Journal Coder avec l'IA : le déclin du plaisir

Posté par  . Licence CC By‑SA.
26
11
août
2025

Un développeur raconte l'une des conséquence inattendue du code par prompt assisté (parfois appelé vibe coding 1 ) : le plaisir de coder disparaît.

https://terriblesoftware.org/2025/04/23/the-hidden-cost-of-ai-coding/
Extrait : «Je décris ce que je veux, j’évalue le retour de l’IA, j’ajuste le prompt et je réitère. C’est efficace, oui. Même révolutionnaire. Mais je sens qu’il manque quelque chose d’essentiel : cet état de flow où le temps disparaît et où l’on est totalement absorbé par ce qu'on créé.
Si ça devient le mode de travail dominant, ne risque-t-on pas de se retrouver avec une industrie peuplée de développeurs très productifs, mais peu impliqués ?»
(Oui j'ai traduit de la même façon qu'il code : traduction automatique arrangée à ma sauce, mais je ne recherche pas le plaisir dans la traduction)

1 Personnellement je réserve cette expression à ceux qui font faire par l'IA des choses qu'ils ne comprennent absolument pas. D'ailleurs c'est de là que vient l'expression : « Ce n'est pas vraiment de la programmation - je visualise juste des choses, je dis des choses, j'exécute des choses et je copie-colle des choses, et la plupart du temps, ça marche. »

  • # Faire des bêtises naturelles

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10 (+18/-3).

    Tester des trucs au hasard en espérant que ça marche, c'est plutôt une approche d'Homme des cavernes : le cave coding ! D'ailleurs à la préIAstoire, les caves faisaient déjà ça en copiant/collant des bouts de code depuis des forums.

    Outre la perte de plaisir (déléguer son code à une IA, c'est comme confier son conjoint à un vibromasseur), il y a aussi une immense perte de productivité : le code s'écrit peut être plus vite, mais lorsqu'il faut debugger, les devs biberonnés à l'IA appellent leur mamanle dev senior de l'équipe, car ils ne comprennent pas le quart de ce qu'ils ont généré…

    Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

    • [^] # Re: Faire des bêtises naturelles

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4 (+3/-1).

      En tant que dev senior, je leur dirai alors d'aller se faire enfiler par une IA voir leur IA pour le SAV. >:<

      • [^] # Re: Faire des bêtises naturelles

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4 (+1/-0).

        Le dev senior est en général responsable mais pas coupable de la réussite du projet :-)

        Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

      • [^] # Re: Faire des bêtises naturelles

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7 (+5/-0).

        Très juste
        En tant que senior et dev (mais aussi sysadmin etc …) utiliser une IA même gratuite m'a permis de faire plus rapidement des trucs compliqué pour moi
        Comme des objets utilisables avec flask/django pour générer du HTML en python avec des morceaux de bootstrap dedans ( voir https://codeberg.org/chrislyon/bootstrap_objects )

        C'est pas du code très propre mais globalement ça fait le job et je l'ai utilisé sur des trucs très très simple

        75 % environ c'est l'IA qui l'a généré, mais j'ai du corriger manuellement pas mal de choses
        C'était ça ou refaire un copier coller du code pour qu'il le corrige , ensuite on teste et on boucle

        bref cela devenait chiant alors j'ai préféré reprendre la main et faire les corrections moi même

        Avant j'avais quand même fait un brouillon au préalable mais c'est l'IA qui m'a permis d'aller super vite pour obtenir un version finalisée et utilisable.
        pour être honnête je l'aurai jamais fini tout seul (manque de temps toussa …)

        Pour le SAV, j'ai été confronté à un problème tordu, mais bon comme j'ai l'habitude de reprendre du code qui n'est pas a moi, j'ai réussi assez rapidement à trouver le problème.

        Mais j'en reviens toujours au tryptique : think - edit - make
        très en vogue au siècle dernier … de nos jours cela serait plutôt : think - edit - make - git :)

        Pour conclure :
        tu peu faire des trucs sympas en t'aidant de l'IA cela permet d'aller plus vite sur certains points, c'est quand même un super outil
        Mais faut pas se leurrer : analyser, réfléchir, documenter et surtout tester reste indispensable

  • # Comme le disait Xavier Leroy

    Posté par  (Mastodon) . Évalué à 7 (+4/-0).

    Xavier Leroy disait la même chose dans une conférence sur le sujet. Si je résume, il disait qu'on perdait ce qui faisait l'attrait pour ce métier, l'aspect créatif, et qu'avec l'IA, on devenait uniquement des vérificateurs et que ce n'était pas du tout la même chose. Je recommande cette conférence, très accessible (elle est destinée à des lycéens).

  • # Même sensations...

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10 (+11/-0).

    C'est fou, c'est exactement la même sensation que j'ai et que j'ai du mal à vivre ces temps ci.

    Historique: j'utilisais jusqu'à présent vim en IDE, sans aucun plugin, et aucune auto completion "magique".

    J'ai depuis 1 mois installé Codeium et activé l'auto completion basé sur l'IA (compte windsurd).
    Résultat, il suffit de taper la description de ce qu'on veut faire, et la fonction s'ecrit toute seule.
    Super gain en productivitée, c'est indeniable.

    Example, je commence par taper une ligne du genre:
    // Controlleur qui va filtrer mes resultats en fonction du parametre X

    Et pouf, une [tabulation] plus loin, mon code est fonctionnel.
    Je le relis, je n'aurais pas fait mieux.

    Je ne parle pas ici d'agents qui font le code de A à Z. J'ai testé et ça part très vite dans du grand n'importe quoi.
    Mais rien que le fait d'utiliser cette IA qui auto complete des portions enormes de code, ça a enormement réduit l'attrait même du métier.
    On est beaucoup moins dans le code. Certes on le relie, on le comprends, on l'aurait fait pareil nous même. Mais le fait de ne pas avoir passé du temps à le pondre le rends moins "personnel". On l'oublie plus rapidement.

    On se retrouve vite a se poser des question du type: Comment j'avais fait cette partie du code? quelques minutes / jours plus tard.

  • # Mon petit retour sur le sujet

    Posté par  . Évalué à 10 (+9/-0).

    Je me suis fait un peu la même réflexion. (Attention, je ne suis pas un dev, je suis un enseignant-chercheur en statistiques computationnelles, je fais un peu de dev pour ma recherche, et pas mal pour des projets perso).

    L'IA générative, c'est diablement efficace, mais j'en ai retenu plusieurs choses :
    - je ne veux pas de suggestions, c'est moi qui doit décider quand j'ai besoin d'elle, et pas à elle de me proposer des trucs, je sais où je vais, pas elle. Les suggestions me perturbent.
    - je dois avoir un niveau de compétences largement supérieur à celui nécessaire pour uniquement coder ce que je demande. Je dois être en mesure d'apprécier le choix de l'approche effectuée, et les implications précises du code fourni. Si je ne suis pas à l'aise avec l'approche proposée, il vaut mieux le faire moi-même.

    Récemment, j'ai été confronté à un problème (je suis aussi viticulteur au passage), une histoire de traçabilité phytosanitaire non conforme (j'avais bien en traçabilité toutes les infos demandées, mais pas avec l'outil certifié, et donc mon registre n'était pas certifié). J'ai dù coder dans l'urgence un outil pour resaisir de manière efficace l'ensemble des infos avec un export vers l'outil qui certifie les bilans IFT), j'ai fait cela en moins de 2 jours, avec l'IA générative. Efficacité stupéfiante, il fallait être extrêmement précis, savoir quoi faire, mais la vitesse était bluffante. À la fin, j'avais mon registre certifié, parfait pour l'audit de l'organisme certificateur (les certifications environnementales… quelle horreur administrative), tout allait bien. Je me suis posé la question de quelle satisfaction je retirais de ce dev: aucune.

    Maintenant, je ne l'utilise principalement que pour deux taches:
    - le refactoring, car il est diablement efficace, et que ce n'est pas quelque chose qui me fait plaisir à faire.
    - la documentation, soit en génération d'un premier jet (et c'est vraiment bluffant), soit en passe finale pour homogénéiser la doc, et vérifier la cohérence avec les signatures et entre fonctions.

    En conséquence, je partage à 100% cet avis.

    • [^] # Re: Mon petit retour sur le sujet

      Posté par  . Évalué à 8 (+6/-0).

      Et je réponds à moi-même pour un second retour, sur la partie enseignement. Je fait ma charge d'enseignement dans une école d'ingénieur qui a une branche informatique.

      Je trouve que c'est une catastrophe pour les étudiants. Même les meilleurs étudiants sont incapables de travailler sans IA générative. Et comme je pense que pour bien utiliser l'IA générative il faut avoir un niveau de compétences supérieure à celui nécessaire pour juste coder, et que bien entendu, les étudiants ne l'ont pas en début de formation, cela implique que les étudiants font des trucs, qui marchent, et ils n'ont pas compris ce qu'ils font.

      Je peux même convoquer un exemple qui m'a marqué fortement : un étudiant (très bon, dans le top 5%), lors d'un projet de laboratoire (un tout petit morceau d'un sujet de recherche sur lequel un étudiant est assez autonome), je ne comprends pas les courbes qu'il montre, il faut les distinguer suivant un critère, je lui demande de refaire la figure (en live durant la réunion, juste la figure, pas tout le reste de l'algo de traitement de données), il le fait, je vois qu'il utilise l'IA gen à outrance (je n'avais pas mesuré à quel point). Ok, ça marche. Je lui demande de changer les couleurs pour distinguer deux conditions. Et là… catastrophe, le wifi saute. Il était incapable de changer les couleurs de courbes tracés avec matplotlib. Et ce qui me fait peur, c'est que c'était un des meilleurs étudiants.

      Bref, coté pro, ça me parait bien si on sait utiliser l'IA gen avec le recul et la parcimonie nécessaire, et qu'on a le niveau de compétences nécessaires. Mais coté formation, j'avoue être complètement démuni (heureusement, je fais l'essentiel de mon service d'enseignement en math/stat, et on est moins concerné par cette problèmatique).

      • [^] # Re: Mon petit retour sur le sujet

        Posté par  . Évalué à 5 (+6/-3).

        Je peux même convoquer un exemple qui m'a marqué fortement : un étudiant (très bon, dans le top 5%), lors d'un projet de laboratoire (un tout petit morceau d'un sujet de recherche sur lequel un étudiant est assez autonome), je ne comprends pas les courbes qu'il montre, il faut les distinguer suivant un critère, je lui demande de refaire la figure (en live durant la réunion, juste la figure, pas tout le reste de l'algo de traitement de données), il le fait, je vois qu'il utilise l'IA gen à outrance (je n'avais pas mesuré à quel point). Ok, ça marche. Je lui demande de changer les couleurs pour distinguer deux conditions. Et là… catastrophe, le wifi saute. Il était incapable de changer les couleurs de courbes tracés avec matplotlib. Et ce qui me fait peur, c'est que c'était un des meilleurs étudiants.

        C'est une vraie question, mais est-ce vraiment différent des autres avancées technologiques. Je me souviens d'un prof qui parlait de son vieux prof (oui y'a longtemps) et de l'arrivée des calculatrices. Le vieux prof se plaignait qu'aucun étudiant ne savait calculer, et pire, ne savait donner une grandeur estimée. Et il disait que c'était la ruine de l'existence. Plus jeune, je me souviens de hordes de prof vomir sur wikipedia en disant que plus aucun jeune ne savait réfléchir ou apprendre, et que toute question c'était clic clic wikipedia réponse et j'ai déjà oublié ce qui était demandé.

        Aujourd'hui, je lis beaucoup cette critique, mais est-ce vraiment nouveau? Plus grave? Dangereux? je sais pas trop

        • [^] # Re: Mon petit retour sur le sujet

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10 (+10/-0).

          Je ne suis pas convaincu que ce soit comparable.

          . Je me souviens d'un prof qui parlait de son vieux prof (oui y'a longtemps) et de l'arrivée des calculatrices. Le vieux prof se plaignait qu'aucun étudiant ne savait calculer, et pire, ne savait donner une grandeur estimée. Et il disait que c'était la ruine de l'existence.

          Savoir calculer rapidement à la main c'est surtout très technique et coûteux en temps. Très souvent tu dois utiliser des astuces pour certains calculs.

          Je pense que cela n'a pas un grand intérêt de se focaliser dessus, il y a plus intéressant à faire en maths / physique / autres. Il vaut mieux enchainer les exercices ou explications qui misent sur la manipulation de concepts et de raisonnements plutôt que de faire du calcul si tu veux mon avis. Et je trouve plus pertinent quelqu'un qui maitrise les raisonnements mais a besoin d'aide pour la partie calculatoire que l'inverse.

          Plus jeune, je me souviens de hordes de prof vomir sur wikipedia en disant que plus aucun jeune ne savait réfléchir ou apprendre, et que toute question c'était clic clic wikipedia réponse et j'ai déjà oublié ce qui était demandé.

          Wikipédia c'est quand même très limité.

          Déjà les copier / coller grossiers cela se voit très vite. Et surtout Wikipédia servait dans ce contexte pour… faire des exposés. Pour d'autres exercices que ce soit collège / lycée c'est vite limité, ça donne des connaissances mais si tu ne comprends pas ce que tu lis tu ne peux pas en tirer grand chose. Comme le sujet est très générique, tu ne peux jamais te contenter de copier / coller la réponse depuis Internet sauf si tu trouves exactement le même exercice. Et là encore, le plagiat grossier se voit vite.

          Dans le supérieur c'est pire, Wikipédia n'a souvent pas assez d'éléments pour permettre de s'en servir comme support de cours ou d'exercice. Tu es obligé de lire et de comprendre des sources pour t'en sortir, je doute que tu puisses avoir un master en te basant uniquement sur Wikipédia et sans rien comprendre à ce que tu fais.

          L'IA en théorie est bien plus puissant à cet égard, réponses très personnelles et pas publiques (donc détecter le plagiat est beaucoup plus difficile), il s'adapte bien mieux au contexte des exercices ou cours demandés et si copier / coller ses réponses suffit pour peux réussir à tout valider sans comprendre ce que tu fais (ou avec une compréhension très limitée).

          Du coup la maitrise des concepts, l'acquisition de l'expérience et la pratique des raisonnements se réduit ce qui ne peut pas avoir un effet bénéfique à priori lors d'une formation. Car au contraire, c'est ce qu'on souhaite obtenir.

          La seule façon où l'IA peut être bénéfique dans ce contexte c'est de s'en servir comme support. Tu n'as pas compris une notion ? Tu demandes des exos ou explications complémentaires. Tu cherches à aller plus loin ? Tu peux demander des infos qui pointent au delà du cours si ça t'intéresse. Mais faire tous les exos ou examens avec n'est pas la même chose alors que c'est ce que font manifestement certains (beaucoup ?) d'élèves.

          Ton propos me fait penser à une conférence de Michel Serres sur les connaissances : https://www.youtube.com/watch?v=4-am8OQjpaU (très passionnant et n'a pas mal vieilli). En gros ce débat n'est pas vieux, dès la Grèce Antique il y avait opposition entre ceux qui valorisaient la transmission du savoir oral et la transmission du savoir par l'écrit. En effet à l'époque les grecs étaient capables de retenir des textes longs et complets entièrement dans leur tête. Mais l'écriture, l'imprimerie et Internet ont chamboulé le savoir.

          Il n'était plus nécessaire de savoir par coeur ces textes ou résultat, à mesure que l'information était stockée et accessible à proximité (dans un cahier chez soit, dans la bibliothèque ou sur Internet), il devenait important de surtout savoir l'existence de concepts et de pouvoir retrouver l'information précise dont on avait besoin au moment dont on avait besoin. En libérant le cerveau de la contrainte de la mémorisation par coeur on a pu favoriser le développement des raisonnements et surtout on peut manipuler plus de concepts que si on devait avoir tout par coeur en tête.

          Et c'est pourquoi l'écriture et l'imprimerie ont participé à la progression des connaissances scientifiques à l'époque, cela n'aurait probablement pas été permis aussi vite sans ces outils. Mais la clé est en effet de libérer le cerveau pour pouvoir faire autre chose avec. Ici avec l'IA si tu files tout pour résoudre les exercices à l'IA, qu'est-ce que tu gagnes ? Qu'est-ce que tu peux maitriser en plus que tu ne pourrais pas faire sans ? Je ne vois pas d'exemples probants. Sauf si tu t'en sers comme d'un "prof particulier" additionnel mais qui ne fait pas tout à ta place.

          • [^] # Re: Mon petit retour sur le sujet

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8 (+5/-0).

            Du coup la maitrise des concepts, l'acquisition de l'expérience et la pratique des raisonnements se réduit ce qui ne peut pas avoir un effet bénéfique à priori lors d'une formation. Car au contraire, c'est ce qu'on souhaite obtenir.

            C'est ce que souhaite obtenir certains. Pour beaucoup de gens, l'objectif final est d'obtenir un bon poste pour lequel on demande un diplôme, une expérience, des références… La manière de l'obtenir important peu et être compétent à ce poste n'étant pas une contrainte (surtout s'il sert juste de tremplin à un poste supérieur), copier/coller un contenu sans le comprendre est une stratégie parfaitement valable pour maximiser sa réussite tout en minimisant ses efforts :-)

            Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

            • [^] # Re: Mon petit retour sur le sujet

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4 (+1/-0).

              Je parlais en terme de société et objectif du système éducatif au sens large.

              Pas des aspirations au niveau individuel.

              • [^] # Re: Mon petit retour sur le sujet

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2 (+1/-0).

                Sur le plan sociétal : je me demande si la facilité à obtenir, grâce aux ia, des diplômes sans maîtrise des compétences associées n’aboutira pas, à terme, à une dévaluation générale de la valeur des diplômes (dont la valeur n’était peut-être déjà pas si grande, certes…).
                À moins que les façons d’évaluer les compétences des étudiants n’évolue beaucoup ?
                (Je parle en ayant à l’esprit plutôt les formations en sciences humaines et sociales, que je connais un peu – la réalité est peut-être très différente dans d’autres domaines).

          • [^] # Re: Mon petit retour sur le sujet

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2 (+1/-1). Dernière modification le 11 août 2025 à 13:59.

            Savoir calculer rapidement à la main c'est surtout très technique et coûteux en temps.

            eh bien autant le faire de tête plutôt qu'à la main ;-)
            ça aurait fait gagner 5 € à la maraîchère ce matin au marché : elle avait oublié les fraises qu'elles m'avait servies. Rien qu'avec l'ordre de grandeur, elle aurait vu que 11 € ça ne correspondait pas à ce qu'elle m'avait servi…

            Bon, je suis honnête, je lui ai fait remarquer quand elle m'a fourni le ticket.

            Savoir additionner et faire des multiplications ou divisions simples de tête, ça ne nécessite pas de calculette… ça fluidifie le rendu de monnaie si on ne paie pas en carte sans contact pour les petites sommes.
            Même ma boulangère est perdue sans sa calculette o_O alors que c'est toujours les mêmes montants qui reviennent.

            Bon, en Physique et analyse en Maths, hormis les cas simples, autant gérer le cas général avec une calculatrice ayant les bonnes fonctions ;-)

            Sauf si tu t'en sers comme d'un "prof particulier" additionnel mais qui ne fait pas tout à ta place.

            malencontreusement, l'IA a besoin d'être (re-)cadrée donc ce n'est pas elle qui peut être le prof', au mieux l'assistant qui va défricher ce qui existe, à toi d'assembler le tout (et donc de comprendre chaque étape). Combien font 6 fois 9 ?

            sinon, plutôt entièrement d'accord avec toi sur l'utilisation de wikipedia comme point de départ : au moins, il y a des sources indiquées alors qu'une IA ne sait que difficilement se justifier ou avoir même un indice de confiance qui soit fiable.

            • [^] # Re: Mon petit retour sur le sujet

              Posté par  . Évalué à 0 (+0/-2).

              wikipedia comme point de départ : au moins, il y a des sources indiquées alors qu'une IA ne sait que difficilement se justifier ou avoir même un indice de confiance qui soit fiable.

              Ça ce n'est plus vrai depuis un moment. On peut demander des sources. Et les vérifier parce que les hallucinations n'ont pas disparu donc ça va inventer des sources de temps en temps… Mais si c'est utilisé comme point de départ d'une recherche (comme avec Wikipédia) tu es censé détecter qu'il t'a donné un faux lien puisque tu voudras le lire.

              • [^] # Re: Mon petit retour sur le sujet

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4 (+1/-0).

                Et les vérifier parce que les hallucinations n'ont pas disparu donc ça va inventer des sources de temps en temps…

                Mais aussi parce que le LLM peut dire qu'il se base sur la source X mais en réalité le contenu n'est pas lié (ou exploite mal la dite source).

                Mais en fait cela dépend, de nombreuses requêtes aux LLM ne passent pas par un accès à Internet et du coup tout repose sur les données d'entrainement, et là son résultat ne repose sur aucune source particulière.

                • [^] # Re: Mon petit retour sur le sujet

                  Posté par  . Évalué à 2 (+0/-0).

                  Mais si c'est utilisé comme point de départ d'une recherche (comme avec Wikipédia) tu es censé détecter qu'il t'a donné un faux lien puisque tu voudras le lire.

              • [^] # Re: Mon petit retour sur le sujet

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1 (+0/-1).

                On peut demander des sources.

                sources ? :D

          • [^] # Re: Mon petit retour sur le sujet

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4 (+1/-0).

            Qu'est-ce que tu peux maitriser en plus que tu ne pourrais pas faire sans ?

            Pure spéculation de ma part : au lieu d'espérer être un bon spécialiste (ici en dev), tu pourrais espérer être un bon généraliste (des bases dans plein de domaine et une assistance IA dans chaque domaine : genre dév-chercheur-statistiques-économie-sociologie ou dév-trader-macroéconomie-histoire-logistique). Risque : il pourrait n'être réellement bon en rien.

        • [^] # Re: Mon petit retour sur le sujet

          Posté par  (Mastodon) . Évalué à 5 (+2/-0).

          La différence entre une calculatrice et une IA, c'est que la calculatrice va te donner le bon résultat si tu lui as donné l'opération correctement. Une IA va juste te dire ce que tu as envie d'entendre, et ne se préoccupe pas (trop) de savoir si ce qu'elle raconte est vrai ou pas (elle n'a pas la notion de vérité, elle fait juste des statistiques). C'est une différence majeure. Tu pourrais très bien «forcer» une IA à te donner un code faux, mais tu ne peux pas forcer ta calculatrice à te donner un résultat faux.

      • [^] # Re: Mon petit retour sur le sujet

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10 (+7/-0).

        Un bon programme d'enseignement devrait comporter une partie "sans IA".

        On le faisait déjà dans notre secteur (certains programmes font commencer par de l'électronique puis de l'assembleur et enfin seulement des langages de haut niveau).

        On le fait aussi pour d'autres domaines comme le calcul (on apprends à compter de tête avant de se servir d'une calculatrice).

        Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

        • [^] # Re: Mon petit retour sur le sujet

          Posté par  . Évalué à 3 (+1/-0).

          Un bon programme d'enseignement devrait comporter une partie "sans IA".

          C'est aussi ce que je pense.

          En fait il y a deux problèmes liés à l'IA générative:

          • le rendu et l'évaluation des étudiants. C'est difficile de savoir ce qu'ils ont fait eux-mêmes ou non. Mais est-ce le vrai problème ? Je ne le pense pas, soit ils sont capable de bien utiliser les outils, soit il faut changer notre mode d'évaluation. Ce problème qui semble inquiéter beaucoup de collègue m'inquiéte assez peu, c'est juste un changement de pratique et de ce que l'on évalue.

          • le processus de reflexion et la compréhension des concepts. Sans même parler de l'évaluation. L'utilisation de l'IA générative (de manière non raisonnée, une utilisation raisonnée pour échanger avec elle sur des concepts et se tester est plutôt une bonne utilisation) me pose beaucoup plus de problèmes. C'est sur les compétences intrinsèques des étudiants que le problème se pose, en cassant tout le processus reflexif dans la formation. Et pour ça, je n'ai pas de solutions et je suis un peu démuni.

          On le faisait déjà dans notre secteur (certains programmes font commencer par de l'électronique puis de l'assembleur et enfin seulement des langages de haut niveau).

          On le fait aussi pour d'autres domaines comme le calcul (on apprends à compter de tête avant de se servir d'une calculatrice).

          Oui mais comment faire quand l'essentiel du travail des étudiants se fait chez eux sans notre contrôle ? On ne va quand même pas les enfermer dans un camp de travail, sans communication avec l'extérieur, pendant 1 an. Pour faire cela, il faudrait de sérieuses modifications législatives et constitutionnelles.

  • # Inédit pour les métiers qualifiés

    Posté par  . Évalué à 8 (+6/-1). Dernière modification le 11 août 2025 à 14:17.

    En fait, le choc est assez dur à encaisser, parce que 1) il est brutal (ça ne me semblait pas du tout évident qu'il serait faisable de faire coder décemment ce qui n'était qu'un chatbot il y a 3 ans), 2) il touche des emplois qui étaient considérés jusqu'à présent comme (très) qualifiés et assez reconnus socialement, et 3) tout le monde en dehors de la communauté des programmeurs semble se réjouir de la situation, les politiques (qui n'y comprennent rien mais ne veulent pas louper le train), le monde économique (qui ne voit que les gains de productivité et les $$$ économisés), et même le reste de la société qui voir plutôt d'un bon oeil la démocratisation du développement logiciel qui n'est plus du tout réservé à une élite.

    Ici et là, on voit bien sûr fleurir des articles et des coups de gueule qui dénoncent la mauvaise qualité des programmes produits, du problème de formation des architectes logiciels du futur, avec souvent un mélange des genres entre ce qui est vrai et ce qu'on souhaiterait être vrai. C'est un peu triste, mais ça me fait vachement penser au père dans Charlie et la Chocolaterie, qui perd son travail de visseur de bouchons dans une usine de dentifrice au profit d'un robot, et qui prétend qu'aucune machine ne saura jamais visser un bouchon aussi bien qu'un humain. Ce qui me touche, c'est que c'est probablement doublement faux; une machine visse de manière probablement bien plus répétable qu'un humain, et que de doutes manières ce qui compte c'est que la différence de qualité de vissage n'a rien à voir avec la question, puisque personne ne s'intéresse à la qualité du vissage des bouchons de dentifrice à partir du moment où il est vissé.

    Après, je ne lis pas l'avenir, et il va certainement y avoir une phase où n'importe quoi va être fait, jusqu'à ce qu'on détermine exactement ce qui peut ou ne peut pas être confié aux AI. Comme souvent, les AI ont du mal à égaler les meilleurs humains, mais défoncent totalement les humains "moyens", et dans une équipe de développement, il n'y a jamais que des experts.

    Après tout, de toutes manières, il ne sera jamais interdit de continuer à coder à l'ancienne pendant ses loisirs, si ça nous amuse. Il y a de fortes chances également qu'on continue d'apprendre à coder à l'école, comme on apprend encore à poser des multiplications avant d'utiliser une calculatrice. Mais quand il sera établi que pour certaines tâches, coder à la main est l'équivalent de poser une multiplication, même si c'est moins drôle, il n'y aura aucune justification pour ne pas utiliser d'outil (une multiplication à la calculatrice n'est pas moins bien faite qu'à la main…).

    • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4 (+2/-0).

      défoncent totalement les humains "moyens",

      c'est triste ton avis sur les humains « moyens » :/

      de fait, je suis moyennement content d'avoir une taille moyenne (hauteur, pointure de chaussures, corpulence, poids), un diplôme moyen car généraliste plutôt que spécialiste, un anglais parlé moyen de français (donc accent exécrable, avec des « euh » de partout), tout tout moyen j'te dis, même mon karma sur LinuxFr.org est moyen !

      • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

        Posté par  . Évalué à 4 (+2/-1).

        c'est triste ton avis sur les humains « moyens » :/

        Je n'ai pas émis d'avis, à part qu'ils se faisaient défoncer par les IA :-) J'ai l'impression que pour l'instant, les "experts" se sentent protégés, parce qu'ils sentent bien que ce qu'ils sont capables de faire est encore supérieur à ce que produisent les modèles du marché. Mais 1) on n'est pas expert en tout, et donc même si on a l'impression qu'elles sont inutiles dans les domaines qu'on maitrise, elles sont très performantes dans les domaines qu'on ne maitrise pas (parler Chinois, écrire en vers, …), 2) la vie de l'expert va constituer à serrer les fesses à la sortie de chaque nouvelle version, jusqu'au jour où la machine va commencer à devenir aussi performante, 3) la plupart des gens ne sont experts en rien, et définir la supériorité de l'humain par rapport à l'expertise de quelques uns revient à déshumaniser ces humains non-experts, ce qui n'est pas une solution.

        Pour revenir à la question, je suis de ceux qui pensent que les modèles du marché on largement dépassé le seuil qui permet de les appeler "intelligents", ils sont extrêmement polyvalents et surpassent un humain pris au hasard sur la plupart des tâches, y compris celles où ils sont très mauvais (jouer aux échecs, raconter une blague…). Imaginer que pour une raison un peu magique le travail d'un humain aurait quelque chose d'intrinsèquement supérieur à celui d'une machine, ça revient à se raccrocher à une illusion basée sur pas grand chose, en fait.

        • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

          Posté par  . Évalué à 6 (+4/-0). Dernière modification le 11 août 2025 à 17:43.

          2) la vie de l'expert va constituer à serrer les fesses à la sortie de chaque nouvelle version, jusqu'au jour où la machine va commencer à devenir aussi performante

          je m'intéresse à ce point. Et je crois que c'est un grand mensonge de l'IA (les LLM). On te fait croire qu'elle s'améliore, comme un sportif qui irait de plus en plus vite. Or, c'est faux. L'IA ne fait que régurgiter ce qu'on lui a donné à manger, en version étiolée/modifiée. Mais en raisonnement créatif pur, c'est le néant.

          Je suis surpris qu'une IA n'ait pas encore résolu un problème de maths (genre problème du millénaire), ou que P=NP, ou genre de trucs. Coder une boucle en python, elle sait faire (mieux que la moyenne des gens). Etre expert en python, c'en est (très) loin.

          Je pense que les experts sont au contraire très préservés. C'est du niveau de sportifs régionaux face à des champions du monde. C'est très bien, les régionaux explosent le contribuable moyen, mais il n'arrivera jamais au niveau d'un international.

          Je crois qu'il y a un mensonge fondamental, avec ces "PHD level" ou "advanced reasoning capabilities". Ces LLM restent des perroquest stochastiques, dénués de créativité pour résoudre des problèmes dont ils ne connaissent pas la solution au préalable, dans la masse de ce qu'ils ont ingurgités. Je pense que ça peut aider dans certains cas, mais qu'il n'y aura aucune avancée phénoménale de faite via LLM.

          • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

            Posté par  . Évalué à 3 (+1/-0).

            je m'intéresse à ce point. Et je crois que c'est un grand mensonge de l'IA (les LLM). On te fait croire qu'elle s'améliore, comme un sportif qui irait de plus en plus vite. Or, c'est faux. L'IA ne fait que régurgiter ce qu'on lui a donné à manger, en version étiolée/modifiée. Mais en raisonnement créatif pur, c'est le néant.

            La difficulté, c'est de définir ce qu'est un raisonnement créatif pur. Il n'y a pas de définition formelle universelle. Mais je pense que pour l'usage couramment accepté de ce terme, que l'IA générative pourra se rapprocher suffisament de la créativité qu'il sera impossible de la distinguer de la créativité d'un humain, c'est même probablement déja le cas dans certains domaines. Croire que la créativité pourra être préservée est à mon avis une illusion.

            Je suis surpris qu'une IA n'ait pas encore résolu un problème de maths (genre problème du millénaire), ou que P=NP, ou genre de trucs.

            Pas encore… Mais quand on voit les avancés obtenus avec les processus itératifs (ce qui est nommé « raisonnement »), et la conjonction avec des systèmes formels de preuves, je pense que ça va arriver un jour. Quand je ne sais pas, mais c'est je pense la prochaine révolution (et là, ce ne sera pas une évolution, mais bien une révolution).

            Coder une boucle en python, elle sait faire (mieux que la moyenne des gens). Etre expert en python, c'en est (très) loin.

            Alors quand je vois ce qu'elle est capable de faire avec des trucs plutôt réservés aux experts (genre faire du monkey patching pour aller modifier un objet d'une classe tierces et lui transformer ses descripteurs (des setters dans l'exemple)), je me dis qu'on est pas loin. Croire l'expertise préservée, c'est une douce illusion. Ce qui est clair, c'est qu'on aura toujours besoin d'experts pour la guider et la relire. Mais à part ça…

            Je pense que les experts sont au contraire très préservés.

            Pour l'instant, oui. Après, avec le fonctionnement actuel on aura a minima besoin d'experts pour la guider et la contrôler, mais à part ce cas d'usage, pour ma part, je ne suis pas certains qu'ils soient si préservés que cela même si ils le sont pour l'instant.

            Moi mon problème c'est sur la formation de ces experts, qui le sont devenus en faisant les choses eux-mêmes, au cours du temps. Ce que j'ai peur, c'est que le vivier d'experts se tarisse, et qu'on n'arrive plus à renouveller la population d'experts, justement à cause de l'IA générative.

            • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2 (+0/-0). Dernière modification le 11 août 2025 à 20:52.

              La difficulté, c'est de définir ce qu'est un raisonnement créatif pur. Il n'y a pas de définition formelle universelle.

              c'est pourtant simple : un raisonnement qu'un LLM ne saurait reproduire :-)

              et hop, tu as créé une boucle créatrice qui force les LLM à aller toujours plus loin (et si tu ne mets pas de kill_switch1 comme dans Wargames, le LLM ne te demandera pas « quel est ce jeu auquel personne ne peut gagner ? » pour la global terminal war :p)


              1. explication wargames : ce qui est bien c'est que ça reprend les dialogues en anglais, désolé, il n'est pas sur odieuxconnard :/ 

              • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

                Posté par  . Évalué à 2 (+0/-0).

                La difficulté, c'est de définir ce qu'est un raisonnement créatif pur. Il n'y a pas de définition formelle universelle.

                c'est pourtant simple : un raisonnement qu'un LLM ne saurait reproduire :-)

                Je dirais plutôt, c'est trouver une nouvelle solution à un problème.

                global terminal war

                "global thermonuclear war" si j'ai bien saisi la ref :-)

                • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

                  Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2 (+0/-0). Dernière modification le 12 août 2025 à 13:50.

                  Je dirais plutôt, c'est trouver une nouvelle solution à un problème.

                  bin va falloir trouver la nouvelle nouvelle solution, là c'est pas encore au rendez-vous (et j'ai des preuves du même niveau du corpus des IA sans référence)

                  "global thermonuclear war" si j'ai bien saisi la ref :-)

                  eh oh einh bon, je ne présage pas des moyens, la fission c'est le passé, la fusion c'est l'à venir avec un tokamak au moins :p

            • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4 (+1/-0).

              La difficulté, c'est de définir ce qu'est un raisonnement créatif pur. Il n'y a pas de définition formelle universelle. Mais je pense que pour l'usage couramment accepté de ce terme, que l'IA générative pourra se rapprocher suffisament de la créativité qu'il sera impossible de la distinguer de la créativité d'un humain, c'est même probablement déja le cas dans certains domaines. Croire que la créativité pourra être préservée est à mon avis une illusion.

              Un exercice intéressant ce serait de mettre un système dans l'état des connaissances pré 1905 et voir si avec les données et connaissances de l'époque la machine peut retrouver ou imaginer des systèmes physiques qui ont été prédites grâce à la relativité restreinte, générale et mécanique quantique.

              Pour cela il a fallu créer de nouveaux objets et concepts pour rendre compte des incohérences observées et qui ont été assez robustes pour prédire de nouvelles choses non mesurées à l'époque.

              Pas évident, mais là on serait devant une preuve de créativité scientifique reproductible et claire. Il ne semble clairement pas possible à ce jour de faire ce genre de choses avec des LLMs. Peut être un jour. Et clairement si cela est effectué, ce serait un gap.

              Après on peut utiliser n'importe quel cas analogue où la solution au problème n'est pas trivial et demande d'inventer plein de choses novatrices avec les connaissances sous la main. Que ce soit en physique, maths ou autre discipline.

              Pas encore… Mais quand on voit les avancés obtenus avec les processus itératifs (ce qui est nommé « raisonnement »), et la conjonction avec des systèmes formels de preuves,

              Je trouve que les processus itératifs tels qu'ils sont appliqués montrent justement rapidement leurs limites. C'est pas mal mais difficile de conclure si ça permettra d'aller aussi loin.

              Je me demande si on n'est pas devant un phénomène de loi de Pareto : on obtient 80% d'un résultat spectaculaire avec 20% d'efforts, mais résoudre les difficultés résiduelles qu'on voit sera peut être très difficile, long et coûteux. Peut être pas, mais on a eu pas mal d'exemples dans le passé de technos ou prouesse qui semblait révolutionnaire et que la généralisation était qu'une question de mois et finalement pas du tout.

              C'est difficile de prédire l'avenir sur ces questions en fait.

              Alors quand je vois ce qu'elle est capable de faire avec des trucs plutôt réservés aux experts (genre faire du monkey patching pour aller modifier un objet d'une classe tierces et lui transformer ses descripteurs (des setters dans l'exemple)), je me dis qu'on est pas loin.

              Est-ce vraiment ça de l'expertise Python ? J'ai vu des exemples plus probants, mais vu aussi des cas triviaux où ça ne fonctionnait pas par ailleurs. La résilience ce n'est pas encore ça.

              Après, avec le fonctionnement actuel on aura a minima besoin d'experts pour la guider et la contrôler, mais à part ce cas d'usage, pour ma part

              Ce n'est pas rien ni un détail.
              De nombreux experts en fait font déjà plus ou moins ce travail. Ils ne passent pas leur temps à coder mais à diriger techniquement une équipe, à architecture la solution, à arbitrer entre coûts, fonctionnement, maintenance, faisabilité technique, à arbitrer entre des besoins ou désirs contradictoires, etc.

              Et pour cela il faut comprendre le système, connaître les limitations techniques, les difficultés, avoir un minimum de bagage technique parfois dans différents domaines.

              Alors peut être qu'un jour les LLMs feront ça sans soucis à partir des desirata d'un utilisateur ou d'un CEO mais ce n'est pas encore le cas en particulier pour des besoins et des systèmes complexes.

              Moi mon problème c'est sur la formation de ces experts, qui le sont devenus en faisant les choses eux-mêmes, au cours du temps. Ce que j'ai peur, c'est que le vivier d'experts se tarisse, et qu'on n'arrive plus à renouveller la population d'experts, justement à cause de l'IA générative.

              C'est un risque que je partage, il y a également le risque de la monoculture. Avoir plusieurs personnes qui participent à un projet, avec des expertises, des horizons, des cultures, des origines, des besoins, etc. d'origines différentes cela permet aussi de donner des points de vue et des reculs différents. Cela permet de discuter des fonctionnalités (est-ce vraiment pertinent ? On ne peut pas faire mieux que ça ?), de prendre en compte des critères qu'on n'avait pas pensé à la base, ou de proposer des solutions nouvelles.

              Si tout repose sur un LLM avec un codeur et un manageur, le risque de monoculture devient plus importante et finalement d'avoir des résultats moins bons qu'en impliquant plus de personnes dans la conception.

              D'ailleurs ce problème est par exemple très visible dans des entreprises qui ont une équipe non renouvelée depuis très longtemps et qui ne se maintient pas à jour techniquement. "On a a toujours fait comme ça", "les tests unitaires c'est quoi ?", "les gestionnaires de versions c'est un dépôt FTP avec des archives", etc.

              • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

                Posté par  . Évalué à 1 (+0/-1).

                Alors quand je vois ce qu'elle est capable de faire avec des trucs plutôt réservés aux experts (genre faire du monkey patching pour aller modifier un objet d'une classe tierces et lui transformer ses descripteurs (des setters dans l'exemple)), je me dis qu'on est pas loin.

                Est-ce vraiment ça de l'expertise Python ? J'ai vu des exemples plus probants, mais vu aussi des cas triviaux où ça ne fonctionnait pas par ailleurs. La résilience ce n'est pas encore ça.

                Non ce n'est pas ça de l'expertise, mais c'est un élément nécessaire à l'expertise (condition nécessaire non suffisante). Ce que je relève c'est l'évolution. Il y a deux ans, l'IA gen était incapable de faire ce genre de truc. Maintenant oui sans problèmes.

                Ce n'est pas rien ni un détail.
                De nombreux experts en fait font déjà plus ou moins ce travail. Ils ne passent pas leur temps à coder mais à diriger techniquement une équipe, à architecture la solution, à arbitrer entre coûts, fonctionnement, maintenance, faisabilité technique, à arbitrer entre des besoins ou désirs contradictoires, etc.

                Donc tu enlève l'équipe que tu remplace par du LLM. Tu ne garde que l'architecte. Ça me fait peur, mais ça marche. Reste le problème de comment tu obtiens cet architecte si il n'est pas passé par l'étape précédente. Pour l'instant ça va, mais dans 5-10 ans…

                D'ailleurs ce problème est par exemple très visible dans des entreprises qui ont une équipe non renouvelée depuis très longtemps et qui ne se maintient pas à jour techniquement. "On a a toujours fait comme ça", "les tests unitaires c'est quoi ?", "les gestionnaires de versions c'est un dépôt FTP avec des archives", etc.

                Ou dans les universités ou écoles d'ingénieurs… On a des gens qui n'ont pas évolué ou très peu, et qui sont déconnectés des avancés du domaine. Ce n'est pas la totalité, mais c'est triste à dire, ce n'est pas une minorité. On a même aussi le coté monoculture avec les écoles d'ingénieurs qui recrutent en enseignant-chercheur leur propres anciens étudiants (et immédiatement après hein, si ils étaient parti 5-10 ans ailleurs entre les deux, ça mélangerait un peu la culture). Bon, je retourne déprimer dans mon coin.

                • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

                  Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6 (+3/-0). Dernière modification le 11 août 2025 à 22:06.

                  Donc tu enlève l'équipe que tu remplace par du LLM. Tu ne garde que l'architecte. Ça me fait peur, mais ça marche.

                  Il y a aussi pas mal de limitations que j'ai mentionné, qui peuvent potentiellement être résolus mais tout cela reste malgré tout de l'ordre du conditionnel.

                  Reste le problème de comment tu obtiens cet architecte si il n'est pas passé par l'étape précédente. Pour l'instant ça va, mais dans 5-10 ans…

                  Oui, il y a évidemment la question de la transmission du savoir aux générations suivantes qui se posent.

                  Mais pas que d'ailleurs.

                  Par exemple concernant la productivité, en lisant certains, oui ils peuvent travailler plus vite sur le moment. Très bien. Mais faut aussi analyser sur le long terme.

                  Est-ce que les moments de code ou les pauses intellectuelles qu'on peut prendre ne sont pas nécessaires pour tenir dans la durée et avoir des idées nouvelles ou en tout cas meilleures ? Un petit peu comme ceux qui bossent 80h / semaine, oui sur le court terme tu gagnes potentiellement du temps mais si c'est ton rythme de croisière tu vas finir en burn out et boom.

                  Personnellement j'aime bien apprendre ce que je touche. Je ne suis pas très fan de l'approche "je bricole un peu au hasard". Dans mon boulot plusieurs fois j'ai du toucher à des projets dans des langages que je ne connaissais pas vraiment, des projets pour lesquels j'ai besoin de changer une ligne de code pour résoudre mon soucis, etc. Cas typique où certains utilisent par ailleurs des LLM car ce serait du code "jetable". Sauf que plus tard finalement ces langages ou projets je les ai retrouvé ailleurs ou le fait de bosser dessus m'a ouvert d'autres perspectives en terme de conception et possibilités pour d'autres projets. Ou en lisant la doc de l'API d'une bibliothèque j'ai découvert une fonctionnalité qui pourrait faire encore mieux que ce que j'envisageais de faire à l'origine quitte à retravailler un peu mon plan initial. Je serais sans doute passé totalement à côté de tout cela si j'avais confié cela à un LLM pour résoudre vite fait mon soucis.

                  Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas s'en servir ni même que ce sera un réel problème à long terme, mais je trouve que pas mal de retours d'expérience manquent de recul de longs termes avec ces pratiques. Certains commencent à dire les retours négatifs qu'ils perçoivent et que personne ne voyait au départ, nul doute que d'autres effets peuvent apparaître.

          • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

            Posté par  . Évalué à 5 (+2/-0).

            Or, c'est faux. L'IA ne fait que régurgiter ce qu'on lui a donné à manger, en version étiolée/modifiée. Mais en raisonnement créatif pur, c'est le néant.

            Ça n'est pas évident à suivre parce que ça évolue à une vitesse vertigineuse, mais le fonctionnement d'une IA récente n'a plus grand chose à voir avec les chatbots d'il y a 3 ans. C'est toujours un peu basé sur le même principe, mais il y a des surcouches très complexes qui font que non, les IA ne sont pas du tout des machines à recracher. Il y a eu ces derniers mois des progrès qualitatifs sur les benchmarks sophistiqués (construits sur des problèmes originaux qui ne sont pas dans les données d'entrainement), et il semble que les experts trouvent de plus en plus dur de trouver des tâches où l'humain est supérieur. Donc oui, la recherche en IA progresse, non, les IA ne sont plus des machines à régurgiter.

            Sur le côté créatif, même les premières versions de chatGPT ont montré leur capacité à créer : de la musique, du texte, des images, des objets 3D, etc. Je trouve que la question ne se pose même pas, ces logiciels peuvent créer des "oeuvres" de manière bien plus efficace qu'un humain moyen (bien sûr, ça n'est pas du Zola, mais encore une fois le critère d'une IA n'est pas de surpasser le meilleur humain dans tous les domaines!).

            Je suis surpris qu'une IA n'ait pas encore résolu un problème de maths

            Cette année, l'IA de Google a résolu 5 problèmes sur 6 des "International Math Olympiades", ce qui la classe dans les 30 premiers (c'est une compétition hyper-balaise). Les IA spécialisées ont le niveau des tous meilleurs mathématiciens du monde.

            perroquets stochastiques

            Le déni ne te mènera nulle part.

            Il faut juste décorréler le buzz et les annonces autour de l'économie, des $$$, des problèmes écologiques liés à l'IA, et les performances réelles. On peut trouver que l'IA est trop chère, qu'elle n'a pas de business model, qu'on lui confie des tâches qu'elle n'est pas capable d'assumer, que les problèmes légaux écologiques et sociétaux posés sont énormes, etc. Tout le monde est d'accord avec ça. Mais tout ça ne justifie absolument pas de dénigrer les performances de ces modèles, et la vitesse à laquelle leurs performances évoluent. On peut se plaindre de la manière dont les gens les utilisent, mais pas de leur capacité à repousser quasiment tous les jours les limites de la complexité des tâches qu'on pensait pour très longtemps hors de portée d'un ordinateur. Utiliser des sobriquets comme "perroquet stochastique", c'est juste admettre qu'en fait tu ne sais absolument pas de quoi ces logiciels sont capables, ce qui fait que le choc sera encore plus grand quand tu les verras s'immiscer dans ta vie.

            • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4 (+1/-0).

              Sur le côté créatif, même les premières versions de chatGPT ont montré leur capacité à créer : de la musique, du texte, des images, des objets 3D, etc. Je trouve que la question ne se pose même pas, ces logiciels peuvent créer des "oeuvres" de manière bien plus efficace qu'un humain moyen (bien sûr, ça n'est pas du Zola, mais encore une fois le critère d'une IA n'est pas de surpasser le meilleur humain dans tous les domaines!).

              Pour info il disait :

              Mais en raisonnement créatif pur, c'est le néant.

              Cela dépend de ce qu'on met derrière ces termes mais en terme de créativité il y a malgré tout des limites.
              Par exemple est-ce que les IA seraient capables de construire de nouveaux objets ou paradigmes dans des domaines scientifiques tels que les maths, physique, etc. ? Le genre de rupture quand par exemple la physique a accouché de la relativité et de la mécanique quantique.

              Basé sur ce qu'on peut voir, ces machines n'en sont pas capables. Le seront-ils demain ? On n'en sait rien.

              Cette année, l'IA de Google a résolu 5 problèmes sur 6 des "International Math Olympiades", ce qui la classe dans les 30 premiers (c'est une compétition hyper-balaise). Les IA spécialisées ont le niveau des tous meilleurs mathématiciens du monde.

              Mais ces machines montrent dans le même temps des faiblesses structurelles que ce soit dans les étapes de raisonnement comme de restitution des connaissances. Il ne suffit pas de brandir quelques résultats pour dire "ils ont le niveau des meilleurs mathématiciens du monde".

              Par ailleurs le boulot d'un mathématicien est de repousser l'état de l'art des maths quitte à créer de nouveaux concepts et pour l'instant on n'en est pas là.

              Cela ne signifie pas pour autant que tout ceci est inutile et qu'il n'y a rien de bons dedans.

              • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

                Posté par  . Évalué à 3 (+0/-0).

                Cela dépend de ce qu'on met derrière ces termes mais en terme de créativité il y a malgré tout des limites.

                Évidemment, mais il y a des années lumières entre "niveau créatif c'est le néant" et "construire des nouveaux paradigmes dans les domaines scientifiques". En fait, là, on parle de *superintelligence artificielle", et à ma connaissance aucun des modèles existants prétend à la superintelligence.

                Dans tous les cas, tu fais bien d'insister sur le fait qu'il ne faut pas confondre les versions des modèles utilisées pour les tests et les benchmarks, qui sont des versions de développement avec souvent beaucoup de ressources disponibles, et les versions gratuites grand public. Même si l'écart se compte parfois en mois ou en quelques années, donc ça n'est quand même pas comparer une navette spatiale et une twingo.

                Par ailleurs le boulot d'un mathématicien est de repousser l'état de l'art des maths quitte à créer de nouveaux concepts et pour l'instant on n'en est pas là.

                Démontrer des théorèmes sans créer de nouvelles formes de maths c'est aussi le boulot des mathématiciens, et on en est là.

                Évidemment, on peut discuter longtemps de la hauteur de la marche pour passer de "niveau moyen d'un expert sur le sujet" à "meilleur que le meilleur expert". Pour certains c'est juste une question quantitative (plus de neurones, plus de données…), pour d'autres, c'est qualitatif est potentiellement bloquant. La réalité est qu'on n'en sait rien. Je ne vois rien en tout cas qui rendrait impossible l'atteinte d'une singularité technologique dans les années qui viennent.

                • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

                  Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5 (+2/-0).

                  Évidemment, mais il y a des années lumières entre "niveau créatif c'est le néant" et "construire des nouveaux paradigmes dans les domaines scientifiques". En fait, là, on parle de *superintelligence artificielle", et à ma connaissance aucun des modèles existants prétend à la superintelligence.

                  La superintelligence c'est au delà de ça encore.
                  C'est le fait que l'IA surpasse l'Humanité et peut du coup aller bien plus loin, plus vite quitte à ce que l'Humanité ne suive plus.

                  Repousser un peu les limites ou améliorer la physique ou les maths ne signifie pas que ce soit le cas. Einstein a pu faire ça tout en restant humain (enfin, je crois ?).

                  Dans tous les cas, tu fais bien d'insister sur le fait qu'il ne faut pas confondre les versions des modèles utilisées pour les tests et les benchmarks, qui sont des versions de développement avec souvent beaucoup de ressources disponibles, et les versions gratuites grand public. Même si l'écart se compte parfois en mois ou en quelques années, donc ça n'est quand même pas comparer une navette spatiale et une twingo.

                  Je ne compare pas des modèles de tests et de production, je compare le fait que le benchmark ce n'est pas la vraie vie et vice versa.

                  C'est d'ailleurs pareil pour les humains. Tu peux être la brute de concours en prépa, être le major de ta promo et devenir un mathématicien médiocre et inversement.

                  C'est d'ailleurs un gros problèmes entre ce que les benchmarks disent des LLM et leur capacité à remplacer intégralement des employés, la transposition n'est pas immédiate.

                  Démontrer des théorèmes sans créer de nouvelles formes de maths c'est aussi le boulot des mathématiciens, et on en est là.

                  Des théorèmes non triviaux qui n'étaient pas encore démontrés y'en a eu beaucoup de trouvés avec ça ? Ce n'est pas l'impression que j'ai eu.

                  La réalité est qu'on n'en sait rien. Je ne vois rien en tout cas qui rendrait impossible l'atteinte d'une singularité technologique dans les années qui viennent.

                  Le fait qu'il y ait des faiblesses structurelles dans les raisonnements et la restitution des connaissances malgré la quantité de données qu'ils ont reçu à l'entrainement (plus que tout être humain peut ingurgiter dans une vie) est pour moi un signe que la marche est plus grande qu'il n'y paraît.

                  Je suis en vrai dubitatif que les modèles actuels soient la bonne voie pour cet objectif.

                  La singularité est d'ailleurs sujet à débat car il ne suffit pas d'avoir une AGI pour ça. Il faut aussi que l'IA puisse avoir les ressources pour travailler et faire ce qu'il y a à faire, que la limite en bande passante des progrès scientifiques soit les capacités cognitives humaines aujourd'hui (pour info y'a les matériaux, l'énergie et les lois de la physique qui sont aussi des limites à cela, et cela s'appliquera à une telle entité), qu'il y a en réalité matière à aller beaucoup plus loin dans le domaine des connaissances et à pouvoir les mettre en oeuvre, etc.

                  Alors peut être que cela arrivera, mais le scénario LLM => AGI => singularité le tout en quelques années est très ambitieux et il y a pas mal d'obstacles réels à ces scénarios. Ce n'est clairement pas garantie et la réalité est qu'aujourd'hui comme je le dis et tu sembles d'accord avec ça : on n'en sait rien, cela arrivera peut être, peut être pas, ou peut être dans vraiment longtemps.

                  • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

                    Posté par  . Évalué à 2 (+0/-0). Dernière modification le 13 août 2025 à 23:24.

                    Repousser un peu les limites ou améliorer la physique ou les maths ne signifie pas que ce soit le cas. Einstein a pu faire ça tout en restant humain (enfin, je crois ?).

                    Demandons donc son avis à Einstein sur la question du savoir et de la science.

                    Le temple de la Science se présente comme une construction à mille formes. Les hommes qui le fréquentent ainsi que le motivations morales qui y conduisent se révèlent tous différents. L'un s'adonne à le Science dans le sentiment de bonheur que lui procure cette puissance intellectuelle supérieure. Pour lui la Science se découvre le sport adéquat, la vie débordante d'énergie, la réalisation de toutes les ambitions. Ainsi doit-elle se manifester ! Mais beaucoup d'autres se rencontrent également en se Temple qui, exclusivement pour une raison utilitaire, n'offrent en contrepartie que leur substance cérébrale ! Si un ange de Dieu apparaissait et chassait du Temple tous les hommes qui font partie de ces deux catégories, ce Temple se viderait de façon significative mais on y trouverait encore tout de même des hommes du passé et du présent. Parmi ceux-là nous trouverions notre Planck. C'est pur cela que nous l'aimons.

                    Je sais bien que, par notre apparition, nous avons chasser d'un cœur léger beaucoup d'hommes de valeurs qui ont édifié le Temple de la Science pour une grande, peut être pour la plus grande partie. Pour notre ange, la décision serait bien difficile dans grand nombre de cas. Mais une constatation s'impose à moi. Il n'y aurait eu que des individus comme ceux qui ont été exclus, eh bien le Temple de ne se serait pas édifié, tout autant qu'une forêt ne peut pas s'édifier si elle n'est constituée que de plantes grimpantes !

                    Einstein, Comment je vois le monde.

                    Mon avis sur la question, qui marche dans les pas d'Einstein, est celui-ci : l'ange de Dieu se retrouve, de nos jours, avec un critère infaillible : ceux qui sont remplaçables par un automate n'aurait jamais pu édifier et ne contribuerons que marginalement à l'édification du temple de la Science. ;-)

                    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

                    • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

                      Posté par  . Évalué à 4 (+1/-0).

                      ceux qui sont remplaçables par un automate n'aurait jamais pu édifier et ne contribuerons que marginalement à l'édification du temple de la Science

                      La vision d'Einstein est quand même celle d'un élitisme scientifique assez vertigineux, et je en suis même pas certain de bien comprendre ce qu'il entend avec ses deux catégories. Il y a un rôle pour beaucoup dans la science, pour le tâcheron qui collecte des données, pour celui qui fait beaucoup de bruit avec de nombreuses idées toutes aussi fausses les unes que les autres, mais qui obligent la communauté à réfléchir aux raisons pour lesquelles ces idées sont fausses, pour celui ou celle qui consacre sa vie à un problème obscur qui n'intéresse personne pour le moment, ceux qui parlent aux politiques, aux journalistes, au grand public; ceux qui s'investissent dans l'enseignement et l'encadrement des étudiants, ceux qui assurent le fonctionnement des institutions, ceux qui ramènent beaucoup d'argent, ceux qui conçoivent des expériences qui coûtent très cher, ceux qui conçoivent des expériences qui ne coûtent pas cher…

                      Après, c'est sûr que l'histoire des sciences ne se rappelle que de Newton ou d'Einstein, mais Einstein a par exemple énormément bénéficié de l'aide de mathématiciens et calculateurs dont la plupart seraient aujourd'hui remplacés par des automates.

                      Après, le risque que je vois se profiler à assez courte échéance, c'est que dans beaucoup de domaines le travail scientifique consiste à exécuter des plans d'expérience conçus par des systèmes automatiques. Ça n'est pas très gratifiant.

                      • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

                        Posté par  . Évalué à 1 (+0/-1). Dernière modification le 14 août 2025 à 11:49.

                        Qu'est-ce qui t'ennuis dans ce texte (tronqué, la suite et bien plus inintéressante) ? Le fait que, malgré ton doctorat et ta carrière de chercheur, certaines personnes te considèrent comme une être secondaire ? tu as une revanches à prendre sur la vie ?

                        La vision d'Einstein est quand même celle d'un élitisme scientifique assez vertigineux

                        Elle est celle de ceux qui, comme pierre essentielle, font la Science. (Je n'en fait pas, moi même partie, mais mon intellect a besoin de ces personnes hors normes pour se nourrir).

                        Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

                        • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

                          Posté par  . Évalué à 4 (+1/-0).

                          Qu'est-ce qui t'ennuis dans ce texte (tronqué, la suite et bien plus inintéressante)

                          Comme je n'ai dit, je ne suis pas sûr de le comprendre. Si l'idée est de dire que certains scientifiques sont meilleurs que d'autres, c'est difficile de le nier. Mais Einstein semble impliquer quelque chose de bien plus tortueux à mon sens, c'est l'idée que les scientifiques géniaux n'appartiennent qu'à une catégorie (que j'ai du mal à cerner parce qu'il semble que ça concerne le rapport que les gens ont avec la démarche scientifique). Disons que je ne comprends pas sa sociologie de la science, peut-être d'ailleurs parce que ça correspond à une époque lointaine et que le fonctionnement de la science a beaucoup changé depuis.

                          Elle est celle de ceux qui, comme pierre essentielle, font la Science.

                          Avec des majuscules, on a toujours l'impression que ça rend les trucs vachement profonds. Disons que la "starification" de la science est quelque chose qui plait énormément au public, ainsi qu'aux politiques (qui peuvent en profiter pour utiliser des critères bureaucratiques d'"excellence" pour piloter les financements). Mais en tout cas à l'heure actuelle, on se rend bien compte que les mécanismes de starification sont assez déconnectés de la contribution scientifique des individus en question (on peut penser à un un prof de médecine Marseillais par exemple). L'histoire des sciences est truffée d'exemples où la postérité à attribué à une personne plus médiatique le résultat d'un travail collectif, ou a "choisi" au hasard parmi un ensemble de travaux équivalents publiés au même moment.

                          En plus, je ne suis même pas sûr que ça soit vrai. Par exemple, est-ce que Mendel fait partir de "Ceux qui font la Science"? Ses travaux étaient en avance sur son temps, mais il n'a été lu ni par ses contemporains qui auraient pu en profiter (notamment Darwin et Wallace), ni par ses successeurs qui ont redécouvert indépendamment les lois de la génétique. Du coup, on attribue à Mendel une découverte qu'il a été en effet le premier à faire, mais qui n'a eu aucune influence sur la progression des connaissances. Non, franchement, je ne comprends pas cette idée de lier des traits de personnalité avec un potentiel de construction de l'édifice scientifique, elle avait peut-être un sens il y a 120 ans, mais en tout cas ce sens a dû se perdre parce que je ne vois rien dans la réalité de la science moderne qui puisse l'étayer.

                          • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

                            Posté par  . Évalué à 1 (+0/-1).

                            Disons que je ne comprends pas sa sociologie de la science, peut-être d'ailleurs parce que ça correspond à une époque lointaine et que le fonctionnement de la science a beaucoup changé depuis.

                            Oui ça doit être cela, tu ne comprends pas sa sociologie des sciences. Je ne crois pas que celà ait beaucoup évolué depuis son époque, si ce n'est la hausse de volume de cette catégorie :

                            Mais beaucoup d'autres se rencontrent également en se Temple qui, exclusivement pour une raison utilitaire, n'offrent en contrepartie que leur substance cérébrale !

                            Et d'ailleurs, dans ton commentaire, tu décris très bien ce que cette catégorie apporte au bon fonctionnement du système.

                            Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

            • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

              Posté par  . Évalué à 6 (+4/-0).

              Ça n'est pas évident à suivre parce que ça évolue à une vitesse vertigineuse, mais le fonctionnement d'une IA récente n'a plus grand chose à voir avec les chatbots d'il y a 3 ans. C'est toujours un peu basé sur le même principe, mais il y a des surcouches très complexes qui font que non, les IA ne sont pas du tout des machines à recracher. Il y a eu ces derniers mois des progrès qualitatifs sur les benchmarks sophistiqués (construits sur des problèmes originaux qui ne sont pas dans les données d'entrainement), et il semble que les experts trouvent de plus en plus dur de trouver des tâches où l'humain est supérieur. Donc oui, la recherche en IA progresse, non, les IA ne sont plus des machines à régurgiter.

              je suis vachement open sur le sujet, et j'attends de voir ce que ça donne, mais je lis plutôt ce genre de documents: https://arstechnica.com/ai/2025/08/researchers-find-llms-are-bad-at-logical-inference-good-at-fluent-nonsense/

              Sur le côté créatif, même les premières versions de chatGPT ont montré leur capacité à créer : de la musique, du texte, des images, des objets 3D, etc. Je trouve que la question ne se pose même pas, ces logiciels peuvent créer des "oeuvres" de manière bien plus efficace qu'un humain moyen

              alors j'ai utilisé suno pendant un moment, je trouvais ça génial. Mais après quelques semaines d'utilisation, je me suis mis à "reconnaitre" le style. Et j'ai retrouvé sur youtube des musiques suno. C'est censé être original, c'est finalement une soupe assez moyenne (avis personnel hein).

              (bien sûr, ça n'est pas du Zola, mais encore une fois le critère d'une IA n'est pas de surpasser le meilleur humain dans tous les domaines!).

              ben si? je dis que les IA restent dans la moyenne (allez, moyenne haute) de l'humanité, et du coup c'est décevant.

              Cette année, l'IA de Google a résolu 5 problèmes sur 6 des "International Math Olympiades", ce qui la classe dans les 30 premiers (c'est une compétition hyper-balaise). Les IA spécialisées ont le niveau des tous meilleurs mathématiciens du monde.

              ça reste des problèmes d'entrainements, donc?

              Le déni ne te mènera nulle part.

              aucun déni de ma part. Par contre plein d'interrogations.

              leur capacité à repousser quasiment tous les jours les limites de la complexité des tâches qu'on pensait pour très longtemps hors de portée d'un ordinateur.

              ouais, je vois ça comme une asymptote. Ca s'est vite amélioré, ça commence à stagner, et j'ai l'impression qu'on survend la courbe de progression.

    • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10 (+9/-0).

      qui voir plutôt d'un bon oeil la démocratisation du développement logiciel qui n'est plus du tout réservé à une élite.

      Sauf que ce n'est pas du une "vraie" démocratisation :

      • coder sans IA, c'est accessible à tous avec des logiciels et des documentations libres/gratuits et chaque apprentissage rends plus autonome ;
      • avec IA, les gens ont besoin d'un service propriétaire/payant dont ils deviennent de plus en plus dépendant.

      Cela ressemble beaucoup au passage de la micro-informatique au "numérique": une démocratisation de la consommation, mais pas des compétences.

      Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

      • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

        Posté par  . Évalué à 3 (+1/-1).

        Sauf que ce n'est pas du une "vraie" démocratisation

        Bof, je ne vois pas trop où tu veux en venir. Quand on dit que la bagnole a rendu les gens libres de se déplacer, ils sont dépendants d'un objet propriétaire qu'ils achètent à une industrie. Quand les traitements de texte ont permis à tout le monde de taper leur CV ou n'importe quoi sans recours à un(e) dactylo, les traitements de texte étaient des logiciels propriétaires.

        Et de fait, j'ai du mal à voir ce que changerait fondamentalement une IA libre. Il est impensable qu'une IA libre du niveau des gros LLM du marché puisse être mise à disposition gratuitement, les ressources nécessaires ne sont pas compatibles avec l'informatique personnelle, et les serveurs nécessaires à faire tourner un tel service nécessitent de lourds investissements. Bizarrement, du fait du dumping actuel (certes, temporaire et maisain), tout le monde peut accéder à ces ressources, mêmes ceux qui n'en auraient probablement pas les moyens. Donc je ne vois pas trop le rapport entre le libre et la démocratisation.

        Sans être un technophile béat, il me semble assez raisonnable que des améliorations et optimisations vont venir dans les années qui viennent, et qui pourraient baisser de manière substantielle le coût d'entrée de ces technologies, et les rendre compatibles avec une distribution sous forme de logiciels libres. J'ai du mal à imaginer un recul de l'accès à ces technos à cause du coût. Il est aussi possible que payer un abonnement mensuel modeste, du même ordre de grandeur que le téléphone portable, puisse devenir la norme.

        mais pas des compétences.

        Si la compétence revient à maitriser les prompts, alors ces compétences vont se démocratiser. La plupart des développeurs C n'ont pas de compétences en assembleur, et pourtant ils le vivent bien. Et la plupart des développeurs dans les langages de haut niveau n'ont pas de compéhension fine de la manière dont la machine fonctionne, mais ils vivent avec, ça ne les empêche pas d'exploiter les possibilités offertes par le langage. Donc ces fameuses compétences d'une élite sans lesquelles tu ne peux pas vraiment comprendre ce que tu fais, on en a tous entendu parler, et on sait bien que c'est du flan. Les utilisateurs de LLM dépendront des "vrais" codeurs de la même manière que les devs C++ dépendent de ceux qui écrivent les compilateurs; et ceux qui écrivent les compilateurs dépendent de ceux qui gravent les puces, et ceux qui gravent les puces dépendent des chercheurs en physique, etc. Cette forme de dépendance où on exploite des outils qu'on ne saurait pas construire nous-mêmes, elle n'est pas nouvelle, et elle est inévitable dans un monde complexe.

        La nouveauté de l'IA, c'est qu'elle peut potentiellement se passer de la couche d'en-dessous. Il est tout à fait imaginable qu'une IA soit capable de coder une IA, et donc de se passer des créateurs des outils logiciels qu'elle utilise. C'est même parfaitement théorisé, c'est lié à la singularité technologique, et le jour où on atteint ça on ne sait pas comment ça va se passer. C'est peut-être d'ailleurs comme ça qu'on pourrait arriver à faire tourner ces modèles sur des petits smartphones, si c'est possible bien sûr.

        • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6 (+3/-0).

          Si la compétence revient à maitriser les prompts, alors ces compétences vont se démocratiser. La plupart des développeurs C n'ont pas de compétences en assembleur, et pourtant ils le vivent bien

          L'usage d'un langage de haut niveau n'est pas comparable avec celui d'un générateur de code.

          Quand je comprends le langage de haut niveau, je peux ne pas m'occuper du niveau en dessous (la plupart du temps, il faut avoir quelques notions quand même…), mais je maîtrise ce qui ce passe à ce niveau.

          Avec un générateur de code, on a deux "niveaux" : celui du prompt et le code généré. Il faudrait maîtriser les deux niveaux, mais l'usage actuel de l'IA générative conduit à avoir des devs qui ne maîtrise que le prompt.

          Un peu comme si tu utilises un robot cuisine, mais tu ne comprends pas pourquoi c'est dégueu (hint : le robot a oublié de te dire d'ajouter du sel).

          Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

          • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

            Posté par  . Évalué à 1 (+1/-3). Dernière modification le 11 août 2025 à 17:54.

            Avec un générateur de code, on a deux "niveaux" : celui du prompt et le code généré. Il faudrait maîtriser les deux niveaux

            Pourquoi tu ne peux pas imaginer que l'IA est une sorte de compilateur qui transforme "fais la moyenne de x" en "m = 0.0; for (i in range(x)) m+= x[i]; m /= size(x);"?

            J'ai l'impression que tes "niveaux" ne sont pas par nature très différents des autres niveaux. Le saut semble assez important, parce qu'on a à la fois un fonctionnement interne très différent entre un réseau de neurones et un compilo, parce qu'on aime à penser que le langage naturel n'est pas très adapté pour la programmation, mais c'est juste une série de préjugés. Ta couche IA, c'est juste un logiciel qui comprend le langage naturel, qui a lu la doc, et qui a bouffé des milliards d'exemples où une requête en langage naturel était transformée en code. Si on fait abstraction du fonctionnement du logiciel, ça ressemble furieusement à un compilateur ou un pré-processeur.

            Un peu comme si tu utilises un robot cuisine

            Le problème, c'est qu'en pratique, étant donné le fonctionnement des LLM, c'est très peu probable et je pense que ton exemple est en fait un contre-exemple. Celui qui oublie le sel, c'est le cuisinier distrait. Une machine qui fait à manger sur la base de recettes pré-établies, elle n'oubliera jamais le sel. Éventuellement, elle en mettra dans les cas où il ne faut pas (du coup, l'humain reste expert sur ces cas exceptionnels).

            • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1 (+1/-2).

              Pourquoi tu ne peux pas imaginer que l'IA est une sorte de compilateur qui transforme

              je te retourne la question ;-) qu'est ce qui te fait croire cela ?

              sources ? (tu peux demander à une IA)

              Si on fait abstraction du fonctionnement du logiciel, ça ressemble furieusement à un compilateur ou un pré-processeur.

              bin non, un compilo et un pré-processeur ont un comportement reproductible et qui n'évolue pas

              Une machine qui fait à manger sur la base de recettes pré-établies, elle n'oubliera jamais le sel.

              preuve ? plutôt que je pense ou on m'a dit et c'est le frère de ma cousine donc de confiance !?

              • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

                Posté par  . Évalué à 2 (+1/-2).

                bin non, un compilo et un pré-processeur ont un comportement reproductible et qui n'évolue pas

                Obtenir des réponses différentes à partir du même prompt dans un LLM est une feature ajoutée (il y a un générateur de nombres aléatoires derrière), ça n'est pas du tout une propriété de ces modèles. Tu peux régler le paramètre de température ou fixer la graine (tout dépend de ce que permet l'API à laquelle tu as accès) pour avoir toujours la même réponse, ce qui n'a que peu d'intérêt en général.

                Par ailleurs, l'assembleur produit par un compilateur dépend du compilateur, de sa version, des options d'optimisation, et d'une foultitude de réglages que tu as bien pu lui passer. Il existe une grande diversité de code assembleur qui corresponde à un même code en C ou en C++, et la norme te garantit comment le binaire se comporte.

                Évidemment, l'utilisation du langage naturel implique que ton LLM va prendre des décisions sémantiques, et tu ne peux pas normaliser la sortie d'un LLM comme tu peux normaliser le produit d'un compilateur. Mais ça n'est pas ton argument, tu ne disais pas que le compilateur implémentait une norme, tu disais que le compilateur produit toujours la même sortie, ce qui n'est pas vrai dans un environnement réaliste (parc hétérogène, version du compilateur différente, etc).

            • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3 (+0/-0).

              Une machine qui fait à manger sur la base de recettes pré-établies, elle n'oubliera jamais le sel.

              https://fr.wikipedia.org/wiki/Pane_sciocco (Et oui c'est pas bon).

              Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

        • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

          Posté par  . Évalué à 3 (+1/-0).

          Et la plupart des développeurs dans les langages de haut niveau n'ont pas de compéhension fine de la manière dont la machine fonctionne, mais ils vivent avec,

          Comme des seniors développer java qui ne savent pas ce qu'est un process unix, encore moins un ordonnanceur et un container. Et qui balancent 20 fois la même tâche d'etl car "ça marche sur leur laptop".

          Je reste persuadé que comprendre ce qui se passe en dessous, sans pour autant en être expert, reste nécessaire pour ne pas faire des grosses bêtises

      • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6 (+3/-0).

        Cela ressemble beaucoup au passage de la micro-informatique au "numérique": une démocratisation de la consommation, mais pas des compétences.

        Industrialisation du métier : avant tu avais une personne très spécialisée rare qui faisait du code (artisan) ; puis tu veux plein des développeurs (ouvrier spécialisé) ; puis tu veux des pisseurs de code qui produisent massivement du code dont la qualité est censée être contrôlée ni trop bien - ie trop cher- ni trop nulle (ouvrier) ; puis tu veux une production massive rapide (usine robotisée). L'artisan du code est peu à peu supplanté par une IA : globalement le code n'a pas à être "parfait" (personne n'est prêt à payer pour, reste que les hobbyistes), ni à être fun à faire (faut faire du code fonctionnel ou vendable), ni joli (y aura une niche art/luxe à grande valeur mais rare).

        Une contreforce serait par exemple la raréfaction des ressources obligeant à garder des vieux ordi, à optimiser, à faire les poubelles pour trouver des processeurs, etc., bref à ce que la compétence humaine ait une grande valeur car l'automatisation ne serait plus possible.

        Tant que le critère de maximisation est l'argent, on s'en fiche de critères comme plaisir, épanouissement, beauté, perfection, diversité/variété, production locale, production durable, qualité de la documentation, etc.

        D'autres métiers ont été confrontés à ces bouleversements de production de masse, qui ont conduit à avoir électroménager / télécom / mobilier / moyen de transport / etc. dans chaque foyer.

        • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1 (+0/-1).

          c'est rare de te voir répondre sur ton domaine de prédilection et un peu en dehors :-)

          Saurais-tu (au sens belge du terme) ou pourrais-tu faire appel à une IA pour approfondir le sujet ?

          spécifiquement sur

          puis tu veux une production massive rapide (usine robotisée). L'artisan du code est peu à peu supplanté par une IA : globalement le code n'a pas à être "parfait" (personne n'est prêt à payer pour, reste que les hobbyistes), ni à être fun à faire (faut faire du code fonctionnel ou vendable), ni joli (y aura une niche art/luxe à grande valeur mais rare).

          qui me semble peu réalisable par IA

          qualité de la documentation, etc.

          ça, au moins yen aurait une à estimer :p

          pour moi : autant laisser estimer à ceux qui le demandent ce que l'on aurait pas fait, si ça suffit, bah gagnant-gagnant, sinon cata et IA poubelle de part et d'autre

          • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4 (+1/-0).

            Autre point : actuellement l'IA fait du code court "jetable" pour des non-développeurs (et qui marche tant que ça marche) ou des contributions à du code existant. Pas encore vu du clé en main où l'IA se met à l'état de l'art du devops en utilisant les meilleurs outils du langage pour lint/dev/analyse/qa/build, fournit la CI pour le maintien en conditions opérationnelles et de sécurité (du build et du run), surveille les chaines d'approvisionnement, gère les inventaires matériel et logiciel, les conformités de licence, les fins de vie et autres expirations, les sauvegardes, la supervision, l'observabilité, etc., etc., bref les contraintes de gens qui font du logiciel professionnellement, avec des contraintes et responsabilités de pro.

    • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6 (+3/-0). Dernière modification le 11 août 2025 à 18:36.

      Qu’est-ce que tu entends pas « métier qualifié » ? Parce que ça me semble, au mieux imprécis. En effet dans la série des métiers qualifiés tu as tout un tas de professions, au hasard : plombier, coiffeur, électricien, menuisier, pour assurer le ménage des hôpitaux, il faut aussi des qualifications spécifiques, etc. Et, avant le métier jacquard qui a mis sur la paille des tas de gens, les tisserands et les tisserandes devaient avoir des connaissances, donc des qualifications, pour faire le boulot proprement.

      J’imagine qu’en fait tu voulais dire que les professions intellectuelles « supérieures » découvrent soudain qu’elles sont plus faciles à remplacer par des IA que les professions manuelles que d’aucuns ont trop tendance à mépriser (petite pensée pour Laurent Alexandre qui a découvert subitement que sa femme de ménage n’est pas encore remplaçable par une IA, mais que lui peut être remplacé facilement par la même IA).

      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

      • [^] # Re: Inédit pour les métiers qualifiés

        Posté par  . Évalué à 3 (+0/-0).

        Oui, ça n'était pas précis; je pensais plus au nombre d'années d'études qu'à la qualification au sens strict. Par exemple, je ne suis pas certain qu'"ingénieur" soit un métier qualifié, dans le sens où beaucoup d'écoles d'ingé ont une vocation au généralisme.

        Mais tu as compris le fond. On pensait que la contribution manuelle était automatisable, mais pas la contribution intellectuelle. L'ironie, c'est aussi que l'informatique a contribué à automatiser tout un tas de professions (notamment dans la comptabilité), mais j'ai l'impression que le sentiment d'être "à l'abri" dominait.

        De toutes manières, c'est difficile de faire le malin, parce que peu sont à l'abri. À part quelques exemples que tu as donnés, le service à la personne, la sécurité, et les cas où un contact humain est indispensable, beaucoup de tâches sont automatisables, surtout si les modèles d'IA sont associés à la robotique.

  • # meta

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2 (+0/-0).

    Un développeur raconte l'une des conséquence inattendue du code par prompt assisté (parfois appelé vibe coding 1 ) : le plaisir de coder disparaît.

    Ca ne me semble pas inattendu. Programmer est un plaisir intellectuel, le plaisir de résoudre des problèmes, de se battre "contre" la machine, etc.

    Jouer une partie d'échecs assisté par l'IA sera probablement plus efficace mais beaucoup moins plaisant. Pareil pour un puzzle assisté par IA ou autre casse-tête.

    On peut se demander si le salaire des développeurs ne vas pas devoir être augmenté pour compenser la perte de plaisir ? Ou alors ils vont réussir à développer un méta-plaisir à faire de la méta-programmation ?

    • [^] # Re: meta

      Posté par  . Évalué à 5 (+2/-0).

      On peut se demander si le salaire des développeurs ne vas pas devoir être augmenté pour compenser la perte de plaisir ?

      Où alors réaliser qu'on n'est pas payés par rapport au plaisir qu'on prend à son activité?

      • [^] # Re: meta

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6 (+3/-0). Dernière modification le 12 août 2025 à 18:25.

        Si l'IA permet de produire 10x plus de code dans la même durée, alors, soit on doit travailler 10x moins, soit on doit être payés 10x plus cher. Sinon, c'est que c'est le patronnat qui se met la différence dans la poche.

        • [^] # Re: meta

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5 (+2/-0).

          Ne rêvez pas ! Les ouvriers ne sont pas mieux payés quand les cadences sont infernales et qu'ils produisent plus.

          « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

          • [^] # Re: meta

            Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2 (+0/-0). Dernière modification le 22 août 2025 à 19:35.

            Oui, ce qui est acheté au salarié moderne c'est son temps, pas son travail.

            En effet, en Physique la définition du travail c'est la puissance fois le temps (W=P*Δt). Les hommes politiques/économiques parlent toujours du temps de travail, en général pour dire que les Français ne travaillent pas assez, mais rarement ou jamais de la puissance.

        • [^] # Re: meta

          Posté par  . Évalué à 0 (+2/-5).

          Ça n'est pas comme ça que ça marche; les salariés ne sont pas payés par rapport à leur contribution marginale au chiffre d'affaire (heureusement pour les comptables et les femmes de ménage …), mais par rapport à l'offre et la demande du marché du travail. D'ailleurs, les salariés ne sont pas non plus rémunérés par rapport à leur production, mais par rapport à la quantité d'heures travaillées.

          Pour la répartition des gains de productivité, j'imagine que ça dépend énormément du secteur d'activité. Dans les secteurs très concurrentiels, les gains de productivité vont passer essentiellement dans la baisse des prix par exemple.

          Ah non, pardon, "Les patrons c'est tous que des pourris, leur tête au bout d'une pique toussa toussa", c'était plutôt ça l'idée, non?

          • [^] # Re: meta

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6 (+3/-0). Dernière modification le 13 août 2025 à 15:32.

            Les travailleurs et les travailleuses sont payés pour reproduire leur force de travail. Le reste est du surtravail gratuit qui génère de la plus value volée par le patronariat et les actionnaires voyous.

            On apprends ça en maternelle de marxisme mélenchonisme !

            Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

            • [^] # Re: meta

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1 (+0/-0).

              On apprends ça en maternelle de marxisme mélenchonisme !

              C’est dommage, ce ton moqueur ! En effet, ce que tu décris est exactement l’analyse marxiste du capitalisme, et la réalité d’un milliard de salariés de part le monde.

              Le codage au temps de l’IA actualise la vieille - et toujours pertinente - question du travail et de la technique dans l’économie capitaliste. Tant mieux !

              Debug the Web together.

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