J’ai pommé ma source, mais je crois savoir que le budget de l’UE ne doit pas dépasser 1 % du PIB de l’UE (en tout cas ça correspond). Donc 2 % = 2 × 1 %. CQFD.
Ceci dit, c’est pas demain la veille qu’on aura une réelle politique européenne possible avec un budget aussi rachitique…
Je me suis abonné à @si il y a peu (un peu de pub. innocente :-×). Il y a de véritables petites perles. Dont une interview d’Angélique Kourounis, correspondante de quelques grands médias français, paradoxalement ce qu’elle raconte est très différent du discours qui ressort de l’autre côté et de ce que je peux lire ici. Encore une fois, il faut diversifier les sources et laisser parler les grecs, plutôt que toujours le son de cloche de Bruxelles, Paris et Berlin.
Pour ceux qui ne sont pas abonnés : une réflexion sur le travail du journaliste, les conditions de travail des correspondants (peu financés, tendance à ne pas faire de terrain, à ne pas vérifier l’information et à la recycler, utilisation d’Internet en particulier), et bien sûr la Grèce (beaucoup d’informations fausses). Elle parle de scandales à propos de contrats militaires et allemands…
Par exemple sur « l’opinion publique » européenne, voici son analyse :
« À une époque en France, l’idée qui circulaient à une époque, c’était que les grecs étaient de gros tricheurs qui passaient leur temps à se gratter les fesses sous les oliviers et qui se levaient le matin en se disant “mon dieu ! mon dieu ! comment est-ce que je vais bien pouvoir truander l’Europe.” Alors ça c’était extrêmement répandu en Allemagne, ironisé au Royaume-Unis et problématisé chez les français. […] Ce que je voulais montrer, c’était qu’il y certes des problèmes structurels en Grèce, depuis longtemps, des problèmes d’administration, de corruption, de dysfonctionnement étatique, mais ce que personne à l’époque n’a montré et n’était pas intéressé à montrer, c’est qu’il n’y a pas de relation état-citoyen [… pas de dialogue …]. La base du problème c’est ça, […] Oui les conséquences sont justes, mais elles ont un point de départ. Et tant qu’on n’aura pas résolu ce problème, indépendamment des injonctions européennes, et bien cela continuera. »
Souvent les journaux grecs se font le relais de la communication du pouvoir, c’est important, mais il faut aussi avoir un rôle de contre-pouvoir, par exemple en allant voir l’opposition et essayer de comprendre ce qui se passe.
Elle confirme les 80—90 % de l’aide les prêts qui vont au service de la dette, contredite par Quatremer, elle répond sur sa source : un économiste de renom, Yanis Varoufakis, auteur de Le Labyrinthe du Minotaure, opposé aux plans de sauvetage. » Cet économiste expliquait que les mesures prises n’étaient pas faite pour la relance mais pour sauver l’euro, et allaient laisser la récession se creuser, la suite lui a donné raison. « Il n’a jamais été question d’aider les grecs, en tant que peuple, à sortir de la crise. On s’est intéressé à l’état grec, que l’état grec sorte de la crise, puisse rembourser sa dette et rester dans la zone euro. […] Sauf que sauver un état n’implique pas de sauver sa population. » Elle appuie ce point de vue par le fait que les grecs ne voient pas du tout la couleur de cette argent car la situation des service publics (hôpitaux&co) est de plus en plus catastrophique.
Elle rapporte une anecdote folle :
« Ce que m’avait expliqué l’homme d’affaire, représentant des commerçants d’Athènes, lors de négociations, c’est que le gars du FMI lui avait demandé :
— Combien paies-tu tes employés ?
— 600, 700 €, c’est déjà pas lourd [NDA: non, en Grèce le coût de la vie n’est pas excessivement bas]
— bon, ben… il faut tu les paies 300 €.
Le mec c’est un armateur, c’est pas un homme de gauche, il répond :
— Comment ça, mais ça ne suffit pas, comment il vont faire ?
— C’est mieux que rien, répond le gars du FMI.
Mais l’homme d’affaire était abasourdi.
[…]
Le problème de la Grèce c’est les deficits, c’est l’appareil d’état qu’il faut réduire. Oui, il faut baisser les salaires dans le public. Oui, il faut rationaliser la bureaucratie. Mais le privé ça n’a rien à voir avec le déficit de l’état. On applique à la Grèce une politique néolibérale, que l’on veut appliquer au reste de l’Europe, la Grèce est un laboratoire et je pense que d’autres pays vont traverser ce que traverse la Grèce. »
L’interview termine sur des phrases dures :
« On aurait demandé le quart de la moitié de ce qu’on demande aux Grecs, en France on aurait eu la prise de la Bastille, et ça on ne nous le dit pas. »
Pur hasard, j’ai trouvé un billet pile poil sur le sujet, à travers un exemple d’investissement provenant de l’Allemagne qui n’a pas l’air de s’embarrasser de l’Église, et que des grecs ont tenté de refuser. Donnons la parole à un grec histoire qu’il puisse défendre son point de vu.
Moui… c’est cela… oui. Les grecs ont un attachement « folklorique » et les allemands altruistes et bienveillant viennent en aide à ce « pauvre petit » peuple qui a tant de mal à récolter leurs impôts. Dans le genre paternaliste ça vaut son pesant de cacahouète.
Tu m’étonnes qu’ils ne veulent pas continuer à voir fondre leur salaire comme neige au soleil. Y’a pas besoin d’article pour deviner qu’ils ne veulent plus de cette « aide », genre ils sont de mauvaises foi, ils adorent la crise et rechignent pour la résoudre…
Sauf que…
Pour l’église c’est faux, SYRIZA veut supprimer les exonérations, et je crois même qu’ils veulent exproprier les avoirs de l’église, ou un truc radical du genre.
Pour l’armée encore faux, SYRIZA prévoit de réduire les dépenses. De plus il faut relativiser, la Grèce a des tensions diplomatiques avec la Turquie. Même si je suis contre, c’est trop facile de juger de l’extérieur…
Tiens, tiens… deux ans que les memorandums ont commencé, on aurait pu commencé par s’attaquer à ça, nan ? preuve est faite maintenant que les grecs ne sont pas viscéralement contre.
Bref, les grecs ont voté et se préparent à voter pour des partis qu’on appellera « alternatifs », des partis qui précisément imposent une rupture avec les précédents partis, qui n’ont jamais changé sur ces points. Regarde la réaction médiatique, la réaction de Hollande, de l’Allemagne : « votez pour les mêmes, ne changez pas de politique, les autres ne sont pas pro-euros, continuez les memorandums » ! Que veut-on vraiment ? que veulent-ils réellement ? On leur reproche leur attachement « folklorique », bon ben voilà, ils changent d’avis, hop, un parti qui refuse les exonérations d’impôts et un budget militaire trop élevé. Elle est pas belle la vie ? Mais non, levée de boucliers. On va bien se marrer en juin quand nous serons devant le fait accompli… là l’infantilisation/paternalisme/racisme va pouvoir s’étaler dans toutes les pages des journaux mondains, qui, hier encore, s’indignaient du FN !
Oui, c’est exactement ça. D’ailleurs la motivation du journal était de répondre, plus complètement et à tête reposée, à la thèse du « grec fraudeur&co », que j’ai pu rencontrer dans certains commentaires et qui m’ont laissé un goût amer assez prononcé. Sans nommer personne… ils viendront, ça ne fait aucun doute. :'(
Ça dépend, des fois parce que j’ai des aigris qui me cherchent des noises, des fois parce que je suis aigri et ferme le compte par énervement. :/ C’est devenu une petite habitude qui, je l’avoue, n’a pas beaucoup de justification…
Heu… La Grèce est majoritairement pro-européenne, et non-militariste. Du moins si c’est bien SYRISA qui gouvernera¹, ce qui est très probable. Idem pour le transit maritime, ils sont pour la taxation des armateurs, qui bénéficient actuellement d’allègements fiscaux comme l’église. Le but de la dernière partie de mon journal, ce que j’ai compris du billet du blog du Diplo., c’est pour simplifier à l’extrême : « L’Europe à plus à perdre que la Grèce de la sortie de l’Euro donc l’Europe arrêtera d’imposer à la Grèce les décisions de la troïka si la Grèce met des poings sur la table ». Après c’est forcément une interprétation personnelle, j’invite vraiment à lire le billet de pompe à phynance, il est certes long, et assez chaud à comprendre je l’avoue en ce qui me concerne, mais vraiment intéressant.
mouarf, désolé comment inutile, moinssage (je n'avais pas lu le dernier paragraphe, honte à moi) : ça ne pu pas l'extrème droite.
Mais je poste quand même ce commentaire que j’avais préparé :
Je ne vais pas te jeter la pierre, je vais expliquer pourquoi tu te trompes et on va reprendre tout depuis le début.
Il faut savoir une chose, il y a une recomposition de l’extrême-droite. Celle-ci n’hésite plus à faire appel au mouvement contestataire traditionnellement de gauche, alter-mondialiste, critique des institutions européennes jugées libérales par la gauche, critique de l’espace médiatique, etc. Je te donnerais bien à écouter le Là-bas si j’y suis du 17 mai 2012, mais on va encore crier au prosélytisme grossier, sans parler du livre d’Alexis Corbière et des tas de conférences qu’il a fait avec d’autres. Pour simplifier, l’extrême-droite libérale (au sens économique) du père est une exception dans l’Histoire, la fille revient au final à une extrême-droite plus classique, c’est-à-dire avec un vernis de socialisme et un discours anti-capitaliste (avec même des transfuges communistes, il faut le savoir), elle cherche à se justifier comme héritière de la gauche (on a tous en tête la « préférence nationale » qui serait une mesure de gauche, en réalité il n’en n’est rien, autre exemple, la pseudo-hausse de 200€ des salaires qui sont en réalité une suppression des cotisations salariales… mesure libérale remaquillée en social !). Tout le monde tombe dans le panneau, parce que tout le monde a perdu une conscience politique (moi le premier il y a encore peu, même si je n’aurai jamais voté pour eux par principe). Il faut prendre du recul et analyser les discours : les cadres du FN vont sortir le « tous pourris » à tout bout de champs, l’essentiel de leur discours médiatique tient à ça. Pourquoi ? parce qu’ils savent que leur modèle de société n’est pas réjouissant. Ce modèle de société ils le développent dans leurs argumentaires en-dehors de toute contradiction pour pouvoir facilement enfumer, donner un vernis « gauche » à ce qui ne l’est pas. Et tout le monde tombe dans le panneau, parce que la critique de la société actuelle, bien souvent issu de milieux de gauche, est loin d’être infondée. L’effet double-plus-kikoolol c’est que ça permet d’amalgamer la gauche avec l’extrême-droite : « c’est les essstrèèèèmes ! z’avez-vu ils tiennent le même discours. »
ok, les § suivant ne te concerne plus… mais je laisse quand même
C’est quand même dramatique que les gens, n’ayant plus aucun repère politique, ne savent pas décrypter un texte, vous avez vu « politicard pro-européanistes » vous avez compris « extrême-droite ». C’est malheureux de se baser uniquement sur ça, alors qu’absolument tout le reste, absolument tout, est un discours de gauche, à commencer par la phrase autour du terme sur lequel vous bloquez (sans compter les références, entre Là-bas si j’y suis et le blog du Diplo).
Ainsi toute critique, tout discours alternatif passe maintenant pour discours d’extrême-droite. Pour le coup celui qui ne voue pas un culte à nos sociétés actuelles et n’a pas d’esprit critique vis-à-vis de la société est directement casé « extrême-droite ». Ce n’est pas très réjouissant question liberté d’expression.
sans rancunes
PS : mon compte, s’il est récent, reprend le pseudo d’un compte plus ancien, Le faussoyeur.
PPS : quand je parle de gauche, j’exclus artificiellement le PS, canon de la social-démocratie.
Peut-être que c’est de l’utopie. Mais faire enrager les réactionnaires dans ton genre, ça, ça n’a pas de prix et c’est immédiatement réalisé. Quant à comparer un tel discours à ceux de Le Pen, ça en dit long sur ton échelle de valeur…
Pour rappel, les manifestations ont pour origine une augmentation de 325 dollars par an sur cinq ans, 75 %, des frais d’inscription universitaire. La population est massivement contre et les associations étudiantes demandent un débat. Le « Printemps érable » dure depuis trois mois, plusieurs centaines de milliers rassemblés lors de certaines manifestations ; négociations ; démission de la ministre de l’Éducation ; le gouvernement adopte une ligne très dure.
Une loi visant à interdire ces manifestations a été adoptée. Entre autres :
— Une série d’amendes partant de 1.000 dollars pour les contrevenants, 7.000 dollars pour les organisateurs, porte-parole, dirigeants, 25.000 dollars pour les associations et le tout doublé en cas de récidive !
— Le droit de manifester serait interdit dans les établissements et dans un périmètre de 50 mètres, et les organisateurs de manifestations seraient tenus huit heures avant de communiquer parcours, heure, durée, lieux et moyens de transports à un service de police qui serait en droit d’apporter des modifications à l’itinéraire !
— La suspension jusqu’à la mi-août des sessions interrompues et une fin programmée dans les six semaines qui suivent, soit avant le 30 septembre.
Tout ça c’est de la politique politicienne, du bidouillage pour essayer de récupérer un maximum de députés. Plutôt que de tergiverser sur les déclarations des uns et des autres il vaut mieux s’en tenir aux faits :
— le FdG a proposé publiquement de négocier dès Novembre 2011 pour un « bouclier anti-droite » ;
— le PS a traîné les pieds pour un RDV avec le FdG, pour finalement n’inviter que le PC dans les (la?) dernière semaine, il a exploité a fond le fait que les négociations ne se faisait pas avec un front commun FdG mais au cas par cas avec chaque composante ;
— Finalement le FdG a décidé de se retirer unilatéralement dans deux circonscriptions.
Interprétation partagée par beaucoup de sympathisants : le PS continue sa stratégie de dé-s-union du FdG commencée lors de la présidentielle (et même avant?) en lançant des rumeurs, en montant les composantes les unes contre les autres, etc. et il a exploité a fond le fait que les négociations ne se sont pas faite avec une équipe commune « FdG » mais avec chaque parti de la composante.
j'ai bien compris, et tes copier-coller le confirme : ils veulent le beurre (le pourquoi ils ont emprunté) et l'argent du beurre (ne pas rembourser)
Notons tout de même un de ces fameux copier-coller :
Et pas qu'en Grèce. Comme en Italie, une personne de plus (un homme de 51 ans), s'est suicidé dimanche dernier en Béotie, un petit entrepreneur en « difficultés », selon le reportage. Mais à présent, les reportages sur les suicides ne font plus les gros titres. En tout cas, voilà encore un, parmi nos électeurs… définitifs, plus de deux mille, recensés par les statistiques de notre guerre en cours.
Alors, les grecs, ils sont bien gentils à se plaindre
ça calmera les ardeurs
qu'ils souffrent encore plus
Te rends-tu compte, seulement, de toute l’horreur de ton commentaire ?
J’ai sélectionné des passages du blog que j’ai pointé, c’est un peu dans le désordre, mais rangé par thèmes. Sur la situation en Grèce, et pas que, d’aucun pourrait m’accuser de misérabilisme, mais il faut que tu prennes bien conscience de la situation. Sinon t’éduquer à un minimum de retenu, car tu verseras ta bile venimeuse dans le prochain journal de la même façon, j’espère apporter ma modeste contribution à des gens qui ont un peu moins de préjugés haineux que toi sur les grecs.
« Nous ne pouvons plus faire face au loyer, même si le propriétaire a accepté un rabais de 25%. Nos revenus sont en chute libre, -60% en un an, nous irons habiter un appartement appartenant à mon beau-père, inoccupé jusque là car sans chauffage »
Aux informations de ce midi, on apprend qu'au menu servi dans les hôpitaux, il n'y a plus de yaourt, ni de viande, car le système est à bout de souffle. Et qu'une soixantaine de boutiques mettent la clef sous la porte par jour, de la mort lente à la mort rapide de l'économie de terrain.
« Eh bien c'est fait, la direction de notre boite a convoqué le personnel. Au choix : accepter une diminution des salaires à hauteur de 30%, ou sinon il y aura des licenciements ; nous avons un mois pour réfléchir. Déjà que par l'imposition et par les taxes de toute sorte, j'ai déjà perdu 25% de mes revenus réels, c'est l'enfer qui s'avance ».
Et pas qu'en Grèce. Comme en Italie, une personne de plus (un homme de 51 ans), s'est suicidé dimanche dernier en Béotie, un petit entrepreneur en « difficultés », selon le reportage. Mais à présent, les reportages sur les suicides ne font plus les gros titres. En tout cas, voilà encore un, parmi nos électeurs… définitifs, plus de deux mille, recensés par les statistiques de notre guerre en cours.
Hier mardi, j'ai reçu de nouvelles de saison, en provenance de la région de Volos (en Grèce Centrale), étonnamment tristes aussi : « Tu sais, mon cousin ici, le fleuriste, a vécu un enterrement très douloureux la semaine dernière, il a l'habitude pourtant. Rien ne va plus, tout se détraque. Antigone, une jolie femme, âgée de trente cinq ans, avait retiré toutes ses économies, jusque là restées sur un compte. Elle avait déjà échappé aux mafias locales qui de l'intérieur, se tiennent… professionnellement informées, car dans notre ville récemment, un retraité qu'avait retiré 250.000 euros de la banque, s'est fait cambriolé le soir même, des inconnus ont fait irruption à leur domicile pour voler cet argent.
Ah oui, cette pauvre Antigone avait planqué ses économies dans un placard de sa cuisine ; elle avait dit à sa mère que cet argent représentait en quelque sorte sa dot, un capital de départ pour le dire en termes plus modernes, car Antigone pensait se marier. Elle travaillait encore, elle n'était pas chômeuse. L'explosion d'un petit chauffe-eau gaz, a provoqué un incendie et Antigone s'est précipitée aussitôt dans sa cuisine pour sauver son petit capitale, c'est sous le placard que son corps a été retrouvé par les pompiers. Quant à la douleur ressentie à son enterrement, sans commune mesure avec les enterrements du passé, il y avait une douleur politique, a précisé mon cousin. Il n'en revient toujours pas, il est sous le choc ; il y pense tout le temps ». Voilà comment Antigone de Volos a trouvé la mort entre deux élections législatives historiques, sa dot se mêlant… à notre « dette ».
« Je vous interpelle depuis l'île de Crète, je suis un agriculteur de la région de la Canée. J'ai toujours voté à droite et je me considère comme quelqu'un de droite. J'ai voté SYRIZA à ces élections et je revoterai SYRIZA, car Samaras, sa Nouvelle Démocratie et les autres, ont trahi. Je préfère immobiliser ma voiture et me déplacer désormais sur le dos de mon âne, plutôt que de céder devant chantage et l'esclavage imposés par l'Europe », (message d'un auditeur – radio Real-Fm ce jeudi matin).
Sur le chantage à l’argent.
« Nous ne sommes plus dupes. Cet argent n'ira pas à la Grèce, tout ira dans la poche des voleurs internationaux. Qui a audité la dette, pour autant que je sache ? Par quel mandat du peuple les partis de la coalition, PASOK en tête, ont-ils signé le Mémorandum ? Avez-vous vu ? C'était à la télé hier, on interviewait une représentante SYRIZA depuis Bruxelles, soudainement, quel respect ! Tsipras ne se laisse pas intimider, qu'ils aillent se faire…. Eh, tiens, sais-tu comment faire avancer nos voiture à l'hydrogène, un ami prétend que nous pouvons modifier sa carburation moyennant 500 euros. Je ne sais pas si cela est vrai finalement, en tout cas, nous nous attendons à une nouvelle vie, mon souci n'est pas écologique mais économique… Ah oui, les salopards vont tout faire pour éviter les élections de juin, car SYRIZA arrivera en tête, il représentera 25% des suffrages au moins. »
Hier encore, Carolos Papoulias la gentille marionnette du système par lequel il a accédé à son mandat (Président de la République), a tenté en vain, à tordre une fois de plus, l'esprit et la lettre de notre Constitution dans un seul but : former un ultime gouvernement pro-Mémorandum, d'où les intimidations, la propagande, et au bout du compte, ce torrent de boue, déversée par les médias sur SYRIZA. Sauf que dans cette guerre psychologique, le système a perdu une première bataille. Certes, un dernier petit milliard d'euros s'est volatilisé et les guichets des banques sont désormais vides. Provopoulos, le banquier en chef à Banque Nationale de Grèce tire la sonnette d'alarme : « le système bancaire est sur le point de succomber ». Mais la rue est désormais informée : « Provopoulos, homme de Goldman Sachs, dirigeant à la tête d'une Banque à 96% étrangère et courroie de l'occupation, a obligé les caisses de retraite et de santé, les hôpitaux et les universités à « placer » leurs économies sur des « titres » pourris, une semaine avant le Mémorandum II de février. Ensuite ces titres ont été dépréciés et nous voilà désormais sans hôpitaux et sans universités. Provopoulos paiera » (propos tenus devant un arrêt de bus mardi soir à Athènes). Ce qui n'empêche pas l'inquiétude générale, non sans stoïcisme. On reconstitue des stocks en produits alimentaires dans les placards et dans les caves, plus quelques bidons d'essence chez certains et on savoure le grand flottement sur les plages. Tragédie, soleil et catharsis. L'État grec vient de geler tout paiement, sauf salaires et retraites ce mercredi. Lundi soir, aux dispensaires de la Sécurité Sociale, au Nord d'Athènes, une dame âgée, venue pour une consultation en orthopédie a brusquement voulu se rendre aux toilettes : « Je ne trouve pas le papier hygiénique » ; « Il n'y aura plus Madame, nous n'avons pas les moyens d'en acheter, vous devez toujours garder dans votre sac à main, des mouchoirs en papier, ah oui ; il n'y a plus de kinésithérapeute conventionné non plus, c'est terminé, adressez-vous au secteur privé, mais il va falloir tout payer… »
Notre société est divisée en deux parties : Il y a parmi nous, ceux qui ont peur car ils ont encore un peu d'argent, en Grèce ou ailleurs, ou ils touchent le cas échéant un salaire de misère dans la fonction publique. Ils craignent la fin de l'euro, le chaos. Puis, il y a les chômeurs, les petits commerçants en faillite, ceux qui ont tout perdu ; eux, ils considèrent que la route de l'euro et peut-être bien celle de la construction européenne est déjà un couloir de la mort ou sinon au moins, ils s'en fichent.
Comme ces femmes, travaillant à l'accueil au sein d'une entreprise athénienne : « Il est temps de montrer nos dents à l'Europe ; il y a en a assez, mais nous n'irons tout de même pas sortir de l'euro, l'euro ce n'est pas mauvais en somme, non ? » La réponse, par une de ses collègues n'a pas tardé : « Qu'ils aillent se faire…. et leur euro avec, ce n'est pas le nôtre. Je travaille à temps plein pour 700 euros par mois déjà, et toi Dora, tu touches déjà moitié moins ». Et Dora le confirme : « Je viens d'être embauchée à temps complet pour 350 par mois, je le vois venir, tout le monde sera au même tarif… ». « Si c'est celui-là notre avenir, alors nous revoterons SYRIZA ».
Sauf que notre « budget primaire est quasiment à l’équilibre », en dehors des intérêts de la dette, surtout en dehors des intérêts de la dette. Mais ce « petit » détail est désormais connu de tous ici. C'est sans doute un des facteurs, une raison, contribuant à l'effondrement des partis du Mémorandum. Mais pour un avenir bien plus raisonnable, une seule raison ne suffit pas.
Sur la situation politique très tendue du pays.
Nous naviguons en eaux troubles, mais au moins nous naviguons. Nous nous attendons aussi à ce que les perroquets du système globalisant, affairistes, politiciens et autres journalistes des « grands médias », désignent comme un « accident », pouvant prétendument empêcher, la tenue des élections en juin. Kyriakos Mitsotakis, (fils d'ancien Premier ministre) et député de droite (Nouvelle Démocratie), a évoqué récemment dans un entretien radio cette « probabilité » avec insistance.
Les nouveaux cieux, s'ouvrent sous les coups de foudre. Les réunions de quartier chez SYRIZA (ouvertes à tous les habitants désirant participer), sont très intéressants en ce moment, car pleines de contradictions. « Alors la question de la souveraineté nationale n'existe pas pour SYRIZA, et qu'allons nous faire avec l'euro ? Sommes-nous pour, ou contre l'Europe ? », a demandé un participant aux orateurs, cadres SYRIZA, dont Georges Tsipras, portant le même nom qu'Alexis, le chef du parti. La réponse a été un peu confuse : « Nous comprenons que le cadre de la nation est une réalité indépassable et ainsi on ne peut plus laisser cette notion, y compris au niveau de l'argumentaire politique, aux seules mains de l'Aube dorée ; non, ils n'ont pas ce monopole. Pour ce qui est de l'euro et de l'orientation du paysan celle que nous souhaitons en tout cas, je rappelle que nous sommes un parti majoritairement pro-européen, cela veut d'abord dire que nous appartenons à la famille de la gauche européenne. Nous nous battons ensemble, avec Mélenchon en France ou Die Linke en Allemagne, nous espérons ainsi un changement en Europe, surtout après l'élection de François Hollande, même si nous ne sommes pas un parti de la social-démocratie. Ces questions sur l'Europe et l'euro seront posées à un autre moment je pense », réponse prudente mais visiblement sincère, de la part de Georges Tsipras.
Depuis dimanche dernier, nous revoilà plongés dans le flottement incessant du temps présent. Gouvernables ? Esclaves ? En dehors de la zone euro ? Sur le marché du vendredi on y vendait encore de tout, l'espoir et l'incertitude sifflaient à toutes les oreilles : « Nous en avons marre, fallait que ça s'arrête [le Mémorandum], ce n'est plus possible ». Des employés auprès des vendeurs de fruits et légumes parfois étrangers, « des Pakistanais » comme on dit souvent dans la rue pour « aller vite », servirent deux hommes âgés, visiblement inquiets de la situation, néanmoins stoïques : « Tiens, tu viendras chez moi en cas de guerre Yannis, j'ai un jardinet de ville et un sous-sol ». Car les rumeurs, les menaces, la désinformation et les intimidations courent les rues et les marchés. Déjà les médias officiels ou « alternatifs » (sur internet), les journaux qui s'autoproclament « pluralistes », tous s'adonnent au catastrophisme ces dernier jours, reproduisant inlassablement ce même message : « Attention nous sommes en danger, à ce point… ingouvernables », comme si la « gouvernance » de la Troïka demeure notre seule option. Pourtant, les Grecs sont de plus en plus nombreux à penser qu'une autre orientation, douloureuse aussi certes, reste envisageable.
Chez SYRIZA on demeure confiant mais inquiet. L'épreuve est rude. Des rumeurs ici ou là, font état de la « présence d'espions dans les partis et mouvements anti - Mémorandum et ceci depuis longtemps. On les préparait justement pour ainsi agir pour le jour le plus long… en vue de le raccourcir », et SYRIZA n'échappe pas à ces rumeurs. L'espionite, la Grosse Bertha (alias « la sortie de la zone euro »), les grandes manœuvres des forces aéronavales turques en mer Égée lors d'un exercice cette semaine, les « menaces de coup d'État », tout y est. C'est Août 1914, plus la République de Weimar. Sauf qu'on a toujours de l'électricité et internet, c'est peut-être là, la seule différence.
« Tiens – s'est exclamé un passant hier, sur une place d'Athènes – SYRIZA invite tout le monde à sa réunion publique demain soir lundi, c'est pour analyser et débattre. À l'odre du jour, les résultats des élections et la nouvelle situation, cela fait depuis mes lointaines années passées à l'Université que je n'ai pas assisté à une réunion politique, j'irai ».
Dimanche soir : Alexis Tsipras vient de déclarer à l'issue des rencontres entre les chefs des partis et le Président de la République : « Ce qu'on demande à SYRIZA n'est pas un accord, mais la complicité dans un crime. Et cette complicité, nous ne pouvons pas l'accorder. Je demande la publication des comptes rendus des débats d'aujourd'hui lors des réunions au Palais présidentiel, ainsi, les citoyens pourront tirer leurs propres conclusions », prévient-il
Samaras de la vieille droite, n'a pas pu former un gouvernement Lundi, ainsi, il s'est souvenu qu'il était « parmi les premiers à critiquer le Mémorandum ». Les médias affolés suggèrent des « solutions car le pays a besoin d'être gouverné », ainsi, ces journalistes – perroquets de leurs patrons, insistent sur le « drame dans lequel nous sommes plongés » depuis dimanche. Sauf qu'ils omettent de dire que nous sommes toujours gouvernés, mais par les agents des Troïkans. Car il y a le feu : lundi déjà, on a noté « l'arrivée à Athènes, de la « Task Force » de la Commission Européenne pour coordonner la réalisation des reformes et pour auditer le ministères. Elle est composée par 30 à 40 personnes, lesquels, vont contrôler les finances publiques, et surtout l'exécution du budget. Ces agents, se sont installés dans les ministères, d'où ils contrôleront les recettes et les dépenses de l'État, une par une. Au même moment, on est en train de former le nouveau Observatoire Permanent du Mémorandum (Permanent Monitoring) dans l'urgence. Le chef de cette structure séjournera de façon permanente à Athènes et ses membres, seront en contact direct avec les équipes installées au sein des ministères, en temps réel. C'est une équipe parallèle à celle du FMI; cette dernière est d'ailleurs hébergée dans un bâtiment appartenant à la Banque de Grèce » (quotidien TA NEA – 8 mai 2012).
Seulement, les Grecs savent désormais que cette fameuse “banque centrale” n'a appartient pas à l'État et ne sert pas l'intérêt commun (évidemment). Alexis Tsipras et son parti SYRIZA le savent également. Sa lettre adressée aux bancocrates, c'est à dire aux dirigeants de l'U.E., nous a fait sourire encore davantage : « Nous ne reconnaissons pas les signatures des dirigeants PASOK et Nouvelle Démocratie, nous ne reconnaissons plus le Mémorandum et les Traités entre la Troïka et la Grèce, car non seulement ces actes sont illégaux, mais désormais, le peuple dans son immense majorité les désavoue ». Panagiotis Lafazanis, député SYRIZA, prévient même, que la présence de la Troika en Grèce est illégale, ses agents doivent quitter le pays rapidement.
En réalité la sortie de l’Euro est de plus en plus évoquée à en croire ce blog.
Les négociations européennes résultent d’un rapport de force et d’arguments rationnels, soit visant à trouver une solution qui met tout le monde d’accord, soit à s’engager dans un rapport de force avec, bien souvent, des menaces à la clef. Il va sans dire que c’est la seconde stratégie qui l’emporte le plus souvent. Bien malin qui dira ce qui peut en sortir, et ni toi ni moi, ni personne, n’avons la capacité de connaître suffisamment la population européenne, les résultats des élections et la diplomatie européenne et les volontés exactes des partis qui seront au pouvoir, c’est-à-dire ce qu’ils sont prêts à négocier, pour savoir ce qui en résultera. Il n’y a qu’un moyen de le savoir : avoir la volonté de faire changer les choses.
Déjà, il faut que stoppe ton délire. La gauche radicale n’est pas extrême, elle est démocratique et républicaine, laissons la qualificatif d’extrême à ceux qui s’en revendique, c’est-à-dire les révolutionnaires et non réformistes (aka les « gauchistes »). Ceux-là même qui ont refusé de s’allier à SYRIZA qui n’est pour eux qu’un parti gouvernemental comme un autre.
Tu liras sur le blog que SYRIZA compte beaucoup (comme toute la gauche européenne d’ailleurs) sur les élections qui ont lieu un peu partout en Europe en ce moment, en particulier en France où le PS l’emporte, même s’il n’y a pas beaucoup à attendre de ce côté là, au moins on ne se retrouve pas face à un mur, mais aussi en Allemagne où la chancelière vacille. Tu y liras aussi que les grecs sont bien conscients de ce qui les attend et que s’engage un bras de fer avec les institutions européennes. Ils ne sont pas crétins, ils savent très bien qu’ils risquent la sortie de la zone euro&co, mais à un moment donné, on leur a posé l’alternative : rester quitte à se faire dicter la politique par memorendum interposé ou se battre avec le risque de sortir. Ils ont choisi.
Tu y liras aussi que les grecs savent que sans service de la dette leur budget est à l’équilibre, que la dette étant détenue majoritairement par le FMI&Co ils n’auraient aucun scrupule à effacer la dette. Ce qui rend envisageable la dévaluation de la monnaie à la sortie de l’Euro.
Stop! Ca, c'est la pub.
Ils veulent ça à condition que tu sois dans la ligne du parti. Sinon c'est "débile" qui sort.
Parce que si il y a de "vrais referundum", ils seraient bien déçus par le résultat qui en sortirait.
Vu que tu ne sembles pas comprendre le processus de la constituante, accaparé que tu es par le débat, ô combien passionnant sur l’URSS ou les lazzis du petit journal. Vu que d’autres semblent se terrer de frayeur à l’évocation même du mot « Révolution citoyenne », les deux mots étant indissociables et marquent l’ambition du programme ainsi que l’idée qui le traverse de part en part de réappropriation de la vie politique française. On va faire un rapide résumé. Vu qu’ils n’ont pas su convaincre suffisamment aux présidentielles, les législatives sont l’occasion de continuer à faire campagne, puis après les législatives un certain nombre d’initiatives sont apparemment prévues (ils ont parlé d’ateliers législatifs, on va voir un peu ce que ça donne…)
La révolution citoyenne, par un ensemble de mesures, vise à l’émancipation, qui est un pilier du socialisme. Il prend pied sur le postulat que les citoyens sont capables de prendre des décisions rationnelles et que l’intérêt de la masse est l’intérêt général. Concrètement cela signifie que l’objectif est de donner un maximum de pouvoirs aux gens, afin de les rendre maîtres de leur destin. Par exemple, stratégiquement, pendant la campagne, ils en sont passé par la remise en cause systématique du discours qu’on leur opposait souvent « c’est pas possible » ou la variante que tu nous exposes ici « ce sont des mesures électoraliste » sous-entendu « inapplicables et destinée à engranger des voix ». Ce discours vise à insinuer l’idée que la politique serait dans l’incapacité de répondre à nos attentes. En réalité, il n’en est rien, toutes les propositions sont des propositions ambitieuses mais concrètes. Une partie est applicable immédiatement. Politiquement, des droits nouveaux seront accordés dans tous les champs sociaux ; au niveau économique les choix stratégiques des entreprises devront recevoir l’assentiment des représentants du personnel, instauration d’un droit de veto sur les licenciements, et contre-propositions syndicales examinées en cas de fermeture d’une entreprise ; au niveau institutionnel le conseil constitutionnel sera réformé et pourra directement être saisi (la question prioritaire n’est pas suffisante, car elle a fait plus de mal que de bien dernièrement en supprimant une loi de protection contre le harcèlement), l’AN sera renforcée (gouvernement responsable entre autres), la suppression ou la réforme du Sénat sera mise en œuvre, la proportionnelle deviendra universelle, cumul des mandats combattu, aussi bien dans l’espace (cf. ministres qui doivent être député chez l’UMP et le PS) que dans le temps (évite la professionnalisation de la politique), les référendum d’initiative populaire seront instaurés ; la justice plutôt que d’être nommée par l’exécutif sera élue des magistrats et nommée pas le parlement en proportion moitié-moitié ; chez les médias ce seront les CA qui nommeront les présidents (et non plus l’exécutif), CA composé à moitié de représentants du personnel, ce qui garantira l’indépendance aussi bien envers les pouvoirs politiques qu’envers les pouvoirs économiques ; au niveau scientifique les citoyens pourront s’impliquer avec un droit d’enquête et des rapports ; dans le milieu associatif, en finir avec cette logique de destruction du secteur non-marchand qui détruit à petit feu les associations.
Pour la nouvelle constitution strictement :
— l’assemblée constituante sera élue au suffrage universel, direct, proportionnel, paritaire et sans seuil ;
— la constitution sera élaborée avec l’aide d’un débat public national ;
— elle sera soumise enfin au référendum pour validation.
Le Front de gauche fera bien évidemment campagne pour défendre sa vision des institutions, mais il n’y a vraisemblablement pas de raison que la population refuse en bloc un texte écrit par ces propres représentants et auquel elle a participé.
Sans compter le nombre de référendums qui étaient prévus : sur le nucléaire, sur les traités européens (pour renvoyer le MES&Co au placard), sur la nouvelle constitution. Ça en fait déjà 3 en 5 ans.
C'est une conception erronée de l'action politique, qui ne produit que du désordre, des morts et des orphelins, et jamais ne voit la raison triompher. En fait, en général, ça se termine par une bonne répression et c'est encore pire qu'avant.
C’est cadeau.
En même temps qu’elle dégageait de la révolution, cette assemblée produisait de la civilisation. Fournaise, mais forge. Dans cette cuve où bouillonnait la terreur, le progrès fermentait. De ce chaos d’ombre et de cette tumultueuse fuite de nuages, sortaient d’immenses rayons de lumière parallèles aux lois éternelles. Rayons restés sur l’horizon, visibles à jamais dans le ciel des peuples, et qui sont, l’un la justice, l’autre la tolérance, l’autre la bonté, l’autre la raison, l’autre la vérité, l’autre l’amour. La Convention promulguait ce grand axiome : La liberté du citoyen finit où la liberté d’un autre citoyen commence ; ce qui résume en deux lignes toute la sociabilité humaine. Elle déclarait l’indigence sacrée ; elle déclarait l’infirmité sacrée dans l’aveugle et dans le sourd-muet devenus pupilles de l’État, la maternité sacrée dans la fille-mère qu’elle consolait et relevait, l’enfance sacrée dans l’orphelin qu’elle faisait adopter par la patrie, l’innocence sacrée dans l’accusé acquitté qu’elle indemnisait. Elle flétrissait la traite des noirs ; elle abolissait l’esclavage. Elle proclamait la solidarité civique. Elle décrétait l’instruction gratuite. Elle organisait l’éducation nationale par l’école normale à Paris, l’école centrale au chef-lieu, et l’école primaire dans la commune. Elle créait les conservatoires et les musées. Elle décrétait l’unité de code, l’unité de poids et de mesures, et l’unité de calcul par le système décimal. Elle fondait les finances de la France, et à la longue banqueroute monarchique elle faisait succéder le crédit public. Elle donnait à la circulation le télégraphe, à la vieillesse les hospices dotés, à la maladie les hôpitaux purifiés, à l’enseignement l’école polytechnique, à la science le bureau des longitudes, à l’esprit humain l’institut. En même temps que nationale, elle était cosmopolite. Des onze mille deux cent dix décrets qui sont sortis de la Convention, un tiers a un but politique, les deux tiers ont un but humain. Elle déclarait la morale universelle base de la société et la conscience universelle base de la loi. Et tout cela, servitude abolie, fraternité proclamée, humanité protégée, conscience humaine rectifiée, loi du travail transformée en droit et d’onéreuse devenue secourable, richesse nationale consolidée, enfance éclairée et assistée, lettres et sciences propagées, lumière allumée sur tous les sommets, aide à toutes les misères, promulgation de tous les principes, la Convention le faisait, ayant dans les entrailles cette hydre, la Vendée, et sur les épaules ce tas de tigres, les rois.
[^] # Re: Drôle de rien
Posté par Faussoyeur . En réponse au journal La sortie de la Grèce n'aura pas lieu. Évalué à -5.
C’est faux. 70 % pour les créanciers privées, ce qui revient à ~50 % de leur dette totale.
[^] # Re: Drôle de rien
Posté par Faussoyeur . En réponse au journal La sortie de la Grèce n'aura pas lieu. Évalué à -7.
Les banques ont été nationalisées ? Youpi !
…
Merde donne pas de faux espoirs comme ça !
[^] # Re: Drôle de rien
Posté par Faussoyeur . En réponse au journal La sortie de la Grèce n'aura pas lieu. Évalué à -4.
J’ai pommé ma source, mais je crois savoir que le budget de l’UE ne doit pas dépasser 1 % du PIB de l’UE (en tout cas ça correspond). Donc 2 % = 2 × 1 %. CQFD.
Ceci dit, c’est pas demain la veille qu’on aura une réelle politique européenne possible avec un budget aussi rachitique…
[^] # Re: Problème plus global
Posté par Faussoyeur . En réponse au journal La sortie de la Grèce n'aura pas lieu. Évalué à -6.
Pauvre Angela, je vais finir par croire que beaucoup fantasment sur elle.
hop ! hop ! hop ! ——>[]
# @si
Posté par Faussoyeur . En réponse au journal La sortie de la Grèce n'aura pas lieu. Évalué à -3.
Bonjour,
Je me suis abonné à @si il y a peu (un peu de pub. innocente :-×). Il y a de véritables petites perles. Dont une interview d’Angélique Kourounis, correspondante de quelques grands médias français, paradoxalement ce qu’elle raconte est très différent du discours qui ressort de l’autre côté et de ce que je peux lire ici. Encore une fois, il faut diversifier les sources et laisser parler les grecs, plutôt que toujours le son de cloche de Bruxelles, Paris et Berlin.
Pour ceux qui ne sont pas abonnés : une réflexion sur le travail du journaliste, les conditions de travail des correspondants (peu financés, tendance à ne pas faire de terrain, à ne pas vérifier l’information et à la recycler, utilisation d’Internet en particulier), et bien sûr la Grèce (beaucoup d’informations fausses). Elle parle de scandales à propos de contrats militaires et allemands…
Par exemple sur « l’opinion publique » européenne, voici son analyse :
« À une époque en France, l’idée qui circulaient à une époque, c’était que les grecs étaient de gros tricheurs qui passaient leur temps à se gratter les fesses sous les oliviers et qui se levaient le matin en se disant “mon dieu ! mon dieu ! comment est-ce que je vais bien pouvoir truander l’Europe.” Alors ça c’était extrêmement répandu en Allemagne, ironisé au Royaume-Unis et problématisé chez les français. […] Ce que je voulais montrer, c’était qu’il y certes des problèmes structurels en Grèce, depuis longtemps, des problèmes d’administration, de corruption, de dysfonctionnement étatique, mais ce que personne à l’époque n’a montré et n’était pas intéressé à montrer, c’est qu’il n’y a pas de relation état-citoyen [… pas de dialogue …]. La base du problème c’est ça, […] Oui les conséquences sont justes, mais elles ont un point de départ. Et tant qu’on n’aura pas résolu ce problème, indépendamment des injonctions européennes, et bien cela continuera. »
Souvent les journaux grecs se font le relais de la communication du pouvoir, c’est important, mais il faut aussi avoir un rôle de contre-pouvoir, par exemple en allant voir l’opposition et essayer de comprendre ce qui se passe.
Elle confirme les 80—90 % de
l’aideles prêts qui vont au service de la dette, contredite par Quatremer, elle répond sur sa source : un économiste de renom, Yanis Varoufakis, auteur de Le Labyrinthe du Minotaure, opposé aux plans de sauvetage. » Cet économiste expliquait que les mesures prises n’étaient pas faite pour la relance mais pour sauver l’euro, et allaient laisser la récession se creuser, la suite lui a donné raison. « Il n’a jamais été question d’aider les grecs, en tant que peuple, à sortir de la crise. On s’est intéressé à l’état grec, que l’état grec sorte de la crise, puisse rembourser sa dette et rester dans la zone euro. […] Sauf que sauver un état n’implique pas de sauver sa population. » Elle appuie ce point de vue par le fait que les grecs ne voient pas du tout la couleur de cette argent car la situation des service publics (hôpitaux&co) est de plus en plus catastrophique.Elle rapporte une anecdote folle :
« Ce que m’avait expliqué l’homme d’affaire, représentant des commerçants d’Athènes, lors de négociations, c’est que le gars du FMI lui avait demandé :
— Combien paies-tu tes employés ?
— 600, 700 €, c’est déjà pas lourd [NDA: non, en Grèce le coût de la vie n’est pas excessivement bas]
— bon, ben… il faut tu les paies 300 €.
Le mec c’est un armateur, c’est pas un homme de gauche, il répond :
— Comment ça, mais ça ne suffit pas, comment il vont faire ?
— C’est mieux que rien, répond le gars du FMI.
Mais l’homme d’affaire était abasourdi.
[…]
Le problème de la Grèce c’est les deficits, c’est l’appareil d’état qu’il faut réduire. Oui, il faut baisser les salaires dans le public. Oui, il faut rationaliser la bureaucratie. Mais le privé ça n’a rien à voir avec le déficit de l’état. On applique à la Grèce une politique néolibérale, que l’on veut appliquer au reste de l’Europe, la Grèce est un laboratoire et je pense que d’autres pays vont traverser ce que traverse la Grèce. »
L’interview termine sur des phrases dures :
« On aurait demandé le quart de la moitié de ce qu’on demande aux Grecs, en France on aurait eu la prise de la Bastille, et ça on ne nous le dit pas. »
Une petite
nimagechanson :http://soundcloud.com/placeaupeuple2012/emilienne
[^] # Re: Marre
Posté par Faussoyeur . En réponse au journal Crise grecque ? Crise européenne !. Évalué à -2.
Pur hasard, j’ai trouvé un billet pile poil sur le sujet, à travers un exemple d’investissement provenant de l’Allemagne qui n’a pas l’air de s’embarrasser de l’Église, et que des grecs ont tenté de refuser. Donnons la parole à un grec histoire qu’il puisse défendre son point de vu.
[^] # Re: Marre
Posté par Faussoyeur . En réponse au journal Crise grecque ? Crise européenne !. Évalué à -1. Dernière modification le 26 mai 2012 à 21:40.
Moui… c’est cela… oui. Les grecs ont un attachement « folklorique » et les allemands altruistes et bienveillant viennent en aide à ce « pauvre petit » peuple qui a tant de mal à récolter leurs impôts. Dans le genre paternaliste ça vaut son pesant de cacahouète.
Tu m’étonnes qu’ils ne veulent pas continuer à voir fondre leur salaire comme neige au soleil. Y’a pas besoin d’article pour deviner qu’ils ne veulent plus de cette « aide », genre ils sont de mauvaises foi, ils adorent la crise et rechignent pour la résoudre…
Sauf que…
Pour l’église c’est faux, SYRIZA veut supprimer les exonérations, et je crois même qu’ils veulent exproprier les avoirs de l’église, ou un truc radical du genre.
Pour l’armée encore faux, SYRIZA prévoit de réduire les dépenses. De plus il faut relativiser, la Grèce a des tensions diplomatiques avec la Turquie. Même si je suis contre, c’est trop facile de juger de l’extérieur…
Tiens, tiens… deux ans que les memorandums ont commencé, on aurait pu commencé par s’attaquer à ça, nan ? preuve est faite maintenant que les grecs ne sont pas viscéralement contre.
Bref, les grecs ont voté et se préparent à voter pour des partis qu’on appellera « alternatifs », des partis qui précisément imposent une rupture avec les précédents partis, qui n’ont jamais changé sur ces points. Regarde la réaction médiatique, la réaction de Hollande, de l’Allemagne : « votez pour les mêmes, ne changez pas de politique, les autres ne sont pas pro-euros, continuez les memorandums » ! Que veut-on vraiment ? que veulent-ils réellement ? On leur reproche leur attachement « folklorique », bon ben voilà, ils changent d’avis, hop, un parti qui refuse les exonérations d’impôts et un budget militaire trop élevé. Elle est pas belle la vie ? Mais non, levée de boucliers. On va bien se marrer en juin quand nous serons devant le fait accompli… là l’infantilisation/paternalisme/racisme va pouvoir s’étaler dans toutes les pages des journaux mondains, qui, hier encore, s’indignaient du FN !
[^] # Re: Marre
Posté par Faussoyeur . En réponse au journal Crise grecque ? Crise européenne !. Évalué à -1.
Oui, c’est exactement ça. D’ailleurs la motivation du journal était de répondre, plus complètement et à tête reposée, à la thèse du « grec fraudeur&co », que j’ai pu rencontrer dans certains commentaires et qui m’ont laissé un goût amer assez prononcé. Sans nommer personne… ils viendront, ça ne fait aucun doute. :'(
[^] # Re: Marre
Posté par Faussoyeur . En réponse au journal Crise grecque ? Crise européenne !. Évalué à -5.
Ça dépend, des fois parce que j’ai des aigris qui me cherchent des noises, des fois parce que je suis aigri et ferme le compte par énervement. :/ C’est devenu une petite habitude qui, je l’avoue, n’a pas beaucoup de justification…
[^] # Re: en résumé
Posté par Faussoyeur . En réponse au journal Crise grecque ? Crise européenne !. Évalué à 2.
Heu… La Grèce est majoritairement pro-européenne, et non-militariste. Du moins si c’est bien SYRISA qui gouvernera¹, ce qui est très probable. Idem pour le transit maritime, ils sont pour la taxation des armateurs, qui bénéficient actuellement d’allègements fiscaux comme l’église. Le but de la dernière partie de mon journal, ce que j’ai compris du billet du blog du Diplo., c’est pour simplifier à l’extrême : « L’Europe à plus à perdre que la Grèce de la sortie de l’Euro donc l’Europe arrêtera d’imposer à la Grèce les décisions de la troïka si la Grèce met des poings sur la table ». Après c’est forcément une interprétation personnelle, j’invite vraiment à lire le billet de pompe à phynance, il est certes long, et assez chaud à comprendre je l’avoue en ce qui me concerne, mais vraiment intéressant.
¹ Pour un résumé de leurs positions
[^] # Re: Marre
Posté par Faussoyeur . En réponse au journal Crise grecque ? Crise européenne !. Évalué à 4.
Ok, j’ai bien vu ton commentaire :
Mais je poste quand même ce commentaire que j’avais préparé :
Je ne vais pas te jeter la pierre, je vais expliquer pourquoi tu te trompes et on va reprendre tout depuis le début.
Il faut savoir une chose, il y a une recomposition de l’extrême-droite. Celle-ci n’hésite plus à faire appel au mouvement contestataire traditionnellement de gauche, alter-mondialiste, critique des institutions européennes jugées libérales par la gauche, critique de l’espace médiatique, etc. Je te donnerais bien à écouter le Là-bas si j’y suis du 17 mai 2012, mais on va encore crier au prosélytisme grossier, sans parler du livre d’Alexis Corbière et des tas de conférences qu’il a fait avec d’autres. Pour simplifier, l’extrême-droite libérale (au sens économique) du père est une exception dans l’Histoire, la fille revient au final à une extrême-droite plus classique, c’est-à-dire avec un vernis de socialisme et un discours anti-capitaliste (avec même des transfuges communistes, il faut le savoir), elle cherche à se justifier comme héritière de la gauche (on a tous en tête la « préférence nationale » qui serait une mesure de gauche, en réalité il n’en n’est rien, autre exemple, la pseudo-hausse de 200€ des salaires qui sont en réalité une suppression des cotisations salariales… mesure libérale remaquillée en social !). Tout le monde tombe dans le panneau, parce que tout le monde a perdu une conscience politique (moi le premier il y a encore peu, même si je n’aurai jamais voté pour eux par principe). Il faut prendre du recul et analyser les discours : les cadres du FN vont sortir le « tous pourris » à tout bout de champs, l’essentiel de leur discours médiatique tient à ça. Pourquoi ? parce qu’ils savent que leur modèle de société n’est pas réjouissant. Ce modèle de société ils le développent dans leurs argumentaires en-dehors de toute contradiction pour pouvoir facilement enfumer, donner un vernis « gauche » à ce qui ne l’est pas. Et tout le monde tombe dans le panneau, parce que la critique de la société actuelle, bien souvent issu de milieux de gauche, est loin d’être infondée. L’effet double-plus-kikoolol c’est que ça permet d’amalgamer la gauche avec l’extrême-droite : « c’est les essstrèèèèmes ! z’avez-vu ils tiennent le même discours. »
ok, les § suivant ne te concerne plus… mais je laisse quand même
C’est quand même dramatique que les gens, n’ayant plus aucun repère politique, ne savent pas décrypter un texte, vous avez vu « politicard pro-européanistes » vous avez compris « extrême-droite ». C’est malheureux de se baser uniquement sur ça, alors qu’absolument tout le reste, absolument tout, est un discours de gauche, à commencer par la phrase autour du terme sur lequel vous bloquez (sans compter les références, entre Là-bas si j’y suis et le blog du Diplo).
Ainsi toute critique, tout discours alternatif passe maintenant pour discours d’extrême-droite. Pour le coup celui qui ne voue pas un culte à nos sociétés actuelles et n’a pas d’esprit critique vis-à-vis de la société est directement casé « extrême-droite ». Ce n’est pas très réjouissant question liberté d’expression.
sans rancunes
PS : mon compte, s’il est récent, reprend le pseudo d’un compte plus ancien, Le faussoyeur.
PPS : quand je parle de gauche, j’exclus artificiellement le PS, canon de la social-démocratie.
# Oups!
Posté par Faussoyeur . En réponse au journal Crise grecque ? Crise européenne !. Évalué à 0.
L’adresse du blog de l’ethnologue grec est http://greekcrisisnow.blogspot.fr/
# Sur la stratégie du FdG avec les medias et le journalisme
Posté par Faussoyeur . En réponse au journal Le PS a t'il ressorti la machine à perdre ?. Évalué à -1.
J’ai enfin retrouvé la vidéo !
[^] # Re: Les lendemains qui chantent, la ferme des animaux, etc.
Posté par Faussoyeur . En réponse au journal Printemps québécois. Évalué à -5.
Le populisme, c’est surtout les autres ont chacun leur définition propre…
# Encore une autre…
Posté par Faussoyeur . En réponse au journal Printemps québécois. Évalué à -1.
Un grand tonnerre.
Je trouve qu’ils y disent des choses très intéressantes sur la nécessité d’une lutte pacifique.
[^] # Re: Les lendemains qui chantent, la ferme des animaux, etc.
Posté par Faussoyeur . En réponse au journal Printemps québécois. Évalué à 5.
Peut-être que c’est de l’utopie. Mais faire enrager les réactionnaires dans ton genre, ça, ça n’a pas de prix et c’est immédiatement réalisé. Quant à comparer un tel discours à ceux de Le Pen, ça en dit long sur ton échelle de valeur…
# Adoption d’une loi liberticide
Posté par Faussoyeur . En réponse au journal Printemps québécois. Évalué à 7.
Pour rappel, les manifestations ont pour origine une augmentation de 325 dollars par an sur cinq ans, 75 %, des frais d’inscription universitaire. La population est massivement contre et les associations étudiantes demandent un débat. Le « Printemps érable » dure depuis trois mois, plusieurs centaines de milliers rassemblés lors de certaines manifestations ; négociations ; démission de la ministre de l’Éducation ; le gouvernement adopte une ligne très dure.
Une loi visant à interdire ces manifestations a été adoptée. Entre autres :
— Une série d’amendes partant de 1.000 dollars pour les contrevenants, 7.000 dollars pour les organisateurs, porte-parole, dirigeants, 25.000 dollars pour les associations et le tout doublé en cas de récidive !
— Le droit de manifester serait interdit dans les établissements et dans un périmètre de 50 mètres, et les organisateurs de manifestations seraient tenus huit heures avant de communiquer parcours, heure, durée, lieux et moyens de transports à un service de police qui serait en droit d’apporter des modifications à l’itinéraire !
— La suspension jusqu’à la mi-août des sessions interrompues et une fin programmée dans les six semaines qui suivent, soit avant le 30 septembre.
Source.
[^] # Re: Déprimant
Posté par Faussoyeur . En réponse au journal Le PS a t'il ressorti la machine à perdre ?. Évalué à -5.
Tout ça c’est de la politique politicienne, du bidouillage pour essayer de récupérer un maximum de députés. Plutôt que de tergiverser sur les déclarations des uns et des autres il vaut mieux s’en tenir aux faits :
— le FdG a proposé publiquement de négocier dès Novembre 2011 pour un « bouclier anti-droite » ;
— le PS a traîné les pieds pour un RDV avec le FdG, pour finalement n’inviter que le PC dans les (la?) dernière semaine, il a exploité a fond le fait que les négociations ne se faisait pas avec un front commun FdG mais au cas par cas avec chaque composante ;
— Finalement le FdG a décidé de se retirer unilatéralement dans deux circonscriptions.
Interprétation partagée par beaucoup de sympathisants : le PS continue sa stratégie de dé-s-union du FdG commencée lors de la présidentielle (et même avant?) en lançant des rumeurs, en montant les composantes les unes contre les autres, etc. et il a exploité a fond le fait que les négociations ne se sont pas faite avec une équipe commune « FdG » mais avec chaque parti de la composante.
[^] # Re: Déprimant
Posté par Faussoyeur . En réponse au journal Le PS a t'il ressorti la machine à perdre ?. Évalué à -6.
Nan, mais faut arrêter de discuter là, je lui parle de morts, il les nie et parle d’argent. Ça devient sordide cette histoire.
[^] # Re: Déprimant
Posté par Faussoyeur . En réponse au journal Le PS a t'il ressorti la machine à perdre ?. Évalué à -3.
Notons tout de même un de ces fameux copier-coller :
Te rends-tu compte, seulement, de toute l’horreur de ton commentaire ?
[^] # Re: Déprimant
Posté par Faussoyeur . En réponse au journal Le PS a t'il ressorti la machine à perdre ?. Évalué à -4.
Répondons à la fange par l’esprit.
J’ai sélectionné des passages du blog que j’ai pointé, c’est un peu dans le désordre, mais rangé par thèmes. Sur la situation en Grèce, et pas que, d’aucun pourrait m’accuser de misérabilisme, mais il faut que tu prennes bien conscience de la situation. Sinon t’éduquer à un minimum de retenu, car tu verseras ta bile venimeuse dans le prochain journal de la même façon, j’espère apporter ma modeste contribution à des gens qui ont un peu moins de préjugés haineux que toi sur les grecs.
Sur le chantage à l’argent.
Sur la situation politique très tendue du pays.
[^] # Re: Déprimant
Posté par Faussoyeur . En réponse au journal Le PS a t'il ressorti la machine à perdre ?. Évalué à -4.
Dédicace aux moinseurs.
[^] # Re: Déprimant
Posté par Faussoyeur . En réponse au journal Le PS a t'il ressorti la machine à perdre ?. Évalué à -3.
En réalité la sortie de l’Euro est de plus en plus évoquée à en croire ce blog.
Les négociations européennes résultent d’un rapport de force et d’arguments rationnels, soit visant à trouver une solution qui met tout le monde d’accord, soit à s’engager dans un rapport de force avec, bien souvent, des menaces à la clef. Il va sans dire que c’est la seconde stratégie qui l’emporte le plus souvent. Bien malin qui dira ce qui peut en sortir, et ni toi ni moi, ni personne, n’avons la capacité de connaître suffisamment la population européenne, les résultats des élections et la diplomatie européenne et les volontés exactes des partis qui seront au pouvoir, c’est-à-dire ce qu’ils sont prêts à négocier, pour savoir ce qui en résultera. Il n’y a qu’un moyen de le savoir : avoir la volonté de faire changer les choses.
Déjà, il faut que stoppe ton délire. La gauche radicale n’est pas extrême, elle est démocratique et républicaine, laissons la qualificatif d’extrême à ceux qui s’en revendique, c’est-à-dire les révolutionnaires et non réformistes (aka les « gauchistes »). Ceux-là même qui ont refusé de s’allier à SYRIZA qui n’est pour eux qu’un parti gouvernemental comme un autre.
Tu liras sur le blog que SYRIZA compte beaucoup (comme toute la gauche européenne d’ailleurs) sur les élections qui ont lieu un peu partout en Europe en ce moment, en particulier en France où le PS l’emporte, même s’il n’y a pas beaucoup à attendre de ce côté là, au moins on ne se retrouve pas face à un mur, mais aussi en Allemagne où la chancelière vacille. Tu y liras aussi que les grecs sont bien conscients de ce qui les attend et que s’engage un bras de fer avec les institutions européennes. Ils ne sont pas crétins, ils savent très bien qu’ils risquent la sortie de la zone euro&co, mais à un moment donné, on leur a posé l’alternative : rester quitte à se faire dicter la politique par memorendum interposé ou se battre avec le risque de sortir. Ils ont choisi.
Tu y liras aussi que les grecs savent que sans service de la dette leur budget est à l’équilibre, que la dette étant détenue majoritairement par le FMI&Co ils n’auraient aucun scrupule à effacer la dette. Ce qui rend envisageable la dévaluation de la monnaie à la sortie de l’Euro.
[^] # Re: Déprimant
Posté par Faussoyeur . En réponse au journal Le PS a t'il ressorti la machine à perdre ?. Évalué à -1. Dernière modification le 20 mai 2012 à 10:31.
Cadeau
Vu que tu ne sembles pas comprendre le processus de la constituante, accaparé que tu es par le débat, ô combien passionnant sur l’URSS ou les lazzis du petit journal. Vu que d’autres semblent se terrer de frayeur à l’évocation même du mot « Révolution citoyenne », les deux mots étant indissociables et marquent l’ambition du programme ainsi que l’idée qui le traverse de part en part de réappropriation de la vie politique française. On va faire un rapide résumé. Vu qu’ils n’ont pas su convaincre suffisamment aux présidentielles, les législatives sont l’occasion de continuer à faire campagne, puis après les législatives un certain nombre d’initiatives sont apparemment prévues (ils ont parlé d’ateliers législatifs, on va voir un peu ce que ça donne…)
La révolution citoyenne, par un ensemble de mesures, vise à l’émancipation, qui est un pilier du socialisme. Il prend pied sur le postulat que les citoyens sont capables de prendre des décisions rationnelles et que l’intérêt de la masse est l’intérêt général. Concrètement cela signifie que l’objectif est de donner un maximum de pouvoirs aux gens, afin de les rendre maîtres de leur destin. Par exemple, stratégiquement, pendant la campagne, ils en sont passé par la remise en cause systématique du discours qu’on leur opposait souvent « c’est pas possible » ou la variante que tu nous exposes ici « ce sont des mesures électoraliste » sous-entendu « inapplicables et destinée à engranger des voix ». Ce discours vise à insinuer l’idée que la politique serait dans l’incapacité de répondre à nos attentes. En réalité, il n’en est rien, toutes les propositions sont des propositions ambitieuses mais concrètes. Une partie est applicable immédiatement. Politiquement, des droits nouveaux seront accordés dans tous les champs sociaux ; au niveau économique les choix stratégiques des entreprises devront recevoir l’assentiment des représentants du personnel, instauration d’un droit de veto sur les licenciements, et contre-propositions syndicales examinées en cas de fermeture d’une entreprise ; au niveau institutionnel le conseil constitutionnel sera réformé et pourra directement être saisi (la question prioritaire n’est pas suffisante, car elle a fait plus de mal que de bien dernièrement en supprimant une loi de protection contre le harcèlement), l’AN sera renforcée (gouvernement responsable entre autres), la suppression ou la réforme du Sénat sera mise en œuvre, la proportionnelle deviendra universelle, cumul des mandats combattu, aussi bien dans l’espace (cf. ministres qui doivent être député chez l’UMP et le PS) que dans le temps (évite la professionnalisation de la politique), les référendum d’initiative populaire seront instaurés ; la justice plutôt que d’être nommée par l’exécutif sera élue des magistrats et nommée pas le parlement en proportion moitié-moitié ; chez les médias ce seront les CA qui nommeront les présidents (et non plus l’exécutif), CA composé à moitié de représentants du personnel, ce qui garantira l’indépendance aussi bien envers les pouvoirs politiques qu’envers les pouvoirs économiques ; au niveau scientifique les citoyens pourront s’impliquer avec un droit d’enquête et des rapports ; dans le milieu associatif, en finir avec cette logique de destruction du secteur non-marchand qui détruit à petit feu les associations.
Pour la nouvelle constitution strictement :
— l’assemblée constituante sera élue au suffrage universel, direct, proportionnel, paritaire et sans seuil ;
— la constitution sera élaborée avec l’aide d’un débat public national ;
— elle sera soumise enfin au référendum pour validation.
Le Front de gauche fera bien évidemment campagne pour défendre sa vision des institutions, mais il n’y a vraisemblablement pas de raison que la population refuse en bloc un texte écrit par ces propres représentants et auquel elle a participé.
Sans compter le nombre de référendums qui étaient prévus : sur le nucléaire, sur les traités européens (pour renvoyer le MES&Co au placard), sur la nouvelle constitution. Ça en fait déjà 3 en 5 ans.
[^] # Re: Déprimant
Posté par Faussoyeur . En réponse au journal Le PS a t'il ressorti la machine à perdre ?. Évalué à -1.
C’est cadeau.