Informatique a écrit 1 commentaire

  • [^] # Re: Plutôt 2

    Posté par  . En réponse au lien Histoire de l'art : comment les femmes en ont été gommées. Évalué à 1.

    Les articles féministes ont une dimension militante peu propice à un argumentaire réellement étayé scientifiquement ou historiquement. Ils sont souvent bourrés de sophisme. J'en avait lu un qui prétendait que les femmes étaient plus petites et plus faibles que les hommes parce que ces derniers, se servant en premier, les avaient privés de viande au temps préhistoriques. L'auteur ignorait visiblement les principes les plus élémentaire de la génétique et, même en admettant une dose de lamarckisme, oubliait que les femmes engendrant des hommes, ces derniers aussi auraient du être affectés…

    Y’a plus de conneries que de phrases dans ce paragraphe. Bel exploit. Les mecs qui prennent leurs propres préjugés et leur inculture pour des vérités scientifiques… c’est toujours un bonheur de vous lire.

    Selon toi le dimorphisme sexuel n’existe pas, ni le support génétique qui le permet, ni même l’influence des comportements ou des phénomènes culturels comme pression sur la sélection, pas plus que la sélection sexuelle qui intervient dans tout ça (très fortement soupçonnée en ce qui concerne l’hypertrophie des organes sexués humains). Tu n’a pas le moindre début de compétences en biologie, en génétique, et dans l’histoire évolutive humaine, manifestement. Donc tes leçons…

    La régulation thermique particulière de l’être humain rend sensible sa taille face au climat, via le rapport volume/surface du corps qui détermine sa capacité à évacuer la chaleur via la transpiration (depuis la disparition de la fourrure donc ça date…). Cette pression de sélection est en défaveur du dimorphisme, parce que s’appliquant indistinctement quelque soit le sexe.

    Par contre on connaît aussi l’influence de l’environnement sur la taille des individus, ça a été dit au-dessus. Par exemple sur l’alimentation, les japonais rapetissent par un phénomène purement institutionnel : consigne est donnée au femmes enceintes, par les docteurs, de faire très attention à ne pas grossir, s’ensuit un poids faible des nouveaux-nés, et l’impact sur la taille à l’âge adulte est avéré.

    Enfin la thèse que tu cites n’a rien de féministe. Le fait même de donner autant d’importance à la chasse (sous-entendu : du gros gibier) est un comportement typiquement genré et un biais masculin (tout comme de se revendiquer de la science sans avoir la moindre culture des disciplines sur lesquelles on parle…), outre l’existence avérée de femmes chasseresses durant le paléolithique. Il existe une célèbre étude qui a montré que l’apport des protéines par les végétaux, du petit gibier, des produits fluviaux et maritimes, est suffisant pour couvrir les besoins chez des populations de chasseurs-ceuilleurs modernes et ce au moins depuis le mésolithique (quand à la chasse au gros gibier, notamment durant la période glaciaire, nul doute qu’elle devait impliquer au moins en partie les femmes, par exemple comme rabatteuses), et heureusement car la méga-faune a tendance à disparaître après le passage de l’homme… ; l’adoption de l’alimentation massivement céréalière depuis le néolithique le montre encore, sans que ça ait un impact négatif sur la démographie des populations ; enfin nombre d’inventions et d’innovations technologiques de premier ordre sont le fait d’activités attribuées aux femmes (tout ce qui a trait au tissage et à l’alimentation donc, cuisine et agriculture).

    Les apports des études sur le genre et le colonialisme, dans les sciences sociales, l’anthropologie, l’archéologie, l’histoire, etc. sont indéniables et ont participé aux révolutions des dernières décennies (en parallèle et en collaboration avec les nouvelles techniques d’investigations, comme la généralisation du séquençage génétique, les datations plus précises, les analyses biologiques, chimiques et physiques sur les restes et traces archéologiques) en permettant d’attaquer un à un les biais patriarcaux et impérialistes qui polluent très largement ces disciplines et faussent nombre de leurs conclusions (le travail est loin d’être fini). Avec des arguments solides et étayés et qui ont donné d’excellents résultats (le simple fait d’attribuer par défaut le sexe masculin à un squelette de genre indéterminé…), et ce n’est pas un maigre exemple en guise d’épouvantail (doublé d’une généralisation abusive), qui va contredire cela. Et oui il y a des travaux féministes de mauvaise qualité, aussi, merci d’avoir enfoncer une porte ouverte : par contre les utiliser pour rejeter tout travail féministe est bien le propre de l’attitude dogmatique, non scientifique et patriarcale car on exige des femmes d’être irréprochables quand on tolère et excuse le même de leurs collègues qui vont dans le sens des hommes. Encore faut-il honnêtement s’intéresser à ces disciplines pour savoir tout ça, plutôt que d’instrumentaliser la science comme un paravent à ces préjugés tout en étalant son inculture…