Conférence « Les enclosures des biens communs : du vivant aux logiciels » le 23 février 2008 à Paris

Posté par  (site web personnel) . Modéré par Jaimé Ragnagna.
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18
fév.
2008
Communauté
Une conférence intitulée « Les enclosures des biens communs : du vivant aux logiciels » aura lieu le samedi 23 février 2008 à Paris, de 17h45 à 20h00, à la Cantine (151 rue Montmartre, 12 passage Montmartre Galerie des Panoramas, 75002 Paris). Les intervenants sont Richard Stallman (FSF/GNU) et Jean-Pierre Berlan (ancien directeur de recherche de l'INRA). L'animateur sera Charlie Nestel.

Description de la conférence :
Les "enclosures" désignent le mouvement d'expropriation des terres dévolues à l'usage collectif qui s'est déroulé sur plusieurs siècles et a précédé et préparé la Révolution industrielle. Le concept de « nouvelles enclosures » désigne par analogie la captation de biens communs par l'invention par les juristes des multinationales de nouveaux "droits" divers de « propriété sur le vivant » (gènes, plantes, animaux), sur les connaissances comme les algorithmes des logiciels, créant des monopoles qui cachent les effets et les conditions de chacun d'eux, derrière la fausse généralisation et l'escroquerie sémantique de l'expression « propriété intellectuelle ».

De nouvelles lois, comme « La loi de lutte contre la contrefaçon », mensongère à plus d'un titre, votée au Sénat le 17 octobre 2007, permettra à des agents assermentés d'organismes professionnels privés (semenciers, industrie du disque, Business Software Alliance) d'apporter la preuve de la matérialité des "infractions", en ayant le droit d'enquêter, y compris sur Internet, en étant à la fois juge et partie.

Des pratiques sociales, professionnelles, culturelles telles que l'informatique ou la reproduction du vivant, qui n'avaient a priori rien à voir entre elles, se retrouvent encapsulées dans de mêmes dispositifs juridiques : « les nouvelles enclosures ». C'est ainsi que les agriculteurs sont en train de devenir des « contrefacteurs » puisque produire en agriculture, c'est inévitablement reproduire, et du fait de l'extension du droit de brevet au vivant, c'est reproduire ce qui « appartient à autrui ».
Une meilleure connaissance des enjeux du logiciel libre peut-elle apporter des éléments d'analyse, de réflexion et de réponse ? Pour quelles convergences ?
Richard Stallman a lancé le développement du système d'exploitation GNU (utilisé dans la combinaison GNU+Linux), et spécifiquement de la Licence Publique Générale GNU (GNU GPL). Il est aussi le fondateur de la Free Software Foundation.

Jean-Pierre Berlan est un ancien Directeur de recherche en agronomie à l'INRA. Il participe activement, aux côtés de la Confédération Paysanne, au débat sur les soi-disant OGM et le brevetage du vivant, par une réflexion critique sur les biotechnologies qu'il accuse d'être devenues des sciences de la mort.

Philippe Charles Nestel fut chargé de cours au sein du DESS d'Ethnométhodologie de Paris VII, Ancien professeur de technologies au lycée Jean Lurçat de Saint Denis, créateur du défunt babelweb.org. Actuellement professeur à Aix en Provence.

Pour Richard Stallman : « toutes les libertés dépendent de la liberté informatique, elle n'est pas plus importante que les autres libertés fondamentales mais, au fur et à mesure que les pratiques de la vie basculent sur l'ordinateur, on en aura besoin pour maintenir les autres libertés. Profitant de la faiblesse de la démocratie contemporaine, les grandes entreprises sont en train de prendre le contrôle de l'État, ce sont elles qui contrôlent les lois, pas les citoyens. Ça a commencé avec le Digital Millenium Copyright Act aux États-Unis, puis elles ont imposé des directives européennes dans leur intérêt ».

Aller plus loin

  • # Version vidéo

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

    Est-il prévu d'enregistrer la conférence ? pourra-t-on la télécharger sur Internet ?
  • # Lecture complémentaire

    Posté par  . Évalué à 2.

    J'invite les gens intéressés par le sujet à lire le dernier bouquin de Daniel Bensaïd intitulé Les dépossédés (aux éditions La Fabrique), qui analyse les papiers de Karl Marx sur les débats à la Diète rhénane à propos du vol de bois.

    Tout cela résonne étrangement de nos jours...
  • # franglais ou snobisme ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

    On dit pas accaparement voir appropriation pour enclosure en Français dans ce contexte ?

    Pourquoi utiliser un mot anglais quand le strict équivalent sémantique existe en français ? C'est pour essayer de faire profond en réinventant la langue ou c'est juste l'expression de l'incompréhension des concepts sous jacents ?

    En tout cas la thèse fleur bon la resucée des thèses marxistes sur l'expropriation des paysans et le parallèle avec les biens communs intellectuel. Ce qui ne veut pas dire que Marx avait tort ... dans les analyses.

    D'ailleurs, pourquoi ne pas avoir fait des recherches sur les argumentaires sur la défense du folklore / droit tradionnels que les PVD avaient présentés dans les années 1990 à l'OMPI visant à défendre les pays pauvres contre l'accaparement sous formes de droit d'auteurs de leurs savoirs traditionnels : mélodie, médecine, danse, pharmacie traditionnelle ?

    http://www.wipo.int/tk/fr/
    http://www.wipo.int/tk/fr/folklore/

    Ah oui, parce qu'il faut à tout prix innover, et ne pas s'intéresser à ce qui a déjà été fait. Pourtant Newton ne disait-il pas que l'on est plus haut en se tenant sur les épaules des géants ?

    PS c'était l'Inde qui avait mené la fronde.

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