, réduisant ainsi leur efficacité directe.

    Un ayatollah ne code que peu, c'est bien connu...

    Sinon, sérieusement, je suis touché par le problème [1] et il est rassurant de voir que d'autres le partageraient.

    [1] Problème qui est plus de «choisir» où contribuer déjà...
  • # Dans un registre proche

    Posté par  . Évalué à 9.

    Il y avait eu une conf lors des jdll 2003 "Etat de la recherche en sciences sociales sur le logiciel libre et étude sociologique d'un logiciel libre : VideoLAN"

    les slides:

    http://thomasbasset.net/conferences/jdl2003/jdl2003.pdf
    ou
    http://thomasbasset.net/conferences/jdl2003/jdl2003.sxi

    et la conf audio sur le site de l'Aldil:
    http://www.aldil.org/agenda/journees/2003/cv_basset.html
    • [^] # Re: Dans un registre proche

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      Les documents PDF et SXI n'ont pas intégré les images, mais seulement des liens sur le PC de leur auteur. Dommage...
      • [^] # Re: Dans un registre proche

        Posté par  . Évalué à 2.

        Les images ont l'air dispo à la racine: http://thomasbasset.net/conferences/jdl2003/
        Mais en fait il y a mieux, une version pdf de 123 pages (!) ici: http://thomasbasset.net/dea/videolan.pdf
        • [^] # Re: Dans un registre proche

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

          C'est très intéressant comme mémoire, mais je me demande si l'étude est intéressante de par la particularité du contexte : la mentalité que l'on trouve dans ce genre d'école (pour caricaturer "Vous êtes l'élite de la nation, et les autres sont des cons") est assez particulière, et assez française aussi. Que l'on retrouve ce genre de contexte anthropologique ailleurs ne serait pas très étonnant, mais je suis pas certains que ce soit un modèle que l'on peu retrouver partout. J'en veux pour preuve tout le développement sur le fait que l'équipe de dev de VideoLan vie dans une espèce de cité U, au même étage...

          L'introduction est intéressante car elle pose la problématique et la situe dans le contexte universitaire, mais, j'ai pas vu de problématique "Particularités de mon objet d'études par rapport aux autres gros projet libre". Même deux pages là dessus serait intéressantes.

          Bon a part ça, c'est extrêmement intéressant et bien fait.

          « Il n’y a pas de choix démocratiques contre les Traités européens » - Jean-Claude Junker

  • # conclusion

    Posté par  . Évalué à 10.

    Les gens travaillent mieux quand ils sont convaincus par leur projet et s'entendent bien entre eux.

    Ca valait bien une étude.
    • [^] # Re: conclusion

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4.

      Disons qu'une étude permet de valider ou d'invalider des hypothèses de départ à partir d'une démarche scientifique : exposé des hypothèses, de la méthode, des analyses (statistiques en l'occurence), des conclusions, des limites, etc.

      De ce point de vue, c'est un peu plus qu'une opinion, même si bien sûr des pistes d'amélioration et de recherche restent ouvertes (voir la fin de l'article, en particulier sur la définition des valeurs et croyances testées lors du recueil des données).
    • [^] # Re: conclusion

      Posté par  . Évalué à 3.

      Sauf que, si j'ai bien compris la news (j'ai pas encore eu le temps de lire le papier), ceux qui sont convaincus par le libre en général (et pas par un projet particulier) ont tendance à trop se disperser. Et ça, je trouve que c'est extrêmement intéressant à faire remarquer.
    • [^] # Re: conclusion

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

      Ca a au moins le mérite de répondre à l'argument qu'on entend parfois comme quoi "mais comment le libre ça peut marcher si tout est en bordel et personne ne coordonne, alors que dans le propriétaire, il y a une vraie structure et des chefs d'équipe".
      • [^] # Re: conclusion

        Posté par  . Évalué à 1.

        Dans le propriétaire, la motivation n°1 c'est le salaire, dans le libre c'est le projet lui-même.
        • [^] # Re: conclusion

          Posté par  . Évalué à 5.

          Quelle généralisation arbitraire...

          déjà, tu fais un amalgame entre libre et bénévola. Tous les projets libres ne sont pas basés sur des bénévoles. Rien que pour le kernel linux, il y a des un grand nombre de salariés bossant dessus. MySQL est aussi basé sur des salariés.

          Ensuite, si le projet est bien géré et concerne des domaines intéressants, que ce soit un projet libre ou non, la motivation vient de ce que l'informaticien en apprend, de ce qu'il en retire dans sa propre évolution, de son impression de faire avancer les choses sans pour autant tout devoir porter sur ses épaules.

          Dans le cas d'un projet mal géré, où le développeur ne voit pas où il va, où les questions importantes sont gérées trop lentement et deviennent bloquantes, le développeur pedra sa motivation. Il sera juste un peu plus difficile pour lui de quitter un projet où il est salarié et a signé un contrat qu'un projet où il est bénévole.
  • # et PHP ?

    Posté par  . Évalué à 0.

    Ca va aussi dans l'autre sens. Un des leaders du dev de PHP s'est barré en claquant la porte car une des entreprises impliquée était isarélienne. C'était suite au bombardement des observateurs de l'ONU.
    • [^] # Re: et PHP ?

      Posté par  . Évalué à 2.

      C'est pas tout à fait exacte. En fait, les différences en sa vision avec celle du gouvernement Israellien (et de l'ONU) ne sont pas directement la cause mais le facteur déclencheur (enfin si je comprend bien ce qu'il a voulu dire là : http://developers.slashdot.org/comments.pl?sid=192445&ci(...) )

      Je comprend quand même ce que tu as voulu dire ;)
  • # Le logiciel libre, plus que de la technique

    Posté par  . Évalué à 5.

    Eh oui, le LL, c'est plus que des lignes de code et des outils.
    Ca marche parce qu'il y a des valeurs en commun, qui permettent la confiance, l'envie de travailler ensemble, et une organisation saine (à savoir : autre chose que les hiérarchies sclérosées de beaucoup d'entreprises).

    Il y a quand même de la biblio en français (en plus du mémoire sur VideoLAN mentionné plus haut) :
    - mémoire sur le noyau Linux vu du point de vue organisationnel :
    http://www.libroscope.org/Linux-un-modele-d-organisation
    - évaluation de projets libres selon leur conformité à certaines pratiques et attentes courantes dans les communautés logiciel libre :
    http://www.libroscope.org/Benchmark-23-logiciels-libres
  • # les polémiques ca donnent des tiques.

    Posté par  . Évalué à -3.

    que vous soyez des gens incapables de vous concentrez et démissionnez dés que ca devient dure pour aller perdre votre temps sur un autre projet comme une feignasse n'a strictement rien d'étonnant
    ni lié à l'informatique ni au logiciel libre

    toute administration connait ses employés qui participent au ce, à une réforme de classement, à un projet de son service et à un truc "extra-boulot" et qui se perd dans tout

    dans les clubs on a toujours le jeune motivé qui fait 36 club à la fois et qui ne fout rien


    bref vous êtes normaux, banals, humains : feignants. cela n'a rien de mal. juste : concentrez vous nom d'un chien plutôt que de constater ! faites un tri ! comprenez vous vous même et trouvez vos VRAIS priorités!

    et quand à la polémique (à la con), j'en jugerai par moi même simplement en voyant les outils qui SERVENT et ont permit de faire du SOUS (par la création de sociétés ou par le fait que je FAIS MON boulot A MOI avec (qui est payé) et hooo que vois je ?

    une foule (une tonne même) de logiciels GPL (à l'identité _très_ forte tel GNU et GCC ) ou de projets controlés ou motivés par UNE personne emblématique (linux, perl) ou surveillée par UNE société/fondation (php, apache, mysql)

    alors les polémiqueurs... quand ils me donneront de l'argent, j'accepterai de moins me foutre d'eux.

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