Cybersécurité - le texte du CRA a été finalisé

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36
10
jan.
2024
Justice

Le texte final du CRA, projet de directive qui a pour objectif d’améliorer la cybersécurité des produits numériques en Europe, a été adopté par à l’issue du trilogue entre les institutions de l’Union Européenne. Il est probable qu’il sera adopté prochainement lors d’un vote au Parlement européen, et qu’il entrera en vigueur dans environ deux ans. À la clef, des pénalités très fortes pour les entreprises qui ne respecteront pas les critères.

Le texte prévoit que la Commission doit préparer des guides, notamment à l’intention des PME :

La Commission devra élaborer des guides pour aider les opérateurs économiques, en particulier les micro, petites et moyennes entreprises, à appliquer le présent règlement. Ces guides devront porter notamment sur le champ d’application du présent règlement, en particulier la notion de traitement des données à distance et les implications pour les développeurs de logiciels libres, l’application des critères utilisés pour déterminer la période de maintenance des produits comportant des éléments numériques, l’interaction entre le présent règlement et d’autres textes législatifs de l’Union et la notion de « modifications substantielles ».

Par ailleurs, l’UE a chargé le CEN/CENELEC d’élaborer des normes de développement de logiciels sécurisés et invite les communautés du logiciel libre à contribuer à ce processus, directement ou indirectement:

(6b) Lors de l’élaboration des mesures de mise en œuvre du présent règlement, la Commission consulte et tient compte des avis des parties prenantes concernées, tels que les autorités compétentes des États membres, le secteur privé, y compris les micro, petites et moyennes entreprises, la communauté des logiciels libres, les associations de consommateurs, le monde universitaire et les agences ou organes de l’Union compétents ou les groupes d’experts établis au niveau de l’Union.

Le consensus des observateurs sur le document final semble être que celui-ci a « patché » les problèmes les plus graves qui ont été soulevés par les acteurs du logiciel libre au cours du processus législatif. Néanmoins il reste à la fois des problèmes de fond (le texte donne une définition des « logiciels libres et open source » qui se démarque sensiblement des définitions de la FSF et de l’OSI) dont l’impact juridique à long terme n’est pas encore connu, ainsi que toutes les questions pratiques de la mise en œuvre de la directive et des normes associées par les entreprises, avec un surcoût pour les PME qui reste estimé à 30% des coûts de développement.

Récap de l'action de l'April sur le projet de loi de contrôle parental

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32
6
sept.
2023
Justice

Comme l'écrivait l’un des membres du conseil d'administration de l’April : « C’est souvent compliqué de « donner à voir après » comment l’April a contribué. Difficile aussi d'évaluer « l’influence » réelle de nos plaidoyers, mais, là, quoi qu'il en soit, c'est une bonne illustration de ce que l’April fait et peut faire ».

En tant que présidente de l'April, je vais donc essayer de vous « donner à voir » comment l’April a œuvré cette fois !

Tout commence en 2021 (ouais… il y a quasiment deux ans), lorsque le projet de loi visant à « Encourager l’usage du contrôle parental sur certains équipements et services vendus en France et permettant d’accéder à Internet » (mais que c'est long comme nom de projet !) est discuté dans l’une des chambres parlementaires.

CRA: L’Europe va-t-elle jeter le bébé du logiciel libre avec l’eau du bain de la cyber-insécurité ?

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52
17
juil.
2023
Justice

Le Cyber Resilience Act ou CRA est un sujet qui a déjà été évoqué sur ces pages.

Il s’agit d’un projet de directive qui a pour objectif louable d’améliorer la cybersécurité des produits numériques en Europe. Cependant, c’est un texte “buggé” qui va faire l’objet d’un vote crucial cette semaine, le 19 juillet, au sein du comité ITRE du Parlement européen, et qui pourrait être adopté dans la foulée, sans vote en session plénière, par le Parlement lui-même. Si rien de change d’ici son adoption finale, il aura des conséquences particulièrement lourdes pour les petites et moyennes entreprises (PME) évoluant dans le domaine du logiciel libre, et plus généralement sur la filière du logiciel libre, une composante essentielle de l’économie numérique européenne.

Quels sont les principaux problèmes que pose le texte du comité ITRE pour la filière européenne du logiciel libre ?

Nous en discutons de manière plus détaillée dans cette dépêche, qui reprend, en très grande partie, un communiqué du CNLL.

Nouvelle « décision d'adéquation » de la Commission européenne sur les transferts de données UE<->EU

30
12
juil.
2023
Justice

Le 10 juillet 2023, la Commission européenne a adopté une « décision d’adéquation » au sujet du cadre de protection des données de l’Union européenne et des États-Unis. Sur la base de cette décision, les données à caractère personnel peuvent de nouveau circuler librement de l’UE vers les entreprises des États-Unis.

Cette décision est pour le moins controversée. Maximilian Schrems, lors de sa keynote à l’OSXP 2022, l’avait prévue, et annoncé par avance une action à venir auprès de la Cour de justice de l’union européenne (CJEU), qui, espérons-le, aboutira à une nouvelle invalidation, après les arrêts Schrems et Schrems II. Dans un communiqué, NOYB, l’association de Max Schrems, dénonce: « Le prétendu “nouveau” cadre transatlantique de protection des données personnelles est en grande partie une copie du “bouclier de protection des données” qui a échoué. Malgré les efforts de relations publiques de la Commission européenne, la législation américaine et l’approche adoptée par l’UE n’ont guère changé. Le problème fondamental de la loi FISA 702 n’a pas été abordé par les États-Unis, qui considèrent toujours que seuls les ressortissants américains peuvent prétendre à des droits constitutionnels. » (Les différents points juridiques évoqués ici sont clairement expliqués dans la keynote de Max Schrems à l’OSXP, ou détaillés dans le communiqué de NOYB).

Philippe Latombe, député français (MODEM) de Vendée, a posté dans un communiqué rageur: « Si mes espoirs restaient ténus, je dois dire que je ne m’attendais pas à un abandon aussi déshonorant, en rase campagne, des intérêts européens. […] Autant de mises en garde que la Commission européenne, faisant fi des avertissements du Parlement, et donc du Parlement lui-même, a balayées d’un revers de main, se livrant à un troc déshonorant qui peut se résumer ainsi : investissements américains en matériel militaire dans le conflit ukrainien et gaz d’outre-Atlantique, contre les données des Européens. […] Le temps joue en faveur du plus fort. Le capharnaüm juridique ainsi entretenu permet aux multinationales américaines des technologies de l’information et de la communication d’agir comme elles l’entendent, ou presque, de creuser leur avance, déjà considérable, au détriment de l’écosystème européen, et plus généralement de l’économie du vieux continent qui risque de ne pas s’en remettre. »

Le Cyber Resilience Act de l’Union européenne menace l’avenir du logiciel libre

27
18
avr.
2023
Justice

Le CRA (Cyber Resilience Act) est un projet de directive européenne qui vise à améliorer la cybersécurité des produits et des services numériques dans l’Union européenne (UE). Malheureusement le texte actuellement proposé par la Commission et en cours d’examen au Parlement et au Conseil représente une menace existentielle pour la filière européenne du logiciel libre. C’est ce qui a été mis en évidence depuis la publication du texte par les experts de la filière du logiciel libre (cf. références).

Dans un communiqué commun et une lettre ouverte aux eurodéputés et aux représentants du Conseil de l’Union européenne publiés ce jour, les institutions signataires, représentatives de la communauté des logiciels libres, soulèvent les principaux problèmes avec le CRA, notamment que:

  • Si le CRA est mis en œuvre dans sa rédaction actuelle, cela aura un effet profondément dissuasif sur le développement et l’utilisation des logiciels libres en Europe, ce qui aurait pour effet de compromettre les objectifs de l’UE en matière d’innovation, de souveraineté numérique et de prospérité future.
  • Le CRA ne prend pas en compte les besoins et les perspectives uniques des logiciels libres, notamment en tant que méthodologie moderne utilisée pour créer des logiciels.
  • La communauté des logiciels libres n’a pas été suffisamment consultée lors de l’élaboration du CRA, malgré le fait que les logiciels libres représentent plus de 70% des logiciels intégrés dans les produits numériques en Europe.
  • Il est essentiel qu’à l’avenir, toute législation qui impacte l’industrie européenne du logiciel prenne en compte les besoins et les perspectives uniques des logiciels libres, qui jouent un rôle critique dans l’économie numérique, et représentent environ 100 milliards d’euros d’impact économique en Europe.

L'IA pour lutter contre les fausses nouvelles ou infox

Posté par  (site web personnel) . Édité par Benoît Sibaud, Nÿco et Arkem. Modéré par Benoît Sibaud. Licence CC By‑SA.
14
1
avr.
2023
Justice

Après la lutte anti-spam, une nouvelle époque arrive, la lutte contre les fausses nouvelles (ou infox, fake-news) et la désinformation. Quelques informations ont fuité d'un laboratoire bordelais et en voici la teneur.

Comme il est évident que la détection des fausses nouvelles par des méthodes algorithmiques serait aussi complexe que hasardeuse, c'est bien un système basé sur l'Intelligence Artificielle sous licence libre qui est mis en œuvre. La machine qui est actuellement en cours d'apprentissage serait opérationnelle prochainement.

Soutenir une proposition d'évaluation des dépenses logicielles de l'État

Posté par  . Édité par Xavier Teyssier et Nils Ratusznik. Modéré par Nils Ratusznik. Licence CC By‑SA.
33
22
avr.
2022
Justice

Dans l'objectif de « renforcer les liens des juridictions financières avec les citoyennes et citoyens », la Cour des comptes a ouvert une plateforme de consultation afin de permettre à celles et ceux qui le souhaitent de proposer des thèmes nouveaux sur lesquels l'institution pourrait exercer sa mission de contrôle de l'action publique. L'une des propositions, de Stéfane Fermigier, est d'« évaluer les dépenses de logiciels et de services en ligne des administrations centrales ». Une excellente proposition que l'April appelle à largement soutenir.

L'objectif de la proposition est de couvrir le plus large spectre possible des dépenses informatiques de l'État, notamment en ventilant ces dépenses selon plusieurs critères (type d'acquisition, type de logiciels, taille des fournisseurs, etc.). Une telle évaluation semble en effet très pertinente pour mieux appréhender la réalité des dépendances de l'État à certaines solutions privatrices, et en tout état de cause, un prérequis à la mise en œuvre d'une politique un tant soit peu ambitieuse pour un plus plus grand usage du logiciel libre au sein des administrations publiques.

La plateforme de consultation, basée sur le logiciel libre Decidim, est ouverte à toute personne jusqu'au 20 mai 2022. Il est nécessaire de se créer un compte pour participer, il est possible de s'inscrire sous pseudonyme et la seule donnée personnelle demandée est une adresse courriel.

La cour des comptes précise que la consultation aura deux utilités ; « pendant et à l’issue de la consultation, l’ensemble des contributions seront étudiées par la Cour. Les contributions éligibles seront intégrées dans une base de données rendue publique. » Puis, dans un second temps, elle sélectionnera six thèmes parmi les contributions éligibles sur la base de six critères : nouveauté, auditabilité, plus-value de la Cour, popularité, diversité des sujets, adéquations des moyens. « À l’issue de ses délibérations, la Cour communiquera les contributions sélectionnées et inscrites à son programme de travail pour l’année suivante. Les rapports élaborés sur cette base seront rendus publics. »

L'ONG Noyb porte plainte pour corruption contre la CNIL irlandaise

Posté par  . Édité par Ysabeau 🧶 🧦, Pierre Jarillon, Julien Jorge et Benoît Sibaud. Modéré par Julien Jorge. Licence CC By‑SA.
104
7
déc.
2021
Justice

Noyb, l’ONG autrichienne de défense des droits numériques, porte plainte contre la DPC (l’homologue irlandaise de la CNIL) pour corruption en faveur de Facebook et dévoile des documents liés à sa procédure contre Facebook dans ses « lectures de l’Avent ». On y découvre notamment un régulateur irlandais défendant les intérêts de la firme américaine dans la procédure lancée par Noyb mais aussi auprès des autres autorités nationales de protection des données du continent.

Les évolutions récentes ou à venir de la législation française autour du numérique et d'Internet

57
26
oct.
2021
Justice

La législation française évolue plus ou moins fréquemment autour du numérique et d’Internet. Parmi les derniers changements (effectifs, proposés ou en discussion) :

La fin de la vie privée pour la correspondance numérique

74
19
juil.
2021
Justice

Le 6 juillet a été voté une loi européenne dite "ePrivacy" qui instaure de manière dérogatoire (durée maximum de trois ans) une surveillance automatisée de masse des échanges numériques afin de lutter contre la pédopornographie.
À cette occasion l'eurodéputé Patrick Breyer (membre du Parti Pirate allemand) a écrit un article de blog intitulé "La fin de la vie privée pour la correspondance numérique". Cette dépêche propose une traduction en français de l'article de blog.

Pierre Laffitte (1925-2021)

35
10
juil.
2021
Justice

Le nom de Pierre Laffitte est probablement connu de celles et ceux qui fréquentent le site (ou le Libre) depuis longtemps. Par connu, j’entends déjà lu, probablement souvent dans le triptyque Laffitte Trégouet Cabanel par exemple. Cet ancien sénateur français est décédé le 7 juillet 2021. L’objectif n’est pas ici d’avoir une nécrologie complète (autant aller voir sa page Wikipédia ou la presse généraliste 1 ou 2 par exemple), mais plutôt de parcourir les évocations de son nom sur le site au cours des années (donc de suivre son étiquette pierre_laffitte sur LinuxFr.org).

Pierre Laffitte - CC BY-SA 3.0 par David Monniaux (Pierre Laffitte - CC BY-SA 3.0 par David Monniaux)

Quel lien entre souveraineté numérique et logiciel libre ?

21
9
juin
2021
Justice

Le sujet de la souveraineté numérique, vue comme une autonomie stratégique pour l’Union européenne et les États membres dans l’espace du numérique, est un sujet qui revient de plus en plus souvent dans l’actualité, compte-tenu notamment de la prise de conscience collective de l’influence grandissante et sans doute excessive des GAFAM.

La Commission européenne, dans sa Communication d’octobre 2020 sur sa stratégie open source, en faisait un principe fondateur, et mettait en avant de nombreux arguments faisant le lien entre logiciel libre et souveraineté numérique.

Le gouvernement allemand a décidé au mois d’avril 2021 de créer un « centre pour la souveraineté numérique » (ZenDiS) dont la mission première sera la promotion des logiciels libres dans l’administration publique.

Le CNLL a récemment publié son étude de la filière du logiciel libre en France qui met en avant cette année, entre autres, ce sujet, et notamment l’implication des entreprises de l’écosystème français et des propositions concrètes. Voir en particulier les pages 59 à 93 du rapport détaillé.

Stefane Fermigier, co-président du CNLL, a été auditionné la semaine dernière par la mission d’étude de l’Assemblée nationale sur la souveraineté numérique, et a détaillé l’ensemble de ces points. La vidéo de ses échanges avec le rapporteur de la mission, le député Philippe Latombe, ainsi qu’une transcription, sont à présent disponibles.

Virevoltantes valses de licences libres et non libres dans les bases de données

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54
3
fév.
2021
Justice

Sur les cinq dernières années, nous avons assisté un ballet impressionnant de changements de licences dans les « bases de données » (au sens large ici) libres (SQL ou NoSQL) : on parle ici de MariaDB (base relationnelle), Elasticsearch (moteur de recherche)/Kibana (visualisation de données), MongoDB (base orientée documents), Redis (base clé valeur), Confluent (gestion d’événements), CockroachDB (SQL distribué), Graylog (gestion de journaux système), et j’en oublie peut-être.

La trame

Les entreprises qui éditent ces bases se voient attaquées dans leur modèle (double licence libre et payante, open core, service, etc.). Selon ces entreprises, d’autres acteurs leur taillent des croupières, leur piquent leur chiffre d’affaires, se placent en intermédiaires captant la valeur, souvent avec une approche « base de données à la demande » de type opérateur d’infrastructure de cloud (mais ça pourrait aussi être un simple intégrateur de solution), et le tout sans contribuer.

Et souvent la solution retenue pour stopper ce qui est perçu comme une dérive est un changement de licence, vers une licence non-libre, respectant généralement les critères suivant :

  • le code est visible / disponible (on part quand même d’une solution libre/open source, si le code n’était pas visible le changement serait brutal)
  • « ça change rien pour toi utilisateur final » (soit tu ne payais pas et c’est encore le cas, soit tu payais déjà (pour le service, le support, etc.) et ça va continuer identiquement)
  • il est interdit de faire du « à la demande » sans publier le code qui te permet de le faire.

Publication du rapport de la Mission Bothorel sur les données et les codes sources de l’État

30
28
déc.
2020
Justice

La Mission Bothorel « ayant pour objet la politique de la donnée et des codes sources de l’État », lancée en juin dernier, vient de rendre son rapport au Premier Ministre qui « assure d’ores et déjà que des mesures seront prises pour mettre en œuvre les recommandations formulées. » Le Conseil National du Logiciel Libre (CNLL) avait été auditionné par la mission et était intervenu lors de la consultation publique qui a eu lieu en octobre et novembre.

Le rapport fait 215 pages et il contient 37 recommandations. Il est difficile de le résumer en quelques lignes, nous nous contenterons de saluer ici la reconnaissance des « logiciels libres comme composants stratégiques de nos systèmes d’information », et parmi les propositions, celle-ci: « Créer un “Open Source Program Office” (OSPO) […], chargé d’aider l’administration à ouvrir et à réutiliser les codes sources publics, d’identifier les enjeux de mutualisation et de créer des liens avec les communautés open source existantes et d’accompagner les talents français dans ce domaine ».

On pourrait regretter que des sujets comme la politique d’achat de logiciels de l’État (autrement dit, la notion de « priorité », de « préférence » ou même d’« encouragement » pour le logiciel libre) ou la politique industrielle de soutien à la filière du logiciel libre ne soient pas abordés dans le rapport, mais on observera que ces sujets ne faisaient pas partie de la commande passée par le Premier Ministre à la Mission.

FFII appelle aux dons contre le brevet logiciel unitaire

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31
10
déc.
2020
Justice

La FFII lance un appel urgent à donation à toutes les entreprises européennes du logiciel ainsi qu’à la communauté du logiciel libre et de l’Open Source (FLOSS) afin de pouvoir financer un dépôt de plainte constitutionnelle contre le projet du brevet unitaire.

La Cour UPC (la Cour de justice unifiée dédiée aux brevets) va promouvoir les trolls des brevets et des destructions d’emplois, sans que la CJEU (la Cour de justice de l’Union européenne) puisse avoir son mot à dire en matière de brevets, et les brevets logiciels en particulier. Seule la Cour constitutionnelle de Karlsruhe peut nous tenir à l’abri de l’UPC et de ses trolls sur les brevets.

Le brevet unitaire est la troisième tentative d’imposer les brevets logiciels en Europe, par la jurisprudence de ces cours spécialisées en brevets.

Le procès de Julian Assange, commencé le 7 septembre 2020 est toujours en cours

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43
3
déc.
2020
Justice

Le lundi 7 septembre ont démarré les audiences en vue de l’extradition de Julian Assange vers les États‑Unis. Visé par dix‑huit charges, il risque cent soixante‑quinze années de prison.

Il est jugé à Londres pour les États‑Unis. Il n’est ni accusé ni poursuivi en Grande‑Bretagne.

La Commission européenne dévoile sa stratégie sur le logiciel libre pour 2020-2023

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43
22
oct.
2020
Justice

La Commission européenne a publié le 21 octobre sa stratégie sur le logiciel libre pour la période 2020-2023.

Dans un document en français de seize pages, on peut prendre connaissance de la vision de la Commission : « [exploiter] la puissance de transformation, d’innovation et de collaboration du code source ouvert en encourageant le partage et la réutilisation de solutions logicielles, de connaissances et d’expertise, afin de fournir de meilleurs services européens qui visent à réduire les coûts pour la société et l’enrichissent », de son lien avec la stratégie de la Commission en matière de souveraineté numérique (« il est encore temps pour parvenir à une souveraineté technologique dans certains domaines technologiques essentiels »), de sa volonté de partager et de contribuer (« Nous partageons notre code et rendons possible les contributions incidentes aux projets à code source ouvert associés. […] Nous nous efforçons d’être un membre actif de l’écosystème diversifié du code source ouvert. »), et enfin des leviers et actions concrets envisagés par la Commission, dont, par exemple :

  • privilégier les solutions « open source » lorsqu’elles sont équivalentes en matière de fonctionnalités, de coût total et de cybersécurité (ce principe a déjà été adopté par la Commission en 2018 et discuté dans ce communiqué) ;
  • adopter une culture de travail fondée sur les principes du code source ouvert, le partage et la réutilisation ;
  • s’assurer que les codes utilisés et partagés sont exempts de failles en appliquant des tests de sécurité continus ;
  • encourager des normes et spécifications ouvertes qui sont mises en œuvre et diffusées selon le principe du code source ouvert ;
  • mettre en place un bureau de programme open source (OSPO, Open Source Program Office) qui agira en tant que facilitateur pour toutes les activités décrites dans la stratégie et le plan d’action ; il aidera les spécialistes des différents domaines concernés, encouragera les directions générales et contribuera à équilibrer les priorités internes et les activités externes.

Le Conseil d’État reconnaît que le gouvernement US peut accéder aux données de santé des Français

Posté par  (site web personnel) . Édité par Davy Defaud. Modéré par Davy Defaud. Licence CC By‑SA.
97
15
oct.
2020
Justice

Dans une ordonnance rendue publique ce jour, le Conseil d’État, saisi par le collectif Santenathon, reconnaît que le gouvernement des États‑Unis peut accéder sans contrôle aux données de santé des Français hébergées par le Health Data Hub chez Microsoft, et demande des garanties supplémentaires.

Cette décision est justifiée par l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) du 16 juillet 2020, dit « Schrems II », qui juge que la surveillance exercée par les services de renseignements américains sur les données personnelles des citoyens européens est excessive, insuffisamment encadrée et sans réelle possibilité de recours. La CJUE en a déduit que les transferts de données personnelles depuis l’Union européenne vers les États‑Unis sont contraires au règlement général sur la protection des données (RGPD) et à la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, sauf à apporter des garanties particulières ou dans certains cas dérogatoires.

Les jours sont donc bien comptés pour cette plate‑forme développée depuis deux ans, sans appel d’offre, et au mépris de l’offre des sociétés françaises et européennes, notamment des acteurs du logiciel libre. Le Gouvernement a en effet exprimé, jeudi dernier devant le Sénat, sa volonté de transférer le Health Data Hub sur des plates‑formes françaises ou européennes. Dans l’intervalle, la juge du Conseil d’État demande au Health Data Hub de travailler à minimiser ce risque, notamment en concluant un nouvel avenant avec Microsoft, et à ce que la CNIL instruise les demandes d’autorisation des projets de recherche utilisant le Health Data Hub en vérifiant que l’intérêt du projet, compte tenu de l’urgence sanitaire actuelle, est suffisant pour justifier le risque encouru et que le recours à la plate‑forme est nécessaire.

Le Parlement européen adopte la préférence pour le logiciel libre pour les institutions de l’UE

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50
25
mai
2020
Justice

Le 15 mai 2020, en séance plénière, le Parlement européen a approuvé plusieurs rapports de décharge budgétaire qui comprennent des amendements invitant les institutions de l’UE à utiliser principalement des solutions open source. En pratique, à partir de maintenant, toutes les solutions informatiques développées par et pour les institutions de l’UE devront d’abord être évaluées par rapport à la possibilité d’utiliser des solutions open source. Les évaluations devront ensuite être rapportées à la commission du contrôle budgétaire du Parlement sur une base annuelle, lors de la procédure de décharge.

Le texte exact et officiel de la résolution concernant la préférence pour le logiciel libre :

« [Le parlement] reconnaît la valeur ajoutée que les logiciels libres et ouverts peuvent apporter au Parlement ; souligne en particulier leur rôle dans l’amélioration de la transparence et dans la prévention des effets de blocage des fournisseurs ; reconnaît également leur potentiel en matière d’amélioration de la sécurité étant donné qu’ils permettent de relever et de corriger les faiblesses ; recommande vivement que tout logiciel développé pour l’institution soit rendu public sous licence de logiciel libre et ouvert »

Une autre résolution concernant les formats ouverts :

[Le parlement] reconnaît que la production de données publiques sous un format ouvert, lisible par machine, facilement accessible et réutilisable offre de grandes possibilités tant pour la transparence envers le public que pour l’innovation ; salue les initiatives en cours visant à créer et à convertir une partie de ses données qui revêtent un intérêt pour le public sous ce format ; souligne la nécessité d’adopter une approche plus conviviale, systématique et coordonnée pour de telles initiatives, dans le cadre d’une politique bien définie des données ouvertes du Parlement »

Merci au Parti pirate européen, et en particulier à l’eurodéputé tchèque et vice‑président du Parlement européen, Marcel Kolaja, qui sont à l’origine des amendements en question.

Précisons que ces résolutions ne concernent que les institutions de l’UE, et pas celles des États membres. Elles donnent néanmoins un signal fort dont on espère qu’il sera aussi suivi par les gouvernements nationaux, et en particulier le nôtre, qui s’est avéré très timide sur la promotion du logiciel libre depuis trois ans.

Outil d'analyse de licences FOSSology 3.8.0-rc1

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20
3
mai
2020
Justice

FOSSology est un outil libre d’analyse de licences dans les logiciels. Il permet de travailler sur la conformité vis-à-vis des licences libres et Open Source, de lancer des analyses sur les licences, les mentions de copyright, de générer des fichiers SPDX décrivant les licences utilisées, etc. La dernière dépêche à son propose concernait la version 1.2.1, en 2010… Une version 2.0.0 est parue en juin 2012, puis une 3.0.0 en juin 2015, et tout récemment en mars 2020 une version 3.8.0-rc1.

Logo FOSSology

Manifestation contre le Brevet Logiciel Unitaire, jeudi 12 décembre 2019 à Bruxelles

40
10
déc.
2019
Justice

La FFII (Association pour une infrastructure de l’information libre ou Förderverein für eine Freie Informationelle Infrastruktur e.V.) appelle à manifester contre le Brevet Logiciel Unitaire, la troisième tentative de valider les brevets logiciels en Europe. Les brevets logiciels sont des dangers pour les petites entreprises du secteur, qui ne peuvent se défendre. La Cour UPC (Unified Patent Court) est une cour internationale captive située en dehors de l’Union européenne, et qui aura le dernier mot sur la question des brevets logiciels. La Cour UPC favorisera les « trolls des brevets » qui volent nos emplois.

Informations pratiques :

  • lieu : Parlement régional bruxellois, rue du Lombard 69, 1000 Bruxelles ;
  • heure : de 12 h à 14 h ;
  • consignes : pensez à prendre un trousseau de clefs qui fait du bruit, les clefs du royaume ;
  • organisateur : Benjamin Henrion, FFII eV, @zoobab ;
  • contact : zoobab at gmail.com, +32 484 566109 ;
  • T‑shirts : nous amènerons des T‑shirts jaunes « NO Unitary Software Patents ».

Bannière No Banana Union No Software Patents

Adoption de la directive européenne Droit d’auteur

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38
3
avr.
2019
Justice

La directive sur le droit d’auteur dans le marché unique numérique a été adoptée le 26 mars 2019 par le Parlement européen. Wikipédia précise : « dans les prochaines semaines, la nouvelle directive doit encore être formellement approuvée par le Conseil de l’Union européenne. Une fois que les nouvelles règles auront été publiées au Journal officiel de l’Union européenne, les États membres disposeront d’un délai de vingt‐quatre mois pour les transposer dans leur législation nationale. »

Il faut s’attendre à une transposition rapide (avant l’été) en France, qui a été un grand promoteur du texte (seuls deux députés français Younous Omarjee et Marie‐Christine Vergiat (du groupe GUE/NGL) se sont opposés). D’autant qu’une lettre de mission CNC/CSPLA/HADOPI sur la reconnaissance des contenus a été annoncée le 27 mars par le ministre de la Culture Franck Riester. Les choix de transposition des différents pays de l’Union européenne vont être intéressants à comparer.

Les gros sujets de friction étaient notamment l’article 11 (devenu 15) sur les articles de presse et l’article 13 (devenu 17) sur les plates‐formes de contenu et donc la mise en place de filtres automatiques.

Jugement TGI de Paris du 7 mars 2019 sur le blocage de Sci-Hub/LibGen

47
2
avr.
2019
Justice

Le tribunal de grande instance de Paris a rendu le 7 mars 2019 son jugement sur le blocage de Sci-Hub et LibGen.

Les gros éditeurs scientifiques Elsevier et Springer (environ 300 000 articles, 50 000 ouvrages et 7 000 revues à eux deux) veulent obtenir des quatre plus grands fournisseurs d’accès à Internet (FAI) français un blocage de Sci-Hub et LibGen qui fournissent des dizaines de millions de publications scientifiques, en contournement des abonnements très onéreux des éditeurs.

Ces éditeurs avaient demandé un blocage de cinquante‐sept domaines permettant d’accéder aux deux sites, ils voulaient un blocage par adresse IP, une injonction dynamique pour éviter de repasser devant le juge en cas de miroir, ne pas payer et être notifiés sans rien faire.

Les FAI ne rejetaient pas le principe du blocage mais voulaient en choisir les modalités techniques, voulaient que toute évolution de la demande repasse devant le juge, être notifiés des disparitions de sites par les éditeurs et ne pas payer.

Le jugement (susceptible d’appel) laisse aux FAI le choix de la méthode, leur demande de bloquer ni plus ni moins les cinquante‐sept noms de domaine pour un an, indique qu’un nouveau référé sera nécessaire en cas d’évolution de la demande, laisse le suivi des sites aux éditeurs (même si je ne vois pas pourquoi ils le feraient, vu que ça ne leur coûte rien de laisser le blocage demandé…) et les frais du blocage sont à la charge des FAI (chaque partie payant elle‐même ses frais de justice).

Directive droit d’auteur : bientôt la dernière ligne droite pour enterrer un texte liberticide

Posté par  . Édité par Julien Jorge, Pierre Jarillon, Davy Defaud, Benoît Sibaud et palm123. Modéré par Julien Jorge. Licence CC By‑SA.
43
20
jan.
2019
Justice

Le 21 janvier 2019 sera une date importante pour l’avenir du projet de directive sur le droit d’auteur, celle du dernier trilogue qui doit aboutir à une version finale du texte dite « de compromis » que les parlementaires européens seront amenés à adopter ou rejeter fin mars ou courant avril. La date est importante, non pas tant car elle pourrait aboutir à un texte acceptable, mais car elle posera le cadre et marquera le début de la dernière ligne droite de la mobilisation contre ce projet liberticide.

Les logiciels libres de caisse de mieux en mieux pris en compte par Bercy

Posté par  . Édité par ZeroHeure, Davy Defaud et palm123. Modéré par ZeroHeure. Licence CC By‑SA.
86
13
déc.
2018
Justice

Depuis le 1er janvier 2018, toute personne utilisant un logiciel ou système de caisse doit détenir un document attestant de la conformité de son outil à la réglementation visant à lutter contre la fraude à la TVA. Un dispositif inscrit à l’article 286 3o bis du code général des impôts et initialement issu de la loi de finances pour 2016, date à laquelle l’April s’est engagée pour la promotion et la défense des logiciels libres ayant des fonctions d’encaissement.