Sommaire
Introduction, la fin du support de Windows 10 et ses conséquences
Le 23 octobre 2025 GEBULL participait à la campagne nationale #AdieuWindows lancée par l’April.org et à la campagne internationale #EndOf10 en organisant une install party à Bressuire, dans les locaux du tiers lieu la Gob.fr. Cette campagne entend répondre à la tentative de Microsoft de rendre inutilisable des millions de machines pourtant parfaitement fonctionnelles.
En effet, Microsoft a annoncé (fin 2023) la fin du support de Windows 10 pour ce mois d’octobre 2025 (avant de repousser à la dernière minute cette décision d’une année, et encore, uniquement pour les utilisateurs européens). Or un Windows sans support mais connecté à Internet n’a pas une grande espérance de vie (« Et n’imaginez pas qu’un simple logiciel antivirus pourra vous protéger »). Ce que Microsoft impose de cette manière, c’est d’installer la mise à jour vers Windows 11. Or les exigences de Windows 11 en terme de performance de la machine hôte sont telles qu’elles disqualifient des millions d’ordinateurs pourtant parfaitement fonctionnels.
Vous avez bien lu, au lieu d’essayer de fonctionner sur un maximum matériel possible, Microsoft préfère refuser l’installation de son système Windows 11 sur les ordinateurs qu’il juge trop anciens. On est donc à l’opposé des recommandations de l’ADEME et du gouvernement concernant l’allongement de la durée de vie des ordinateurs (dans le but de réduire son emprunte carbone et finir par la faire tenir dans le budget des 2t annuelles de CO2 par personne sur terre). De nombreux utilisateurs choisissent donc de sortir du système Microsoft, en misant sur les logiciels libres et gratuits regroupés, sous la banière GNU+Linux. À quoi bon attendre une année de plus ? Et même si Windows 11 est installable, il sera bien plus lent et pénible à utiliser que le 10 ?
L’Install Party
Cet évènement fut pour nous l’occasion de tester quelques variations sur le thème de l’install party : cet évènement ou chacun peut apporter son ordinateur pour qu’on y remplace ces programmes et qu’il démarre sur des logiciels libres. L’utilisateur retrouve alors les programmes dont il a déjà l’habitude au quotidien : Firefox, LibreOffice ou VLC… L’exercice est ancien et la pratique ne cesse de s’améliorer. Cet article rassemble les dernières trouvailles qui nous ont fait gagner en efficacité.
PC du placard ou outil du quotidien ?
Pour commencer, nous avons constaté que les gens ont tendance à nous amener surtout de vieilles machines pour qu’on y installe Linux dessus. C’est à dire que face à un blocage ou une panne, ils s’achètent un nouvel ordinateur en magasin, puis viennent voir comment ça se passe chez nous avec l’ancienne machine… (éventuellement en panne). Ce n’est pas très motivant pour nous et ça ne donne pas non plus le meilleur aperçu des logiciels libres.
Linux ca a beau être plus rapide, la comparaison ne tient pas face à une machine neuve et, psychologiquement, qui aurait la motivation de se lancer dans une activité avec une machine « périmée » sur laquelle il faut reprendre ses marques ? Non, dans ce cas de figure la vieille machine n’est simplement plus rebranchée une fois revenue à la maison.
Il arrive qu’on en revoit une, 2 ans plus tard, ramenée par son propriétaire qui nous explique que : « ça ne marche plus » ; et quand on regarde pourquoi, c’est juste qu’aucune mise à jour (même automatique) n’a eu lieu depuis l’installation (malgré nos recommandations)… On ne sait pas par quel heureux hasard la personne s’était motivée à la ressortir sa machine du placard.
Installation sur support SSD
Pour éviter ça, on a acheté des disques durs SSD SATA (d’entrée de gamme : 240GO à 17€/pièce) et désormais quand quelqu’un vient avec une machine à convertir, on propose de remplacer son disque dur par un SSD. Ces derniers sont 10x plus rapides que les disques durs, ça fait une belle différence à l’usage. Ensuite, l’ancien disque on le met dans un boîtiers externe SATA / USB (à 2€ en direct du producteur, sans passer par les néo-nazis américains). Et hop, on a une copie de sauvegarde des données de l’utilisateur à disposition, sans avoir à attendre que les données se transfèrent.
Installation depuis support NVME
Pour l’installation proprement dîte, on s’est équipés d’un disque NVME externe (à nouveau environ 10x plus rapide qu’un SSD cette fois), sur lequel on a installé l’utilitaire Ventoy et quelques images ISO. Les copies de fichier des installations se font donc depuis un NVME vers un SSD de tout le débit disponible par le port USB et on apprend alors vite à chercher les ports bleus (USB 3.0 10x plus rapides que l’USB 2.0) ou ovales (de l’USB-C)… Là encore, on évite de perdre du temps avec les transferts de données. Avec cette configuration, ça peut surprendre mais la machine tourne éventuellement mieux en live depuis le support d’installation NVME qu’en « vrai » depuis le disque SATA interne !
La fin des tours ?
Au passage, on ne manipule plus que des ordinateurs portables depuis 2 ans. Ça s’est fait tout seul, sans bruit. On avait des tours en stock et on nous en amenait encore en 2023, et puis on a décidé de se concentrer en priorité sur les ordinateurs portables, et c’est aussi seulement ce que les gens nous ont amené depuis.
Dans le même esprit que l’installation d’un SSD pour continuer à qualifier la machine dans l’esprit de l’utilisateur, quand quelqu’un vient nous voir avec son vieil ordinateur portable, on commence par vérifier qu’on a pas mieux en stock dans notre matériel de récupération. Quelqu’un qui arrive avec un vieux coucou, et repart avec une machine moderne, fine, légère et rapide, il repart avec en prime, des étoiles dans les yeux (L’idée vient de là : « Les machines, neuves, sont livrées avec une distribution Ubuntu installée à partir d’un packaging réalisé par la gendarmerie. »).
Mais alors, qu’est-ce qui prend encore du temps ?
- démarrer la machine depuis la clé USB et donc entrer dans le BIOS (en croisant les doigts pour qu’il supporte le NVME externe, sinon il faut passer par un SATA branché en USB… ou ressortir une vieille clé USB)
- choisir et saisir les noms d’utilisateurs et mot de passe (et les faire noter quelque part en secours, en fait, on les notes d’abord et on les saisis après, pourquoi pas un post-it sur le nouveau SSD ?)
- passer les mises à jour au premier redémarrage (là, une connexion fibre est appréciée dès qu’on est 2 à lancer l’opération)
- retrouver des logiciels spécifiques à la demande de l’utilisateur : tel logiciel libre d’agenda qui tournait sur l’ancien système, de la compta personnelle, du scrabble, etc.
- assurer la prise en main après l’installation : comment on lance Firefox ou un traitement de texte, comment on connecte le WiFi, comment éteint la machine…
- personnaliser l’installation : récupérer des marques pages, un profil Thunderbird, le fond d’écran, les anciens fichiers…
Venir avec son imprimante
Ensuite on a également observé que la principale raison pour laquelle les gens reviennent nous voir, quelques semaines après une installation, c’est parce qu’ils n’imaginent pas pouvoir configurer leur imprimante eux-même. Pour anticiper ce besoin, nous avions conseillé aux gens de venir directement avec leur imprimante. Comme ça on leur montre qu’en tapant « imprimante » dans le menu des applications, on arrive à une fenêtre permettant d’ajouter une imprimante au système et que bien souvent ça se fait en quelques clics sans avoir besoin du CD d’installation livré avec l’imprimante.
Par contre, pour ce qui est de connecter l’imprimante au WiFi de la box chez les gens, là, soit on peut aller sur place, soit ils se prennent en main. Au passage, un petit merci aux constructeurs d’imprimantes de déclencher des procédures de nettoyage des têtes d’impression la nuit, ça éduque bien les gens à éteindre la machine avant d’aller dormir (et je serai curieux de savoir combien de personnes ont véritablement renouvelé la pile 9v de leur détecteur de fumée, car entre la flemme et la conscience de se flinguer une nuit au hasard dans 3-4 ans, il ne doit pas y avoir beaucoup de candidats…).
De la gestion de l’affluence
Pour revenir à notre install party un dernier point de vigilance c’est la faible marge de manœuvre qu’il y a entre : « limite on s’ennuie » et « on est débordés ». Il suffit d’une ou deux personnes qui s’ajoutent à la queue et tout le monde se sent débordé. S’il y a plus de candidats que d’installateurs disponibles, il est (presque paradoxalement) préférable de dédier une personne à l’accueil, pour éliciter les besoins, temporiser et orienter vers le bon installateur (le prochain disponible ou celui qui saura répondre à un besoin spécifique).
Plusieurs installations simples peuvent être lancées en parallèle, mais dès qu’un truc sort de l’ordinaire (genre une installation en dual-boot avec un vieux BIOS UEFI sourd au système pendant l’installation) c’est parti pour un tunnel de stress pour l’installateur et les utilisateurs jusqu’à ce que la machine arrivent enfin à redémarrer sur son SSD et soit encore capable de lancer l’autre système. On pensait avoir de la marge et finalement on a passé la soirée sur une seule machine…
Ne pas négliger la prise en mains
Il est également possible de regrouper les prises en main post-installation si on a mis le même système à tout le monde. Mais il ne faut pas négliger cette étape. Même s’il peut sembler évident qu’il faut cliquer sur le bouton en bout de barre des tâches pour accéder au menu des applications, à partir du moment où la barre n’est plus de la même couleur, de la même forme où au même endroit que ce que les utilisateurs connaissaient, certains se sentiront perdus.
Et puis pour la plupart, personne ne leur a jamais expliqué ça, l’outil s’est imposé dans leur vie longtemps après la fin de leurs études, avec comme priorité de communiquer avec leur famille, envoyer une lettre prioritaire ou déclarer leurs impôts (en retard)… Mais beaucoup sont soulagés qu’on leur dise qu’ils s’y prennent bien, même pour les tâches les plus simples. Et d’ailleurs souvent on a aussi des conseils à leur donner, à base de raccourcis claviers, de raccourcis bureau ou de marques-pages (Pour l’IP de l’imprimante par exemple, qui permet d’accéder son interface de configuration propre, voire de scan)…
Voilà, on espère que ces quelques retours d’expérience pourront servir au plus grand nombre.
PS: Ce billet a d'abord été publié sur le site de Gebull.org : https://gebull.org/2025/a-bressuire-aussi-on-dit-adieuwindows/#2435b802-33b2-4351-99b5-f0a544b7bf7f-link

# pourquoi forcément Windows...
Posté par merinos . Évalué à 5 (+4/-0).
il n'y a pas qu'à Windows que l’on peut dire au revoir… à macOS également, et particulièrement avec les anciens Macintosh équipés d'un processeur Intel (x86_64).
deux distributions proches du sujet… pour:
- les Mac Intel:
https://help.zorin.com/docs/getting-started/system-requirements/#mac-computers
- les Mac Apple Silicon:
https://asahilinux.org/fedora/#device-support
[^] # Re: pourquoi forcément Windows...
Posté par Vincent Danjean . Évalué à 2 (+1/-0).
Cette année, j'ai vu un étudiant avec un portable sous Windows à qui on n'a pas pu fournir un Linux, ni en dual-boot, ni en VM. C'était un portable ARM64 avec un Windows ARM. Le CD Debian ARM démarrait mais gelait très vite : je suppose que la table de description de matériel (DTD?) n'était pas disponible dans le noyau pour cette machine. Et je n'ai trouvé aucun hyperviseur tournant dans un Windows ARM. Il en existe pour les Mac ARM pourtant, qui peuvent faire tourner des Windows ARM en VM. Mais ce n'est pas le sens qu'on cherchait.
Les Mac Intel fonctionnent très bien avec Linux (en dual/single boot ou en VM).
Pour les Mac Apple Silicon, les M1 et M2 peuvent être installé en dual-boot (presque tout le matériel est supporté). Asahi Linux fait son développement avec fedora il me semble, mais le travail est utilisé par les autres distrib. Debian a une doc pour installer trixie sur ce matériel.
Sinon les M1, M2, M3 et M4 peuvent faire tourner Linux en VM (avec utm, VMWare, etc.)
[^] # Re: pourquoi forcément Windows...
Posté par pasBill pasGates . Évalué à 2 (+1/-0).
Il y a un hyperviseur nommé hyper-v dans Windows qui permet de faire tourner des VMs (ARM ou x64) …
[^] # Re: pourquoi forcément Windows...
Posté par Vincent Danjean . Évalué à 1 (+0/-0).
Effectivement, on était passé à côté. Je vais voir si je peux recontacter l'étudiant pour lui proposer cela.
[^] # Re: pourquoi forcément Windows...
Posté par merinos . Évalué à 1 (+0/-0).
peut-être une autre idée…
et avec la dernière version communautaire de la SUSE en aarch64? …: https://get.opensuse.org/leap/16.0/?type=desktop
# Retour sur des Linux Install Party à destination des étudiants
Posté par Vincent Danjean . Évalué à 10 (+16/-0).
Depuis de nombreuses années, j'organise avec des collègues des Linux Install Party à destination d'étudiants. On cible des promos entières de parcours (L3 Info, M1 Info, 1ère année d'école d'ingénieur, etc.) en essayant de faire des groupes d'au maximum 50 étudiants environ quand la promo est trop grande. Je dois donc atteindre maintenant plusieurs milliers d'installation de Linux (en dual-boot principalement, mais aussi en VM et quelques unes en single-boot)
Notre méthode d'installation a varié au cours du temps. Initialement, on avait mis en place une installation par PXE (avec un serveur qui faisait proxy) : but limiter la bande passante consommée par plusieurs dizaines d'installations en parallèle (avec du 100Mb/s en uplink). On installait des Ubuntu (LTS) par défaut, on supportait Debian pour les étudiants qui le souhaitaient et on aidait du mieux possible en fonction du temps disponible les étudiants qui voulaient une autre distribution.
Il y a quelques années, on est passé à l'installation par clé USB. Certes, il faut les acheter et les préparer, mais l'infra matérielle est plus simple (plus de serveur DHCP+PXE+DNS+Squid+…), de même que l'installation dans une VM (configurer le réseau d'une VM en PXE, c'est faisable mais pas classique). C'était d'autant plus nécessaire que la prise RJ45 a disparu de nombreux portables (la borne wifi de nos locaux n'a pas un débit suffisant et ne permet pas de placer un serveur entre le wifi et internet (pour PXE, Squid, …)
Cette année, on est passé à Debian par défaut : Ubuntu ne permet plus d'être installée avec LVM en dual-boot (on a utilisé un contournement à base de scripts home-made l'an dernier mais c'est trop lourd) et l'utilisation systématique de snap pour des choses comme firefox conduit expérimentalement à une consommation d'espace disque non raisonnable au bout de quelques mois. L'installation avec LVM, en option les premières années, a été rendue obligatoire pour les installations en dual-boot (trop de travail sinon pour rééquilibrer l'espace windows/linux après quelques mois). Pour Debian, on utilise le DVD1 (et pas le netinst qui demande trop de ressources réseau). Là encore, j'ai quelques scripts pour retoucher le DVD1 et l'adapter à notre environnement (Français par défaut, sudo par défaut, paquets supplémentaires ajoutés dans l'image et installés automatiquement, ajout des paquets de security/updates depuis la sortie du DVD1 officiel, etc.)
Au niveau organisation, on prévoit aussi systématiquement un amphi (cours avec tous les étudiants intéressés) où on présente ce qu'on va faire, les choix qu'ils auront (dual-boot/VM, encryption ou pas, etc.) et quelques screenshots des étapes importantes. On fait cela dans la semaine précédente généralement. Ça permet aussi de leur dire de faire une sauvegarde complète de leurs données (et de leur dire que les sauvegardes doivent être faites tout le temps, pas seulement avant une install-party, message qui a toujours du mal à passer tant qu'ils n'ont pas perdu un disque dur…)
Quelques anecdotes tout au long de ces années (probablement environ 15 ans) :
On essaie de compléter chaque année notre base de connaissance des problèmes rencontrés. Si ça peut servir à d'autres personnes, c'est ici : https://air.imag.fr/index.php/Linux_Install_Party (et aussi ici pour des points plus techniques : https://air.imag.fr/index.php/LIP_recovery )
[^] # Re: Retour sur des Linux Install Party à destination des étudiants
Posté par Cyprien (site web personnel) . Évalué à 3 (+1/-0).
Super retour !
Juste une petite question, avez vous pensé à Fedora Silverblue ou un de ses descendant ?
[^] # Re: Retour sur des Linux Install Party à destination des étudiants
Posté par Vincent Danjean . Évalué à 5 (+4/-0).
Même si on autorise n'importe quelle distrib (on a eu des gentoo, des Arch, etc.), les enseignants présents ont une connaissance plus complète des distribution basée sur du deb (plutôt que rpm, etc.) Pour ma part, je suis développeur Debian, donc je connais très bien ce système et le passage vers Ubuntu est assez simple. Même si j'arrive à me débrouiller avec d'autres distrib (fedora, etc.), je suis moins à l'aise pour trouver des paquets dédiés à du matériel spécifique (cartes vidéo, etc.) ou pour forcer l'installation de certains paquets d'une version plus récente (backports voire testing ou unstable pour Debian) quand le matériel le nécessite. On annonce donc un support complet pour Ubuntu/Debian et du mieux qu'on peut pour les autres (les étudiants doivent alors être grandement autonome).
[^] # Re: Retour sur des Linux Install Party à destination des étudiants
Posté par merinos . Évalué à 2 (+1/-0).
effectivement, les paquets snap, dans le temps, sont un souci…
deux idées:
- une commande sympa par les manchots francophones (retirant les anciens snap):
sudo snap list --all | awk '/désactivé/{system("sudo snap remove " $1 " --revision=" $3)}'(--> retirer impérativement l'éventuel trait d'union)- ou utiliser BleachBit en sélectionnant la rubrique ad hoc (et pour le téléchargement, attention aux pubs sur le site officiel): https://www.bleachbit.org/download/linux
# On est pas loin :)
Posté par Andréas Livet . Évalué à 3 (+2/-0).
Merci pour ce retour détaillé !
Je suis bénévole dans un tiers lieu à Latillé (on est dans la Vienne mais proche Deux-Sèvres) et on ne fait pas encore des Install Party, par contre, comme on est une ressourcerie, on récupère des ordis (souvent des tours) qu'on met sous Linux et on peut être confronté à vos problématiques.
Aussi, personnellement je suis comme beaucoup l'"informaticien de la bande" (élargie aux voisins et autres connaissances) et dès que je dois m'occuper d'un ordinateur, la première chose que je fais c'est installer Linux.
J'aimerai bien organiser un de ces quatre une install Party dans notre tiers lieu et j'avais quelques questions :
- Les SSD, vous les proposer aux gens et ils vous les achètent ? Prix coutant ?
- Pareil pour les boitiers de sauvegarde, d'ailleurs je suis curieux des modèles que vous avez, ça m'intéresse.
- Nous la problématique c'est le manque de wifi sur les tours qu'on récupère, donc j'ai acheté des mini clés Wifi, vous avez des bonnes ref pas cher et bien compatible Linux car certains chipset n'était pas directement compatible Linux.
- Vous ne parlez pas de la RAM, mais il me semble que c'est aujourd'hui un gros sujet avec des sites web qui prennent aujourd'hui autant que le max de RAM que j'avais il n'y a que 10 ans de cela. De notre côté on a une quantité importante de barrettes de DDR3 en rab et j'en installe si besoin/possible.
- Au sujet de la distribution, nous on est parti sur du Mint, c'est pas que j'adore cette distro, mais d'expérience j'ai quelques soucis avec les logiciels installés via snap, ça peut ramer plus et parfois y a des problèmes avec l'accès au système de fichier. Je trouve que ça rajoute une problématique. Puis Ubuntu est devenu très lourd depuis quelques années… Par contre sur Mint, la grosse problématique que j'ai c'est les sauvegarde automatiques qui bouffent énormément de place et souvent on m'appelle à la rescousse car il n'y a plus un octet sur le disque et le DE ne veut plus s'ouvrir… Donc je désactive les sauvegardes auto maintenant, mais parfois c'est obligé de les activer. Est-ce que votre côté les retours sur Ubuntu sont bons ?
Sinon, je suis jamais passé à la Gob mais ça a l'air très sympa, je connaissais des artisans qui faisait du Open Hardware, mais je crois qu'ils ont arrêté (Electra Organic).
[^] # Re: On est pas loin :)
Posté par Siltaär (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10 (+8/-0).
Les SSD et les boîtiers : on les vends, quasiment prix coûtant (arrondi pour que ce soit pratique 20€ au lieu de 17+2=19€). Les gens prennent généralement une cotisation à l'association (en plus de matériel) et elle est à 25€ chez nous.
J'avais acheté des clés WiFi avec le logo Tux sur la boîte. Mais ça date, et on a pas tout utilisé.
Sur les tours, on mettait systématiquement de la RAM en configuration dual-channel, ça double la bande passante, ce qui est appréciable. Il s'agit d'équiper la machine avec deux barrettes qui se ressemblent et d'essayer toutes les combinaisons possibles d'emplacement jusqu'à ce que le BIOS les déclare associées en dual-channel. Avec les ordinateurs portable, y'a pas toujours deux emplacements, et on a pas beaucoup de barrettes en stock alors on se contente d'en rajouter quand on peut.
J'ai bien fait exprès de ne pas parler de distribution dans le billet. Officiellement nous installons uniquement la distribution MX Linux. Au début, chaque bénévole installait sa distribution préférée (et ça tournait toujours autour d'une base Debian avec XFCE en environnement graphique). Mais comme ça on a réussi à installer 3 distributions différentes sur les machines de deux copines, qui n'arrivaient même plus à s'entraider, ayant à leurs yeux 3 systèmes différents. On a donc décidé d'une distribution à installer par défaut, si les utilisateurs n'ont pas déjà leur avis. On voulait une rolling-release sans SystemD, alors on est allés vers Artix Linux. Mais les bénévoles les plus âgés n'ont pas réussi à s'y faire et se sont mis en retrait, 2 ans, jusqu'à ce qu'on revienne sur cette décision. On a alors officiellement migré sur MX Linux, qui remplissait la plupart des critères. Des Mints nous échappent encore (car liberté individuelle et discipline de groupe sont difficiles à concilier).
J'ai également perdu plusieurs heures de ma vie à dépanner en urgence une installation Ubuntu avec 0 octets disponible sur le disque dur à cause des paquets snaps conservés pour chaque version, ou des Mint avec sauvegarde automatique. J'ai du mal à comprendre comment des distributions auxquelles tant de gens ont contribué (une Mint c'est : une Debian, plus une Ubuntu, plus encore une équipe qui y travaille derrière), arrivent à se bloquer toutes seules en 1 an.
Je dois commencer à me faire vieux, mais j'arrive pas à considérer les paquets snaps, flatpak ou appimage comme un progrès. Pour un utilisateur avancé, avec un besoin logiciel pointu, je peux comprendre, mais pour la bureautique des utilisateurs non-passionnés, en fait c'est pas sympa de leur coller ça en plus dans les pattes.
L'équipe d'Electra Organic s'est renouvelée, mais l'entreprise est toujours là et dans le même esprit. Le savoir-faire (et l'équipement en matériel libre) a vraiment été transmis. Par contre les deux historiques ont joués de malchance au travers d'accidents en dehors du travail, les obligeants à se ré-orienter, les deux. Aujourd'hui il y a 3 personnes qui travaillent à Electra Organic.
-> https://www.electra-organic.com/
Et en matière de matériel libre, on abrite aussi Veloma.org à LaGob, vous en avez peut être entendu parler ici : https://www.arte.tv/fr/videos/RC-024092/biosphere-du-desert/ (on voit Adrien obstinément de dos ^ _ ^ ).
-> https://veloma.org/
Et y'a encore des places dans l'espace de co-working du tiers-lieu, moi j'dis ça, j'dis rien…
-> https://www.lagob.fr/
La liberté ne s'use que si on ne s'en sert pas.
[^] # Re: On est pas loin :)
Posté par Andréas Livet . Évalué à 2 (+1/-0).
Merci pour la réponse détaillée, je vois qu'on partage les mêmes problématiques liées à l'installation de Linux sur des machines disparates et pour des utilisateurs ayant des niveaux de connaissances très variables.
J'avais rapidement regardé MX Linux, mais je vois que c'est basé sur debian, ça peut être pas mal en effet.
J'ai exactement le même sentiment :).
Content d'apprendre que l'entreprise continue malgré les soucis vécus par les fondateurs, à l'époque où ils ont fait notre poêle de masse à la maison et ça allait déjà pas fort…
Et oui veloma sont top, je ne suis toujours pas allé les rencontré, mais je connais bien sûr leur superbe charette, c'était sorti un peu au même moment que le Vhélio quand je bossais dessus.
On est pas loin, mais quand même trop loin pour que ce soit un lieu de travail pour moi :).
[^] # Re: On est pas loin :)
Posté par sebas . Évalué à 2 (+0/-0).
Il y a un test-drive dans le distrowatch de cette semaine, Jesse Smith a toujours dit le plus grand bien de cette distro, et il parle dans cet article de tous les petits détails qui lui font apprécier MX.
J'ai moi-même cette distro avec XFCE depuis de longues années, je l'ai adoptée (en version stable) après sidux/aptosid, et elle me va parfaitement bien : légère et sans histoires.
Le seul hic (pour les débutants), c'est qu'il y a trop souvent (plusieurs fois par semaine) l'icône des des MàJ qui s'active à cause de paquets MX sans grande importance au niveau sécu. L'usager peut penser qu'il y a des MàJ de sécurité trop souvent, alors qu'en fait celles de debian sont plutôt espacées.
[^] # Re: On est pas loin :)
Posté par Vincent Danjean . Évalué à 1 (+1/-0).
C'est effectivement un point parfois problématique. C'est déjà difficile de savoir si une carte est supportée nativement ou pas par le noyau Linux : parfois, un support Linux est annoncé, mais avec un driver propriétaire qui n'est pas toujours mis à jour avec les évolutions du noyau (certaines cartes realtek, etc.) J'avais commencé à taper un grand texte, mais finalement j'en ai fait un journal séparé : https://linuxfr.org/users/vdanjean/journaux/support-des-cartes-wifi-sous-linux
[^] # Re: On est pas loin :)
Posté par Andréas Livet . Évalué à 1 (+0/-0).
Merci pour le retour ! C'est cool !
Je crois que pour nous, ça va être du test en achetant en petite quantité et si ça passe, en plus grande par la suite ;). Pas des besoins particuliers, juste que ça "fonctionne" chez les gens.
# un serveur local pour les paquets
Posté par alkino . Évalué à 3 (+1/-0).
Vous dites que vous perdez du temps avec la première install des logiciels.
Ça ne serait pas possible de mettre un petit serveur cache local pour les paquets ?
Quelqu'un en avait codé un dans ma boîte à l'époque où on était 100 derrière un ADSL. Ça dépotait !
[^] # Re: un serveur local pour les paquets
Posté par Siltaär (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3 (+1/-0).
Je veux dire que le temps est utilisé à personnaliser la distribution aux besoins et habitudes de l'utilisateur quand il veut quelque chose de spécifique.
C'est donc du temps employé à discuter avec lui et à chercher des logiciels libres pour remplacer ceux qu'il utilisait. Ce n'est pas le temps d'installation de ces logiciels qui est significatif.
Après, pour les mises à jour de la distribution utilisée, oui on pourrait héberger un miroir local si l'activité augmentait.
La liberté ne s'use que si on ne s'en sert pas.
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