Journal J’ai tenté de libérer une habitation, mais l’ayant-droit nous a mis des bâtons dans les roues

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jan.
2024

Amis libristes bonsoir,

Tout à l’heure, j’ai essayé de mettre sous licence libre non-copyleft une habitation de type appartement. Malheureusement l’opération a failli tourner au désastre.

Au début, j’appréhendais la présence d’un mot de passe sur la porte non-dérobée. Il y en avait un effectivement, mais l’algorithme de chiffrement avait des failles connues que nous avons exploitées (avec un ami, libriste lui aussi) via une attaque brute force.

Ensuite, nous avons exploré les pièces dont le code source n’était pas commenté, mais tout à fait lisible. Nous avons donc parcouru son arborescence sans problème, sans rien trouver d’intéressant.

Arrivés à la pièce principale, la cuisine, nous nous sommes trouvés devant un frigo propriétaire. Le bootloader ne voulait pas se déverrouiller. Nous avons donc tenté un dump pour procéder un à débuggage via un désassembleur.

C’est là que l’ayant-droit s’est manifesté. Voyant son attitude très menaçante et extrêmement hostile à notre égard, nous avons décidé d’un commun accord avec mon confrère de quitter les lieux. Se faisant, nous avons entendu l’ayant-droit passer des coups de fil (sur son téléphone probablement à système propriétaire non verrouillé et utilisant certainement une boutique privative d’applications, mais bon vous savez ce que c’est avec les ayant-droits). Bref ces coups de fil semblaient concerner des procédures judiciaires pour violation de brevets matériels et logiciels avec menace de poursuites au pénal. Il semblerait que le frigo à debugger utilisait une méthode de sécurité par obfuscation pour potentiellement cacher des éléments à très haute valeur ajoutée via un algorithme de stéganographie tupperware.

Nous sommes un peu inquiets avec mon ami libriste, car en partant nous avons oublié de supprimer le cache et les cookies – le désassembleur était codé en Javascript et nécessitait le lancement via un navigateur ; sans parler de l’adresse IP. En plus on risque de remonter assez rapidement à nous à l’aide de la vidéosurveillance assistée par IA.

Bilan, les appartements sont des petites applications propriétaires, parfois en AaaS (Apartment As A Service) que l’on peut très difficilement mettre sous licence libre. Le verrouillage est quasi-total et il y a une réelle volonté de verrouillage à la fois de leurs éditeurs et de leurs clients.

En plus cette ayant-droit (dont la méchanceté est telle qu’elle a son propre RFC) s’est montrée particulièrement procédurière. Le seul point positif pour nous est que, pendant sa diatribe sur un réseau social très connu, cette langue de vipère a brièvement parlé évoqué EPUB, format de document ouvert.

Par contre vu le pedigree de cette vendue aux GAFAM qui refuse même d’utiliser unicode comme toute personne un minimum empathique, je parie que tous ses ebooks sont bourrés de DRM.

Non, franchement c’est une expérience que je ne recommande pas.

Bonne soirée, et vive le Québec Logiciel Libre

PS : Afin de protéger la vie privée des personnes impliquée, les noms ont été changés. Toute ressemblance avec des personnages réels est purement fortuite

PS 2 : le frigo puait le camembert, un morceau mal emballé, même pas AOC, périmé depuis le 12 octobre dernier. Nettoyez votre code, et vos frigos aussi !

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