• # lien pour l'étude ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

    Je ne trouve pas le lien de l'étude. En général, ces études sont toutes douteuses c'est des estimations d'estimation aux doigts mouillés par vents arrières sans précision de mesure.
    Netflix propose au FAI des PC sous Freebsd qui sortent du 80 Gbits pour 500W, soit une vingtaine de machines pour la France entière.

    100g de CO2, cela fait >1Kwh en France, 200wH en Allemagne. Une grosse télé doit faire 200wH seule.

    "La première sécurité est la liberté"

    • [^] # Re: lien pour l'étude ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

      On peut supposer qu'il s'agit de celle ci : https://www.carbontrust.com/resources/carbon-impact-of-video-streaming

      Adhérer à l'April, ça vous tente ?

      • [^] # Re: lien pour l'étude ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

        "The viewing device is typically responsible for the largest part of the overall carbon footprint.
        Changes in video quality, such as moving from high-definition to standard-definition, affect the bitrate required to transmit video data, but were found to have only a very small impact on carbon emissions. "

        Je me disais aussi :)

        "La première sécurité est la liberté"

        • [^] # Re: lien pour l'étude ?

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 03 novembre 2021 à 17:39.

          Oui c'est clair que s'intéresser aux usages est certainement intéressant du point de vue méthodologie et débat d'idée, mais ne produit pas de conclusion très utile car l'essentiel des émissions est lié au fait que des joujoux fragiles et polluants à construire sont jetés tous les 18 mois.

          Notons quand même que dans un monde où on conserve 20 ans son smartphone, ça ne va pas être simple de révolutionner la technologie tous les 6 mois.

          Adhérer à l'April, ça vous tente ?

          • [^] # Re: lien pour l'étude ?

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7. Dernière modification le 03 novembre 2021 à 17:47.

            Le logiciel était la solution pour être très modifiable (temporellement et fonctionnellement), et le matériel la limitation à ce qu'on pouvait faire. On a mis du logiciel un peu partout, dans les applications, les noyaux, l'embarqué, le réseau, même dans les processeurs, et toutes les API… Et c'est encore le matériel qui limite ? :)

            • [^] # Re: lien pour l'étude ?

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

              Ben, on a aussi fait ce qu'il fallait pour que le matériel qui est programmable ne le soit que par très peu de monde.

              Ce qui fait que des adaptations sur des trucs très bas niveau (genre le proc dédié, qui tourne en parallèle à ton CPU de téléphone, pour gérer les transmissions hertziennes) sont verrouillés et deviennent obsolètes quand des technos plus récentes arrivent.

              Python 3 - Apprendre à programmer dans l'écosystème Python → https://www.dunod.com/EAN/9782100809141

            • [^] # Re: lien pour l'étude ?

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

              Mais on peut difficilement augmenter la résolution d'un écran via le logiciel, on utilise déjà du logiciel pour les appareils photos, mais à un moment pour faire mieux, il faut plus de pixels.

              Les communications radios, malgré les progrès dans le domaine des SDR, ont sans doute encore des besoins assez stricts en terme de latence, donc on peut pas facilement changer les protocoles. On commence à avoir des trucs avec des FPGA pas cher, donc ça va sans doute arriver.

              Je pense qu'on peut discuter de savoir si le matériel d'il y a 10 ans serait capable de faire assez bien pour l'usage qu'on en a, bien sur.

              Je peux donner l'exemple de la Nintendo Switch. La console a un CPU 4 coeurs cortex A57 à 1Ghz, 4G de ram. En face, la Xbox One X a 12G de ram et 8 coeurs AMD à 2.3 Ghz, si j'en crois Wikipedia.

              Les jeux sont sans doute plus beaux sur X Box. Mais ça reste la Switch qui se vends le mieux, en partie que Nintendo n'a pas tenté de faire la course au graphisme et au photo réalisme contrairement à ses concurrents (Sony et Microsoft), et que finalement, un CPU moins rapide et moins de ram suffisent à faire des jeux plus que corrects.

              Ensuite, c'est un mauvais exemple car il y a plein de soucis dans le modèle des consoles (par exemple, changer les manettes pour innover).

              Mais prenons par exemple le développement logiciel. On a de nos jours des super systèmes de CI/CD, parce que c'est pas aussi cher qu'avant de compiler parce qu'on a changer le matériel. Je me souviens du cluster de 5 machines bi-proc (ou quadri-proc) chez Mandrakesoft pour compiler le rpm d'Openoffice en 6h. Et le cluster était la pour tout les paquets, donc monopoliser les ressources, c'était pas sans effet de bord.

              De nos jours, tu en as pour (si je me trompe pas) 23 minutes sur une seule machine: https://ci.libreoffice.org/job/lo_tb_master_linux_dbg/lastSuccessfulBuild/

              Le logiciel peut pas faire de miracle à ce niveau.

              • [^] # Re: lien pour l'étude ?

                Posté par  . Évalué à 3.

                Mais on peut difficilement augmenter la résolution d'un écran via le logiciel, on utilise déjà du logiciel pour les appareils photos, mais à un moment pour faire mieux, il faut plus de pixels.

                Par contre on peut gruger le cerveau, et augmenter (ou conserver) la résolution apparente. En image avec du subpixel rendering par exemple. En audio avec des filtres psychoacoustiques qui enlèvent les détails par-rapport à ce que le cerveau tolère le mieux. Des progrès incroyables ont été faits ces 20 dernières années dans ces domaines.

                Pour l'anecdote, dans les années 80/90, mon ordi 8 bits avaient un mode "haute résolution 2 couleurs" et une autre "basse résolution 16 couleurs". Les démomakers arrivaient, en changeant de mode très vite (en torturant le gate array du pauvre ordi), à faire des images haute résolution en 16 couleurs.

          • [^] # Re: lien pour l'étude ?

            Posté par  . Évalué à 3.

            Notons quand même que dans un monde où on conserve 20 ans son smartphone, ça ne va pas être simple de révolutionner la technologie tous les 6 mois. ça ne va pas être simple pour les fabricants de survivre.

            Avec un taux de pénétration à 100% un renouvellement tous les 20 signifie aucune vente pendant longtemps.

            https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll

            • [^] # Re: lien pour l'étude ?

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

              Du coup, est ce qu'il suffit pas de passer à un systéme de location ?

              (vu qu'en faisant payer le fabricant la recuperation et les nouveaux tels, ça va les inciter à le faire moins souvent)

              • [^] # Re: lien pour l'étude ?

                Posté par  . Évalué à 6.

                Je suis pas convaincu. Même avec un flingue sur la tempe, tu ne peux tout simplement pas récupérer la majorité des choses. Je suis pas certains que les SOC soient recyclables ni que ça puisse être rentable et ils existent pas que pour réduire les coûts mais aussi pour avoir une efficacité (le rendement de puissance par rapport à l'énergie consommée).

                Mon avis c'est qu'ont ne peux pas faire ce que l'on a fait ces 60 dernières années sans attaquer gravement notre écosystème. Je dis sincèrement pas ça de gaieté de cœur. Je ne suis pas de ceux qui parlent d''"idiotphone" ou autre barbarismes ridicules. Mais il me semble que la société basée sur la consommation est l'opposée de ce qu'il faut. Même si cette société n'a pas produit que de mauvaises choses. Mais tout ce qu'elle a produit l'a était au détriment de la planète (on aurait peut être pu produire autrement mais pas aussi vite).

                https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll

    • [^] # Re: lien pour l'étude ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9. Dernière modification le 03 novembre 2021 à 16:22.

      Je crois qu'il est difficile voire impossible de faire une étude précise sur le sujet, donc même la meilleure étude doit se contenter d'estimations et d'approximations.

      La question à se poser est de savoir le streaming actuel et l'augmentation constante de l'usage du streaming, qui va de pair avec l'augmentation des résolutions (UHD 4k, 8K…), l'augmentation de la bande passante (5G, 6G…), le renouvellement des terminaux tous les deux ans est compatible avec une baisse des émissions de gaz à effet de serre de 5 % par an, baisse nécessaire dans le cas où l'on veuille vraiment rester en dessous des 2 °C de réchauffement ?

      Personnellement quand j'écoute une des dernières conférence de Jean-Marc Jancovici à l'Ecole Polytechnique, j'ai quelques doutes.

      • [^] # Re: lien pour l'étude ?

        Posté par  . Évalué à -2.

        Je crois qu'il est difficile voire impossible de faire une étude précise sur le sujet, donc même la meilleure étude doit se contenter d'estimations et d'approximations.

        Personne n'a dit le contraire; ça n'a juste jamais été une excuse pour balancer n'importe quoi comme chiffre.

        est compatible avec une baisse des émissions de gaz à effet de serre de 5 % par an

        J'ai l'impression qu'il n'y a que très peu de lien entre le débit et la consommation énergétique. Le lien entre la consommation et le CO2 est aussi ténu, puisqu'il dépend énormément de la source d'électricité (en France, l'électricité est peu productrice de CO2). Du coup, le lien causal entre débit et réchauffement climatique semble très, très douteux.

        Avec les avancées technologiques, les matériels sont de moins en moins gourmands en énergie. On peut regarder des films en HD sur des téléphones portables, qui consomment moins que des jouets pour enfants. Le coût énergétique du Gb en 5G est inférieur aux technologies précédentes. Bref, c'est, à mon avis, un faux procès. C'est plutôt un argument idéologique : c'est la consommation qui va nous mettre dans le mur, or la consommation de bande passante c'est de la consommation, donc c'est la consommation de bande passante qui va nous mettre dans le mur. Non seulement ça n'est pas logique, mais en plus ça détourne l'attention des "vrais" technologies émettrices de CO2.

        Pour le renouvellement des appareils, c'est un problème orthogonal. On pourrait avoir une augmentation de débit sans renouvellement du matos (par exemple, je suis passé en TV HD quand j'ai eu la fibre, et ma télé de > 10 ans supportait très bien la HD, c'est juste qu'avec l'ADSL je n'y avais pas accès), et on peut avoir un remplacement de matériel sans changement de débit. D'ailleurs, à part les box des FAI, je ne pense pas qu'on puisse avoir une causalité entre le renouvellement du matériel des particuliers et le changement de débit.

        La cause très très majoritaire du réchauffement climatique, c'est les sources d'énergie fossiles (et les vaches qui rotent). Il n'y a pas de cause logique entre le débit internet et cramer du charbon (et les vaches qui rotent). Si on veut éviter le réchauffement, il faut bannir le charbon et le pétrole (et les vaches). Ça posera d'autres problèmes probablement (pollution industrielle due aux batteries et panneaux solaires, déchets nucléaires, etc), mais ces problèmes n'ont rien à voir avec le réchauffement. Faire croire que tout est lié, c'est un programme politique, mais ça n'est pas nécessairement lié.

        • [^] # Re: lien pour l'étude ?

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

          La cause très très majoritaire du réchauffement climatique, c'est les sources d'énergie fossiles (et les vaches qui rotent).

          Et le ciment, et la déforestation, et les forêts qui crèvent, et la décarbonation des sols, et les engrais azotés (et quelques autres mauvaises pratiques azotées), etc.

          Et surtout à cause des négationnistes qui ne supportent pas qu'on leur dise que leur joujou pollue, et qui postulent envers et contre tout qu'il est facile d'en sortir avec une baguette technolomagique. Si c'était simple on se demande pourquoi depuis 50 ans le monde en parle sans rien faire. Maintenant qu'on s'est à peu près débarrassé des négationnistes du dérèglement climatique, il va falloir arrêter de penser qu'une solution technologique simple règle rapidement la question sans questionner sérieusement nos modes de vie.

          Tout ceci sans compter qu'il va falloir développer des trésors d'ingéniosité et de capitaux pour s'adapter à un climat en dérive (calamités agricoles, catastrophes naturelles affectant nos infrastructures). Sachant que l’énergie et l'argent qui iront d'un coté n'iront pas de l'autre.

          Et notons qu'en parallèle de ça, on a un petit soucis avec l'effondrement de la biodiversité et avec les cycles géobiochimiques de l'azote et du phosphore qui sont complètement ouverts. Ce n'est pas un petit soucis motivé par l’esthétique des papillons pour collectionneurs et botanistes ; c'est « juste » la sécurité alimentaire mondiale qui est en question (dont l'histoire enseigne qu'il s'agit de sécurité au sens large).

          Il n'y a pas de cause logique entre le débit internet et cramer du charbon (et les vaches qui rotent).

          lol.

          Nier que les choses sont liées, c'est aussi un programme politique.

          Adhérer à l'April, ça vous tente ?

          • [^] # Re: lien pour l'étude ?

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

          • [^] # Re: lien pour l'étude ?

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 0. Dernière modification le 04 novembre 2021 à 08:56.

            "Et surtout à cause des négationnistes qui ne supportent pas qu'on leur dise que leur joujou pollue, et qui postulent envers et contre tout qu'il est facile d'en sortir avec une baguette technolomagique. "

            Je ne sais pas si tu vises mon discours, mais cela n'est pas la premier fois ou je vois un décroissant parler à un ingénieur qui cherche des solutions qu'il est téchnosolutionniste, alors qu'il ne faisait que pointer des absurdités dans des pseudo-études.

            Casser le thermomètre pour l'adapter à ses croyances n'a jamais résolu aucun problème.

            Mais baisser le CO2 en baissant uniquement le PIB va faire passer les gilets jaunes pour une gentille kermesse.

            "La première sécurité est la liberté"

          • [^] # Re: lien pour l'étude ?

            Posté par  . Évalué à 1.

            Et le ciment, et la déforestation, et les forêts qui crèvent, et la décarbonation des sols, et les engrais azotés (et quelques autres mauvaises pratiques azotées), etc.

            Les énergies fossiles, c'est 80% des émissions de CO2. Si on cherche à être efficace sur le changement climatique, seules les énergies fossiles doivent être la cible, le reste est du greenwashing politique.

            , il va falloir arrêter de penser qu'une solution technologique simple règle rapidement la question

            Et pourquoi pas? L'histoire des derniers siècles a accumulé des exemples de solutions technologiques qui ont réglé des problèmes qu'on pensait insurmontables (tout en en créant d'autres évidemment, parce que le monde n'est pas simple). Mais en l'occurrence, on ne parle pas réellement de technologies de rupture, on connait un certain nombre de solutions. On sait isoler les logements, on sait produire de l'électricité sans CO2, on sait recharger une batterie n'importe où. Le problème n'est pas technologique, il est économique et politique. Cramer du charbon pour faire de l'électricité coûte toujours moins cher que de construire un EPR, se chauffer au fioul est moins cher que d'isoler son logement, une voiture électrique reste 50% plus chère qu'une voiture thermique, etc.

            Alors évidemment, les batteries ça pollue, et le nucléaire génère des déchets, etc. Mais la discussion, c'est le réchauffement climatique. C'est ça l'urgence, et on sait comment régler le problème, c'est ça qui compte. La pollution du fait des batteries, c'est pas marrant, mais 1) chaque problème a des solutions, et 2) c'est de toutes manières infiniment moins grave qu'un réchauffement à 2°C.

            Et notons qu'en parallèle de ça, on a un petit soucis avec l'effondrement de la biodiversité et avec les cycles géobiochimiques de l'azote et du phosphore qui sont complètement ouverts.

            Mais c'est simplement la croissance démographique humaine qui est incompatible avec un mode de vie chasseur-cueilleur, c'est tout. On a 2 hectares de terre émergée par habitant sur terre, et moins d'un hectare de terre cultivable. Avec ça, il faut se loger, manger, extraire les ressources dont on a besoin, et fabriquer l'énergie dont on a besoin. Même en étant sobre, c'est impossible sans une optimisation technologique, et ça laisse peu de place pour la sauvegarde de la nature. Donc si le plan c'est la baisse démographique, pourquoi pas, mais 1) en terme d'atteintes aux libertés individuelles, interdire aux gens d'avoir des enfants c'est pas rien, et 2) ça n'aura pas d'effet avant 50 ans, donc autant avoir un plan B.

            Moi je préfère être réaliste : je ne pense pas qu'on puisse vivre avec un hectare sans une utilisation poussée de tout un tas de technologies agricoles et industrielles. Pour référence, 1ha/habitant, c'est la France à la renaissance; pas ou presque pas de technologie, et pas vraiment de quoi manger sainement pour tout le monde. Donc le recours massif à la technologie et à l'industrialisation de l'agriculture, c'est juste indispensable pour que les gens ne meurent pas de faim. Est-ce que s'étonner des cycles ouverts ce n'est pas pareil que de s'étonner qu'on n'arrête pas de remettre de l'eau dans un fer à repasser? Pour l'azote, il n'y a pas de problème technologique majeur, on a besoin d'hydrogène qu'on sait fabriquer avec de l'électricité (ça n'est juste pas rentable actuellement). On ne peut pas tomber en panne d'azote. Le phosphore n'est pas renouvelable, mais c'est un élément commun, et on a 50 à 300 ans devant nous avant d'en manquer. On en gâche beaucoup, certes, mais on a des problèmes plus urgents, non?

            • [^] # Re: lien pour l'étude ?

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

              Les énergies fossiles, c'est 80% des émissions de CO2. Si on cherche à être efficace sur le changement climatique, seules les énergies fossiles doivent être la cible, le reste est du greenwashing politique.

              Si effectivement 80 % de l'énergie consommée est d'origine fossile, je ne crois pas que 80 % des émission de CO2 proviennent des énergies fossiles. L'agriculture représente à elle seule 20 % des émissions de gaz à effet de serre. Les cimenteries représente 6 % des émissions planétaire. Je serai curieux de connaître tes sources.

              Vu que 80 % de l'énergie consommée vient des énergies fossiles, et que cette part ne change pas significativement depuis cinquante ans, il est très peu probable qu'on arrive à remplacer ces 80 % d'énergies fossiles par du renouvelable et du nucléaire dans les trente ans qui viennent. Comment on fait ?

              Et pourquoi pas? L'histoire des derniers siècles a accumulé des exemples de solutions technologiques qui ont réglé des problèmes qu'on pensait insurmontables (tout en en créant d'autres évidemment, parce que le monde n'est pas simple).

              Si on regarde en arrière les quelques décennies qui se sont écoulées, aucune solution technologique n'a pour l'instant réussi à faire baisser nos émissions de gaz à effet de serre. Quelle technologie miracle va nous permettre de réduire de 5 % nos émissions tous les ans pendant trente ans ?

              • [^] # Re: lien pour l'étude ?

                Posté par  . Évalué à 3.

                Je serai curieux de connaître tes sources.

                Par exemple : https://ravijen.fr/?p=398

                En gros, pour le CO2 anthropique, > 80% fossile, Un tout petit peu d'agriculture (qui n'est pas sur le graphe de la page que j'ai liée, mais d'autres sources citent ~ 5%), et 15% "autres" (process industriels, notamment). J'imagine que la différence sur l'agriculture repose sur si on compte la déforestation dans le fossile ou non (c'est de la matière organique qu'on brûle ou qu'on laisse se dégrader, mais techniquement ça n'est pas du fossile).

                Tu cites des répartitions par secteur, mais c'est orthogonal. Dans le CO2 émis par l'agriculture, il y a l'essence des machines par exemple. Et dans le "ciment", il y a le process industriel (2/3) et le carburant pour chauffer à 1500°C (1/3). Du coup, c'est normal que les découpages ne correspondent pas.

                Pour l'agriculture, j'ai l'impression que son impact sur l'effet de serre c'est surtout les autres gaz (méthane notamment), pas le CO2.

                Quelle technologie miracle va nous permettre de réduire de 5 % nos émissions tous les ans pendant trente ans ?

                Les transports électriques me semblent un bon candidat pour commencer. > 20% du parc neuf est électrique ou hybride actuellement, avec une électricité non-carbonée et des incitations financières, on peut arriver dans 10 ans à diminuer très fortement les 30% d'émissions liées au transport. On n'est pas à 5% par an, mais c'est déja pas mal.

                • [^] # Re: lien pour l'étude ?

                  Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

                  Les transports électriques me semblent un bon candidat pour commencer. > 20% du parc neuf est électrique ou hybride actuellement, avec une électricité non-carbonée et des incitations financières, on peut arriver dans 10 ans à diminuer très fortement les 30% d'émissions liées au transport. On n'est pas à 5% par an, mais c'est déjà pas mal.

                  Tout dépend comment est produite l'électricité. Si l'électricité est produite au charbon (38,0 % de la production électrique mondiale en 2018) le bilan carbone est pire que la voiture thermique. Toujours en 2018, 63,9 % de l'électricité est d'origine fossiles. Dans le même temps, nous devons remplacer 63,9 % de la production électrique fossiles par de l'énergie décarbonée et certainement augmenter la production d'électricité pour satisfaire la demande croissante en électricité pour les voitures électriques. Pour rappel les émissions des voitures doit représenter 6 % des émissions mondiale de gaz à effet de serre et une voiture électrique n'est pas zéro carbone.

                  Même dans le cas très peu probable où on arrive à un parc 100 % de voiture électrique produite par de l'électricité décarbonée, on arriverait à baisser les émissions juste de 5 %, baisse que l'on devrait faire tous les ans, pendant trente ans.

                  La voiture électrique contribuera peut-être à ce que les émissions de gaz à effet de serre augmentent un peu moins rapidement, mais ce n'est certainement pas la technologie miracle qui va limiter le réchauffement en dessous des 2° C.

                  • [^] # Re: lien pour l'étude ?

                    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

                    C'est une combinaison. Pour les transports, le train est aussi une solution, mais qui n'est pas neutre carbone non plus. Cela implique aussi un changement d'organisation de l'espace (un train prend de la place, les pistes cyclables aussi) et de mentalité ("non les gens ne glandent pas en télétravail").
                    Il est question aussi de virer les camions diesel.

                    Concernant le chauffage, il y a plusieurs pistes possibles : l'isolation, mais qui demande 200 000 personnes à former pour faire le boulot jusqu'en 2050, l'interdiction et le remplacement des chaudières thermiques. Il y a aussi le solaire thermique pour l'eau chaude (très répandu en Turquie par exemple).

                    Au niveau habitation, il va falloir aussi interdire les maisons individuels isolé. Ce genre de maison fait un habitat trop diffus pour que des effets réseaux existent à peu de frais (transport en commun, réseau d'eau chaude, égout), la voiture est obligatoire et le vélo pas forcément pratique.

                    Et pourquoi pas la cogénération (utilisation des circuits d'eau chaude des incinérateurs ou des centrales thermiques). Il me semble que c'est devenu interdit, il y a quelques années, car ses eaux sont chargés en chlore pour des raisons de contamination, mais on ne peut pas fournir ce genre d'eau à des particuliers. Il a un changement de réglementation à faire pour rendre cela possible à nouveau.

                    Concernant l'agriculture, il faudrait éviter d'utiliser des litres de fuel pour désherber ou pour les labours. Donc, oui, cela veut dire utiliser des produits phytosanitaires à la place. Le BIO donne des produits avec un bon gout, mais c'est pas terrible niveau CO2 (rendement -30%,…).

                    On peut interdire tout un tas de pratique à la marge : chauffage des terrasses en hiver, vitrines ou publicités allumés la nuit, limiter la pub sur écran (genre pas plus de 100W par écran ou même par objet de pub (néon,…)). Interdire les vols en avion en court-courrier. limiter la vitesse sur autoroute (j'étais contre jusqu'à ce que l'on me montre que les voitures consomment +30% entre 110 et 130).

                    "La première sécurité est la liberté"

                    • [^] # Re: lien pour l'étude ?

                      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

                      Le BIO donne des produits avec un bon gout, mais c'est pas terrible niveau CO2 (rendement -30%,…).

                      Le bio peut tout à fait faire des goûts de merde et le chimique des bons goûts ; c'est orthogonal.

                      Les « rendements » du bio ne sont moins bon que parce qu'on ne compte pas les surfaces cachées des différents méthodes de culture, car les intrants (bio ou pas) mangent du sol et du sous sol. C'est un peu comme comparer le rendement d'un moteur thermique, d'une centrale nucléaire ou d'un panneau solaire : ça ne permet pas de savoir si l'un est plus désirable que l'autre.

                      Et nonobstant les rendements, aucune étude ne montre à ma connaissance que le bio émette plus que le chimique. Il y a eu au contraire nombre d'études qui suggèrent l'inverse (mais les pratiques sont tellement hétérogènes que la comparaison est difficile). Il y a quelques temps l'Adème annonçait un blé bio sorti du champ 3x moins émetteur que le chimique. Désormais, Agribalyse dit que les chiffres ne sont pas comparables (ce qui est pour le moins … décevant vu que ça devrait être l'intérêt de l'étude !).

                      Adhérer à l'April, ça vous tente ?

                • [^] # Re: lien pour l'étude ?

                  Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

                  Les énergies fossiles, c'est 80% des émissions de CO2. Si on cherche à être efficace sur le changement climatique, seules les énergies fossiles doivent être la cible, le reste est du greenwashing politique.

                  Je ne sais pas quel est ton fournisseur de convictions, mais tu devrais songer à en changer. Par exemple en lisant https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/sites/2/2019/09/IPCC-Special-Report-1.5-SPM_fr.pdf (page 14) qui décrit le consensus scientifique actuel (la graisse est de moi) :

                  Dans les trajectoires qui limitent le réchauffement planétaire à 1,5 °C, les émissions de gaz autres que le CO2 font l’objet de fortes réductions, d’ampleurs équivalentes à celles figurant dans les trajectoires qui limitent le réchauffement à 2 °C (degré de confiance élevé).

                  […]

                  Ils prévoient aussi la réduction de la plupart des aérosols qui ont un effet refroidissant sur le climat, ce qui neutralise en partie les effets des mesures d’atténuation pendant deux à trois décennies.

                  […]

                  des mesures d’atténuation ciblées des émissions de gaz autres que le CO2 peuvent réduire le protoxyde d’azote et le méthane issus de l’agriculture, le méthane émis par le secteur des déchets, certaines sources de carbone suie et les hydrofluorocarbones.

                  […]

                  Les trajectoires qui limitent le réchauffement planétaire à 1,5 °C sans dépassement ou avec un dépassement minime exigeraient des transitions rapides et radicales dans les domaines de l’énergie, de l’aménagement des terres, de l’urbanisme, des infrastructures (y compris transports et bâtiments) et des systèmes industriels (degré de confiance élevé). Ces transitions systémiques sont sans précédent pour ce qui est de leur ampleur, mais pas nécessairement de leur rythme, et supposent des réductions considérables des émissions dans tous les secteurs, un large éventail d’options en matière d’atténuation et une hausse nette des investissements dans ces options (degré de confiance moyen).

                  Tu ne peux pas tirer un trait sur tout ce qui gène ta « solution » et prétendre que le reste est du bullshit pipolitique (ou en tout cas ce n'est pas convainquant).

                  Adhérer à l'April, ça vous tente ?

          • [^] # Re: lien pour l'étude ?

            Posté par  . Évalué à 4.

            Et surtout à cause des négationnistes […]

            On m'a fait remarquer que perpétuellement vouloir déclarer que l'autre est un *iste1 pose de gros problème en terme d'échange d'idée. C'est une façon d'étiqueté qui est à la fois réductrice (et on ne convainc jamais personne avec ça), mais aussi une sorte de facilité intellectuelle (je t'étiquette, te colle tous les défauts de l'étiquette que je t'ai choisi et j'ai pas besoin de réfléchir plus). On estime que l'autre ne peut pas avoir une pensée complexe ou en construction.

            C'est un biais intellectuel, on le fait naturellement, mais je pense que ça vaut le coup même à titre personnel de se poser la question de la tentation de sauter sur ce genre de facilité.


            1. les *istes c'est le cas général, mais ça marche avec toutes les étiquettes. 

            https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll

      • [^] # Re: lien pour l'étude ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

        On peut voir le côté positif: plus besoin de prendre sa voiture pour aller au ciné !

        Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

        • [^] # Re: lien pour l'étude ?

          Posté par  . Évalué à 6.

          C'est très vrai! Mais il y a 2 façons de comparer ça:

          1. Comparer la nature du visionnage et ce qu'elle implique:
            1. Comment ça se compare avec la même audience qui regarde des films à la télé "classique"
            2. Comment ça se compare par rapport à un visionnage au cinéma
          2. Comparer l'utilisation: je suis abonné Netflix, et je pense que je passe bien plus de temps devant ma télé qu'avant (faut dire que je n'ai pas la télé conventionnelle, donc la télé ne sert qu'à visionner des films ou à la console de jeux, mais je suis sûrement plus une exception que la règle)

          De ce que je comprends, les émissions sont essentiellement dues à l'appareil de visionnage, donc si avant on passait notre temps devant la télé, on ne devait pas émettre beaucoup moins.
          Quant au cinoche, comme dit ci-dessus: la voiture pour y aller doit à elle seule pas mal contribuer…

      • [^] # Re: lien pour l'étude ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

        L'étude dit elle-même que c'est le device de lecture le plus gros producteur de CO2 et que le niveau de débit ne change rien ou presque à la production de CO2.

        J'aime beaucoup Jean-Marc Jancovici mais sa création, le shift project a lancé des chiffres avec des facteurs 10 ou 100 d'erreurs sans que cela ne leur pose de problèmes (cf l'envoie de mail qui équivaudrait à 24 min d'une ampoule de 60W !)

        "La première sécurité est la liberté"

        • [^] # Re: lien pour l'étude ?

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 03 novembre 2021 à 17:33.

          L'étude dit elle-même que c'est le device de lecture le plus gros producteur de CO2 et que le niveau de débit ne change rien ou presque à la production de CO2.

          Je pense qu'il faut lire sa phrase ainsi plutôt que ergoter sur les débits :

          La question à se poser est de savoir le streaming actuel et l'augmentation constante de l'usage du streaming, qui va de pair avec

          • l'augmentation des résolutions (UHD 4k, 8K…),
          • l'augmentation de la bande passante (5G, 6G…),
          • le renouvellement des terminaux tous les deux ans

          est compatible avec une baisse des émissions de gaz à effet de serre de 5 % par an, baisse nécessaire dans le cas où l'on veuille vraiment rester en dessous des 2 °C de réchauffement ?

          le shift project a lancé des chiffres avec des facteurs 10 ou 100 d'erreurs sans que cela ne leur pose de problèmes (cf l'envoie de mail qui équivaudrait à 24 min d'une ampoule de 60W !)

          Source de l'étude du Shift Project qui chiffre l'email ?

          Adhérer à l'April, ça vous tente ?

      • [^] # Re: lien pour l'étude ?

        Posté par  . Évalué à 5.

        le renouvellement des terminaux tous les deux ans est compatible avec une baisse des émissions de gaz à effet de serre de 5 % par an

        Sur cette partie, c'est super douteux : il est reconnu que c'est la fabrication du terminal/de l'équipement réseau qui dépense un max de ressources (eau, métaux, électricité). Les soi-disant 5% d'économie pendant l'usage, c'est du vert lavage.

        Au contraire, garder ses terminaux/ses serveurs le plus longtemps possible est une bonne manière de réduire l'impact environnemental.

        Par exemple dans cette petite étude (PDF), voir le graphique "6.3 Influence de la durée de vie des équipements dédiés au calcul…" en pages 12/13.

    • [^] # Re: lien pour l'étude ?

      Posté par  . Évalué à 3.

      Une grosse télé doit faire 200wH seule.

      En même temps, la vidéo streamée, elle est regardée sur quoi ?

      • [^] # Re: lien pour l'étude ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        La vidéo est regardé sur TV ou smartphone. Je voulais surtout faire remarquer que ce n'est pas un paramètre du streaming. La TNT a exactement le même problème.

        "La première sécurité est la liberté"

        • [^] # Re: lien pour l'étude ?

          Posté par  . Évalué à 3.

          Oui

          Au doigt mouillé je dirai que le streaming a tendance à augmenter la consommation de contenu et donc l'utilisation du terminal.

          Cependant, n'oublions pas que la plus grosse partie de l'empreinte environnementale d'un appareil est lié à sa fabrication. Raisonner uniquement sur la consommation d'énergie est biaisé.

          Et le streaming peut inciter à changer de terminal.

          • [^] # Re: lien pour l'étude ?

            Posté par  . Évalué à 5.

            Cependant, n'oublions pas que la plus grosse partie de l'empreinte environnementale d'un appareil est lié à sa fabrication. Raisonner uniquement sur la consommation d'énergie est biaisé.

            Oui, mais du coup, il ne faut pas comparer en "1h de streaming = 80 Tonnes de CO2" ou dire que le streaming en 4k consomme 42 fois plus que le streaming en 1080p.

            « Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche

        • [^] # Re: lien pour l'étude ?

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 04 novembre 2021 à 17:20.

          La TNT a exactement le même problème.

          Pas exactement il me semble :
          - TNT : un seul flux pour tous les utilisateurs, le même pour tout le monde au même moment (broadcast).
          - Streaming : un flux par utilisateur.

          • [^] # Re: lien pour l'étude ?

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

            • TNT : un seul flux pour tous les utilisateurs, le même pour tout le monde au même moment (broadcast).

            Notons que c'est aussi vrai pour la TV classique via votre FAI.
            Le flux est broadcasté jusqu'à l'abonné, la duplication des paquets n'a lieu que pour l'acheminement final.

          • [^] # Re: lien pour l'étude ?

            Posté par  . Évalué à 9.

            Ce qu'il dit c'est que si c'est l'équipement final qui consomme la majorité de l'énergie, qu'il y a du multicast ou de l'unicast ne change pas grand chose.

            « Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche

            • [^] # Re: lien pour l'étude ?

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10. Dernière modification le 06 novembre 2021 à 10:57.

              Donc la solution, ça serait peut être de coordonner les visionnages.

              Par exemple, on pourrait imaginer louer une grande salle avec des sièges, et mettre un écran de plusieurs mètres de haut.

              Et on pourrait passer des accords d'exclusivité avec les studios pour avoir les films plus tôt, car ça permettrait d'inciter les gens à venir.

              Chaque "salle" pourrai avoir son propre film, ce qui permet une certaine autonomie dans les horaires et les visionnages.

              Je propose d'appeler ça:
              Complexe intégré numérique d’écrans multi-personne autonomes

              C'est un peu long, si quelqu'un a une idée d'un meilleur nom, je suis preneur.

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