Où il est question d’un calculateur de tricot (l’ultime, promis) pour habiller poupées et peluches anthropoïdes (ou anthropomorphes ?), de transformer du texte en couleurs et de formats. Et aussi d’un guide sur Calc de LibreOffice.
Des cadeaux de Saint-Nicolas, un peu en retard, que je vous laisse découvrir sans plus attendre.
Sommaire
- Le calculateur de tricot pour vêtements de poupées
- Des lettres en couleurs et en nombres
- Des formats cousus main
- Calc : un guide
- Avant de nous quitter
Le calculateur de tricot pour vêtements de poupées
Le pourquoi du comment
Au commencement était… pour faire court, tout ça c’est de la faute d’aiolos. De son avatar, plus précisément qui représente la peluche Kiki habillée d’une robe rouge et d’un bonnet. Et évidemment, à force de la voir ça donnait fortement envie de reproduire la robe. Ce que je fis pour une poupée de chiffon (pas celle de l’illustration) en pensant mettre le modèle en ligne. Ce qui, évidemment, était crétin (et n’a rien à voir avec une quelconque difficulté à relire mes notes), d’où la décision de créer un outil de calcul permettant de faire les calculs pour ce type de tricot.
L’un de mes objectifs personnels ce faisant étant aussi d’habiller des poupées pour, ensuite, les donner (voire, les redonner) à Emmaus. Et, bien sûr, de pousser à l’utilisation de Calc.
Les défis et les solutions
Dans la catégorie des défis, si on peut dire, figure le fait qu’il n’y a absolument aucun référentiel pour ce type de jouets, que les fabricants font ce qu’ils veulent et que les proportions des poupées et peluches sont très très variables. Les poupées artisanales sont encore plus uniques. Un des autres « défis » repose dans le fait qu’avec ce calculateur, on devait pouvoir tricoter toute une panoplie et pas seulement des pullovers. Bien, évidemment, il fallait éviter que cela ne se transforme en usine à gaz.
Le décor est planté. Le résultat : un classeur avec dix feuilles. La première, « Guide », est le mode d’emploi du classeur. Dans la seconde, on saisit toutes les dimensions du jouet, ça peut sembler beaucoup, mais on ne le fait qu’une fois après tout. Le dessin des mesures a été fait avec Inkscape, comme de bien entendu. Il y a un genre de code de couleur dans ce classeur : on saisit des données dans toutes les cellules à fond orange.
Ensuite on a quatre feuilles : « pull », « robe », « pantalon » et « jupe » dans lesquelles se reportent automatiquement toutes les mesures et qui fait les calculs. Avec ses limites, puisque l’idée était de ne pas avoir une usine à gaz mais un outil simple à utiliser. Par exemple, ça ne donne que le nombre de mailles pour le col mais ça ne calcule rien d’autre. Il y a tellement de possibilités pour les encolures que ça devenait ingérable.
La feuille « Accessoires », bien que construite sur le même schéma que les autres, contient moins de calculs mais plus de texte puis qu’elle suggère des moyens de faire pour les bonnets et chaussettes. Basiquement, elle indique le nombre de mailles à monter.
Ces quatre feuilles sont protégées, mais elles ont toute un espace où on peut saisir ce que l’on veut pour corriger le tir.
À cela s’ajoute une feuille « Laine », qui permet de documenter le tricot. Je ne l’ai pas fait dans le modèle, mais j’ai créé des plages afin de pouvoir utiliser cette feuille comme plage de liste déroulante pour la feuille « Mesures ». c’est indiqué dans le guide. C’est une question de compromis en fait. La saisie du fil à tricoter (et de l’échantillon) dans une autre feuille que celle des mesures étant susceptible de rajouter un (léger) degré de complexité. Il y a une colonne « aiguilles » aussi pour répondre à un commentaire sur les précédents calculateurs.
Et enfin, une feuille « Grille » pour avoir un outil complet, et une feuille « Perso » pour tout ce qu’on veut (elle est vide). Ces deux-là ne sont pas protégées.
Pourquoi cinq feuilles pour les calculs et pas une seule ? Pour que ça reste digeste tout simplement, et à mon avis, plus facile à utiliser.
Des calculs arithmétiquement faux mais techniquement justes
Les calculs utilisent principalement les opérations de base plus la fonction SI dans certains cas. Notamment car, après avoir « bêta-testé » l’outil pour cette poupée, je me suis rendu compte qu’il fallait prévoir des manches et des jambes de pantalon droites ou en pentes. La fonction conditionnelle permet de n’avoir qu’une ligne au lieu de deux puisque les calculs se font en fonction des éléments saisis, ou pas, dans la feuille « Mesures ».
Certains calculs nécessitent une division par deux, qui ne tombe pas toujours juste, or une maille est ou n’est pas. Le problème a été résolu de trois façons :
- avec la fonction ARRONDI.SUP,
- avec la fonction PAIR qui arrondit au nombre pair supérieur,
- et avec un format de nombre sans décimale.
Ce qui donne des résultats parfaitement justes sur le plan technique et c’est tout ce qui importe.
Des lettres en couleurs et en nombres
C’est un outil un peu « magique » qui ne sert pas qu’au tricot. Ce calculateur a été créé en 2016 dans le but de répondre à l’argument « la bureautique ça ne fait pas rêver ». Ben si, la preuve.
Le concept ?
On entre, à partir d’une liste déroulante, des indicatifs de couleurs et, grâce à la magie des formats conditionnels, l’arrière-plan prend la couleur voulue. Ce qui n’aurait absolument aucun intérêt si, par-derrière, on n’avait pas toute la force de feu de calcul de Calc qui permet de faire pas mal de choses.
Basiquement, le classeur est configuré avec une feuille « motif » où on dessine, et une feuille « calculs » qui compte le nombre de cellules (donc de carrés) par couleur grâce à la fonction NB.SI. Après, à titre d’exemple, il y a des calculs sur le nombre de pelotes, le prix des matières premières et la taille de l’objet fini.
Des idées d’usage ?
Cet outil, compte tenu de ses possibilités de calcul peut servir à bien d’usage, à part écrire « Salut monde » à base de carrés de tricot, naturellement.
On peut, par exemple, décider, qu’un carré fait disons 1*1 cm et calculer des surfaces bizarroïdes grâce à ça. Évidemment, cela est susceptible d’être utile pour le patchwork. On peut aussi utiliser ça pour refaire le carrelage d’une salle d’eau et calculer le budget en ajustant au besoin le motif. On pourrait décider de s’en servir comme base de calcul pour organiser un buffet avec un plateau représentant, disons : LinuxFr contre le dragon. Avec un dragon en canapés aux rillettes, des manchots en canapés au tarama et au radis, le logo, disons, avec du caviar (ou des œufs de lump) sur un fond de toasts au concombre. Cela donnerait le nombre de carrés, mais aussi, selon les calculs, la quantité de fourniture (et le budget). Il est possible cela dit que des outils plus performants existent déjà dans ces domaines.
On pourrait imaginer aussi un ouvrage collectif ou chacun et chacune apporterait des carrés de couleur pour composer une fresque. À vous de créer.
Des formats cousus main
Si vous jetez un coup d’œil sur ces outils de création, vous pouvez voir que les nombres ne sont pas tout seuls dans les cellules mais qu’ils ont des unités, voire plus. Et comme c’est souvent quelque chose d’assez ignoré (j’ai vu des tableaux avec une colonne avec une seule unité pour préciser de quoi il s’agissait), un rapide tutoriel.
En fait, un nombre isolé ne signifie absolument rien. Un classeur bien rempli de nombres sans rien d’autre est souvent visuellement indigeste, et, surtout peu parlant surtout si on a affaire à des unités différentes. Le formatage des cellules c’est beaucoup plus que la cosmétique. Il contribue à la lisibilité du classeur et à sa fiabilité.
On peut, notamment, rajouter du texte pour avoir des unités ou encore pour donner une information complémentaire tout en faisant des calculs dans la cellule. On ouvre la boite de dialogue Formater des cellules, il y a trois façons de faire. Par exemple : un clic-droit sur la cellule.
On choisit le format du nombre. Et, en bas on saisit les informations entre ces guillemets : "
. On peut rajouter du texte avant ou après, ici, après :
Ce qui donnera un nombre sous cette forme « 20 mailles ».
Et ici avant et après :
Ce qui donnera un nombre sous cette forme « soit en tout 24 mailles ».
Si vous utilisez Calc pour faire des devis par exemple, vous pouvoir avoir une cellule calculée qui indiquera « ce devis s’auto-détruira dans 30 jours après son émission soit le =date+30
. » Ça a aussi l’avantage d’éviter d’avoir à faire des acrobaties parfois délicates (fusion, masquage de cellules) pour faire figurer ces informations. Et, évidemment, on peut en faire des styles !
Puisqu’on est sur sujet, c’est dans la boite de dialogue Formater des cellules qu’on les déprotège pour pouvoir saisir dedans quand la feuille est protégée.
Calc : un guide
Ceci est le deuxième cadeau de Saint-Nicolas.
Ce guide a une longue histoire. Sa première rédaction date de 2017. Ce n’est pas un guide sur une version de Calc de LibreOffice, mais un guide sur Calc de LibreOffice. Ce qui signifie que, bien qu’il ait été fini avec une version 7.6.3.2, il est utilisable pour les versions antérieures (pas trop anciennes cependant, à peu près les toutes dernières 7.5).
Il s’adresse notamment aux personnes qui découvrent le logiciel ou, le connaissent, mais n’ont jamais vraiment appris à l’utiliser et « bidouillent », en perdant parfois pas mal de temps et en s’énervant aussi, mais pas que. L’expérience m’ayant montré que des personnes pouvaient avoir un usage très pointu du logiciel et ignorer totalement les bases.
Il parle de formats, d’interface de Calc, de formules, de graphiques, de gestion des données, etc. et vous aidera à passer d’Excel à Calc au besoin. Et, comme tous les autres guides de tableurs, il propose quelques fonctions décryptées. Il a en plus un petit glossaire et une table d’illustrations qui, dans mon idée, s’avère, dans ce cas précis, plus utile qu’un index. Pas très long, il fait soixante-neuf pages A4 en tout, c’est, de mon point de vue, une bonne base méthodologique pour aborder Calc. Les lecteurs (enfin un) en ont dit :
Excellent guide, simple et rigoureux, que je garde bien au chaud.
Je vous laisse juge. J’avais dans l’idée de le vendre, mais bon.
Et, vous vous en doutez, il a été écrit et mis en page avec Writer. Les captures d’écran ont toutes été retravaillées dans Inkscape.
Avant de nous quitter
À l’attention de celles et ceux qui craignent que LinuxFr ne se transforme en blog de tricot : aucun risque. Le calculateur d’habit de poupées est le dernier que je ferai notamment parce que je ne vois pas trop quoi faire d’autre dans le domaine.
Et, si vous voulez tout savoir, la poupée qui sert de mannequin à la robe aiolesque est la mascotte du site aiguilles magiques. C’est une fée horriblement maladroite qui s’appelle Caradjine.
Sur ce je vous laisse profiter de vos cadeaux de Saint-Nicolas et je vais m’atteler à ceux que LinuxFr va vous offrir pour Noël.
Aller plus loin
- Le calculateur d'habit pour poupées (89 clics)
- Transformateur de lettres en couleurs et en nombres (45 clics)
- Guide Calc (98 clics)
# anthropomorphes
Posté par martoni (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5.
D'après ce que je lis de wikipédia ça serait plutôt anthropomorphes qu'anthropoïdes.
Et puis c'est plus facile à écrire sans le ï :)
J'ai plus qu'une balle
[^] # Re: anthropomorphes
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 7.
Je crois aussi. Mais ça n'a pas beaucoup d'importance. Certaines peluches peuvent être des singes d'ailleurs.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
# Super
Posté par Luc-Skywalker . Évalué à 4.
C'est chouette. Encore une utilisation inattendue d'un tableur
Sinon, en tant que technicien, ce sont plutôt les tricoteuses m'ont toujours fascinées.
Une espèce de console de mixage géante qui te sort un PULL !
"Si tous les cons volaient, il ferait nuit" F. Dard
[^] # Re: Super
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.
J'en ai eu deux de machines à tricoter et j'en ai encore une. Je ne suis pas très fanatique. C'est, finalement, très contraignant.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: Super
Posté par abbe_sayday . Évalué à 3.
Du coup, cette machine acceptait les PULL REQUEST ?
Nec spe, nec metu
[^] # Re: Super
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.
Ben, faut pousser le chariot pour tricoter en effet.
Sinon, celle-ci semble purement mécanique.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
# hip hip hip
Posté par jseb . Évalué à 3. Dernière modification le 10 décembre 2023 à 08:32.
Merci, avec ça je vais pouvoir habiller la Barbie hippie (qui vit avec Ken dans son camping car, depuis la crise des subprimes)
Merci pour le guide.(n'oubliez pas le guide m'sieurs-dames!)
Discussions en français sur la création de jeux videos : IRC libera / #gamedev-fr
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