Du non-respect des brevets par les plantes et les animaux

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juil.
2010
Justice
Dans un article du 21 juillet 2010 publié sur IPwatch, il est question de potentiel changement dans les lois relatives à la brevetabilité de plantes et graines faisant partie de la consommation alimentaire de base. J'ai décidé de faire ici un bref rappel sur les problèmes de brevetabilité de plantes et animaux (dont Homo sapiens fait partie), avec un intérêt un peu plus particulier concernant l'agriculture. Pourquoi ces discussions ? L'an dernier, en début septembre 2009, s'était tenue une conférence sur la propriété intellectuelle appliquée aux plantes d'intérêt économique. Ses conclusions avaient inquiété beaucoup de personnes défendant la non-brevetabilité de ces plantes : la propriété intellectuelle assurerait une protection qui est essentielle pour les investissements réussis et le développement de nouvelles variétés de plantes. Peu après, dans son rapport, Olivier de Shutter (le rapporteur spécial des Nations Unies sur les ressources alimentaires) conclut que le système de semences commerciales risque de compromettre le système semencier paysan et que les droits de propriété intellectuelle sur les semences pourraient menacer la biodiversité et la sécurité alimentaire. Le jour où le rapport a été transmis, un appel contre la « monsantonisation » des ressources de nourriture de la planète a été lancé.

Entre-temps, Bill Gates a annoncé la mise à disposition d'un financement de 120 millions de dollars visant à aider les agriculteurs les plus pauvres. Ce qui a été particulièrement intéressant dans le communiqué de presse est le passage suivant :

« While Gates said that major breakthroughs in the fight against hunger and poverty are now within reach, he cautioned that progress toward alleviating global hunger is "endangered by an ideological wedge that threatens to split the movement in two". On one side, he said, there are groups that support technological solutions to increase agricultural productivity without proper regard to environmental and sustainability concerns. On the other, there are those who react negatively to any emphasis on productivity. »

(Traduction : « Bien que Gates ait déclaré que des avancées importantes dans la lutte contre la faim et la pauvreté sont désormais à portée, il a averti que les progrès vers l'atténuation de la faim mondiale est "en danger de par un prisme idéologique qui menace de diviser le mouvement en deux". D'un côté, dit-il, il y a des groupes qui soutiennent des solutions technologiques pour accroître la productivité agricole sans tenir compte des préoccupations propres à la durabilité et l'environnement. D'autre part, il y a ceux qui réagissent négativement à toute accentuation sur la productivité. »)

Les 20 et 21 juillet 2010 s'est tenue à Munich une réunion de la Grande Chambre de recours auprès de l'Office européen des brevets (OEB, European Patent Office, EPO) lors de laquelle a été discutée la validité de brevets sur ce que l'on appelle marker-assisted selection. Cette dernière fait référence au fait de vouloir instaurer un trait naturel d'un organisme par sélection. Comment ? Admettons que dans notre ferme, il y a plein de poules blanches ; un jour apparaît une poule bleue. Elle fait venir plein de journalistes, mais surtout pond une fois et demi plus d'œufs en moyenne que ses consœurs blanches. Qu'allons-nous allons faire ? Nous débrouiller pour que les œufs de cette poule soient préservés pour en faire des poussins qui garderont le marqueur génétique ayant déterminé la couleur de plumes bleue. Ainsi, dans un temps donné, avec plus ou moins de succès, on arrivera à un certain nombre de poules et coqs bleus que l'on pourra croiser pour ne produire que ça et donc, avoir un apport d'œufs augmenté puisque toutes les poules bleues pondent une fois et demi plus. Mais puisque nous ne sommes pas bêtes et ne voulons pas que d'autres profitent de ce caractère rare chez les poules pour leur enrichissement, on va le breveter.

Donc, ce procédé de sélection au moyen des marqueurs a fait l'objet de brevets parce qu'étant considéré comme un procédé technologique. Mais pas uniquement ce processus de sélection artificielle de base, décrite déjà par Darwin et pratiquée depuis que Homo sapiens est sédentarisé : toutes sortes de caractères apparaissant et n'ayant pas été décrits précédemment font objet de brevet. Très rapidement, on risque donc à ce que toute la base alimentaire de la planète se retrouve brevetée.

En vue d'une décision de principe, la question a donc été discutée, à savoir si ce procédé de sélection est un processus de reproduction biologique ou constitue une méthode technique et donc, brevetable. Néanmoins, il a été précisé que la brevetabilité des plantes et animaux ne sera pas discutée. De plus, même si la discussion de l'OEB pourrait résulter en une révocation de la brevetabilité de la procédure de reproduction, cela n'aura pas d'impact sur ce qui a été produit : les oeufs de notre ferme resteront soumis aux brevets même si le procédé d'obtention des poules bleues ne l'est plus.

Code ADN disponible, biohacking, copie à l'infini, brevets sur le vivant, DRM terminator, … Ça ne vous rappelle rien ?

Aller plus loin

  • # Commentaire supprimé

    Posté par  . Évalué à 8.

    Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

    • [^] # Re: par ?

      Posté par  . Évalué à 5.

      méfiez-vous des canards. et des petits chatons.
    • [^] # Re: par ?

      Posté par  . Évalué à 1.

      Ben oui, si une poule blanche met au monde une poule bleu dans une autre ferme, elle va enfreindre le brevet de la première ferme à poule bleu. Du coup, les poulets vont arrêter la méchante poule blanche pour violation de brevet et recel d'oeuf de poule bleu.

      Oh, pendant que j'y pense, je vais breveter l'oxygène et le dioxyde de carbone, donc préparer vos sous si vous voulez continuer à respirer.
  • # Next

    Posté par  . Évalué à 3.

    Code ADN disponible, biohacking, copie à l'infini, brevets sur le vivant, DRM terminator, … Ça ne vous rappelle rien ?

    Si, les bouquins de Michael Crichton.

    Article Quarante-Deux : Toute personne dépassant un kilomètre de haut doit quitter le Tribunal. -- Le Roi de Cœur

  • # s/par/pour/ dans le titre

    Posté par  . Évalué à 0.

    s/par/pour/ dans le titre
    ou alors j'ai pas compris la subtilité ...
    Guy
  • # Et donc ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

    Merci pour ces infos intéressantes, mais je n'ai pas bien compris quelle était la conclusion de l'OEB. Il a conclut quelque chose ? Il y a d'autres réunions prévues ?
  • # limite de ce type de brevet

    Posté par  . Évalué à -1.

    Les plantes et les animaux OGM sont brevetables en Europe. Les conditions qui permettent leur brevetabilité sont un peu complexes donc je ne vais pas rentrer dans le détails.
    Toutefois :
    - personne n'est obligé d'utiliser ou de cultiver ce type de produit. De la même façon, personne n'est obligé d'utiliser un logiciel proprio. Il existe une écrasante majorité de produit non-breveté sur le marché des semences et du bétail.

    - la reproduction d'un semence breveté ou d'un animal breveté par le paysan pour son propre usage n'est pas un acte de contrefaçon (art L613-5-1 du code de la PI).
    • [^] # Re: limite de ce type de brevet

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      personne n'est obligé d'utiliser ou de cultiver ce type de produit. De la même façon, personne n'est obligé d'utiliser un logiciel proprio. Il existe une écrasante majorité de produit non-breveté sur le marché des semences et du bétail.
      Jusqu'au jour où Windows atteint 98% des ordinateurs du marché.
    • [^] # Re: limite de ce type de brevet

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

      > Les plantes et les animaux OGM sont brevetables en Europe.

      Le seul hic ici est que tout ce dont je parle dans la dépêche concerne les animaux et plantes non génétiquement modifiés.


      > - personne n'est obligé d'utiliser ou de cultiver ce type de produit.

      Oui, bien sûr. Et quand toutes les espèces naturelles seront contaminées par les transgènes, on pourra encore dire ça ? Je ne parle même pas des plantes transgéniques déjà cultivées et utilisées qui font que l'on se retrouve avec des insectes résistants à de fortes doses d'insecticides. Et que dire du fait que les éleveurs de bétail servant pour la consommation quotidienne ne sont pas obligés d'indiquer si leurs animaux ont été nourris avec des plantes transgéniques ? Bref, ce genre de pseudo argument ne fait que montrer la méconnaissance des gens des questions qui les concernent directement. C'est dangereux.


      > - la reproduction d'un semence breveté {...}

      Ah tu veux dire lorsque la semence génétiquement modifiée ne porte pas terminator ? Monsanto est trop bon...


      Pendant combien d'heures encore devrait-on épiloguer sur la vassalisation des gens par les systèmes de verrouillage tels les brevets ? Combien de millions de lignes devraient être écrites pour expliquer en quoi l'expression "propriété intellectuelle" est du novlangue [*] ?


      [*] "... Ne voyez-vous pas que le but du novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? [...] Comment pourrait-il y avoir une devise comme "La liberté, c'est l'esclavage", alors que le concept même de liberté aura été aboli ?" George Orwell, 1984
      Voir aussi http://www.gnu.org/philosophy/not-ipr.html
      • [^] # Re: limite de ce type de brevet

        Posté par  . Évalué à -3.

        J'aimerai juste que l'on se tienne aux faits, je parle du monde tel qu'il existe et pas tel que vous le fantasmez.

        >quand toutes les espèces naturelles seront contaminées par les transgènes

        Quelles sont les exemples connus et vérifiés (publis à l'appui) de contamination d'espèces naturelles par des trangènes ? Si cela est théoriquement possible pour quelques espèces, agiter l'épouvantail de toutes les espèces naturelles contaminées me semble un peu ridicule.

        >Ah tu veux dire lorsque la semence génétiquement modifiée ne porte pas terminator ? Monsanto est trop bon...

        Aucune semence comportant une technologie terminator n'est en vente. Encore une fois, pas la peine d'agiter un épouvantail.
        • [^] # Re: limite de ce type de brevet

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

          > Quelles sont les exemples connus et vérifiés (publis à l'appui) de contamination d'espèces naturelles par des trangènes ? Si cela est théoriquement possible pour quelques espèces, agiter l'épouvantail de toutes les espèces naturelles contaminées me semble un peu ridicule.

          Allez, un peu de lecture : http://www.gmcontaminationregister.org/
          Voici une revue des techniques diverses et vairées employées pour la détection, avec leurs limites et avantages : http://protist.biology.washington.edu/biol302-spr08/Readings(...)


          > Aucune semence comportant une technologie terminator n'est en vente.

          Jusque quand ? Ou le monde que tu fantasmes requiert qu'on lâche ça dans la nature sans connaître les risques ?
          Les tomates FLAVR/SAVR ne comportaient pas de terminator, mais sont retirées suite à d'autres problèmes ; on ne sait absolument pas comment s'adaptera le génome de la plante réceptrice à l'introduction du nouveau gène. Je dis bien "s'adapter", donc l'inclure dans sa super fine balance de dosages, régulations et interactions à moyen et long terme. Exemple cas d'école : un gène issu du haricot et introduit dans le petit-pois devient producteur d'allergène. Supaire. Quand tu penses après à la variabilité au sein de l'espèce qui va manger le bidule... Beh c'est juste une complexité extrême d'interactions qu'on n'a pas la science de mesurer pour l'instant.
          Mais oui, on fantasme et agite des épouvantails, toutafé... Que ça te semble ridicule : tu n'as jamais vu comment une bactérie peut devenir résistante à un antibiotique en moins d'1 semaine avec un cycle de reproduction de 20-30 min. Allez, pour une mouche qui donne une nouvelle génération en 2 semaines, on prévoit combien pour un développement de résistance ? 5 mois, 1 an ?


          Il n'y a que 2 types d'OGM qui sont on va dire tolérés : les fermenteurs qui fabriquent des vaccins et trucs du genre et les organismes que l'on transforme en laboratoire où les conditions sont strictement réglementées. Tout ce qui en sort se doit d'être soumis à la plus stricte régulation et donc, au plus grand nombre de tests possible pour évaluer les vrais risques avant.
          • [^] # Re: limite de ce type de brevet

            Posté par  . Évalué à -2.

            Les exemples fournis ne sont pas des contaminations d'espèces naturelles par des transgènes (c.a.d des espèces naturelles qui auraient intégré le transgène existant dans un OGM)

            Les exemples sont des contaminations par des OGM, c'est a dire des plantations ou des utilisations non autorisés d'OGM
      • [^] # Re: limite de ce type de brevet

        Posté par  . Évalué à 1.

        > Et que dire du fait que les éleveurs de bétail servant pour la consommation quotidienne ne sont pas obligés d'indiquer si leurs animaux ont été nourris avec des plantes transgéniques ?

        Je n'ai pas lu les études qui ont abordé ce sujet et je ne sais même pas s'il y a eu des études suffisamment indépendantes sur le sujet; mais mes quelques connaissances biologiques m'indiquent que tout matériel génétique qui passe dans l'appareil digestif d'un animal est duement digéré (déjà bien mis à mal par les pH exotiques, et de toutes façons hydrolysés par les enzymes qui vont bien). Quand bien même de l'A[RD]N resisterait dans ces condition, les eucaryotes (et donc les plantes) manquent en général de toute l'ingénérie moléculaire nécessaire à l'injection de matériel nucléique exotique dans le noyau.

        Donc du point de vue d'un "risque de contamination génétique", on ne court a priori pas grand chose.

        Reste la contamination chimique (notamment via des toxines puisque ce sont en général ce genre de substance que Monsanto aime bien faire produire par les végétaux), là il me semble que la question est la même que pour les pesticides. Donc à part si les taux ou les toxines sont différentes, là encore, rien de bien nouveau.

        Maintenant, je ne dis pas que ce n'est pas quelque chose à étudier; mais en regard des autres problèmes (brevets sur le vivant et toutes ses conséquences), savoir si un animal mange de la PGM...

        Il est beaucoup plus dangereux par exemple qu'un mouton mange des farines de carcasses d'autres moutons malades ;)

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        • [^] # Re: limite de ce type de brevet

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

          > Maintenant, je ne dis pas que ce n'est pas quelque chose à étudier; mais en regard des autres problèmes (brevets sur le vivant et toutes ses conséquences), savoir si un animal mange de la PGM...

          Non, c'est sûr, osef si Margueurite a mangé des trucs produisant des pesticides au petit-déj' et se retrouve ensuite dans dans mon assiette ;-) Que l'ADN/ARN soit dégradé dans le tube digestif, why not. Que tu penses qu'il faut produire des tonnes des pesticides/plante pour qu'elle soit considérée dangereuse, why not.

          Mais as-tu pensé à autre chose ? Dans le tube digestif des ruminants par exemple il y a une espèce de flore délirante. Tout comme dans notre tube digestif. On ne sait pas grand-chose de cette flore (enfin, on commence à peine à y avoir un peu accès grâce à la métagénomique). Mais qu'est-ce qu'on sait des effets de ce genre de molécules étrangères sur le métabolisme de cette flore ? Sur les modifications que ces molécules introduisent dans les voies métaboliques de leurs hôtes ? Pas grand-chose. Il y a un grand nombre de mutualistes qui régulent des fonctions qui nous sont vitales. Si ça se trouvait déréglé... Donc, on peut continuer à les manger sans soucis ;-)


          Sur un point un peu plus différent dont je parlais dans un commentaire précédent : les résistances. Ok, 98% des plantes modifiées qui poussent aux US sont productrices d'insecticides et pesticides. Et les plantes adventices résistantes et porteuses du transgène en question ? Et les développements de parasites avec des résistances nouvelles et imbattables ? Les maladies nosocomiales sont un résultat de multirésistances justement. Veut-on la même chose on niveau de plantes et animaux ?
          • [^] # Re: limite de ce type de brevet

            Posté par  . Évalué à 1.

            >Non, c'est sûr, osef si Margueurite a mangé des trucs produisant des pesticides au petit-déj' et se retrouve ensuite dans dans mon assiette ;-)

            Ben c'est juste que c'est déjà le cas. Pour tout ce qui est pesticide systémique (c'est à dire qui rentre dans la plante), ben ils y restent (en général dans les vacuoles). Pour ce qui est pesticides de surface, contrairement à toi, si tu prends soin de rincer tes fruits et légumes avant usage, les grains donnés aux animaux ne sont en général pas nettoyés.

            Donc hormis si les pesticides endogènes sont présents en quantités nocives pour nous, bon oui, osef!

            >Que l'ADN/ARN soit dégradé dans le tube digestif, why not.

            Tu parles d'indiquer les PGMs donnés aux animaux ("Et que dire du fait que les éleveurs de bétail servant pour la consommation quotidienne ne sont pas obligés d'indiquer si leurs animaux ont été nourris avec des plantes transgéniques ?"). C'est donc que tu considères qu'il pourrait y avoir un risque alimentaire pour l'humain. Je fais juste une (rapide) démonstration qu'un "risque génétique" est a priori inexistant, contrairement à ce que l'imaginaire populaire aime bien fantasmer.

            >Si ça[écosystème de la flore digestive] se trouvait déréglé...

            Il me semble que ce serait simple: les animaux seraient soit carencés (mésabsorption d'oligo-éléments, parce que mal digérés par la flore), soit malades (absorption de toxines diverses, diarrhées, et tout plein de choses charmantes dans ce goût là).
            Sachant que notre métabolisme est furieusement proche de la plupart des nos "animaux de la ferme", un truc chimique qui nous rendrait malade, les rendraient malades avant et on ne les mangerait pas.
            En revanche, y'a les risques bactériologiques et viraux. Mais là encore, ce sont des risques qui existent déjà: il faut être en contact avec les animaux vivants ou avec leurs carcasse et abats ou manger cru. Les OGMs n'apportent a priori rien* de nouveau dans ce domaine également.

            [*: c'est une simplification, parce qu'il y a quand même le risque avec les rétrovirus qui pourraient choper un résidu de gène de résistance à un antibiotique (utilisés en ingénierie génétique pour vérifier l'intégration d'un transgène) et pourraient les transférer autre-part. Mais là encore, les virus et bactéries savent déjà bien faire ça tous seuls et bien mieux qu'avec notre aide)].


            Bref, mon point est qu'il faut arrêter de psychoter sur les dangers alimentaires des OGMs, surtout quand il y a une étape (les animaux) entre eux et nous. Cela relève surtout des fantasmes populaires.

            En revanche, les problèmes éthiques, moraux et de "propriété intellectuelle" (je sais que ça veut rien dire, mais c'est le terme con-sacré) que les OGMs soulèvent sont autrement plus intéressants/important/porteurs de conséquences dans le futur.
            De même, le sujet de la (multi-)résistance est AMHA plus concret. Il recoupe également le thème des destruction et modification intrusives (introduction d'espèces invasives par exemple) des écosystèmes, mais là on dérive complétement HS il me semble.

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            • [^] # Re: limite de ce type de brevet

              Posté par  . Évalué à 3.

              « Il me semble que ce serait simple: les animaux seraient soit carencés (mésabsorption d'oligo-éléments, parce que mal digérés par la flore), soit malades (absorption de toxines diverses, diarrhées, et tout plein de choses charmantes dans ce goût là).
              Sachant que notre métabolisme est furieusement proche de la plupart des nos "animaux de la ferme", un truc chimique qui nous rendrait malade, les rendraient malades avant et on ne les mangerait pas. »

              Si c’était aussi simple… On aurait pas eu l’amiante, la vache folle, le virus de l’année dernière, le problème avec les oiseaux…

              Donc que faites-vous des effets à long termes ? Des maladies qui mettent dix ans à se déclarer ? Des maladies contagieuses ? Vous décrétez que ça n’existe pas ?

              « Bref, mon point est qu'il faut arrêter de psychoter sur les dangers alimentaires des OGMs… »

              Ça ok. c’est comme le nucléaire (on est vendredi…) il y a psychose autour de ses questions.

              « …surtout quand il y a une étape (les animaux) entre eux et nous »

              Failed! les animaux ne sont pas forcément une barrière mais peuvent être vecteur… c’est pas le passé récent qui me contredira.

              C’est con parce que fondamentalement je suis assez d’accord, dans le monde vivant le matériel génétique ne passe pas d’un individu à un autre ormi reproduction. Perso. c’est plus contre les effets annexes des OGM que j’ai une dent. En fait cela ne concerne pas que les OGM mais tout notre système de production agricole, mais juste que les OGM focalisent les esprits pour éviter de se poser les bonnes questions (eg. sur l’agriculture intensive). Ça arrange aussi bien les pro-. que les anti-.

              L’exemple des résistances est révélateur, il n’y a pas besoin d’invoquer la génétique et la résistance aux pesticides&co est un problème qui apparaît dès qu’on a recourt à la destruction massive d’un « nuisible » : à fortiori ceux que resteront auront le champs libre et pourront se reproduire tout en transmettant leur résistance à leur descendance (donc à toute la population). D’ailleurs les bonnes politiques tiennent compte de cet effet (il me semble que c’est le cas de la gestion des moustiques en camargues, on ne cherche pas à les exterminer, mais juste à maintenir leur population à un niveau acceptable).
              • [^] # Re: limite de ce type de brevet

                Posté par  . Évalué à 1.

                >« Il me semble que ce serait simple: les animaux seraient soit carencés (mésabsorption d'oligo-éléments, parce que mal digérés par la flore), soit malades (absorption de toxines diverses, diarrhées, et tout plein de choses charmantes dans ce goût là).
                Sachant que notre métabolisme est furieusement proche de la plupart des nos "animaux de la ferme", un truc chimique qui nous rendrait malade, les rendraient malades avant et on ne les mangerait pas. »

                >Si c’était aussi simple… On aurait pas eu l’amiante, la vache folle, le virus de l’année dernière, le problème avec les oiseaux…

                >Donc que faites-vous des effets à long termes ? Des maladies qui mettent dix ans à se déclarer ? Des maladies contagieuses ? Vous décrétez que ça n’existe pas ?

                Faut pas imaginer que les OGMs soient des trucs super exotiques. C'est de la bidouille basique, du bricolage grossier. C'est prendre un à quelques gènes d'une espèce, utiliser un vecteur (retrovirus ou bombardement de particules d'or (très subtile comme méthode, soit-dit-enpassant), en général) pour tenter de les faire rentrer en force dans le noyau, où l'on espère que cette séquence sera intégrée à un endroit où il pourra s'exprimer de façon satisfaisante. Ce qui arrive assez rarement. On utilise donc des marqueurs (généralement un gène qui exprime un facteur de résistance à un antibiotique) pour faire le tri entre les ratés (l'immense majorité) et les quelques succès. Ensuite, on essaie tant bien que mal de faire taire le gène de résistance à l'antibiotique, parce que ça fait pas propre.

                On gros, on essaie de faire exprimer une protéine (ou autre substance chimique) qui existe quelque part dans la nature, par une autre espèce, qui ne l'avait pas avant.

                Ce ne sont pas des molécules inédites. Ce ne sont pas des trucs inconnus. On peut parfaitement tester l'effet de ces molécules comme on le fait avec les autres.

                Ensuite, il existe toujours un risque que le transgène se soit foutu à un drôle d'endroit qui fait que la séquence environnante va changer d'expression et faire un truc totalement inédit et qui provoquera une mort subite au bout de 5 ans, 7 mois, 13 jours, 3 heures, 54 minutes, 25 secondes et je vous passe les dix-millièmes... (on est 'dredi, hein ;) ) Mais bon, y'a plus de risques que l'humanité disparaissent lors de la WW III, hein ;)

                Les OGMs apportent beaucoup moins d'exotisme que les nano-matériaux par exemple... Apparemment les nanotubes de carbone sont capables de faire de drôles de choses sur diverses composants biologiques, et tant à des échelles nanoscopiques (composant cellulaire) qu'à des échelles macro (dans les bronches et les poumons). Pourtant, personne ne s'en inquiète. Pourquoi? Parce que c'est une techno qui vient de l'industrie physico-chimique et que du coup, les gens ne l'associent pas directement au divin de la biologie, de la nature et de la vie. Du coup, ils psychotent beaucoup moins. (Bon, y'a aussi que c'est encore dans les labos, pas dans les produits d'une multi-nationale déjà fortement réputée).

                >« Bref, mon point est qu'il faut arrêter de psychoter sur les dangers alimentaires des OGMs… »

                >Ça ok. c’est comme le nucléaire (on est vendredi…) il y a psychose autour de ses questions.

                Alors que le nucléaire, c'est bon, mangez-en ^^ (dans certaines limites politiques bien sur). Si vous (lecteur en général) ne connaissez pas le sujet, je vous invite à lire Jean-Marc Jancovici [http://www.manicore.com/], notre très bon vulgarisateur national.

                >« …surtout quand il y a une étape (les animaux) entre eux et nous »

                >Failed! les animaux ne sont pas forcément une barrière mais peuvent être vecteur… c’est pas le passé récent qui me contredira.

                On parle surtout de vecteur dans le cas de pathogènes biologiques (virus, bactéries, parasites divers et variés) qui possèdent un cycle de reproduction. De là à ce qu'une graine de soja OGM germe dans l'estomac des gens, commence à les digérer de l'intérieur et les poussent à grimper au sommet d'un gratte-ciel avant que le rostre d'une inflorescence ne leur perce le crâne pour disséminer ses spores cancérigènes, y'a un pas.
                Blague à part, encore une fois, un OGM, c'est avant tout un organisme à 99,99% normal qui exprime une ou deux nouvelles molécules. Pas un parasite inédit et fortement adapté au parasitage de l'Homo sapiens via l'espèce Bos taurus (la vache).
                Donc le sens de mon idée d' "étape" (et non de "barrière"), c'est que la nouvelle molécule exprimée par l'OGM aura beaucoup de chance d'être pathogène pour la vache si elle l'est pour nous.

                >C’est con parce que fondamentalement je suis assez d’accord, dans le monde vivant le matériel génétique ne passe pas d’un individu à un autre ormi reproduction. Perso. c’est plus contre les effets annexes des OGM que j’ai une dent. En fait cela ne concerne pas que les OGM mais tout notre système de production agricole, mais juste que les OGM focalisent les esprits pour éviter de se poser les bonnes questions (eg. sur l’agriculture intensive). Ça arrange aussi bien les pro-. que les anti-.

                +1 ^^

                >L’exemple des résistances est révélateur, il n’y a pas besoin d’invoquer la génétique et la résistance aux pesticides&co est un problème qui apparaît dès qu’on a recourt à la destruction massive d’un « nuisible » : à fortiori ceux que resteront auront le champs libre et pourront se reproduire tout en transmettant leur résistance à leur descendance (donc à toute la population). D’ailleurs les bonnes politiques tiennent compte de cet effet (il me semble que c’est le cas de la gestion des moustiques en camargues, on ne cherche pas à les exterminer, mais juste à maintenir leur population à un niveau acceptable).

                idem!

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  • # Homo Sapiens

    Posté par  . Évalué à 1.

    Homo Sapiens n'existe plus disponible depuis un demi million d'années. C'est maintenant la versions Homo Sapiens Sapiens.
    • [^] # Re: Homo Sapiens

      Posté par  . Évalué à 4.

      Je n'ai pas compris la remarque. Quand on ajoute le nom de la sous-espèce (sapiens sapiens) c'est pour la distinguer d'une autre sous-espèce, Homo sapiens neanderthalensis. Or, la plupart des paléontologues, à ma connaissance, reconnaissent le statut d'espèce à notre cousin Néanderthalien, ce qui rend la dénomination "sapiens sapiens" archaïque. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Homo_sapiens_sapiens par exemple. Du coup lapin compris la blague :-)
      • [^] # Re: Homo Sapiens

        Posté par  . Évalué à 3.

        Merci pour le lien, je viens d'apprendre que la dénomination sapiens sapiens est abandonnée.

        La paléontologie c'est comme l'informatique: tu ne te tiens pas au courant pendant 7 ans et zou t'es largué :-)
  • # Libérons les être vivants

    Posté par  . Évalué à 1.

    si je me tatoo la GPL sur le dos, alors je serai entièrement sous GPL génome compris non ? ^^. Les brevets technologique c'est déjà une plaie mais alors breveter le vivant... on entre dans le gros n'importe quoi

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