Cette dépêche présente Bandcamp, une plateforme de distribution de musique qui fait figure d'alternative artist-friendly parmi les mastodontes du secteur, ainsi que deux plateformes alternatives, Subvert et Nina, qui se sont montées récemment en réaction aux craintes liées à la situation de monopole et au rachat de Bandcamp.
Bandcamp
Parmi les plateformes de distribution de musique en ligne, Bandcamp fait figure d'exception. Contrairement à Deezer, Spotify ou Tidal, il ne s'agit pas d'une plateforme classique où on streame de la musique en continu et où on partage des listes de lecture. C'est un magasin en ligne où les artistes peuvent exposer leur contenu et le proposer à la vente (numérique ou physique, merchandising, etc.).
Les utilisateurs peuvent acheter avec ou sans compte et offrir des albums à des amis. Un compte permet de garder une trace de ses achats, les exposer pour les faire découvrir, et les streamer via une appli mobile, ainsi que de suivre des artistes pour être notifié des sorties et recevoir leurs messages, ou d'autres utilisateurs pour être notifié de leurs achats.
Les artistes peuvent choisir de laisser leurs albums en écoute libre, et c'est souvent le cas, même si certains ne permettent l'écoute que d'un ou deux morceaux dans un album. L'achat d'un album est principalement un acte de soutien de la part des fans.
Bandcamp bénéficie d'une excellente image auprès du public. Elle est reconnue pour pratiquer des tarifs raisonnables pour les artistes. Lors du COVID, la plateforme a instauré le Bandcamp Friday, pendant lequel elle ne prélève aucun frais (hors frais bancaires). Elle continue de proposer un Bandcamp Friday de temps en temps.
En mars 2022, Bandcamp a été revendue à Epic Games (créateurs de Fortnite), qui l'a revendue un an et demi plus tard à Songtradr qui a licencié la moitié des 118 employés, notamment ceux impliqués dans la création d'un syndicat. Cela suscite des craintes chez les artistes et les utilisateurs quant à la pérennité du modèle. Bandcamp deviendrait-t-elle evil ?
Des alternatives se montent.
Subvert : le modèle coopératif
Crée en août 2024 sur un modèle coopératif, Subvert prévoit d'être opérationnelle à l'automne 2025. Le principe devrait être le même, mais la plateforme appartient à ses membres (artistes, labels, auditeurs).
L'adhésion à la coopérative coûte 100$. Elle est gratuite pour les créateurs.
Subvert annonce 0% de frais de plateforme lors des achats (Bandcamp Friday tous les jours). Le modèle économique repose sur les adhésions à la coopérative et les contributions volontaires proposées lors des achats.
Subvert annonce 7139 artistes, 1305 labels, et 987 soutiens.
Nina : le modèle décentralisé
Nina est une plateforme décentralisée démarrée en février 2021. Elle s'appuie sur des technologies opensource (blockchain). Solana est utilisée pour les transactions et les données de réseau (quel utilisateur suit quel artiste ou autre utilisateur, etc.). Arweave est utilisée pour les sons, images et métadonnées des albums.
Code source et outils sont disponibles ici: https://dev.ninaprotocol.com/.
Artistes et même utilisateurs peuvent créer des hubs pour exposer de la musique, des listes de lecture, etc.
La musique sur Nina est en écoute libre. L'achat est donc un acte de soutien mais il peut aussi donner droit à des bonus (sons en meilleure qualité, morceaux supplémentaires, vidéos,…).
Il n'y a pas de frais de plateforme. Les artistes doivent payer un montant initial minime pour publier un album et les acheteurs ont des frais de transaction minimes aussi (0,04 $) via Solana.
Nina auto-évalue favorablement son impact environnemental.
Nina annonce plus de 20 000 artistes, labels et auditeurs.
# Des alternatives européennes ?
Posté par Exagone313 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2 (+2/-0).
Dommage que toutes les plateformes citées soient basées aux États-Unis. Y a-t-il des alternatives européennes qui existent ?
[^] # Re: Des alternatives européennes ?
Posté par orfenor . Évalué à 3 (+1/-0).
Nina est décentralisée, ça peut-être de tous les coins du monde. Subvert est coopératif, ça peut-être une coop mondiale.
Quant aux alternatives européennes d'alternatives d'alternatives, est-ce une bonne idée ? On aura des petits acteurs qui vont se faire concurrence entre eux tout en faisant concurrence aux gros. En plus, comme la musique est assez mondialisée, on s'attend à trouver presque tout sur les plateformes. En conséquence les catalogues deviennent plus ou moins semblables partout et peu de plateformes peuvent coexister. Fragmenter l'offre pourrait amplifier encore la difficulté pour les petits acteurs.
Une coopérative ou une plateforme décentralisée mondiales, même d'origine américaine, me paraissent plus intéressantes.
# Merci pour les infos
Posté par Luc-Skywalker . Évalué à 2 (+0/-0).
Je n'avais pas connaissance de ces histoires de gros sous chez Bandcamp.
Çà sent pas bon.
"Si tous les cons volaient, il ferait nuit" F. Dard
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