En début de semaine a eu lieu des travaux de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication du sénat sur la liberté de l'internet et rémunération des créateurs. Les interventions ont été filmées et sont disponibles au visionnage et à l'écoute (voir la boîte outil sur la droite). Les intervenants sont divers et variés, bien sûr on retrouve la présidente de l'Hadopi, les sociétés de gestion des droits, des parlementaires ou des gens plus du côté des créateurs mais également un représentant de Megaupload, de l'UFC que choisir et d'Openstreetmap.
Le panel est donc assez large avec un début de représentation des utilisateurs ce qui est une bonne chose bien que les ayants droits soient encore très majoritaires. Sur ce que j'ai écouté pour le moment les problématiques de pauvreté de l'offre légale et que donc le problème est entre les mains des majors et des éditeurs.
Je vous laisse vous faire votre avis en allant sur le site du sénat : http://videos.senat.fr/video/videos/2012/video11048.html
# Créateurs ?
Posté par Galuel . Évalué à 10. Dernière modification le 14 janvier 2012 à 11:43.
Où sont les producteurs de logiciels libres, de blogs libres, de photos libres, de films libres, de livres livres, de services libres etc ... ?!
Où sont donc TOUS les citoyens producteurs de valeurs ?
# les Majors ne sont pas des createurs
Posté par NeoX . Évalué à 10.
ce sont des Distributeurs
le createur c'est le chanteur, le musicien, le parolier
qui vend son travail à une major pour se faire distribuer.
et si demain il decide de publier sur internet, les majors vont raler que leur chiffre d'affaire baisse.
=> ils ont qu'à s'adapter aux nouvelles regles du marché.
[^] # Re: les Majors ne sont pas des createurs
Posté par coïn . Évalué à 6.
je ne suis qu'à moitié d'accord. Un producteur a souvent une influence déterminante sur une oeuvre artistique, une influence beaucoup plus déterminante que peuvent l'être certains musiciens "secondaire".
On peut cité l'influence énorme de Quincy Jones sur l'album thriller de Mickael Jackson, ou de Bob Rock et le black album de Metallica. Et très souvent le producteur et maison de disque sont très liées.
Et puis les maisons de disques apportent du cash, alors certes, on voit apparaitre de plus en plus de tourneurs qui financent des projets, mais c'est encore loin d'être majoritaire.
Si on pouvais sortir du discours "les pirates sont des méchants" et "les maisons de disques sont des orgres", on pourrait chercher la solution au financement de la création par le public. Parce qu'au final, c'est nous qui allons payer.
[^] # Re: les Majors ne sont pas des createurs
Posté par gUI (Mastodon) . Évalué à 3.
Oui, attention au mot "producteur", il regroupe 2 métiers différents :
Ensuite le second peut avoir envie de faire le boulot du premier (après tout c'est son pognon, et il veut limiter les risques en influençant la création), mais il en a aussi souvent la compétence (un album produit par Madonna, ça veut aussi dire qu'elle a bcp travaillé dans le studio).
En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.
# Heu..
Posté par Grunt . Évalué à 10.
J'aurais dit que le problème est du côté des artistes. Sauf erreur de ma part, c'est l'artiste qui est au départ détenteur de tous les droits.
Bon, le problème est aussi du côté du public, qui préfère (y compris beaucoup de "pirates" revendiqués) s'intéresser à une oeuvre si elle est distribuée par les majors, que si elle est distribuée en indépendant par l'artiste lui-même.
C'est un peu saoulant ce discours manichéen dans lequel les majors et les éditeurs seraient seuls responsables de la situation. Encore une fois, c'est nous (auteurs et spectateurs, parfois les deux) qui les maintenons à leur place.
THIS IS JUST A PLACEHOLDER. YOU SHOULD NEVER SEE THIS STRING.
[^] # Re: Heu..
Posté par Nonolapéro . Évalué à 4.
Bien entendu que le problème n'est pas uniquement entre les mains des éditeurs et producteurs. Tout le monde, du créateur au spectateur, a sa part de culpabilité. Néanmoins dans le système tel qu'il est à l'heure actuelle, ce sont les éditeurs et producteurs qui ont le plus de pouvoir au niveau de la diffusion et de la rémunération des créateurs car c'est eux qui structurent la diffusion des œuvres. Beaucoup de choses font qu'il est difficile de voir son travail rémunéré sans passer par eux.
[^] # Re: Heu..
Posté par oao . Évalué à -1.
Le problème est dans la définition du problème : comment rémunérer des artistes pour quelque chose qui a un coût marginal nul. Le cas normal est l'actuel, où tout est disponible gratuitement. L'exception était la situation passée. Pour reprendre Reagan, dans ce cas, comme souvent pour Internet, government is not the solution, government is the problem.
[^] # Re: Heu..
Posté par CHP . Évalué à 1.
Je ne vois pas d'où tu tires ca...
[^] # Re: Heu..
Posté par oao . Évalué à 1.
Le coût marginal est nul signifie qu'il est gratuit, une fois que le média a été produit, d'en créer un nouvel exemplaire : copie bit à bit. Au contraire un bien physique est couteux à produire, ce qui entraine un prix non nul. Pour un média il devrait, dans une vrai situation de concurrence, pouvoir être produit (ie multiplié, copie bit à bit) et revendu par tous. Le prix deviendrait rapidement nul, et on arriverait à la situation actuelle de p2p. Le droit d'auteur est un monopole légal d'exploitation, pendant une durée finie, qui fait que les médias se vendent à un prix non nul.
J'espère avoir été (un petit peu) plus clair. C'est juste l'application de la théorie de la concurrence parfaite au cas particulier d'un bien qui ne coute rien à produire, une fois un cout fixe payé.
[^] # Re: Heu..
Posté par CHP . Évalué à 2. Dernière modification le 19 janvier 2012 à 13:48.
Dans ce cas, la première personne qui achete l'album devrait payer tout le cout de production de l'album.
[^] # Re: Heu..
Posté par oao . Évalué à 1.
Oui, c'est le principe d'un travail : on te commande un album, on te paye pour ça. Sauf si tu veux faire de la philanthropie, ce qui est tout à fait respectable.
[^] # Re: Heu..
Posté par CHP . Évalué à 1. Dernière modification le 19 janvier 2012 à 18:43.
Et QUI paye pour ce travail ? Le producteur ? Et comment le producteur se rembourse-t-il ? En faisant payer le premier exemplaire (edit : j'avais ecrit album, mais c'est moins clair) à être vendu au prix total de la production de l'album ?
[^] # Re: Heu..
Posté par oao . Évalué à 1.
Celui qui veut l'album. Dans la majorité des cas l'artiste pour assurer la promotion de ses concerts.
[^] # Re: Heu..
Posté par CHP . Évalué à 1.
Donc, d'apres toi, c'est l'artiste qui devrait assumer tous les couts de production de son album, dans le seul espoir de peut-être pouvoir vendre des places de concert plus tard ?
Bah franchement, je peux comprendre pourquoi ca ne se passe pas comme ca. Et je préfere le systeme actuel...
[^] # Re: Heu..
Posté par gnuzer (site web personnel) . Évalué à 6.
Oui et non. Ce qu'on entend souvent dire, c'est que ceux-ci perdent de l'argent parce qu'ils font face à une nouvelle concurrence : de la même manière que les moines copistes sont devenus inutiles pour copier les livres une fois l'imprimerie apparue, les diffuseurs deviennent inutiles depuis que c'est le public internaute qui se charge de la diffusion.
En toute logique, les diffuseurs devraient être morts depuis longtemps, balayés par la dure loi du marché. Cependant, l'industrie du divertissement reste forte, parce que ses acteurs cumulent trois fonctions : financer, promouvoir, diffuser.
Pour la diffusion et le financement, on peut se passer de l'industrie du divertissement, on l'a prouvé à maintes reprises. C'est pour la promotion que le bât blesse : d'une part parce que nous sommes dans une phase de transition (malgré l'existence d'Internet, il y a encore beaucoup trop de gens qui aiment donner du temps de cerveau aux grands médias), d'autre part parce qu'il s'agit là de la clé de voûte du pouvoir de l'industrie du divertissement (et de tout pouvoir en général), qui s'y agrippera jusqu'à son dernier souffle : le contrôle de l'information.
Enfin, comme le souligne Grunt plus haut, pratiquement tout le monde, y compris les pirates les plus engagés, se soumet au pouvoir des majors sur l'information : les contenus les plus partagés et les plus financés restent ceux qui sont mis en avant via les moyens de diffusion centralisés.
Le monopole de diffusion et de financement de l'industrie du divertissement est massivement remis en cause depuis très longtemps. Son monopole sur la promotion est massivement accepté, souvent de façon totalement inconsciente. Il est temps que nous prenions conscience que l'industrie du divertissement ne mourra pas tant que nous partageons et/ou finançons les contenus qu'elle a choisi pour nous.
La promotion de la culture partageable est à mon avis essentielle, et urgente, si nous voulons mettre fin à la guerre contre le partage, et en ressortir vainqueurs.
[^] # Re: Heu..
Posté par Barbapapa . Évalué à -1.
Des exemples ! Des exemples ! Combien de films n'ont pas été financés par la méchante industrie du divertissement ?
[^] # Re: Heu..
Posté par briaeros007 . Évalué à 3.
sio je me trompe pas pour "paranormal activity" ce fut le cas non ?
Plus drole, le CNC est maitre tout puissant sur ce qui peut sortir ou pas dans les salles, comme le témoigne cette histoire de film financé par france 2, en partie par le CNC :
http://www.actualitte.com/actualite/culture-arts-lettres/cinema/roses-a-credit-le-cnc-refuse-la-sortie-au-cinema-23199.htm
[^] # Re: Heu..
Posté par gnuzer (site web personnel) . Évalué à 3.
Sans aller jusqu'à mentionner la culture propriétaire, on peut mentionner des projets cinématographiques sous licence partageable financés par le crowdfunding. Pioneer One, la série sous CC-BY-NC-SA disponible notamment sur VODO, en est un excellent exemple, avec plus de 88 000 $ reçus à l'heure actuelle pour un objectif de 100 000 $ (le sixième et dernier épisode de la saison 1 vient juste de sortir).
D'autres films partageables ambitieux pourraient connaître la même success-story que Pioneer One si les gens consacraient moins d'argent et de bande passante aux contenus de la MAFIAA qu'aux productions des artistes qui respectent leur public. Je pense par exemple à d'excellents projets comme Zenith (CC-BY-NC-ND) et A Lonely Place For Dying (CC-BY-NC-ND).
Ça, c'est pour le modèle économique de crowdfunding a priori (financement avant ou pendant la production de l'œuvre). D'autres ont opté pour le crowdfunding a posteriori : The Yes Men, Zeitgeist, The Tunnel avec les fameuses 135K...
[^] # Re: Heu..
Posté par Grunt . Évalué à 3.
On peut aussi mentionner "Nasty Old People", qui est tout simplement d'une qualité professionnelle (au niveau scénario, jeu d'acteur, montage..), tout en étant sous licence de libre diffusion.
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[^] # Re: Heu..
Posté par gnuzer (site web personnel) . Évalué à 2.
Merci infiniment de m'avoir fait découvrir un nouveau flim...
...sous CC-BY-NC-SA, pour être plus précis. Le flim dispose même de pages Wikipedia, IMDB et dmoz.
C'est incroyable, je visite plein de sites consacrés au libre et à la culture partageable, et pourtant je n'en avais jamais entendu parler. Peut-être que les sites que je visite devraient comporter un peu plus de commentaires comme celui auquel je réponds et un peu moins de reviews du dernier Transformers.
[^] # Re: Heu..
Posté par Grunt . Évalué à 10.
Le gros problème avec des organismes comme le CNC, la SACEM, la SPEDIDAM, les majors, les radios publiques et privées, les cinémas soi-disant "indépendants", et j'en oublie, c'est qu'ils forment une espèce de consortium qui aspire globalement du fric un peu partout (y compris du budget de l'état), le redistribue selon ses règles propres, et étouffe par la loi, par le silence imposé, par l'exclusion, voire par la spoliation, tout initiative qui refuserait de se soumettre à leurs règles globales. Je parle de spoliation car, par exemple, un artiste en dehors de ces circuits ne touchera pas un centime des revenus de la taxe pour copie privée. S'il passe à la radio, la radio paiera.. la SACEM et la SACEM attendra qu'il s'y inscrive pour lui rendre son argent.
Ce mode de fonctionnement porte un nom très clair : MAFIA. Qu'elle soit légalisée n'est qu'un détail.
On peut faire une remarque similaire concernant la santé, et les relations entre ordre des médecins, mutuelles privées, organismes divers et compliqués de redistribution plus ou moins publics (CPAM, MSA, LMDE..), laboratoires pharmaceutiques avides de brevets.. qui tendent à écraser toute approche différente de la médecine (un type qui aurait distribué une tisane aussi dangereuse que le "Mediator" aurait fait de la prison. Qui est allé en prison dans l'affaire du Mediator ?).
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[^] # Re: Heu..
Posté par CHP . Évalué à 2.
Tu es sur de toi ? Je ne connais rien du tout à ce milieu, donc je suis tout à fait pret à le croire, mais ca me parait étrange qu'une radio paye quoi que ce soit à la SACEM pour diffuser quelque chose dont la SACEM ne dispose pas des droits !
[^] # Re: Heu..
Posté par gnuzer (site web personnel) . Évalué à 3.
http://www.froggydelight.com/article-6488-Pourquoi_je_ne_suis_pas_a_la_Sacem
[^] # Re: Heu..
Posté par CHP . Évalué à 2.
Le monsieur le dit bien : dans ce cas, la radio a en effet envoyé du pognon à la sacem, mais elle n'avait pas a le faire... Quand au couillon d'assistant qui dit "et je déclare quoi à la sacem moi, qu'on a passé 15 min de silence", bah c'est un couillon : il a qu'a déclarer qu'il a passé 15 min de musique qui n'appartient pas à la sacem !
Sur ce coup là, je trouve hallucinant qu'en fait la radio n'ait pas comprit qu'elle n'avait rien a payé, et, n'ayant pas trouvé à qui envoyer l'argent, l'ait envoyé à la sacem...
Là, ca va : le gars place sa musique sous licence CC, mais si en plus le gars ne l'avait pas fait, bah en plus le gars aurait quand meme pu gueuler qu'on diffuse sa musique sans son autorisation, alors que la radio avait dans l'idée qu'elle avait payé pour la diffuser...
[^] # Re: Heu..
Posté par psychoslave__ (site web personnel) . Évalué à 6.
On peut aller un peu plus loin encore dans l'analyse et tenir compte du fait que les capitaux (gagnés en travaillant dur au fond des mines, assurément) dont dispose les investisseurs leur permet de se payer une forte visibilité.
L'important pour ces investisseurs n'est pas nécessairement d'avoir une rentabilité immédiate. Comme disait l'autre, tant que les gens téléchargent illégalement, le fait qu'ils téléchargent les productions sur lesquels il détient un monopole représente déjà un atout.
Une œuvre qu'on fourre sous le nez du plus grand nombre possible, un peu partout sans que personne n'est rien demandé, récoltera plus d'attention. Et une fois toute l'attention du public drainé, le public saturé n'ira pas voir – pour le gros de la troupe – si l'herbe est plus verte ailleurs.
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