Journal Gopher, une alternative simple aux bloatwares du Web

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sept.
2025

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Ce journal est une traduction d'un article de Lucio F. Albenga, publié le 30 août (source en espagnol ou en anglais). Je le remercie de m'avoir autorisé à la poster ici et j'espère qu'il ne m'en voudra pas trop pour ses approximations.

Gopher, une alternative simple aux bloatwares du Web

À son lancement en 1993, le Web n'était qu'un simple système de partage de fichiers et de documents via des hyperliens. Trente ans plus tard, il est devenu un champ de mines infesté de robots, de logiciels espions, de systèmes de suivi, de publicités invasives, de notifications indésirables et d'autres menaces.

En fait, c'est aujourd'hui la norme, pour lire un article, une recette ou voir un horaire sur le Web, de devoir télécharger une énorme quantité de données réparties entre une fenêtre contextuelle invasive avec un avis de politique de confidentialité / cookies -nous demandant de les autoriser à partager nos données et nos habitudes de navigation avec eux et leurs 7126 partenaires-, beaucoup de publicités que nous ne voulons pas voir, une fenêtre contextuelle d'abonnement pour quelque chose à laquelle nous ne voulons pas nous abonner, des images et des vidéos qui ne nous intéressent pas… …et finalement, au milieu de toute cette folie et avec un peu de chance, nous pouvons voir le contenu que nous voulions voir en premier lieu !

Il est également devenu courant que pour consulter une simple page web, il faille activer JavaScript dans son navigateur. Pour ceux qui l'ignorent, JavaScript est un environnement qui s'exécute sur votre machine, quel que soit le programme JavaScript envoyé par la page web que vous consultez. Cela engendre de nombreux problèmes de sécurité, de confidentialité, de détournement de données, etc.

Pour nous donner une idée, prenons l'exemple d'une recette de cuisine sur un site web : il n'est pas rare de devoir télécharger entre 2 et 10 mégaoctets de données, avec en moyenne 50 requêtes pour tout télécharger . En faisant les calculs, on constate [1] qu'une recette en texte brut pèse environ 2 kilooctets. En y ajoutant du formatage HTML et des styles CSS pour un rendu soigné, on atteint environ 3 kilooctets. Soyons généreux et mettons 4 kilooctets. Alors, comment est-il possible que pour consulter un fichier de 4 Ko, il faille télécharger 500 à 2 500 fois plus de données ? À cause de tous les logiciels inutiles : publicités, vidéos, trackers, JavaScript et tout ce qu'on est obligé de télécharger, qu'on le veuille ou non.

Même si l'on nous incite à croire que c'est inévitable, voire juste, en nous contentant de « mettre ici les raisons qui conviennent au lobby, à l'entreprise ou au gouvernement du moment », la réalité est tout autre. Le Web n'a pas toujours été comme cela, et il existe encore d'autres options, parmi lesquelles… Gopher !

Qu'est-ce que Gopher ?

Gopher, comme le WWW, est un protocole permettant de partager et d'accéder à des documents et des fichiers sur Internet. Il a été publié en 1991, deux ans avant le World Wide Web. Il a été développé à l'Université du Minnesota, d'où son nom : la mascotte de l'université et des équipes sportives est Goldy Gopher [2].

Gopher dispose d'un système de navigation plus structuré que celui du web, basé sur des menus communément appelés « gophermaps ». Ces menus contiennent des liens vers des fichiers et d'autres menus. Son interface en texte brut est donc très rapide et nécessite peu de ressources. Il s'agit également d'un protocole à requête unique : une seule requête fournit une seule ressource et ferme la connexion.

Il s'agit d'un protocole datant d'une époque où la bande passante était limitée, lente et coûteuse, et où les ordinateurs étaient bien moins puissants que votre téléphone portable. L'objectif était donc de partager autant d'informations pertinentes que possible avec le moins de ressources possible.

Gopher est exempt de bloatware
La simplicité de Gopher rend impossibles ou très difficiles les abus et les gonflements si courants sur le Web pour plusieurs raisons, notamment :

  • Gopher n'a pas de sessions ni de cookies , il est donc impossible de suivre les personnes [3] et inutile d'afficher une politique de confidentialité et/ou de cookies.
  • La simplicité de la requête unique et le fait que vous n'obteniez qu'un seul fichier évitent le scénario où d'autres requêtes sont automatiquement effectuées pour obtenir simultanément des images, des vidéos ou d'autres fichiers, qu'ils proviennent du même serveur ou de serveurs différents.
  • Parce qu'il s'agit d'un protocole qui partage uniquement des fichiers, il ne prend pas en charge JavaScript ou d'autres éléments similaires, il ne peut donc pas charger et exécuter directement un programme sur l'ordinateur de l'utilisateur.
  • Grâce à une interface textuelle et à l'absence de système de conception de contenu, l'information est plus légère, car elle est généralement présentée sous forme de texte brut. Pour un rendu plus esthétique, vous pouvez partager des fichiers aux formats ODF, PDF, PS, etc. L'utilisateur peut alors choisir de les télécharger ou non. Globalement, cela signifie que Gopher est un système très léger qui ne nécessite pas beaucoup de bande passante pour fonctionner . Ici, le contenu est roi , car il est dépourvu de toutes les fioritures si courantes sur le web, et il offre également une tranquillité d'esprit grâce à l'absence de suivi, de publicités et de tous les comportements abusifs actuels sur le web [4].

Gopher n'est pas pour tout le monde (et ce n'est pas grave)

La plupart des internautes n'aiment pas la publicité et le pistage, mais, en grande majorité, continuent à activer les technologies utilisées sous-jacentes (javascript, cookies, pop-up, …).

Le Web est comme un marché animé, tandis que Gopher ressemble davantage à une bibliothèque. Ce sont deux choses différentes, adaptées à des personnes différentes et/ou à des moments différents. Si sur le Web, tout le monde nous crie dessus en vendant nos produits, sur Gopher, nous sommes au café à discuter avec des amis et des personnes qui partagent nos idées. Parfois, on aime une chose, d'autres fois, on aime (ou on a besoin) de l'autre, et c'est normal.

L'utilisation de Gopher a décliné au profit du Web à la fin des années 90, mais ce protocole a survécu jusqu'à nos jours, principalement grâce à de petites communautés appelées Pubnix (Public Unix Access Systems) et tildes. Bien que ces communautés regroupent de nombreuses personnes ayant un profil et/ou des centres d'intérêt techniques, on y trouve une grande diversité de profils, d'intérêts et de loisirs.

Les Pubnix sont généralement des machines dotées de peu de ressources, financées par une seule personne et quelques dons. Chaque Pubnix a donc un nombre limité d'utilisateurs, ce qui favorise la création de petites communautés à mesure que le nombre de membres augmente. Les petites communautés favorisent les interactions et la connaissance mutuelle, favorisant ainsi des interactions plus authentiques et pertinentes.

Les membres de certaines communautés interagissent avec ceux d'autres communautés, ce qui contribue à construire et à entretenir un tissu social reliant toutes les communautés. Généralement, un membre d'une communauté décide, à un moment donné, de créer son propre pubnix pour accueillir de nouveaux arrivants. Il existe donc toujours des échanges intercommunautaires et des personnes appartenant à plusieurs communautés.

Cet écosystème est un élément essentiel de la beauté de Gopherspace. Ici, les gens écrivent et partagent parce qu'ils ont quelque chose à dire, parce qu'ils en ressentent le besoin ou l'envie. Personne ne publie vingt banalités quotidiennes pour améliorer son référencement, et ceux qui lisent le font par intérêt et/ou par intérêt, et non par addiction [5].

Par contre, les internautes qui ont souhaitent échanger en temps réel avec beaucoup de contenu multimédia, mis à jour chaque seconde, ou promouvoir une marque personnelle pour vendre des choses, obtenir des milliers d'abonnés ou de likes n'ont aucun intérêt à utiliser Gopher.

Que dois-je faire pour parcourir le Gopherspace ?

Maintenant que nous avons une idée de ce qu'est Gopher et de ce qu'il n'est pas, nous allons sans doute vouloir y jeter un œil. Tout comme pour naviguer sur le Web nous avons besoin d'un navigateur web, pour explorer l'espace Gopher, nous avons besoin d'un client Gopher.

Il y a quelques années, de nombreux navigateurs web prenaient en charge le Web et Gopher, mais au fil du temps, ils ont abandonné Gopher. Lynx continue de le prendre en charge. Vous trouverez ci-dessous une liste [6] de clients et extensions Gopher permettant d'activer la prise en charge de Gopher sur les navigateurs Firefox et Chromium :

  • Lagrange : un client graphique disponible pour GNU/Linux, BSD, macOS et Windows. Il existe également des versions bêta pour iOS et Android. Sur son site web, vous verrez qu'il s'agit d'un client pour Gemini, mais qu'il prend également en charge Gopher et d'autres protocoles similaires.
  • Bombadillo : est un client TUI pour GNU/Linux, BSD et Macos.
  • Elpher : est un client pour GNU Emacs.
  • OverbiteWX : est un module complémentaire pour les navigateurs basés sur Firefox.
  • Burrow Gopherspace Explorer : est un module complémentaire pour les navigateurs basés sur Chromium

Une fois le client installé, Gopher fonctionne avec des URI de type gopher:// Vous pouvez commencer à visiter certains trous gopher [7] comme les suivants :

  • Documentation sur FloodGap Gopher : gopher://gopher.floodgap.com/ Vous trouverez ici de nombreuses informations et ressources sur Gopher.
  • Système UNIX d'accès public SDF : gopher://sdf.org/ L'un des pubnix les plus anciens et les plus grands.
  • Bongusta! : gopher://i-logout.cz/1/bongusta Un agrégateur de phlog.

Si vous le souhaitez, vous pouvez visiter mon espace Gopher à l'adresse gopher://lucio.albenga.es/. J'y propose une section de liens avec ces liens et d'autres vers des agrégateurs de phlogs, des communautés Pubnix et d'autres ressources Gopher comme les moteurs de recherche.

Réflexions finales

Gopher est depuis des années déconsidéré car ce protocole paraît obsolète, au regard des évolutions de html et du web. Pourtant, certains curieux de voir ce qui s'y passe continuent à le visiter sporadiquement. Un plus petit nombre d'internautes continue à fréquenter ses nids de gopher préférés, et quelques-uns finissent même par créer leurs propres nids de gopher, voire un serveur Pubnix. Tout cela est bien beau, Gopher n'a pas pour objectif de vendre quoi que ce soit à qui que ce soit ni de résoudre les problèmes du monde.

Comme je l'ai déjà dit, Gopher est une alternative aux abus et aux pléthores du web. Il en existe d'autres comme Spartan ou Gemini, mais l'important est de savoir qu'à une époque où beaucoup se plaignent des bloatwares du web, parlent de web indépendant , de petit web , de perma-informatique, de petites communautés en ligne et d'autres choses du même genre, Gopher en fournit beaucoup depuis 1991 et le voici, attendant que nous décidions de le rencontrer et de lui donner une chance, tel un artisan chevronné qui n'a peut-être plus la même apparence que dans sa jeunesse, mais dont le talent et la précision permettent de créer un outil qui nous accompagnera toute une vie.

On se retrouve sur le Gopherspace (ou pas) ;)

Notes de bas de page

1 J'ai testé différents sites web parmi les premiers résultats de recherche. J'utilise des bloqueurs, donc les chiffres réels sont certainement plus élevés.
2 Gopher doré de Wikipédia
3 Certaines personnes ont développé des systèmes de session primitifs générant automatiquement des liens uniques « par session ». Ces systèmes ne fonctionnent que sur des gopherholes individuels et ne stockent en aucun cas sur l'ordinateur de l'utilisateur des informations permettant de le suivre sur l'ensemble du réseau ou au fil du temps.
4 Gardez à l'esprit que Gopher n'est pas une communication chiffrée. Si quelqu'un vous surveille, il peut voir le contenu auquel vous accédez. Cette surveillance devrait toutefois être assurée par un intermédiaire ou par votre fournisseur d'accès à Internet. Bien qu'il existe des moyens d'utiliser l'équivalent Gopher du protocole https, cela ne fait pas partie des spécifications du protocole.
5 Wikipédia FOMO
6 La liste proposée ne contient que quelques options, mais il en existe bien d'autres. Contrairement au Web, qui ne compte que deux ou trois navigateurs principaux, créer un client Gopher est simple et offre de nombreuses options, ce qui constitue un autre avantage : cela évite les monopoles de fait.
7 Un trou de gopher sur Gopher est identique à une page Web sur le WWW, et un phlog (Gopher Log) est identique à un blog sur le WWW.

  • # publivité

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2 (+0/-0).

    publivité -> publicité

    Il y a aussi un passage en gras qui a foiré.

  • # CSS et JS

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5 (+3/-0).

    Rien n'empêche de faire un HTML, CSS et JS dans une archive zip et de faire tourner cela dans un navigateur.

    À vrai dire, c'est plus ou moins ce que fait le format odt.

    • [^] # Re: CSS et JS

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5 (+2/-0). Dernière modification le 04 septembre 2025 à 11:13.

      Pas si loin de la version epub :

      $ unzip -l gopher-une-alternative-simple-aux-bloatwares-du-web.epub
      Archive:  gopher-une-alternative-simple-aux-bloatwares-du-web.epub
        Length      Date    Time    Name
      ---------  ---------- -----   ----
             20  1980-00-00 00:00   mimetype
              0  1980-00-00 00:00   META-INF/
            250  1980-00-00 00:00   META-INF/container.xml
              0  1980-00-00 00:00   EPUB/
            554  1980-00-00 00:00   EPUB/nav.xhtml
           1729  1980-00-00 00:00   EPUB/RonRonnement.css
          16875  1980-00-00 00:00   EPUB/content.xhtml
          45770  1980-00-00 00:00   EPUB/imageslogoslinuxfr2_plusieur.png
           3725  1980-00-00 00:00   EPUB/avatars222032000avatar.jpg
           1201  1980-00-00 00:00   EPUB/package.opf
      ---------                     -------
          70124                     10 files
      
  • # Le bébé avec l'eau du bain

    Posté par  . Évalué à 10 (+16/-1). Dernière modification le 04 septembre 2025 à 19:36.

    Alors, comment est-il possible que pour consulter un fichier de 4 Ko, il faille télécharger 500 à 2 500 fois plus de données

    Il est aussi tout à fait possible de produite 4ko d'information avec 4ko de données en HTML ; ou avec un ratio très proche.

    Gopher a l'air très cool mais il a perdu face à HTML car il ne proposait pas d'hyperlien et d'embarquer des media.

    Gopher ne sera pas la solution aux bloatwares du Web car ceux qui les font continueront à les faire en HTML+CSS+JS/HTTP.

    [le] web indépendant , [le] petit web , [le] perma-informatique, [les] petites communautés en ligne

    existent déjà. Il faut juste les fréquenter, en évitant les bloats (merci adblock). Il y a plein de bonne choses dans le web : les Feeds, les webmentions, les webrings et j'en oublies.

    Je serai tenté même d'être plus sévère. Si on peut produire une site Gopher, pourquoi ne pas produire un site Web léger pour en faire profiter ceux qui cherchent ce petit web ? Après, chacun fait bien ce qu'il lui plait.

    • [^] # Re: Le bébé avec l'eau du bain

      Posté par  . Évalué à 8 (+6/-0).

      je suis assez d'accord avec toi, parfois la tentation de se démarquer et radicaliser est une réponse, assez maladroite, face à un problème de fond.

      Je dois dire que l'exemple des sites de recettes de cuisine est symptomatique, on veut juste trouver une information simple, et on se retrouve avec des vidéos qui n'ont rien à voir avec le sujet et qui se chargent automatiquement, c'est plus qu'énervant et on frôle l'indigestion.

      J'ai un site en gemini, que je diffuse également sur le web avec un convertisseur automatique. La syntaxe gemini n'est pas parfaite, mais permet de structurer ses idées (oui je note mes recettes de cuisine dedans, ce qui m'évite de devoir visiter les horribles "marmi-indigestion" et autres sites obèses de js et css).

      L'avantage du navigateur Lagrange c'est qu'il va notamment afficher une table des matières à partir de mes entêtes (équivalent à H1, H2 etc), peut-être que les navigateurs web pourraient faire ça d'ailleurs.

      Je ne me suis pas penché plus que ça sur le protocole gopher, mais l'absence d'hyperlien me semble contraignante, déjà que c'est un peu dommage de ne pas avoir inclus un formatage de base genre gras, souligné et italique dans gemini

      « La censure est l'outil utilisé lorsque les mensonges perdent de leur pouvoir »

      • [^] # Re: Le bébé avec l'eau du bain

        Posté par  . Évalué à 6 (+5/-1). Dernière modification le 05 septembre 2025 à 10:52.

        la tentation de se démarquer et radicaliser est une réponse, assez maladroite, face à un problème de fond.

        Tu le dis mieux que moi.

        on veut juste trouver une information simple, et on se retrouve avec des vidéos

        C'est un problème de modèle économique. Diffuser une information simple, ça ne rapporte pas d'argent, ça en coûte. Donc, pour générer de la thune, il faut blinder le truc de pub et créer de l'engagement.

        Donc c'est pas Web vs Gemini vs Gopher, c'est bien commun vs capitalisme.

        afficher une table des matières à partir de mes entêtes (équivalent à H1, H2 etc)

        un formatage de base genre gras, souligné et italique

        En fait ce que tout le monde veut (en tout cas moi) c'est que le navigateur fasse un rendu direct d'un document en markdown :)

        Car un bon site léger, c'est souvent ça : du markdown transformé en HTML avec génération de la table des matières.

        • [^] # Re: Le bébé avec l'eau du bain

          Posté par  (Mastodon) . Évalué à 8 (+5/-0).

          C'est un problème de modèle économique. Diffuser une information simple, ça ne rapporte pas d'argent, ça en coûte. Donc, pour générer de la thune, il faut blinder le truc de pub et créer de l'engagement.

          Ça c'est ce qu'on tente, avec succès apparemment, de te faire croire.

          Mais non: diffuser une information simple¸ ça tient dans quelques octets, quelques ko si on est vraiment verbeux, de texte. C'est super petit. Mon hébergeur de stockage dans le cloud fait payer 0.00019476€ par jour pour 1GB, 6€ par TB. C'est rien. Et la bande passante utilisée est inclue dans le prix.

          Ce qui peut coûter pour un media journalistique, c'est essentiellement c'est l'investigation (uniquement si réellement tu investigues, pas si tu relaies juste des dépêches), de la planification, du design, de l'editorial, les locaux, les trajets/voyages, les photos, les traductions, tout l'administratif autour, etc et maintenant l'accès à des agents AI.

          Mais l'information en elle même est ultra économique à diffuser si on ne fait pas exploser la bande passante avec des ressources inutiles comme les pubs et la vidéo justement.

          • [^] # Re: Le bébé avec l'eau du bain

            Posté par  . Évalué à 4 (+2/-0).

            c'est exactement cela. De plus, des sites comme marmiglouton vivent avec les contributions de leurs utilisateurs et utilisatrices, qui sont les seuls participants à la création des recettes.

            Bref, on peut plus voir cela comme du parasitisme que comme un bien commun effectivement. Ce qui est triste, c'est qu'il existe probablement d'autres sites collaboratifs dans la même veine (par exemple https://fr.wikibooks.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:Cuisine_fran%C3%A7aise ), mais que les gens vont juste cliquer sur le premier lien qui va tomber pour ce sujet (ces sites ne sont pas regardant pour les frais de SEO etc)

            « La censure est l'outil utilisé lorsque les mensonges perdent de leur pouvoir »

          • [^] # Re: Le bébé avec l'eau du bain

            Posté par  . Évalué à 2 (+0/-0).

            Quand je pensais coût, je ne faisais en effet référence à l'infra mais plutôt à la production de l'information.

        • [^] # Re: Le bébé avec l'eau du bain

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5 (+2/-0).

          Car un bon site léger, c'est souvent ça : du markdown transformé en HTML

          s/markdown/txt2tags

          • [^] # Re: Le bébé avec l'eau du bain

            Posté par  . Évalué à 2 (+0/-0).

            oui, merci de le rappeler, car txt2tags est beaucoup plus expressif et extensible pour se cuisiner un site aux petits oignons :)

            « La censure est l'outil utilisé lorsque les mensonges perdent de leur pouvoir »

      • [^] # Re: Le bébé avec l'eau du bain

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5 (+2/-0).

        J'ai un site en gemini, que je diffuse également sur le web avec un convertisseur automatique.

        Mais pourquoi ne pas simplement faire un site web léger et statique en HTML ?
        Je ne vois pas l'avantage de Gemini là-dedans.

        • [^] # Re: Le bébé avec l'eau du bain

          Posté par  . Évalué à 3 (+1/-0).

          j'en réalise également des sites web léger (en statique, ou pas, comme mon wiki perso), les avantages de gemini sont bien résumés dans le commentaire juste en dessous. C'est aussi pour avoir une interface unique et un rendu unique, ne pas se préoccuper de css ou d'affichage, peut-être également une volonté de se démarquer et de se fédérer avec d'autres utilisateurs ayant des envies similaires ?

          « La censure est l'outil utilisé lorsque les mensonges perdent de leur pouvoir »

    • [^] # Re: Le bébé avec l'eau du bain

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 7 (+4/-0).

      Je serai tenté même d'être plus sévère. Si on peut produire une site Gopher, pourquoi ne pas produire un site Web léger pour en faire profiter ceux qui cherchent ce petit web ? Après, chacun fait bien ce qu'il lui plait.

      La plupart des gens qui hébergent leur capsule gemini y donnent aussi accès via https. Le truc c'est que décider de n'utiliser qu'un navigateur gopher/gemini/spartan t'assure que tu ne vas pas tomber sur des sites terriblement lourds remplis de popups à la con alors que quand sur le web tu ne sais jamais avant de cliquer un lien sur quoi tu vas tomber. Ça simplifie aussi la navigation sans tracker parce que tout ce qui est chargé par le navigateur gopher/gemini est servi depuis le serveur que tu accèdes, alors qu'un navigateur web, sauf configuration spécifique, va charger toutes les resources utilisées par la page même si elles sont hébergées sur des serveurs distant.

      • [^] # Re: Le bébé avec l'eau du bain

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2 (+1/-0). Dernière modification le 05 septembre 2025 à 12:03.

        un navigateur web, sauf configuration spécifique, va charger toutes les resources utilisées par la page même si elles sont hébergées sur des serveurs distant

        Pourquoi ne pas justement utiliser ces configurations spécifiques ? Il y a des extensions de navigateurs web qui permettent de choisir finement ce qu’on souhaite bloquer par défaut, et de débloquer en cas de besoin.

        • [^] # Re: Le bébé avec l'eau du bain

          Posté par  (Mastodon) . Évalué à 9 (+6/-0). Dernière modification le 05 septembre 2025 à 12:24.

          Parce que c'est une plaie: les bloqueurs de pub et autres agents se basent essentiellement sur des listes d'exclusion parce que la majorité des sites ne vont pas se charger comme prévu si tu ne charges pas un grand nombre de resources externes.

          Petit exemple simple: désactive le chargement automatique des polices distante sur le navigateur de ton smartphone. Tu vas te rendre compte après quelques heures d'utilisation que plein de sites utilisent des polices pour faire des boutons clicquables et que si tu ne charges pas la police distante tu as le fameux caractère de remplacement et tu vas perdre toute la sémantique des boutons. Comme tu es sur smartphone via un navigateurs sans souris, tu ne vas même pas pouvoir survoler le bouton pour accéder au alt-text. Tes options: "taper" au hasard, étudier le site et installer la police manuellement (si ton firmware le permet facilement), ou réactiver le chargement des polices distantes.

          Le HTML5+CSS étant très (trop) riche, le monde du web a simplement pris beaucoup trop de mauvaises habitudes pour que naviguer avec une configuration très sécurisée soit comfortable, tu dois où faire un compromis sur ce que tu fuites, où passer ton temps à activer/désactiver manuellement la moitié des composant de plein de pages.

          • [^] # Re: Le bébé avec l'eau du bain

            Posté par  . Évalué à 7 (+5/-0).

            C'est très intéressant mais cela plaide en faveur de la thèse "Gopher c'est cool", pas en faveur de la thèse "gopher comme une alternative au bloatware du Web" car le web ne t’impose pas de faire un bloatware. Si tu es assez rigoureux pour faire un site en Gopher, tu peux le faire en Web. Et si tu décide que tu as besoin de dark patterns pour faire vivre ton site, tu choisira juste de faire du Web et pas du Gopher.

            Ce que je veux dire c'est que décider de ne publier du contenu que sur Gopher n'aide pas l'utilisateur final. Parce que 1/ cela le prive d'une version qui lui serait accessible par le seul outil dont il/ell dispose : un navigateur web. Mais 2/ cela ne l'empêche pas de tomber sur un bloatware Web par ailleurs.

            Et ne t'inquiète pas, si il n'y avait que Gopher pour publier du contenu, ceux qui ont décidé de le monétiser arriveront bien à trouver un moyen de merdifier tout ça.

            Malheureusement, le seul truc qui aide à date, c'est uBlock car il permet de ne pas se faire prendre au piège en chargeant un page. Il permet de prendre une décision éclairée sur ce qu'on accepte de "subir" en fonction de la valeur perçue. Un bloqueur et aussi une hygiène de recherche, pour ma part : commencer par mon historique de navigateur (❤️ FF), puis Wikipedia, puis un meta moteur de recherche comme Searx.

            Je ne dis pas qu'il ne faut pas faire de Gopher. Pour moi c'est comparable à avoir un flux RSS. Cela permet aux connaisseurs de profiter du contenu confortablement installé. Mais ça ne replace pas le Web.

            • [^] # Re: Le bébé avec l'eau du bain

              Posté par  . Évalué à 4 (+2/-0).

              C'est un peu ma réflexion sur Gemini aussi : il y a déjà moyen de faire la même chose sur le web. Plutôt qu'aller cacher ses contenus avec un protocole et un client très peu accessibles/connus, pourquoi ne pas mettre des pages "propres" sur le Web. Montrer aux internautes qu'un autre Web est possible et même qu'il existe. Nos médias en ligne pourraient prendre exemple sur
              https://lite.cnn.com/
              https://text.npr.org/

              mais je doute qu'ils déploient un serveur Gemini ou Gopher.

              • [^] # Re: Le bébé avec l'eau du bain

                Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3 (+1/-1).

                C'est un peu ma réflexion sur Gemini aussi : il y a déjà moyen de faire la même chose sur le web. Plutôt qu'aller cacher ses contenus avec un protocole et un client très peu accessibles/connus, pourquoi ne pas mettre des pages "propres" sur le Web.

                Votre procès est inutile. C'est ce que font déjà pleins de gens qui ont des capsules gemini. Soit passant par un proxy, soit via un outil de création de site statique.

                • [^] # Re: Le bébé avec l'eau du bain

                  Posté par  . Évalué à 6 (+4/-0).

                  Tout d'abord, nul procès ici… Si il y en a qui ont envie de faire un blog dans les champs TXT de leur zone DNS, grand bien leur fasse, je ne dis absolument pas de ne pas faire, de ne pas tenter des trucs. J'ai moi même essayé de faire un genre de shaarli à partir des marques-pages de Firefox. Après, tout dépend de l'objectif. Gemini permet de se faire un réseau non-bloated mais moi je parlais de prosélytisme. De faire essaimer la pratique des sites "propres". Et de ce côté je pense que Gemini ne va pas aider tout simplement parce qu'il est inconnu et invisible pour l'immense majorité.

              • [^] # Re: Le bébé avec l'eau du bain

                Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3 (+1/-0).

                Cette question étant une Question Fréquemment Posée, la réponse est dans la FAQ de Gemini :

                https://geminiprotocol.net/docs/faq-section-7.gmi (question 7.9, "Why not just use a subset of HTTP and HTML?"

  • # Gemini

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3 (+4/-3).

    Je suis étonné que Gemini n’aie pas encore été abordé dans les commentaires.

    Conçu par un membre actif de la communauté Gopher avec l’espoir d’offrir un système aussi minimaliste que Gopher mais en étant aussi simple conceptuellement que le web, Gemini a trouvé sa place et, aujourd’hui, beaucoup estiment que Gemini a dépassé Gopher en termes d’activités.

    Notons le planet Gemini francophone, qui aggrège les différentes capsules en français :

    gemini://planet-gemini.fr/

    À noter que le navigateur Gemini que je développe, Offpunk, permet également de surfer sur Gopher.

    https://offpunk.net/

    ou

    gemini://offpunk.net/

    Mes livres CC By-SA : https://ploum.net/livres.html

    • [^] # Re: Gemini

      Posté par  . Évalué à 4 (+2/-0).

      Je suis étonné que Gemini n’aie pas encore été abordé dans les commentaires.

      c'est probablement parce que tu as mal lu…

      merci pour le lien vers gemini://planet-gemini.fr/, je rajoute ça dans mes signets

      « La censure est l'outil utilisé lorsque les mensonges perdent de leur pouvoir »

    • [^] # Re: Gemini

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 6 (+3/-0). Dernière modification le 05 septembre 2025 à 11:59.

      Tu as mal lu :)

      Il y a même des résaux sociaux sur gemini, gemini://station.martinrue.com et gemini://bbs.geminispace.com sont les deux que je connais. J'imagine que les adepte de gopher vont trouver que c'est un point négatif mais on peut y faire du site dynamique à base de cgi, l'autentification des utilisateurs se faisant par certificat.

      Du coup on pourrait très bien avoir un port de linuxfr sur gemini.

      À noter que le seul OS qui a à ma connaissance une page officielle gemini, c'est haiku os:
      gemini://lofi.haiku-os.org/

  • # il existe aussi des proxy web pour parcourir le gopherspace (ou des "capsules" Gemini)

    Posté par  . Évalué à 4 (+3/-0). Dernière modification le 05 septembre 2025 à 12:11.

    Par exemple mozz.us qui vous permet de naviguer sur des pages Gopher ou Gemini avec un browser classique.

    J'aimerais bien creer un site Gemini pour y mettre mes recettes de cuisine, justement. L'avantage est que vous pouvez partager un lien http avec quelqu'un qui ne sait pas ce que c'est que Gopher ou Gemini.

    Exemples sur des sites mentionnés dans le journal:

    Gopher bongusta par mozz.us

    Gopher sdf.org par mozz.us

    Et deux liens gemini, on est dans la thématique "web moins gourmand":
    Gemini tech overview par mozz.us

    photos du cimetiere Sad Hill en Espagne par mozz.us

    Edit: je rajoute le lien Haiku-os:
    haiku-os par mozz.us

  • # trop limité ?

    Posté par  . Évalué à 2 (+1/-0).

    Pour m'être un peu intéressé au truc il y a un moment, je trouve quand-même que Gemini (et Gopher encore plus) sont quand-même très limités pour bon nombre d'usages.

    Je ne vais pas refaire l'argument sur pourquoi ne pas utiliser un site web classique minimaliste. Le fait que ça soit uniquement du contenu textuel (sans télécharger le fichier) c'est bloquant pour certains trucs. Pas possible d'avoir d'image ou de diagramme intégré par exemple. Après c'est certain c'est une pente glissante, son, vidéo, 3D, scripting, et revoilà le web bloat.

    Je comprends l'attrait du minimalisme et de la simplicité/sécurité mais le public cible potentiel est extrêmement limité en l'état. Même pour l'exemple des recettes, parfois un dessin ou vidéo peut-être utile, et devoir télécharger un fichier en plus ça casse la fluidité de la navigation.

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