Charlie_N a écrit 9 commentaires

  • # Une licence libre est commerciale

    Posté par  . En réponse à la dépêche Propositions du PiratPartiet Suédois sur la réforme du droit d'auteur. Évalué à 0.

    Bonjour,

    Je désapprouve ce texte qui s'inscrit dans la même logique
    que celle des lobbies du divertissement qui s'acheminent vers
    un droit d'auteur à deux vitesses.

    "Nous voulons rendre les usages et la diffusion non-commerciaux
    libres, ainsi que réduire la durée de protection. Mais nous voulons
    garder l'exclusivité commerciale pour permettre aux modèles économiques
    actuellement viables de le rester.".

    Réduire la durée de protection, entièrement d'accord.
    Il faut savoir que les lobbies des éditeurs qui ont été aux
    côtés des lobbies du divertissement très influents, y compris
    au sein du Front de gauche, durant cette campagne présidentielle
    sont maintenant en train de s'attaquer à la durée au Canada
    (55 ans après la mort de l'auteur), ainsi que le projet de loi
    sur l'exception pédagogique dans ce pays.

    Antoine Gallimard dénonce le projet de loi C-11
    http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/348481/antoine-gallimard-denonce-le-projet-de-loi-c-11

    Domaine public : Gallimard échoue à faire bloquer 727 URL canadiennes
    http://www.pcinpact.com/news/64425-gallimard-blocage-domaine-public-canada.htm

    Pour autant, pourquoi le Parti Pirate Suédois fixe-t-il son objectif
    sur 20 ans ?
    Jean Zay, alors ministre de l'Éducation nationale et des Beaux-Arts de 1936
    à 1939 ne proposait-il pas de réduire à 10 ans après la mort
    de l'auteur ?

    Mais surtout la proposition du Parti Pirate Suédois en séparant
    redistribution commerciale de non commerciale nie l'existence
    de toutes les licences libres logicielles et culturelles qui
    incorporent au minimum, pour les licences des oeuvres non
    logicielles, au minimum une redistribution commerciale.

    Cette approche est d'autant plus nuisible qu'elle légitime
    indirectement l'idéologie marchand/non marchand à propos des
    oeuvres de l'esprit qui ne peuvent en aucun cas être associées
    à des "bien tangibles", des "marchandises".

    De plus, cet article ne propose aucun changement du droit
    moral qui se révèle un handicap pour les productions d'oeuvres
    collaboratives

    Charlie

  • [^] # Re: Il y aura un débat ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Rencontre entre Richard Stallman et Albert Jacquard : Préservation des biens communs cognitifs. Évalué à 4.

    "Parce que ça risque d'être joyeux... "

    Je suppose que oui (même si Richard ne souhaite plus intervenir sur le thème exclusif "du copyleft en sciences", l'intitulé se son intervention risque donc d'évoluer).

    Pour autant, rappelons-nous (même si cette rencontre est historique) qu'Albert Jacquard est né en 1925. il va sur ses quatre-vingt-six ans, éprouver de la fatigue.
    De plus, Richard Stallman et Albert Jacquard soufrent de problèmes d'audition.

    Le public doit donc se montrer bienveillant, faire l'effort de poser des questions brèves à très haute voix.

    Amicalement,
    Charlie

  • [^] # Re: RMS et Emacs

    Posté par  . En réponse à la dépêche Richard Stallman: 2 conférences à Paris. Évalué à 4.

    Bonjour,

    Vous avez écrit :

    "Sinon pour l'aspect pointilleux du personnage concernant certains termes, personnellement je comprends. Ça doit être agaçant d'avoir à toujours reprendre les gens sur des termes que vous tenez à coeur. Au bout d'un moment, on peut vouloir prévenir à l'avance"

    Ce n'est pas tant le fait d'être agacé qui est en jeu que de comprendre que le mouvement pour le logiciel libre est en guerre sémantique.

    Par exemple, si j'utilise le terme de "mesure technique de protection" j'évoque inconsciemment quelque chose de positif ; vouloir protéger, par exemple, sa vie privée est des plus légitime. Ce faisant j'en arrive à accepter les DRM. En revanche si je dis "menottes numériques" ou "dispositifs de contrôle d'usage", la puissance d'évocation n'est pas la même. Et n'est-ce pas ce que sont réellement les DRM : des dispositifs de contrôle d'usage ?

    De plus, le mouvement pour le logiciel libre, comme son nom l'indique, ne peut rester vivant que s'il s'inscrit dans une pensée en mouvement. Quelqu'un fit par exemple observer, en Espagne, à Stallman que le mot "propriétaire" pouvait être légitime, par exemple être propriétaire de sa maison. Le mot "logiciel propriétaire" pouvait donc entraîner une confusion avec les biens physiques. Stallman reprit donc à son compte l'observation de son interlocuteur et recommanda "logiciel privateur" ; les logiciels "propriétaires" sont des logiciels "privateurs de liberté".

    Cordialement
  • [^] # Re: Bayart et Stallman en conf. à Paris

    Posté par  . En réponse à la dépêche Richard Stallman: 2 conférences à Paris. Évalué à 1.

    Bonjour,

    En quoi le mouvement pour le logiciel libre est-il extrémiste ?
    En quoi Richard Stallman est-il extrémiste ?

    Je suis stupéfait par ce commentaire aussi lapidaire.
  • [^] # Re: Logiciels "libres" ou logiciels "liberticides" sous licences libres

    Posté par  . En réponse à la dépêche VÉRAC : Vers une Évaluation Réussie Avec les Compétences. Évalué à 2.

    Salut

    Que nenni ! Encourager une initiative spécifique ne permet pas de généraliser mon propos à l'ensemble voire à l'univers tout entier. La ficelle est un peu grosse quand même là 8-)

    C'est bien de l'avoir dit. La ficelle était sans doute un peu grosse mais animée par une noble cause. :-)

    Ceci dit ça me donne envie de poser la question HS : quid de samba ou de Openoffice.org par exemple qui permettent pourtant de mettre un pied plus ou moins profond dans l'obscur monde du propriétaire et du closed sources/datas ?

    J'opère une distinction entre des proxies sous Ubuntu mis en place par le Rectorat de mon académie qui interdisent de fait l'accès au net des stations sous Linux avec Samba qui permet d'utiliser le serveur de fichiers Microsoft pour que les mômes puissent tout de même sauver leurs données dans un répertoire centralisé et donc utiliser tout même Linux.

    Pour autant l'usage le plus fréquent de Samba c'est des stations sous Windows et un serveur de fichiers sous GNU/Linux. Dans ce cas oui, effectivement on peut considérer que les perforùances de Samba ont contribué, pat effet second, à pérenniser les stations sous Windows.

    Mais en ce qui me concerne je continue à défendre Samba.


    Que j'utilise un carnet en papier, un tableur ou cet outil pour suivre les réussites des élèves me regarde, moyennant quelques conditions notamment que les informations concernées ne se retrouvent pas n'importe où, hors de mon contrôle.

    Certes. Mais les livrets de compétences qui seront obligatoires dans les collèges dès la rentrée sont un sujet sensible. Par exemple dans mon collège le chef d'établissement a voulu nous imposer le livret de compétences lors de la journée de solidarité alors que l'AG intersyndicale aveit décidé de le boycotter. La confrontation avec la Principale fut pénible et ouvert des blessures.

    C'est un fait, le livret de compétences (hormis chez les jeunes profs peu politisés et assez soumis) suscite un rejet du corps enseignant. Ca et tout le reste. Des réformes débiles, le B2i, la pseudo histoire des arts...

    L'écoeurement est total. Le désespoir et le désinvestissement n"ont jamais été aussi grands.

    Il n'en va pas de même pour les outils utilisés pour ou avec les élèves.
    Je ne connais pas (ou pas mis en œuvre en situation réelle seul gage de confiance) Gibii, Amen école ou autres ENT, il me semble que ce sont des outils orientés "collège" et du coup ne sont pas adaptés à l'univers hétérogène et hétéroclite des écoles élémentaires que je connais mieux (


    Quant à moi, je ne connais rien de l'école primaire. La seule chose que je constate, c'est que les mômes qui sont arrivés en sixième cette année, pour une immense majorité, contrairement aux années précédentes, n'avaient pas ou que très peu utilisé un ordinateur.

    J'ai mis ça sur le compte de la réforme et de la suppression des cours du samedi matin.

    Il faudrait mener une enquête.

    e suis très surpris qu'un enseignant reporte la tâche de l'évaluation ou de la validation de compétence à un logiciel (tel Gibii). Qu'il soit de qualité ou non importe peu AMHA : Quelle est la valeur réelle de l'évaluation d'une compétence dans ce contexte ? Quelle est la maîtrise que l'on a des informations ainsi récoltées ? Où sont les garanties d'anonymat, de transparence etc ? Plus professionnellement je me demande quelle est la valeur ajoutée de l'enseignant dans ce contexte... mais ça... c'est une autre histoire.

    Sur Aix-Marseille, Gibii est installé au Rectorat. Les ATI (Agents techniques informatiques en poste dans chaque établissement et financés par le CG13), le Correspondant TICE, etc, n'ont pas à l'installer.

    Le B2i est obligatoire au brevet des collège. Et deux rapports parlementaires notent au passage que dans la plupart des établissements ce sont les chefs d'établissements qui valident à la volée.

    Quant aux compétence du B2i, soyons clairs : j'en ai rien à foutre. C'est du n'importe quoi.

    Pour info, une grande partie des items furent rayés ou modifiés il y a trois ans au prétexte avoué qu'il s'agissait davantage de CONNAISSANCES que de COMPETENCES.

    Ce n'est donc même pas nous qui opposons connaissances à connaisances c'est l'oeuvre du ministère lui-même.

    Tous les items qui renvoyaient à des notions informatiques ont été supprimés.

    Er l'on demande aux profs de valider des compétences qui ne sont enseignées nulle part.

    J'arrête là parce que j'ai des trucs à faire.

    Librement Charlie
  • [^] # Re: Logiciels "libres" ou logiciels "liberticides" sous licences libres

    Posté par  . En réponse à la dépêche VÉRAC : Vers une Évaluation Réussie Avec les Compétences. Évalué à 1.

    Salut

    Tu priverais les autres du droit d'utiliser leur propre jugement pour savoir si ces programmes sont contestables ou pas (ou si ils peuvent en tirer quelquechose de bon quand même, ce que j'ai compris dans le cas de l'auteur) ?

    Je ne comprends pas de quels programmes tu parles. Programmes informatiques ou programmes scolaires ?

    Je reprenais une phrase de chryjs qui évoquait le mot "programme" dans le sens de "programmes scolaire" (socle commun des compétences, B2i, démarche dite d'investigation, etc) cf : "Qu'on aime ou pas les programmes actuels, qu'ils soient critiquables ou pas, cela ne nous empêche pas de nous outiller" etc.


    ce n'est pas parcequ'un programme est libre, que les élèves ont le droit de faire ce qu'ils veulent sur les machines ou sur le réseau (cas du firewall) ou pendant un examen (cas de la surveillance si j'ai bien compris)

    Quel rapport avec ce que j'ai écrit ?

    Lorsque j'évoquais le proxy Amon NG c'était pour prouver qu'un logiciel libre (dans le sens des 4 degrés de liberté des logiciels libres) peut restreindre les libertés des utilisateurs. De quelles libertés s'agit-il ?
    "Du droit de faire ce que l'on veut sur les machines et sur le réseau" ou de la liberté d'utiliser le système GNU/Linux en classe sur les stations de travail (j'explicitais noir sur blanc en quoi Amon NG qui est sous GPL et tourne sous Ubuntu imposait Microsoft) :

    "Un exemple, le fameux firewall Amon-Ecole déployé dans l'éducation sous Ubuntu qui interroge l' Active Directory des serveurs Microsoft au lieu d'un annuaire LDAP, ce qui rend impraticable l' accès à Internet des stations sous GNU Linux dans les établissements secondaires".

    Rien à voir avec les mots de passe de root.


    Je corrigerais en "et le partage des connaissance tout en garantissant l'apprentissage des libertés individuelles"
    Le but de l'école c'est d'apprendre le principe des libertés, pas de laisser les élèves libres.


    Je ne comprends pas ce que tu veux dire.

    Tu peux expliciter ?


    en quoi c'est un problème de centraliser les données si on gère la centralisation ?

    J'évoquais le cloud computing qui, faut-il le rappeler en cette période de grève des informaticiens de l'éducation contre l'externalisation, renvoie également davantage à une logique d'externalisation qu'à de la centralisation qui est un autre débat (je préfère les systèmes répartis).

    Le rapport avec les ENT est évident.

    Je précise que la définition d'ENT que donne l'éducation nationale ne recouvre pas entièrement un produit comme Prométhée qui est présenté par ses auteurs comme étant un ENT et que les décideurs de l'éducation qualifieraient d'espace collaboratif de travail.

    Les ENT impliquent un serveur d'authentification unique (Single Sign-On) qui permet aux utilisateurs d'accéder à des applications informatiques réparties sur le net.

    La définition que donne un article récent des échos en date du 1er juillet 2010, sur le cloud computing, n'est pas fondamentalerment éloignée de la définition d'ENT des décideurs de l'éducation nationale :

    "Cette technologie permet aux entreprises d'externaliser leurs ressources numériques - serveurs, logiciels de messagerie électronique ou de paie -sur des plates-formes virtuelles accessibles grâce à un système d'identification".
    Réf : http://externalisationrh.blogspot.com/2010/07/le-cloud-compu(...)

    ce que dit Stallman c'est de pas aller coller ses données chez google.

    Non ! Stallman considère le cloud computing, y compris lorsqu'il est réalisé avec de l'open source, comme quelque chose de mauvais.

    L'un des aspects positifs de VÉRAC c'est qu'il reste encore maîtrisable par la communauté éducative qui le met en place, ce qui n'est plus le cas de Gibii, une application web sous GPL que j'évoquais qui permet à la hierarchie de bénéficier d'un excellent instrument de contrôle sur les validations du B2i, par établissement, bassin, département, académie.

    Librement Charlie
  • [^] # Re: Merci d'employer un vocabulaire correct

    Posté par  . En réponse à la dépêche VÉRAC : Vers une Évaluation Réussie Avec les Compétences. Évalué à 1.

    Bonsoir,

    Si. Une évaluation "classique" (classique en France en réalité, et seulement dans l'éducation) cautionne-t'elle tous les autres travers du système ?

    Je ne comprends pas ce que tu veux dire.

    Si le système de notation en usage dans le système scolaire n'est pas la panacée, loin de là, il n'implique pas obligatoirement, contrairement au socle commun, au B2i et autres machins, une destruction de l'enseignement.


    je n'y vois rien d'autre au premier abord, qu'un cours classique.
    C'est l'ÉVALUATION qui est différente, pas forcément le reste.


    Oui, c'est bien ce que j'avais cru comprendre, de ta pratique. C'est la raison pour laquelle, dans mon post précédent j'avais référé "les compétences spécifiques telles que des procédures de base" qui sont effectivement transmissibles, donc enseignables.

    Cependant tu occultes totalement l'aspect idéologique et politique de l'approche par compétences (et toutes ne sont pas, malheureusement, des méthodes ou des procédures de base) qui ne se limitent pas à ta propre localité, et conduisent un certain nombre de chercheurs en "sciences" de l'éducation comme Bernard Charlot, Elisabeth Bautier, Jean-Yves Rochex, Jean-Pierre Terrail à dénoncer une "rhétorique" des compétences basées sur des "savoirs faire" et des "savoirs être" qui "enferment les élèves des milieux populaires dans des pédagogies de "basse intensité" où la compétence à acquérir finit par effacer le savoir qui permet de le mettre en oeuvre.".


    C'est un grand danger de l'évaluation par compétences : vouloir subitement passer d'un système où on ne garde la trace que d'un seul renseignement (résultat global à un travail donné à une date précise) à un autre où il faudrait tout relever.
    Tu as l'air de croire que l'évaluation par compétences tombe forcément là-dedans, mais c'est faux.


    "Parmi les autres compétences du socle, qu’il appelle « compétences spécifiques » pour les distinguer des « compétences générales », Bernard Rey affirme qu’on ne peut évaluer que les « connaissances à mémoriser » et les « procédures de base » car ce sont les seules qu’on enseigne vraiment aux élèves." peut-on lire sur la page "Les dangers du livret de compétences au collège" du SNES d'Aix-Marseille.

    http://www.aix.snes.edu/spip.php?article880

    Je précise que je ne suis pas au SNES, mais que je partage cette analyse.


    Dans nos classes actuelle, un effectif réduit, c'est 27 élèves. Et ça ne va pas s'améliorer

    Bon alors arrêtons le délire. Tu ne peux pas physiquement être partout à la fois, dans la tête de chaque gamin pour voir quels items il doit retravailler. Il y a une limite qui a pour nom : principe de réalité.


    Ce dont tu parles est le haut du bulletin (baptisé bilan de l'élève, car il évolue régulièrement et devient un bulletin le jour où on l'imprime).
    Il est fait de 3 parties et présente des "bilans" (dans le vocabulaire que j'ai utilisé dans VÉRAC). Pour les matières, chaque prof peut y mettre jusqu'à 6 bilans (réglable par l'administrateur) et une appréciation.
    À comparer avec un bulletin "classique" où il y a juste un renseignement (moyenne) et une appréciation par matière.
    Pendant que tu y es, va voir aussi les "détails" d'un élève dans quelques matières.


    Vous avez fait une expérience sur 4 classes de sixième. Les conditions expérimentales sont locales et difficilement généralisables sans se transformer en usine à gaz.

    Je sais de quoi je parle. J'ai enseigné au début des années quatre-vingt dans un collège expérimental de Saint-Denis. Et souvent ce qui peut fonctionner au cours d'une expérimentation n'est pas reproductible sur une grande échelle.

    Bien à toi, et bonnes vacances.

    Librement,

    Charlie
  • # Logiciels "libres" ou logiciels "liberticides" sous licences libres ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche VÉRAC : Vers une Évaluation Réussie Avec les Compétences. Évalué à 2.

    Bonjour,

    La lecture de certains posts ici me font réagir. Je préfère ouvrir une autre enfilade plutôt que de répondre à chacun.

    Premier sujet de réflexion : devons-nous systématiquement promouvoir dans l'éducation n'importe quel produit logiciel sous prétexte qu'il est labellisé "libre" ?

    Dans l'une des contributions de chryjs j'ai lu ce commentaire qui m'a laissé perplexe :

    "Qu'on aime ou pas les programmes actuels, qu'ils soient critiquables ou pas, cela ne nous empêche pas de nous outiller pour faire notre travail le mieux possible.
    [...]
    "Merci donc à Edleh et à tous ses collègues qui essaient de faire avancer les choses tout en utilisant/produisant des logiciels libres".

    Par delà la spécificité de VÉRAC (dont je n'ai pas à juger si c'est un bon ou mauvais produit) chryis laisse entendre que nous devrions soutenir tous les produits logiciels au seul prétexte qu'il seraient "libres" quand bien même se mettraient-ils au service de programmes que l'on pourrait juger contestables.

    Ce qui, pour ceux qui s'en souviennent encore, nous ramène aux débats sur les DRMs "libres" durant loi DADVSI. Pour mémoire, un certain nombre de développeurs open source qui ne voyaient dans les DRMs qu'un enjeu technique proposaient de développer des "menottes numériques", sous licences libres.

    Actuellement on assiste à un phénomène comparable dans l'éducation où se déploient un certain nombre de solutions dites libres qui brident les libertés et/ou peuvent entrer en conflit avec la philosophie des logiciels libres.

    Un exemple, le fameux firewall Amon-Ecole déployé dans l'éducation sous Ubuntu qui interroge l' Active Directory des serveurs Microsoft au lieu d'un annuaire LDAP, ce qui rend impraticable l' accès à Internet des stations sous GNU Linux dans les établissements secondaires.

    Ou autre exemple, la fameuse application web sous licence GNU GPL Gibii qui permet de gérer la validation des "compétences" du B2i. Ici l'enjeu ce n'est pas Gibii en tant que tel qui, de plus, représente à mes yeux l'un des meilleurs produits développés en interne au sein de l'Education nationale, comme l'est peut-être également VÉRAC, que le B2i lui-même ainsi que le système de surveillance et de contrôle à distance que permet Gibii sur les modes de gestions du B2i dans les établissements scolaires.

    Si l'on adoptait une posture purement technique on pourrait considérer qu'il ne s'agit rien d'autre qu'une suite d'algorithmes et/ou de briques logicilelles rédigés dans un langage de programmation dont le code source est accessible à tous. Mais si l'on considère que l'enjeu c'est aussi, surtout dans le domaine de l'instruction et de l'éducation, de garantir la transmission et le partage des connaissance tout en garantissant les libertés individuelles, le débat prend une autre signification (Cf. par exemple et au hasard le livre "À l’école des compétences - De l’éducation à la fabrique de l’élève performant" d'Angélique del Rey ou les commentaires de Nico Hirtt sur cette "nouvelle pensée pédagogique unique").

    Deuxième sujet de réflexion : les ENT et le cloud computing

    Certains ici se souviennent peut être des prises de position de Richard Stallman à l'encontre du cloud computing où les sociétés risquaient de perdre le contrôle de leurs données en adoptant de tels systèmes :

    « Cette perte de contrôle est l'une des raisons pour lesquelles il ne faut pas utiliser les applications Web pour votre informatique. C'est aussi néfaste que d'utiliser un programme propriétaire. »
    http://www.zdnet.fr/actualites/richard-stallman-denonce-le-c(...)

    Aussi, je me demande lorsque je lis dans l'enfilade (contributeur :Tiste)

    "Très intéressant comme logiciel. Ceci dit, est-ce que le fait pour les enseignants d'avoir besoin d'installer le logiciel sur l'ordinateur ne risque pas de rebuter l'utilisation par rapport à des systèmes déjà mis en place (comme l'ENT, Espace Numérique de Travail, où tout est géré en ligne) ? "

    je me demande si la communauté éducative du logiciel libre ne fait pas fausse route en promouvant des ENT libres.

    Librement Charlie
  • [^] # Re: Merci d'employer un vocabulaire correct

    Posté par  . En réponse à la dépêche VÉRAC : Vers une Évaluation Réussie Avec les Compétences. Évalué à 1.

    Bonsoir,

    L'enjeu principal de l'évaluation dite par compétences n'est pas d'ordre pédagogico-didactique. mais social et politique. Aussi, je trouve que tu bottes en touche lorsque tu écris : "je tiens à distinguer l'évaluation par compétences des machins officiels (socle commun et autres paliers 3)".
    Parce que l'enjeu du débat, c'est bien ces "machins" que directement ou indirectement tu cautionnes.

    D'autant plus que lorsque je lis comment tu pratiques la chose, je n'y vois rien d'autre au premier abord, qu'un cours classique.

    Par exemple; tu écris : "Pour chaque chapitre de maths, je fais AVEC LES ÉLÈVES (et j'y tiens beaucoup) une courte liste des choses à savoir (et savoir faire), sous la forme d'un schéma heuristique. Dans VÉRAC, ce seront des items.".

    Qu'est-ce qu'une carte heuristique si ce n'est une arborescence qui se déploie en étoile ?
    Quelle différence formelle avec une traditionnelle table des matières ?
    Aucune !!!
    Alors tu es en train de nous dire que tu déroules ton cours selon la bonne et vielle démarche cartésienne (qui consiste à décomposer chaque difficulté jusqu'au plus simple élément) qui se déploient en listes d'items.

    Pardonne-moi, mais jusqu'à ce stade tu n'es pas dans la déstructuration des connaissances, atomisée dans une myriade de compétences dont la plupart ne font l'objet d'aucun enseignement. Voilà pourquoi on a assisté cette année, un peu partout en France, comme en témoignent des milliers d'occurrences sur Google, à un appel au boycott dans des centaines et des centaines d'établissements.

    Pour le moment, au mieux, ta démarche pourrait être qualifiée de pédagogie par objectifs.

    La deuxième partie de ton exposé me laisse plus perplexe.

    En effet, la démarche pédagogique que tu nous décris, sans doute réalisée pour certaines séquences sur un effectif réduit (ce qui interdit toute généralisation) semble s'appuyer sur une approche didactique où les étapes nécessaires peuvent être retravaillées par les élèves. Pour autant, elle contredit la lecture des copies d'écran que tu réfères où l'on peut lire des lis des trucs aussi débiles que : "Apprendre ses leçons et faire ses devoirs", "s'informer à partir d'une image"....

    Et que dire des compétences dites transversales que l'on peut voir et qui se déclinent en "respecter les règles de vie au collège", "respecter les autres", etc ?

    Que tu le veuilles ou pas, tu sers d'alibi, de faire valoir au socle commun et à toutes ses fariboles où sont mélangées pèle mêle des "compétences générales" difficilement transférables et évaluables, des compétences spécifiques telles que des procédures de base, des compétences qui renvoient à des jugements de valeur...

    C'est pourquoi je partage l'avis de fleny68 que je lis avec bonheur.

    Pour conclure une petite citation trouvée sur le site de l'Association des Professeurs de Lettres".

    "L’ambition de découper en compétences des aptitudes mentales est extrêmement problématique, parce que nous sommes ici dans l’ordre du vivant et de l’esprit. On devrait y regarder à deux fois avant de transformer les professeurs en exécutants de la folie évaluative qui s’est emparée d’une Éducation nationale attachée à singer le monde de l’entreprise" peut on lire sur le site "Association des Professeurs de Lettres".

    http://www.neoprofs.org/actualites-f5/colleges-motion-de-l-a(...)

    Librement Charlie