Journal Le prix de la liberté

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juin
2010
Je viens de lire un article sur InfoWorld. L'article est intitulé « comment gagner de l'argent avec l'open source - sans revendre la boîte » (traduction approximative, NDLR). Je dois dire que cet article a fait resurgir en moi de vieux problèmes métaphysiques que j'avais enfouis au fin fond de mon âme d'amateur de logiciel libre.

Comme vous l'avez certainement deviné, l'article parle des différents modèles économiques du logiciel libre, mais il met également le doigt sur la façon dont certains géants - et quelques nains aussi, du monde de l'informatique mercantile détournent sciemment l'éthique du libre pour justement dégager des bénéfices, rétribuer leurs collaborateurs et accessoirement distribuer des dividendes à leurs actionnaires.

L'article énumère quelques manières qui, selon l'auteur, devraient permettre de dépasser le seuil de rentabilité sans pour autant générer des bénéfices énormes. Il y a la vente de documentation, la vente de support technique, la personnalisation poussée de code source libre pour le compte de clients bien particuliers, l'utilisation de code source libre comme réservoir technologique gratuit, la vente de matériel avec du logiciel libre intégré, etc. L'auteur aborde également le cas des logiciels dont le développement est basé sur le bénévolat et les dons.

Mais au fil de l'article, l'auteur dévoile également les ruses de certaines entreprises qui, par exemple, vendent des versions propriétaires « améliorées » de leurs logiciels libres, distribuent des versions difficilement installables, vendent du FUD (c'est-à-dire, d'après l'auteur, l'idée qu'il vaut mieux acheter une licence, sait-on jamais, par exemple en cas de soucis de droits d'auteurs et de brevets.) ou, pire, utilisent le logiciel libre à des fins purement privatives, notamment en y incluant des dispositifs techniques de protection.

Bien sûr, il n'y a rien de mal à vouloir rentabiliser un logiciel libre. Si ma mémoire est bonne, le Grand Manitou lui-même, j'ai nommé Richard Matthiew Stallman, n'a pas hésité à vendre des copies d'Emacs. Seulement, le logiciel libre est « livré avec une éthique » (pour paraphraser le slogan de Python). Malheureusement, la façon dont le modèle économique du libre est mis en œuvre aujourd'hui semble confirmer l'idée que là où l'économie s'oppose à l'éthique, cette dernière en sort rarement triomphante.

Tout cela amène forcément à s'interroger sur le rôle de Mammon dans l'épanouissement du logiciel libre. D'aucuns se demandent si finalement la solidarité n'est pas le seul modèle économique viable et respectueux de l'essence du mouvement solidaire qu'est le logiciel libre.

Personnellement, je me pose les questions suivantes :
  • Le logiciel libre doit-il être développé exclusivement sous l'égide d'organisations à but non lucratif et ce pour éviter que l'esprit du libre ne soit mis à rude épreuve par des entreprises dont le but, sinon ultime en tout cas principal, est de faire de l'argent et d'en faire le plus possible ?
  • Doit-on « acheter » la liberté logicielle en achetant, au juste prix, les logiciels libres que l'on utilise ? Doit-on s'acquitter d'un « impôt » du libre (consenti, sans obligation autre que morale) calculé par un ratio nombre/valeur des logiciels installés sur nos machines ?

Qu'en pensez-vous ?
  • # sans revendre la boîte

    Posté par  . Évalué à 9.

    "selling out", ça ne veut pas vraiment dire "revendre sa boîte" parce qu'on n'a pas su dégager de bénéfices suffisant, mais ça veut dire se compromettre commercialement (un peu comme des groupes de rock rebelles au début, et qui se vendent par la suite, Metallica par exemple...) :
    http://simple.wikipedia.org/wiki/Selling_out

    Les 2 peuvent être liés, malheureusement : si on veut rester intègre, c'est parfois plus dur de subsister commercialement.

    L'exemple donné de Sun/Mysql est-il caractéristique ? "Sun paid $1 billion for MySQL". Mais Sun a été racheté peu après, sans vraiment avoir fait fructifier cet achat (sauf que peut-être que le fait d'avoir racheté MySQL a permis de valoriser le rachat par le concurrent Oracle plus tard...)

    Only wimps use tape backup: real men just upload their important stuff on megaupload, and let the rest of the world ~~mirror~~ link to it

    • [^] # Re: sans revendre la boîte

      Posté par  . Évalué à 5.

      Ah, au temps pour moi, je ne connaissais pas ce sens là de l'expression. Merci pour l'info et désolé pour la bourde.
  • # Non

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

    Le logiciel libre doit-il être développé exclusivement sous l'égide d'organisations à but non lucratif

    D'une, surement pas, et c'est l'intérêt du libre : être agnostique économiquement. Tu imposes ce genre de choses, tu n'es plus dans l'esprit du libre (de mon point de vue en tous cas, le libre "associatif" n'est qu'une composante du libre, le libre ne doit rien imposer comme modèle économique, ce n'est pas son rôle).
    De deux, avoir des organisation à but non lucratif changera... rien. Il faut le répéter souvent, mais avoir une association à but non lucratif n'empêche aucunement la lucrativité personnelle, au contraire... Voir le nombre d'associations à but non lucratif qui rémunèrent grassement leur personnel (par exemple, la FIFA est une association à but non lucratif).

    Bref, forcer un modèle d'association ne résoudra aucun des problèmes soulevés, tout en étant en contradiction avec l'idée du libre.

    Doit-on « acheter » la liberté logicielle en achetant, au juste prix, les logiciels libres que l'on utilise ? Doit-on s'acquitter d'un « impôt » du libre (consenti, sans obligation autre que morale) calculé par un ratio nombre/valeur des logiciels installés sur nos machines ?

    Euh... C'est déjà ce que beaucoup essayent de faire avec des bouton "faire un don", rien de neuf (et pas beaucoup de revenus à part quelques exceptions comme Wikipedia lorsqu'ils font un bouton "Faire un don" de 100 pixels de haut et toute la largeur de l'écran). Tu parles d'aucune obligation sauf morale, mais si les utilisateurs avaient majoritairement une morale, ça se saurait :( (il y en a, mais leur nombre est faible). Va falloir trouver autre chose comme idée.
    • [^] # Re: Non

      Posté par  . Évalué à 4.

      Précision : une association loi de 1901 (régime juridique français) a parfaitement le droit de faire des bénéfices, elle n'a pas le droit de les redistribuer à ses membres.
      (une association perpétuellement en déficit disparait par manque de moyen et l'équilibre au centime près à chaque exercice est impossible sauf à faire don des bénéfices à une autre association et à aller quémander des dons les années de déficit; idée tordue ! )


      Donc des salaires disproportionnés tombent sous le coup de la loi.
      Pour la Fifa, je ne connais pas la loi Suisse :) Ensuite, s'ils sont en Suisse, c'est probablement pour de bonnes raisons !
      • [^] # Re: Non

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

        Précision : une association loi de 1901 (régime juridique français) a parfaitement le droit de faire des bénéfices, elle n'a pas le droit de les redistribuer à ses membres.

        Exact. Du coup on redistribue en salaires et remboursement de frais pour contourner la chose, un grand classique des assos 1901 pas très en correspondance avec l'idée de base.

        elle n'a pas le droit de les redistribuer à ses membres.

        Un salarié n'est pas forcément un membre. Pas de rapport.

        Donc des salaires disproportionnés tombent sous le coup de la loi.

        Référence? Car tu parles des membres, pas des salariés.
        Ensuite, que peux-t-on entendre par "disproportionné"? Quel est la limite à cette proportion? un chiffre? Un salaire de 3 000 € / mois pourrait très bien être considéré comme proportionné, et ça fait déjà de quoi subvenir à ses besoins.
        Exemple de personne condamnée pour ça?

        Parce que des assos 1901 avec des salaires "disproportionnés" pour les salaries (non membre, les membres étant des hommes de paille), il y en a un paquet en France... Et jamais personne pour les sanctionner à ma connaissance.
    • [^] # Oui

      Posté par  . Évalué à 1.

      D'aucuns se demandent si finalement la solidarité n'est pas le seul modèle économique viable et respectueux de l'essence du mouvement solidaire qu'est le logiciel libre.

      En somme une économie de don.
      http://www.adullact.org/IMG/pdf/doc-191.pdf


      Bien sûr, il n'y a rien de mal à vouloir rentabiliser un logiciel libre. Si ma mémoire est bonne, le Grand Manitou lui-même, j'ai nommé Richard Matthiew Stallman, n'a pas hésité à vendre des copies d'Emacs.

      C'est possible, mais on pourrait réfléchir sur ça quand même.

      Stallman a en effet toujours dit que libre ne signifie pas gratuit, mais quelles en sont les réelles raisons ? Officiellement c'est parce que vendre doit être une liberté très importante et qu'un mouvement qui se dit lui-même libre se doit de défendre toute liberté... ouai... c'est pas si simple.

      La notion de liberté est très subtile, on peut lui faire dire tout et n'importe quoi. Je pourrais dire par exemple qu'une très grande liberté est offerte par une société qui appliquerait la "loi de la jungle" et j'aurais raison : on y a la grande liberté de tuer quelqu'un si on en a les moyens, ça enlève peut être la liberté de vivre à certains mais globalement si on compte le nombre de libertés on en a plus : liberté de vivre et liberté de tuer quelqu'un. Certes tous n'exercent pas ces libertés mais il y en a plus.

      On remarque là que la notion de liberté ne se suffit pas à elle-même, c'est mieux si elle va avec l'égalité de la liberté. Or l'égalité de la liberté va automatiquement avec la suppression de certaines libertés (si tous ont la liberté de vivre, plus personne n'a celle de tuer, et hop une liberté de moins). Quel est alors réellement le système le plus libre ? personnellement j'aurais tendance à dire que c'est celui où le meurtre n'est pas permis, mais ce ne sera qu'une interprétation subjective de "la liberté" de ma part.

      Ainsi on a avec une licence comme la GPL, une interdiction de distribution si on ne partage pas le code. C'est de manière évidente la perte d'une liberté : celle de distribuer des logiciels sans se faire voler son travail par les autres... eh oui le libre c'est pas libre, paradoxal hein ?
      En réalité, comme tout le monde le sait je suppose, la perte de cette liberté permet d'assurer la garantie d'autres libertés : celles de pouvoir toujours réutiliser le travail des autres, et cette liberté est forcément exercée par un bien plus grand nombre de personnes. Là où en autorisant à cacher le code, la personne pouvait exercer sa liberté exclusive sur ce code, avec la GPL, tout travail issu de code sous GPL pourra faire l'objet de la liberté de tous les membres de la communauté, pas seulement de celui qui a fait l'apport de code. Donc il s'agit là aussi d'une extension de l'égalité de la liberté d'utiliser le code, au détriment d'une liberté d'utilisation exclusive du code.

      Examinons maintenant la commercialisation du code défendue actuellement par le mouvement du libre. Si on l'autorise, ça permet aux personnes qui créent le code d'avoir la liberté de gagner de l'argent, mais si on l'interdit, ca permettrait à plus de personnes d'être sûr d'avoir la liberté de profiter de ce code, le créateur du code n'ayant plus la liberté de restreindre la distribution en demandant de l'argent en échange, ne pourrait que donner le code. Donc là aussi comme précédemment, interdire la commercialisation permettrait une extension de l'égalité de la liberté d'exploiter le code, au détriment de la liberté d'exclusivité de ce code pour son auteur. (là c'est aps une stricte exclusivité mais quand même une tendance à restreindre l'utilisation pour les autres).
      On pourrait se dire que de toute façon l'auteur a la liberté de ne pas divulguer son code et que personne ne peut l'en empêcher alors pourquoi ne pas le laisser vendre si dans le cas inverse il ne le divulguerait pas ? D'ailleurs le même argument est là pour la liberté qu'enlève la GPL : publier un logiciel sans le code. La personne risquerait de ne pas publier ni le logiciel ni le code si son code devait obligatoirement être "volé" par la communauté.
      Ces arguments ne tiennent pas car dans la pratique si on laisse la liberté de vendre ou de ne pas publier le code, les personnes l'exercent, mais si on ne laisse pas cette liberté, on constate que les gens n'arrêtent pas de publier leur travail. D'autres mécanismes sociaux les poussent à le faire.

      En suivant ce raisonnement on constate donc que ne pas vendre le code serait plus libre que le vendre (car plus grande égalité de la liberté). Mais il se trouve que ne pas vendre amène à ne pas pouvoir survivre puisqu'on a besoin d'argent dans notre société... et mourir de faim c'est moyen. Donc il faut pouvoir vendre.

      Au début de mon raisonnement on devait vendre parce que c'était une liberté essentielle, et là il faut vendre par obligation, parce que sinon on ne survit pas. Il y a une différence fondamentale entre les deux : dans le premier cas on pourrait se dire que c'est très bien comme ça si c'est plus libre, mais dans le deuxième cas on peut légitimement contester la situation et vouloir arriver au cas où c'est plus libre (au sens où je l'entends en tout cas, d'une liberté optimisée, en tenant compte de l'égalité de la liberté).

      Donc à la question Le logiciel libre doit-il être développé exclusivement sous l'égide d'organisations à but non lucratif et ce pour éviter que l'esprit du libre ne soit mis à rude épreuve par des entreprises dont le but, sinon ultime en tout cas principal, est de faire de l'argent et d'en faire le plus possible ? je répondrais oui puisqu'une telle organisation dans le monde de la programmation permet d'augmenter les libertés. Oui à condition que l'organisation en question soit réellement à but non lucratif bien sûr. Dans le cas de dérive elle serait rapidement délaissée par les personnes l'entourant.


      Doit-on « acheter » la liberté logicielle en achetant, au juste prix, les logiciels libres que l'on utilise ? Doit-on s'acquitter d'un « impôt » du libre (consenti, sans obligation autre que morale) calculé par un ratio nombre/valeur des logiciels installés sur nos machines ?

      Comme l'a dit Zenitram plus haut, ça ne marche pas parce que la plupart des gens n'obéissent pas en pemier à leur "morale". Pourquoi ? en partie parce qu'ils ont déjà leur argent à dépenser pulsionnellement dans des achats que par exemple la publicité leur forcera à faire. Sinon à quoi sert d'investir des milliards dans la publicité si ça ne manipule pas les gens ? ce serait une perte d'argent.
      • [^] # Re: Oui

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        Dans le cas de dérive elle serait rapidement délaissée par les personnes l'entourant.

        Tout comme pour une entreprise à but lucratif.
        Tu n'a absolument pas démontré q'une asso à but non lucratif changeait quoi que ce soit (lucratif ou non, les dérives sont à gérer dans les deux cas, exactement de la même façon).

        Alors pourquoi violer les libertés 3 et 4 du libre (en limitant à des assos à but non lucratif, on viole les libertés du libre) si ce n'est pour rien changer et devoir gérer les dérives dans tous les cas?
        • [^] # Re: Oui

          Posté par  . Évalué à 1.

          En l'occurrence là où pour une association ce serait une dérive, pour une entreprise ça n'en est pas une : son but est l'argent et non pas la liberté ou l'optimisation sociale ou quoi que ce soit d'autre.

          Si l'entreprise fait ce qu'elle a pour but de faire on ne la délaisse pas, si l'association fait ce qu'est n'a pas pour but de faire, on la délaisse.

          Donc c'est pas des libertés perdues pour rien.
          • [^] # Re: Oui

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

            Ce serait pas plus simple de juste délaisser les entreprises qui ne respectent pas l'idée du libre?

            Interdire, interdire... A force d'interdire, on peut oublier l'idée de base du libre.

            Donc c'est pas des libertés perdues pour rien.

            Toujours pas convaincu : on peut arriver à la même chose sans interdire un modèle de développement. Et il n'est toujours pas démontré que l'équilibre est alors meilleur, et que ça aiderait le libre d'interdire autant pour si pu de gain.

            Encore une fois, le libre avec la GPL, c'est le difficile équilibre entre liberté et interdiction, et le libre tel que vu par une interdiction des entreprises commerciale, je ne crois pas qu'il soit en équilibre, et si certains s'amusent à faire du "libre plus vrai que le libre, en interdisant xxx", je suis prêt à parier qu'il y aura un "fork" libre en autorisant les entreprises. Car l'idée qu'on la majorité des gens qui développent en libre n'est peut-être pas contre des entreprises commerciales...
            • [^] # Re: Oui

              Posté par  . Évalué à 2.

              Ce serait pas plus simple de juste délaisser les entreprises qui ne respectent pas l'idée du libre?

              On peut le faire, mais on devrait alors délaisser quasiment chaque entreprise car elles seront amenés à un moment ou à un autre à privilégier les intérêts financiers. Qu'on dise pas au moins "oui bon c'est normal c'est une entreprise il faut bien qu'elle gagne de l'argent, on en peut pas avoir que l'éthique".


              Interdire, interdire... A force d'interdire, on peut oublier l'idée de base du libre.

              On pourrait bien sûr penser à interdire de vendre le code, mais ça ne résoudra pas tous les problèmes.
              En fait l'idée centrale n'est pas vraiment d'interdire avec une loi, mais plutôt de considérer ces entreprises comme ce qu'elles sont et non pas les "vecteurs libérateurs du libre sans lesquels que ferions-nous ?". Que l'entreprise utilise le code libre à elle, il suffit juste de les ignorer, et donc de ne pas les aider directement.
              Je préfère un projet libre géré par une assiociation que par une entreprise.


              Toujours pas convaincu : on peut arriver à la même chose sans interdire un modèle de développement. Et il n'est toujours pas démontré que l'équilibre est alors meilleur, et que ça aiderait le libre d'interdire autant pour si pu de gain.

              Il s'agit de privilégier un modèle de développement favorable au libre et à son éthique contre le modèle dont tu parles qui n'est pas favorable à son épanouissement.

              Notre société n'est pas figée, elle évolue constamment (il suffit de jeter un coup d'oeil à l'histoire pour s'en assurer). Il s'agit de choisir vers quoi on veut aller et vers quel type de modèle, pour quel type de comportements etc.
              Si aujourd'hui les entreprises dominent et qu'on pourrait avoir l'illusion qu'on en a besoin pour être efficace, demain c'est elles qui mourront parce qu'elles auront besoin de nous.


              Encore une fois, le libre avec la GPL, c'est le difficile équilibre entre liberté et interdiction

              Ca veut dire que la GPL est un peu privatrice mais pas trop c'est ça ?
              Encore une fois non, comme je l'ai expliqué plus haut, d'après mon idée de la liberté (pas que le nombre de libertés qui compte mias aussi l'égalité des libertés), la GPL est juste plus libre que les autres telles que BSD, elle n'est pas un compromis alors que BSD serait totalement libre, elle est bien globalement plus libre.
              La GPL réagit défensivement à un environnement lui-même privateur, où il est "normal" de ne pas publier son code. Le jour où une telle chose ne sera plus "normale", il n'y aura plus besoin de l'interdire.


              Car l'idée qu'on la majorité des gens qui développent en libre n'est peut-être pas contre des entreprises commerciales...

              Je ne pourrais pas faire de statistiques... mais si on est pour l'éthique du libre on sera contre les entreprises commerciales à part des cas précis à des moments donnés très précis avant que le caractère privateur de l'entreprise ne resurgisse.

              Après que tous ceux qui font du code libre soient pour l'éthique qui lui est associé, c'est bien entendu pas sûr du tout, mais mon avis n'est pas fait en fonction de ce que pense la majorité.
              • [^] # Re: Oui

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

                "Je ne pourrais pas faire de statistiques... mais si on est pour l'éthique du libre on sera contre les entreprises commerciales à part des cas précis à des moments donnés très précis avant que le caractère privateur de l'entreprise ne resurgisse."

                Le meilleur vote est de voter avec ses pieds et son porte-feuille. Va voir ailleurs et dépense ailleurs si l'entreprise change de stratégie. De toutes les personnes (ou presque) qui cogitent sur ces choses là, je n'en connais que très très peu qui font vivre de manière active un logiciel libre par leurs contributions en code. Je prends donc leurs réflexions avec beaucoup, mais vraiment beaucoup, de recul.
                • [^] # Re: Oui

                  Posté par  . Évalué à 0.

                  Le meilleur vote est de voter avec ses pieds et son porte-feuille. Va voir ailleurs et dépense ailleurs si l'entreprise change de stratégie.

                  Assimiler les humains à des consommateurs pulsionnels est effectivement ce qui se fait actuellement de manière générale mais de là à dire que c'est une manière optimisée de gérer une communauté, je ne suis plus du tout.

                  J'aimerais bien savoir en quoi tu trouves que notre modèle est "le meilleur modèle" ?

                  De toutes les personnes (ou presque) qui cogitent sur ces choses là, je n'en connais que très très peu qui font vivre de manière active un logiciel libre par leurs contributions en code. Je prends donc leurs réflexions avec beaucoup, mais vraiment beaucoup, de recul.

                  Aucun problème, tu peux prendre mon point de vue avec le recul que tu veux. Effectivement je n'apporte pas beaucoup de contributions en code pour le moment, mais je n'ai pas fini mes études, il me manque quelques compétences pour ça.
              • [^] # Re: Oui

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

                mais si on est pour l'éthique du libre on sera contre les entreprises commerciales

                Non, non, et encore non!
                Mais arrêtez de vouloir opposer commercial à "esprit du libre". ça n'a rien à voir, point : le libre n'est absolument pas contre le commercial, mais alors pas du tout, et c'est ce qui fait sa force, vous enlevez cette force ce n'est simplement plus le libre.
                Ton idée du libre est une certaine idée du libre, non acceptée par tout le monde. Ca me fait penser aux mecs qui font du CC -NC ou -ND en pensant être dans l'esprit du libre... Trop facile de changer l'éthique du libre en général pour en faire ce qu'on veut, les autres ne suivent pas.

                à part des cas précis à des moments donnés très précis avant que le caractère privateur de l'entreprise ne resurgisse.

                idem pour les assos à but non lucratif : les employés qui vivent de l'asso voudront continuer à en vivre (et si il gagnent plus, ils embaucheront les copains), et feront exactement comme pour une entreprise commerciale. Tu ne changes rien au problème en limitant les formes techniques, les gens savent très bien s'adapter aux contraintes.
                • [^] # Re: Oui

                  Posté par  . Évalué à 1.

                  Non, non, et encore non!
                  Mais arrêtez de vouloir opposer commercial à "esprit du libre". ça n'a rien à voir, point : le libre n'est absolument pas contre le commercial, mais alors pas du tout, et c'est ce qui fait sa force, vous enlevez cette force ce n'est simplement plus le libre.


                  Tu vois un bout d'argument quelque part, toi ?
                  (non parce qu'il se trouve que je suis absolument en désaccord avec ce que tu dis là depuis le début de mes messages, donc affirmer juste comme ça...)

                  Ton idée du libre est une certaine idée du libre, non acceptée par tout le monde. Ca me fait penser aux mecs qui font du CC -NC ou -ND en pensant être dans l'esprit du libre... Trop facile de changer l'éthique du libre en général pour en faire ce qu'on veut, les autres ne suivent pas.

                  Encore heureux que je ne sois pas obligé de faire un sondage pour me faire un avis sur ce qu'est le libre, je préfère utiliser ma réflexion.

                  idem pour les assos à but non lucratif : les employés qui vivent de l'asso voudront continuer à en vivre (et si il gagnent plus, ils embaucheront les copains), et feront exactement comme pour une entreprise commerciale. Tu ne changes rien au problème en limitant les formes techniques, les gens savent très bien s'adapter aux contraintes.

                  Encore faut-il que "les gens" soient à la recherche d'argent (à t'entendre tu me sortirais presque l'argument "les humains sont par nature en recherche d'argent...").
                  Je t'invite à lire ce document : http://www.adullact.org/IMG/pdf/doc-191.pdf

                  Si une association (dont le but n'est pas de gagner de l'argent et qui en principe gagne peu d'argent) subit des détournements d'argent, ça se sentira tout de suite sur le fait de ne pas pouvoir payer les contributeurs principaux, ne pas pouvoir couvrir les frais de base etc. et puis une association c'est transparent : toute personne peut en devenir membre et vérifier son bon fonctionnement, la gestion de comptes etc. pire ! les membres de l'association élisent collectivement le comité directeur ! Alors si des choses ne vont pas on a de quoi faire pour rétablir le bon fonctionnement. Pour l'entreprise c'est différent : les décisions sont prises par ceux qui possèdent l'entreprise (et qui eux mêmes la possèdent uniquement pour se faire plus de fric), donc les risques de "dérive" de l'éthique du libre sont non seulement possibles, mais elles sont inévitables.
      • [^] # Re: Oui

        Posté par  . Évalué à 3.

        Examinons maintenant la commercialisation du code défendue actuellement par le mouvement du libre.
        OK, on examine ...
        Si on l'autorise, ça permet aux personnes qui créent le code d'avoir la liberté de gagner de l'argent, mais si on l'interdit, ca permettrait à plus de personnes d'être sûr d'avoir la liberté de profiter de ce code, le créateur du code n'ayant plus la liberté de restreindre la distribution en demandant de l'argent en échange, ne pourrait que donner le code.
        Je ne suis pas d'accord. On peut penser que, si tu interdis de "vendre" du libre, tu restreins la possibilité à la majorité de profiter du code libre, car ceux qui vivent de ce code seront moins nombreux, donc il y aura moins de code produit. De plus, que paye-t-on lorsque l'on paye un LL ? Le code en lui-même ? Non je ne crois pas ... Je pense que c'est plutôt le temps passé à développer ce code et à le débugger. De plus, quand tu payes du code GPL, rien ne t'interdit de le rediuffuser gratuitement.
        Donc là aussi comme précédemment, interdire la commercialisation permettrait une extension de l'égalité de la liberté d'exploiter le code, au détriment de la liberté d'exclusivité de ce code pour son auteur. (là c'est aps une stricte exclusivité mais quand même une tendance à restreindre l'utilisation pour les autres).
        Pour le code GPL, claiement, non : la licence n'interdit pas de distribuer le code, même si tu l'as payé de ton côté. Doncla personne qui vend le code ne restrein aucune liberté.

        On pourrait se dire que de toute façon l'auteur a la liberté de ne pas divulguer son code et que personne ne peut l'en empêcher alors pourquoi ne pas le laisser vendre si dans le cas inverse il ne le divulguerait pas ? D'ailleurs le même argument est là pour la liberté qu'enlève la GPL : publier un logiciel sans le code. La personne risquerait de ne pas publier ni le logiciel ni le code si son code devait obligatoirement être "volé" par la communauté.

        Pour ma part, je suis d'avis que le code GPL ne peut être "vendu" : je vois plus le fait de payer pour du code GPL comme une indemnité sur le temps passé à développer/débugger.
        • [^] # Re: Oui

          Posté par  . Évalué à 2.

          Je ne suis pas d'accord. On peut penser que, si tu interdis de "vendre" du libre, tu restreins la possibilité à la majorité de profiter du code libre, car ceux qui vivent de ce code seront moins nombreux, donc il y aura moins de code produit.

          On pourrait le penser en effet, mais il se trouve que des constatations dans le monde réel (dans des communautés de logiciels libres) montrent que ce n'est pas ce qui se passe. En effet on constate que de nombreux logiciels libres sont libres et gratuits, et ils sont ... nombreux. Cette constatation va à l'inverse de ce que tu aurais pensé : que sans argent il y ait moins de monde pour coder, moins de motivation etc.
          Il se trouve que parallèlement à l'économie de marché principale, pour le logiciel il peut exister un autre type d'économie où l'argent n'intervient pas. Et il se trouve que ce type de fonctionnement est plus efficace que le modèle marchand. Je t'invite à lire ce texte intéressant : http://www.adullact.org/IMG/pdf/doc-191.pdf

          Pour le code GPL, claiement, non : la licence n'interdit pas de distribuer le code, même si tu l'as payé de ton côté. Doncla personne qui vend le code ne restrein aucune liberté.

          C'est pas si clair que ça en réalité : rien n'assure qu'une personne qui a acheté le code va le redistribuer (parmi les utilisateurs, très peu de gens redistribuent du code en général). Dans la réalité on peut de manière très claire constater que lorsqu'un code même sous GPL est vendu, il est plus difficilement accessible, ça fait donc moins de gens qui peuvent y accéder, il y a restriction de liberté.
          En fait ici la perte de liberté est plus "qualitative" : les gens peuvent vendre donc ont tendance à restreindre la distribution du code par leur action de ne pas le donner librement, même si ce code pourra éventuellement être réutilisé par quelqu'un.
          • [^] # Re: Oui

            Posté par  . Évalué à 3.

            On pourrait le penser en effet, mais il se trouve que des constatations dans le monde réel (dans des communautés de logiciels libres) montrent que ce n'est pas ce qui se passe.
            Exemples ?
            En effet on constate que de nombreux logiciels libres sont libres et gratuits, et ils sont ... nombreux. Cette constatation va à l'inverse de ce que tu aurais pensé : que sans argent il y ait moins de monde pour coder, moins de motivation etc.
            Tu pars du postulat que la majorité des logiciels libres sont développés hors du cadre de l'entreprise : c'est la que tu te trompes : une grosse partie des logiciels libres sont développés dans le cadre de l'entreprise. Exemple : OpenOffice : que serait celui-ci si Sun n'avait pas libéré le code ? Le noyau Linux : beaucoup de contributeurs sont payés pour bosser dessus, de grosses boites (IBM, Bull, etc ...) contribuent à l'amélioration de celui-ci .... Ce sont les deux exemples qui me viennent à l'esprit mais je suis sur qu'il y en a de nombreux autres. Tiens un autre qui me vient à l'esprit : VLC et Free qui remonte ses modifs ...

            Sinon, puisque tu parles de "commnautés de logiciels libres" : je suis presque convaincu que nombre de membre de ces communautés sont des personnes qui vivent du LL, et s'ils ne pouvaient en vivre, ils passeraient moins de temps dessus.

            Il se trouve que parallèlement à l'économie de marché principale, pour le logiciel il peut exister un autre type d'économie où l'argent n'intervient pas. Et il se trouve que ce type de fonctionnement est plus efficace que le modèle marchand.

            Je n'y crois pas du tout. Quel que soit le projet, l'argent est nécessaire, d'une façon ou d'une autre. Prends l'exemple de Mozilla : si tu leur retire les financements, le projet avance moins vite. Imagine que Google retire son soutien à Mozilla ? Le projet ne mourra pas mais il ralentira.
            C'est pas si clair que ça en réalité : rien n'assure qu'une personne qui a acheté le code va le redistribuer (parmi les utilisateurs, très peu de gens redistribuent du code en général).
            C'est là ou tu te trompes. Le code ne sera pas forcément diffusé de suite mais il sera diffusé tôt ou tard. Imagine une société qui paye un développeur pou pondre un projet sous licence GPL : le développeur s'il n'est pas fou, va garder une copie du code pour lui : la GPL l'autorise expressément (ce qui n'est pas le cas si le code développé est propriétaire, et que la boite qui paie le développement veut garder le code pour elle). Ainsi il pourra réutiliser le code en question dans d'autres projets, si bien que le code devient disponible, même si le projet initial n'est pas vraiment diffusé.
            Dans la réalité on peut de manière très claire constater que lorsqu'un code même sous GPL est vendu, il est plus difficilement accessible, ça fait donc moins de gens qui peuvent y accéder, il y a restriction de liberté.
            Exemples ? Tu ne fais qu'affirmer sans étayer.
      • [^] # Re: Oui

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 1.

        > [...] vendre du code [...]

        L'économie du Logiciel Libre ne se résume pas à la vente de code. Je dirais même que c'est très minoritaire. En général, ce qui est proposé c'est:
        - du support : dépanner en cas de problème (ouverture de ticket, appel téléphonique, ...)
        - de la formation : prendre en main les logiciels, les bonnes pratiques d'utilisation, la méthodologie associée
        - du service : aider à la mise en place du logiciel, à son paramétrage, à l'intégration la meilleure possible dans le système d'information existant, à l'optimisation des performances, à la migration vers la nouvelle version, ...
        - du développement : là en effet, ça pourrait s'apparenter à la "vente de code". Le "client" souhaite ajouter une fonctionnalité très importante pour lui, il ne souhaite pas le faire lui même (pas de compétences internes, pas de connaissances suffisantes en interne, pas envie de le faire, ...), il n'a pas le temps d'attendre que celle-ci sorte et il demande à ce que cela soit fait pour lui. Il finance la fonctionnalité.

        Là où c'est différent du monde propriétaire, c'est que pour que le développement soit ré-intégré dans la branche officielle du projet, il faut parler aux bonnes personnes. Tout le monde ne peut pas envoyer un patch et que ce patch soit intégré dans le SVN. Pour cela, il faut certaines compétences qui ne sont pas liées au développement mais à la connaissance des communautés, de leur mode de . C'est là toute la valeur ajoutée de l'éditeur du Logiciel Libre. Le client en s'adressant directement à l'éditeur et demandant contractuellement que le développement soit intégré à la branche officielle s'assure de la pérennité de son développement. Les mises à jour futures du logiciel intégreront alors ce qu'il a financé. Que l'éditeur soit une entreprise ou un autoentrepreneur ou une association ou autre importe peu. Mais il est important que le client puisse identifier la structure et contractualiser avec elle.
        • [^] # Re: Oui

          Posté par  . Évalué à 4.

          Tu as oublié les concerts dans ta liste.

          Depending on the time of day, the French go either way.

        • [^] # Re: Oui

          Posté par  . Évalué à 3.

          Bien sûr il y a plein de moyens pour gagner de l'argent autour du libre, et tous ne sont pas nécessairement mauvais. Ce que je trouve important c'est au moins que l'entité directrice d'un projet libre n'ait pas pour but principal l'argent mais le développement du projet en soi (ce qui exclut d'office une entreprise).

          Pour compléter ta liste je dirais qu'il n'y a pas que l'aspect "financier" dans l'économie du logiciel libre, loin de là. Une économie sert avant tout à produire de la richesse pour la société, le code en soi en est une.
          • [^] # Re: Oui

            Posté par  . Évalué à 2.

            Bien sûr il y a plein de moyens pour gagner de l'argent autour du libre, et tous ne sont pas nécessairement mauvais. Ce que je trouve important c'est au moins que l'entité directrice d'un projet libre n'ait pas pour but principal l'argent mais le développement du projet en soi (ce qui exclut d'office une entreprise).
            ... ce qui est totalement faux.
            Tu pars du principe que le but initial d'une entreprise qui développe du logiciel est de faire de l'argent _avec_ le logiciel, ce qui est une grosse erreur. Beaucoup de boites développent des logiciels, mais le logiciel n'est pas une fin en soi: ce n'est qu'un outil (exemple : les entreprises de télécom). Ces boites qui n'ont pas le logiciel comme coeur de métier ont bien plus intéret à libérer leur code que les boites qui vivent du logiciel : plus le logiciel sera utilisé et plus il y aura de rempontées de bugs, il y aura aussi des remontées de patch, etc ....

            Pour compléter ta liste je dirais qu'il n'y a pas que l'aspect "financier" dans l'économie du logiciel libre, loin de là. Une économie sert avant tout à produire de la richesse pour la société, le code en soi en est une.
            Oui, mais pour vivre tu as besoin d'un minimum d'argent. Tu confonds recherche de profit maximum er recherche d'argent pour (sur)vivre.
          • [^] # Re: Oui

            Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 1.

            > Ce que je trouve important c'est au moins que l'entité directrice d'un projet libre n'ait pas pour but principal l'argent mais le développement du projet en soi (ce qui exclut d'office une entreprise).

            Tu as une vision très négative des entreprises. La principale ressource d'une entreprise, c'est les personnes qui y travaillent. La principale ressource d'un logiciel Libre, c'est ces développeurs passionnés et sa communauté d'utilisateurs. Si les dirigeants de cette société sont à l'origine du logiciel, ils ont envie qu'il se développe, qu'il évolue, qu'il soit meilleur demain. C'est un peu comme leur bébé : ils l'ont créé et ils veulent le voir grandir du mieux possible. Cela ne se fait que si les gens qui utilisent le logiciel en sont content, techniquement et éthiquement. L'argent gagné n'est qu'un moyen, pas un but.

            Bien entendu, si les dirigeants de l'entreprise peuvent vivre décemment de leur création, tant mieux. S'ils peuvent faire vivre d'autres passionnés qui apprécie l'esprit du Libre, c'est encore mieux.

            Après, si vous côtoyez une entreprise qui développe un Logiciel Libre avec un esprit contraire au votre, ne l'utilisez pas.
      • [^] # Re: Oui

        Posté par  . Évalué à 3.

        Ça n’est pas un peu typiquement franco-français, de se branlotter en mettant en opposition la maichante entreprise qui veut gagner de l’argent, et le grandiose artiste qui fait la manche pour se payer de quoi manger, et si possible meurt dans la misère ?
        C’est quoi l’éthique livrée avec le logiciel libre qui serait en conflit avec le fait de gagner de l’argent avec?

        Depending on the time of day, the French go either way.

        • [^] # Re: Oui

          Posté par  . Évalué à 2.

          Ça n’est pas un peu typiquement franco-français, de se branlotter en mettant en opposition la maichante entreprise qui veut gagner de l’argent, et le grandiose artiste qui fait la manche pour se payer de quoi manger, et si possible meurt dans la misère ?

          Très légèrement caricatural comme vision des choses...

          En tout cas j'espère bien que c'est pas franco-français ! Parce que vu le nombre de personnes qui partagent mon avis ici (Da Linux French Page !), on a déjà une idée du nombre de français qui partagent cet avis en dehors.

          C’est quoi l’éthique livrée avec le logiciel libre qui serait en conflit avec le fait de gagner de l’argent avec?

          Il se trouve que dans logiciel libre, il y a "libre". Ca désigne non seulement le fait que le code soit libre (open source), mais aussi une volonté éthique de vouloir rendre les gens plus libres et ainsi d'optimiser le fonctionnement de la société.

          Quand on cherche à gagner de l'argent avec de la connaissance (code compris), en général, on a tendance à restreindre la diffusion de cette connaissance aux personnes qui payent alors que techniquement tous les individus pourraient profiter de cette connaissance sinon. Donc il y a bien une tendance à la restriction de l'égalité de la liberté à utiliser cette connaissance.
          C'est pas toujours vrai, il peut exister des moyens de gagner de l'argent quand même sans privation de liberté (en étant financé avec des dons par exemple, ou des services autour du libre etc.).

          Ce qu'on remarque de manière générale que le fait de vouloir gagner de l'argent par le libre conduit souvent les entreprise à avoir un comportement qui ne respecte pas l'éthique du libre.

          Si tu veux des exemples concrets de comportement privateur de certaines entreprises du libre, je t'invite à relire l'article qu'on est en train de commenter, et l'article anglais plus détaillé qui y est lié.
          • [^] # Re: Oui

            Posté par  . Évalué à 3.

            Si tu veux des exemples concrets de comportement privateur de certaines entreprises du libre, je t'invite à relire l'article qu'on est en train de commenter, et l'article anglais plus détaillé qui y est lié.
            Bon cet article pour moi n'est constitué que d'amalgames et d'erreurs grossières. Un exemple :
            Red Hat makes a big distinction between the free version, distributed under the name Fedora, and its enterprise products sold under the name Red Hat.
            C'est totalement faux. Fedora n'est pas la version "libre" de Redhat: Le code n'est ni plus ni moins libre que la Redhat Enterprise. c'est une version "de test" que Redhat peut modifier à n'importe quel moment. Sinon, quand tu as une Redhat Enterprise, tu dispose également du code source si tu le demandes. Tu peux fairte ce que tu veux de ce code source. La sele chose que tu ne peux t'approprier c'est le nom "Redhat" et le logo qui va avec. Pour une distrib Enterprise ça me parait un peu logique : tu évites ainsi d'être appelé en support pour des bugs qui auraient été introduits par d'autres.
          • [^] # Re: Oui

            Posté par  . Évalué à 2.

            Il se trouve que dans logiciel libre, il y a "libre". Ca désigne non seulement le fait que le code soit libre (open source), mais aussi une volonté éthique de vouloir rendre les gens plus libres et ainsi d'optimiser le fonctionnement de la société.
            N'importe quoi : Le logiciel libre désigne le fai que le code soit libre et c'est tout. Pour le reste chacun fait ce qu'il veut. Pour Stallmann, ce qui l'intéresse, c'est l'aspect politique de la chose. Il ne s'intéresse pas qu'au code mais plus à la liberté. Pour Linus, le choix d'une licence libre s'est fait pour des raisons techniques. Chacun fait ce qu'il veur du logiciel libre. Soi pour toi le logiciel libre implique aussi une volonté éthique de vouloir rendre les gens plus libres et ainsi d'optimiser le fonctionnement de la société, tant mieux: c'est tout à ton honneur (mais je crois que tu risque d'être déçu). Mais le logiciel libre n'oblige pas à avoir une telle vision des choses. Le logiciel libre peut par contre être un moyen qui va dans ton sens.
            Ce qu'on remarque de manière générale que le fait de vouloir gagner de l'argent par le libre conduit souvent les entreprise à avoir un comportement qui ne respecte pas l'éthique du libre.

            s/les entreprises/certaines entreprises/

            Déja c'est quoi l'éthique du libre ? Pour moi c'est le respect des 4 libertés fondamentales, et des licences des logiciels. Ca ne va pas plus loin. La plupart des grosses boites impliquées dans le libre jouent le jeu du libre.
  • # Non

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

    >> Le logiciel libre doit-il être développé exclusivement sous l'égide d'organisations à but non lucratif et ce pour éviter que l'esprit du libre ne soit mis à rude épreuve par des entreprises dont le but, sinon ultime en tout cas principal, est de faire de l'argent et d'en faire le plus possible ?

    Car tu confonds libre et GPL v. je-ne-sais-quoi.
    Si j'ai envie de faire du libre pour m'en foutre plein les poches, en développant mon logiciel sous licence BSD et une branche parallèle sous licence propriétaire avec le support de l'audio 3D et de la vidéo surround, tu ne vas quand même pas oser me faire la morale ?

    Comme je l'ai déjà dit dans un autre journal cette semaine : si t'es pas capable d'accepter qu'on fasse n'importe quoi avec ce que tu donnes, alors arrête de donner !
    Le libre, c'est ta liberté ET celle des autres (c'est pour ça que je considère la BSD plus « libre » que la GPL.) Y compris de chacun à exploiter l'autre, à se faire du fric, à s'enfermer dans sa chambre et à mettre du ketchup sur son sorbet citron, du moment que ça respecte les termes du contrat (la licence). Si tu te plains qu'on détourne le contrat, c'est soit que tu n'as pas compris le contrat, soit que ce contrat n'est pas fait pour toi.
    • [^] # Re: Non

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      Si j'ai envie de faire du libre pour m'en foutre plein les poches, en développant mon logiciel sous licence BSD et une branche parallèle sous licence propriétaire avec le support de l'audio 3D et de la vidéo surround, tu ne vas quand même pas oser me faire la morale ?

      Si, car ta branche elle pue elle est pas libre!

      Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

  • # Dans le ll, on expérimente....

    Posté par  . Évalué à 2.

    Je viens d'entendre parler de FLATTR, système de micropaiement pour rémunérer ceux qui offrent du logiciel ou du contenu libre et se faire rémunérer... L'idée a l'air sympa car chacun peut donner plusieurs fois dans la limite d'une contribution mensuelle fixe.
    à étudier...
    • [^] # Re: Dans le ll, on expérimente....

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      J'ai jeté un coup d'oeil vite fait :
      - C'est en anglais uniquement, ça limite la cible (bye bye les non anglophones)
      - C'est en Euro uniquement, ça limite la cible (bye bye les anglophones, USA utilise $ et UK £)
      - Le mélange des deux précédents fait qu'il ne restera pas grand monde : cibler des anglophones acceptant de payer autre chose qu'en $/£, c'est comme cibler que les linuxiens : on se détourne de 99% des utilisateurs.
      - Les frais, 10%, déjà que je râle contre les 5% de paypal (bon, certes, Paypal c'est 0.05+5%, donc faut faire des paiements <1$ pour que ce soit rentable), et 2€/mois minimum (contre 0 pour Paypal)
      - 2 "balances", va falloir passer un diplôme pour comprendre
      - En tant que développeur, pour tester si ça marche bien, tu dois payer (faut donner de l'argent pour être membre sans aucune garantie d'en recevoir, ça donne pas envie de commencer, généralement ce genre de contrainte est à fuir car suspicieux)
      - C'est en beta, sur invitation, on prend pas n'importe qui

      La théorie a l'air mignonne, maintenant il y a encore du boulot pour que ce soit utilisable. Bon l'avantage est qu'à la vue des commentaires ça a l'air squatté par des geeks libristes sans doute plus enclins à faire des dons. Je me suis inscrit "pour voir", en attende d'être invité...

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