• # Le problème n'est pas que pour la grippe

    Posté par  . Évalué à 1 (+2/-4). Dernière modification le 02 juillet 2024 à 17:19.

    Ce qui est assez incroyable en fait, c'est qu'il n'y a aucun système de surveillance épidémiologique de la circulation des maladies épidémiques, ni en France, ni apparemment dans aucun pays. En gros, on ne sait pas trop ce qui circule, et on s'en fout. Les alertes émergent quand il y a une succession de cas graves et localisés, souvent parce que les médecins d'un hôpital commencent à voir quelque chose de bizarre. Mais même dans ce cas, la stratégie est purement médicale (prélèvements sur les patients en soins intensifs, etc), pas du tout scientifique.

    Une surveillance épidémique ne coûterait pourtant pas très cher. Il suffirait d'éparpiller quelques dizaines de centres de tests en France (dans des structures existantes: infirmerie universitaire, centre de contrôle antidopage, ou simplement labo d'analyse médicale), qui iraient coller un coton-tige dans le nez à quelques milliers de volontaires chaque semaine (par exemple, 50% personnes saines, et 50% qui se sentent malades), + une collaboration avec quelques médecins ou hôpitaux pour échantillonner des cas plus graves. Ça couterait moins de 1M€ par an, et on aurait un excellent suivi de toutes les infections respiratoires, les successions de variants pour tous les virus qui causent rhumes et symptômes grippaux. Mais c'est de la science, pas de la médecine, et personne ne voudrait financer ça, puisque que le dogme en médecine c'est que la gravité et le traitement d'une infection ne dépend que de l'agent infectieux qui la cause. En gros, grippe = grave, rhume = pas grave. Donc suivre les épidémies de rhume n'a pas d'intérêt médical.

    • [^] # Re: Le problème n'est pas que pour la grippe

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 8 (+5/-0). Dernière modification le 02 juillet 2024 à 22:12.

      Ah ! Pas de surveillance épidémiologique ?

      À quoi sert le réseau Sentinelle ? On n'oubliera pas le Bulletin épidémiologique hebdomadaire.

      Dire que ça n'existe pas est assez exagéré, pas parfait peut-être, mais, inexistant, sûrement pas.

      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

      • [^] # Re: Le problème n'est pas que pour la grippe

        Posté par  . Évalué à 4 (+1/-0).

        Non, mais je suis complètement d'accord, la surveillance médicale existe. Tu as les statistiques de tests de Covid + et de l'évolution des consultations pour symptomes grippaux, c'est pratique pour coordonner les soins et anticiper les arrivées de patients dans les hopitaux, mettre en place des mesures, etc.

        Mais ça n'a rien à voir avec la connaissance scientifique sur la circulation des centaines de souches virales respiratoires. Savoir qu'il y a une augmentation des cas grippaux, c'est bien quand tu es médecin et que tu veux soigner des gens, mais ça ne t'apporte aucune connaissance scientifique.

        • [^] # Re: Le problème n'est pas que pour la grippe

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3 (+0/-0).

          Je ne sais pas quelle est ta définition de "scientifique" mais les statistiques non seulement sont une science mais en plus ça fait partie des outils de science. Et si, elles permettent, en faisant remonter l'information sur les contaminations et leur type d'en savoir plus.

          « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

          • [^] # Re: Le problème n'est pas que pour la grippe

            Posté par  . Évalué à 5 (+2/-0).

            Les statistiques sont une branche des mathématiques, donc oui, c'est un outil scientifique. Ce dont on parle n'a pas grand chose à voir avec les statistiques, c'est juste une histoire de collecte de données. Normalement, les données sont collectées selon un protocole expérimental : on définit à l'avance la procédure d'échantillonnage, le temps sur lequel les données sont collectées, etc., en fonction des objectifs scientifiques. Par exemple, la recherche de coronavirus dans les eaux des égouts correspond à un tel protocole : on ne choisit pas les points de collecte au hasard, on a un budget, on sait combien de tests on peut faire par jour, et on détermine où et quand on échantillonne.

            Pour la "surveillance" dont on parle, c'est plutôt des données qui remontent spontanément et sporadiquement, sans protocole d'échantillonnage et sans procédure normalisée. Alors oui, la mode est à la science participative et à l'application de modèles statistiques élaborés ou de boîtes noires style "machine learning" pour essayer de contrebalancer les biais de données foireuses, mais tout ça ne sera jamais équivalent à la collecte de données "propres".

            En gros, c'est comme ça que je définis "scientifique" : un échantillonnage qui suit un protocole élaboré par des scientifiques en fonction d'un objectif.

      • [^] # Re: Le problème n'est pas que pour la grippe

        Posté par  . Évalué à 2 (+2/-1).

        cela ne sert à hélas à rien.

        pour suivre une epidemie il faut compter les morts, ce que nous faisons une fois par an. lorsque c'est trop tard, c'est juste un bilan, cf le coup de chaud en 2001 qui a tué 10 000 personnes, dont le dgs a dit qu'il n'y avait aucun pb et aucune surmortalité, normal le calcul se fait une fois par an, lol.

        pour détecter une épidémie il faut des prélèvement et faire des pcr pour identifier le microbe et/ou virus et comparer avec les prelevmeents effectué dans les autres centre (qui n'existe pas encore :) ), comment tu fait la difference entre une petite grippe, une bronchite, le coranovirus et un rhume ? Il n'y a que la pcr qui permet de distingué cela.

        et personne n'en fait :) ou très peu, sauf a l’époque du corona

        si tu as un taux de mortalité de 2,5% sur un microbe précis genre la fièvre boutonneuse méditerranéenne, comment tu fait pour détecter les 97,5% de malade pas grave ? tu téléphone a sentinelle, tu donne tes impressions, je crois qu il a cela ?

        il faut des pcr chez les médecin systématiques.

        Il y a un autre moyen, peut être encore moins couteux, l'analyse des eaux vannes humaine dans les station d’épurations, pour détecter des augmentations de microbe/virus, simple efficace pas chère.

Envoyer un commentaire

Suivre le flux des commentaires

Note : les commentaires appartiennent à celles et ceux qui les ont postés. Nous n’en sommes pas responsables.