• # Quid des autres tendances ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

    J'attends avec impatience les suivantes:

    • .bi
    • .hetero
    • .sapio
    • .demi

    Dilbert

    Est-ce que le Vatican proposera .asbtinence / .god ?

  • # Un nom de domaine de famille

    Posté par  . Évalué à 6.

    Une de mes voisines s'appelait Madame Gay, je trouve ça classe d'avoir son nom de famille dans un nom de domaine.

  • # Probablement de bonne intention mais

    Posté par  . Évalué à 8.

    À défaut de pouvoir agir de manière efficace sur l’ensemble des sites Internet, .gay exige des sites enregistrés qu’il respectent un ensemble de règles élémentaires et se réserve le droit de prendre des dispositions immédiates, notamment la suspension du site. Pour pallier l’impossibilité de suivre en temps réel le contenu de tous les sites enregistrés, Top Level Design met une adresse email spécifique pour signaler d’éventuels manquement à ce code de bonne conduite : incitation à la violence à l’encontre des personnes LGBTQ+, intimidation en ligne, harcèlement, -y compris cyber harcèlement, stalking, discours haineux…

    La volonté de Top Level Design est d’ouvrir ce TLD à tous, à l’exception des groupes identifiés comme hostiles à ces communautés, et de vérifier que les comportements sont respectueux plutôt que de sélectionner drastiquement en amont, par un cahier des charges ou un tarif prohibitif, les bénéficiaires de ce nom de domaine.

    N'a-t-on pas constaté de nombreuses fois l'échec des modérations unilatérales par des groupes privés ? D'autant plus que les motifs cités («incitation à la violence à l’encontre des personnes LGBTQ+, intimidation en ligne, harcèlement, -y compris cyber harcèlement, stalking, discours haineux») relèvent absolument du domaine judiciaire et non de simples bonnes étiquettes.

    • [^] # Re: Probablement de bonne intention mais

      Posté par  . Évalué à 3.

      relèvent absolument du domaine judiciaire

      pas « absolument », mais relativement à la loi en vigueur dans le ou les pays concernés par les aspects légaux du domaine en question: tous les pays ne considèrent pas l'éditeur comme responsable des comportements des utilisateurs du site, les publiants comme juridiquement responsables de leurs contenus sur le site, et les contenus comme devant être contraints dans leur sujet et la manière dont ils sont formulés.

      L'absence d'uniformisation concernant cette modération potentiellement imposée par le judiciaire semble vouloir être compensée par des conditions d'utilisation.

      Et comme tu le dis, bon courage à eux parce que ça ne va pas être simple…

  • # argumentaire

    Posté par  (Mastodon) . Évalué à 7. Dernière modification le 25 mai 2022 à 08:57.

    C'est sans doute bien qu'il y ait un domaine pour traiter du sujet, mais je trouve l'argumentaire de gandi un peu foireux en associant .gay et LGBTQ+. Personnellement j'ai déjà du mal à comprendre pourquoi on mélange des concepts totalement différents et indépendants de sexualité et d'identité de genre dans un même acronyme comme si ces personnes devait forcément se sentir partie d'une identité communautaire commune.

    Je ne vois pas une personne trans choisir un domaine .gay par exemple, à moins qu'elle soit trans et gay. Encore plus compliqué pour une personne se considérant asexuée, pansexuelle ou bi.

    Jami: beabb2b063da0a2f0a2acaddcd9cc1421245d5de

    • [^] # Re: argumentaire

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

      j'ai déjà du mal à comprendre pourquoi on mélange des concepts
      totalement différents et indépendants de sexualité et
      d'identité de genre dans un même acronyme comme si ces
      personnes devait forcément se sentir partie d'une identité
      communautaire commune.

      À la base, quand les psychologues fin 19eme, debut 20eme comme Richard von Krafft-Ebing, Havelock Ellis, Magnus Hirschfeld ont commencés à se pencher sur le sujet, une des théories en vigueur, l'inversion sexuelle, ne séparait pas les 2.

      Un homme homosexuel était compris un homme avec une ame de femme, et vice versa. Le terme bisexualité à la base voulait désigner quelqu'un avec l'"essence" des 2. Le plus drôle pour moi restant que l'hétérosexualité désignait le comportement quelqu'un ayant une attirance anormalement élevé envers le sexe opposé, et donc était vu comme une perversion (j'ai plus des détails, mais ça se trouve dans un livre de Ned Katz, the invention of heterosexuality).

      Donc la séparation moderne entre genre et sexualité n'existe pas à l'époque.

      Fast forward vers les années 1920/30, les recherches sur le sujet se font à Berlin mais les nazis arrivent au pouvoir et décident de cramer des livres dans le cadre de leur bio-politique nataliste et la science repart en arrière (parce qu'on avait pas des backups dans le cloud à l'époque).

      Donc la séparation entre genre et sexualité qui aurait pu émerger à l'époque, n'existe toujours pas.

      Avance rapide vers les années 1960 aux USA, les flics font des descentes régulières dans les bars gays qui entriane des emeutes, que ça soit en Californie, ou plus connu à New York (stonewall, tout ça, tout ça).

      C'est le début de ce qui est qualifié de mouvement pour les droits LGBT modernes (mais pas sous ce nom la), et s'en suit des années d'activisme avec effectivement une coalition de sous mouvements divers qui ne voulait pas tous la même chose (ou dans le même ordre), mais qui travaillent ensemble.

      En france, il y a eu des études sur le sujet comme cet article, mais ce que j'en retient, c'est que l'unité est surtout le fruit d’intérêts politiques convergent par les personnes qui subissent des discriminations pour des causes communes.

      Par exemple, tu peux séparer en effet la transidentité de l'homosexualité, mais si une personne trans ou homosexuelle se fait tabasser dans la rue par des fâcheux pour des raisons liés à ton homosexualité ou ta transidentité, c'est compris comme étant du à la déviation du standard hétérosexuel cisgenre.

      Eg, si tu es un homme, tu ne dois pas t'habiller de façon féminine, et tu ne doit pas aimer les hommes (parce que c'est un truc de femme).

      Ensuite, oui, les combats en pratique ne sont pas les mêmes, et tout le monde n'a pas les mêmes droits.

      Mais la séparation n'est pas aussi franche qu'on croit.

      Par exemple, pour prendre les histoires de thérapies de conversions, les discussions au Royaume Uni tournent en ce moment autour du fait que le gouvernement veut bannir ça, mais laisser une exception dans le cadre de la transidentité, ce qui revient à laisser un trou suffisamment grand dans la loi pour faire passer un TGV.

      Et finalement, d'un point de vue purement politique, si l'union fait la force, qu'est ce que la séparation apporte ?

      Je ne vois pas une personne trans choisir un domaine .gay par
      exemple, à moins qu'elle soit trans et gay. Encore plus
      compliqué pour une personne se considérant asexuée,
      pansexuelle ou bi.

      Oui, c'est un choix malheureux sur les mots de la part de Gandi qui donne l'impression d'avoir 40 à 50 ans de retard sur la terminologie. De nos jours, "gay" veut surtout dire "homme cis homosexuel", mais je pense que ce n'était pas le cas au début, et c'est pas toujours le cas partout. "I am a gay women" est parfaitement correctement en anglais.

      Et les discussions sans fin sur les termes à utiliser dans chaque langue, et même dans chaque région linguistique (cough lgbtqi2s+ cough, n'est ce pas les canadiens) dans le but de mettre ou pas en valeur de façon symboliques des sous groupes relèvent à mon sens plus d'une forme avancé de bike shedding que d'une volontée de changement profonde. C'est plus facile d'énoncer quelque chose que d'énoncer et de changer.

      Du coup, réussir à savoir quoi dire quand tu es pas dans le bain, c'est assez compliqué.

      Maintenant, il y a aussi le fait que:

      • le .lgbt existe déjà (exemple), donc pas trop moyen de faire une annonce
      • le .gay a du être décidé par un comité pour qui "gay" n'a pas le même sens précis qu'en France (eg, ce que j'ai dit sur les USAs)
      • un .queer aurait plus de sens de nos jours, mais il y a encore des gens en vie qui se souviennent que ça a été utilisé comme une insulte (un peu comme si on avait un .pd, malgré les tentatives de réclamer le mot), parfois utilisé comme insulte contre eux, parfois de façon violente (comme une collègue m'a raconté une fois, et elle n'est pas si vielle que ça).
      • qu'il est vain d'essayer de suivre la production spontané de sous groupes et les changements de vocabulaires (genre, on dit "non binaire" de nos jours, mais c'était "genderqueer" il y a 10 ans, ou le terme pansexuel n'a pas l'air d'avoir été utilisé avant 2010, ou alors dans un sens totalement différent)

      Donc ouais, c'est pas terrible, mais la perfection est l'ennemi du bien. Au pire, c'est juste un coup de comm, c'est pas super, mais tant pis.

      • [^] # Re: argumentaire

        Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3.

        Merci pour ces indices très instructifs!

        Je comprenais l'idée de s'unir face à des discriminations communes, mais de mon point de vue on aurait pu ajouter les albinos, les roux, les adeptes de telle ou telle religion, peuples indigèns, voire les athées/agnostiques dans certains pays qui sont vus comme pire que d'être d'une autre religion, etc. Bref beaucoup de gens peuvent être discriminés sur des critères divers et variés et les discriminations changent de nature suivant les cultures/juridictions.

        Jami: beabb2b063da0a2f0a2acaddcd9cc1421245d5de

        • [^] # Re: argumentaire

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

          Perso, je pense qu'un scope trop grand serait un souci.

          Oui, il y a divers groupes qui vont avoir des soucis. Tout les soucis de discriminations sont comparables sous un certain angle (se faire insulter parce que roux en cours de récré, ou se faire insulter parce que gay en cours de récré, ça me semble kifkif) et non comparable sous un autre (ne pas se faire virer de chez soi parce que roux vs se retrouver à la rue parce que gay), mais indépendamment de ça, tu ne va pas pouvoir agir contre toutes de la même façon.

          Par exemple, l'article cité dit qu'une partie de l'argent est reversé à des assoces. C'est cool même si 150k US$, ça va pas financer tant de chose, genre entre 1 et 3 personnes temps plein suivant le degré d'exploitation des assoces. Mais du coup, c'est une action qui serait difficilement applicable sur les questions religieuses ou pour les roux. Il y a quoi comme assoce a qui reverser de l'argent ?).

          Un autre souci, c'est aussi qu'il est possible qu'une assoce parle de discrimination tout en étant de mauvaise foi.

          Par exemple, une assoce qui va défendre la "liberté religieuse" d'un coté risque aussi d'aller empiéter sur la liberté d'autres. On va typiquement avoir des assoces contre les droits LGBT comme le Family Research Council, mais c'est aussi des groupes contre l'avortement et le droit des femmes à disposer de leur corps (la page du FRC indique clairement ou ils se placent).

          Pourtant, c'est pas incompatible, il y a des associations religieuses et pro LGBT (David et Jonathan, Beit Haverim, HM2F pour ne citer que les 3 qui me viennent en tête en France).

          Ou autre exemple, la défense de la laïcité (et de l'athéisme) qui va parfois servir de prétexte pour taper sur les musulmans.

          Ou des assoces de défenses des pères et du droit de la famille qui servent surtout à taper sur les femmes (genre SOS Papa, comme décrit à la page 83 du livre de Patric Jean sur le sujet ).

          Donc se dire "on peut faire ça pour d'autres", oui, mais ça devient contre productif à un moment.

          • [^] # Re: argumentaire

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

            Mais au delà de l'aspect "financer des organismes avec les sous" (ce qui est, à mon avis, un bon risque de dérapage dans ce genre de cas, peu importe le combat), ça serait chouette d'avoir des tld pour tout. Un choix infini, à des prix accessibles ? Ça permettrait de faire plus de jeux de mots et ça rendrais le squattage de nom de domaine de plus en plus coûteux. Y compris en acceptant des mots soi-disant orduriers, parce que justement, on s'approprie les insultes aussi (comme c'est le cas pour queer, mais ça l'est aussi pour d'autres). Le jour où le .prout sort, c'est sûr qu'on va voir un paquet de sites à l'humour douteux apparaître… Et ? Ça en fera rire certains, et si d'autres sont offusqués, ils devront trouver une base légale pour lutter, et c'est tout.

            • [^] # Re: argumentaire

              Posté par  . Évalué à 7. Dernière modification le 26 mai 2022 à 18:36.

              Il me semble qu'un TLD, dans l'état actuel des choses, c'est quand même un certain coût de gestion, pour le gestionnaire et pour les serveurs de noms racines. Du coup, c'est un peu compliqué d'en créer à la demande.

              « Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche

              • [^] # Re: argumentaire

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

                En fait, ça serait sans doute plus simple si il n'y avait qu'une seule entité. Actuellement, on a la possibilité d'avoir une infinité de domaines par TLD, mais c'est parce que le TLD lui même est centralisé.

                Le plus gros souci dans le fait d'avoir une infinité de TLD est qu'il faut un point de coordination tout comme les domaines ont l'entité gestionnaire du TLD comme point de coordination.

                On a l'ICANN qui centralise déjà les choses, mais je pense qu'il faut garder ça à minima, car ça rendrait l'ICANN politiquement trop important.
                Actuellement, tout changement à l'ICANN impacte fort peu le .fr, par exemple, et c'est une bonne chose.

                Et si demain, la révolution arrive à nouveau en Alsace Lorraine en durant plus que 3 semaines, et qu'on restaure la république de 1911, il va falloir lui donner un TLD. Et pour ça, il faut pas que quelqu'un squatte le dit TLD.

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