Suivre le championnat du monde de Defrag Xonotic

72
3
nov.
2018
Jeu

Le XDWC c’est quoi ? Le « Xonotic Defrag World Championship » est une compétition vidéoludique se déroulant en ce moment‐même et rassemblant des joueurs du monde entier. Mais qu’est‐ce que le Defrag, qu’est que ce jeu libre Xonotic, en quoi est‐ce important ? On en parle juste après !

Sommaire

logo Xonotic Defrag World Championship

Qu’est‐ce que le DeFRaG ?

Le mot DeFRaG désigne initialement une modification du jeu Quake Ⅲ Arena et par métonymie la discipline sportive associée.

Le DeFRaG (initialement DeF’Rag) trouve son origine et son nom dans les Défis Fragdome. Fragdome était un site Web communautaire français rassemblant des joueurs de Quake Ⅲ Arena et ayant initié une série de défis basés sur la physique du jeu (mouvements, recul des armes, souffle des projectiles, etc.).

Ces défis chronométrés ont conduit à l’émergence du mod lui‐même et de la discipline en tant que telle. Dans une compétition comme le XDWC la discipline se rapproche du speedrun, dans le sens qu’un objectif doit être atteint le plus rapidement possible, mais contrairement aux speedruns ordinaires où il s’agit de terminer un jeu dans sa version originale, le DeFRaG modifie le jeu dans ce but et propose des niveaux spécialement créés pour l’occasion. Le DeFRaG n’est pas nécessairement une course, il s’agit avant tout de réaliser des prouesses, parfois en équipe. La course étant le moyen le plus efficace de se mesurer dans une compétition ! :-)

Bien qu’id Software ait libéré le code de Quake Ⅲ, et bien que le moteur dfengine soit libre, le code du mod semble être propriétaire selon les dires du développeur Cyril « Cgg » Gantin, qui s’exprimait en 2013 dans un entretien avec le site French Frag Factory :

J’ai considérablement été porté vers une ouverture des sources alors. DeFRaG pour moi appartient à sa communauté. C’est finalement la défiance des joueurs eux‐mêmes qui a décidé du sort de la base de code, qui est restée fermée. Les principales réticences étaient liées au cheat, et à la crainte de voir apparaître une multitude de forks.

De plus, DeFRaG requiert pour fonctionner les données originales du jeu Quake Ⅲ Arena qui n’ont jamais été libérées. Xonotic répond au besoin d’un jeu libre afin de permettre au joueur d’exercer librement cet art !

De nombreux jeux ont développé des pratiques similaires, des niveaux taillés pour l’exercice des compétitions, et souvent des modifications logicielles spécifiques à cette intention. On peut par exemple citer la communauté UrtJumpers pour le jeu Urban Terror, le mod RaceSow pour le jeu War§ow ainsi que les événements livesow.net (le mode Race fut déjà évoqué dans une dépêche) et, bien sûr, pour ce qui nous intéresse aujourd’hui : le jeu Xonotic, avec la compétition XDWC.

Qu’est‐ce que Xonotic ?

Logo Xonotic

Xonotic, un jeu libre (vraiment libre)

Xonotic, plusieurs fois présenté, est un jeu vidéo libre à la première personne en arène revisitant les classiques du genre comme le match à mort ou la capture du drapeau en équipe mais développant aussi des modes de jeux originaux. Car Xonotic n’est pas seulement un logiciel libre sur le papier, il est très modifiable et très modifié.

Xonotic est un logiciel libre intégralement distribué sous licence GPL, code et données. Au‐delà de la question « la GPL est‐elle le meilleur choix pour des œuvres artistiques ? » qui amènent la question inverse « le code est‐il une œuvre artistique ? ». Ce qui est assez remarquable avec Xonotic, c’est la très grande clarté concernant les données.

Certains jeux libres souffrent de devoir composer avec un patchwork de licences, ce qui promet quelques maux de tête lorsqu’il faut s’assurer que tout est compatible, ou peut carrément semer des doutes et apporter des déconvenues lorsqu’on découvre que tout n’est pas très net ou très compatible. Car les jeux libres, surtout quand ils sont anciens, souffrent des conséquences d’un certain laxisme qui faisait loi dans les communautés de modeurs du début du siècle, quand certains artistes écrivaient dans leurs README : « je ne mets pas de licence pour pas vous prendre la tête » (sic). Quand presque vingt ans plus tard, il faut mettre un nom et une licence en face de chaque fichier, quand les auteurs ont complètement disparu, c’est dommage !

Pour intégrer un dépôt Debian, il faut que tout soit clair. Enfin, normalement. Mais certains seraient tentés de se dire : « oh, mais ces barbus libristes sont d’authentiques <insérer ici un qualificatif fleuri>. » Mais ne nous y trompons pas, plusieurs jeux libres se sont cassés les dents sur ce problème après avoir passé l’épreuve du « Greenlight » de Steam, sans aller jusqu’à la publication, car Steam demanderait une mention légale claire pour chaque fichier.

Xonotic est donc libre, propre et net des pieds à la tête, et ça, c’est remarquable !

Xonotic comme sujet d’étude

XDWC 2018, manche 1  Illustration : carte Catharsis par Justin et tOuYK8Ne, taillée pour la capture du drapeau

Xonotic est un sujet d’étude à part entière, par son bagage technique et son histoire : c’est un jeu basé sur le moteur Darkplaces, un moteur dérivé de celui de Quake, la référence du genre. C’est un jeu qui peut être étudié sous toutes ses coutures et, comme nous l’avons montré, sur le plan de la liberté, c’est un cas d’école et un modèle d’étude. Mais son histoire pourrait justifier un article encyclopédique à elle‐seule, Xonotic est né de ce qui tua le projet Nexuiz, vous comprendrez alors mieux la présence d’un phœnix dans le logo de Xonotic.

Nexuiz était un jeu libre que je ne vais pas présenter, parce que c’était simplement la même chose que Xonotic avant de devoir changer de nom. Sorti en 2005, Nexuiz avait rapidement acquis une très grande notoriété, au point qu’en 2007 la chaîne GameStop avait organisé un défi Nexuiz dans certains de ses magasins en faisant jouer leurs clients sur des kiosques pour leur faire gagner des cartes cadeaux. Pour ceux qui ne connaissent pas GameStop, c’est l’équivalent de Micromania aux États‐Unis ; en fait, GameStop a racheté Micromania en 2008. Du côté français, le journal gratuit 20 minutes s’était piqué d’un article dès le mois d’août 2006, c’est dire à quel point la pénétration du marché était rapide, et le public atteint, vraiment large.

Mais tout ça prit un tournant inattendu quand, en 2010, Lee Vermeulen, de la société Alientrap, initiateur du jeu et propriétaire de la marque Nexuiz, vendit l’usage du nom Nexuiz, du domaine nexuiz.com et par là‐même la notoriété à la société Illfonic. Ceci fit l’objet d’un journal ici‐même à l’époque. Illfonic colla donc le nom Nexuiz sur un nouveau jeu propriétaire basé sur le moteur CryEngine 3, à destination de la PlayStation 3 d’abord, puis, plus tard, la Xbox et Steam. De nombreux sites spécialisés firent la publicité de cet autre jeu en publiant des articles racontant l’histoire de ce petit jeu indépendant devenu un grand de la console, ce qui ne s’est en réalité jamais produit, ces deux jeux n’ayant en commun que le nom.

Dès lors que la vente du nom fut révélée la vie de Nexuiz s’arrêta. Le développement du jeu continua, mais le jeu ne pouvait plus s’appeler Nexuiz et un nouveau nom fut trouvé : Xonotic. La continuité du développement s’est faite tout naturellement puisqu’Alientrap ne contribuait déjà plus au jeu depuis plusieurs années, l’équipe a simplement continué son travail sous le nouveau nom et la première publication avec le nom Xonotic fut accouchée en neuf mois.

On peut comparer cela à l’histoire entre Sun et Oracle pour le cas OpenOffice et LibreOffice : lorsqu’Oracle a racheté la marque OpenOffice en rachetant Sun Microsystems, les développeurs qui sont alors partis, ainsi que ceux qui n’avaient jamais été employés de Sun, ont continué le développement mais durent trouver un nouveau nom pour distribuer le fruit de leur travail. Le projet OpenOffice traversait déjà des difficultés avant l’acquisition par Oracle, les paquets OpenOffice des distributions GNU/Linux étaient depuis plusieurs années construits — malgré Sun — depuis le projet Go-oo, qui allait devenir la base de LibreOffice. Il faut dire que Go-oo était en avance. Pour Nexuiz et Xonotic, l’histoire y ressemble beaucoup : le propriétaire des droits sur la marque s’était désinvesti du projet, les contributeurs se donnaient énormément, les droits furent vendus à une autre entité qui n’eut aucun intérêt pour le projet, le projet continua sous un autre nom avec un nouveau souffle de vie salutaire. Car, d’une certaine manière, ce nouveau départ après cette histoire autour du nom de Nexuiz fut une des meilleures chose qui soit arrivée au projet Xonotic en donnant aux développeurs l’occasion d’affirmer leur volonté et leur permettant de réaliser le jeu tels qu’ils l’entendaient, mais cela a été désastreux sur un autre aspect : la visibilité.

Car Xonotic souffre beaucoup d’un manque de visibilité, la notoriété acquise ayant été intégralement transférée avec la vente du nom. Tout comme on trouve encore aujourd’hui en 2018 des intégrateurs qui préinstallent OpenOffice au lieu de LibreOffice sur les ordinateurs qu’ils vendent, les gens installent ou recommandent encore un Nexuiz mort depuis huit ans en ignorant que Xonotic existe. On voit par exemple comment en 2012 le magazine Linux Essentiel №28 des Éditions Diamond présentait une distribution préinstallant Nexuiz dans sa version Gaming… Deux ans après la mort de Nexuiz et l’avènement de Xonotic. Encore en 2018, je rencontre au moins une fois par mois un joueur qui regrette que les serveurs Nexuiz soient vides sans savoir que Xonotic existe, et il y a quelques semaines, j’ai rencontré quelqu’un qui voulait contribuer à Nexuiz et qui croyait que Xonotic était le nom du jeu propriétaire…

Xonotic, un jeu compétitif

XDWC 2018, manche 1  Illustration : carte non officielle Quark par SpiKe, taillée pour le duel

Mais Xonotic est bel et bien actif pour un jeu qui s’est complètement fait piquer sa notoriété ! En février dernier, le système de statistiques XonStat a enregistré sa millionième partie. Entre octobre 2011 (mise en service de XonStat) et octobre 2018, ce sont donc plus d’un million et cent‐trente mille parties qui ont été enregistrées, sachant que tous les serveurs ne rapportent pas nécessairement leurs statistiques !

De plus, Xonotic est aussi très actif sur le plan compétitif, et l’on va en parler juste après.

Là où des superproductions comme Quake Champions peinent également à trouver des joueurs, Xonotic a de sérieux atouts. On trouve dans les commentaires de la vidéo (en anglais) de biancocup « Why is no‐one playing Quake Champions? » (Pourquoi personne ne joue à Quake Champions ?) un début de réponse à la question posée :

  • no dedicated private servers, no LAN, no console, no custom config, no ultralow graphic options, no custom mods, no custom maps — Excessive Music ;
  • They jumped on the bandwagon of class‐based combat when nobody asked for that. Quake is about pure skill with everything else being equal. — Joe ;
  • Lootboxes, Bethesda, Classes, Skill gap — swat37 ;
  • modern mechanics/systems [players] don’t like (champions, lootboxes, champion skills, etc.) — Xfushion2 ;
  • Another deal breaker is the lack of possibility of modding. I’m not talking about “build your map with our map builder”, but actual modding, which made Q1 a drug to many users and expanded the fanbase. — ChristianIce ;
  • Lootboxes and weapon‐sets ruined it. A Q‐player wants a deathmatch just join and play. Not concentrate for a skill tree or level up system. In Arena a beginner and a pro joins the server, their chances are the same. Modern times or not, old or young. — Red FoGSX.

Pas la peine de traduire, énumérons plutôt ce que Xonotic offre que Quake Champions n’a pas et que les joueurs demandent : la possibilité de jouer en réseau local, la possibilité d’héberger des serveurs dédiés, une console en jeu c’est‐à‐dire un terminal pour taper des commandes, car les joueurs se plaignent beaucoup du temps incroyable (plusieurs minutes) qu’il faut pour arriver en jeu dans Quake Champions. Avec Xonotic, c’est très rapide !

Les joueurs veulent la possibilité de pouvoir réduire leur qualité graphique au minimum pour voir clair et ne pas être défavorisé par un manque de performance (quitte à remonter le niveau graphique au maximum pour en mettre plein la vue dans les FragMovies), les joueurs veulent des mods, des jeux personnalisés, des cartes personnalisées, les joueurs veulent modifier le jeu. Tout ça, Xonotic le propose. Les joueurs veulent un jeu où chaque participant est mis à égalité, pour ne se démarquer que sur sa propre excellence, son talent et son travail. Et ça, Xonotic le propose. Les joueurs ne veulent pas de « lootboxes ». Xonotic n’en a pas. Les joueurs ne veulent pas de « classes de personnages », il y a d’autres genres vidéoludiques pour ça ! Les joueurs veulent des temps de chargement rapides et un netcode éprouvé (le netcode est l’algorithme le plus critique dans un jeu d’action en réseau), et Xonotic est remarquable pour ça.

Les joueurs veulent pouvoir enregistrer des démos. Les démos sont des enregistrements des actions du jeu qui permettent de rejouer tout l’affichage d’un jeu passé. Ces démos peuvent s’échanger (c’est beaucoup plus petit qu’une vidéo) pour montrer quelque chose dont on est fier, pour rapporter un bogue, ou pour démontrer qu’un joueur a triché. Ces démos servent aussi à réaliser des vidéos (on en parle plus loin), mais aussi à valider des records et des exploits lors de compétitions comme le XDWC.

Ah, Xonotic a aussi un éditeur de Hud intégré ! Le Hud est le viseur tête haute qui vous affiche les informations utiles en jeu : le réticule de votre arme, les armes disponibles ainsi que celles sélectionnées, votre niveau de vie et d’armure, etc. Xonotic pousse la personnalisation jusqu’au bout et la rend très accessible !

Xonotic a survécu au Nexuiz d’Illfonic, aujourd’hui complètement déserté (les serveurs de la PS3 ont carrément été éteints dès 2013). On peut parier que Xonotic survivra à Quake Champions.

Pourquoi Xonotic ?

Parce que l’Homme a besoin de jeux libres ! Parce que l’Homme a besoin d’être un joueur libre ! Parce que le logiciel libre prend soin de la liberté de la personne en la rendant intégralement dépositaire du jeu, de l’intelligence et de la connaissance. Et parce qu’un jeu libre est un jeu en vie !

Ce qui est remarquable avec Xonotic, c’est combien les joueurs participent au développement du jeu : en modélisant des niveaux, en codant des modifications, en composant des musiques, en écrivant le jeu lui‐même ! Car les développeurs de Xonotic sont aussi et avant tout des joueurs, on le voit lors de ce XDWC : ils savent aussi bien se positionner sur les podiums des compétitions qu’enregistrer leur nom dans l’historique d’un dépôt Git.

Qu’est‐ce que le XDWC ?

XDWC 2018, Outrun  Illustration : carte Outrun par -z-, taillée pour le Defrag

Le XDWC est donc le Xonotic Defrag World Championship, le mondial du Defrag dans Xonotic.

En effet, Xonotic est très actif sur le plan des compétitions, et sur tous les aspects du jeu : il y eût en 2015 un concours de réalisation de cartes (libre), ainsi qu’un concours de composition musicale (libre) que nous avions évoqués, une coupe du monde de duels s’était déroulée entre novembre 2016 et juillet 2017 (les Xonotic World Cup Series), un championnat d’hiver de duel en 2018 (le Xonotic Winter Championship 2018), ainsi que de très nombreuses et régulières mini‐compétitions : Instacup (duel en mode instagib — un mode de jeu où l’on meurt en un coup), les XQC (Xonotic Quick Cup — déjà 86 itérations) et bien d’autres événements que j’oublie certainement. Les compétitions principales mettent généralement en jeu une somme d’argent que les joueurs rassemblent dans un panier commun.

Et, bien sûr, il y a le XDWC, le premier s’est déroulé en 2014 et fut remportée par Dizzy et suivi de près par Dekry et Homs. Cette année se déroule donc l’édition 2018 de ce championnat. Le mode Defrag de Xonotic étant très similaire au DeFRaG originel de Quake Ⅲ, ce mode est nommé ainsi par antonomase. Le but du jeu dans ce championnat : être le plus rapide à terminer un parcours donné !

Le XDWC dure cinq semaines et se déroule ainsi : chaque semaine une toute nouvelle carte créée pour l’occasion est hébergée sur des serveurs réservés pour l’événement. Les joueurs se connectent à l’un de ces serveurs et tentent de parcourir la carte le plus rapidement possible, des démos sont enregistrées pour chaque tentative, ce qui permet de valider les temps et donc les records, ainsi que réaliser les vidéos qui montrent ensuite comment les meilleurs temps ont été réalisés. Les joueurs sont automatiquement enregistrés comme participant au tournoi dès lors qu’ils enregistrent un temps. Chaque joueur peut retenter aussi souvent qu’il le souhaite : son meilleur temps parmi toutes ses tentatives sera gardé pour son rang.

Le système EESystem est utilisé pour les scores : le premier d’une manche obtient mille points et tous les autres scores sont calculés en fonction de la différence de temps entre le premier et eux‐mêmes. Plus proche est un joueur de la première place, plus élevé est son score, cela signifie que chaque centième de seconde compte, et l’on va le voir avec les premiers tours déjà réalisés : oui, ça compte ! Être le premier se joue parfois à rien du tout !

Et comment ça se joue en fait ? Eh bien, il faut maîtriser les arcanes du Defrag, bienvenue dans le royaume du trickjumping.

CircleJump, RocketJump, et autres TrickJump

Extrait de Jumping Around (Xonotic)  Illustration : sauter sur une rampe (extrait de Jumping Around (Xonotic) par Smilecythe, 2016)

Pour le Speedrun comme pour le Defrag, exploiter les comportements non documentés du jeu fait partie du jeu. Bon, sauf que pour le Defrag, ça en devient un comportement documenté. Les joueurs des premiers jeux de tir à la première personne se sont vite rendu compte que ces moteurs de jeu possédaient une physique approximative qui pouvait être détournée pour réaliser des mouvements qui n’étaient pas prévus par les développeurs.

Par exemple lorsqu’un joueur s’engage sur une marche d’escalier son personnage subit une élévation et donc une accélération verticale. Le problème, ou plutôt l’aubaine, c’est que si le joueur réalise un saut au même moment, les deux accélérations verticales s’additionnent ! Ceci constitue la base du RampJump, illustré ci‐dessus.

Des jeux comme Xonotic ajoutent intentionnellement dans leur niveau des éléments de décor qui font la hauteur d’une marche pour permettre aux joueurs de les employer pour atteindre plus facilement des plates‐formes stratégiques (offrant des armes ou des points de régénération par exemple) et de prendre des raccourcis permettant de surprendre la partie adverse ou bien de s’extraire d’une situation jugée dangereuse.

Parfois décriés par certains joueurs, ces glitchs ont apporté quelque chose d’essentiel à la compétition, trop essentiel pour que les développeurs puissent se résoudre à les enlever : une courbe d’apprentissage durable et une performance en jeu directement liée à l’habileté, l’expérience et l’entraînement du joueur.

Là où le jeu de base prévoyait que tous les joueurs aient une vitesse prédéfinie, l’exploitation de ces glitches a apporté une situation où la mobilité en jeu du joueur dépend plus fortement de son agilité musculaire, de ses réflexes, de sa condition physique et mentale, et surtout de ses exercices, mais par‐dessus tout de lui‐même.

Toutes les conditions de l’entraînement sportif sont réunies. Comme un sportif, le joueur s’entraîne. Comme un pianiste, le joueur fait ses gammes. Et il s’exerce encore et encore. Et il s’entraîne encore et encore.

Et ce qui n’est pas pour déplaire, l’émergence d’un style propre au joueur en devient plus intimement lié à sa personne.

Defrag, Demo et Machinima

extrait Killing X Zone  Illustration : un coup très astucieux (extrait de Killing X Zone par ZeroQL, 2012)

Le phénomène Defrag est aussi à l’origine d’un sous‐genre du Machinima. Le Machinima est un genre cinématographique qui utilise des séquences vidéo tournées dans un jeu et nés des défis « Quake done Quick » (on ne se refait pas) de la fin du siècle dernier.

En effet le genre Machinima ne se contente pas de mettre en vidéo des records de jeux chronométrés mais développe également des scénarios originaux, comme on le voit dans Requiem for Demos par Igor « egious » Novikov, réalisé à la mémoire du serveur Quake Ⅲ q3.demos.su, ou encore The Final Gunfight, par EvilFutsin, avec le mod Western Quake Ⅲ, devenu Smokin’ Guns. Attention pour ce dernier, ça pique un peu les yeux, à moins que vous ayez un goût particulier pour les gros pixels et le manque de détails des modèles low‐poly du milieu de la première décennie des années 2000.

Mais ce qui nous intéresse ici, ce sont précisément les sous‐genres dédiés à la présentation d’actions d’éclat, et pour notre sujet du jour : les tricks jumps et exploits basés sur les mouvements. Un bon exemple de film de cette catégorie est la série de films Event Horizon, dont on remarquera le second épisode réalisé par Temporal. Le premier épisode ayant été monté par un joueur, ce second épisode releva la barre très haut en introduisant les métiers de réalisation et de production. On retrouve ces différents épisodes en ligne, les films les plus récents ayant été réalisés par Shaolin roductions. Ces vidéos démontrent un excellent travail d’équipe par la Team Event -O- Horizon éponyme.

Un autre genre de production vidéo populaire est le Frag Movie, un type de film qui met en scène les plus beaux coups en jeu d’un joueur ou d’une communauté. Puisque nous parlons de Xonotic, un bon exemple de Frag Movie est F*ckmegeddon (désolé pour la vulgarité, ça devient tout public passé les quatre premières secondes), un film de quinze minutes de Smilecythe montrant une compilation de bons coups collectionnés sur six ans. Un bon exemple de Community Movie est _Killing X Zone, sortie en 2012. Killing X Zone est une vidéo réalisée par Djordje « ZeRoQL » Simonovic mettant en scène une collection de coups remarquables réalisés par une vingtaine de joueurs, cette vidéo fut réalisée comme un hommage à la communauté Xonotic qui l’a accueilli avec respect malgré une mauvaise réputation.

Mais le sujet du jour ce n’est pas seulement Xonotic, c’est aussi et surtout le Defrag, et si vous voulez suivre le XDWC, il va falloir d’abord exercer vos yeux et votre attention avec une vidéo, je nomme Jumping Around (Xonotic) !

Jumping Around (Xonotic)

Extrait de Jumping Around (Xonotic)  Illustration : marcher sur le souffle de grenades (extrait de Jumping Around (Xonotic) par Smilecythe, 2016)

Cette vidéo fait partie de la série Jumping Around réalisée par Smilecythe se mettant en scène lui‐même (et parfois accompagné d’acolytes) réalisant des exploits dans divers jeux, et comme on l’a dit le jeu qui nous intéresse c’est Xonotic !

Oubliez pour le moment tous les autres liens que je viens de préciser, ils sont là pour les références documentaires : vous pourrez les consulter ensuite pour approfondir. Vous pourrez regarder F*ckmegeddon plus tard, vous pourrez regardez toutes les autres vidéos plus tard, mais regarder Jumping Around (Xonotic) est un prérequis pour pouvoir suivre le XDWC, ça fait partie de votre propre entraînement. ;-)

Le très grand intérêt de Jumping Around (Xonotic) est de nous montrer sur un format court (trois minutes et treize secondes) un très bon aperçu de ce qu’il est possible d’accomplir. Et le réalisateur a pris un très grand soin de détailler certaines actions et de revenir plusieurs fois sur celles‐ci avec des angles différents et des ralentis. C’est ainsi que, par exemple, vous verrez Smilecythe marcher dans les airs sur le souffle de grenades qu’il fait rebondir sur le plafond. Il faut revoir la scène à la troisième personne pour apprécier réellement ce qui se passe. Il faudra peut‐être même revoir plusieurs fois cette vidéo pour en relever certaines subtilités car, même au ralenti, cela va très vite.

La meilleure manière de suivre le XDWC est de regarder les vidéos qui sont publiées après chaque match. Durant cette compétition, vous verrez par exemple des personnes se propulser en déclenchant l’explosion de roquettes qu’ils ont préalablement tirées devant eux et rattrapées, additionnant leur vitesse déjà grande à celle apportée par le souffle de l’explosion. Regarder cette vidéo avant est donc un bon moyen d’exercer son acuité ! :-)

Suivre le XDWC

Pour suivre le XDWC, un site dédié à l’événement a été mis en place : https://xdwc.teichisma.info/.

On y trouve les règles du jeu, le calendrier des manches ainsi que la liste des serveurs : deux en Europe (Allemagne), un aux États‐Unis et un en Russie. On y trouve surtout le classement des compétiteurs, mis à jour en temps réel.

Une fois une manche terminée, une vidéo est publiée dans la semaine suivante montrant les parcours des dix meilleurs compétiteurs. C’est ce qui va nous intéresser ! Quatre manches sont déjà terminées et les trois premières vidéos sont déjà sorties, nous allons les commenter. La cinquième manche est toujours en cours. Deux vidéos sont donc à venir.

Les vidéos étant disponibles sur YouTube et en très haute qualité (60 images par seconde et 4K à partir de la seconde manche), il est recommandé de les voir dans les meilleures conditions, par exemple en se servant de youtube-dl si votre connexion est insuffisante. Car pour apprécier véritablement le spectacle, autant s’assurer que le jeu s’affiche sur votre écran avec une qualité proche de ce que vous auriez si vous jouiez vous‐même ! :-)

La compétition a commencé sur les chapeaux de roue avec déjà cinquante noms inscrits dès le premier jour ! À l’heure à laquelle sont écrites ces lignes, trente‐cinq pays sont représentés par cent soixante‐huit joueurs : Allemagne, Australie, Belgique, Biélorussie, Canada, Chine, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, États‐Unis, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Israël, Italie, Kazakhstan, Lituanie, Macédoine, Moldavie, Norvège, Pays‐Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume‐Uni, Russie, Serbie, Slovénie, Suède, Suisse et Ukraine.

Première manche sur une carte de Sinety

XDWC 2018, manche 1  Illustration : carte de la première manche du XDWC 2018, par Sinety

Cette première manche s’est déroulée du premier au sept octobre sur une carte originale de Sinety (Allemagne). C’est une carte lumineuse en extérieur pleine de douceur et d’eau avec un parcours tout en glissade. La vidéo est accompagnée d’une musique aérienne qui accompagne les hauts faits de chacun avec une atmosphère de sérénité.

On retrouve le détail des temps ici. C’est l’américain >>dzy4 qui remporte ce tour, avec 26,67 secondes, suivi de près par l’allemand [nM] Donald (26,71 s) et l’américain night (26,85 s). La personne ayant atteint la plus grande vitesse absolue (4 062 qu/s) fut sinety lui‐même, mais ça ne lui donne que la cinquième place avec 28,65 s (la vitesse se compte en Quake Unit par secondes). Il est intéressant de noter que dès son premier essai >>dzy4 s’est placé au‐dessus de tous ses compétiteurs, mais il a été sérieusement rattrapé après ça !

Parmi les compétiteurs français (après tout, le DeFRaG est un art bien français), ns.Av👽ll👽c'h se hisse à la 21e place avec 32,26 s, Calinou à la 39e place avec 36,60 s, [eLeMenT] Abc à la 45e place avec 38,75 s, psyx | SpiKe à la 57e place avec 42,14 s, BOB5768 à la 70e place avec 53,49 s, ■■■ jeff à la 87e place avec 1 min et 20,97 s et dede à la 89e place avec 1 min et 23,88 s. Le Belge AVALANCHE est à la 60e place avec 45,64 s.

Quant à votre serviteur, il est trop occupé à préparer la prochaine version d’Unvanquished, et puis il faudrait qu’il suive les tutos et s’entraîne avant. ;-)

Le moment le plus intéressant dans ce top 10 c’est le parcours de lith (Royaume‐Uni), sixième au podium avec 28,67 s, et qui semble être le seul du podium à avoir remarqué un chemin alternatif caché, ou su l’utiliser à son avantage !…

Parce que, oui, même parmi des compétiteurs qui se suivent à quelques millisecondes d’écart, les parcours et mouvements peuvent significativement varier, on le reverra encore particulièrement lors de la troisième manche. La vidéo du top 10 de cette première manche est disponible sur YouTube.

Seconde manche sur une carte de Mirio et Freddy

XDWC 2018, manche 2  Illustration : carte de la seconde manche du XDWC 2018, par Mirio et Freddy

C’est une carte pleine de violence cette fois ! Réalisée par Mirio et Freddy (Allemagne) et prenant place dans un univers aux thèmes industriels de rouille et d’acier. Ce sont cette fois‐ci des bassins d’acide verdâtre qu’il faut survoler. La première partie se déroule dans une suite de tunnels oppressants pour se terminer dans le vide de l’espace. L’essentiel du jeu se mène avec les armes et requiert donc un savoir‐faire rodé sur ce plan‐là : il s’agit de gravir des murs en se servant du recul des armes ou de se propulser en déclenchant derrière soi une roquette qu’on a soi‐même tirée devant soi et rattrapée. Oui, c’est pour ce genre de chose que je vous ai recommandé de vous exercer à suivre ce type d’action avec la vidéo Jumping Around (Xonotic). Ça va incroyablement vite et ça explose dans tous les sens. La vidéo est accompagnée d’une musique très rythmée aux sonorités agressives. Ces deux premières cartes suffisent à démontrer l’étendue des compétences requises par la discipline.

L’intéressant dans cette carte est d’observer les compétiteurs qui arrivent à se faufiler dans le trou du lapin pour raccourcir le trajet et ceux qui arrivent à contourner les obstacles en aveugle lorsqu’ils courent sur les murs en marchant sur le souffle des explosions du lance‐roquettes hagar.

Cette manche s’est donc déroulée du 8 au 14 octobre et l’on retrouve les temps de chacun ici.

Cette fois‐ci, [nM] Donald prend la tête du peloton avec 30,14 s et >>dzy4 n’apparaît pas du tout (peut‐être est‐il en train de travailler l’usage de ses armes ?). En second arrive night avec 30,60 s, suivi de [S]Komier avec 31,58 s. C’est night qui atteint la plus grande vitesse absolue avec 2 304 qu/s.

Parmi les compétiteurs français, ns.Av👽ll👽 descend à la 26e place avec 40,82 s et Calinou remonte à la 30e place avec 43,66 s, suivi immédiatement par [eLeMenT] Abc avec 43,77 s, puis psyx | SpiKe à la 41e avec 46,49 s et BOB5768 à la 63e avec 1 min et 25,60 s qui gravissent tout doucement les échelons tandis que ■■■ jeff et dede ainsi que le Belge AVALANCHE disparaissent des radars.

Les auteurs de la carte, [BOT]Mirioツ et from EAC import Freddy se hissent au septième rang avec 34,19 s et au cinquante‐septième rang avec 1 min et 9,19 s.

La vidéo du top 10 de cette seconde manche se retrouve ici.

Troisième manche sur une carte de packer

XDWC 2018, manche 3  Illustration : carte de la troisième manche du XDWC 2018, par packer

Cette carte de packer (Allemagne), toute en intérieur, laisse de nouveau les armes de côté et est même la moins verticale de toutes ! Elle explore plus intensément la course de plate‐forme dont les deux premières nous avaient donné un aperçu. L’ambiance est froide avec des murs de béton le long de grands couloirs d’acide bleuté, aux corridors étroits longés de tuyauterie. La musique est entraînante et planante à la fois et c’est jusqu’à maintenant la carte qui présente la plus grande diversité de parcours mise en œuvre par les compétiteurs.

Les joueurs ayant concouru du 15 au 21 octobre, on retrouve les temps ici.

Cette manche voit le grand retour de >>dzy4 qui se place à nouveau au premier rang avec 52,17 s et qui remporte également le record de vitesse absolue avec 1 953 qu/s. Il est suivi de vraiment très près par night avec 52,17 s. Oui, vous avez bien lu, night s’est fait distancer par un écart d’une milliseconde. Quand je disais que la moindre milliseconde compte, la moindre milliseconde compte !

Arrive alors l’Allemand [nM] Donald avec 53,06 s, et c’est lui qui nous montre le parcours le plus original, tout en arrondis !

Cette carte amène une grosse remontée des Français, s.Av👽ll👽c'h se hisse à la septième place avec 55 s et apparaît donc dans la vidéo ! Un nouveau venu, gourdinho, fait son apparition en croquant directement la 17e place avec 1 min et 2,18 s ! Calinou monte d’un cran pour atteindre la 29e place avec 1 min et 10,97 s tandis qu’[eLeMenT] Abc redescend un peu à la 39e place avec 1 min et 24,10 s. De son côté, psyx | SpiKe descend d’un cran à la 42e place avec 1 min et 29,56 s et BOB5768 est absent du tableau des résultats.

Quant à [BOT].PKR ⛴, l’auteur de la carte, il prend la 16e place avec 59,64 s.

La vidéo du top 10 de la troisième manche se trouve .

Quatrième manche sur une carte de Mirio

La quatrième manche s’est déroulée du 22 au 28 octobre sur une carte de Mirio et la vidéo est à venir.

[nM] Donald reprend la tête du peloton avec 29 s suivi de night avec 29,15 s et >>dzy4 avec 29,42 s. C’est l’Américain [S]Komier qui réalise cette fois‐ci le record de vitesse absolu, ce qui lui permet de se hisser à la quatrième place.

Le Français gourdinho s’insère de justesse dans le top 10 avec un temps de 31,87 s et sera donc le premier à être présenté dans la vidéo du quatrième tour.

De leur côté, [eLeMenT] Abc monte d’un cran et atteint la 28e place avec 25,24 s, Calinou redescend de quatre places et se retrouve 33e avec 36,88 s, ns.Av👽ll👽c'h redescend plus encore avec une 35e place et un temps de 37,68 s tandis que psyx | SpiKe descend à la 50e avec 43,14s. Le Belge AVALANCHE revient dans la course et prend la 65e place avec un temps de 58,94 s.

L’auteur de la carte [BOT]Mirioツ se retrouve en 17e position avec 33,16 s.

La carte sera présentée en commentaire et on peut déjà consulter les résultats ici.

Cinquième manche sur une carte de -z-

La cinquième manche se déroule en ce moment même sur une carte de -z- (États‐Unis), et sera commentée dans les commentaires (ha ha). Elle a débuté le 29 octobre et se terminera le 4 novembre. La vidéo finale devrait suivre une semaine après. Les résultats intermédiaires peuvent être consultés ici.

Le rang des joueurs (toujours en progression) pour l’ensemble de la compétition se trouve sur la page d’accueil de l’événement.

Et la prochaine édition du XDWC ?

Vous pouvez vous entraîner dès maintenant pour la prochaine en suivant la XDF Academy (vidéos en anglais), accompagnés par LoverDekry et [nM] Donald :

Peut‐être verrons‐nous bientôt une délégation francophone dominer les podiums, menée par l’un d’entre vous ?

Aller plus loin

  • # Lien

    Posté par  . Évalué à 7.

    Merci pour cette dépêche très détaillée.

    Le lien manquant : Jumping around (XONOTIC).

  • # Nexuiz

    Posté par  . Évalué à 7.

    C'est dommage que Nexuiz soit mort c'était vraiment un bon jeu et en plus il était libre.

    • [^] # Re: Nexuiz

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

      Disons que regretter Nexuiz aujourd’hui c’est un peu comme regretter StarOffice, on regrette surtout l’époque plus que le jeu lui-même : la succession est là et très active !

      Quand j’ai écrit que ce qui s’est passé fut aussi une bonne chose, je le crois sincèrement. Récemment j’ai réessayé Nexuiz et en fait quand on revient de Xonotic c’est vraiment difficile, il y a des problèmes qu’on ne voyait vraiment pas à l’époque ou qu’on ne voulait pas voir, notamment le fait que dimensionnement des cartes n’étaient pas ajusté avec la physique et les mouvements. Se remettre à Nexuiz aujourd’hui est assez douloureux sur ce plan-là. Xonotic n’hésite pas à purger des cartes et c’est vraiment une qualité de savoir retrancher ce qui ne marche pas bien !

      ce commentaire est sous licence cc by 4 et précédentes

      • [^] # Re: Nexuiz

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

        Je pense que c'était un commentaire humoristique par rapport aux personnes qui ne connaissent toujours pas Xonotic…

        • [^] # Re: Nexuiz

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

          Je l’ai aussi pris comme tel, mais répondre à « celui qui dit » ou à « celui qui fait comme si » ne change rien au fait que les bons souvenirs sont souvent plus liés à l’environnement et aux circonstances du souvenir qu’au fait souvenu lui-même et ça, ça valait le coup de le dire dans tous les cas. ;-)

          ce commentaire est sous licence cc by 4 et précédentes

  • # Xonotic, un jeu quasi parfait

    Posté par  . Évalué à 10.

    Je suis un grand fan de FPS, j'ai passé des milliers d'heures sur des FPS en tout genre, et quand je vois la qualité de Xonotic, je ne peux être qu'impressionné. Ce jeu est simple, rapide à l'extrême et varié dans ses modes de jeu. Il n'y a vraiment que peu de place à la critique ici.

    Sur le plan graphique, il ne cherche pas à être réaliste, ce qui peut déranger mais en même temps avec ce que font les personnages ce serait ridicule. Le gameplay rattrape complètement cet aspect. Difficile de faire plus arcade, on s'amuse instantanément. L'équilibrage des armes est plutôt correct, chacun aura sa petite préférence. Pour ma part c'est le lance grenade, car j'aime la subtilité.

    Ça fait un petit moment que je n'ai pas joué. Je pense que la seule chose qui me manque ce serait des véhicules fun à jouer. Pour le moment, la maniabilité des véhicules ne me convient pas. C'est étrange pour un jeu de ce type, mais j'aimerai des contrôles un peu plus subtils, un peu plus réalistes. À part ça, un peu plus d'effort sur le plan graphique, et des cartes en forêt pour varier encore un peu plus le gameplay. J'imagine bien des petits animaux qui se baladent dans la forêt pendant qu'on se massacre gaiement à côté.

    Bref, jeu excellent. Il peut être conseillé à tous les joueurs de FPS.

    • [^] # Re: Xonotic, un jeu quasi parfait

      Posté par  . Évalué à 10.

      Il n’y a vraiment que peu de place à la critique ici.

      On donne trop souvent un sens négatif au mot critique, or une critique peut aussi être positive. D’ailleurs, tu as donné à la fois des éléments négatifs et positifs dans ton commentaire que l’on peut tout à fait assimiler à une critique. ;-)

  • # Quatrième manche sur une carte de Mirio

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 20 novembre 2018 à 23:45.

    Quatrième manche sur une carte de Mirio

    Voilà, ça fait déjà plus d’une semaine que la vidéo de la quatrième manche est sortie mais je n’avais pas trouvé le temps d’écrire mon commentaire. Les résultats étaient déjà connus à la sortie de la dépêche ils sont donc à retrouver dans le corps de celle-ci.

    XDWC 2018, manche 3  Illustration : carte de la quatrième manche de l’XDWC 2018, par Mirio

    Cette carte développe une atmosphère spatiale et industrielle, un peu comme la seconde. Là où le parcours de la seconde carte commençait dans des tunnels pour sortir et terminer dans l’espace, celle-ci voit le joueur commencer dans l’espace avant d’être téléporté dans des tunnels. De même, cette carte requière des compétences certaines en grenade-jump. Comme pour la seconde, il faut savoir se propulser dans le vide à l’aide de ses projectiles pour pouvoir terminer la carte. Celle-ci est donc susceptible de laisser sur le carreau les joueurs les plus débutants. Personnellement, je n’y arrive pas à passer la dernière colonne. :-)

    Petite anecdote, certains auront peut-être remarqué que la page des résultats de la quatrième manche a une url qui se termine en xdwc2018-2 quand la page des résultats de la seconde manche se termine en xdwc2018-4. De plus certains joueurs auront remarqué une particularité dans le nommage et l’ordre des cartes :

    xdwc2018-1.pk3
    xdwc2018-4.pk3
    xdwc2018-3.pk3
    xdwc2018-2_v2.pk3
    xdwc2018-5.pk3
    

    Nous retrouvons la carte numérotée 4 en second et la carte numérotée 2 en quatrième et en version 2. En effet ces deux cartes ont été interverties ! Il était prévu que la carte finalement jouée en quatrième manche soit jouée pour la seconde manche, mais devant sa difficulté elle fut retirée au tout début de la manche pour pouvoir être éditée, et fut donc remplacée par la quatrième. Ni vu ni connu, ou presque !

    Je n’ai pas de préférence particulière pour le parcours de l’un ou l’autre, mais on appréciera particulièrement celui du Français gourdinho qui ouvre le bal du top 10 ! Il est cependant intéressant de comparer comment chacun des joueurs lance sa grenade pour monter la colonne finale, on y voit une grande diversité de stratégies. Si le quatrième [S]Komier avait utilisé la technique du sixième writhe, il aurait grappillé de précieuses millisecondes… Même si sa technique est élégante, c’est dommage pour lui de devoir attendre sa propre grenade alors qu’il est le plus rapide en absolu !

    Sur le plan esthétique cette carte n’est pas celle qui attirera le plus le regard et les grandes couloirs d’eau pour les glissades ne sont pas montrées sous leur meilleur jour : comme on la vu avec la première carte le moteur Darkplaces peut mieux faire ! Cette carte ne présente pas vraiment un univers très imaginatif et ne fait bas beaucoup voyager. L’atmosphère est froide et austère, certains diront carcérale. Cependant la musique qui accompagne la vidéo du top 10 est rythmée et s’accorde bien à la violence du parcours sans en rajouter ce qui est très bien. Le parcours en lui-même est court, rapide et efficace et requière une grande variété de compétences.

    La vidéo de la quatrième manche se trouve donc sur la chaîne Xonotic DeFrag.

    La vidéo de la cinquième manche se fait attendre mais les résultats de cette manche sont déjà connus. Je présenterai la manche et le classement final de l’XDWC lorsque cette vidéo sera publiée ! La cinquième et dernière carte explore plusieurs univers et est esthétiquement très réussie. J’ai hâte de voir les parcours de chacun, surtout qu’il y a quelques parcours alternatifs légitimes ! :-)

    ce commentaire est sous licence cc by 4 et précédentes

    • [^] # Re: Quatrième manche sur une carte de Mirio

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4. Dernière modification le 21 novembre 2018 à 02:35.

      vu ton implication, tu ne souhaiterais pas gérer un serveur Xonotic sur http://games.tuxfamily.org ?

      il te suffit de venir sur #tuxfamily@irc.tuxfamily.org et ça devrait pouvoir se faire (bon, tu l'auras compris : ce sera à toi de tout faire :p). On a déjà du openarena que cacatoes< avait configuré aux petits oignons, il y a eu du tremulous à une époque, pas de raison que xonotic ne fasse pas partie des élus ! (oui, tu auras un accès ssh et il est possible d'ajouter de la supervision munin)

      • [^] # Re: Quatrième manche sur une carte de Mirio

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 21 novembre 2018 à 18:13.

        Je ne suis pas contre par principe mais je ne vois pas l’utilité immédiate. J’héberge déjà des serveurs : gg.illwieckz.net, et que si la base de joueur est active, ben c’est pas forcément utile de rajouter des serveurs si c’est pour qu’ils restent vide parce qu’il y en aurait plus que nécessaire. De plus les francophones et l’ouest de l’Europe sont généralement sur-représentés dans ces projets. J’aimerai bien savoir pourquoi mais c’est un fait. Il y a donc généralement une majorité de serveurs en Europe. Et souvent parmi les serveurs européens une majorité de serveurs sont en France ou du moins une représentation sérieuse y est. Il y a donc déjà plein de serveurs hébergés en France, certains parmi les plus actifs.

        Il y a deux facteurs qui mènent à cet état des lieux :

        • la sur-représentation française dans le développement de jeux libres àlaquake (et peut-être du jeux libres en général, et peut-être du logiciel libre en général) ;
        • l’excellence des services d’hébergement de serveurs dédiés et VPS français. Les américains pleurent, en comparaison.

        Par exemple notre serveur unvanquished.net a été coupé plus d’un mois quand l’hébergeur a briqué tous ses serveurs en faisant une mise à jour du firmware, et mais vu qu’ils avaient écoulés tout leur matériel de spare le seul moyen de rétablir le service fut de migrer vers une offre supérieure et plus chère. Ils ne répondent même pas aux clients. Tout le monde se plaint, mais il faut croire que ça ne met pas en danger leur commerce, probablement parce que de toute façon c’est aussi pourri ailleurs donc ils ne perdent probablement pas de client. Et la fourniture est vraiment nulle à côté d’un Online ou un OVH, non seulement c’est plus cher pour le hardware proposé, mais en plus il n’y a même pas de console ou de KVM IP ni même de livecd de secours. Tu te plantes sur la mise à jour de ton OS ? Tu n’as qu’une option : tout rincer. En comparaison chez Online on a plus performant pour moins cher, avec KVM ip, livecd de secours et réponse du technicien par message ou téléphone dans la minute. Chez OVH le rapport qualité/prix est pas mal aussi mais le service client n’est pas au niveau de celui d’Online, mais c’est toujours infiniment mieux qu’un truc américain.

        Disant cela, la proposition m’intéresserait beaucoup (pas forcément que pour Xonotic) si TuxFamily a des serveurs sur le territoire américain. Je serai par exemple intéressé pour héberger un serveur de jeu aux états-unis si vous avez, et un master secondaire peu importe l’emplacement (en Europe c’est très bien pour ça). Vu que TuxFamily exige que les jeux soient entièrement libres (ce qui est très bien), ça ferait un argument supplémentaire pour faire tomber les dernières barrières pour les dernières données d’Unvanquished qui restent à libérer.

        Par ailleurs, maintenir un serveur c’est du boulot pour que ça ait vraiment du sens, par exemple il faut être attentif aux besoins des joueurs et aux actualités pour proposer des cartes qui correspondent au public, aux goûts, aux curiosités, etc. Et j’ai déjà du mal à faire ça pour mes serveurs ! :-)

        ce commentaire est sous licence cc by 4 et précédentes

        • [^] # Re: Quatrième manche sur une carte de Mirio

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

          si TuxFamily a des serveurs sur le territoire américain

          eh non :/ Marseille chez nos amis de lost-oasis (les fondateurs de TuxFamily) et à la fondation Free pour un serveur de download (pratique pour les fichiers statiques).

          Vu que TuxFamily exige que les jeux soient entièrement libres

          c'est un peu notre marque de fabrique : c'est gratuit ET en contrepartie faut contribuer au libre (logiciel, mais aussi culture libre, jeu libre…).

          maintenir un serveur c’est du boulot pour que ça ait vraiment du sens

          yep, elle est très bien ta page pour permettre aux utilisateurs de relancer les jeux par eux-mêmes :-) (ça nous manque un peu…).

        • [^] # Re: Quatrième manche sur une carte de Mirio

          Posté par  . Évalué à 1. Dernière modification le 21 novembre 2018 à 22:54.

          Il y a en effet pas mal de serveurs en France, mais l'Allemagne n'est pas mal lotie dans le genre aussi :)
          D'ailleurs beaucoup de joueurs et de contributeurs au jeu sont allemands (ils sont bien plus nombreux que les français à mon avis).

          De façon générale, Xonotic est surtout joué par des européens, qu'ils soient de l'Ouest ou de l'Est (coucou les russes).
          La plupart des tournois organisés le sont sur des serveurs européens (à l'exception notable de la XDWC qui avait un serveur aux USA), l'activité Outre-Atlantique et sur les autres continents est moindre hélas.

          • [^] # Re: Quatrième manche sur une carte de Mirio

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 22 novembre 2018 à 00:19.

            Je ne sais pas pour Xonotic mais pour Unvanquished les joueurs qui souffrent le plus sont les Australiens et autres Néo-Zélandais : que ce soit l’Europe ou la côte ouest des États-Unis, c’est trop loin pour eux !

            Pourtant il y a des contributeurs de là-bas. On a par exemple un mapper qui a une connexion satellite, autant dire qu’il ne peut pas du tout jouer avec une telle latence même s’il y avait un serveur sur son territoire ! Un satellite géo-stationnaire, c’est très loin.

            ce commentaire est sous licence cc by 4 et précédentes

            • [^] # Re: Quatrième manche sur une carte de Mirio

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 22 novembre 2018 à 01:41.

              les joueurs qui souffrent le plus sont les Australiens et autres Néo-Zélandais

              ainsi que madagascar : connexions pourrites, pour Mada, Orange a plus de 10 ans de retard pour la raccorder avec une connexion décente…

              Pour l'Australie et le New-Zealand, leur statut « d'île » les condamne à gérer en local :/
              Oui, ya le satellite, mais la latence inhérente /o\ bah 36000 km, aller puis retour, tu divises par la vitesse de la lumière, bin ya une latence + le temps de traitement…

Suivre le flux des commentaires

Note : les commentaires appartiennent à celles et ceux qui les ont postés. Nous n’en sommes pas responsables.