Tout ce qui est écrit s'applique au métier à tisser jacquard.
La description de l'usage du chat montre que l'auteur ne l'utilise pas ou peu. Cela se voit sur les démarches incrémentales qui sont l'approche normale et habituelle, l'exact contraire de ce qui est avancés.
Pour moi l'ia est comme un bac+5 débutant, oui il peut faire votre boulot à votre place en changeant le nom (et votre poste va disparaitre), mais vous pouvez aussi itérer, faire relire, faire faire des recherches, faire faire les trucs chiants.
L’auteur en question c’est moi. Mais je ne vois toujours pas le lien entre ce que tu raconte et mon propos ; en particulier ceci :
Cela se voit sur les démarches incrémentales qui sont l'approche normale et habituelle, l'exact contraire de ce qui est avancés.
D’autre part, la comparaison avec le métier à tisser Jacquard ne fonctionne pas, car :
Soit tu parles du métier à tisser Jacquard en tant qu’outil de production de « tissus » (au sens large), et là c’est pas du tout un outil de création au sens décrit dans le billet, mais uniquement outil de production de copies physique selon un modèle (à l’exemple d’une imprimerie, d’un pressage de disques…) ce que ne sont pas les IA génératives.
Soit tu parles de l’acte de création de motifs pour métier à tisser Jacquard, et là non plus ça ne fonctionne pas : les contraintes sont certes très fortes, mais n’a pas les mêmes contraintes que la génération par IA (le créateur a un contrôle fin absolu sur les motifs, deux exécutions du même motif donnera bien le même résultat en supposant les mêmes fils en entrée, il est possible de modifier une partie du motif sans impacter le reste).
Bref, si tu as des arguments étayés en ce qui concerne le message, ils sont les bienvenus – en particulier le point central de l’argumentation, qui est celui-ci pour rappel :
L’intérêt principal de la création n’est pas tant le résultat que le processus de création lui-même donc pousser la « rentabilité » d’une création annihilant ce processus n’a aucun sens.
Si par contre tu n’as à proposer que des hypothèses personnelles sur mon compte, elles n’ont aucune valeur et aucun intérêt, donc tu peux t’abstenir. Merci.
"L’intérêt principal de la création n’est pas tant le résultat que le processus de création lui-même donc pousser la « rentabilité » d’une création annihilant ce processus n’a aucun sens."
Pourquoi tondre le gazon avec une tondeuse et non une faux ?
Pourquoi utiliser une ordinateur au lieu d'une machine à écrire pour écrire un texte ?
Pourquoi utiliser un correcteur orthographique et non un dictionnaire et un Bescherelle ?
Pourquoi utiliser un traitement de texte et non un éditeur de texte ?
Tu automatises une partie de ta création. Oui sona permet de créer de la musique sans soi-même être un bon musicien. On va donc enlever le filtre d'être bon interprète pour être compositeur. Cela facilite la vie, et cela permet de faire des choses qui n'était accessibles qu'aux experts.
La "rentabilité" n'est pas le sujet, c'est juste plus facile.
Et je maintient que la description que tu fais de l'usage des llm est hyper limité et ne correspond pas à l'usage qui en est fait. C'est beaucoup plus large et itératif. Ce n'est pas tes 2 exemples qui seront invalides dans 6 mois qui peuvent me contre-dire.
Je comprends que l'on puisse aimer faire une peinture à l'huile, cela n'enlève un rien des qualités artistiques à une image si elle est générée, ou à la valeur argumentative d'un texte fait à l'aide de l'IA.
La "rentabilité" n'est pas le sujet, c'est juste plus facile.
Le sujet, c’est très exactement « les IA bros qui forcent avec l’argument de la rentabilité là où il n’a aucun sens ». Cf les exemples donnés par Marc Dubuisson en lien, entre autres.
Donc oui, tu peux dire que le sujet du billet n’est pas le sujet du billet et argumenter sur autre chose, mais je n’en vois pas l’intérêt.
Pourquoi tondre le gazon avec une tondeuse et non une faux ?
Pourquoi utiliser une ordinateur au lieu d'une machine à écrire pour écrire un texte ?
Pourquoi utiliser un correcteur orthographique et non un dictionnaire et un Bescherelle ?
Pourquoi utiliser un traitement de texte et non un éditeur de texte ?
« Tondre le gazon » et, généralement « corriger l’orthographe » (je parle bien de l’orthographe, pas de la grammaire et du style) ne sont pas des activités de création, donc c’est hors sujet.
Pour les deux autres, ben c’est toujours la même réponse : tu opposes deux outils, dont aucun n’a les problèmes de l’IA tels que décrits ici, donc on est sur un simple choix d’outil comme on en fait tout le temps lorsqu’on crée.
Je comprends que l'on puisse aimer faire une peinture à l'huile, cela n'enlève un rien des qualités artistiques à une image si elle est générée, ou à la valeur argumentative d'un texte fait à l'aide de l'IA.
Ce paragraphe illustres mon propos : cet argument nie l’intérêt du processus de création en tant que tel, à la fois pour le créateur et pour le « consommateur » ; or la « qualité artistique » implique la maitrise humaine absolue des contraintes (au contraire de la qualité esthétique, qui n’est pas la seule digne d’intérêt, cf cette démonstration en image). Et s’il n’y a pas d’intérêt au processus de création en tant que tel, alors il devient acceptable d’utiliser l’IA pour le faire, et c’est ce qui est défendu ici.
Corollaire : je ne vois aucun problème sur cet argument à utiliser l’IA pour générer des trucs dont l’intérêt créatif est nul (des blagues, etc). Cela dit, il y a assez d’arguments éthiques, écologiques, financiers, moraux… contre l’IA en l’état actuelle des choses pour tout de même éviter de le faire. (J’ai ajouté ce corollaire en premier commentaire du billet d’origine, pour que ça soit clair).
or la « qualité artistique » implique la maitrise humaine absolue des contraintes
Absolument pas. Tu n'as toujours pas compris pourquoi j'avais fait cette liste :
Pourquoi tondre le gazon avec une tondeuse et non une faux ?
Pourquoi utiliser une ordinateur au lieu d'une machine à écrire pour écrire un texte ?
Pourquoi utiliser un correcteur orthographique et non un dictionnaire et un Bescherelle ?
Pourquoi utiliser un traitement de texte et non un éditeur de texte ?
je ne vois aucun problème sur cet argument à utiliser l’IA pour générer des trucs dont l’intérêt créatif est nul
Et bien rendez-vous dans 5 ans quand un film entièrement réalisé par IA recevra un prix.
Cela dit, il y a assez d’arguments éthiques, écologiques, financiers, moraux… contre l’IA en l’état actuelle des choses pour tout de même éviter de le faire.
J'avais bien compris que tu as biais anti-IA et que tu fera tous les cherry picking possible. Tu n'utilises pas l'IA et tu ne sais pas vraiment comment l'utiliser. Tu ne t’encombre pas de vérité scientifique concernant la consommation de moyen (0.24wh le prompt moyen text chez gemini, /30 en 1 an).
Bizarrement, s'intéresser à l'artiste et à sa démarche est une activité partagée massivement par les humains ! Par exemple, les communautés de fan, les historiens de l'art, les journalistes de magazine d'art, les gens qui achètent ces magazines, les étudiants en art, les gens qui achètent des bouquins sur les artistes ou sur l'œuvre, les gens qui achètent les bouquins, les gens qui pratiquent et qui posent des questions aux autres pratiquants …
Bizarrement, un dessin fait par un de tes gamins peut avoir une énorme valeur sentimentale même si la valeur artistique est contestable. Mais qui ça intéresse, la valeur sentimentale ?
Et plus personne n'aura la capacité d'attention de regarder un film jusque à la fin. T'auras personne qui ne sera intéressé par le jeu d'acteurs. Il n'y aura pas plus de contenu que dans un bouquin ou tu peux imaginer tes propres images. Il y aura une production tellement pléthorique que tu seras blasé comme devant l'écran d’accueil de Netflix et tout le monde finira par regarder la même chose.
Un des truc qui rend le cinéma intéressant c'est quand même la technique et paradoxalement peut être le fait qu'il n'y ait pas tant de film que ça ? Si tu doit faire un prompt qui simule un jeu d'acteur intéressant et original … tu vas te faire chier plus qu'à trouver un acteur qui a un jeu intéressant, original et personnel.
Si tu doit faire un prompt qui simule un jeu d'acteur intéressant et original … tu vas te faire chier plus qu'à trouver un acteur qui a un jeu intéressant, original et personnel.
ÇA c'est un argument que j'entends. J'ai effectivement envie de pouvoir saluer la performance de l'acteur. Mais c'est pareil dans la musique, ça fait un moment (avant le boom des IA génératives) que l'industrie musicale utilise des logiciels pour produire des "tubes" qui plairont au public du moment. Et à côté tu as toujours la production "artisanale", les concerts, etc. Donc je doute que les films produits par IA fassent disparaître l'actor studio.
Et bien rendez-vous dans 5 ans quand un film entièrement réalisé par IA recevra un prix.
2 ans après, les canons de la création artistique se focaliseront sur le fait pour l'auteur de fournir ses sources de création ainsi que la validation de X personnes physiques témoins du processus créatif unique et humain de l'artiste.
Alors l'IA n'aura plus aucun prix.
Mais ne t'inquiète pas il se formera des communautés d'IArtistes qui se congratuleront mutuellement de l'artificialité de leurs créations.
L'IA est juste un artefact humain.
L'artefact qui fait l'art est humain, mais dire que l'artefact est un humain (et l'inverse) nous ferait glisser vers des coins sombres qui sentent le brun foncé.
"Google a répondu aux propos des experts. La firme déclare tout d'abord que la méthode utilisée par ces derniers est incorrecte. Celle-ci serait adaptée pour réaliser une estimation globale, mais pas pour du benchmarking précis. Elle ajoute qu'une grande partie de son électricité provient d'énergies renouvelables.
De plus, Google justifie son choix d'appliquer une médiane plutôt qu'une moyenne par le fait que cela permet notamment de compenser les valeurs extrêmes et de restituer une valeur plus exacte d'un prompt typique."
Moi, je comprends que les "experts" ont fait des mesures au doigts mouillés (prendre un co2/kwh global et non de Google, prendre un kwh/mips générique, médiane vs moyenne etc…). Google tient compte par exemple des ordinateurs de gestion du LLM et des réserves en attente d'être utilisé.
A une autre époque les vendeurs de cigarettes démontraient qu'elles étaient sans danger.
Ces communications par des entreprises ne valent rien.
Il ne faut pas être naïf.
Comparer des vendeurs de tech à des vendeurs de cigarettes, vraiment ?
Leur papier est publique, si tu trouves des problèmes tu peux les décrire ici. OpenAI avait déjà parler de 3wh pour leur prompt. Depuis, il y a des milliards en investissements. Diviser par 10 de la consommation dans un domaine aussi jeune n'a rien d'extraordinaire.
Leur papier est publique, si tu trouves des problèmes tu peux les décrire ici.
Ouais leur papier est certes public mais cela reste un communiqué de presse et non une étude scientifique.
La méthodologie précise est absente, de nombreuses données manquent comme le modèle employé et la taille du prompt médian et le type de requête que cela représente car entre un raisonnement et une requête basique il y a un monde.
De plus ce qui compte aussi, et ce n'est pas un détail, c'est la pollution et consommation globale qui compte et non par requête. Donnée aussi manquante.
Le simple fait qu'ils disent que les serveurs sont alimentés par des énergies renouvelables montre que c'est quand même un outil de communication plus qu'un exemple de rigueur scientifique, je doute fortement que leurs serveurs soient alimentés 100% par de l’électricité renouvelable qu'ils produisent, ils ont probablement un système de certificats pour affirmer cela ce qui est relativement malhonnête pour l'attribution des émissions.
Bref, leur article reste relativement opaque et quand tu ajoutes à cela que c'est produit par l'entreprise elle même, il faut quand même se méfier des résultats bruts. Le résultat n'est pas inintéressant mais il ne faut pas non plus considérer le résultat communiqué comme objectif et et scientifiquement valide.
Ouais leur papier est certes public mais cela reste un communiqué de presse et non une étude scientifique.
Bah si justement.
De plus ce qui compte aussi, et ce n'est pas un détail, c'est la pollution et consommation globale qui compte et non par requête
C'est vrai. Mais c'est plus facile à comparer.
Le simple fait qu'ils disent que les serveurs sont alimentés par des énergies renouvelables montre que c'est quand même un outil de communication plus qu'un exemple de rigueur scientifique, je doute fortement que leurs serveurs soient alimentés 100% par de l’électricité renouvelable qu'ils produisent, ils ont probablement un système de certificats pour affirmer cela ce qui est relativement malhonnête pour l'attribution des émissions.
Toute l'industrie fait ça. Pourquoi cela serait un problème seulement pour l'IA ? Et puis ici, on parle de wh, pas de CO2.
Autrement dit tu ne peux pas vraiment dire "c'est une étude scientifique". C'est une autoproduction. C'est pas parce que ça en a l'apparence et que c'est peut-être écrit en LaTeX que ça vaut mieux que n'importe quel pre-print qui n'a pas été publié.
Et si toute l'industrie fait ça, c'est effectivement un problème pour toute l'industrie, qui a dit le contraire ?
Les premiers "Wallace et Gromit" parlent de facilité et d'automatisation de la vie. Ils sont fait en stop motion en sculptant de la pâte à modeler. Si tu vires le dernier fait tu changes tout.
Posté par thoasm .
Évalué à 8 (+6/-1).
Dernière modification le 22 août 2025 à 15:48.
Problème ouvert c'est pas pareil que "démonstration publiée nulle part", rien à voir. Un problème peut ne pas être publié pas parce que personne ne sait le résoudre mais parce qu'il est sans intérêt particulier pour la communauté mathématique, un peu de réflexion d'une personne compétente suffit (c'est le niveau "Olympiade de maths", grosso modo, et si j'ai bien compris, les trucs résolus par des gros modèles comme GPT-5, ce serait différent sans doute si on parlait de modèles qui sont conçus pour faire juste des maths). Donc c'est ni intéressant de publier la question, ni la démonstration a fortiori, c'est du niveau "question qu'on garde secrète pour un examen velu ou tester un étudiant …". C'est pas "problème ouvert" dans le sens "la question est super intéressante mais on a aucune idée de comment la résoudre.
Autrement dit, la profondeur n'est pas du tout la même que pour un véritable problème ouvert, il s'agit de variations autour de raisonnement connus et sans doute de trouver comment formuler correctement le problème (ce qui est potentiellement un résultat pour un LLM, mais on sait que par ailleurs ils ont de gros problème à faire ça sans hallucinations). Et en plus, ça a probablement demandé bien plus d'énergie qu'une requête à chatGPT typique vu qu'ils ont pas regardés sans doute à la dépense question nombre de token générés pour la "réflexion".
(je modifie, évidemment j'avais pas lu et ça date d'hier) Alors attention avec ce genre d'annonces publiées dans la presse grand public sans trop de relecture par les pairs, il y a eu pleins de titres sensationnalistes par le passé genre "preuve de P=NP" prouvé par un amateur alors que … pas.
De ce que j'avais lu concernant cette histoire, il existait des démonstrations de valeurs plus intéressantes dans la nature autour de cette question.
Et à la lecture du résultat il semble que ce n'est pas un problème si complexe pour un chercheur en maths, ni quelque chose qui demande de créer de nouveaux concepts, objets ou raisonnements. Un peu comme coder avec pour générer du code nouveau mais qui reste dans l'ordre du connu.
Ce n'est pas inintéressant comme résultat mais pas aussi renversant que certains le disent non plus.
Posté par thoasm .
Évalué à 4 (+1/-0).
Dernière modification le 22 août 2025 à 18:31.
Il y a une note de la communauté si tu cherches le post initial.
Unlike the commenter's claims, the 1.75/L paper was released before ChatGPT came up with the 1.5/L proof.
While no paper for the 1.5/L bound existed, no human would've attempted to write a paper on it, because it is strictly worse than the existing 1.75/L bound.
J'aime bien les analogies en temps normal, mais là…
Il y a 2 problèmes liés aux llm et à la création :
les données d'apprentissage se retrouvent dans les résultats, donc on utilise le travaille d'autrui ;
Créer, c'est principalement se faire plaisir et éventuellement plaisir aux autres.
Faire un prompt ne procure pas de plaisir créatif chez moi. Et ça rend moins efficace par rapport à une approche traditionnel sur la durée.
Cerrone, l'ancien de la disco, prétend utiliser l'IA. C'est peut-être pour s'inspirer, peut-être est-ce pour générer des séquences, donc évidemment que l'on peut créer avec, mais en l'écoutant, j'aime moins. Je préférerais ce qu'il faisait lorsqu'il collait des bandes magnétiques ensemble. C'était neuf. Encore aujourd'hui.
Posté par thoasm .
Évalué à 4 (+1/-0).
Dernière modification le 22 août 2025 à 14:50.
J'ai suivi des gens qui faisaient des images générées par IAs, certains faisaient à la fois de l'art génératif "à l'ancienne" avec des algos de quelques lignes pour générer des images, école qu'on peut retrouver par exemple sur bluesky avec le mot-dièse "#processing" : https://bsky.app/hashtag/processing
L'autre style génératif, maintenant, c'est l'art généré par des modèles avec pleins de paramètres qui nous a envahi, certains profils ont commencé par le premier et continué avec l'autre, j'étais tombé sur https://bsky.app/profile/did:plc:mky5dlzfk4fyqylm4hyeizb3 par exemple, un peu curieux. Ben le constat c'est que dans l'ensemble, je n'arrive pas à accrocher à ce qui est fait avec le second style. Tout n'est pas forcément mauvais graphiquement, mais je trouve que c'est dur d'accrocher sachant que parfois c'est juste des variantes d'un même prompt qui montre les obsessions de l'auteur et le fait qu'il semble creuser certains coins du LLM en faisant un peu toujours la même chose avec quelques variations stylistiques, dans le cas de cet artiste là. Il semble que le côté "personnel" de l'artiste c'est de creuser son obsession, en l'occurrence les femmes démon qui tirent la langue, j'accroche pas.
J'imagine qu'on peut faire mieux en utilisant mieux la techno certe, avec des meilleures idées de prompt. Mais ça restera difficile de trouver un intérêt sachant qu'il y a juste une infinité de style à porté de prompt et de chercher jusqu'à trouver quelque chose de vaguement satisfaisant. Alors l'intention compte, oui, mais justement … c'est incroyablement ennuyeux de se dire qu'il y a juste un générateur et quelques mots pour générer un truc dans un style préexistant sans originalité. Quand il y a plein d'artistes qui prennent la peine de mettre leur tripe dans leur art, même si on aime pas le style ça peut être plus touchant qu'une image plate qui semble sans profondeur. C'est peut être le côté blasé …
J'ai infiniment plus de respect et d'émotion devant l'art génératif algorithmique ou il s'agit de faire avec économie de moyen et quelques idées mathématiques … même si c'est souvent sommaire et abstrait.
J'ai infiniment plus de respect et d'émotion devant l'art génératif algorithmique ou il s'agit de faire avec économie de moyen et quelques idées mathématiques … même si c'est souvent sommaire et abstrait.
Le premier ressemble dans l'idée aux démos où tu génères de la musique, des images ou scènes à partir d'algorithmes avec pour objectif d'avoir des effets sympa qui consomment le moins de ressources possible tout en étant temps réels pour les arts dynamiques.
Y'a un côté artistique évidemment mais aussi technique qui demande souvent pas mal d'efforts pour trouver des compromis intéressant entre temps d'exécution, quantité de mémoire et effets obtenus. Un milieu très créatif et pas évident.
1) ben non, ce n'est pas comme ça que les llm fonctionnent surtout pas ces modèles là. Quand des morceaux ressortaient entier avec des prompts très particuliers, c'était vu comme un gros bug.
2) Chacun son plaisir, cela ne se discute pas. Certain préfère coder en C, d'autres en python.
mais en l'écoutant, j'aime moins
Ou alors, c'est juste mauvais ? Ou alors, c'est l'effet nocébo.
En informatique, fin 90, pour protéger le droit d'auteur, il était courant de faire intervenir 2 personnes pour re-implementer un programme : un qui lit le code source, et qui en rédige les spécifications, l'autre qui code l'implémentation correspondant à ces spécifications.
De cette façon il y a une vrai implémentation nouvelle, pas une copie.
Dans le cas de l'IA générative, il n'y a pas cette séparation. Une version dérivée ou compressée des données d'apprentissage existe dans le serveur, ces données se retrouvent parfois exactement avec un prompt pas forcément complexe. Ça pose problème selon moi.
Je ne décris pas le fonctionnement de l'IA générative, c'est juste un constat.
Tout ce qui est écrit s'applique au métier à tisser jacquard.
Un métier à tisser, aussi perfectionné soit il, ne crée rien. Par contre, s'il y a un humain pour l'utiliser en tissant un dessin de tapisserie dont il a rêvé (éveillé ou non), cela change tout, il s'agit d'une oeuvre de l'esprit, unique, personnelle, avec toutes ses failles qui font le charme d'une création. ET c'est là où le bât blesse concernant l'IA qui ne fera que reproduire un mix ce qui est le plus à la mode sur la planète, cela se nomme "conformisme" et c'est incompatible avec ce que l'on appelle "art" en ce 21° siècle.
il s'agit d'une oeuvre de l'esprit, unique, personnelle, avec toutes ses failles qui font le charme d'une création. ET c'est là où le bât blesse concernant l'IA qui ne fera que reproduire un mix ce qui est le plus à la mode sur la planète, cela se nomme "conformisme" et c'est incompatible avec ce que l'on appelle "art" en ce 21° siècle.
Je l'avais déjà mentionnée dans d'autres commentaires : mais il me semble que cette nouvelle vérifie les propriétés suivantes :
c'est une œuvre de l'esprit
c'est unique (bien que je ne sois surement pas le premier a avoir eu l'idée de la chute)
personnel
il y a des failles bien de ma faute
ce n'est pas un mix de ce qui est le plus à la mode
je ne pense pas que ce soit conformiste
Cela dit, tu as bien le droit de dire que cette nouvelle n'a pas été écrite pas une IA. En effet, c'est moi qui
ait eu l'idée du scénario
ait donné le canevas des dialogues
ait eu l'idée du discours à double-sens au milieu; c'est moi qui ait donné les arguments à utiliser (tous les arguments classiques des méchants de Sade ne fonctionnent pas); c'est d'ailleurs une partie avec pas mal de modifications à la main parce que l'IA avait pondu quelque contre-sens.
ait eu l'idée de mettre un contraste entre les adjectif accolés au nom de «Juliette» au début et de «Hélène» à la fin.
ait eu l'idée de la dernière perversion avec laquelle Juliette tue Olympe (je crois que c'est une perversion qui n'est pas dans le catalogue du marquis)
J'ai également corrigé pas mal de mots à la main.
Bref, l'IA a eu un rôle assez secondaire dans la création de cette œuvre. À peine plus que le rôle d'un dictionnaire de rimes dans une poésie.
Comme dit précédemment, le LLM a servi un peu comme un dictionnaire de rimes. Il permet de balancer plein de propositions. À charge de l'auteur de saisir les bonnes au vol. J'ai par exemple bien aimée celle-ci :
tous les goûts sont inscrits en nous comme autant de lois secrètes, et les violer serait pire que d’assassiner.
que j'ai modifiée en
tous les goûts sont inscrits en nous comme autant de lois secrètes, et les violer serait pire que de les assouvir.
Le premier est un contre-sens par rapport au discours, tandis que je trouve que le second est très bien tourné. Dans les deux cas, ce sont des phrases tellement typiques de ce que l'on peut trouver sous la plume du marquis que ça me convient parfaitement.
Pour avoir de l'empirisme
Ça fait plusieurs jours qu'on parle, mais ça reste théorique. Je voulais voir si vraiment ma créativité serait bridée par l'outil. Personnellement, je réponds : non. J'ai obtenu quelque chose d'assez conforme à ce que je voulais.
Ce qui serait formidable, c'est que tu puisse dire : «les idées sont géniales, il y aurait eu moyen de faire un récit palpitant, mais clairement, l'outil LLM a tout cassé». Et si tu pouvais ajouter un élément très spécifique pour justifier, ce serait parfait.
Sinon, ben désolé si le récit que je voulais raconter ne te plaise pas.
je n'ai pas lu ton texte (la thématique (violence, sexe) ne m'attire pas), mais j'ai lu ton explication de pourquoi utiliser chat gpt (sur le lien donné ci-dessus) que j'ai trouvé bien intéressante, merci.
une question, par rapport à la nouvelle (pas lue) : c'est quoi (ou ce serait quoi) un cocon virtuel ?
Exercice :
- Qui les a peintes ?
- Quel lieu représentent-elles ?
- Attribuer une note de 1 à 9 à chacune sur leur qualité artistiques. (avec justification en 1 phrase).
- Indiquer en une phrase le ressentit personnel suite à l'éxecution de cet exercice.
Utilisation de LLM autorisée (indiquer dans la réponse).
Meta-Exercice bonus :
Faire l'exercice avec et sans LLM et noter le temps de résolution pour chaque.
Noter pour chaque résolution (en une phrase) le ressentit personnel de la résolution de l'exercice.
C'est vendredi, lâchez vous, je ne serais pas sévère sur les corrections 😜.
(NB: Je ne suis pas artiste, juste un type lambda avec un cerveau lambda qui a des capacités intellectuelles et émotionnelles lambda; comme vous).
"2. Le masculin ici est à lire comme un masculin seul et pas comme un « neutre » qui engloberait aussi les femmes, car l’immense majorité des promoteurs forcenés de l’IA que j’ai croisés étaient des hommes. En fait, j’ai même pas de contre-exemple en tête."
Fidji Simo.
J'en ferais pas un cocorico pour autant (#ResistIAGen), c'est juste pour que tu ais une contre-exemple :o)
Proverbe Alien : Sauvez la terre ? Mangez des humains !
Je ne comprends pas très bien ce que l'auteur entends pas le fait que l'artiste non aidé par l'IA a un contrôle total et fin sur l'œuvre.
Charlie Chaplin n'avait aucun contrôle sur les couleurs lorsqu'il a réalisé la ruée vers l'or. Et un contrôle très partiel sur la lumière et les effets spéciaux.
Je peux multiplier les exemples à l'infini. La technologie disponible à un artiste est une vraie contrainte, qui modifie la nature de l'œuvre. Ça change réellement ce que l'artiste peut exprimer ou non.
Le bon artiste parvient à donner l'illusion qu'il a fait exactement ce qu'il voulait. Il comprend les contraintes et s'adapte sans que cela se voie.
La légende dit que Beethoven n'a jamais caché son agacement envers les pianos de son époque, incapables de produire ce qu'il voulait. Il aurait probablement composé différemment si il avait disposé des pianos modernes.
Déjà, et parce que je m’étonne un peu que tout le monde réagisse à ça : la question de l’IA en tant qu’outil n’est qu’un détail dans le billet. Vraiment. Tellement que je l’avais oubliée et que je l’ai ajoutée suite à ton premier commentaire sur ZdS.
Comme dit plus haut, le point central du billet, c’est l’incapacité des « IA bros » à comprendre l’intérêt de l’activité « création » et donc que les arguments à base de « rentabilité » sont voués à l’échec.
D’autre part : oui, tous les outils ont des contraintes, et oui, ces contraintes ont un impact sur le résultat. J’ai jamais prétendu le contraire !
Le problème, c’est la possibilité de jouer avec, de s’y adapter, de les contourner de façon contrôlée, déterministe. Que le créateur impose son choix, pas seulement qu’il propose une modification, ce qui est encore le cas avec les IA actuelles (cf un exemple en réponse à ton message suivant).
Mais, encore une fois : même en supposant que l’IA finisse par corriger ce problème, ça ne changerait absolument rien à la réflexion de base.
J'ai l'impression que SpaceFox crois que «utiliser l'IA comme simple outil pour faire de l'art» signifie :
taper un prompt
regarder le résultat
adapter le prompt
relancer
regarder le nouveau résultat
Ce n'est pas ça.
Exemple avec le ChatGPT gratuit.
Moi :
Écris un texte d'une dizaine de phrases racontant
que hier à 18h je regardais un coucher de
solail quand je me souviens d'un coup
que j'avais oublié de faire les courses.
Chat :
Hier, vers 18h, je regardais le ciel s’embraser sous un magnifique coucher de soleil.
Les nuages se teintaient d’orange et de rose, et j’étais complètement absorbé par ce spectacle.
Tout semblait calme et parfait, comme suspendu dans le temps.
Soudain, une pensée m’a traversé l’esprit, brisant ma contemplation.
Je me suis souvenu d’un coup que j’avais complètement oublié de faire les courses.
Mon cœur a fait un petit bond, et j’ai senti une pointe de panique.
Je me suis mis à réfléchir à ce qu’il restait dans le frigo, mais ce n’était pas brillant.
Le contraste entre la beauté du ciel et ma petite catastrophe domestique m’a fait sourire.
J’ai quitté la fenêtre à regret pour attraper mes clés.
Finalement, le coucher de soleil m’a offert un instant de sérénité avant la course précipitée vers le supermarché.
Veux-tu que je le rende un peu plus drôle, en accentuant le contraste entre la poésie du moment et le côté banal de l’oubli des courses ?
Moi:
Deux modifications à apporter.
D'abord ce n'est pas 18h, mais 22h.
Ensuite il faut retoucher la fin pour
montrer l'angoisse du frigo vide :
à cette heure les magasins sont fermés.
Chat:
D’accord ! Voici le texte corrigé avec tes deux modifications :
Hier, vers 22h, je regardais le ciel s’embraser sous un magnifique coucher de soleil.
Les nuages se teintaient d’orange et de rose, et j’étais complètement absorbé par ce spectacle.
Tout semblait calme et parfait, comme suspendu dans le temps.
Soudain, une pensée m’a traversé l’esprit, brisant ma contemplation.
Je me suis souvenu d’un coup que j’avais complètement oublié de faire les courses.
Mon cœur a fait un petit bond, et j’ai senti une pointe de panique.
Je me suis mis à réfléchir à ce qu’il restait dans le frigo, mais ce n’était pas brillant.
Le contraste entre la beauté du ciel et ma petite catastrophe domestique m’a fait grimacer.
À 22h, je savais bien que tous les magasins étaient déjà fermés.
L’angoisse du frigo vide m’a alors submergé, éclipsant la sérénité du coucher de soleil.
Veux-tu que je donne une tournure encore plus ironique, par exemple en détaillant le contenu dérisoire du frigo ?
J'ai donc bien un contrôle total : je peux changer un mot donné (ici 18h->22h) et demander de changer une partie.
Certes c'est ChatGPT qui a créé le texte de base. Mais je peux donner un scénario détaillé, et modifier les points qui me déplaisent mot par mot.
Écris un texte d'une dizaine de phrases racontant
que hier à 18h je regardais un coucher de
solail quand je me souviens d'un coup
que j'avais oublié de faire les courses
Félin Félautre :
Dix phrases ! Dis-moi, pour un truc comme ça, dis c'est trop.
Trop qu'à 18 heures je lorgnait encore une solution dans ce coucher So laid (on m'a dit de faire une faute d'orthographe j'y peut rien) !
Bon faut bouffer aussi … et là pas courses car 18 égal: les supers sont fermés.
Donc ventre creux, texte creux, ça colle.
Pas besoin de re-prompter car je suis trop fort, ben oui j'ai le melon car je suis un artiste et pas une putain de machine.
J'ai l'impression que SpaceFox crois que «utiliser l'IA comme simple outil pour faire de l'art» signifie :
Tu crois mal. C’est dommage, ça te fait partir sur un homme de paille.
Ton exemple met néanmoins en exergue plusieurs choses intéressantes. Pour rappel, je parle de créer quelque chose qui ne soit pas un simple exemple ni juste une blague pour faire rire des copains ou les réseaux (ça c’est un usage OK de l’IA, si on accepte les problèmes actuels de l’IA).
En tant que créateur (et là je suis sûr de parler au nom de beaucoup de créateurs), cette façon de créer ne m’intéresse pas. C’est pas mes mots, ces pas mes tournures de phrases, c’est à peine mes idées, c’est pas mon style (au sens de « style d’écriture »). C’est un travail de relecture et de correction, qui fait partie de la création, mais en est la partie la plus fastidieuse. Ce point n’est pas un détail : c’est le cœur du billet.
En tant que lecteur, ce qui m’intéresse c’est le message (là il est dans ton prompt) et la façon de le dire de l’auteur, sa démarche, son style (et là je suis sûr de parler au nom de beaucoup de consommateurs aussi). Or, là soit tu restes sur un texte qui est en gros sorti de « nulle part », qui ne t’appartient pas et qui est partiellement le fruit du hasard (le premier résultat du prompt), soit tu l’as tellement retravaillé (à l’intérieur de l’IA ou non) que ça nous mène au point 3
Même quand on peut retoucher une partie précise avec l’IA (ici avec un texte court, c’est plus facile que sur une image ou une vidéo), c’est :
soit du travail à grosse maille qui continue à générer sa propre création (ex : la modification de la fin) et donc pose le même problème ;
soit tellement inefficace (ex : ta modification de l’heure) ou nécessite tellement de reprises via un outil externe que l’argument de l’efficacité ne fonctionne plus, donc le point 1 (qui est l’argument du billet) ne peut plus s’appliquer – c’est clairement pas ce genre d’usage qui est promu par les IA bros dont je parle dans le billet.
On pourrait imaginer qu’un créateur se serve d’une IA pour dégrossir une idée de base (idée issue de la réflexion de l’auteur ; dégrossissement par IA ; peaufinage manuel dans le style exact du créateur). Mais là encore il reste tellement de travail que l’argument des IA bros décrié dans le billet ne s’applique plus, et là encore c’est la partie intéressante de la création (pour le créateur) qui est confiée à la machine.
En tant que créateur (et là je suis sûr de parler au nom de beaucoup de créateurs), cette façon de créer ne m’intéresse pas. C’est pas mes mots, ces pas mes tournures de phrases, c’est à peine mes idées, c’est pas mon style (au sens de « style d’écriture »). C’est un travail de relecture et de correction, qui fait partie de la création, mais en est la partie la plus fastidieuse. Ce point n’est pas un détail : c’est le cœur du billet.
J'ai tenté l'expérience.
Le mieux serait évidemment de faire lire ce type de texte mélangés avec des textes du même genre écrits par des écrivains pro. Expérience en double aveugle, toussa.
J'écrirai un billet de blog plus long, mais en tant qu'auteur je suis assez satisfait. Mon style naturel d'écriture, c'est la démonstration mathématique[1]. Là j'ai pu écrire un texte que j'avais en tête depuis très longtemps, dans un style totalement différent.
La psychologie des personnages est la mienne, le scénario est le mien, certains mots les plus importants sont les miens. Bref, il s'agit bien de mon texte et de mes intentions. Je trouve que ce que j'avais en tête est bien rendu.
Si j'avais voulu écrire moi-même, j'airais sans doute dû passer des centaines d'heures pour améliorer mon style—en particulier l'imitation de Sade. Le résultat aurait-il été meilleur ?
D'un point de vue purement stylistique, oui.
Mais globalement je ne suis pas sûr : le fait de créer avec chatGPT a été une contrainte loulipotique qui a réellement amélioré le résultat final par rapport à ce que j'avais en tête avant de commencer. J'ai du mieux penser certains passages, et détailler certains aspects
Par exemple, j'ai pensé à mettre un contraste entre l'effet que font les prénoms «Juliette» et «Hélène» sur le personnage principal en écrivant un prompt demandant à chatGPT de refaire la fin du texte.
[1] D'ailleurs je trouve que tout la partie «remerciements» est nulle et très mal écrite.
Faut juste tomber sur la personne qui a ce genre de style assez ampoulé !
J'aurais plus rapide à écrire ça moi-même qu'à faire faire le boulot à une IA. Et, si on doit modifier mot par mot ça n'a strictement plus aucun intérêt. J'aurais pu utiliser l'IA pour pondre du texte creux, amphigourique ou pompeux, pas pour écrire vraiment des trucs intéressants.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
En fait on est sans doute d'accord sur l'essentiel : l'IA peut être utilisée comme un outils comme un autre pour produire une œuvre qui reproduit fidèlement les idées du créateur.
C'est juste que, pour ce faire, il faut faire l'effort d'écrire un prompt très détaillé, relire, demander des modifications précises, etc.
C'est juste moins efficace que l'écrire soi-même.
Si on se contente d'écrire un prompt de trois lignes, le résultat qui sortira n'a aucune chance d'être quelque chose de vraiment original.
De ce point de vue, l'IA n'est pas un outil comme un autre au sens où c'est un outil qui incite à mal faire. Avec cet outil, le résultat par défaut est nul.
En fait on est sans doute d'accord sur l'essentiel : l'IA peut être utilisée comme un outils comme un autre pour produire une œuvre qui reproduit fidèlement les idées du créateur.
Ça serait vrai si les créateurs et les créatrices (les femmes aussi ont des capacités créatrices) avaient une idée pleine, et entière du résultat final. Ce qui est souvent assez peu le cas. Et il ne s’agit pas de « faire l’effort » (c’est bien moralisateur comme expression soit dit en passant) de rédiger un prompt kivabien.
Un exemple, ma dépêche en hommage à Yvonne Choquet-Bruhat. J’avais une idée précise de l’angle, de ce que je voulais mettre en relief et de ce que je voulais éviter, mais pas trop du plan et tout ça s’est mis en place en cours de rédaction. Je donne l’exemple, car un journal sur le sujet écrit par une IA avait été posté avant. Bourré d’âneries il a été vidé de sa substance qui était en deux courtes parties : la partie « biographique » très inexacte et une partie moralisatrice qui aurait bien fait dans un journal pour jeunes filles des années 20, 1920. Même avec un prompt en béton, je doute d’avoir pu obtenir un si bon résultat (oui parce que j’en suis fière de cette dépêche).
Un autre exemple, c’était dans le cadre des challenges mensuels d’Inskcape. Le sujet était de faire un dessin abstrait. Dans l’une de mes propositions, j’étais partie d’une toile d’André Devambez « L’eau bénite ou le diable chassé d’une église. »
Je m’étais donné pour mission d’en faire une transcription « cubiste » en n’utilisant que des rectangles et des couleurs unies. Une IA aurait pu sans doute le faire, et même peut-être mieux. Mais ça ne m’aurait rien appris alors que j’ai peaufiné mon apprentissage d’Inkscape en faisant ça. Parce que le processus créatif c’est aussi un processus d’apprentissage permanent.
Le rendu qui reprend bien, à mon avis l’ambiance de couleurs de la toile : dans les tons marrons avec le diable en rouge et le prêtre en gris. Moi j’aime bien :-)
Avec ces deux exemples, tu vois bien que l’IA n’est pas un outil comme les autres sauf si tu veux apprendre à te servir d’une IA.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
En fait on est sans doute d'accord sur l'essentiel : l'IA peut être utilisée comme un outils comme un autre pour produire une œuvre qui reproduit fidèlement les idées du créateur.
Ça serait vrai si les créateurs et les créatrices (les femmes aussi ont des capacités créatrices) avaient une idée pleine, et entière du résultat final. Ce qui est souvent assez peu le cas.
Ça reste vrai même si l'auteur n'a pas une idée entière du résultat final. On fait pondre un texte de départ, on repense aux développements, on change, etc.
Certes j'avais déjà au départ une idée claire du scénario et de la chute. Mais j'ai inventé des parties en écrivant le prompt de départ, puis en refaisant des passages au fur et à mesure.
Je crois que c'est ce que Nicolas Boulay voulait dire dès le premier commentaire en disant que c'est un processus incrémental.
Ah et je pense que tu passerais moins de temps a t’expliquer si tu définissait de quoi tu parle avant de le critiquer. Prendre le temps de montrer des exemples, de pointer les arguments, etc (je parle de vraiment le caractériser) tu as dû le faire pour préparer ton analyse mais ça manque à ton lecteur qui est obligé d’imaginer de quoi tu parle.
Je sais pas si la quantité de notes est une volonté stylistique (tout comme ajouter le passage sur ta ponctuation) mais personnellement ça rend désagréable la lecture. Ça rend la lecture moins fluide. Pour le passage sur la ponctuation, j’imagine que c’est une volonté militante. Mais je trouve que ça donne un côté plus amer au texte qui se veut déjà militant sur un autre sujet. Normaliser les choses c’est aussi un acte militant et ça évite d’ajouter des sujets à un texte où j’ai l’impression que tu as du mal à avoir des réponses cadrées sur ce que tu voudrais.
Tu fais ce que tu appel une digression qui fait la moitié de ton texte. Comment reprocher à tes lecteurs de réagir dessus ? C’est même très discutable de le présenter comme une digression au vu du volume, même si c’est un ajout post-publication.
N’hésitez pas à enrichir la discussion ci-dessous – surtout si vous-même créez ou êtes zélote de l’IA – avec courtoisie et votre vision des choses.
Tu cherche la confrontation ? Pourquoi utiliser un terme aussi péjoratif sinon ?
Je pense que ton dernier paragraphe n’a pas de titre et ça donne un rendu très bizarre avec 2 notes numéro 1 dont une en pleins milieu.
Ben oui je me réponds, mais en même temps j'essaie d'éclairer le post initial de SpaceFox sur la rentabilité et la vision artistique (je vais faire court et non-exaustif, donc imparfait … ) :
Les deux peintures sont de Goya et représentent la prairie de Saint-Isidore du côté de Madrid un jour de fête / procession.
Elles ont été peintes à deux périodes différentes :
La première à une époque où ça marchait bien pour Goya au niveau financier et au niveau de la reconnaissance, avec beaucoup de clients et beaucoup de commandes.
Oui, peindre à l'époque ça coûte cher, et peindre veut dire se faire financer par des commandes de gens riches (nobles, bourgeois,ecclésiastiques) avec pour le peintre un statut d'exécutant dont une parie du "capital" artistique tient à sa maîtrise d'exécution et de l'attendu social de ses commanditaires.
La deuxième vient bien après après la révolution Française et surtout après la guerre d'indépendance espagnole. Goya est reconnu, riche et surtout son statut lui permet de sortir de ses travaux de commande (il en fait encore, il faut manger et garder son statut).
Goya himself :
"… je me suis rendu compte qu'en général il n'y a pas, avec les commandes, de place pour le caprice et l'invention."
Résumé très, très, très rapide :
Le lien rentabilité / production artistique dans un contexte marchand tient d'un rapport de domination qui ne peut être brisé que si l'artiste est reconnu, ou (sinon) choisit de crever de faim.
Le paradigme a bien sur changé de nos jours (diffusion, technique, cercles artistiques, auto-financement, etc..), mais revenir aux fondamentaux de la relation rentabilité/art fait toujours du bien.
Si vous voulez creuser plus profond sur le sujet je vous conseille ce bouquin :
Posté par PhRæD .
Évalué à 6 (+5/-0).
Dernière modification le 25 août 2025 à 11:05.
Je ne sais pas si j’ai bien compris le point de vue, mais pour moi ça ressemble à ça : je trouve que l’écriture par Georges PEREC de « La disparition » est un coup de génie.
Si un tel texte n’existait pas, sa génération par IA serait juste une bonne idée, mais n’aurait pas pour moi la même portée.
Il existera peut-être un usage de l’IA qui me fera changer d’avis, mais pour le moment, en effet, je ne porterai pas le même regard sur une création humaine et sur une génération : il n’est d’ailleurs pas anodin qu’on utilise deux mots différents.
Pour finir, en tant que programmeur, j’ai déjà l’habitude de générer du code en écrivant des programmes qui écrivent d’autres programmes (quasiment toujours) dans un autre langage. Mais comme précisé dans l’article, j’en maitrise complètement le résultat.
« Y a même des gens qui ont l’air vivant, mais ils sont morts depuis longtemps ! »
# bof
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à -6 (+4/-13).
Tout ce qui est écrit s'applique au métier à tisser jacquard.
La description de l'usage du chat montre que l'auteur ne l'utilise pas ou peu. Cela se voit sur les démarches incrémentales qui sont l'approche normale et habituelle, l'exact contraire de ce qui est avancés.
Pour moi l'ia est comme un bac+5 débutant, oui il peut faire votre boulot à votre place en changeant le nom (et votre poste va disparaitre), mais vous pouvez aussi itérer, faire relire, faire faire des recherches, faire faire les trucs chiants.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: bof
Posté par SpaceFox (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3 (+2/-1).
De quoi tu parles ? L’article ne mentionne pas de « chat » ?!
La connaissance libre : https://zestedesavoir.com
[^] # Re: bof
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 0 (+1/-4).
chatgpt gemini claude llm, tous ces trucs ont une interface style chat.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: bof
Posté par SpaceFox (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 9 (+9/-2).
L’auteur en question c’est moi. Mais je ne vois toujours pas le lien entre ce que tu raconte et mon propos ; en particulier ceci :
D’autre part, la comparaison avec le métier à tisser Jacquard ne fonctionne pas, car :
Bref, si tu as des arguments étayés en ce qui concerne le message, ils sont les bienvenus – en particulier le point central de l’argumentation, qui est celui-ci pour rappel :
Si par contre tu n’as à proposer que des hypothèses personnelles sur mon compte, elles n’ont aucune valeur et aucun intérêt, donc tu peux t’abstenir. Merci.
La connaissance libre : https://zestedesavoir.com
[^] # Re: bof
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à -3 (+2/-8). Dernière modification le 22 août 2025 à 13:35.
Pourquoi tondre le gazon avec une tondeuse et non une faux ?
Pourquoi utiliser une ordinateur au lieu d'une machine à écrire pour écrire un texte ?
Pourquoi utiliser un correcteur orthographique et non un dictionnaire et un Bescherelle ?
Pourquoi utiliser un traitement de texte et non un éditeur de texte ?
Tu automatises une partie de ta création. Oui sona permet de créer de la musique sans soi-même être un bon musicien. On va donc enlever le filtre d'être bon interprète pour être compositeur. Cela facilite la vie, et cela permet de faire des choses qui n'était accessibles qu'aux experts.
La "rentabilité" n'est pas le sujet, c'est juste plus facile.
Et je maintient que la description que tu fais de l'usage des llm est hyper limité et ne correspond pas à l'usage qui en est fait. C'est beaucoup plus large et itératif. Ce n'est pas tes 2 exemples qui seront invalides dans 6 mois qui peuvent me contre-dire.
Je comprends que l'on puisse aimer faire une peinture à l'huile, cela n'enlève un rien des qualités artistiques à une image si elle est générée, ou à la valeur argumentative d'un texte fait à l'aide de l'IA.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: bof
Posté par SpaceFox (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 7 (+6/-1). Dernière modification le 22 août 2025 à 14:00.
Le sujet, c’est très exactement « les IA bros qui forcent avec l’argument de la rentabilité là où il n’a aucun sens ». Cf les exemples donnés par Marc Dubuisson en lien, entre autres.
Donc oui, tu peux dire que le sujet du billet n’est pas le sujet du billet et argumenter sur autre chose, mais je n’en vois pas l’intérêt.
« Tondre le gazon » et, généralement « corriger l’orthographe » (je parle bien de l’orthographe, pas de la grammaire et du style) ne sont pas des activités de création, donc c’est hors sujet.
Pour les deux autres, ben c’est toujours la même réponse : tu opposes deux outils, dont aucun n’a les problèmes de l’IA tels que décrits ici, donc on est sur un simple choix d’outil comme on en fait tout le temps lorsqu’on crée.
Ce paragraphe illustres mon propos : cet argument nie l’intérêt du processus de création en tant que tel, à la fois pour le créateur et pour le « consommateur » ; or la « qualité artistique » implique la maitrise humaine absolue des contraintes (au contraire de la qualité esthétique, qui n’est pas la seule digne d’intérêt, cf cette démonstration en image). Et s’il n’y a pas d’intérêt au processus de création en tant que tel, alors il devient acceptable d’utiliser l’IA pour le faire, et c’est ce qui est défendu ici.
Corollaire : je ne vois aucun problème sur cet argument à utiliser l’IA pour générer des trucs dont l’intérêt créatif est nul (des blagues, etc). Cela dit, il y a assez d’arguments éthiques, écologiques, financiers, moraux… contre l’IA en l’état actuelle des choses pour tout de même éviter de le faire. (J’ai ajouté ce corollaire en premier commentaire du billet d’origine, pour que ça soit clair).
La connaissance libre : https://zestedesavoir.com
[^] # Re: bof
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à -4 (+0/-7).
Absolument pas. Tu n'as toujours pas compris pourquoi j'avais fait cette liste :
Pourquoi tondre le gazon avec une tondeuse et non une faux ?
Pourquoi utiliser une ordinateur au lieu d'une machine à écrire pour écrire un texte ?
Pourquoi utiliser un correcteur orthographique et non un dictionnaire et un Bescherelle ?
Pourquoi utiliser un traitement de texte et non un éditeur de texte ?
Et bien rendez-vous dans 5 ans quand un film entièrement réalisé par IA recevra un prix.
J'avais bien compris que tu as biais anti-IA et que tu fera tous les cherry picking possible. Tu n'utilises pas l'IA et tu ne sais pas vraiment comment l'utiliser. Tu ne t’encombre pas de vérité scientifique concernant la consommation de moyen (0.24wh le prompt moyen text chez gemini, /30 en 1 an).
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: bof
Posté par SpaceFox (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2 (+2/-2).
Merci d’illustrer mon propos à la perfection :)
La connaissance libre : https://zestedesavoir.com
[^] # Re: bof
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à -1 (+1/-5).
Je viens de comprendre que tu t'as propre définition de "intérêt créatif" qui donc se mesure en kg de sueur humaine. Soit.
Mais cela intéresse qui ?
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: bof
Posté par thoasm . Évalué à 10 (+9/-0).
Bizarrement, s'intéresser à l'artiste et à sa démarche est une activité partagée massivement par les humains ! Par exemple, les communautés de fan, les historiens de l'art, les journalistes de magazine d'art, les gens qui achètent ces magazines, les étudiants en art, les gens qui achètent des bouquins sur les artistes ou sur l'œuvre, les gens qui achètent les bouquins, les gens qui pratiquent et qui posent des questions aux autres pratiquants …
Bizarrement, un dessin fait par un de tes gamins peut avoir une énorme valeur sentimentale même si la valeur artistique est contestable. Mais qui ça intéresse, la valeur sentimentale ?
[^] # Re: bof
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 2 (+1/-2).
Quel rapport avec mon sujet ?
Avec un outil plus efficace, la même quantité de sueur donnera simplement une œuvre beaucoup plus abouti ou complexe.
Un mec seul pourrait faire un film. Aujourd'hui, il ne pourrait pas faire grand chose sans équipe.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: bof
Posté par thoasm . Évalué à 4 (+2/-1).
Et plus personne n'aura la capacité d'attention de regarder un film jusque à la fin. T'auras personne qui ne sera intéressé par le jeu d'acteurs. Il n'y aura pas plus de contenu que dans un bouquin ou tu peux imaginer tes propres images. Il y aura une production tellement pléthorique que tu seras blasé comme devant l'écran d’accueil de Netflix et tout le monde finira par regarder la même chose.
Un des truc qui rend le cinéma intéressant c'est quand même la technique et paradoxalement peut être le fait qu'il n'y ait pas tant de film que ça ? Si tu doit faire un prompt qui simule un jeu d'acteur intéressant et original … tu vas te faire chier plus qu'à trouver un acteur qui a un jeu intéressant, original et personnel.
[^] # Re: bof
Posté par Faya . Évalué à 2 (+0/-0).
ÇA c'est un argument que j'entends. J'ai effectivement envie de pouvoir saluer la performance de l'acteur. Mais c'est pareil dans la musique, ça fait un moment (avant le boom des IA génératives) que l'industrie musicale utilise des logiciels pour produire des "tubes" qui plairont au public du moment. Et à côté tu as toujours la production "artisanale", les concerts, etc. Donc je doute que les films produits par IA fassent disparaître l'actor studio.
[^] # Re: bof
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 2 (+0/-1).
C'est évident, tout comme le ciné n'a pas tué le théâtre, ou la radio n'a pas tué les concerts.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: bof
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 3 (+0/-0).
Tout ce que tu dis a déjà été dis pour la télévision puis pour Netflix.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: bof
Posté par raum_schiff . Évalué à 4 (+4/-1).
2 ans après, les canons de la création artistique se focaliseront sur le fait pour l'auteur de fournir ses sources de création ainsi que la validation de X personnes physiques témoins du processus créatif unique et humain de l'artiste.
Alors l'IA n'aura plus aucun prix.
Mais ne t'inquiète pas il se formera des communautés d'IArtistes qui se congratuleront mutuellement de l'artificialité de leurs créations.
L'IA est juste un artefact humain.
L'artefact qui fait l'art est humain, mais dire que l'artefact est un humain (et l'inverse) nous ferait glisser vers des coins sombres qui sentent le brun foncé.
[^] # Re: bof
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 2 (+0/-1).
J'avoue que je n'ai rien compris à ce que tu as voulu dire, à part le crachat de venin gratuit.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: bof
Posté par Fernando . Évalué à 3 (+2/-0).
Heu, juste une affirmation de Google !
https://www.lesnumeriques.com/intelligence-artificielle/malgre-ce-qu-avance-google-gemini-et-l-ia-sont-un-desastre-pour-la-planete-n241274.html
[^] # Re: bof
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 0 (+0/-3).
Il faut lire leur papier qui va dans le détail.
"Google a répondu aux propos des experts. La firme déclare tout d'abord que la méthode utilisée par ces derniers est incorrecte. Celle-ci serait adaptée pour réaliser une estimation globale, mais pas pour du benchmarking précis. Elle ajoute qu'une grande partie de son électricité provient d'énergies renouvelables.
De plus, Google justifie son choix d'appliquer une médiane plutôt qu'une moyenne par le fait que cela permet notamment de compenser les valeurs extrêmes et de restituer une valeur plus exacte d'un prompt typique."
Moi, je comprends que les "experts" ont fait des mesures au doigts mouillés (prendre un co2/kwh global et non de Google, prendre un kwh/mips générique, médiane vs moyenne etc…). Google tient compte par exemple des ordinateurs de gestion du LLM et des réserves en attente d'être utilisé.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: bof
Posté par Fernando . Évalué à 1 (+1/-1).
A une autre époque les vendeurs de cigarettes démontraient qu'elles étaient sans danger.
Ces communications par des entreprises ne valent rien.
Il ne faut pas être naïf.
[^] # Re: bof
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 1 (+0/-2).
Comparer des vendeurs de tech à des vendeurs de cigarettes, vraiment ?
Leur papier est publique, si tu trouves des problèmes tu peux les décrire ici. OpenAI avait déjà parler de 3wh pour leur prompt. Depuis, il y a des milliards en investissements. Diviser par 10 de la consommation dans un domaine aussi jeune n'a rien d'extraordinaire.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: bof
Posté par Renault (site web personnel) . Évalué à 6 (+3/-0).
Ouais leur papier est certes public mais cela reste un communiqué de presse et non une étude scientifique.
La méthodologie précise est absente, de nombreuses données manquent comme le modèle employé et la taille du prompt médian et le type de requête que cela représente car entre un raisonnement et une requête basique il y a un monde.
De plus ce qui compte aussi, et ce n'est pas un détail, c'est la pollution et consommation globale qui compte et non par requête. Donnée aussi manquante.
Le simple fait qu'ils disent que les serveurs sont alimentés par des énergies renouvelables montre que c'est quand même un outil de communication plus qu'un exemple de rigueur scientifique, je doute fortement que leurs serveurs soient alimentés 100% par de l’électricité renouvelable qu'ils produisent, ils ont probablement un système de certificats pour affirmer cela ce qui est relativement malhonnête pour l'attribution des émissions.
Bref, leur article reste relativement opaque et quand tu ajoutes à cela que c'est produit par l'entreprise elle même, il faut quand même se méfier des résultats bruts. Le résultat n'est pas inintéressant mais il ne faut pas non plus considérer le résultat communiqué comme objectif et et scientifiquement valide.
[^] # Re: bof
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 1 (+0/-2).
Bah si justement.
C'est vrai. Mais c'est plus facile à comparer.
Toute l'industrie fait ça. Pourquoi cela serait un problème seulement pour l'IA ? Et puis ici, on parle de wh, pas de CO2.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: bof
Posté par thoasm . Évalué à 8 (+5/-0). Dernière modification le 28 août 2025 à 16:10.
D'après google scholar lui même, ce n'est publié que sur Arxiv, c'est donc au mieux un preprint / une autopublication, et ce n'est pas relu par des scientifiques indépendant : https://scholar.google.com/scholar?hl=fr&as_sdt=0%2C5&q=Measuring+the+environmental+impact+of+delivering+AI+at+Google+Scale&btnG=
Autrement dit tu ne peux pas vraiment dire "c'est une étude scientifique". C'est une autoproduction. C'est pas parce que ça en a l'apparence et que c'est peut-être écrit en LaTeX que ça vaut mieux que n'importe quel pre-print qui n'a pas été publié.
Et si toute l'industrie fait ça, c'est effectivement un problème pour toute l'industrie, qui a dit le contraire ?
[^] # Re: bof
Posté par thoasm . Évalué à 8 (+5/-0).
Les premiers "Wallace et Gromit" parlent de facilité et d'automatisation de la vie. Ils sont fait en stop motion en sculptant de la pâte à modeler. Si tu vires le dernier fait tu changes tout.
[^] # Re: bof
Posté par Fernando . Évalué à 2 (+2/-1).
L'IA est une illusion d'intelligence, l'utiliser donne l'illusion d'être créatif.
[^] # Re: bof
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 0 (+0/-3).
Expliques moi dans ce cas comment Chatgpt-5 a pu faire des démonstrations de math sur des problèmes ouvert ?
https://www.lesnumeriques.com/intelligence-artificielle/si-ca-ne-vous-sidere-pas-c-est-que-vous-ne-faites-pas-attention-gpt-5-a-demontre-une-preuve-mathematique-inedite-jamais-publiee-nulle-part-n241273.html
J'oublie aussi la négation complète du prompt. L'IA n'est qu'un moyen, un outil, le prompt est très important.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: bof
Posté par thoasm . Évalué à 8 (+6/-1). Dernière modification le 22 août 2025 à 15:48.
Problème ouvert c'est pas pareil que "démonstration publiée nulle part", rien à voir. Un problème peut ne pas être publié pas parce que personne ne sait le résoudre mais parce qu'il est sans intérêt particulier pour la communauté mathématique, un peu de réflexion d'une personne compétente suffit (c'est le niveau "Olympiade de maths", grosso modo, et si j'ai bien compris, les trucs résolus par des gros modèles comme GPT-5, ce serait différent sans doute si on parlait de modèles qui sont conçus pour faire juste des maths). Donc c'est ni intéressant de publier la question, ni la démonstration a fortiori, c'est du niveau "question qu'on garde secrète pour un examen velu ou tester un étudiant …". C'est pas "problème ouvert" dans le sens "la question est super intéressante mais on a aucune idée de comment la résoudre.
Autrement dit, la profondeur n'est pas du tout la même que pour un véritable problème ouvert, il s'agit de variations autour de raisonnement connus et sans doute de trouver comment formuler correctement le problème (ce qui est potentiellement un résultat pour un LLM, mais on sait que par ailleurs ils ont de gros problème à faire ça sans hallucinations). Et en plus, ça a probablement demandé bien plus d'énergie qu'une requête à chatGPT typique vu qu'ils ont pas regardés sans doute à la dépense question nombre de token générés pour la "réflexion".
(je modifie, évidemment j'avais pas lu et ça date d'hier) Alors attention avec ce genre d'annonces publiées dans la presse grand public sans trop de relecture par les pairs, il y a eu pleins de titres sensationnalistes par le passé genre "preuve de P=NP" prouvé par un amateur alors que … pas.
[^] # Re: bof
Posté par Renault (site web personnel) . Évalué à 6 (+3/-0).
De ce que j'avais lu concernant cette histoire, il existait des démonstrations de valeurs plus intéressantes dans la nature autour de cette question.
Et à la lecture du résultat il semble que ce n'est pas un problème si complexe pour un chercheur en maths, ni quelque chose qui demande de créer de nouveaux concepts, objets ou raisonnements. Un peu comme coder avec pour générer du code nouveau mais qui reste dans l'ordre du connu.
Ce n'est pas inintéressant comme résultat mais pas aussi renversant que certains le disent non plus.
[^] # Re: bof
Posté par thoasm . Évalué à 4 (+1/-0). Dernière modification le 22 août 2025 à 18:31.
Il y a une note de la communauté si tu cherches le post initial.
https://x.com/rosyna/status/1958275267610448086Oh pardon c'était une réponse taquinehttps://x.com/VraserX/status/1958211800547074548
[^] # Re: bof
Posté par YBoy360 (site web personnel) . Évalué à 6 (+4/-0).
J'aime bien les analogies en temps normal, mais là…
Il y a 2 problèmes liés aux llm et à la création :
Cerrone, l'ancien de la disco, prétend utiliser l'IA. C'est peut-être pour s'inspirer, peut-être est-ce pour générer des séquences, donc évidemment que l'on peut créer avec, mais en l'écoutant, j'aime moins. Je préférerais ce qu'il faisait lorsqu'il collait des bandes magnétiques ensemble. C'était neuf. Encore aujourd'hui.
I use Arch BTW
[^] # Re: bof
Posté par thoasm . Évalué à 4 (+1/-0). Dernière modification le 22 août 2025 à 14:50.
J'ai suivi des gens qui faisaient des images générées par IAs, certains faisaient à la fois de l'art génératif "à l'ancienne" avec des algos de quelques lignes pour générer des images, école qu'on peut retrouver par exemple sur bluesky avec le mot-dièse "#processing" : https://bsky.app/hashtag/processing
L'autre style génératif, maintenant, c'est l'art généré par des modèles avec pleins de paramètres qui nous a envahi, certains profils ont commencé par le premier et continué avec l'autre, j'étais tombé sur https://bsky.app/profile/did:plc:mky5dlzfk4fyqylm4hyeizb3 par exemple, un peu curieux. Ben le constat c'est que dans l'ensemble, je n'arrive pas à accrocher à ce qui est fait avec le second style. Tout n'est pas forcément mauvais graphiquement, mais je trouve que c'est dur d'accrocher sachant que parfois c'est juste des variantes d'un même prompt qui montre les obsessions de l'auteur et le fait qu'il semble creuser certains coins du LLM en faisant un peu toujours la même chose avec quelques variations stylistiques, dans le cas de cet artiste là. Il semble que le côté "personnel" de l'artiste c'est de creuser son obsession, en l'occurrence les femmes démon qui tirent la langue, j'accroche pas.
J'imagine qu'on peut faire mieux en utilisant mieux la techno certe, avec des meilleures idées de prompt. Mais ça restera difficile de trouver un intérêt sachant qu'il y a juste une infinité de style à porté de prompt et de chercher jusqu'à trouver quelque chose de vaguement satisfaisant. Alors l'intention compte, oui, mais justement … c'est incroyablement ennuyeux de se dire qu'il y a juste un générateur et quelques mots pour générer un truc dans un style préexistant sans originalité. Quand il y a plein d'artistes qui prennent la peine de mettre leur tripe dans leur art, même si on aime pas le style ça peut être plus touchant qu'une image plate qui semble sans profondeur. C'est peut être le côté blasé …
J'ai infiniment plus de respect et d'émotion devant l'art génératif algorithmique ou il s'agit de faire avec économie de moyen et quelques idées mathématiques … même si c'est souvent sommaire et abstrait.
[^] # Re: bof
Posté par Renault (site web personnel) . Évalué à 7 (+4/-0).
Le premier ressemble dans l'idée aux démos où tu génères de la musique, des images ou scènes à partir d'algorithmes avec pour objectif d'avoir des effets sympa qui consomment le moins de ressources possible tout en étant temps réels pour les arts dynamiques.
Y'a un côté artistique évidemment mais aussi technique qui demande souvent pas mal d'efforts pour trouver des compromis intéressant entre temps d'exécution, quantité de mémoire et effets obtenus. Un milieu très créatif et pas évident.
[^] # Re: bof
Posté par raum_schiff . Évalué à 1 (+0/-0).
Autre problème :
L’intérêt de la création peut être aussi dans ses propres contraintes.
Car les "tripes créatives" se trouvent alors dans la façon personnelle de contourner la limitation.
J'ai toujours été bluffé par le 10-Cube-Challenge de Blender; Le faire avec une IA serai évidement … ridicule.
[^] # Re: bof
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à -1 (+0/-4).
1) ben non, ce n'est pas comme ça que les llm fonctionnent surtout pas ces modèles là. Quand des morceaux ressortaient entier avec des prompts très particuliers, c'était vu comme un gros bug.
2) Chacun son plaisir, cela ne se discute pas. Certain préfère coder en C, d'autres en python.
Ou alors, c'est juste mauvais ? Ou alors, c'est l'effet nocébo.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: bof
Posté par YBoy360 (site web personnel) . Évalué à 4 (+3/-1).
En informatique, fin 90, pour protéger le droit d'auteur, il était courant de faire intervenir 2 personnes pour re-implementer un programme : un qui lit le code source, et qui en rédige les spécifications, l'autre qui code l'implémentation correspondant à ces spécifications.
De cette façon il y a une vrai implémentation nouvelle, pas une copie.
Dans le cas de l'IA générative, il n'y a pas cette séparation. Une version dérivée ou compressée des données d'apprentissage existe dans le serveur, ces données se retrouvent parfois exactement avec un prompt pas forcément complexe. Ça pose problème selon moi.
Je ne décris pas le fonctionnement de l'IA générative, c'est juste un constat.
I use Arch BTW
[^] # Re: bof
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 3 (+0/-0). Dernière modification le 25 août 2025 à 10:28.
Tu parles des règles d'interopérabilité pour être sur de ne pas être accusé de plagiat.
Ce n'est pas pareil que l'IA car le droit d'auteur protège surtout la forme et jamais le fond d'un texte. "Les idées sont de libre parcours".
As-tu des exemples récents sur les gros modèle ? J'ai surtout vu ça pour des petits llm.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: bof
Posté par Maderios . Évalué à 5 (+4/-1).
Un métier à tisser, aussi perfectionné soit il, ne crée rien. Par contre, s'il y a un humain pour l'utiliser en tissant un dessin de tapisserie dont il a rêvé (éveillé ou non), cela change tout, il s'agit d'une oeuvre de l'esprit, unique, personnelle, avec toutes ses failles qui font le charme d'une création. ET c'est là où le bât blesse concernant l'IA qui ne fera que reproduire un mix ce qui est le plus à la mode sur la planète, cela se nomme "conformisme" et c'est incompatible avec ce que l'on appelle "art" en ce 21° siècle.
[^] # Re: bof
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 2 (+1/-2).
Il y a aussi un humain derrière l'IA, si le prompt ne décrit rien, l'IA ne fait que prendre la "moyenne" de ce qu'il connait.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: bof
Posté par LaurentClaessens (site web personnel) . Évalué à 2 (+2/-2).
Je l'avais déjà mentionnée dans d'autres commentaires : mais il me semble que cette nouvelle vérifie les propriétés suivantes :
Cela dit, tu as bien le droit de dire que cette nouvelle n'a pas été écrite pas une IA. En effet, c'est moi qui
J'ai également corrigé pas mal de mots à la main.
Bref, l'IA a eu un rôle assez secondaire dans la création de cette œuvre. À peine plus que le rôle d'un dictionnaire de rimes dans une poésie.
[^] # Re: bof
Posté par Maderios . Évalué à 3 (+1/-0). Dernière modification le 26 août 2025 à 14:23.
Question: si "l'IA a eu un rôle assez secondaire", pourquoi en avoir eu besoin pour écrire ce texte ennuyeux ?
[^] # Re: bof
Posté par LaurentClaessens (site web personnel) . Évalué à 3 (+1/-0).
Pourquoi avoir utilisé un LLM ?
Il y a plusieurs raisons.
comme un dictionnaire de rimes
Comme dit précédemment, le LLM a servi un peu comme un dictionnaire de rimes. Il permet de balancer plein de propositions. À charge de l'auteur de saisir les bonnes au vol. J'ai par exemple bien aimée celle-ci :
que j'ai modifiée en
Le premier est un contre-sens par rapport au discours, tandis que je trouve que le second est très bien tourné. Dans les deux cas, ce sont des phrases tellement typiques de ce que l'on peut trouver sous la plume du marquis que ça me convient parfaitement.
Pour avoir de l'empirisme
Ça fait plusieurs jours qu'on parle, mais ça reste théorique. Je voulais voir si vraiment ma créativité serait bridée par l'outil. Personnellement, je réponds : non. J'ai obtenu quelque chose d'assez conforme à ce que je voulais.
Réponse longue
ici
Mon texte est ennuyeux ?
Ce qui serait formidable, c'est que tu puisse dire : «les idées sont géniales, il y aurait eu moyen de faire un récit palpitant, mais clairement, l'outil LLM a tout cassé». Et si tu pouvais ajouter un élément très spécifique pour justifier, ce serait parfait.
Sinon, ben désolé si le récit que je voulais raconter ne te plaise pas.
[^] # Re: bof
Posté par Tit . Évalué à 3 (+1/-0).
je n'ai pas lu ton texte (la thématique (violence, sexe) ne m'attire pas), mais j'ai lu ton explication de pourquoi utiliser chat gpt (sur le lien donné ci-dessus) que j'ai trouvé bien intéressante, merci.
une question, par rapport à la nouvelle (pas lue) : c'est quoi (ou ce serait quoi) un cocon virtuel ?
[^] # Re: bof
Posté par LaurentClaessens (site web personnel) . Évalué à 3 (+1/-0).
J'ai pas réfléchi; je voulais que la fin soit très courte.
Au choix :
# Petit exercice du vendredi
Posté par raum_schiff . Évalué à 1 (+0/-0).
Sur la qualité artistique et l'argumentation qu'on peut en faire :
Je propose 2 peintures :
Exercice :
- Qui les a peintes ?
- Quel lieu représentent-elles ?
- Attribuer une note de 1 à 9 à chacune sur leur qualité artistiques. (avec justification en 1 phrase).
- Indiquer en une phrase le ressentit personnel suite à l'éxecution de cet exercice.
Utilisation de LLM autorisée (indiquer dans la réponse).
Meta-Exercice bonus :
Faire l'exercice avec et sans LLM et noter le temps de résolution pour chaque.
Noter pour chaque résolution (en une phrase) le ressentit personnel de la résolution de l'exercice.
C'est vendredi, lâchez vous, je ne serais pas sévère sur les corrections 😜.
(NB: Je ne suis pas artiste, juste un type lambda avec un cerveau lambda qui a des capacités intellectuelles et émotionnelles lambda; comme vous).
# tech-sis
Posté par Loïs Taulelle ࿋ (site web personnel) . Évalué à 3 (+1/-0).
en réponse à :
"2. Le masculin ici est à lire comme un masculin seul et pas comme un « neutre » qui engloberait aussi les femmes, car l’immense majorité des promoteurs forcenés de l’IA que j’ai croisés étaient des hommes. En fait, j’ai même pas de contre-exemple en tête."
Fidji Simo.
J'en ferais pas un cocorico pour autant (#ResistIAGen), c'est juste pour que tu ais une contre-exemple :o)
Proverbe Alien : Sauvez la terre ? Mangez des humains !
# contrôle sur le résultat : côté non-ai
Posté par LaurentClaessens (site web personnel) . Évalué à 2 (+1/-1). Dernière modification le 22 août 2025 à 17:43.
Je ne comprends pas très bien ce que l'auteur entends pas le fait que l'artiste non aidé par l'IA a un contrôle total et fin sur l'œuvre.
Charlie Chaplin n'avait aucun contrôle sur les couleurs lorsqu'il a réalisé la ruée vers l'or. Et un contrôle très partiel sur la lumière et les effets spéciaux.
Je peux multiplier les exemples à l'infini. La technologie disponible à un artiste est une vraie contrainte, qui modifie la nature de l'œuvre. Ça change réellement ce que l'artiste peut exprimer ou non.
Le bon artiste parvient à donner l'illusion qu'il a fait exactement ce qu'il voulait. Il comprend les contraintes et s'adapte sans que cela se voie.
La légende dit que Beethoven n'a jamais caché son agacement envers les pianos de son époque, incapables de produire ce qu'il voulait. Il aurait probablement composé différemment si il avait disposé des pianos modernes.
[^] # Re: contrôle sur le résultat : côté non-ai
Posté par SpaceFox (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6 (+4/-0).
Déjà, et parce que je m’étonne un peu que tout le monde réagisse à ça : la question de l’IA en tant qu’outil n’est qu’un détail dans le billet. Vraiment. Tellement que je l’avais oubliée et que je l’ai ajoutée suite à ton premier commentaire sur ZdS.
Comme dit plus haut, le point central du billet, c’est l’incapacité des « IA bros » à comprendre l’intérêt de l’activité « création » et donc que les arguments à base de « rentabilité » sont voués à l’échec.
D’autre part : oui, tous les outils ont des contraintes, et oui, ces contraintes ont un impact sur le résultat. J’ai jamais prétendu le contraire !
Le problème, c’est la possibilité de jouer avec, de s’y adapter, de les contourner de façon contrôlée, déterministe. Que le créateur impose son choix, pas seulement qu’il propose une modification, ce qui est encore le cas avec les IA actuelles (cf un exemple en réponse à ton message suivant).
Mais, encore une fois : même en supposant que l’IA finisse par corriger ce problème, ça ne changerait absolument rien à la réflexion de base.
La connaissance libre : https://zestedesavoir.com
[^] # Re: contrôle sur le résultat : côté non-ai
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 3 (+0/-0).
Tu peux modifier/influer tout ce que sort une IA, je ne vois toujours pas la différence de nature.
"La première sécurité est la liberté"
# controle sur le résultat : côté AI
Posté par LaurentClaessens (site web personnel) . Évalué à 4 (+3/-1).
J'ai l'impression que SpaceFox crois que «utiliser l'IA comme simple outil pour faire de l'art» signifie :
Ce n'est pas ça.
Exemple avec le ChatGPT gratuit.
Moi :
Chat :
Moi:
Chat:
J'ai donc bien un contrôle total : je peux changer un mot donné (ici 18h->22h) et demander de changer une partie.
Certes c'est ChatGPT qui a créé le texte de base. Mais je peux donner un scénario détaillé, et modifier les points qui me déplaisent mot par mot.
[^] # Re: controle sur le résultat : côté AI
Posté par raum_schiff . Évalué à 3 (+2/-0).
Écrivain ou commanditaire :
Félin Félautre :
Pas besoin de re-prompter car je suis trop fort, ben oui j'ai le melon car je suis un artiste et pas une putain de machine.
Tient, ça me donne faim toussa !
[^] # Re: controle sur le résultat : côté AI
Posté par Fernando . Évalué à -2 (+1/-4). Dernière modification le 22 août 2025 à 19:20.
J'ai bien rigolé, ça c'est créatif, pas une suite de mots générée par un perroquet stochastique !
[^] # Re: controle sur le résultat : côté AI
Posté par SpaceFox (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6 (+5/-1).
Tu crois mal. C’est dommage, ça te fait partir sur un homme de paille.
Ton exemple met néanmoins en exergue plusieurs choses intéressantes. Pour rappel, je parle de créer quelque chose qui ne soit pas un simple exemple ni juste une blague pour faire rire des copains ou les réseaux (ça c’est un usage OK de l’IA, si on accepte les problèmes actuels de l’IA).
On pourrait imaginer qu’un créateur se serve d’une IA pour dégrossir une idée de base (idée issue de la réflexion de l’auteur ; dégrossissement par IA ; peaufinage manuel dans le style exact du créateur). Mais là encore il reste tellement de travail que l’argument des IA bros décrié dans le billet ne s’applique plus, et là encore c’est la partie intéressante de la création (pour le créateur) qui est confiée à la machine.
La connaissance libre : https://zestedesavoir.com
[^] # Re: controle sur le résultat : côté AI
Posté par LaurentClaessens (site web personnel) . Évalué à 2 (+0/-0).
J'ai tenté l'expérience.
Le mieux serait évidemment de faire lire ce type de texte mélangés avec des textes du même genre écrits par des écrivains pro. Expérience en double aveugle, toussa.
J'écrirai un billet de blog plus long, mais en tant qu'auteur je suis assez satisfait. Mon style naturel d'écriture, c'est la démonstration mathématique[1]. Là j'ai pu écrire un texte que j'avais en tête depuis très longtemps, dans un style totalement différent.
La psychologie des personnages est la mienne, le scénario est le mien, certains mots les plus importants sont les miens. Bref, il s'agit bien de mon texte et de mes intentions. Je trouve que ce que j'avais en tête est bien rendu.
Si j'avais voulu écrire moi-même, j'airais sans doute dû passer des centaines d'heures pour améliorer mon style—en particulier l'imitation de Sade. Le résultat aurait-il été meilleur ?
D'un point de vue purement stylistique, oui.
Mais globalement je ne suis pas sûr : le fait de créer avec chatGPT a été une contrainte loulipotique qui a réellement amélioré le résultat final par rapport à ce que j'avais en tête avant de commencer. J'ai du mieux penser certains passages, et détailler certains aspects
Par exemple, j'ai pensé à mettre un contraste entre l'effet que font les prénoms «Juliette» et «Hélène» sur le personnage principal en écrivant un prompt demandant à chatGPT de refaire la fin du texte.
[1] D'ailleurs je trouve que tout la partie «remerciements» est nulle et très mal écrite.
[^] # Re: controle sur le résultat : côté AI
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6 (+4/-1).
Faut juste tomber sur la personne qui a ce genre de style assez ampoulé !
J'aurais plus rapide à écrire ça moi-même qu'à faire faire le boulot à une IA. Et, si on doit modifier mot par mot ça n'a strictement plus aucun intérêt. J'aurais pu utiliser l'IA pour pondre du texte creux, amphigourique ou pompeux, pas pour écrire vraiment des trucs intéressants.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: controle sur le résultat : côté AI
Posté par LaurentClaessens (site web personnel) . Évalué à 3 (+1/-0).
En fait on est sans doute d'accord sur l'essentiel : l'IA peut être utilisée comme un outils comme un autre pour produire une œuvre qui reproduit fidèlement les idées du créateur.
C'est juste que, pour ce faire, il faut faire l'effort d'écrire un prompt très détaillé, relire, demander des modifications précises, etc.
C'est juste moins efficace que l'écrire soi-même.
Si on se contente d'écrire un prompt de trois lignes, le résultat qui sortira n'a aucune chance d'être quelque chose de vraiment original.
De ce point de vue, l'IA n'est pas un outil comme un autre au sens où c'est un outil qui incite à mal faire. Avec cet outil, le résultat par défaut est nul.
[^] # Re: controle sur le résultat : côté AI
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4 (+1/-0).
Ça serait vrai si les créateurs et les créatrices (les femmes aussi ont des capacités créatrices) avaient une idée pleine, et entière du résultat final. Ce qui est souvent assez peu le cas. Et il ne s’agit pas de « faire l’effort » (c’est bien moralisateur comme expression soit dit en passant) de rédiger un prompt kivabien.
Un exemple, ma dépêche en hommage à Yvonne Choquet-Bruhat. J’avais une idée précise de l’angle, de ce que je voulais mettre en relief et de ce que je voulais éviter, mais pas trop du plan et tout ça s’est mis en place en cours de rédaction. Je donne l’exemple, car un journal sur le sujet écrit par une IA avait été posté avant. Bourré d’âneries il a été vidé de sa substance qui était en deux courtes parties : la partie « biographique » très inexacte et une partie moralisatrice qui aurait bien fait dans un journal pour jeunes filles des années 20, 1920. Même avec un prompt en béton, je doute d’avoir pu obtenir un si bon résultat (oui parce que j’en suis fière de cette dépêche).
Un autre exemple, c’était dans le cadre des challenges mensuels d’Inskcape. Le sujet était de faire un dessin abstrait. Dans l’une de mes propositions, j’étais partie d’une toile d’André Devambez « L’eau bénite ou le diable chassé d’une église. »
Je m’étais donné pour mission d’en faire une transcription « cubiste » en n’utilisant que des rectangles et des couleurs unies. Une IA aurait pu sans doute le faire, et même peut-être mieux. Mais ça ne m’aurait rien appris alors que j’ai peaufiné mon apprentissage d’Inkscape en faisant ça. Parce que le processus créatif c’est aussi un processus d’apprentissage permanent.
Le rendu qui reprend bien, à mon avis l’ambiance de couleurs de la toile : dans les tons marrons avec le diable en rouge et le prêtre en gris. Moi j’aime bien :-)
Avec ces deux exemples, tu vois bien que l’IA n’est pas un outil comme les autres sauf si tu veux apprendre à te servir d’une IA.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: controle sur le résultat : côté AI
Posté par LaurentClaessens (site web personnel) . Évalué à 3 (+1/-0).
Ça reste vrai même si l'auteur n'a pas une idée entière du résultat final. On fait pondre un texte de départ, on repense aux développements, on change, etc.
Dans une large mesure, l'IA sert de canard en plastique.
Pour écrire ma nouvelle, j'ai tapé presque 1000 lignes de prompts. J'ai fait 15 échanges avec l'IA, sur plusieurs jours.
Certes j'avais déjà au départ une idée claire du scénario et de la chute. Mais j'ai inventé des parties en écrivant le prompt de départ, puis en refaisant des passages au fur et à mesure.
Je crois que c'est ce que Nicolas Boulay voulait dire dès le premier commentaire en disant que c'est un processus incrémental.
# Le choix des mots
Posté par barmic 🦦 . Évalué à 1 (+0/-1).
« Du point de vu du public » du coup ?
https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll
[^] # Re: Le choix des mots
Posté par barmic 🦦 . Évalué à 1 (+2/-3).
Ah et je pense que tu passerais moins de temps a t’expliquer si tu définissait de quoi tu parle avant de le critiquer. Prendre le temps de montrer des exemples, de pointer les arguments, etc (je parle de vraiment le caractériser) tu as dû le faire pour préparer ton analyse mais ça manque à ton lecteur qui est obligé d’imaginer de quoi tu parle.
Je sais pas si la quantité de notes est une volonté stylistique (tout comme ajouter le passage sur ta ponctuation) mais personnellement ça rend désagréable la lecture. Ça rend la lecture moins fluide. Pour le passage sur la ponctuation, j’imagine que c’est une volonté militante. Mais je trouve que ça donne un côté plus amer au texte qui se veut déjà militant sur un autre sujet. Normaliser les choses c’est aussi un acte militant et ça évite d’ajouter des sujets à un texte où j’ai l’impression que tu as du mal à avoir des réponses cadrées sur ce que tu voudrais.
Tu fais ce que tu appel une digression qui fait la moitié de ton texte. Comment reprocher à tes lecteurs de réagir dessus ? C’est même très discutable de le présenter comme une digression au vu du volume, même si c’est un ajout post-publication.
Tu cherche la confrontation ? Pourquoi utiliser un terme aussi péjoratif sinon ?
Je pense que ton dernier paragraphe n’a pas de titre et ça donne un rendu très bizarre avec 2 notes numéro 1 dont une en pleins milieu.
https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll
# Réponse à l'exercice du vendredi
Posté par raum_schiff . Évalué à 3 (+2/-0).
Ben oui je me réponds, mais en même temps j'essaie d'éclairer le post initial de SpaceFox sur la rentabilité et la vision artistique (je vais faire court et non-exaustif, donc imparfait … ) :
Les deux peintures sont de Goya et représentent la prairie de Saint-Isidore du côté de Madrid un jour de fête / procession.
Elles ont été peintes à deux périodes différentes :
La première à une époque où ça marchait bien pour Goya au niveau financier et au niveau de la reconnaissance, avec beaucoup de clients et beaucoup de commandes.
Oui, peindre à l'époque ça coûte cher, et peindre veut dire se faire financer par des commandes de gens riches (nobles, bourgeois,ecclésiastiques) avec pour le peintre un statut d'exécutant dont une parie du "capital" artistique tient à sa maîtrise d'exécution et de l'attendu social de ses commanditaires.
La deuxième vient bien après après la révolution Française et surtout après la guerre d'indépendance espagnole. Goya est reconnu, riche et surtout son statut lui permet de sortir de ses travaux de commande (il en fait encore, il faut manger et garder son statut).
Goya himself :
Résumé très, très, très rapide :
Le lien rentabilité / production artistique dans un contexte marchand tient d'un rapport de domination qui ne peut être brisé que si l'artiste est reconnu, ou (sinon) choisit de crever de faim.
Le paradigme a bien sur changé de nos jours (diffusion, technique, cercles artistiques, auto-financement, etc..), mais revenir aux fondamentaux de la relation rentabilité/art fait toujours du bien.
Si vous voulez creuser plus profond sur le sujet je vous conseille ce bouquin :
Ceci n'est pas qu'un tableau Essai sur l’art, la domination, la magie et le sacré
Pour le reste je vous laisse juges de la qualité esthétique de ces deux tableaux.
# Tentative d’illustration par l’exemple
Posté par PhRæD . Évalué à 6 (+5/-0). Dernière modification le 25 août 2025 à 11:05.
Je ne sais pas si j’ai bien compris le point de vue, mais pour moi ça ressemble à ça : je trouve que l’écriture par Georges PEREC de « La disparition » est un coup de génie.
Si un tel texte n’existait pas, sa génération par IA serait juste une bonne idée, mais n’aurait pas pour moi la même portée.
Il existera peut-être un usage de l’IA qui me fera changer d’avis, mais pour le moment, en effet, je ne porterai pas le même regard sur une création humaine et sur une génération : il n’est d’ailleurs pas anodin qu’on utilise deux mots différents.
Pour finir, en tant que programmeur, j’ai déjà l’habitude de générer du code en écrivant des programmes qui écrivent d’autres programmes (quasiment toujours) dans un autre langage. Mais comme précisé dans l’article, j’en maitrise complètement le résultat.
« Y a même des gens qui ont l’air vivant, mais ils sont morts depuis longtemps ! »
Envoyer un commentaire
Suivre le flux des commentaires
Note : les commentaires appartiennent à celles et ceux qui les ont postés. Nous n’en sommes pas responsables.