Journal Petit compte rendu: Colloque du numérique à Lyon

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28
nov.
2005
Le 24 Novembre 2005 s'est tenu à Lyon une présentation intitulée le Colloque du numérique[1] avec comme thème « L'entreprise du 21ème siècle », et en sous titre « Comment mieux travailler en réseau avec ses clients et fournisseurs illustré par 4 exemples de travail collaboratif en entreprises ». Cette présentation organisée par l'Espace Numérique Entreprise[2] s'est tenu dans le grand salon de l'hôtel de ville de Lyon. Les logiciels libres n'étaient pas spécialement à l'ordre du jour, mais le discours était très peu technique de toute façon.

Disclaimer usuel: tout ce qui est écrit ici est à m'imputer personnellement, et pas à l'organisation qui figure à coté de mon nom sur la feuille d'invitation...

Sur le lieu: malgré une architecture magnifique, les peintures, les lustres, on peut regretter le choix de la salle: difficile de voir quoique ce soit, sauf à mesurer 2 mètres, ou a être assis au premier rang, ce qui n'était pas mon cas (et je n'ai plus aucun espoir de grandir encore ... ;-) ). Une densité de chaise un peu trop importante rajoutait à l'inconfort. Un amphi aurait été bien plus agréable.

Sur l'organisation: rien (de négatif) à dire. bon accueil, ponctualité du programme et des intervenants, déroulement relativement dynamique. Pour info, la soirée était animée par Jean-Marc Sylvestre[3]. On peut critiquer (ou pas) l'opportunité de faire venir une tête connue pour animer cette soirée, mais je suis resté admiratif devant le professionnalisme dont il a fait preuve, toujours là pour relancer la machine quand le rythme s'essoufflait, il a bien tenu la salle, et au vu des performances de certains de ses voisins, c'est une performance à saluer. Mes applaudissements sincères. Dernier détail: le liquide à bulle servi pendant le buffet qui a suivi se laissait boire, ce qui ne gâche rien ;-)

Sur la forme: Plus que d'expliquer les entrailles technique des solutions collaboratives, l'objectif était de sensibiliser l'auditoire (cible visé: direction des PME/PMI) sur l'intérêt de la chose et sur les bénéfices à attendre de ce type d'outil. 4 intervenants se sont succédés sur l'estrade, pour nous présenter leur utilisation commentée des nouvelles technologies en rapport avec le thème de la conférence. Sur ces quatre conférences, trois étaient au mieux insipides, au pire carrément ennuyeuses, plein de banalités, avec peu d'informations réellement exploitables, ni sur les motivations, ni sur les avantages retirés, et encore moins sur les éventuels risques et inconvénients. Sans trop rentrer dans le détail, je donnerais juste une mention spéciale à la chef de projet de RVI, qui a réussi l'exploit de faire un bon 200% au business loto[4], sans _rien_ apprendre à l'auditoire. Heureusement, le dernier intervenant (Botanic[5] pour ne pas le citer) était réellement captivant, et valait bien le déplacement à lui tout seul. Entre chaque présentation, nous avons eu droit à une expérimentation que j'ai trouvé assez hasardeuse, avec un sondage en temps réel de l'auditoire via les téléphones mobiles. Les questions s'affichaient sur un écran géant (pas toujours lisible pour une bonne partie de la salle) et les réponses se faisait via un site wap et générait des graphes en temps réel sur le dit écran géant... bof bof ... pas bien compris l'intérêt, surtout que c'était au détriment des questions du public (et je pense qu'il y aurait eu des questions intéressantes, s'ils avaient tendu le micro à l'assistance)

Sur le contenu: (Remarque: j'ai réorganisé les infos distillées tout au long de la soirée dans un ordre plus ou moins logique). Parmi les point évoqués, j'ai noté en particulier:
- dans la rubrique « qu'est-ce que c'est et à quoi ça sert ?», nous avons eu une
explication des différentes publics potentiellement intéressés : les salariés, les fournisseurs, les clients « pros » et les clients « grand public », ainsi que les différents usages attachés à chacune de ces populations: partage d'information techniques, gestion de projets intra ou inter entreprises, gestion des connaissances, prise de commande, gestion ressources humaines, etc. etc.
- la principale difficulté ne réside pas dans la mise en place des outils, mais dans leur adoption par les utilisateurs. Il faut une volonté forte de la direction pour en « imposer » l'usage, de plus dans le cas des petites structures, l'impact sur le fonctionnement (et l'impact financier également) est tel qu'il est indispensable que le PDG soit pleinement impliqué ET convaincu (l'exemple du patron qui ne veut pas de PC sur son bureau m'est bien sûr venu à l'esprit). La nécessité d'une formation initiale _et_ d'une formation continue a été évoquée. (Dans le cas de Botanic, des formations en mode e-learning sont disponibles via l'intranet).
- Sur les bénéfices retirés, tous étaient d'accord pour parler de productivité, mais le seul à vraiment rentrer dans le détail a été Botanic, qui a expliqué par exemple que le fait d'avoir donné accès à une partie de leurs infos (comme les stocks) à leur fournisseurs a permis de réduire la durée des négociations. Que le fait d'avoir centralisé la gestion des RH permet de faire en quelques heures ce qui prenait plusieurs jours. Que dans leur cas les bénéfices en terme de « culture d'entreprise » ont été important, et que cela c'est traduit par un turn-over sensiblement plus faible. Que la formation des saisonniers a été facilitée par leur système d'e-learning, et qu'ils envisagent d'ailleurs de l'étendre à des formations sans rapport avec leur activité, mais en fonction des demandes de leurs salariées dans le cadre du DIF (droit individuel à la formation[6]). A la question de l'impact sur l'emploi, la plupart étaient dans leur petits souliers, et seul Botanic (encore lui) a eu une réponse convaincante, en expliquant que cela permettait de se libérer des tâches fastidieuses pour pouvoir se consacrer aux aspects plus « nobles » de l'activité. Et de citer les responsables RH, qui au lieu de passer leur temps à rédiger des contrats de travail, passent plus de temps à gérer les aspects « humains ».

Sur les difficulté rencontrées: seul Botanic a soulevé un point intéressant, en expliquant qu'un de leur problème récurrent était la disponibilité de connexions haut-débit en dehors des zones urbaines. Et que d'avoir des sites encore connectés en 56K était clairement un frein au déploiement de nouvelles fonctionnalités. Personnellement, j'aurais bien aimé que deux autres thèmes soit au moins évoqués, mais cela n'a pas été le cas:
- la barrière de la langue, qui est très sensible dès que l'on parle de relations à l'international, et qui conduit parfois à des abbérations, comme avoir deux collègues français, voisins de bureau, qui discutent en anglais sur l'intranet, « parce qu'il faut pouvoir partager l'info avec l'étranger »
- les formats de fichiers et l'interopérabilité. Le sujet a été survolé à la vitesse du son, mais il aurait mérité un peu plus d'attention, parce que c'est bien de vouloir automatiser, numériser, internétiser toutes les relations de société à société, ou de société à particulier, mais même sans rentrer dans le débat du logiciel libre, quid de la pérennité des données, et de la certitude que l'interlocuteur pourra relire les données transmises ?


[1] http://www.colloque-numerique.com/
[2] http://www.ene.fr/
[3] http://www.glamspeak.com/fiche.cfm?id=103498
[4] http://www.google.fr/search?q=business+loto
[5] http://www.botanic.com/
[6] http://www.droit-individuel-formation.fr/
  • # Bravo

    Posté par  . Évalué à 3.

    Merci pour ce compte-rendu, c'est très intéressant !
    • [^] # Re: Bravo

      Posté par  . Évalué à 2.

      Merci pour les encouragements :-)
      Ça manque un peu d'animation ici, mais c'est vrai que la forme (et peu être aussi le sujet ?) prête peu à déba^Wtroller... Et d'un autre coté, pas de retour, ça peut aussi pouvoir dire pas de critique...
  • # Confirmation des faits ;-)

    Posté par  . Évalué à 1.

    Je suis en accord avec la description d'olivier.
    Je me permets de rajouter que le titre du colloque était plus prometteur que ne l'était son contenu (était-il choisi volontairement (racoleureusement) large?). La formule consistant à présenter un retour d'expérience est bien adaptée, encore faut-il que les intervenants aient débriefé leurs projets et puissent présenter aussi les points négatifs de maniére objective.
    De plus, la présentation des entreprises a pris un temps disproportionné par rapport au sujet même du colloque.
    Sinon, l'organisation de l'ENE fait toujours autant preuve de professionnalisme.

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