Graphisme Libre et professionnalisme

Posté par  (site web personnel) . Édité par baud123, Benoît Sibaud, Nÿco et NeoX. Modéré par baud123. Licence CC By‑SA.
53
23
mar.
2012
Éducation

Cela traîne depuis des années mais les discussions que j'ai pu avoir récemment avec certains confirment que la situation devient visible. Il y a une forme actuelle de séparation entre les pratiques graphiques professionnelles et le monde du libre. Malgré un intérêt croissant et une visibilité du libre dans le secteur, les difficultés sont encore nombreuses. Cela est en particulier visible dans le manque de reconnaissance des logiciels de graphisme en milieu professionnel (et les politiques de recrutement qui l'accompagnent), voire le refus de classer le graphisme dans la catégorie profession en l'orientant « loisirs », mais aussi par la difficulté des gros logiciels historiques à évoluer. Cela se voit par exemple aussi sur LinuxFr.org qui n'a pas de rubrique graphisme, ni même communication, preuve qu'il y a encore du chemin à parcourir.

Il me semblait opportun de proposer ici une petite analyse (partagée avec certains) de la situation, de manière à lancer une petite discussion qui trouvera certainement suite au futur Libregraphicsmeeting de Vienne et RMLL de Genève.

Sommaire

Contexte

Ainsi certaines entreprises du libre qui cherchent des graphistes orientés libres peinent à trouver leur bonheur par manque de choix (j'ai parfois moi-même du mal à conseiller, alors que je suis graphiste), alors que d'autres font (parfois explicitement) appel à des graphistes orientés propriétaires (avec l'argument que c'est le résultat qui compte). Dans le premier cas c'est dommage pour tous, dans le second c'est carrément idiot, puisqu'il est de notoriété publique que l'intérêt pour le libre repose sur des valeurs de développement, non le résultat et que c'est d'ailleurs ce qui le différencie du reste.

On peut alors se demander ce qui peut mener à cette situation et chercher à savoir comment y remédier. On entend souvent plusieurs arguments :

  1. logiciels incomplets ou instables
  2. manque de productivité
  3. manque de ressources
  4. à l'inverse, utilisation à outrance de ressources disponibles
  5. graphistes sur le marché formés aux logiciels propriétaires.

Tous ces arguments semblent couramment admis, mais peuvent aussi facilement être démontés ou contournés.

  1. Le principe du logiciel libre induit que plus le nombre d'utilisateurs est important, plus le nombre de contributeurs potentiels croît et, par conséquence, le logiciel. S'il est vrai que les logiciels propriétaires utilisés en milieu professionnel restent plus complets que les équivalents libres, notre éthique voudrait donc que nous les utilisions coûte que coûte. Sinon qui le fera ? ;)
  2. Adossé à cela, le manque de productivité des logiciels peut être partiellement contourné par du développement ou scriptage, une meilleure prise en compte de flux de productions différents (les utilisateurs veulent trop souvent calquer leurs pratiques acquises), ou la formation. De nombreux utilisateurs de logiciels propriétaires que j'ai rencontrés ont une connaissance limitée de leur logiciel et le passage au libre se fait souvent avec une montée en compétence. Cela s'est vu dans les migrations Microsoft Office vers OpenOffice, cela existe aussi en graphisme. Tant mieux.
  3. Les logiciels sont fournis sans ressources ou modèles et, oui, c'est normal puisque l'objectif de ceux-ci est de fournir des moyens pour créer librement, sans contrainte et avec le maximum de contrôle ou liberté.
  4. Certes, il est pratique d'installer un CMS et d'utiliser un thème récupéré ici ou là : on va plus vite, ça coûte donc moins cher. Mais l'inconvénient est que cela dispense aussi de prendre en compte l'aspect communicationnel, cela réduit la recherche ergonomique, ainsi que l'adéquation du site à l'identité visuelle d'une entreprise. Pire, on voit souvent des sites ou applications cumulant des icônes non harmonisées ou ne représentant pas leur fonction et enfin, les mêmes éléments graphiques partout. Ainsi, comme pour le code produit, s'il est possible de réexploiter l'existant, ce n'est pas lui qui doit contrôler le développement, mais bien l'objectif (ici communicationnel) à atteindre. Tout graphisme devrait être adapté à un besoin et devrait répondre autant que possible à ces critères. Contre l'oubli de cette règle, il y a certainement peu de choses que nous puissions faire hormis non faire violence et mieux répartir les efforts qui font dire que les interfaces des logiciels libres sont vraiment dépassées.
  5. S'il est vrai qu'à l'heure actuelle les écoles de graphisme et de création visuelle forment peu au libre, c'est parce qu'elles s'y intéressent peu, qu'elles ne voient pas l'intérêt, que le recrutement des futurs salariés-graphistes ne va pas dans ce sens. Aussi, elles ne modifieront pas leur politique si le contexte ne change pas et il nous appartient donc de le faire changer.

Comment cela peut changer !

Le moment est d'ailleurs peut-être venu car il y a une certaine fébrilité dans le proprio : rachat de boîtes et disparations de logiciels, abandons de technologies importantes ou remise en cause d'autres (Flash par exemple), ainsi qu'une meilleure prise en compte de futurs standards (enfin ! comme HTML5, CSS3, et autre JQuery) qui posent des questions sur la réelle utilité de ces logiciels privateurs. Il y a des initiatives intéressantes un peu partout en ce moment : celles qui cherchent à diffuser que le libre ce n'est pas que du code, ou encore le raccrochement d'un thème « graphisme professionnel ». Pour répondre directement à ce qui a été mentionné plus haut, je pense que les deux projets suivants ont leur rôle à jouer et évidemment qu'ils réussiront :

  1. Les graphistes libres actuels étant surtout autodidactes et ayant parfois du mal à valoriser leurs acquis face à des diplomés d'écoles, ActivDesign proposera l'année prochaine 3 formations 100% libres dans le but d'engager un rattrapage du libre dans les écoles d'art-graphisme et de lancer un mouvement favorable au libre. 24 semaines de cours sur 2 ans, accompagnés d'une pratique quotidienne en emploi ou stage comme pour d'autres écoles de graphisme privées du secteur ayant pour but une augmentation de compétences et montrer et faire en sorte qu'il y ait de la ressource humaine disponible aussi en libre.
  2. Mais, s'agissant de fédérer les graphistes qui sont actuellement en activité ou qui le deviendront, l'Association francophone de graphistes libres (AFGRAL), encore trop peu active, a pour objectif de créer un réseau professionnel, de créer une dynamique, de fournir un carnet d'adresse à des entreprises qui seraient en recherche et éventuellement de contribuer à des développement ou innovations des logiciels et d'assister les développeurs potentiels dans cette tâche.

Évidemment, ces initiatives ne valent que si elles sont partagées et l'avenir dira leur importance. Il me semble cependant important de noter ce mouvement en général et inciter ceux qui le souhaitent à l'accompagner.

Aller plus loin

  • # +11 aux votes, 0 commentaires

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    J'ai envie de te dire que je t'aiderais bien…

    … mais si tu me voyais avec un crayon ou ou souris pour dessiner, c'est toi qui me demanderais de partir.

    Bon courage dans ta quête, tu as tout mon soutien !

    Je dis que je ne fais rien, mais je milite pour faire installer Gimp à ceux qui piratent photoshop parce que c'est cher parce qu'ils pensent que c'est bien pour ce qu'ils en font (c'est à dire rien, comme moi avec Gimp, en fait : je ne m'en sers que pour faire 3 flous, des bords bien découpés et des ombres).

    • [^] # Re: +11 aux votes, 0 commentaires

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

      Outre gimp, il y a aussi inkscape pour du dessin vectoriel voire scribus pour de la PAO ;-)
      Même pas besoin de citer les équivalents propriétaires : simplement besoin que tes interlocuteurs veuillent s'auto-former, chercher un peu les docs, s'essayer au logiciel et en comprendre la logique.

      (ainsi que tous les logiciels de traitement de photo, bon citons un greffon performant tel que gmic pour le traitement d'image :D)

      Sinon, nos amis de http://linuxgraphic.org/ sont très efficaces pour promouvoir le libre ;-) pour la vidéo, c'est du côté de http://lprod.org

  • # Ergonomie

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

    Pourtant ce n'est pas que dans les logiciels libre il y a un manque de qualité des algoritmes de traitement en imagerie ou des problèmes de performance lié à ses outils.

    L'ergonomie c'est un problème récurent dans le libre. Dès que l'interface homme machine doit sortir de l'interface textuelle et c'est le cas des logiciels de graphisme, l'ergonomie est clairement le point faible qui empêche l'adoption des logiciels libre régulièrement.

    Gnome travail beaucoup sur ce point depuis quelques temps et c'est une très bonne chose je trouve. Je suis un utilisateur de photoshop, de manière poussée, depuis… trop longtemps, avant même de m'être converti au libre. J'ai essayer de me convertir à Gimp à plusieurs reprise mais le logiciel est difficilement maniable, abordable. Certes une partie est du a mes réflexes et vocabulaire acquis sur Photoshop mais Gimp est loin d'être blanc comme neige.

    D'ailleurs c'est aussi pour cette raison que les parts de marché de Photoshop fondent comme neige au soleil face à des logiciels comme Pixelmator etc…

    Cela ne reste que mon avis ceci dit.

    • [^] # Re: Ergonomie

      Posté par  . Évalué à 5.

      Ceci dit, il y a aussi l'aspect « l'IHM n'est pas exactement celle à laquelle je suis habitué, donc l'IHM de ce logiciel est nulle. » J'ai vu cet argument dans windows/macOS vs kde/gnome, MS Office vs Openoffice, Photoshop vs gimp.

      • [^] # Re: Ergonomie

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7. Dernière modification le 25 mars 2012 à 22:16.

        Bien entendu et je n'ai pas manqué de le mentionner dans mon commentaire. Le fait d'avoir des habitudes rend forcément une transition difficile.

        Si on prend deux IHMs beaucoup plus proche en exemple : Lightroom et Darktable. Les deux logiciels ont des atouts en termes de fonctionnalités, mais si les IHMs sont très proches il y a une finition bien différente entre les deux qui ne se joue sur pas grand chose mais qui change beaucoup de chose. Comparons ces deux captures d'écran : Darktable, Lightroom.

        Regardons la finition de Darktable :

        • Les simples coin arrondis dans les miniatures rendent l'interface moins agréable;
        • Le contraste des écritures est beaucoup trop violent et très fatiguant pour les yeux;
        • Certains boutons noir sur fond noir sont invisibles notamment la barre de filtre centrale;
        • Les indications en « filigrane » sur les miniatures qui indique « CR2 » sont beaucoup trop présente pour une information secondaire;
        • La gestion des blancs est globalement mal venue, parfois trop tassés comme le champ d'information en bas à gauche.

        Je m'arrête là, il est bien de trop facile de critiquer et il est possible que certains éléments soient des contraintes techniques et d'autres des choix volontaires comme le contraste des textes pour les déficients visuels à des fins d'accessibilité.

        Il est certain que cet aspect, ne change en rien la qualité et la capacité d'un logiciel à remplir sa tache…

        Mais lorsque l'on est dans une situation ou l'on cherche à séduire un marché déjà conquis, ou à conquérir, il faut se rendre à l'évidence que cet aspect séduction prend une proportion très importante dans l'adoption du logiciel.
        Même chez les professionnels, le premier aspect visuel sera représentatif du confort d'utilisation qui est un critère toujours important quand il s'agit de s'engager avec un logiciel avec lequel on passera des heures en tête à tête.

        Il est hors de question de ne prôner que l'aspect visuel. Mais je pense que c'est une grosse erreur que de l'ignorer aussi. Or, je remarque que les personnes souhaitant faire avancer un logiciel dans ce sens là se retrouve régulièrement face à des oreilles inattentives ou avec des arguments récurrents comme celui que tu cites.

        Je n'ai pas envie de troller, je pense que tu as raison de rappeler cela, je pense aussi que j'ai raison dans ce que j'avance. Il faut pondérer chaque discours et savoir en tirer le meilleur et savoir reconnaitre ses défauts.

        Si les IHMs étaient finies avec la même qualité et le même cœur que les développeurs mettent à écrire leur code je pense très sincèrement que beaucoup de logiciels libres se trouveraient un nouveau public.

        Et pour rejoindre le fil de commentaires qui suit celui-ci, il faut certainement que des personnes rejoignent les projets libres pour aider les développeurs dans la conception des interfaces, autant des professionnels du métier dont il est question que des ergonomes par exemple.

        Il est hors de question de jeter la pierre aux développeurs qui font, à mon humble avis, ce qu'ils peuvent avec les moyens, le temps, les capacités qu'ils ont.
        Je développe moi-même, je design pas trop mal mais je reconnais volontier que je suis mauvais dès qu'il s'agit de faire une IHM convenable.

        • [^] # Re: Ergonomie

          Posté par  . Évalué à 2. Dernière modification le 26 mars 2012 à 09:59.

          J'en rajoute une couche dans ton sens : une des libertés, un des moteurs du libre, c'est que si ça ne me plaît pas, je peux très bien changer les choses moi-même… Si j'ai des compétences en esthétique visuelle et ergonomie, pourquoi ne pas en faire profiter tout le monde ? Faire des petites modifs d'interface comme les tailles et les couleurs des textes, en général ça ne demande pas de savoir coder bien plus que du CSS (et si vraiment je ne m'en sors pas, je peux toujours envoyer une copie d'écran retouchée à la liste de développement, en expliquant les retouches, et si ça plaît à quelqu'un il l'intègrera ?).

          • [^] # Re: Ergonomie

            Posté par  . Évalué à -3.

            J'ai appris par moi même à utiliser Photoshop comme tous les logiciels que j'utilise. Photoshop est très intuitif.
            Un seul logiciel me résiste : GIMP ! Je ne comprend toujours rien à sa logique.
            Il est très peu intuitif. Je fais pourtant régulièrement de nouveaux essais, mais je n'y arrive toujours pas !
            Libre ou pas, je préfère m'orienter vers autre choses.

      • [^] # Re: Ergonomie

        Posté par  . Évalué à 1.

        Des copains qui aiment le libre et qui sont graphistes me disent que Gimp n'est vraiment pas à la hauteur de Photoshop en terme de productivité. Ayant utilisé les deux de manière un peu poussé je dois malheureusement dire que c'est vrai.

        Inkscape est un logiciel qui a de vrais atouts même face à un illustrator. Blender est également une belle réussite.

        Coté remplacement d'éditeur style adobe première c'est le vide (Jashaka était pourtant pas mal parti,… et est peut-être reparti).

        Ceci pour dire que la focalisation sur la réticence au changement ne me semble pas vraiment justifiée. À nous ceci dit de faire continuer à encourager ce qui existe ! Notamment les initiatives citées.

  • # GIMP

    Posté par  . Évalué à 4.

    Mais il faut reconnaître que GIMP est assez difficile à prendre en main, et surtout n'évolue pas très vite. Il y avait eu une discussion à se sujet, car les développements se font dans la branche principale, et il suffit qu'il y est un seul blocage pour que GIMP ne soit pas release.
    Et personnellement, je trouve sa dommage car il y a vraiment un grand potentiel. Blender me paraît être un très bon exemple : le dev est rapide, les nouveautés sont la, l'interface n'est pas mal foutu, la communauté est active .. Bref il y a un certain dynamisme que l'on ne retrouve pas (ou plus ?) avec GIMP. Même si certains plugins montrent à quel point le graphisme libre possède un immense potentiel.

    Alors que c'est ce dernier qui a donné naissance à GTK, il ne sera porté vers la 3em version de GTK qu'avec GIMP 3, selon la roadmap. Autant dire que ce n'est pas pour tout de suite.
    Il faudrait à mon avis des changements profonds du mode de développement pour (re)trouver un vrai dynamisme. Typiquement passer de svn à un gestionnaire de version décentralisé, dev les nouveautés dans des branches à part, une initiative pour accueillir les nouveaux contributeurs et un processus de développement mis un peu plus en avant.

    Bon puis y'a aussi le point délicat de l'ergonomie, qui est à revoir. Bref, je pense sincèrement que GIMP et professionnalisme, c'est pas encore ça. Alors certes il y à d'autres logiciels de graphisme libre, mais techniquement je doute fortement qu'ils puissent séduire les professionnels.

    Même si il existe quelques bon exemple dans ce domaine.

    • [^] # Re: GIMP

      Posté par  . Évalué à 5.

      Le problème vient en partie du fait que les logiciels commerciaux, dont xxshop et Cie, sont faits par des professionnels pour des professionnels. C'est la pratique professionnelle qui tire les outils vers le haut, aussi bien dans le domaine des logiciels que dans celui des matériels. Les amateurs font avec leurs connaissances, leur expérience, leurs pratiques. Il faudrait une collaboration étroite entre professionnels de l'image et créateurs de logiciels libres de l'image. Pourquoi ne pas intégrer dans les équipes de développement, avec un rôle prépondérant, des gens dont l'image est le métier ?

      "L'art est fait pour troubler. La science rassure" (Braque)

      • [^] # Re: GIMP

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

        C'est certain que cela ne peut être que bénéfique dans l'évolution d'un logiciel.

        • [^] # Re: GIMP

          Posté par  . Évalué à 7.

          Mais il faut reconnaître que GIMP est assez difficile à prendre en main,

          si toutes les entreprises qui achètent du photoshop pour détourer une image ou retirer les yeux rouges, n'employaient que 10% de cette somme pour contribuer à Gimp, les fameuses fonctionnalités manquantes de GIMP seraient sans doute un mauvais souvenir…

          (perso je trouve gimp plus facile à prendre en main que photoshop, mais c'est parce que je connais bien l'interface du premier et pas du tout celle du second)

          Only wimps use tape backup: real men just upload their important stuff on megaupload, and let the rest of the world ~~mirror~~ link to it

          • [^] # Re: GIMP

            Posté par  . Évalué à -2.

            mauvais exemples. Retirer les yeux rouges est une fonction pour photographe "grand" amateur et une entreprise digne de ce nom emploie ou réalise des photos sans "yeux rouges". Mais si besoin, il y a des gratuits style Picasa qui font ca très facilement. Pour le détourage c'est pareil. Pas besoin Totoshop ni de GIMP.

            Une entreprise n'est pas là pour contribuer à GIMP ou tout autre produit libre ou non. Elle doit seulement choisir les outils qui lui semblent les plus efficace pour les fonctions demandées. Si les employés doivent passer des heures sur le net à chercher et tester des greffons, scripts, modèles, .. celà se fera au détriment de l'activité salariée.

            Je me débrouillais assez bien avec Photoshop, je l'ai remplacé par GIMP (sous Win et Linux) mais je n'ai jamais réussi à retrouver mes marques (trop de fonctions "indispensables" à retrouver et choisir en greffons). Finalement je me sers de Picasa et Xnview pour les retouches globales d'images. Et Inskape pour la création graphique.

            • [^] # Re: GIMP

              Posté par  . Évalué à 3.

              Une entreprise n'est pas là pour contribuer à GIMP ou tout autre produit libre ou non.

              en achetant une licence *toshop à 1000 € (contre un droit d'utilisation), les entreprises ou graphistes contribuent à renforcer la position de son éditeur qui pourra payer des développeurs pour améliorer son produit, le rendant de plus en plus « incontournable » (sans le rendre plus libre pour autant). En ayant utilisé 10 % de cette somme pour payer un développeur libre à améliorer Gimp (pour un fonctionnalité manquante, quittre à se grouper entre entreprises ayant des besoins similaires), ça aurait amélioré un logiciel libre qu'ils auraient pu utiliser sans restrictions par la suite.

              Only wimps use tape backup: real men just upload their important stuff on megaupload, and let the rest of the world ~~mirror~~ link to it

            • [^] # Re: GIMP

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

              J'ajouterais à la remarque de farvardin que pour d'autres logiciels libres, comme par exemple le noyau linux, ce mode de développement (les entreprises payent un développeur pour ajouter une fonctionnalité dont ils ont besoin) est vraiment monnaie courante.

              La lumière pense voyager plus vite que quoi que ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend.

              • [^] # Re: GIMP

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

                oui, une pratique qui a du mal à trouver preneur car les personnes qui font de la communication graphique sont souvent de petites structures qui n'ont pas cette mentalité (et qui n'en ont même pas l'idée bien souvent). C'est pourquoi Activdesign intégre la nécessité de connaître les licences et de s'inscrire dans les communautés de développement.
                Maintenant, j'ai personnellement formé de nombreuses municipalités à Scribus et aux questions qu'on me posait sur la faisabilité de modèles administratifs dans le logiciel, j'ai maintes fois répondu que les mairies utilisatrices devraient se regrouper pour cofinancer le nécessaire. Nenni apparemment. 1 euros par mairie, ça fait 36000 euros à l'année. Si Scribus avait ça, le logiciel ferait un bond, et les utilisateurs seraient bien plus ravi. On ne peut pas en vouloir aux développeurs bénévoles de ce logiciels de ne pas faire aussi bien que les équivalents proprio. Il me semble que c'est déjà génial et qu'un petit coup de pouce ferait grandement la différence. Mais de qui viendra-t-il et quand ?

    • [^] # Re: GIMP

      Posté par  . Évalué à 2.

      Alors que c'est ce dernier qui a donné naissance à GTK, il ne sera porté vers la 3em version de GTK qu'avec GIMP 3, selon la roadmap. Autant dire que ce n'est pas pour tout de suite.

      GTK+ 3 n'est pas porté sur Windows et j'entends dire que ce n'est pas près d'arriver (sur OS X, je sais pas). Comment faire pour porter Gimp en le conservant multi-plateforme ? Maintenir deux versions ?

      • [^] # Re: GIMP

        Posté par  . Évalué à 3.

        Je suis surpris que personne ne cite krita qui tourne sous Windows comme le reste de KDE et dont l'interface est plus classique que celle de Gimp.

        • [^] # Re: GIMP

          Posté par  . Évalué à 2.

          http://krita.org/ : la bonne url pour krita

        • [^] # Re: GIMP

          Posté par  . Évalué à 2.

          Please go to www.kogmbh.com/download.html to download the HIGHLY EXPERIMENTAL Windows installer.

          (Dixit la page de téléchargement du logiciel.)
          Dire que Krita tourne sous Windows est encore un peu prématuré.

          • [^] # Re: GIMP

            Posté par  . Évalué à 2.

            Il y a une preuve de concept pour tous les outils KDE, après, c'est sûr que c'est toujours très pénible de finaliser la partie windows d'un logiciel multiplateforme.

    • [^] # Re: GIMP

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      Hola hola, on va rétablir quelques vérités ici.

      Mais il faut reconnaître que GIMP est assez difficile à prendre en main, et surtout n'évolue pas très vite. Il y avait eu une discussion à se sujet, car les développements se font dans la branche principale, et il suffit qu'il y est un seul blocage pour que GIMP ne soit pas release.

      Les dev en ont conscience, et ça devrait être corrigé pour les releases suivante. C'est en effet la raison qui fait que GIMP 2.8 n'est pas encore sortie (le single window mode qui n'était pas terminé).

      Et personnellement, je trouve sa dommage car il y a vraiment un grand potentiel. Blender me paraît être un très bon exemple : le dev est rapide, les nouveautés sont la, l'interface n'est pas mal foutu, la communauté est active .. Bref il y a un certain dynamisme que l'on ne retrouve pas (ou plus ?) avec GIMP. Même si certains plugins montrent à quel point le graphisme libre possède un immense potentiel.

      La Blender foundation a plusieurs dev' employés, ce qui accélère grandement les choses. A coté, GIMP fait pâle figure avec ses quelques développeurs bénévoles.

      Alors que c'est ce dernier qui a donné naissance à GTK, il ne sera porté vers la 3em version de GTK qu'avec GIMP 3, selon la roadmap. Autant dire que ce n'est pas pour tout de suite.

      Perdu, --> http://git.gnome.org/browse/gimp/log/?h=gtk3-port
      J'ai pas testé, mais à priori c'est fonctionnel. Ce n'est pas intégré à la version actuelle pour ne pas repousser encore la date de sortie d'une release.

      Il faudrait à mon avis des changements profonds du mode de développement pour (re)trouver un vrai dynamisme. Typiquement passer de svn à un gestionnaire de version décentralisé, dev les nouveautés dans des branches à part, une initiative pour accueillir les nouveaux contributeurs et un processus de développement mis un peu plus en avant.
      GIMP, GEGL et BABL sont hébergé sur GIT. Concernant les méthodes, j'ai répondu plus haut, il devrait y avoir du changement.

      Bon puis y'a aussi le point délicat de l'ergonomie, qui est à revoir. Bref, je pense sincèrement que GIMP et professionnalisme, c'est pas encore ça. Alors certes il y à d'autres logiciels de graphisme libre, mais techniquement je doute fortement qu'ils puissent séduire les professionnels.

      Les professionnels sont justement la cible de GIMP depuis quelques temps, pour ne pas faire le grand écart débutant/pro. Les retouches basiques sont laissé à des logiciels comme Krita.

  • # Coûte que coûte

    Posté par  . Évalué à 2.

    notre éthique voudrait donc que nous les utilisions coûte que coûte
    
    

    Je n'aime pas trop cette idée. À être trop acharné, on fini par se dégoûter soit même. Et ceux qu'on essaie de conseiller aussi. L'important est plutôt de tester suffisamment un programme, ou se renseigner pour savoir s'il convient à ses besoins et à l'adopter si c'est le cas. J'aime que ce soit léger en remplissant mes besoins personnellement, donc je me fiche d'avoir le nec plus ultra.
    Après, si tu est développeur, ça vaut certainement la peine de se retrousser les manches pour aider à corriger ce qui manque ou qui ne vas pas. Si tu en as le temps… mais plus les systèmes libres deviennent bons, plus la part d'utilisateurs qui n'y connaissent pas grand choses augmente. Peut-être que ça n'aide pas non plus…

    • [^] # Re: Coûte que coûte

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      oui, il est vrai qu'il en faut pas se dégouter. Mais une chose est sure, ce ne sont pas les amateurs de proprio qui vont aider à faire avancer nos logiciels. Surtout qu'il ya déjà tellement de licences libres qui sont utilisées dans Photoshop, qu'ils bénéficient aussi de nos avancées. C'est le jeu ma pauvre Lucette.

  • # Bon courage

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

    Il y a un problème dans l'industrie graphique… Surtout chez les imprimeurs… La peur du changement.
    Je me rappel mes premiers rapport avec un imprimeur lorsque je suis arrivé avec PDF provenant de Indesign 1.0 sur PC. J'ai cru que le mec allait ce jeter dans la flasheuse… C'était il y a 10 ans maintenant ce même imprimeur ne jure que par le PDF.

    J'ai été "formé" sur Photoshop/Illustrator/Quark Xpress, Illustrator n'a jamais été mon truc, Photoshop… bon je suis pas un créa donc juste de la correction et avec GIMP j'ai un peu près retrouvé mes marques. Reste la PAO, à l'époque Quark Xpress Passport 3 était le roi face à Adobe PageMaker mais tout deux était de vieux dinosaures mal en point puis est arrivé Adobe Indesign, Adobe a fait très fort sur ce coups malgré des début difficile dû au postscript le logiciel tenait la route au niveau utilisation, gestion des règles typo (fer de lance de Quark à l'époque). Les versions on évolués Quark a pratiquement disparu et puis je me suis éloigné de la PAO.

    De temps en temps je regarde du côté de Scribus et franchement même avec la dernière version j'ai l'impression de revenir à Quark 3 tellement l'interface est vieillote et mal foutu.

    Un autre point souvent négligé est la gestion de la couleur. Même si il y a eu des évolutions c'est toujours compliquer de paramétrer gimp ou scribus pour avoir une gestion de la couleur correcte et ça chez un imprimeur ou un studio PAO ça pardonne pas.

    Born to Kill EndUser !

    • [^] # Re: Bon courage

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

      Bonjour Philippe,

      Je te rejoins sur tes propos, même si je suis opérateur pré-presse en imprimerie !

      Scribus ressemble étrangement à QuarkXPress 3.x, mais avec des fonctionnalités supplémentaires très poussé, comme l’aperçu de la surimpression ou la vision défaillante. Cependant, je le conseil toujours aux clients qui n'ont pas beaucoup de budget, comme les associations en leur expliquant certain point essentiel sur les logiciels libres.

      Pour en revenir rapidement sur ton expérience d'y il a 10 ans. Les imprimeurs de l'époque n'était pas au courant que les fichiers PDF n'étaient ni plus, ni moins des fichiers Postscript améliorer, donc compatible avec les vieilles flasheuse.

      Depuis, il y a la PSO (Procédé Standardisé Offset), plus connu sous la norme ISO 12647, dont The GIMP, Inkscape et Scribus sont largement compatible, avec la possibilité de changer les profils d'intensions de sortie ICC.

      Bref, j'aime Scribus, The GIMP, Inkscape et j'en parle à mes clients !!!

    • [^] # Re: Bon courage

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4. Dernière modification le 24 mars 2012 à 11:04.

      Mon utilisation n'est pas comparable avec la tienne, clairement, ainsi que ta connaissance des logiciels du secteur, et justement ceci amène une question/remarque :

      je regarde du côté de Scribus et franchement même avec la dernière version j'ai l'impression de revenir à Quark 3 tellement l'interface est vieillote et mal foutu.

      N'est ce pas un beau compliment, en fait ?
      Scribus semble donc assez complet en terme de fonctions, et ce qui lui manque aujourd'hui c'est une évolution d'interface ? Finalement, une évolution identique aux poids lourds initiaux : d'abord les fonctions, et une fois que tout, ou presque, est là : que reste il ? Améliorer la facilité d'usage, l'ergonomie général, les associations de fonctions, les contextes ? Et la solution idéale pour cela semble être ce que décrit «Madieros», un peu plus haut.

      Bref, N'est ce pas, au final, un beau compliment pour Scribus, cette remarque ? Arrive t il à un point où son évolution se fera presque désormais uniquement sur l'ergonomie ? Ça serait génial.

      • [^] # Re: Bon courage

        Posté par  . Évalué à 1.

        Cette idée de collaboration étroite entre des professionnels de l'image et des développeurs de logiciels ne concernait pas seulement la "cosmétique" des programmes mais les fonctionnalités elle-même. xxxxxhop a été créé au départ pour les photographes professionnels. Ce n'est pas le cas de Gimp, d'où certains manques.

        "L'art est fait pour troubler. La science rassure" (Braque)

        • [^] # Re: Bon courage

          Posté par  . Évalué à 1.

          Je suis passé de logiciels propriétaires en entreprise à des logiciels libres chez moi.
          - Les logiciels qui "copient" des propriétaires (souvent en les dépassant par des fonctions supplémentaires) peuvent (et devrait) être utilisés en entreprise: livre Office, Inkscape, …
          - Les logiciels qui veulent imiter des "proprios" mais sont loin derrière. Ce sont des logiciels pour "amateur" qui ne peuvent pas investir dans un produit pro. Les utilisateurs adaptent leurs besoins aux limitations du produit (si une fonction manque, on ne l'utilise pas). C'est le pb que j'ai trouvé en voulant passer d'un logiciel propriétaire (et pro) à Scribus pour la mise en page d'un bulletin bimestriel que je réalise pour une commune. Ils ne peuvent pas (encore) être utilisés sérieusement en entreprise : GIMP, Scribus, …
          - les logiciels à la démarche originale, souvent complets ne peuvent être adoptées que par de petites structures professionnelles mais avec des risques de pérennité (renouvellement du personnel formé et compétent au produit; évolutions du produit) : Blender, …

          J'ai laissé les points de suspension pour les logiciels que je n'utilise pas.

          • [^] # Re: Bon courage

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

            Je suis d'accord avec toi pour dire qu'il y a une forme d'amateurisme dans certains logiciels libres. Etrangement Inkscape est un exemple de logiciel purement "amateur" qui a largement fait sa place dans l'industrie mais malheureusement peu dans l'industrie graphique. Quant à savoir si Gimp ou Scribus sont pro ou pas, il ne sont évidemment pas sans défaut, mais je peux t'assurer qu'il y a des personnes qui les utilisent sérieusement. Et je pense que leur nombre va augmenter. Ces logiciels ont subi une chute du rythme des release, mais Scribus est sortie de sa difficulté de supporter plusieurs versions en simultané et Gimp va le bout du tunnel de l'implémentation de GEGL. Même si cela ne les place pas au niveau des équivalents proprios, ils sont néanmoins équipés du nécessaire, il me semble, même si en effet souvent utilisé par des petites structures (si on y compte AirFrance, Météo-france, Alcatel…)

            Quant à la pérennité, jusqu'ici, il n'y a pas dans le libre de Golive, Director, ou autrez qui soit mort par simple rachat. Il y a eu des forks mais c'est autre chose. Blender est un exemple de logiciel qui a assurer sa perennité grâce au libre. Enfin, le renouvellement du personnel était bien un sujet majeur de ce post, il me semble, plus que la qualité des applications elles-mêmes?

      • [^] # Re: Bon courage

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

        L'évolution d'interface est en cours. Il y a un groupe de 4 personnes dans l'équipe de Scribus qui travaille dessus, dont une ergonome professionnelle. Le problème c'est de l'implémenter et de trouver des gens qui le font. Les ergonomes ne sont pas développeurs. Il faut être patient. D'un autre côté, qu'elle soit joli ou pas cette interface, j'ai toujours préféré Xpress à Indesign, et pourtant j'enseigne Indesign dans une fac depuis 10 ans. Donc en effet, je prendrai la remarque comme un compliment même si cela ne doit pas masquer certains défauts de l'interface.

  • # .

    Posté par  . Évalué à 5.

    d'autres font (parfois explicitement) appel à des graphistes orientés propriétaires (avec l'argument que c'est le résultat qui compte). […] c'est carrément idiot, puisqu'il est de notoriété publique que l'intérêt pour le libre repose sur des valeurs de développement, non le résultat et que c'est d'ailleurs ce qui le différencie du reste.

    C'est une bien mauvaise entrée en matière : "on se fiche que le résultat soit décevant puisque c'est libre". Quand tu recrutes un graphiste, tout les candidats que tu reçois te montrent un portfolio : c'est le résultat compte.

    Tenir ces propos, c'est se mettre à dos toutes les entreprises qui payent pour obtenir un résultat et non pas un discours.

    • [^] # Re: .

      Posté par  . Évalué à 3.

      J'ai été surpris moi aussi.

      Il s'agit d'un discours "militant" méconnaissant le fonctionnement de l'entreprise.

      Ayant fait partie de l'unité en charge du choix des logiciels pour les postes de travail d'un grand compte (+ de 30 000 salariés), il existe un règle simple :
      - vous faites le choix de produits "connus" (Windows, Pack Office, Photoshop, Visual Basic, Page Maker - à l'époque -, Illustrator, etc …) et vous êtes "couvert" en cas de pb. Soit on s'en prend à l'utilisateur (incompétent, bien sur) soit vous avez la "garantie" du choix du fournisseur (qui vous reprochera un choix MS ou Adobe, sociétés qui inondent les revues sur papier glacé, séminaires et promotions auprès des dirigeants).
      - vous faites le choix d'un produit "original" (proprio ou libre), il faudra organiser une formation générale (donc couteuse). De plus, non seulement vous aurez des grognements de ceux qui sont habitués aux produits habituels, mais au moindre pb vous êtes accusé d'avoir choisi un produit "pas sérieux" et de perturber le fonctionnement de l'entreprise.

      Le serveur "bureautique" en test sous Linux avait été arrêté au bout de 6 mois dès le premier plantage. On avait commencé de faire une distribution Linux spécifique à l'entreprise qui n'a jamais été acceptée par les utilisateurs qui ne voulaient que du Windows.

      Il y a 10 ans, on avait fait une conférence en interne, pour les cadres dirigeants, sur Linux, internet-intranet, et autres produits. Au bout de 15 mn, lorsqu'on a parlé de la gratuité de ces produits, le directeur informatique a quitté la salle en hurlant qu'un truc gratuit ne pouvait pas être sérieux et n'avait pas d'avenir (il considérait Internet comme un gadget d'étudiant). Je ne suis pas sûr que les mentalités aient beaucoup changées surtout que dans ces grands comptes, un directeur informatique n'est pas un informaticien mais juste un cadre supérieur de passage pour 2 ou 3 ans au service informatique afin de compléter son CV.

      • [^] # Re: .

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

        Ce n'est pas uniquement le fonctionnement de grand compte "Français"? Ne surtout pas prendre de risques ?

        J'ai plusieurs fois lu que certaines boites US ne voulaient surtout pas parler des logiciels libres utilisés car il voyait cela comme leur avantage compétitif et ne voulait pas le dire à leur concurrent. J'avais entendu parler de Perl (donc la productivité était loué) et de ocaml (pour des logiciels de trading).

        "La première sécurité est la liberté"

      • [^] # Re: .

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

        militant oui, méconnaissant le fonctionnement de l'entreprise non. Si les entreprises ne jugeait qu'au book, jamais Linux n'aurait fonctionné, puisque jamais aucune boite n'aurai investit dedans. Si on ne jugeait qu'au résultat on abandonne aussi l'écologie et le développement durable. Des fois, on ne juge pas au résultat ou à l'existant mais au potentiel. Il me semble que les entreprises de graphisme ont cette faiblesse : elles ont abandonné les outils de leur création à une tierce entreprise et en ont perdu de fait leur capacité d'innovation réelle. Et la question est la suivante : une boite trouve un super bon graphiste qui travaille avec Gimp ou Scribus. Elle le prend avec ces outils, lui demande de changer ou prend quelqu'un d'autres ?

  • # « incomplets ou stables »

    Posté par  . Évalué à 2.

    Ne serait-ce pas plutôt l’instabilité qui est dénoncée ?

    • [^] # Re: « incomplets ou stables »

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

      SI par instabilité tu penses à l'instabilité des logiciels, il y a évidemment des remarques fréquentes à ce sujet. Mais il est préférable d'avoir quelques plantages et quelqu'un qui connait bien son logiciel qu'un logiciel qui plante et une personne qui l'utilise mal. Il me semble, qu'il faut souvent arrêter de repousser sur les logiciels tous les défauts du monde. Certains sont réels, mais ils n'expliquent pas tout.

      • [^] # Re: « incomplets ou stables »

        Posté par  . Évalué à 2.

        Non, c’était juste une remarque sur l’expression choisie qui a fait que je ne n’ai pas compris le propos : la stabilité est considérée comme une qualité, je ne comprends pas que l’on se plaigne de la stabilité. En revanche, je comprendrais que l’on se plaignît de la stagnation (adj. stagnant)…

  • # bonjour

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Bonjour tout le monde.

    Je débarque fraîchement suite à la recommandation d'un ami qui m'a informé de l'existence de cette conversation.
    Je suis un illustrateur indépendant qui longtemps travaillé avec 'toshop et painter sur PC / windaube et qui, depuis presque un an, à décidé de ne plus travailler qu'avec de l'open-source.
    Je ne vous cache pas que les débuts ont été plutôt laborieux et qu'il m'est arrivé quelque fois de dire à ma nouvelle régulière "kUbuntu" que je sortais acheter un paquet de clopes pour filer chez mon "ex-windows" pour qu'on se fasse une petite séance photoshop tous les deux…
    Plus sérieusement, petit à petit, j'ai réussi à trouver mes marques avec GIMP, Inkscape et surtout le petit MyPaint qui ne fait pas de vague mais dont je ne peux plus me passer.
    Il est vrai que les interfaces sont assez rudimentaires mais comme les softs sont plutôt légers il est très facile de passer de l'un à l'autre avec la même images pour travailler ex : croquis sous MyPaint, ajustement sous Gimp, encrage avec Inkscape, retour sous MyPaint pour la couleur, etc.
    Alors qu'en face, faire la même chose avec Illustrator, 'toshop, Painter (sous windows) ça demande une bête de course…
    Du point de vue professionnel il y a un autre avantage vis à vis du client, les logiciels sont gratuits. Il m'arrive souvent de bosser pour des petites structures comme des PME et des maisons d'éditions locales qui n'ont pas les moyens de s'offrir la suite Adobe pour exploiter l'image que je leur ai fourni…
    Je me souviens encore des réponses quand je demandais si la personne avait photoshop qui allaient du simple "non" au "mmmmmmmmmggggnnnnooonnnn non…" embarrassé genre "si je dis que j'ai photoshop craqué je vais me prendre un débarquement du GIGN dans le bureau…".
    Tandis que maintenant : "vous connaissez GIMP ? Non ? Paaaas d'souci, vous pouvez le télécharger, c'est gratuit" "Vous ne savez pas vous en servir ? Paaaaa d'souci, dite moi ce que vous voulez faire (rarement plus difficile qu'un redimensionnement ou un ajustement de la luminosité) et je vais vous faire un petit tuto rapide que je vous envoie par mail".
    En conclusion, je ne me prononcerai pas pour un graphiste mais je sais que pour un illustrateur pro comme moi les potentiels de l'open-source sont largement à la hauteur de mes attentes.
    Je regrette juste une toute petite chose qui est l'absence de possibilité de conversion RVB / CMJN… Il parait que c'est faisable avec Scribus mais je n'ai pas encore pris le temps de me pencher sur la question.

    • [^] # Re: bonjour

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

      Et bien finalement j'ai résolu mon petit souci de CMJN avec Krita qui est capable de faire la conversion… Donc c'est officiel, je n'ai définitivement plus besoin de logiciel payant pour travailler. ;)

      • [^] # Re: bonjour

        Posté par  . Évalué à 4.

        superbe, félicitation pour ton travail qui ravit nos yeux !
        J'ai l'impression que je vois de plus en plus d'illustrateurs utiliser des outils libres, ça fait plaisir ! Il faudrait faire un annuaire.

        etc

        Only wimps use tape backup: real men just upload their important stuff on megaupload, and let the rest of the world ~~mirror~~ link to it

      • [^] # Re: bonjour

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        Formidable. Mais sache que Gimp est aussi capable de créer des fichiers CMJN. Il y a encore beaucoup de mythes qui ont la vie dure. Mais il semble en effet que les illustrateurs préfèrent Krita. Tant mieux pour la diversité. Je t'incite juste à rejoindre l'AFGRAL maintenant que tu fais presque parti de la bande :)

      • [^] # Re: bonjour

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 1.

        Bonjour,

        Merci pour ce témoignage tout à fait éloquent sur les qualités des logiciels libres.

        Comme le dit Cédric, GIMP peut produire des images en CMJN avec Separate+.
        Mais il me semble encore plus important de comprendre ce que l'on fait, à quel moment l'on a besoin de passer en CMJN (généralement le plus proche de l'impression) et que la fidélité des couleurs entre la réalité, l'écran et l'impression papier n'est qu'un rêve.

        Ma collègue et moi-même avions présenté quelques notions d'infographie à connaître absolument lors des RMLL l'an dernier : http://libresavous.org/actualites/rmll-notions-essentielles-en-infographie/
        C'est un aspect que j'aborde systématiquement en introduction des formations de graphisme que je prodigue (GIMP, PAO avec GIMP, Inkscape et Scribus).
        Une meilleure compréhension de la chaîne graphique permet souvent d'aboutir à un résultat professionnel, dans l'état actuel des logiciels libres à notre disposition.

        Tout à fait d'accord avec Cédric sur le fait qu'une formation à un équivalent libre de ce que les gens utilisent déjà en propriétaire, fait monter en compétences sur le métier.

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