Renault a écrit 7161 commentaires

  • [^] # Re: Sscandales

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Richard Stallman démissionne. Évalué à 10.

    Et quand je lis le mail de RMS, je me dis bien "le con, il aurait pas du dire ça", mais je lis juste un message de pur "intellect". C'est très froid pour les victimes, oui, mais c'est le principe même d'un raisonnement d'être détaché et de ne pas laisser les émotions prendre le relais.

    Non, pour moi ce n'est clairement pas ça.

    Il y a plusieurs problèmes dans ses propos, même avec le contexte et le propos en entier.

    Déjà il s'exprime sur un canal avec des gens concernés, des élèves peuvent le lire mais aussi des collègues. Défendre ainsi une connaissance contre une élève dans un tel canal c'est dévastateur psychologiquement pour eux. Cela signifie qu'ils n'auront pas forcément confiance envers le personnel ou l'administration pour rapporter cela. Car quand la situation arrive, il vient expliquer que c'est probablement faux, il vient jouer sur la terminologie et sur la légitimité légale et ne va pas prendre au sérieux cette accusation. Une victime potentielle a besoin de soutien, d'une certaine neutralité dans ce traitement, ils n'ont pas besoin de recevoir ce genre de choses.

    En plus, Stallman donne une conviction personnelle. Il n'a pas de faits sous la main. Donc s'exprimer comme il le fait sur un tel canal en donnant finalement que son opinion, cela ne passe pas.

    Suffit d'imaginer la situation. Tu es un élève d'une école, un gars ou ta promo (ou toi même) est victime d'une agression sexuelle. Et un prof sur une liste de diffusion interne s'évertue de dire que l'agresseur n'a pas probablement pas fait ce qui a été dénoncé et s'amuse à débattre sur les termes d'agressions sexuelles et sur la légitimité de telles lois à ce sujet. Comment tu réagirais ? Personnellement, pas très bien. C'est peut être froid et pas méchant dans le fond, mais l'effet reste dévastateur.

    Cela serait tout autre s'il s'était exprimé sur un canal plus approprié comme un bar avec ses amis.

  • [^] # Re: Bonne foi

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Mozilla pense-t-il vraiment à notre vie privée comme priorité?. Évalué à 4.

    Non, mais ils font un lobbying intensif à l'échelle mondiale pour que le nucléaire soit abandonné partout en priorité. Même si cela augmente à court et moyen terme les émissions de gaz à effet de serre.

    Exemple typique du cas belge, Greenpeace salue la victoire contre le nucléaire belge pour 2025 (dont la réalisation promet d'échouer mais passons) en citant une étude qui mentionne très clairement que cela n'est possible qu'en compensant le nucléaire perdu par du gaz (et de manière marginale par du renouvelable à court terme).

    Donc Greenpeace sait très bien ce que leur politique de lobbying et de communication implique politiquement et s'en réjouissent quand même. Le tout avec des arguments qui restent pour l'essentiel douteux ou faux.

  • [^] # Re: Bonne foi

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Mozilla pense-t-il vraiment à notre vie privée comme priorité?. Évalué à 6.

    Je ne mens pas, en fait tu n'as pas compris ce que j'ai dis. Peut être que j'ai manqué de clarté aussi.

    L'Allemagne a été capable de diminuer drastiquement (je n'ai pas dit totalement, ce sera pour la décennie suivante) le nucléaire en une dizaine d'années.

    Mais s'ils avaient gardé le nucléaire au même niveau et tout en effectuant la même transition énergétique, qu'est-ce qui aurait diminué de manière significative ? Le charbon. En supprimant le nucléaire en premier, ils ont donc laissé du charbon. L'inverse aurait été préférable au niveau du climat et là j'aurais trouvé le modèle allemand comme intéressant à suivre.

    Car il est difficile sur un temps raisonnablement court (10 / 20 ans) de lutter contre le changement climatique et le nucléaire à la fois. Cela demande beaucoup de moyens, humains, financiers comme logistiques. Et l'Allemagne montre que malgré son industrie, sa volonté politique et ses finances qu'ils n'ont pas su faire les deux de front non plus. Sans compter que l'argent qui sert à se débarrasser du nucléaire n'ira pas dans d'autres secteurs comme l'isolation des bâtiments, les adaptations nécessaires de la mobilité ou de l'industrie, etc. Essentiel pour la lut changement climatique.

    Or le changement climatique demande d'agir le plus tôt possible car à ce jour il n'y a pas de moyen d'extraire les gaz à effets de serre de l'atmosphère de manière industrielle et abordable. Donc perdre 10-20 ans dans cette lutte c'est une grosse perte. Le nucléaire peut être géré plus tard, quand l'autre transition sera opérée ou du moins en bonne voie de succès ce qui n'est pas encore le cas.

  • [^] # Re: Sscandales

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Richard Stallman démissionne. Évalué à 10.

    Perso je ne trouve pas acceptable qu'un employé du MIT tente de défendre, sur une liste de diffusion interne où il y a des élèves, un collègue ou une personnalité liée à l'université accusé d'agressions sexuelles et encore moins avec le style qui fut le sien. Pire, qu'il renverse la situation victime / agresseur.

    D'autant plus qu'il n'a aucun élément solide pour justifier une telle réaction. Il se base sur sa conviction profonde.

    Dans ce genre de cas il aurait du se taire tout simplement. Ce n'est pas son rôle de mener l'enquête et de publier son ressenti. Il y a des élèves derrière cette histoire. Il faut que les élèves aient confiance en l'institution pour dénoncer les manquements de ses membres si la situation se reproduit. Et ils ne doivent pas pas avoir le sentiment qu'ils seront trainés dans la boue s'ils le font.

    Après l'université et la police doivent travailler pour obtenir le fin mot de l'histoire, mais avec précaution et surtout discrétion.

    En plus nous sommes dans un monde où l'info circule vite et loin, le MIT a une réputation internationale. Et nous sommes dans un contexte sociétal où on sort du tabou des agressions sexuelles subies pour les victimes. La réaction de RMS fait clairement tâche. Si le MIT ne réagissait pas en maintenant RMS à ce poste sans rien dire, ça pourrait entacher cette réputation.

  • # Référence subtile

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Richard Stallman démissionne. Évalué à 10.

    Je ne suis pas content qu'il ait du démissionner, mais je suis content qu'il soit parti.

  • [^] # Re: Source relativement proche du dossier

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Richard Stallman démissionne. Évalué à 7.

    Au vu de son passif sur ce genre de discussions et la note de son blog, il ne fait guère de doute que la FSF l'a gentiment poussé à partir. Pas sûr que ce soit une démarche totalement volontaire.

    Du coup pas mal de questions en suspens :

    • Qui va le remplacer à ce poste ?
    • Va-t-il s'impliquer encore dans GNU ? Va-t-il le considérer comme son pré carré comme avant ?
  • [^] # Re: Bonne foi

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Mozilla pense-t-il vraiment à notre vie privée comme priorité?. Évalué à 6.

    mais rien ne me prouve que ces acteurs ne sont pas intimement convaincu de la justesse de leurs causes.

    Mais là n'est pas la question. La question c'est est-ce que leur discours est mensonger ? La réponse est oui, ils mentent à escient pour vendre leur message.

    La fin ne justifie pas les moyens. Ce serait une entreprise du CAC40 qui agirait ainsi, je suis très certain que tu aurais une opinion plus tranchée.

    Ce qui me semble problématique, c'est de considérer que l'idéologie est mauvaise en soi.

    Personne ne dit que l'idéologie doit disparaître. Et je ne dis pas que Greenpeace doit devenir pro nucléaire demain.

    Ce qui est critiqué ici c'est leurs méthodes pour défendre leur idéologie, en mentant et avec des erreurs basiques assez monstrueuses. Et que par idéologie il sont prêt à risquer que la lutte contre le réchauffement climatique (lutte importante pour eux aussi) échoue juste parce qu'ils sont contre le nucléaire.

    Prenons l'exemple, Greenpeace vante le modèle allemand. Que l'Allemagne investisse dans l'éolien et le solaire, pourquoi pas. Mais d'abord se débarrasser du charbon puis éventuellement le nucléaire. Non, tout a été fait politiquement pour faire l'inverse. Résultat pour le climat, le mix énergétique de l'Allemagne a perdu 10 ans. Avec ce qu'ils ont fait aujourd'hui, le charbon aurait pu être éradiqué, mais non, le charbon a un niveau proche de celui d'il y a 10 ans mais le nucléaire a effectivement baissé drastiquement. Super.

    Et pour eux, c'est un modèle à suivre. C'est contradictoire.

    Après tout vouloir un monde avec ou sans nucléaire, c'est d'abord un choix idéologique avant d'être technique.

    Si tu considères le climat comme une priorité (qui elle s'en contre fou de la politique et du social ou de ton idéologie), alors tu dois penser aux techniques qui permettent d'atteindre le résultat voulu en essayant d'être le plus efficace dès le début pour ne pas perdre du temps.

    Quand on pèse le pour et le contre des solutions dans ces conditions, il faut savoir mettre entre parenthèse l'idéologie initiale pour prendre le meilleur choix du moment, le meilleur compromis. Ne guider ses choix que par idéologie c'est le meilleur moyen de se prendre le mur, quelque soit le sujet. Il faut du pragmatisme aussi.

  • [^] # Re: Gni?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Richard Stallman, l'affaire Epstein et des positions franchement douteuses. Évalué à 5.

    Quand tu représentes une entité, ton image personnelle se confond avec celle de l'entité. C'est un processus naturel qu'on peut ne pas apprécier mais c'est comme ça.

    Alors si RMS est prêt à ce que son opinion salisse le LL ou FSF, grand bien lui fasse. Il continue comme avant. Sinon il doit se dissocier. Ou alors il s'exprime anonymement (l’anonymat ça sert aussi à ça).

    Imagine demain l'ambassadeur de France aux USA déclare quelque part qu'il trouve la pédophilie comme une bonne chose. Comment penses-tu que ça va évoluer cette histoire ? Cela fera un scandale, les pays étrangers qui n'aiment pas la France n'hésiteront pas à ressortir toute leur francophobie en ajoutant que les Français sont des pédophiles, l’amalgame arrivera et si jamais Macron ne se sépare pas de cet ambassadeur ça va faire un gros scandale médiatique intérieur aussi. Et la parole de tout ses soutiens sera mise à l'index.

    Pourtant le gars exprime une opinion privée sans lien avec son boulot. Et tant qu'il ne fait rien d'illégal il peut le dire librement pourtant. Mais son job étant une représentation publique, son opinion privé se doit de se limiter sous peines de conséquences qui vont au delà de cela.

    Une seule solution: fermer internet !

    Au contraire, il utilise un pseudo et voilà problème réglé.

  • [^] # Re: Bonne foi

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Mozilla pense-t-il vraiment à notre vie privée comme priorité?. Évalué à 10.

    Pourquoi tu exclues si vite qu'ils puissent être sincère ?

    Greenpeace est peut être sincère dans sa démarche, à savoir qu'ils sont convaincus que le nucléaire c'est mal et que cela doit être absolument détruit.

    Mais Greenpeace ment dans le but de dénigrer le nucléaire, à l'encontre du consensus scientifique sur le sujet considéré. Et c'est ça qui est problématique. On peut être anti nucléaire mais on doit utiliser des arguments qui soient valides, et si possible aussi des raisonnements cohérents et logiques. Bref, se reposer sur la science plus que sur l'idéologie.

    En vrac, Greenpeace dans son document pour classer les fournisseurs d'électricité verte classe le nucléaire comme un moyen de production qui émet du CO2 en quantité modéré. C'est-à-dire comme à peine mieux que le gaz mais bien moins efficace que le solaire photovoltaïque ou l'éolien. Et bien sûr la méthodologie n'est vraiment pas documentée.

    Alors que le GIEC dans le même temps sur le cycle de vie complet des moyens de production juge le nucléaire comme presque équivalent à l'éolien et mieux que le photovoltaïque.

    Greenpeace fanfaronne sur le fait que le GIEC par le fait qu'ils ont établi des trajectoires de transition d'énergie décarbonée compatible avec l'accord de Paris sans recourir à du nucléaire. Sauf qu'ils omettent que cela concerne peu de scénarios qui se révèlent très difficiles à mettre en œuvre, la quasi totalité des trajectoires reposent sur un soutien assez massif au nucléaire à court et moyen terme.

    Bref, Greenpeace ne cite que ce qui l'arrange dans le bilan scientifique du GIEC, ils omettent tout ce qui est contraire à leur idéologie. Ce n'est pas honnête comme démarche.

    Alors que le GIEC (et Greenpeace approuve le bilan) juge que l'urgence environnemental c'est le climat, Greenpeace sabote le nucléaire alors que c'est sans doute nécessaire d'y recourir massivement pour le moment. Qu'il faudra s'occuper du nucléaire plus tard.

    Greenpeace aussi n'hésite pas à dénoncer le danger / risques liés aux déchets nucléaires mais refusent tout type de recyclage (alors que cela diminue et utilement les déchets à vie longue) et qu'ils préfèrent du coup un entreposage en surface des déchets au lieu de tenter l'enfouissement profond pour des raisons qui échappe encore à la logique. Alors que c'est plus coûteux et dangereux de faire ainsi.

    Greenpeace n'hésite pas à faire des opérations coup de points sur des centrales pour dénoncer leur vulnérabilité. Mais c'est de la pure communication. Si la police leur avait tiré dessus à balle réelle (comme ils feraient si c'était des terroristes), ils auraient été les premiers à crier au scandale aussi. Donc l'État ne peut que perdre. Puis entre parvenir à rejoindre l'entrée d'une centrale et parvenir à pénétrer une zone où ils auraient pu faire des dégâts, il y a un pas à franchir aussi car une centrale nucléaire, c'est grand…

    Enfin ils confondent risque et danger. Ils surestiment les morts nucléaires en oubliant que les morts par réchauffement climatique, des mines à charbon ou de leur combustion ça arrive dès maintenant et ça va monter vite.

    Bref, ils sont incohérents et utilisent les médias pour manipuler l'opinion. Greenpeace ne vaut pas mieux que ce qu'ils dénoncent niveau communication.

    C'est quoi leur intérêt de mentir ?

    En plus de l'idéologie, notons que Greenpeace comme d'autres ont des intérêts dans des producteurs d'énergie renouvelable. Ils ont tout intérêt à ce que le financement du nucléaire les finance à la place même si c'est moins pertinent pour le climat.

  • [^] # Re: Gni?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Richard Stallman, l'affaire Epstein et des positions franchement douteuses. Évalué à 7. Dernière modification le 16 septembre 2019 à 16:06.

    Il y a plusieurs choses à nuancer dans ton propos.

    Ici on parle du cas RMS, je ne crois pas avoir vu un commentaire débattant du fond à savoir si le gars a effectivement violé ou pas la fille. RMS lui se prononce bien évidemment sur le fond de l'affaire.

    RMS s'exprime en son nom propre, qui est connu, et s'adresse directement à des gens plus ou moins impliqués dans le dossier (à savoir des étudiants du MIT). Sa prise de position est donc bien plus impactant qu'une discussion de comptoir qu'on pourrait prendre ici. Il doit donc de fait prendre plus de précautions dans sa manière d'aborder le sujet.

    RMS est une personne médiatique, il représente un organisme, un mouvement. De fait ses propos sont scrutés et il doit faire gaffe à ce qu'il dit. Car cela peut se répercuter sur ce qu'il représente.

    Cela fait parti du boulot d'un représentant de faire attention à son expression. Quand tu es PDG d'une grande boîte, ambassadeur d'un pays ou président de la République tu sais très bien que la moindre frasque peut se payer cher. Donc tu ne t'exprimes que quand c'est pertinent et tu essayes d'être lisse.

    Si RMS ne considère pas cela utile, la FSF et le LL payeront les pots cassés. Ou s'il veut s'exprimer librement et considère cette contrainte comme trop lourde, il peut aussi quitter ses fonctions pour être moins exposé et continuer à agir comme il le fait car cela ne serait plus que pour sa gueule.

    On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre.

  • [^] # Re: De l'importance du contexte

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Richard Stallman, l'affaire Epstein et des positions franchement douteuses. Évalué à 4.

    Je ne suis pas en désaccord avec toi, il y a du flou et du coup un risque juridique.

    Mais comme je l'ai dit, un juge est là pour ça aussi. Interpréter la loi et tenir compte du contexte du cas. Cela me semble essentiel pour avoir une justice convenable. Des robots qui appliquent la loi bêtement n'offre pas une justice convenable non plus (le judiciaire ne serait plus un contre pouvoir).

    En plus, la loi doit fixer des limites strictes. Sauf que comme tu le dis, la vie est complexe. Tu as des cas difficiles à exprimer légalement de manière exhaustive. D'où le fait que le juge tient compte du but de la loi et du contexte du cas jugé pour prendre une décision. La binarité absolue en droit me semble non atteignable malgré que ce soit souhaitable en un sens.

    Le droit évolue assez lentement et a des gardes fous. La prescription protège contre une évolution de la jurisprudence qui est assez lente. Et le droit n'est pas rétroactif dans le sens de l'interdiction. Si tu couches à 18 ans avec une personne de 13 ans et que c'était légal à l'époque cela n'est pas un problème. Et si cela n'était pas le cas à l'époque mais que cela le devient durant la période de prescription, pas de soucis une fois que c'est légalisé.

    Ce n'est pas parfait j'en conviens mais c'est difficile voire impossible d'avoir un système parfait. Surtout qu'on parle d'essayer de protéger une personne "fragile" qui n'a pas une conscience totale de ce qui se passe.

    Même le cas allemand que tu trouves bien (et je suis d'accord, c'est mieux que bien des pays dont la France), tu as des cas limites quand même qu'on ne peut exprimer de manière exhaustive.

    Et le juge ne sort pas non plus son avis de nul part, la loi prévoit le cas d'une autorité de l'un des partenaires sur l'autre. La jurisprudence est aussi assez fournie sur le sujet.

  • [^] # Re: De l'importance du contexte

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Richard Stallman, l'affaire Epstein et des positions franchement douteuses. Évalué à 4.

    Attention je ne dis pas que le risque est nul, après les personnes concernées peuvent réfléchir aux circonstances pour voir si c'est acceptable ou pas. Deux collégiens sans autre lien n'est pas un problème en général, le lien familial ou hiérarchique (prof / élève) pose question et demande de prendre des précautions. C'est chiant je te l'accorde mais c'est difficile de protéger quelqu'un, ici un mineur, qui n'a pas toujours conscience de ce qu'il fait et qui n'a pas de possibilité de se défendre en cas de contraintes.

    Quant au "futur" c'est pour ça qu'il y a notion de prescription. Cela empêche qu'on condamne quelqu'un pour une interprétation de la loi qui a fortement évolué avec le temps. Dans ce genre de cas une victime peut se retourner jusqu'à ses 28 ans maximum, cela laisse assez peu de temps pour que la justice fasse un gros changement d'interprétation de la loi.

    Le risque existe (à l'impossible nul n'est tenu), mais il y a pas mal de gardes fous pour que finalement cela ne pose pas problème en pratique.

  • [^] # Re: De l'importance du contexte

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Richard Stallman, l'affaire Epstein et des positions franchement douteuses. Évalué à 7.

    Globalement les cas limites que tu décris sont à l'appréciation du juge qui se réfère plutôt à l'esprit de la loi qu'à son application stricte. Il est assez évident que deux collégiens qui s'aiment l'un juste en dessous et l'autre juste au dessus de la majorité sexuelle cela n'est pas un problème.

    Le juge cherchera à savoir si le consentement est sincère pour le plus jeune. Donc absence d'autorité de l'un sur l'autre ce qui est plutôt assumé si l'écart d'âge est grand, s'il y a un lien familial particulier ou une relation d'autorité directe comme prof / élève.

    D'où l'importance du juge pour interpréter le droit d'une part mais aussi apprécier le contexte du cas considéré.

  • [^] # Re: Il n'est pas un dieu

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Richard Stallman, l'affaire Epstein et des positions franchement douteuses. Évalué à 2.

    Par contre, oui c'est un homme, et en ce sens, il peut déjà faire des erreurs, dire des choses malvenues, ou tout simplement dire des choses qui ne vous plaisent pas (sans être pour autant "vraies" ou "fausses"; que quelqu'un trouve certains dires malvenues peut être souvent simplement une question d'opinion différente).

    Bien entendu que c'est un homme et que des erreurs sont possibles. Je pense que personne ne se fait d'illusions là dessus. Personne n'exige de lui d'être exemplaire.

    Le soucis est que le comportement de Stallman pose question de manière générale, ce ne sont pas des erreurs ponctuelles mais trop globales depuis des années.

    Stallman est un personnage public, sa position peut être relatée dans la presse, son opinion influence des gens (même s'il n'est pas suivi par le monde entier, même au sein du LL) et de fait son avis est scruté. Dans ce cas de figure, la communication doit être propre, il doit éviter d'intervenir dans des sujets où sont opinion bah on s'en fout en fait (d'autant que comme beaucoup, il n'a pas vraiment une opinion plus fondée que les autres) et faire gaffe dans ce qu'il exprime et comment il exprime. Et manifestement, malgré le fait qu'il fait ça depuis une trentaine d'années, il répète inlassablement des erreurs de ce genre ce qui a un impact négatif indirect sur ce qu'il combat. Ce qu'il semble ne pas réaliser.

    D'ailleurs (comme tout être humain), il le reconnaît lui-même, puisque sur son opinion entre des expériences sexuelles avec des mineurs, il dit avoir changé d'avis après avoir échangé à ce sujet avec d'autres gens. C'est d'ailleurs assez étrange que la réaction à cela est de dire qu'il n'a aucune humilité. Si ce n'est pas de l'humilité de dire publiquement qu'on a changé d'avis (et de dire que ce qu'on pensait avant n'était pas bien "I think adults should not do that"), alors rien ne compte comme de l'humilité! Dire qu'on se trompait et qu'on l'a compris grâce à autrui, c'est un peu l'une des bases de l'humilité.

    Il a reconnu sur ce fait qu'il s'est planté, c'est bien, mais cela ne fait pas pour autant quelqu'un d'humble. Il ne suffit pas d'agir correctement une fois pour que son caractère soit de manière générale liée à cette action. Stallman a montré à de nombreuses reprises qu'il n'était pas humble dans ses opinions et qu'il gérait les projets comme un dictateur (pas bienveillant).

    J'éviterais d'utiliser cet exemple comme une preuve que son caractère est bon sur ce point là personnellement.

    Ensuite est-ce un si gros problème? Il vit sa vie et nous fait pas de mal, et globalement c'est un homme qui fait avancer les choses dans le bon sens (à sa façon, pas forcément celle que je trouve la plus efficace, mais ce n'est pas à moi de lui faire la leçon).

    Je pense que le comportement de Stallman pose problème de manière globale depuis longtemps. Il y a pire comme individus intégristes dans son genre, mais on ne peut pas dire que son comportement actuel soit bénéfique.

    La FSF (et GNU) ont récemment adopté une charte pour favoriser l'inclusion de la diversité dans leurs projets. Tout en disant qu'ils n'iront pas dans l'extrême inverse à tout prix. Soit c'est bien. Pourquoi pas. Cela va en plus dans la tendance générale de notre monde (tendance qu'on approuve ou pas, là n'est pas la question).

    Or, en agissant comme un dictateur, en défendant de manière agressive son point de vue et en rejetant comme il l'a fait l'opinion des mainteneurs, ou en intervenant sur des sujets pour lequel il ne devrait pas intervenir, il ne fait pas preuve d'ouverture qui est attendue dorénavant. De fait il participe à une ambiance générale qui a été mainte fois décriée ici comme ailleurs. Et de par son statut cette mauvaise ambiance reste relayée et peut créer ou maintenir des préjugés.

    Personne n'exige que Stallman ne débatte pas, n'ait pas une opinion ou que sais-je. Mais la manière de faire n'est absolument pas convenable. C'est préjudiciable, pour lui et son combat.

    En tous les cas, les mainteneurs ont la possibilité de sortir le logiciel du projet GNU s'ils considèrent cette ingérence comme insupportable. Monter ce désaccord en épingle et en faire une sorte d'affaire d'état, là est le problème.

    Ce n'est pas si simple. Ce n'est pas dit que quitter GNU résoudrait le problème, de fait Stallman utilise et a travaillé sur ces projets. Quitter GNU ne changera pas cet état de fait et donc l'opinion de Stallman.

    En plus quitter GNU demande de changer tout les à côtés du code : hébergement du site web, listes de diffusion, bugtracker, emplacement de la doc, la communication historique vers ces ressources, etc. Sans compter le risque d'une réaction qui fait que la communauté se divise en deux entre un côté le projet GNU et d'un autre celui qui est parti à cause de RMS. Personne n'en sortirait gagnant alors que Stallman a en réalité peu de pouvoirs directs sur ces projets.

    Quant à dire des conneries ou se planter, y a-t-il vraiment quelqu'un qui peut affirmer n'avoir jamais dit une bêtise ou quelque chose qu'on regrette ou qu'on ne pense plus des années après? Ce n'est pas non plus une raison suffisante pour virer quelqu'un ou essayer de l'immoler en place publique.

    Si on prend cet évènement pris isolément, tu as tout à fait raison. Mais ce n'est pas un évènement isolé dans son cas. Après la FSF et RMS n'ont pas un impact dans ma vie donc s'ils ne sont plus écoutés cela ne me chagrinera pas. Mais de fait, avec le temps, leur position dans l'écosystème est de plus en plus faible. GNU n'est plus un projet si phare aujourd'hui, le positionnement de la FSF et de RMS sur différents sujets ont été marginalisés par d'autres organismes ou personnalité et leurs combats et solutions paraissent assez vieillottes par rapport au monde actuel. Donc de fait, ils sont en train de sombrer dans l'oubli et l'ignorance. Et que RMS se maintienne dans cette position ne va que renforcer ce processus, cela me semble inévitable.

  • [^] # Re: Plus gros problème du libre

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Richard Stallman, l'affaire Epstein et des positions franchement douteuses. Évalué à 10. Dernière modification le 14 septembre 2019 à 13:55.

    Après je rappelle à toute fin utile que abort en anglais est utilisé dans d'autres contextes que l'avortement car cela signifie en substance la fin d'une procédure de manière générique. Cela s'applique donc à une séquence de lancement d'un engin comme une fusée ou d'une procédure biologique qu'on appelle la grossesse.

    Ce terme n'est donc pas spécifique à l'avortement en anglais et le choix fait dans POSIX n'est nullement une référence à cette action mais bien au terme générique et étymologique.

    Donc utiliser un homme de paille pour dire que les opposants à ce bout de texte exige le retrait même du nom abort dans POSIX est ridicule. Cela ne fait pas sens.

  • [^] # Re: Plus gros problème du libre

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Richard Stallman, l'affaire Epstein et des positions franchement douteuses. Évalué à 10. Dernière modification le 14 septembre 2019 à 13:37.

    Certains écrits de Stallman sont très contestables, mais je ne rangerais pas celui-ci dans le lot.

    La polémique n'est pas tellement dans le texte de la doc mais dans la réaction de Stallman.

    Le texte de la documentation fait une référence à une actualité très ancienne de la politique américaine, qui n'est manifestement pas drôle ou simple à saisir et qui n'apporte rien dans une documentation technique. Le but d'une doc technique n'est pas d'être une œuvre stylistique, c'est d'expliquer le rôle d'une fonction ou d'un objet pour qu'on sache s'en servir. Tout élément inutile dans le cadre de cette compréhension est du bruit inutile.

    Bref, ce passage dans la doc a été jugé inutile (voire gênant dans le cadre de l'ouverture du projet) de manière consensuelle par les mainteneurs du projet. Jusque là tout va bien.

    Et d'un coup Stallman débarque sur ses grands chevaux en défendant corps et âme ce bout de texte. Alors que cela fait longtemps qu'il n'est plus investi techniquement dans la glibc. Donc il fait perdre du temps et de l'énergie à du monde pour quelque chose qui n'en vaut pas la peine.

    C'est ce comportement qui est dérangeant, qui ne fait qu'illustrer le comportement global de RMS. Cela montre qu'il a une faible ouverture d'esprit (le monde ne tourne pas autour de lui et de la politique américaine), qu'il n'admet pas que son œuvre puisse être retouchée et qu'il est globalement autoritaire car il n'accepte pas les décisions qui ne vont pas dans son sens alors que même il n'est pas réellement concerné par la chose. Cela changerait quoi à son existence que ce bout de texte soit supprimée ? Rien. Il prend le projet GNU comme son domaine et comme un outil politique personnel, ce n'est pas normal.

    Car bien entendu ce comportement s'est vu par le passé chez Hurd, GCC, ou plus récemment chez Emacs aussi par exemple. Ce n'est pas un cas isolé.

    C'est d'autant plus amusant quand les fans de la FSF ramènent l'esprit du libre à de la collaboration, des projets communautaires ou autres. Quand on voit le comportement de RMS sur ce genre de sujets on peut douter du fondement de tout ceci. Ou du moins souligner une certaine hypocrisie.

  • [^] # Re: Thème sombre

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Thunderbird 68.0. Évalué à 5.

    Tout à fait, c'est d'ailleurs pour ça que sous GNOME les logiciels ayant traits au multimédia (lecteur de vidéo ou d'images) sont avec un thème sombre par défaut.

  • [^] # Re: Des actes : passage en GPL de tous leurs produits, implémentation des standards interopérables

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Les temps changent !! Qui l'aurait cru il y a 20 ans ?. Évalué à 4. Dernière modification le 10 septembre 2019 à 23:15.

    L'idée initiale de Bruce Perens, Éric Raymond et leurs copains était de vendre le libre aux entreprises.

    Pas que, le but est aussi de contourner la FSF dans la communication. Car RMS et la FSF ne sont pas les rois de la communication et Stallman a une gestion un peu trop personnelle de la FSF comme du mouvement ce qui rend toute contestation interne difficile. Cela se ressent dans certains projets GNU, tels que GCC ou Emacs, où RMS a des points de vue très tranchés qu'il cherche à imposer systématiquement. De nombreux mainteneurs de projets GNU de sont plains par ailleurs de cette ingérence.

    Cet aspect politique est central dans la décision de créer l'OSI, si la FSF avait été géré autrement il n'est pas impossible que l'OSI n'aurait jamais vu le jour.

    Bien sûr qu'ils ne sont pas contents avec ça : ils se battent contre l'OSI parce qu'ils pensent que l'OSI les empêche d'avoir une communication efficace sur leurs valeurs et n'existe d'ailleurs que pour cette raison (et je pense que c'est le cas). Donc, l'OSI, c'est quelque part des ennemis en effet. Ça ne veut pas dire que l'OSI n'a pas un impact positif sur les logiciels libres, et ils le savent.

    Qualifier d'ennemis quelqu'un qui œuvre dans le même but (à savoir que les licences libres et les libertés associées soient la norme) que soit même si les motivations diffèrent est quelque chose qui me dépasse quelque peu. L'important est le résultat, or en dénigrant l'OSI ils installent une confusion dans le mouvement et perde du temps, de l'énergie et de l'argent dans un combat finalement secondaire voire futile.

    Je pense au contraire que la FSF aurait tout à gagner en acceptant de déléguer à l'OSI le développement d'arguments différents en faveur du LL pour un public différent ce qui permet in fine de rameuter plus de code sous licence libre et de fait de sensibiliser les gens à la question.

  • [^] # Re: Des actes : passage en GPL de tous leurs produits, implémentation des standards interopérables

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Les temps changent !! Qui l'aurait cru il y a 20 ans ?. Évalué à 2.

    La question est : en quoi l'intention de l'auteur est pertinent dans ce contexte ?

    L'important dans le concept du Logiciel Libre c'est que l'utilisateur ne soit jamais bloqué, il disposera toujours du code et des dispositions légales pour faire ce qu'il veut du logiciel qu'il utilise. Que le développeur arrête de coder ou disparaît, modifie le logiciel d'une façon qui ne convient pas pour cet utilisateur (cas de l'interface par exemple), pour qu'il l'étende afin de répondre à son besoin propre même si cela n'intéresse pas le développeur d'origine, etc.

    En quoi dans ce contexte l'intention du développeur principal est pertinente ? Cela n'a aucun intérêt. Le but du libre est justement que l'utilisateur peut utiliser ou améliorer le logiciel qui l'intéresse sans se préoccuper des opinions du développeur d'origine, il est libre et indépendant de lui.

    Si la FSF voulait imposer une vision du libre différente que celle que permet la licence, elle l'aurait ajoutée dans sa définition de base. Du genre forcer le développement communautaire, ou instituer le copyleft, l'interdiction de faire le mal (genre la guerre) avec le logiciel, etc. S'ils ne l'ont pas fait, c'est que finalement cela n'entre pas dans le cadre du logiciel libre mais plutôt de la vision du monde selon la FSF ce qui est assez différent finalement.

    Et puis même la FSF n'entre jamais dans ce petit jeu. Ce sont les premiers à mettre en avant leur vision idéale du Libre, pourtant ce sont les premiers à considérer que le noyau Linux est libre alors que Linus Torvalds a adopté la GPL surtout comme un moyen de produire du logiciel efficace (donc plutôt une approche OpenSource selon toi), de même pour git par ailleurs. Et globalement ils n'ont jamais émis d'avertissements (ou fait de contre publicité) quant au fait d'utiliser un logiciel sous licence libre mais dont l'intention du développeur le collait pas avec leurs idéaux. Car cela n'a aucune importance, dans les deux cas l'utilisateur a toutes les libertés minimales requises et c'est ça qui a de la valeur concrète.

  • [^] # Re: Des actes : passage en GPL de tous leurs produits, implémentation des standards interopérables

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Les temps changent !! Qui l'aurait cru il y a 20 ans ?. Évalué à 3.

    Puis un autre point, l'intention est quelque chose de subjectif qui n'apporte pas forcément d'éléments probants pour l'utilisateur ou le développeur.

    Je veux dire, tu peux avoir un développeur qui a une vision plutôt OSI qui fourni un travail de meilleur qualité et qui finalement se préoccupe plus de ses utilisateurs que quelqu'un qui partage plutôt la vision du monde selon la FSF. C'est difficile à bien quantifier.

    Au moins une licence est libre et OpenSource, tu as des garanties assez claires sur ce que tu peux ou ne pas faire. De manière indépendante de ce que pense le développeur derrière le projet.

  • [^] # Re: Bien fait!

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal [HS][Nécrologie] Ariane, du Club Dorothée, est décédée/bronsonisée à 61 ans. Évalué à 10.

    • des dessins animés à valeur éducative : Les mystérieuses cités d'or, Il était une fois la vie, surement d'autres (et faites par des français)

    Euh, pour ces dessins animés cela a été diffusé essentiellement sur France Télévision et non TF1 (voire Canal+). Club Dorothée a contribué au renouvellement de l'audiovisuel français pour enfants (et donc à un changement culturel) mais en terme de contenus éducatifs il me semble qu'ils n'ont rien fait de spécifique contrairement à France Télévision.

    L'apport sur ce point ci me semble donc très indirect voire inexistant.

  • [^] # Re: Ça dénonce grave.

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien CO2 ou PIB, il faut choisir. Évalué à 10.

    Après c'est logique que une croissance économique entraine une hausse de consommation d'énergie d'une certaine façon. Une telle superposition n'est pas tellement surprenante.

    J'aime beaucoup le travail de Jancovici sur ce sujet, il a raison sur de nombreux points. Après je mettrais un bémol sur certains de ses propos tout de même. Bien que j'ai l'impression que sur les points que je vais critiquer, ces derniers temps il ajoute dans son discours un selon moi qui permet de ne plus les asséner comme une vérité absolue mais bien comme un avis. D'autant plus que parfois la démonstration est pauvre. Et après tout, juger de l'histoire ou de l'économie alors qu'on n'est pas expert du milieu est un exercice difficile.

    En vrac, disons que Jancovici associe l'énergie abondante à la démocratie et à la fin de l'esclavage. Cela a pu aider à les développer, mais ces concepts sociaux ou sociétaux ont eu des mises en place qui ont débuté avant que l'énergie abondante ne soit là. Ne reposer en tout cas uniquement sur le facteur énergétique l'émergence d'un tel changement de société me paraît un peu hors de propos et surtout hors de son expertise.

    Après c'est sûr que si demain on n'a plus assez d'énergie, pas impossible que certains pays ou peuples chavirent dans des choix pas sympathiques. C'est à garder à l'esprit mais ce n'est pas une obligation.

    Il associe également quasiment toutes les crises économiques au seul facteur de l'énergie, comme celle de 2008. Sa seule démonstration est que la baisse de la consommation énergétique a précédé un peu la baisse économique. Mais cela ne démontre pas un lien de cause à effet pour autant, l'économie a aussi des stocks et prévoit son activité en avance donc il n'est pas impossible d'avoir une baisse de consommation d'énergie avant celle du PIB pour des raisons totalement externes. Par ailleurs il me semble que pas mal de gens ont alerté dès 2005 par exemple la crise des subprimes qui se profilait sans faire intervenir le facteur énergie dans l'équation. C'est d'ailleurs tout le problème de l'économie qui est tellement imbriquée avec la consommation d'énergie mais de tellement d'autres facteurs qui sont entremêlés dans le temps et l'espace qu'il est délicat de démontrer des liens de cause à effet forts avec juste un graphe.

    D'autant qu'en théorie, mais je peux me tromper, s'il y a un manque d'énergie, quelque part il y aurait une pénurie de cette énergie. Comme par exemple quand il y a des grèves qui bloquent les raffineries et que des pompes sont vides et qu'il est délicat pour tout le monde de s'en procurer même si on en a les moyens. Or il ne semble pas que cela a été le cas dans un pays riche en dehors de ce genre de contextes sociaux. Pourtant il attribue à l'Italie (et aux USA en 2008) une contrainte sur la production d'énergie mais qui est bizarrement non ressentie par la population ou les entreprises ? Je peux me tromper, mais il n'a jamais répondu à mes interrogations à ce sujet et il n'y a rien d'évident. Et pourquoi l'Italie subirait cette contrainte mais pas un pays plus pauvre ? Pas très expliqué non plus.

    Du coup personnellement j'évite d'attribuer du crédit à Jancovici quand il énonce ce genre de choses. Mais de toute façon je dirais que ce n'est même pas l'essentiel de son propos (même si cela lui prend énormément de temps de parler de ces _annexes). Ce qui faut retenir selon moi est :

    • Le réchauffement climatique est en route et va poser de gros problèmes divers et variés et qu'on a peu de temps pour limiter les dégâts et donc décarboner l'économie pour limiter ces désagréments sans un recul trop violent de notre mode de vie.
    • Même si on ne croit pas au réchauffement climatique et à ses effets néfastes, de toute façon la production de pétrole et de gaz ne pourra soutenir une telle demande très longtemps / éternellement, et l'argent pour en consommer finance des pays étrangers au lieu de financer nos États. Donc pour cette raison décarboner l'économie maintenant est une bonne idée aussi.
    • Nos économies sont tellement dépendants de l'énergie et les énergies carbonées sont tellement pratiques (très denses, facile à extraire et à manipuler, etc.) que les remplacer par autre chose (éolien, solaire, agrocarburant, biomasse) est difficile et que pour répondre à cette demande il y a des externalités négatives non négligeables comme l'occupation des sols ou la consommation de matériaux, le coût ou encore l'intermittence de cette production.
    • La conséquence est donc qu'il faut être plus sobre dans notre consommation (sans tomber à l'âge de pierre, juste en consommant ce qui est vraiment utile / nécessaire), et faire dès maintenant une transition de long terme. Et que se débarrasser du nucléaire à court terme est une mauvaise idée, cela devrait être envisagé uniquement quand la décarbonatation de l'économie aura été suffisante car cela reste un mode de production très efficace pour effectuer cette transition.

    Son propos reste très intéressant si on veut des détails, son travail est assez bien sourcé et ses calculs assez justes dans l'ensemble. Il a d'ailleurs publié sur Youtube un cours qu'il a donné à l'école des Mines cette année sur le sujet qui permet d'avoir un panorama complet de son travail de vulgarisation du domaine. C'est 8 fois 2h30 mais ça s'écoute plutôt bien.

  • [^] # Re: Stable api nonsense ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le libre a perdu. Évalué à 5.

    Je doute fortement, les fabricants préfèrent maintenir un fork inutilisable, ça permet que les acheteurs achètent le nouveau SoC pour avoir les nouvelles fonctionnalités. La preuve, c'est compliqué d'avoir les sources de leurs forks. Si c'était lié aux problèmes des api, ont aurait facilement accès aux sources des forks.

    Pour avoir travaillé sur plusieurs types de processeurs ARM, obtenir le code Linux du fondeur n'est pas difficile du tout. Mais la qualité du code est elle assez affreuse. Ce qui rend toute maintenance depuis l'extérieure (et donc l'ajout du code dans le noyau Linux officiel) très délicat.

    Et je ne dirais pas que c'est fait dans l'optique de rendre le code non maintenable pour vendre de nouvelles puces. Je dirais surtout qu'il y a un manque de savoir faire à ce sujet et qu'ils n'investissent pas dans la qualité de ce travail car c'est finalement assez secondaire. Pourquoi perdre du temps là dedans alors que 18 mois plus tard le processeur sera remplacé et le code du noyau aussi ?

  • [^] # Re: Ce n'est pas une guerre

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le libre a perdu. Évalué à 8.

    Le contraire d'open source, c'est closed source.

    Non, le contraire d'OpenSource c'est non OpenSource…

    L'OpenSource répond à la définition en 10 points de l'OSI, qui est équivalente par ailleurs aux 4 libertés de la FSF sur le fond. Tu peux avoir le code source lisible en lecture seule qu'il n'est pas OpenSource pour autant. Malgré le nom.

  • [^] # Re: Krita ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Tweak d'interface Gimp à la PS-like pour une transition en douceur vers du libre . Évalué à 8. Dernière modification le 21 août 2019 à 19:59.

    Oui bien sûr, je vais utiliser le terme taxe d'apprentissage pour parler de l'impôt sur le revenu. Non, je parle bien de la taxe d'apprentissage en France. Les entreprises concernées doivent verser une contribution pour financer les formations en apprentissage et peuvent décider d'allouer une partie de cette taxe à un centre de formation en particulier.

    Du coup, les entreprises d'un secteur particulier, au hasard le graphisme pour rester dans le sujet, peuvent allouer une partie de ces fonds à des écoles en particulier. En général ils financent donc des établissements liés à leur métier. Je ne crois pas qu'une entreprise de graphisme va financer les formations en hôtelleries. Leur intérêt est de financer les formations qui vont former des étudiants aptes à être recrutées par leur entreprise en fin de parcours ou peu après. Et comme ils financent un peu le budget de l'école, l'établissement n'est pas sourd aux demandes des entreprises sur le contenu de la formation. Donc cela favorise l'apprentissage des technologies que ces entreprises utilisent.