Analytical a écrit 6 commentaires

  • [^] # Re: Fonction

    Posté par  . En réponse au journal Plonk. Évalué à 2. Dernière modification le 25 mai 2016 à 16:19.

    Ça n'a rien d'affreux, au contraire, c'est de cette façon qu'on implémente let dans un langage permettant la programmation fonctionnelle s'il n'est pas présent de base ; on en trouvera une explication détaillée dans le premier chapitre du SICP. Comme il l'a été remarqué, let fait partie d'ecmascript 6, et sera donc dans quelques années utilisable sans polyfill, sauf à devoir supporter des vieux navigateurs.

  • # (lambda (dominant victime) (tumblr dominant victime))

    Posté par  . En réponse au journal Bagnole, pouvoir, autorité. Évalué à 6.

    Transposer les poncifs à la tumblr aux automobilistes vs. les cyclistes et les piétons ? Je n'y avais jamais pensé, ça mériterait presque un plussage pour originalité.

  • # Lire avant de râler

    Posté par  . En réponse au journal Groupe d'onglets dans Firefox. Évalué à 10. Dernière modification le 05 février 2016 à 23:19.

    Et si vous voulez réellement l'éliminer déplacez la dans un plugin pour que les gens qui l'utilise puissent continuer de le faire.

    Tu as lu l'article de Mozilla que tu mets en lien jusqu'au bout ?

  • # La vitesse des sites web

    Posté par  . En réponse au journal L'avenir de la sécurité de nos sites oueb : DNSSEC / HPKP / DANE TLSA / CSP. Évalué à 10.

    Niveau sécurité si tout est implémenté jusqu'au bout ce serait top, mais est-ce que cela ne risque pas de ralentir un peu nos sites web, à l'heure où on fait tout pour les rendre plus rapides (HTTP2, minifications des CSS, JS
    …) ?

    La plupart des sites web « modernes » chargent je ne sais combien de scripts en tout genre pour deux-trois animations et pister les utilisateurs, des images immenses en guise d'en-tête, des polices entières pour deux icônes et des milliers de lignes de CSS juste pour avoir une grille responsive et des boutons en relief. Je pense qu'il y a donc de la marge avant que les protocoles relatifs à la sécurité soient un facteur important dans la latence, la vitesse de chargement des pages et la vitesse de leur analyse par le navigateur.

  • # Les mainteneurs de paquets Debian font déjà à peu près ça

    Posté par  . En réponse au journal Logiciel d'audit/conseils - Guider les utilisateurs/admins novices. Évalué à -5.

    Dans les paquets Debian il y a des paquets marqués comme recommandés et suggérés, ça se rapproche drôlement de ce dont tu parles.

  • # La moule est au féminisme ce que Mme Michu est à l'informatique

    Posté par  . En réponse au journal The Ping Pong Theory of Tech World Sexism. Évalué à 9.

    Tout comme l'utilisateur moyen perd mystérieusement la moitié de son QI en approchant d'un ordinateur, celui du mouleur moyen se divise en s'approchant du féminisme, il semblerait.

    Pour commencer, on voit des commentaires comme ça :

    Sinon, la bd est assez mauvaise, et l'histoire de la fille a gros seins qui en a marre de se faire reluquer les nibards, elle ne peut se plaindre qu'à dame nature qui use de ce genre de stratégie sur les mammifères pour inciter la fornication au bureau.

    Alors que la bande dessinée dit bien que le problème est que certains ne montrent aucune gêne à fixer les seins d'une femme avec insistance, pas qu'ils attirent simplement l'attention. Pourquoi une telle erreur de lecture ? À mon avis, il y a des pré-supposés dans l'esprit de nombreuses personnes ici qui biaisent totalement la lecture de la BD. Avant de détailler, faisons donc un peu le ménage.

    L'expression « le féminisme » est très trompeuse, car il ne s'agit pas du tout d'un mouvement homogène ou d'un corpus d'idée bien établi. Au contraire, on trouve de tout, du radicalisme lesbien séparatiste complètement allumé au féminisme législatif quasiment non critique, en passant par le féminisme analytique et le mouvement queer, pour en citer quelques uns. Donc se le représenter comme une seule idéologie qui dit telle ou telle chose en particulier est une erreur complète, ce qui rend faux les subtils raisonnements prenant appui sur cette représentation.

    Ensuite, le féminisme a une image peu flatteuse que beaucoup reconnaissent comme excessive mais qui est présente et biaise la compréhension des discours féministes. Cette image consiste en gros à se représenter le féminisme comme une espèce d'idéologie injuste dirigée contre les hommes. Alors on me dira que quand même, on a des raisons pour le croire que c'est le cas, et qu'on peut même me citer des paroles, livres, sites web ou bandes dessinées pour le prouver. Mais ces raisons sont malheureusement souvent circulaires. En effet, quand on essaie de comprendre une personne qui s'exprime, on pré-suppose toujours tout un tas de choses à son égard selon les indices du contexte ; par exemple, si sur dans un journal français vous lisez « slip », vous pensez à un sous-vêtement, alors que dans l'absolu cette personne pourrait être québécoise et parler d'un sac de couchage. Au lieu de contester cet exemple qui n'est là qu'à titre illustratif, référez-vous aux Recherches en ethnolométhodologie de Garfinkel, en particulier à ce qu'il appelle étrangement la « méthode documentaire, et aux travaux de Searle sur l'arrière-plan (traduction de background, pour le trouver sur internet, il n'y a pas grand chose en français). Si donc on a en tête cette image caricaturale, on aura tendance à se baser dessus pour interpréter un discours identifié comme féministe. Et comme il y a toujours de la latitude pour interpréter les intentions et le sens d'un discours, on trouve ce qu'on cherche. Donc il faut faire attention à ne pas partir avec l'idée a priori que le féminisme est une idéologie plus ou moins contre les hommes, sans quoi nos soi-disantes preuves ne sont que des interprétations erronées qui ressemblent drôlement à de la mauvaise foi.

    Il y a aurait encore beaucoup à dire, mais avec ces deux principes posés il y a déjà de quoi faire. Prenons ce bout de commentaire :

    Tu dis ça parce que tu fais parti de la classe de mâle dominant blanc. En tant que tel, quoi que tu dises, cela sera pris comme du déni de sexisme. La cause est entendu. tu es sexiste.

    Féminisme = Idéologie anti-hommes -> la BD dénonce le sexisme -> l'auteure suppose que les hommes sont nécessairement sexistes.
    Implacable. Mais si on regarde la BD plus posément, on s'aperçoit que ce n'est pas du tout le message qui est censé passé. Déjà, l'auteure accepte que les stéréotypes de genre touchent négativement les hommes par moments (pleurer en face de son patron -> t'es viré). Ensuite, elle expose un raisonnement solide : tel homme se comporte avec moi de telle façon dédaigneuse, mais pas avec les hommes, ce qui constitue bien un comportement différencié selon le sexe. D'autre part, elle s'efforce précisément de montrer la difficulté de prouver qu'un acte est sexiste quand le niveau de preuve demandé est excessivement élevé pour un simple problème d'interaction entre personnes et quand il est possible pour autrui de se mettre sur la défensive en n'acceptant qu'une seule interprétation de la situation, celle qui l'arrange, sans prendre en compte comment les autres l'ont ressenti. Alors que même si c'est fréquent, on estime tout à fait injuste qu'un collègue nous marche sur les pieds et nous traite comme un imbécile. L'existence d'un comportement ne suffit pas à justifier sa validité éthique.

    Enfin, si on fait attention à ne pas déformer le message en l'exagérant, pourquoi ne serait-il pas possible que les hommes aient tendance à avoir des comportements sexistes sans en avoir conscience et en adhérant à des justifications inacceptables de ces comportements ? Je ne dis pas qu'il faut l'accepter a priori, sinon je me contredirais. Non, je pense que le mieux est de mettre en concurrence plusieurs hypothèses et de comparer leur pouvoir explicatif : « il n'y a pas de problème et les féministes sont des tarés qui exagèrent tout » vs « oui, il y des comportements sexistes qui sont pourtant vus comme parfaitement acceptables et gare à celles qui osent le relever ». On peut bien entendu multiplier le nombre d'hypothèses qui se situent entre les deux et/ou qui sont plus complexes en faisant appel à plusieurs mécanismes sociaux et psychologiques. Le résultat à mon avis penche en faveur de la seconde, à condition de la rendre beaucoup plus sophistiquée et surtout d'essayer d'être objectif dans la manière dont la compare à son expérience personnelle, ce qui suppose de ne pas partir du principe qu'elle est de toute façon fausse. Est-ce qu'on ne pourrait par exemple pas considérer que le fait qu'il suffise de quelques journaux tournant autour du féminisme pour que ça devienne un troll enterré en moins de deux, même des commentaires pas trop mauvais, tandis que le énième journal plus ou moins creux sur systemd ne pose pas de problème, est un cas typique d'hommes qui se sentent attaqués personnellement et ne veulent surtout pas se dire que « peut-être, c'est vrai dans une certaine mesure » ?

    Allez, pour rigoler, parmi celles et ceux qui sont arrivés jusqu'en bas en ayant tout lu au lieu de moinsser au bout de trois lignes (avec une intro pareille, je l'ai bien cherché aussi), combien ont cru que j'étais une femme ?

    Encore quelques trucs à noter : comme le féminisme n'est pas monolithique, on n'est pas obligé d'être d'accord avec tout, et rien n'empêche d'être d'accord avec certaines choses et d'être en désaccord avec d'autres. Par exemple, je pensais que la BD était pas trop mal sur certains points, mais faiblarde tout de même sur le côté « sexisme invisible difficile à prouver », il y avait de quoi faire là-dessus et avec des explications plus solides.