Journal disk-fiction

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26
mar.
2004
Par un début d'après-midi comme les autres, où le soleil peinait à transpercer les nuage de ses rayons timides, Marc appuya distraitement sur le bouton de son ordinateur. Ceci fait, il décida de vaquer à d'autres occupations d'importance le temps que la machine accomplisse les tâches d'initialisation d'usage, ce qui prenait à peine quelques minutes d'ordinaire. Il s'installa dans un fauteuil, attrapa un livre de poche qu'il avait déjà lu une dizaine de fois et l'ouvrit à une page au hasard.

Jetant un oeil blasé sur l'écran par dessus son livre, persuadé d'entre-apercevoir l'habituelle page d'authentification ornée d'un beau fond bleu, il se leva soudain de son siège sans prêter attention à l'ouvrage qui heurta le sol : l'écran n'affichait qu'une suite de messages sur un morne fond noir, ce qui n'était pas pour le rassurer ! Quelque chose ne tournait pas rond !

Il s'approcha diligemment de la machine, s'installa devant le clavier, et tenta de comprendre ce qui se passait. Ses pensées se bousculaient dans sa tête, en même temps que son incompréhension grandissait. Il lui semblait que toutes ses convictions s'ébranlaient d'un seul coup ! Luttant pour retrouver un peu de calme, il parvint à se concentrer, et détermina ce qui semblait être la cause du problème. Cela ne lui était pas facile, car il était habitué à l'autonomie de sa machine, que tous lui enviaient.

Devant lui, les caractères abçons affichés sur l'écran ne cessaient de le lui répéter : l'unité de stockage comportaient des erreurs et la machine lui demandait de participer à la résolution du problème. Il n'en n'éprouvait aucune flatterie, car il n'avait aucune idée de la façon d'agir. Anxieux, il répondit à chacune des questions qui lui étaient posées, frappant d'un doigt tremblottant sur une unique touche, celle marquée d'un « y ». Au bout d'un temps qui lui parut interminable, la machine sembla décider que cela suffisait - à la grande satisfaction de Marc - et n'afficha plus aucune nouvelle question.

Le rassurant ronronnement qu'il espérait tant repris alors. L'écran devint totalement noir puis, quelques instants plus tard, se trouva envahi de couleurs magnifiques qui enchanta Marc. Sa machine retrouvait son comportement habituel et reprenait les choses en main. A peine la page d'authentification affichée, il remplit fébrilement les informations demandée et se précipita sur le navigateur de données personnelles afin d'évaluer les dégats. Il fut rapidement rassuré, car seuls quelques fichiers de moindre importance avaient été touchés, et il les retrouva de surcroît dans un lieu de récupération nouvellement créé par la machine à l'occasion.

Cette fois-ci, tout était bien qui finissait bien, mais malgré sa reconnaissance, Marc sentait qu'au fond de lui, une part de la confiance aveugle qu'il ressentait pour sa machine s'était effritée. Si cela devait se reproduire, saurait-il déterminer les réponses à donner ? Pourquoi la machine n'avait-elle su pallier seule au problème ? Elle connaissait assurément mieux que lui la façon dont elle organisait les données. Marc préféra ne plus y penser, et appela sans tarder le navigateur planétaire de données afin de trouver d'autres fichiers qui alimenteraient encore l'importante base que contenait déjà sa machine, tels que ceux qu'il avait failli perdre ce jour-là.
  • # Re: disk-fiction

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

    Bonne introduction au journal suivant :-)
  • # Re: disk-fiction

    Posté par  . Évalué à 7.

    Mais même après quelques heures de travail intensif, ce tracas trenait toujours dans la tête de Marc, et il décida de faire quelques recherches sur le thème. Il apprit rapidement que le problème dont il vennait d'être victime provient généralement d'une extinction, coupure de courant, ou plantage brusque de la machine, qui a pour effet de laisser les données du disque dur en chantier. Il appris aussi que pour palier à ce problème, les hackeurs du monde entier décidèrent de créer des zones spéciales dans cette complexe organisation, zones déstinées à indiquer les travaux en cours de réorganisation du stockage à chaque instant. Zones qu'ils nommèrent journal. Ainsi naquirent les "systèmes de fichiers journalisés".

    Marc décrocha son téléphone pour invoquer son gourou local, le grand maître des ordinateurs, capable de faire toutes sorte de choses étonnante rien qu'en tapant des ordres hétéroclytes à toute vitesse sur le clavier, et composa l'invocation adéquate. Il lui demanda si il était possible de créer un journal sur son ordinateur. Le grand gourou lui ayant installé pour lui et disposant des authorisations necessaires, il demanda à Marc de patienter quelques secondes. Au bout d'un bref laps de temps, le gourou informa Marc que c'était fait, et que dorénavant la probabilité que survienne le même problème avait très fortement décru. Marc jura obéissance et fidélité à son gourou, lui promis de rester écarté du mal, et éteind sa machine satisfait d'avoir découvert tant de choses.
    • [^] # Re: disk-fiction

      Posté par  . Évalué à 1.

      palier à ce problème

      Non
      • [^] # Re: disk-fiction

        Posté par  . Évalué à 3.

        Bon d'accords, j'étais plus concentré sur la forme :p
        Par contre tu pourrais nous écrire une petite histoire pour nous expliquer comment Marc découvrit que c'etait pas pour palier ;)
        • [^] # Re: disk-fiction

          Posté par  . Évalué à 4.

          Marc a ouvert la porte et il était sur le palier ? :)

          -----> [] (oh ! un palier ! )
    • [^] # Re: disk-fiction

      Posté par  . Évalué à 4.

      Marc se réveilla, la tête contre le clavier de sa machine. Il ne savait combien de temps il avait dormi. Hélas, ce n'était qu'un rêve, car malgré la confiance quasi aveugle qu'il accordait à son formidable outil, il n'ignorait pas tous les rouages qui contribuait à son fonctionnement. Ces connaissances n'étaient certes pas très approfondies, mais il savait tout de même que son unité de stockage utilisait déjà un système dit « journalisé » appelé, s'il se rappelait bien « ext3 ». Mar s'était persuadé, apparemment à tort, que cela ajouterait encore à l'importante autonomie dont jouissait déjà sa machine.

      Les idées noires commençaient à se former dans sa tête, maintenant qu'il repensait à tout cela. Maudit rêve ! Malgré lui, il n'arrêtait pas de ressasser les évennements récents. Comment le système avait-il pu flancher malgré la présence de ce journal dont on lui avait tant vanté les mérites ? Quelques termes étranges que lui avaient communiqué la machine lors de la terrible épreuve lui revinrent à l'esprit : super block, cluster, inode, links. Il n'en était pas sûr, mais il lui semblait que quelques uns de ses précieux fichiers s'étaient mélangés entre eux, ceux-là même qu'il avait retrouvé dans le lieu de récupération sous un nom qui n'était plus qu'un simple numéro.

      L'explication lui semblait cohérente, mais elle n'en était pas vraiment une, à grand son désespoir. Une recherche attentionnée au moyen du navigateur planétaire ne lui apporta guère de réponse satisfaisante. S'il était beaucoup question de la façon de mettre en oeuvre un système de données, les informations concernant les défaillances étaient hélas bien plus clairsemées et peu convaincantes.

      Son système de donnée avait failli à sa tâche et s'était emporté. Cette constatation désola Marc, qui se remémora que la machine en était si troublée qu'elle en avait oubliée sa langue natale. Lui qui avait si souvent mis en avant auprès de ses mais la sécurité dont il croyait jouir ! Eux devaient se contenter d'une machine trop souvent sujette aux problèmes, mais dont l'outil de récupération de données était en lui-même plus simple à utiliser et plus autonome, il devait le reconnaître.

      Marc se promit de se pencher sur la question car il lui déplaisait de devoir s'en remettre à un outil qui ne pouvait mériter sa totale confiance. Maintenant parfaitement réveillé, lança l'outil de sauvegardes de données, se demandant combien de cd il allait devoir préparer.
      • [^] # Re: disk-fiction

        Posté par  . Évalué à 3.

        Finalement, Marc du se résoudre à l'évidence : les ordinateurs ne sont pas infaillibles, et ce pour la simple et bonne raison qu'ils sont créés par l'homme. Il se rappela d'un article qu'il avait parcouru un jour, traitant de sombres techniques de pénétration de machines distantes, ou la présence ou l'absence d'un simple caractère '=' de plus dans le programme qu'écrit l'homme changeait subtilement son comportement et permettait à des personnes malintentionnées de s'introduirent sur les ordinateurs sur lesquels tournait le programme en question. Il se dit que si une telle chose était possible, alors de telles subtilités pouvaient fort bien persister dans le programme gérant son système de données. A moins qu'il ne s'agisse d'un rayon gamma, qui traversant son microprocesseur, entraina le changement d'état d'un 0 en 1 ou d'un 1 en 0.

        ---

        Bon apres Marc faut pas qu'il se pose plus de questions sinon dans mes suites d'histoire il va finir par se jeter sous un train car son esprit aura sombré dans la folie :p
      • [^] # Re: disk-fiction

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

        Prends du reiserfs, j'ai eu qq problèmes semblables en ext3 (ou étais-ce dû à Mandrake), mais jamais aucune en reiserfs. Sinon, y parais aussi que le xfs est pas mal...

        Désolé pour la forme, mais je suis fatigué...
    • [^] # Re: disk-fiction

      Posté par  . Évalué à 1.

      Et soudain lui vint à l'esprit l'idée de lancer son navigateur planétaire et de rechercher sur Google les mots suivants (surement afin d'en savoir plus sur le sujet) : windows "système de fichier journalisé". Utilisant sa fonction préférée "J'ai de la Chance"(tm), notre petit Marc tomba sur un site qui allait changer le déroulement de sa vie ...

      The Beginning of The End
  • # Re: disk-fiction

    Posté par  . Évalué à 1.

    J'adore l'appellation "navigateur planétaire de données".

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